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Sujet: L'intérêt est le lien le plus solide
Mardil

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Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag ajark sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'intérêt est le lien le plus solide    Tag ajark sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 30 Jan 2014 - 21:55
Tag ajark sur Bienvenue à Minas Tirith ! Ajark10


Ils avaient atteint les rives de la Celduin et la suivaient maintenant en direction de l’ouest. Ils avançaient plus que lentement, l’immense majorité de leur compagnie étant à pieds. Ajark avait la chance d’avoir un cheval et la bête ne se fatiguait guère. De temps en temps, il remontait au trot rapide toute la colonne simplement pour exercer sa monture… et afin de repérer chaque visage.

C’était là un travail de longue haleine car plusieurs centaines d’hommes avaient pris part à l’expédition. Il avait bien sûr repéré rapidement les figures de tête de ce qu’il convenait d’appeler une colonie à part entière. Mais ses contacts avec eux demeuraient réduits au strict minimum. Sa place était avec les marchands. Après tout, c’était sous cette identité qu’il avait rejoint l’expédition.

Il avait fait route pour Blankânimad depuis le Khand dès qu’il avait reçu le message de Rezlak. Il savait bien que pour que celui-ci lui confie une mission qui l’éloignerait des Terres du Sud pour plusieurs mois, c’est qu’il s’agissait d’une mission primordiale. Il avait été surpris lorsque son maître lui avait révélé le plan de leur reine. C’était là un coup audacieux mais qui pouvait rapporter gros.

Si, à première vue, il n’était pas dans leur intérêt de soutenir une mission qui allait diminuer l’importance stratégique de Vieille-Tombe, il aurait été bien pire de ne pas savoir ce qui se passait dans ces terres reculées… et de ne pas influencer le cours des événements en leur faveur. Une telle position à l’ouest pouvait générer des bénéfices conséquents.

Ils n’avaient pas été les seuls à voir les choses sous cet angle car le nombre de marchands qui avaient rejoins la caravane à Vieille-Tombe était impressionnant. Ajark les connaissait tous de vue ou de réputation. Et, contrairement à leurs homologues originaires d’autres régions du pays, les marchands de Vieille-Tombe lui avaient de suite montré un respect exagéré.

Il faut dire qu’il avait passé de nombreuses années dans cette cité et qu’ils le connaissaient, au moins de réputation. Mais pour beaucoup le nom de son employeur était une crainte suffisante pour les pousser à se montrer respectueux. Ce n’était pas le cas de beaucoup d’autres marchands.

Sa nomination au sein du conseil chargé de discuter de l’avancée de leur progression avait fait grincer quelques dents, car seuls cinq d’entre eux avaient été admis à représenter l’ensemble des marchands. La somme qu’ils avaient déboursée pour rejoindre le convoi était conséquente et beaucoup d’entre eux étaient les dirigeants de leur commerce respectif. Ceux qui ne le connaissaient pas ne voyaient en lui qu’un employé et s’étaient sentis offensés par sa nomination. Mais de nombreux marchands de Vieille-Tombe avaient spontanément voté en sa faveur et cela avait fait pencher la balance de son côté.

Cela lui permettait de se renseigner facilement sur la progression de leur voyage et d’étudier de plus près les hommes et femmes qui constituaient les figures de proue de leur expédition. Ces derniers étaient singulièrement différents les uns des autres. Un général de l’armée commandait la mission. Ajark n’avait pas eu l’opportunité de lui parler en tête à tête mais les réunions du conseil étaient suffisantes pour cerner un peu sa personnalité. Il semblait plutôt capable, bien qu’un peu trop belliqueux. Il s’agissait sans conteste d’un fidèle de la reine qui prenait sa mission très au sérieux.

Ajark était plus dubitatif sur les deux conseillers qui prenaient part à la mission. Leur présence était purement politique. Ils n’avaient pas vraiment de pouvoir mais seulement un rôle d’observateurs et de conseillers. Sh’rin était extrêmement secrète. Tout ce qu’il avait pu apprendre d’elle était qu’elle venait d’un clan de l’est lointain et il pensait que, si elle avait eu le choix, elle aurait préféré y rester. Après tout, contrairement aux rumeurs propagandistes, la situation était loin d’être totalement réglée dans ces régions et il avait entendu des rumeurs selon lesquelles les combats pouvaient reprendre à tout instant. Il avait classé cette information comme il le faisait habituellement. Il y avait longtemps qu’il savait que la connaissance était un pouvoir en soi. Et pour un espion, cela pouvait aussi être une arme.

Le deuxième conseiller, Parzhdan était un mystère encore plus grand. Ajark savait que le clan de l’homme à la canne avait été jadis très puissant mais que son influence actuelle était assez limitée. Il n’avait pas vraiment eu l’occasion de jauger le caractère de cet homme mais celui-ci semblait plutôt compétent. Ses propositions étaient réfléchies et raisonnables. L’espion avait bien sûr noté le chien qui le suivait partout. C’était là un bon compagnon et qu’il valait mieux prendre en compte. Il n’y avait rien de plus insupportable qu’un chien qui donnait l’alarme quand on voulait passer inaperçu.

Enfin, il y avait l’homme lige de la reine. Personne n’avait encore vu son visage mais tout le monde savait qu’il était le seul à avoir tout pouvoir dans cette expédition. La plupart des membres du cortège préféraient ne pas y penser et Ajark ne pouvait les en blâmer. L’espion était en permanence sur ses gardes en sa présence car il n’avait pour l’heure aucun moyen de le contrôler ni même de juger un tant soit peu son caractères, ses motivations ou ses aptitudes au combat. Et quand on ignore tout de quelqu’un, le plus sage est de supposer le pire.

Néanmoins, sa principale source d’inquiétude était les marchands. Beaucoup d’entre eux étaient insignifiants ou alors ne représentaient pas une menace directe pour les intérêts commerciaux de Rezlak. Mais certains de ses concurrents faisaient partie du voyage. Ils venaient pour la plupart de l’est. Cela faisait longtemps que Vieille-Tombe et la partie occidentale de Rhûn leur était acquise. Mais si ces hommes prenaient pieds dans ce nouvel avant poste, ils menaceraient directement leur commerce avec les nations étrangères.

Ils étaient trois à pouvoir nuire à leur expansion commerciale. Pour l’heure, chacun campait sur ses positions et Ajark entendait bien éviter toute alliance potentielle entre eux. Qu’ils se nomment apothicaires ou pourvoyeurs de plaisirs en tout genre (cette appellation l’avait fait sourire car pour lui il ne s’agissait ni plus ni moins que d’un trafiquant de drogues et d’esclaves dédiés au plaisir de la chair), ils pouvaient se révéler dangereux s’ils mettaient leurs forces en communs.

L’espion s’était contenté d’engranger le maximum d’informations à leur sujet tout en renforçant son propre pouvoir auprès de marchands alliés. Il n’était pas encore sûr d’avoir à intervenir et il préférait laisser les choses suivre leur cours. Son maître mot avait toujours été de ne pas faire de vagues tant que cela n’était pas nécessaire.

La nuit était claire et Ajark bavardait avec des marchands de Vieille-Tombe. Ces derniers étaient enthousiastes et ne voyaient que les bénéfices futurs de l’avant poste. Ils ne semblaient pas le moins du monde inquiet quant à la réussite de cette entreprise. Même s’il était vrai qu’il avaient peu de chances de se retrouver confrontés à une armée de métier, il n’en restait pas moins que leur caravane était une action hostile envers les peuples de la région. Qui pouvait prédire leur réaction devant leur avancée ?

Pour l’instant, il ne pensait pas qu’ils soient suffisamment avancés pour qu’on tente une action contre eux mais ils étaient facilement repérables. Plusieurs soldats avaient d’ailleurs parlé d’un cavalier sur l’autre rive de la rivière. Ce n’était pas réellement un motif d’inquiétude mais il était maintenant clair que leur avancée ne passerait pas inaperçue. Seule la conseillère orientale semblait se préoccuper démesurément de cette soi disant menace.

Elle était d’ailleurs en train de fureter non loin d’eux et lorsqu’elle vit qu’elle attirait l’attention sur elle inutilement, elle se drapa dans sa dignité et retourna vers sa tente. Etait-ce seulement là un excès de zèle ou était-elle dans le vrai ? Ajark n’avait pas envie de creuser la question dans l’immédiat.

Il écoutait attentivement la conversation autour de lui. Les marchands, tous originaires de Vieille-Tombe et impliqués dans des activités aussi diverses que les étoffes, les bijoux ou la vente de parchemins, réfléchissaient déjà aux meilleurs moyens de sécuriser la route entre l’avant poste et Vieille-Tombe. L’idée d’un partenariat afin de créer une route marchande semblait les séduire. Ainsi les produits venant de l’étranger transiteraient par la cité cémétériale avant d’être vendus dans le reste du pays. Ils ne comptaient pas abandonner la puissance commerciale de leur cité d’origine mais Ajark savait que cela serait inévitable. Néanmoins, il fît semblant d’abonder en leur sens.

Si l’avant poste se développait suffisamment rapidement, il serait profitable de s’y installer de façon durable et définitive. Cela faisait longtemps que Rezlak préférait écouler ses marchandises à l’étranger et la situation géographique du futur avant poste était un atout non négligeable. Mais c’était là mettre la charrue avant les bœufs et il s’agissait déjà d’arriver là bas sans encombres. Sans compter qu’il faudrait s’assurer d’être aux premières loges lorsqu’il serait temps de négocier des accords commerciaux avec les différentes puissances étrangères.

Même si cela faisait des années qu’il avait principalement élu domicile dans les Terres du Sud, il avait parcouru en tout sens les royaumes humains de l’Ouest. Il entendait bien mettre à profit cet avantage lorsque le moment serait venu.

Laissant les marchands à leurs bavardages, il se dirigea vers le centre du cortège. Il avait l’air d’un simple marchand effectuant une petite promenade avant d’aller prendre un peu de sommeil mais il écoutait attentivement les conversations des groupes près desquels il passait. Il repérait l’hypocrisie derrière les politesses de façade ainsi que les intrigues qui se nouaient et se dénouaient au rythme de leur progression. Car c’était un fait que nul ne pouvait nier. Le seul point commun que possédaient les différents marchands de l’expédition était l’amour de l’argent et du profit. Et chacun défendrait jusqu’au bout la défense de ses intérêts.

#Ajark #Pazrhdan
Sujet: [Passé] Le prix d'une vie (libre)
Mardil

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Rechercher dans: Vieille-Tombe   Tag ajark sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Passé] Le prix d'une vie (libre)    Tag ajark sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 30 Oct 2013 - 20:50
Mes yeux étaient fixés sur la cible, placée à 30 mètres de moi. Plus rien n’existait qu’elle et la tension grandissante dans mes bras. Je maintins la position aussi longtemps que possible, jusqu’à ce que je fusse certain de mon tir. Un léger vent faisait onduler mes cheveux longs. Enfin je lâchai prise et ma flèche s’envola et alla se planter juste à côté de la précédente, ainsi que je l’avais prévu. Je me tournai vers mon instructeur et vis la lueur approbatrice dans son regard. Il me sourit et me dit gentiment :

- Je crains que cela ne soit devenu trop facile. Il va falloir commencer à s’entraîner sur des cibles en mouvement.

Malgré son ton avenant, je ne pus m’empêcher de frissonner. Si les cibles en mouvement étaient bien ce que je pensais, je n’étais guère enthousiaste à cette idée. Néanmoins cet entrainement n’avait d’autre but que de m’apprendre à tuer. Et si le plaisir que j’éprouvais à tirer à l’arc était bien réel, je n’avais aucune envie de tuer qui que ce soit, bien que je sache que nos ennemis le méritaient.

Nos ennemis… Qui étaient-ils au juste ? N’étais je pas l’un des leurs ? Bien sûr que non. J’étais un enfant alors et aucun enfant ne saurait être tenu pour responsable des actes de ses aînés, si indignes fussent-ils. Alors qu’étais-je maintenant ? Du haut de mes 12 ans je ne pouvais guère être considéré comme un adulte.

C’est plongé dans ces pensées que je me dirigeais vers mes apprentissages suivants. L’escrime m’étant beaucoup moins naturelle que le tir à l’arc, je devais me concentrer davantage afin de progresser. J’essuyais les remontrances de mon professeur et bien qu’il serrât les poings à deux reprises, il ne leva pas la main sur moi. Sans doute se souvenait-il du sort réservé à son prédécesseur. Aucun d’entre eux n’avait la permission de me toucher et Rezlak entendait que cela restât ainsi. Mes premiers mois à Vieille-Tombe et les mauvais traitements que j’y avais subi me semblaient faire parti de l’existence de quelqu’un d’autre.

Enfin la leçon toucha à sa fin et je pris une collation bien méritée. L’après midi serait consacrée à des enseignements moins physiques : lecture, écriture, histoire. Puis des enseignements plus pragmatiques me seraient prodigués en ville : espionnage, dissimulation, menaces. J’accompagnais deux agents de Rezlak dans leurs sorties et j’apprenais. Et si, jusqu’à présent, ils ne m’avaient jamais demandé autre chose que de regarder et d’écouter attentivement, je savais bien qu’il serait bientôt temps de passer aux choses sérieuses.

J’appréhendais ce moment, tout en le sachant inéluctable. Rezlak ne m’avait pas rendu cruel, du moins pas à cette époque. Je ne le verrai que le soir venu, ignorant tout de ses allées et venues durant la journée. En revanche mes nuits lui appartenaient et mon apprentissage se poursuivait même à ces moments là.
J’étais à la fois impatient et terrifié à l’idée de l’avoir face à moi. Ses réactions étaient toujours imprévisibles et je ne savais jamais si des coups ou des caresses m’attendaient. Les deux, le plus souvent.

En rejoignant Ajark et Nehelac, les deux agents qui me servaient d’instructeurs, je passai devant Erior, qui m’adressa un timide sourire. Je répondis d’un hochement de tête rapide, conscient du regard des gardes. Cela faisait déjà un moment que j’étais conscient des tentatives de rapprochement du jeune esclave. Ne souhaitant guère risquer la colère de mon maître, à qui mes moindres faits et gestes étaient rapportés, j’avais jusqu’à présent gardé mes distances. Je ne savais au juste pourquoi ce dernier m’avait choisi, peut être car après lui j’étais le plus jeune membre de la maisonnée.

J’atteignis l’entrée de la demeure, où m’attendaient mes deux professeurs. Nehelac tenait des vêtements dans sa main gauche et me les tendit lorsque j’arrivais à sa hauteur.

- Enfile ça ! Tu ne serais pas accepté dans cette tenue là où nous nous rendons ce soir.

Je pris les étoffes plutôt luxueuses qu’elle me tendait et ce n’est qu’alors que je remarquais qu’Ajark et elle étaient vêtus de la même manière. Je me débarrassais de mes habits, frissonnant quelque peu à cause de la fraîcheur du soir, et me changeais rapidement.

- Nous venons d’une tribu à l’extrême nord du pays afin de vendre nos produits. Nous avons rendez-vous avec quelqu’un qui pourra écouler nos marchandises ici.

- Et quelles sont elles ?
Demandais-je.

- Essentiellement des bijoux ; l’artisanat du nord est assez réputé.

- Quel est mon rôle ?

- Tu seras notre fils,
répondit Ajark.

J’examinais attentivement mes compagnons, me demandant à quel point cette couverture était plausible. Je ne ressemblais guère aux orientaux, ce qui pouvait passer à Vieille-Tombe car la ville était bien plus ouverte aux étrangers que le reste du pays. Nehelac, en revanche, ne pouvait renier ses origines. Sa beauté, presque sauvage, était typique des régions de l’est. Ajark pouvait plus facilement passer pour mon père tant son physique était passe partout, ce qui était un atout non négligeable pour un espion. Mais ils étaient tous les deux trop connus en ville pour que qui que ce soit puisse croire à une telle fable. Soit nous sortions de Vieille-Tombe, soit notre cible était nouvelle en ville.

J’eus rapidement ma réponse lorsque nous pénétrâmes dans la plus fameuse auberge de la ville. Celle-ci était majoritairement fréquentée par des étrangers ou de riches marchands venus des tribus de l’est. Nous nous installâmes à une table, jouant notre rôle de petite famille propre sur elle. Comme d’habitude j’étais stupéfait du changement de comportement d’Ajark. Lui d’habitude si taciturne, s’était transformé en homme bavard et débonnaire. Nehelac restait calme à ses côtés, telle une épouse obéissante.

Rapidement elle m’indiqua un homme d’une quarantaine d’années, assis quelques tables derrière nous. Elle se rapprocha de moi et me parla à voix basse.

- L’ambassadeur de la tribu des Ragnars.

Elle nota mon regard d’incompréhension et précisa.

- Une tribu d’importance moyenne favorable au rapprochement avec l’ouest. Nous craignons que leur influence augmente auprès du roi. Ce problème sera réglé par d’autres que nous mais en attendant nous devons découvrir les raisons de sa présence à Vieille-Tombe. Ce soir c’est à toi de jouer. Débrouille toi pour nous ramener cette information d’ici à demain.

Ainsi donc le moment était venu. Il était temps pour moi de faire mes preuves.

#Mardil #Néhélac #Ajark
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