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 Maudite poussière

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Sirion Ibn Lahad
Intendant d'Arnor - Comte d'Amon Araf
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Sirion Ibn Lahad

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Maudite poussière EmptyJeu 11 Juil 2024 - 16:04
Il est des nouvelles qu'on souhaiterait ne jamais apprendre. Des mots qui brisent. Des noms qui tordent l'âme. Des nouvelles qui arrachent le coeur.

Le papier roula sur la table.

Dehors, le soleil déclinait inexorablement. La lumière du jour disparaissait peu à peu, laissant la nuit tomber sur la capitale et tirer la couverture étoilée par-dessus les têtes insouciantes animant la cité. Mais au coeur du palais, une tête ne songeait plus réellement au temps qui passait, ni au monde, ni à ses tracas.

Sirion bascula au fond de son siège. Le message qu'il venait de lire avait été comme un coup de poignard. Une chose à laquelle il ne s'attendait pas. Pas du tout.
La brutalité du passé heurtant son esprit le laissa sonné. Il oublia le présent, sa vie, sa fonction.

- Puma, stoppe le !

Les contours de l'Argonath. Le goût du sang. Leur première mission.

- On tue cette charogne !

Le brasier. La mine. Cet ennemi au crâne nu et aux cicatrices. Son corps incandescent. La naissance des épées-sœurs : Kaya et Nerthag.

- Mangouste, Puma, ne venez pas me chercher. Je vous couvre les amis. Vivez pour me venger. Faites leur mordre la poussière !

Mais il avait tenu bon. Et survécu.

- Moi Poulain je ne l'accepte pas... Sachez que je combattrais l'OCF jusqu'à la dernière goutte de mon sang. Je serai toujours votre allier. Mais Poulain meurt cette nuit.

L'ombre de la forêt noire. Les ruines de Dol Guldur. Le retour de Havarian. La dissension parmi les Passeurs.

- Méfie toi mon ami!!

Un dernier échange amical. Avant...

- À la vie , à la mort Puma. J'aime Farma, elle est mon unique argument pour ce que je m'apprête à faire. Tu es et restera mon meilleur ami.

Leurs regards meurtris qui se croisent.

- En garde Sirion! Nous allons savoir qui est le meilleur sous peu !!

Puis le duel. Le fracas des armes jumelles, noyées dans un tourment qui les dépassaient. Un combat fratricide dont nul ne pourrait sortir vainqueur.

- Ne vous maudissez pas dans des exactions infâmes mes amis, ne faites pas comme elle, ne perdez pas votre humanité.

Un dernier conseil en guise d'adieux.

- J'ai une coupe qui attend mon ami, Etelion , Erco seraient ravis  de trinquer avec toi, Puma  !!

La voix du rohirrim résonna dans sa tête.
Son visage émacié, barbu et empli de franchise et d'honneur. Orgueilleux aussi. Mais toujours dans l'honnêteté et la loyauté sans faille à son pays. Sa patrie encore meurtrie aujourd'hui.

Sirion se leva, déambulant sans trop savoir que faire. Levant la tête, il réalisa que ses pas l'avaient conduit jusqu'à la cheminée au-dessus de laquelle trônait fièrement Nerthag. L'Intendant soupira. Il se rappela Vieille-Tombe. Le rohirrim aurait pu le tuer ce jour-là. Et Sirion l'aurait volontiers laissé faire. Car au fond de lui, il savait. Il savait qu'en survivant, son inhumanité prendrait le dessus. Il lui avait alors fallu des mois et des mois pour reprendre le contrôle de son esprit. Mais la cicatrice de l'Ordre était là. Les morts, les trahisons, les tortures physiques et mentales. Tout cela resterait gravé en lui à jamais.

- Espèce d'imbécile. Il aura fallu que tu fonces tête baissée, une fois encore.

Le khandéen passa sa main contre le coin de son oeil. Maudite poussière.

Les deux hommes avaient tant partagé. Ils avaient traversé l'enfer ensemble et levé l'épée, côte à côte. À de multiples reprises. Sirion baissa le menton, les yeux clos, en guise d'ultime hommage, seul qu'il était dans son grand bureau. Lui avait quitté le champ de bataille pour le confort d'un palais. Les yeux toujours fermés, le Fantôme gloussa. Son camarade n'aurait pas hésité à lui faire de copieuses réflexions.

- Sirion, te voilà maintenant prisonnier d'un fauteuil et d'un bureau !! Jadis , tu n'aurais jamais pensé arriver là et pourtant...... mon Ami, fais attention , tu risques d'avoir de la corne au cul à force d'être assis!!

Un nouveau soupir rythma le silence d'Ibn Lahad. La verve de son ami était comme un baume sur son chagrin.

Le champion du Rohan.

Poulain Téméraire.

Maréchal de la Marche Est.

Gallen Mrotensen.

Plus aucune Danse ne serait désormais Écarlate. Sirion se demanda brièvement comment avait-il fini. Dans quelles conditions. Était-il mort l'épée à la main, ses valeurs de toujours en tête et la fougue rohirrim en son coeur ? Il l'espérait. Une nouvelle fois, il regarda Nerthag et -comme si sa lame noire pouvait être un moyen de parler à son compagnon à travers leur lien avec Kaya- il s'adressa à lui. Une ultime fois.

- Un jour, nous nous reverrons mon ami.

La vie allait devoir continuer son chemin. Et Gallen, lui, avait enfin trouvé le repos. Du moins l'espérait-il.

Nouveau soupir.

- Au plaisir, Gallen.


Boite à souvenirs:



RPs références dont sont issues certaines répliques :
- Mission en Argonath : premier contact
- Un sombre endroit pour des sombres nouvelles
- Bas les Masques !
- Colin maillard mortel
- Pour savoir se venger, il faut savoir souffrir

#Sirion



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Aldarion
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Maudite poussière EmptyMar 16 Juil 2024 - 22:19
Une petite clochette tinta dans un coin du bureau de l'intendance. C'était une tout petit instrument de musique mais dont la valeur symbolique était grande. Aldarion se plaisait à l'appeller “cloche de courtoisie”. Quelques instants après, sans réponse de la part de Sirion, un lourd pan de mur pivota sur des verrins parfaitement huilé, laissant place à la haute silhouette du roi d'Arnor.

Si le souverain du royaume du nord avait ses accès secrets partout dans le palais, il avait la courtoisie de s'annoncer quand il pénétrait à l'improviste dans le bureau de ses plus proches conseillers.

Le roi portait une tenue simple mais bien taillée, seul un long coutelas était attaché à sa ceinture. Il portait dans ses mains une bouteille et deux verres. Il s'approcha de Sirion, déposa les verres et la bouteille sur la table puis posa doucement sa main sur son épaule.

“Triste nouvelle que la mort de Mortensen.”

Il retira sa main et prit place en face de l'Intendant. Il remplit doucement les deux verres d’un très bon vin de Lossarnach à la magnifique robe rubis. Il leva son verre et son regard croisa celui de Sirion. Le moment fut bref, pourtant pendant un instant une connivence s’établit, sans le dire, Aldarion exprimait toute la douleur qu’il avait déjà eu l’occasion de ressentir suite à la perte de tant d’êtres chers et toute la sympathique qu’il avait à ce moment précis pour l’homme aux yeux embués qui lui faisait face. Les yeux verts rencontraient les yeux gris.

“Malheureusement, cette sombre histoire ne fait pas nos affaires. Même s'il n'appreciait pas le jeune roi Fendor, il était un des rares dans son entourage a réellement l'aider dans sa mission de roi. Meduseld est devenu un vrai nid de vipères et nos agents ne parviennent pas à faire passer les bons messages. J'aimerais éviter d'en arriver là mais il va peut être nous falloir être plus directifs avec le gamin.”

Le moment de compassion était déjà terminé. Il n'y avait pas de temps pour le deuil pour ceux qui tenaient entre leurs mains le destin d'un royaume. Le temps continuait à s'écouler et les réactions devaient être immédiates. La situation au Rohan était préoccupante et l'Arnor était embarassé. Fendor avait reçu le soutien de la cour d'Annuminas, soutien qui, couplé à celui de Minas Tirith, avait contribué à asseoir son règne. Aujourd'hui il peinait à concrétiser les espoirs placés en lui, même si personne ne niait la difficulté de la tâche.

“Frans de Brom m'a confirmé que le dispositif défensif autour du relais de Dun Caradach se mettait en place. J'ai demandé à Lestar de diriger une partie de ses troupes vers Tharbad afin de disposer de capacités supplémentaires de réaction.”

Même s'il déléguait une grande partie de la gestion du pays à ses tribuns,à ses gouverneurs et à l'intendant, Aldarion avait gardé la main mise sur une série de relations cruciales et continuait à être à la manœuvre pour certaines missions. Le roi paraissait consacrer l'essentiel de ses efforts autour des questions liées aux relations extérieures. Il ne perdait pas de vue pour autant les priorités internes même si Sirion était un précieux relais dans ces matières.

“Qu'avez-vous pu retirer de votre entrevue avec le tribun Forlong ? Pouvons-nous compter sur lui ? Etiez-vous parvenu à des pistes intéressantes dans votre recherche d’un nouveau tribun ?”

Il laissait enfin l’occasion au Comte d’Amon Araf de présenter le résultat de son travail. C’était un moment crucial car Aldarion n’avait pas l’habitude de s’éterniser dans de longues discussions. Il savait écouter et prendre en compte l’avis de ses conseillers mais au final, il décidait seul. Convaincre le roi était un exercice difficile tant celui-ci était exigeant quant à la qualité des raisonnements qui lui étaient proposés. Il exigeait une parfaite maîtrise des dossiers, une prise de recul et une capacité à répondre très rapidement aux remarques et aux questions déstabilisantes. Nombreux étaient ceux qui, dans l’entourage royal, avaient vu une réflexion menée depuis plusieurs semaines se faire balayer en quelques instants sur base d'une infime faille dans leur raisonnement. C’était le jeu, et le Roi en fixait les règles… surtout quand il décidait de prendre son intendant au dépourvu sur un dossier aussi délicat.

#Aldarion


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Maudite poussière EmptyJeu 22 Aoû 2024 - 11:30
La main sur son épaule fut comme un exutoire.

Sirion observa et écouta en silence son roi briser la glace et entamer cette conversation. Jamais il n'aurait cru recevoir la compassion d'Aldarion. Après tout, il était le roi et Sirion n'était que son serviteur. Quand bien même était-il l'Intendant.

Puis de nouveau les choses sérieuses.

L'espace d'une seconde, le regard du Fantôme s'éleva vers le plafond de son bureau. Le chemin parcouru lui donnait parfois le vertige. Il avait tutoyé la mort durant des années, jusqu'à parvenir au palais des rois du Nord et à discuter au roi d'Arnor autour d'une coupe de vin.

L'annonce de la mort de Gallen promettait du remue-ménage au Rohan. Déjà le roi semblait avoir pris la mesure du chantier qui les attendait. Il allait falloir agir promptement et intelligemment aux frontières sud du royaume. Tharbad et Dun Caradach seraient en première ligne. Sirion porta la coupe rubis à ses lèvres. Le vin avait un goût de fer dans sa bouche.

- Neldoreth semble de retour sur notre échiquier. Il revient avec des idées intéressantes. C'est un homme resté fidèle et le récit de sa quête semble démontrer toute l'étendue de ses talents.

Depuis son arrivée à la tête de la Garde de la Rose, Sirion avait appris à cerner les hommes et les femmes. Observer, analyser et déterminer si oui ou non une personne était digne de le servir était devenu une seconde nature chez lui. Aujourd'hui, il savait lire chez pratiquement n'importe qui comme dans un livre ouvert. Du moins, l'espérait-il.

- Il raccompagne les survivants du régiment du Vieil Aigle jusqu'à Fornost pour une réhabilitation en compagnie de Vilyan. Je ne doute pas que ce dernier aide Forlong à se remettre en selle. Nos deux tribuns militaires sont des hommes sur qui nous pouvons compter.

Ibn Lahad soupira avant de se redresser dans son siège. L'autre sujet lié au tribun Forlong allait l'amener à se faire force de proposition auprès d'Aldarion. Tout en continuant son exposé, Sirion déplaça un ouvrage massif du dessus d'une pile vers sa droite pour attraper un dossier relativement fin mais ô combien intéressant.

- En effet, j'ai réuni quelques noms intéressants visant à remplacer en nombre notre ami aux cheveux blancs.

Sirion ouvrit son dossier, tendant à son souverain un papier à chaque appel.

- Regnak de Purdol, un homme de terrain qui semble malin et habile. La quarantaine passée, il est austère mais aussi expérimenté. Orrin Antereb, beaucoup plus léger mais sa famille a beaucoup de membres dispersés dans différentes strates de notre administration, mais aucun à un rang de premier plan. Quant au dernier, il s'agit du maître de la garde du lac. Pastor Cavales. Il est jeune, charismatique, les grandes familles en ont fait leur petit protégé mais avant tout, il ne semble pas fermement opposé aux choix de la couronne. Comme je l'ai dit, il est jeune et donc peut-être moins obtus... Voilà la liste.

Elle était courte mais étudiée avec soin.

- Néanmoins, reprit-il.

Le moment de vérité.

- Ces recherches ont soulevé un constat. Avec les deux tribuns militaires proches du roi et de ses idées, nous nous plaçons en opposition farouche aux grandes familles car aucune d'entre elles n'est représentée à ce poste prestigieux et important.

Un sourire sans vie se dessina sur le visage du khandéen.

- Sans parler du trouble qu'a pu causer ma nomination. Ibn Lahad, cela ne sonne pas très bien aux oreilles des Hiboux.

Les Hiboux. Curieux surnom pour les familles anciennes ayant porté le royaume des siècles durant et dont le poids au Sénat n'était plus à démontrer. Le Fantôme comme le roi savaient toute l'influence qu'ils pouvaient avoir.

- Les noms précédemment cités étaient de potentiels remplaçants pour le poste de Forlong et ils font tous partie de ces familles de rapaces nocturnes. Ce choix orienté n'est pas anodin car en leur offrant l'opportunité d'accéder à un tel poste, nous nous ouvrions nous aussi des opportunités. Pour négocier et avancer sans entacher l'image de la couronne.

L'intendant se pencha en arrière, les bras écartés.

- Mais le retour du Loup Blanc a rebattu les cartes. D'où ma suggestion, Votre Majesté...

Un court silence se fit.

- Celle de nommer un troisième tribun militaire.



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Maudite poussière EmptyLun 14 Oct 2024 - 13:59
Aldarion ne tenta même pas de cacher un subtil sourire. Sirion avait bien bossé et sa maîtrise de ses dossiers lui avait permis de répondre de manière efficace même à brûle-pourpoint. Il tapota quelques instants sur le bureau, le regard perdu dans le vague tandis qu’il tentait d’analyser les différents scénarios.

Le roi savait qu'il n'avait pas toujours pris des décisions populaires. Même s'il ne niait pas l'importance du Sénat, il n'oubliait pas les nombreuses trahisons dont il avait fait l'objet. Les Hautes Charges étaient le principal levier d'action pour influencer l'équilibre entre les grandes familles. C'était la prérogative du Roi et cela lui permettait de contrebalancer la tendance de certaines familles nobles de se répartir entre elles les charges mineures. Il avait été nécessaire de donner un coup d'arrêt à une noblesse qui cherchait à s'accaparer tous les privilèges et à tendre vers un chaos politique semblable à celui en vigueur dans le royaume de son oncle. La raison d'état devait primer sur les individualités et sur les ambitions personnelles. Ceux qui le comprenait avaient une place à ses côtés tandis que les autres se trouvaient relégués dans des postes sans importance.

Aldarion avait récompensé de nombreux serviteurs de l'état, leur donnant un rôle, une influence et des responsabilités. Au côté du Roi Elessar, dans la Compagnie Grise, ce n'était pas tant le nom qui comptait mais bien la pureté du coeur et la volonté de faire le bien.

Néanmoins,au-delà de ces considérations idéologiques, il convenait sans doute de chercher un peu d'apaisement. Les exclusives et la frustration pouvaient constituer un mélange explosif dont il fallait se méfier. Le nom de Cavales avait fait écho dans l'esprit du souverain. Pastor était le fils d'Hernan, tribun militaire qui n'avait pas démérité en son temps. Une famille de gens malins, pragmatiques et surtout plus politiques qu'idéologistes.

Pastor était un officier un peu froid, apprécié pour ses compétences mais dont la popularité auprès des soldats restait limitée. Un bon profil : légitime, efficace mais pas véritablement dangereux. Il avait de nombreuses qualités et était un véritable serviteur du royaume depuis de nombreuses années. Personne ne pourrait contester sa désignation.

L'idée de nommer un troisième tribun n'était pas idiote. Cela permettait d'éviter de polariser les choses et surtout de renforcer une fonction très sollicitée. Cela permettait également de mettre subtilement la pression sur Forlong. Celui-ci n'était pas passé loin d'une sanction radicale. Cela faisait deux fois qu'il disparaissait après l'échec d'une mission. Aleth était convaincu de ses qualités... mais Aleth n'était plus aux affaires. Néanmoins, il avait finalement réussi à retrouver le régiment perdu et sa bravoure lors de la bataille contre les gobelins du Mont Gram avait été louée. Il aurait droit à une seconde chance mais celle-ci serait la dernière.

Le roi tapa un coup sec sur le bureau de Sirion.

“Parfait.”

Il marqua un temps d’arrêt, pivota légèrement pour croiser le regard de Sirion. Sa décision était prise.

“Nous nommerons Pastor comme Tribun Militaire. Néanmoins, cette fonction sera temporaire. Nous prétexterons une charge de travail importante qui nécessite du renfort. Il faudra informer tout le monde que nous évaluerons dans un an la pertinence de le maintenir à ce poste et de maintenir le poste tout court.”

Ce faisant, la pression restait maximale sur les épaules du fils d’Hernan. Il devrait faire ses preuves mais aussi et surtout démontrer sa loyauté au Roi. En cas de souci, il serait toujours temps de faire marche arrière… et à ce moment, Lestar aurait sans doute assez de légitimité suite aux mouvements au Rohan pour prétendre à la fonction. Cela permettrait également de constater, si nécessaire, le besoin impérieux de repos du Tribun Forlong et de l'écarter s'il ne parvenait pas à reprendre le bon chemin. Sirion paraissait convaincu de ses intentions, mais le rôdeur à la chevelure blanche semblait avoir un don pour convaincre les Intendants.

“Pour le remplacer à la tête de la Garde du Lac, trouvez un vieux briscard. Quelqu’un dont la légitimité ne fera aucun doute, aimé par les hommes mais d’une loyauté sans failles à la couronne. De toute façon, Pastor aura la supervision de la Garde du Lac et pourra toujours l'aider si nécessaire.”

Aldarion se leva pour retourner d’où il venait il s’arrêta à mi-chemin.

“Je vais rester un petit moment à la capitale. Mon épouse va sans doute avoir besoin d’un peu se reposer après son escapade dans les montagnes. Si vous avez besoin d’un peu voyager, ce n’est pas un mauvais moment…. mais ne vous éloignez pas trop et pas trop longtemps. Certaines affaires à la cour nécessiteront vos talents sous peu.”

Le roi avait-il perçu la lassitude de son intendant ? Son besoin de quitter les murs froids du palais ? Avec Aldarion, il était toujours difficile de savoir ce qu'il pensait vraiment.


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Maudite poussière EmptyVen 25 Oct 2024 - 15:55
– Ce sera fait, Votre Majesté.

Sirion se leva lorsque son roi fit de même et le regarda s’éloigner, en direction du passage dérobé dont il avait fait irruption quelques minutes plus tôt. L’intendant avait abandonné sa mélancolie pour retrouver son application à la tâche et sa rigueur professionnelle. Aldarion était convaincu par son travail et lui donnait toute latitude pour agir et continuer dans cette voie. Pastor Cavales deviendrait le troisième tribun militaire du royaume.

Les derniers mots du roi sonnèrent comme une libération pourtant aux oreilles du khandéen. Surprenante nouvelle mais agréable tout de même. Sirion inclina respectueusement la tête en guise de remerciements. Et déjà dans sa tête les envies fusaient. Il était mille et une choses que l’intendant attendait de pouvoir faire une fois ses obligations de stationnement levées.

Pourtant, avant de quitter la capitale, il restait une personne à rencontrer. L’heure du rendez-vous s’approchait.

Ibn Lahad releva la tête. De nouveau seul.

Il se laissa tomber dans son fauteuil, dos à la fenêtre. Il attrapa le verre offert par le roi et le vida d’un trait. Il ne buvait guère souvent, encore moins du vin. Il avait appris au fil des années à se tenir éloigné de cet elixir, certes enivrant, mais surtout perturbateur des sens. Il ne pouvait se le permettre. En aucune circonstance.

Une brûlure vive le frappa en pleine poitrine. Il posa sa main contre son gambison noir. Il la sentait encore. Même après tout ce temps. Même à travers les vêtements les plus épais. Il sentait la main ardente du Démon Noir apposée contre son torse. La cicatrice resterait gravée en lui à tout jamais. Dans sa chair et dans son esprit.

Le temps devint une chimère et Sirion n’aurait su dire combien de secondes, de minutes ou d’heures s’écoulèrent lorsqu’on toqua à la même porte que celle derrière laquelle le tribun Forlong avait disparu.
Il répondit par l’affirmative. Une silhouette féminine se présenta, les bras chargés.

– Heureux de vous voir en forme, ma dame.



Suite par ici : l'Innocence ne Prouve Rien.



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