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Sujet: Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras
Learamn

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Rechercher dans: Fondcombe   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 25 Mar 2016 - 16:43

Assis sur son tabouret en bois , au chevet d’Erennel , Eugénion ne pouvait retenir ses larmes : tant de certitudes s’étaient envolées en l’espace de quelques minutes ; tant d’illusions avaient volé en éclats.
 Quelques heures plus tôt alors qu’il était encore assis à la table d’Ovadiel un garde de la cité s’était précipité vers eux les avait informé qu’ils venaient de retrouver le cadavre d’un autre soldat dans les cachots et qu’Oropher s’était évadé ; de toute évidence il avait reçu de l’aide , il restait à déterminer de qui provenait cette aide. Mis en alerte Ovadiel , Serambeür et les autres elfes invités s’étaient levés immédiatement pour faire face à cette situation d’urgence. Le notable de la ville avait donné plusieurs ordres pour quadriller le périmètre tandis que Serambeür se dirigeait vers les prisons ; c’est alors, qu’aux abords des écuries  ,il avait vu une silhouette étendue sur le sol en plein de milieu de l’allée. Il s’ était empressé pour voir de qui il s’agissait et si cette personne était encore vivante.  Il ravait alors reconnu Erennel , l’humain qui avait quitté la table quelques minutes plus tôt : son flanc saignait abondamment.  L’officier n’avait pas hésité  une seule seconde et , après avoir vérifié que le blessé vivait encore , il l’avait soulevé  avec force et avait rejoint  aussi vite qu’il l’eut pu  la maison de guérison.

Après une rapide enquête , les autorités de la cité surent bientôt dans les grandes lignes ce qui s’était réellement passé. Plusieurs témoins avait affirmé avoir vu une silhouette entrer seul dans les cachots , quelques minutes seulement après que Lithildren eut prit congé de ses hôtes , et qu’un peu plus tard la même silhouette était ressortie accompagnée d’un autre individu.  Serambeür en vint à la conclusion qu’ils s’étaient ensuite rendu aux écuries où il manquait deux chevaux de haute valeur et qu’ils avaient agressé  le forgeron qui les avait interpellé puis ils s’étaient aussitôt enfui de la cité  ; tout les indices convergeaient vers un seul constat : Lithildren les avait trahi.  Elle avait quitté la table juste avant l’évasion d’Oropher et elle demeurait introuvable dans toute la table : les doutes n’étaient pas permis et malgré sa surprise  et son chagrin le seigneur Ovadiel dut se faire à l’idée que la jeune elfe vaillante et vertueuse qui les avait quitté quelques siècles plus tôt n’était plus la même aujourd’hui.

Quand on annonça cela à Eugénion , il ne voulut le croire et il imagina divers scénarios plus farfelus les uns que les autres mais qui innocentaient tous l’elfe aux cheveux de jais.  Mais le petit philosophe sentait bien que ces théories ne tenaient pas la route et mis devant les faits il n’eut d’autres choix que de se rendre à l’évidence . Accablé,  Eugénion avait passé le reste de la nuit assis au côté d’Erennel en tentant de contrôler ses bruyants sanglot. Depuis qu’il l’avait rencontré à Edoras , le marchand ambulant avait instantanément senti qu’il pouvait lui faire confiance ; une confiance qui n’avait cessé de croître tout au long de leur périples. L’elfe lui avait plusieurs fois sauvé la mise et le Hobbit lui avait rendu la pareille lorsque son amie était à son tour en position de vulnérabilité. Comment aurait-il pu prévoir un tel retournement de situation? Elle avait le choix de s’allier et de s’enfuir avec le monstre qui les avaient poursuivis pendant des jours pour les tuer , en blessant gravement au passage  l’homme qui leur avait sauvé la vie à Bree.

Peu avant l’aube Ovadiel rejoignit le Semi-Homme ; il était rare de voir ce Seigneur Elfe dans un tel état. Son teint était livide et ses gestes loin d’être aussi gracieux qu’à l’accoutumée ; lui aussi semblait être sous le choc. Il s’adressa toutefois à son valeureux invité avec douceur et bienveillance.

“Maître Ionescgrin , je...je ne sais vraiment comment vous l’annoncer mais nos derniers motifs d’espérance viennent de s’envoler : Lithildren n’a pas été forcé à faire cela , Oropher ne l’a pas fait chanté. Ce qu’elle a fait , elle l’a choisi : c’est d’ailleurs elle qui a tué le garde et agressé votre ami.  J’ai trouvé cette lettre aux abords de l’écurie et je crois bien qu’elle vous est destiné.”

Il lui tendit un parchemin replié sur lui même que le Hobbit saisit d’une main tremblante.

“Je suis désolé” ajouta le seigneur Elfe avant de quitter la pièce.

Plein d’appréhension mais désireux d’en savoir plus , Eugénion déplia la lettre et la lut attentivement.




Mon cher ami, Eugénion,

Par où commencer ? Tout d'abord... Je te suis infiniment reconnaissante de m'avoir accompagnée et soutenue durant mon périple. rien ne t'obligeait, après Bree, à continuer de me suivre.

Oh, oui... Oropher était notre ennemi. Mais lors de ma visite aux geôles, j'ai compris qu'il ne l'était pas. Par le passé, Oropher et moi étions... très proches, plus que des amis. J'ignore s'il m'a aimée, mais je l'ai toujours considéré comme plus qu'un ami. Il a commencé à me détester quand je me suis fiancée avec Geraïnh. Lors de mon départ d'Imladris, il était là et m'en a voulue. Lui aussi est parti loin, et a même attaqué la cité avec l'Ordre de la Couronne de Fer. Geraïnh, mon fiancé, est mort sous l'épée de l'un de ses membres. J'ai décidé de libérer Oropher qui me guidera jusqu'au meurtrier de Geraïnh, et de venger mon aimé.

Mais même lorsque j'écris ces mots, je me rends compte que je cours à ma perte. Je ne te reverrais plus jamais. Je serais bannie de toutes les cités elfiques de la Terre du Milieu, et si je viens à m'approcher trop près de l'une d'elle, je serais une cible à abattre à vue. Sans procès. Car je serais une criminelle, fugitive et bannie. Je ne suis plus vraiment une elfe, désormais. je suis une vagabonde à la recherche de qui elle est et qui elle sera, avec une mémoire qui oublie le passé. J'ai encore bien des secrets à retrouver dans mon esprit, bien de gens à tuer pour me venger. Mais je ne regrette pas mon choix : ils ont osé attaquer Imladris, et bien que l'Ordre est défait, mon fiancé n'est pas vengé. Et il m'incombe de venger mon fiancé... et mes parents.

Je ne peux plus écrire... Je prends le risque de mourir dans tout les cas, mais tant pis. je suis prête à affronter mon destin, quoi qu'il m'en coûte.

Adieu, mon ami,
Ton amie... Lithildren.



Ainsi c’était avec une quête de vengeance qu’elle tentait de justifier ces actes innommables ; Eugénion comprenait son choix mais n’en fut pas moins extrêmement déçu d’elle ; elle avait  sûrement agi sans prendre de recul. La mort de l’assassin de son fiancé ne ramènerait pas ce dernier ; et en choisissant cette voie elle venait de perdre tous ceux qui l’aimaient encore : Ovadiel, Erennel même et bien entendu le petit philosophe.  Elle avait pris le chemin de la violence , de la vengeance personnelle ; un chemin où elle serait seule pour affronter les obstacles qui se dresseraient devant elle , une voie qui risquerait bien de finir de consumer l’elfe.  Elle voulait faire payer le meurtrier de Geraïnh et obtenir justice pour ses parents ; tous morts durant l’attaque de la  cité et pour ce faire elle avait été prête à pactiser avec le diable.

Le coeur brisé , Eugénion replia la lettre et la rangea dans une des ses nombreuses poches. Au même moment , Erennel remua dans son lit ; le Semi-Homme bondit sur ses deux grands pieds velus pour pouvoir observer le visage du veuf blond : il reprenait peu  à peu ses esprits.  Eugénion sourit au forgeron avant d’aller prévenir les guérisseurs du réveil de leur patient.

Grâce au prodigieux travail des médecins de Fondcombe , Erennel était hors de tout danger et ne garderait que peu de séquelle de cette mésaventure , tout du moins de séquelle physiques , si ce n’est une grande cicatrice qui marquera son flanc à jamais et de potentiels douleurs dans les prochains mois ; mais cela aurait pu être bien pire mais le forgeron pouvait déduire que Lithildren avait agi de sorte à ne pas toucher trop grièvement celui qui fut sauveur.
Cependant la convalescence prenait un certain temps et le forgeron fut contrait de rester encore plusieurs semaines dans la cité elfique.

De son côté, Eugénion préparait son départ : il désirait rejoindre sa Comté natale et y rester un certain temps pour se remettre de toutes ses émotions et pouvoi prendre un peu de recul par rapport à cette éprouvante expérience. Il avait déjà identifié son itinéraire et avait fait ses paquetages quand il vint rendre visite à un Erennel encore souffrant mais qui pouvait dorénavant se redresser , se lever et même à marcher.

Le forgeron accueillit le Semi-Homme avec jovialité ; il fallait dire que malgré le confort de sa chambre et la bienveillance du personnel , la vie sociale de l’homme n’était pas toujours facile : il n’avait quasiment pas de visite car bien peu ici ne se souciait vraiment de son sort. Heureusement , d’ici quelques jours , il pourrait sortir de l’hôpital et enfin aller où bon lui semblait. Eugénion prit place sur un tabouret et avoua :

“Peut-être que je n’aurai pas dû attendre la veille pour te l’annoncer mais il vaut mieux tard que jamais alors je te le dis : demain je pars d’ici pour retourner chez moi , en Comté ; là où un Hobbit à sa place car s’il y a bien une chance que j’ai apprise de mes péripéties c’est que ce genre d’aventures ne sont vraiment pas faites pour nous paisibles Hobbits ; les chocs physiques et émotionnels sont trop forts et nombreux , je suppose qu’il faut avoir le coeur bien accroché. “


Il jouait nerveusement avec ses doigts , visiblement gêné d’annoncer à celui qu’il voyait maintenant comme un ami qu’il allait “l’abandonner” car c’était plus ou moins ce qu’il s’apprêtait à faire.

“Tant de peines et de désillusions; moi qui fanfaronnait il y a quelque temps et qui me voyais faire une entrée triomphale à Fondcombe avec une elfe amnésique à qui j’aurai redonné la mémoire. Il faut croire que mon succès n’aura été que très partiel. Cela me fait penser d’ailleurs penser à une histoire , une dernière histoire
.

Voici l’histoire d’un désillusionniste , un des meilleurs agents du Roi ayant pour mission de  briser les rêves , les projets et les illusions des uns et des autres.  Il avait eut maintes occasions de prouver sa va leur et son talent  ; il avait notamment cassé le projet de coup d’Etat d’un général ambitieux grâce à ses bons mots et avait démontré  au monarque du royaume voisin qu’il était bien inutile de résister aux forces de son Roi qui envahissait son territoire.  Habile orateur il était parfois contraint de passer aux actes pour arriver à ses fins comme quand il avait dû brûler les vignobles d’un riche bourgeois dont l’influence financière commençait à faire de l’ombre à celle du Roi.  Son rôle n’était pas de détruire toutes les possessions d’un potentiel concurrent du Roi mais bien de montrer à cette hypothétique tierce personne que ses rêves étaient voués à rester de simples rêves et leur portant un coup moral assez fort pour qu’ils ne s’en remettent pas.

Un matin il fut convoqué à la salle d’audience du Roi. Le souverain  , haut perché sur son trône toisa son subordonné avec une méfiance. Grâce aux talents du désillusionniste le Roi avait mis hors course toutes les personnes susceptibles de lui faire un tant soit peu d’ombres , tous ces individus ; enfin sauf un .  Et cette dernière personne en qui le Roi voyait une potentielle menace s’agissait justement du désillusioniste lui-même qui gagnait en notoriété et en magnétisme  auprès du peuple.  Mais le monarque était un véritable animal politique , capable de maîtres coups et il comptait bien piéger son agent. Cela faisait longtemps qu’il voulait mettre le désillusionniste dos au mur mais voilà qu’enfin une occasion en or pour le faire se présentait à lui.


“ L’on m’a rapporté que dans la campagne vit un modeste fermier dont il se dit qu’il ne nourrit aucune illusion.
-C’est impossible ,
argua le désillusionniste , Nul n’est bercé par aucune illusion.  L’illusion est le moteur de la vie humaine.
-Eh bien alors prouve le moi! Va chez ce fermier et brises ses rêves ; alors je pourrai juger si tu es aussi compétent que tu le prétends. “


Le désillusionniste sortit du palais très confiant ; il ne voyait clairement pas comment il pouvait échouer dans sa tâche. Il cavala jusqu’à la ferme indiquée où le fermier  et sa famille bienveillante se montrèrent accueillants avec ce visiteur qui prétendait venir de loin et simplement rechercher un gîte pour la nuit.
Durant le dîner qu’on lui offrit il put observer avec attention le comportement de ce fermier qui semblait très attaché à ses maigres possessions et à ses animaux. Il en vint en à la conclusion que toute source d’espoir serait annihilé dans l’esprit du paysan. La nuit venue , il quitta donc discrètement son lit et brûla les plants de céréales avant d’égorger les bovins dans l’étable .

Au matin , le désillusionniste scruta la réaction ; ’il s’attendait à entendre de longues complaintes de désespoir et de nombreuses lamentations mais il n’en fut rien.
Le fermier haussa les épaules avant de dire simplement


“Des vandales sont venus dans la nuit ; nous reconstruirons.”

Désappointé le désillusioniste ne renonça pas pour autant . Il quitta la ferme pour rejoindre le palais où le Roi lui demanda des nouvelles ; l’agent dut alors reconnaître que sa première tentative avait échoué mais il comptait bien rebondir après cette tentative infructueuse.

Il se rendit dans la garnison adjacente aux palais où il donna ordre aux gardes de mettre aux arrêts la famille du fermier pour cause de haute trahison envers la couronne ; les militaires s’exécutèrent sans poser de questions. Puis , sur la place publique de la capitale sous les yeux du peuple mais aussi di pauvre fermier , le désillusionniste exécuta froidement la femme et tous les enfants : de l’aîné au benjamin sans exceptions ; mais au grand agacement de l’agent du Roi le paysan ne manifesta aucun signe de découragement. Le Roi demanda alors à son homme si il ne préférait pas renoncer au lieu de se casser les dents sur ce fermier décidément inébranlable mais ce dernier refusa. “ Nul n’est bercé d’aucune illusion” se répétait-il constamment.

Après réflexion , le désillusioniste crut enfin trouvé le seul point qui risquer de briser psychologiquement cet homme : sa liberté. Tout homme aspire à la liberté et l’en priver et lui ôter tout espoir de la retrouver désespère tout individu vivant et bien-pensant. Le désillusioniste fit donc incendier la demeure du paysan et l’enferma dans le plus profond et le plus sombre des cachots d’où l’on ne recevait pas la moindre once de lumière : là-bas aucun espoir de liberté n’était permis. Mais là encore nul cri de désespoir ne monta aux oreilles d’un désillusionniste qui commençait à craindre de perdre à son propre jeu. Le Roi , quant à lui , se délectait de voir que son désillusionniste deviendrait bientôt un désillusionné.

Incapable de se résoudre à l’idée d’avoir perdu , le désillusionniste descendit de la cellule du fermier.


“Parle!
Cria-t-il.
-Bonjour ; quel temps magnifique n’est ce pas ? “

La stratégie du paysan fonctionnait à merveille et il eut tôt fait de mettre hors de lui l’agent du roi qui y perdait le nord et se mit à frapper violemment le pauvre captif ; oubliant que c’était psychologiquement qu’il devait l’anéantit et non physiquement. De son côté le fermier n’était nullement importuné par les coups et se contentait de rire. Voyant que les atteintes physiques ne l’avançait à rien ; le désillusioniste tenta de se calmer en répétant inlassablement :


“ Nul n’est bercé par aucune illusion. L’illusion est le moteur de la vie humain. Je ne comprends pas.
Nul n’est bercé par aucune illusion. L’illusion est le moteur de la vie humaine . Il y a forcément un moyen.
Nul n’est bercé par aucune illusion. L’illusion est le moteur de la vie humaine. Si tu n’as pas d’illusions alors tu n’as pas de moteur dans ta vie dont tu ne devrais pas vivre ; je devrais alors te tuer…”

L’évidence frappa alors le désillusioniste , du moins ce qu’il crut être l’évidence : sans illusions l’homme ne pouvait , ne devait pas vivre ; par conséquent il était de se devoir de tuer cet individu qui ne respectait pas les codes humains. Mais son raisonnement comportait une faille et il le savait ; si vraiment ce fermier n’avait jamais été bercé par des rêves comment aurait-il pu vivre jusque maintenant ? Il aurait du mourir bien plus tôt? Il y avait forcément quelque chose.



“Tue-moi alors désillusioniste désillusionné “
,ricana alors le fermier.

En entendant les propos quasiment moqueur du captif , le désillusionniste comprit ; cet homme était animé par une unique illusion , par un seul but.


“Tu vas effectivement mourir mais je ne tuerai pas par dépit car je ne le ferai nullement en tant que désillusionné. Car la seule raison pour laquelle tu vis ; ta seule illusion;  ton seul but  c’est de pouvoir me battre sur mon propre terrain. Quelle prétention! Mais à présent que je l’ai compris tu n’as plus espoir de me battre et ton rêve s’écroule”


Les rires du fermier s’arrêtèrent net et son visage devint livide ; il avait échoué, et par la même occasion le Roi venait de perdre son pari. Affichant un large sourire le désillusionniste déclara.

“Et a présent que plus aucun rêve ne te motive , tu n’as plus aucune raison de vivre”

L’agent tendit alors sa dague au fermier qui , désillusionné , se la planta dans son propre coeur sans hésiter. Il n’avait plus raison de vivre.

Le désillusioniste remonta à la surface en fredonnant allègrement :


“ Nul n’est bercé par aucune illusion. L’illusion est le moteur de la vie humaine.  Nul n’est bercé par aucun doute . L’illusion est le moteur de la vie humaine. “


A la fin de cette histoire aussi cynique que macabre , Eugénion se redressa et serra la main d’Erennel .

“Au revoir je l’espère et si vous passez du côté de la Comté demandez Eugénion Ionescgrin.”


Eugénion sortit de la maison de guérison , son baluchon sur le dos et avec un poney que le seigneur Ovadiel lui avait généreusement fourni.  Le petit philosophe autoproclamé serait bientôt de retour chez lui ; à sa place avec nul autre illusion que réussir la cuisson de ses tartes au pommes.



Quelques jours plus tard ’Erennel était quasiment remis de ses blessures et il ne devait pas tarder à “être libéré”. Dans l’après midi il reçut une visite bien inattendue ; quand il avait entendu que quelqu’un arrivait il s’attendait à voir un guérisseur rentrer ou alors Ovadiel ou Yalë qui étaient venu ponctuellement prendre de ses nouvelles. Mais il faillit avaler son infusion de travers quand il vit le capitaine Serambeür franchir le seuil de la port. Le valeureux officier de Gar Thulion avait il égaré sa fierté dans une partie de chasse pour rendre visite à un simple humain?  L’elfe s’assit au chevet du forgeron :

“On m’a dit que vous alliez mieux … Je ne peux que m’en réjouir ; nous pourrons  à nouveau croiser le fer ensemble.

L’officier esquissa un sourire qu’Erennel ne lui rendit pas.

“Ecoutez ; je ne vous appréciais que très relativement il y a encore quelques jours mais quand j’ai su ce que vous avez fait Lithildren… Il n’y a rien de pire que de se faire trahir par l’un de ses proches. “

Il remonta alors la manche de son bras gauche où se trouvait une profonde cicatrice.

“Quand ma soeur décida de quitter la ville pour partir dans le monde des humains j’ai tenté de l’en empêcher et de savoir pourquoi elle avait prise cette décision . Elle refusa de me le révéler prétextant qu’elle désirait me garder en dehors de tout cela et quand j’ai voulu la retenir ou la forcer à ce que je l’accompagne elle m’a attaqué , non pas pour me tuer mais pour m’éloigner.
Aujourd’hui j’ignore où elle est et ce qu’elle a fait mais cette cicatrice , elle , restera à jamais gravé en moi.”

Serambeür  se leva alors et se dirgea vers la sortie , arrivé au niveau du seuil de la porte et se retourna vers le forgeron.

“ Adieu Forgeron aux Cheveux d’Or puisse les Valars vous suivre dans vos projets.”

Il quitta alors les lieux.



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Oropher et Lithildren galopait à bride abattue depuis qu’ils avaient franchi les portes de la cité où ils n’avaient pas été repérés ; à priori personne n’était à leur poursuite , mais l’ancien membre de l’Ordre désirait s’éloigner le plus possible d’Imladris avant de faire reposer les montures. Oropher respirait à plein poumons l’air pur des bois qu’ils traversait. Il n’avait pas été derrière les barreaux pendant un long moment mais ce goût de liberté lui avait tout de même manqué et il était réellement bon d’y goûter à nouveau.  

Ils s’arrêtèrent après quelques heures pour faire boire les chevaux auprès d’un ruisseau  ;Lithildren interrogea alors son nouvel allié sur la suite des évènements.  Oropher s’approcha alors de l’elfe aux cheveux de jais ; déplaça délicatement  une mèche qui cachait les yeux se sa partenaire et lui caressa la joue avec un sourire.

“A présent allons accomplir ton destin ma chère Lithildren.”


Il remonta aussitôt au selle .

“Vers le Sud. Cap vers le Gondor.”

Les deux traîtres à Imladris reprirent leur avancée.




HRP : Voilà c'était le rp de clôture de notre quête, tout d'abord merci à vous deux pour votre investissement sans failles , votre bonne humeur et surtout vos écrits de qualité qui ont fait vivre et animé cette quête tout de même plutôt longue mais non moins haletante qui risque d'avoir de grandes répercussions sur vos personnages et sur leur évolution.
Lithildren : Nous allons continuer à rp ensemble e je jouerai Oropher en PNJ dans des rps qui suvront ta quête de vengeance .
Erennel : Tu es désormais plus ou moins libre bien qu'un peu affaibli par ta blessure ; si tu veux postuler à une quête ou rp avec d'autres membres sans MJtage particulier libre à toi ( tu as largement démontré que tu avais de belles capacités dans cette première quête). Toutefois si tu désires toujours qu'un coloré guide un peu tes pas , no problem dis le nous et un autre membre du staff prendra le relais ;D.
Et encore merci pour tout !  


#Ovadiel #Oropher #Serambeür
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Rechercher dans: Fondcombe   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 18 Fév 2016 - 15:13

Autour de la table d’Ovadiel l’ambiance était à la fête ,  les dicussions allaient bon trains et les plats défilaient les uns après les autres tandis qu’Eugénion comblait les quelques instants de flottements  avec quelques bons mots dont il il avait le secret.  Après que les assiettes où furent servi les plats furent débarrassés et que l’on attendait le dessert , Ovadiel et Yalë commencèrent à entonner quelques mélodies elfiques ; ils furent bientôt suivis par les autres Eldar attablées. Cet harmonieux chant cristallin procura instantanément , et ce de manière plutôt mystérieuse , un sentiment de bien-être profond chez Eugénion.  Le Semi-Homme ferma les yeux et se laissa porter par ces transcendante mélodie que le Seigneur Ovadiel et sa famille chantait avec une ferveur rare. Erennel , de son côté , était clairement moins enthousiaste devant cette douce musique mais ne l’ écouta pas moins attentivement que son ami philosophe à la panse bien remplie. C’est ce moment que choisit Lithildren pour glisser discrètement au maître des lieux qu’elle ne se sentait pas très bien avant de quitter la table ; si la scène passa complètement inaperçu pour Eugénion qui ne vit rien ce n’était pas le cas d’Erennel qui se demandait bien ce qui lui arrivait.  Du regard il tenta de faire part de ses inquiétudes à son ami mais le Semi-Homme qui avait déjà bu une quantité non négligeable de vin ne comprit pas le message.  Légèrement contrarié face à ce manque de soutien le forgeron décida de faire impasse sur le dessert et s’éclipsa discrètement ; le capitaine Serambëur remarqua bien son départ mais ce n’allait certainement pas être l’officier de Gar Thulion qui retiendrait le veuf parmi eux.
Erennel descendit de la terrasse et sortit dans les rues de Fondcombe langoureusement éclairées par quelques rayons pâles d’une lune à la fois bienveillante et inquiétante.


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Oropher sourit en voyant Lithildren entrer ; il savait qu’elle viendrait, il la connaissait assez bien pour savoir qu’elle ne pouvait pas simplement rester assise au festin d’Ovadiel tandis que l’assassin de Geraïnh courrait toujours dans la nature.  Elle était vêtue d’une magnifique robe sombre et somptueusement coiffée ; leur fuite allait donc se faire sous les plus beaux apparats.  Lithildren parut toutefois un peu hésitante au début ; elle s’apprêtait à commetre l’irréparable et ne pourrait plus jamais revenir en arrière ; Oropher s’attendait à cette réticence et il lui suffit d’un petit peu d’insistance pour la faire plier et c’est avec un sang-froid incroyable que même Oropher n’aurait pas pu prédire que l’elfe amnésique trompa le garde avant de le poignarder violemment.  L’ancien membre de l’Ordre lâcha un soupir d’admiration devant l’abnégation de sa salvatrice qui ne tarda pas à ouvrir les portes métalliques du cachot. Oropher sortit et lui tendit les bras pour qu’elle le libère de ses liens mais elle refusa de le faire avant d’avoir quitté la cité ; il fut un peu déçu mais haussa les épaules , elle devrait bien le libérer tôt ou tard.

Tu me déçois un peu Lith’... Nous avons conclu un accord et crois moi te poignarder est bien la dernière chose que j’ai envie de faire. Sache que je te fais entièrement confiance et tu ne arderas pas à me vouer la même confiance. Mais nous en rediscuterons plus tard , pour l’instant il nous faut quitter Imlardis au plus vite et pour cela nous allons avoir besoin de montures ; filons aux écuries!"

Laissant sur place le cadavre du pauvre garde sur place , Oropher et Lithildren remontèrent à la surface sans se faire remarquer mais ils avaient conscience que bientôt le corps du soldat serait retrouvé et que les portes de la cité se refermeraient ; leur marge de manoeuvre était très tenue. Dans la pénombre et sans un mot ils se dirigèrent vers les écuries qui par chance n’était pas vraiment gardé.

C’est alors qu’ils allaient rentrer dans le bâtiment qu’un individu de la ville aperçut deux silhouettes et s’approcha pour les identifier. Oropher étouffa un juron avant de se tourner vers sa libératrice:

“Je vais chercher deux chevaux équipés pour le voyage , pendant ce temps occupe-toi de lui”

Lithildren s’apprêta à entamer la conversation avec son plus beau sourire tout en serrant fermement son poignard encore ensanglanté dans sa main. Elle avait déjà tué une fois pour accomplir sa destinée et venger ses proches elle pourrait bien le faire une deuxième fois. C’est alors que quand le citoyen ne fut plus éloigné que de quelques mètres d’elle qu’elle reconnut Erennel. Elle se mit alors à paniquer et trembler , qu’allait -elle pouvoir faire ? Pouvait elle froidement assassiner celui avec qui elle avait tant partagée ces derniers jours? N’y avait il pas d’autres moyens? Il était trop tard pour faire machine arrière et elle le savait ; si elle restait elle devrait répondre de ses actes et ne pourrait jamais marcher vers son destin. Il fallait qu’elle trouve une solution au plus vite sans quoi ses projets seraient réduits à néant.

#Oropher
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Rechercher dans: Fondcombe   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 28 Jan 2016 - 20:03

Eugénion marchait aussi vite que ses courtes jambes le lui permettaient à travers les longs et magnifiques couloirs de la maison de guérison. Mais pour le petit philosophe l’heure n’était point à la contemplation des ouvrages architecturaux des elfes, il essayait de faire le point sur les récents évènements et d’envisager les différentes options qui s’offriraient bientôt à lui.

Le voyage qu’il avait choisi de faire avec Lithildren depuis Edoras était terminé ; ils avait atteint Fondcombe en un seul morceau et ils se trouvaient à présent en sécurité, son amie elfe était retournée dans sa ville natale mais cette cité n’était pas celle du Semi-Homme. S’il avait décidé de rester quelques jours voire quelques semaines ici pour prendre un peu de repos et se remettre de ses émotions, il savait que tôt ou tard il devrait quitter la région pour retourner vaquer à ses occupations qui le faisaient voyager entre la Comté et les royaumes humains. Cela ne lui déplairait pas forcément de revenir à sa routine habituelle et de retrouver son logis en Comté; les elfes avaient beau lui réserver un traitement de choix ils n’en appartenaient pas moins à une culture totalement différente de la sienne et Eugénion ne semblait pas très enclin à adopter leur mode de vie . Absorbé dans ses pensées, le petit penseur ne regardait pas vraiment devant lui et , au détour d’un virage, il percuta violemment le flanc d’un homme . Un peu sonné Eugénion s’excusa à la hâte avant même de se rendre compte que la personne qu’il venait de bousculer n’était autre qu’Erennel, ce forgeron qui lui avait sauvé la vie à Bree.
A priori lui aussi n’avait pas l’intention de s’éterniser ici d’autant plus qu’Eugénion doutait fort qu’on ait réservé le même traitement de faveur à cet homme plutôt taciturne qu’au charmant Hobbit.

"Ah! Monsieur Erennel, quel heureux hasard ! Je voulais justement vous remercier à nouveau pour votre geste salvateur. Vous m’avez sauvé la vie et j’ai une dette imprescriptible à votre égard bien que je sois à peu près certain que je ne pourrai jamais vous rendre la pareille.
"

Eugénion adressa un petit sourire reconnaissant au forgeron puis les deux voyageurs se remirent à marcher dans la même direction sans réellement savoir vers où ils se dirigeaient.

"Sinon comment se passe votre journée? De mon côté à part le petit incident à cause duquel nous avons dû passer une partie de la nuit à la belle étoile , je n’ai rien à reprocher à nos hôtes du moment. Je comptes rester ici un petit moment pour me ressourcer avant de reprendre la route ; et vous qu’avez vous prévu?"

C’est en formulant cette question qu’Eugénion, de nature toujours aussi curieuse, se rendit compte qu’il ne connaissait à peu près rien à propos de son sauveur , un peu comme pour Lithildren , mais les mystères entourant le passé elfe  était plus ou moins excusés par l’amnésie de la principale intéressée.  D’où venait cet homme? Que faisait-il à Bree? Pourquoi avait il fait le choix de quitter son foyer? Quel était son métier? Était-il de ces mercenaires qui parcouraient les routes à la recherche de quelque contrat juteux ? Tant de questions qui n’attendaient que des réponses , mais si le Hobbit voulait tirer quelque chose de l’homme blond il fallait les poser assez subtilement pour pas qu’il ne sente agressé par un individu faisant la moitié de sa taille qui lui ferait subir un interrogatoire.
Pour amorcer la discussion le Semi-Homme posa une question qui était , à ses yeux, pertinente. Il ne se doutait pas qu’elle risquait de raviver de douloureux souvenir dans le coeur d’Erennel.


"J’imagine que vous allez rejoindre votre foyer, votre famille ; non?"


Le forgeron s’arrêta net et tourna la tête vers Eugénion , la question du Semi-Homme lui avait visiblement fait un certain effet qui avait l’air d’être tout sauf positif.

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Oropher riait, oui il riait même aux éclats , lui le traître qui croupissait au fond de sa geôle riait d’un rire moqueur et désinvolte.  Lithildren lui faisait subir un interrogatoire dans les règles de l’art ; et il était à peu près certain que s'il n’y avait pas des barreaux entre eux , elle l’aurait déjà pris à la gorge . L’elfe amnésique lui avait ordonné de lui révéler des noms , des lieux et toutes les autres informations liées au défunt Ordre de la Couronne de Fer; quelle naïveté…

De toute façon le renégat n’avait pas tenue à parler à elle seule et à nul autre pour avoir la même discussion qu’il aurait eu avec un officier de la cité , non cela n’aurait eu aucun sens. Si c’était elle qu’il avait choisi ce n’était pas par hasard loin de là. Son regard sombre se posa sur son interlocutrice:

“Il y  a bien des choses que tu désires savoir Lithildren Valbeön de Fondcombe mais tes requêtes trahissent ton ignorance : tu sais si peu de choses.”


Il fut à nouveau secoué par un petit rire. Oropher semblait se délecter de cette situation malgré sa position précaire.

“Tu veux des noms et des informations ; je pourrai te les donner après tout , juste pour voir ce que tu en feras. Les transmettras tu sagement aux instances de la cité en attendant que ces derniers fassent quelque chose ? Ce qui , je te l’assure , n’arrivera jamais. Ou alors iras-tu seule et héroïquement combattre  ceux que tu considères comme tes ennemis? Dans tous les cas tu risquerais d’être déçue : l’Ordre a été dissout , ses têtes ont été abattues ; leur repères principales sont vides et les anciens agents sont traqués au quatre coins du continent , la plupart ont été tués et les survivants se cachent des autorités comme ils le peuvent. Je crains bien que tu arrives après la bataille Lithildren , d’autres se sont chargés de faire le travail ; tu ne seras pas la salvatrice du monde , tu as raté le coche.”

Il parlait tout en affichant un sourire qui semblait déstabiliser la jeune elfe. Il marqua une courte pause , le temps que Lithildren assimile complètement ses dernières paroles puis il continua à répandre son venin.

“T’es tu demandée pourquoi je me suis mis à te poursuivre sans relâche alors que tu ne m’avais rien fais? Certains pensent que c’était pour tirer une rançon de ta capture , effectivement c’est ce que je dis à mes hommes pour qu’il me suive mais la réalité est bien différente. J’étais là , Lithildren Valbeön quand tu as fait le choix de quitter ta cité pour accomplir tes rêves et servir tes intérêts . J’ai vu le désespoir de ceux qui tenaient à toi et qui attendaient vainement ton retour mais jamais tu ne leur a porté de nouvelles. Et puis quelques temps après , j’ai choisi de servir mes intérêts personnels , comme tu l’avais fait. Finalement nous ne sommes pas si différents toi et moi…”

Oropher laissa cette phrase lourde de sens en suspens pendant quelques secondes .

“Et puis nous avons tout les deux plus ou moins échoués.”


Il émit un petit rire ironique.

“Regarde nos situations respectives : je croupis au fond d’une geôle tandis que toi tu as erré durant des siècles avant de revenir vers le foyer que tu avais quitté. “


Ce dialogue était quasiment à sens unique ; Lithildren était absorbée et sans aucun doute hautement perturbée par les paroles néfastes  du renégat. C’était elle qui devait mener un interrogatoire mais c’était bien le prisonnier qui donnait le rythme. Et il n’en avait pas fini .

“Tu éprouves de la haine envers ceux qui ont tués tes proches et à présent tu veux les venger mais cela ne les fera pas revenir. Lithildren, où étais tu quand ils combattus pour défendre leur cité? Étais-tu à leur côté pour sacrifier ta vie comme ils l’ont fait?  C’est à ce moment là que tu aurais pu agir.”

L’elfe qui était assis au fond de sa cellule , dans l’ombre , se leva alors et se dirigea d’un pas très lent vers l’elfe aux cheveux de jais. Il s’approcha autant qu’il le put et seule une poignée de centimètres et quelques barreaux  séparaient leurs deux visages.

“Néanmoins, je comprends tout à fait tes ressentiments : ta haine et ta quête de vengeance sont parfaitement compréhensibles. La chance que tu as c’est qu’en face de toi se trouve la personne qui pourrait t’aider à mener à bien tes projets. J’étais là quand Geraïnh s’est fait tué , je l’ai vu et je connais son assassin. Je peux même te dire qu’il est encore vivant et je sais où il se trouve et comment l’atteindre ; seule tu ne pourras pas y parvenir."


Il marqua une pause.

"Pour cela il faudra que tu sois prête à détacher tes liens avec cette cité”

En disant ces mots , il désigna du regard ses mains qui étaient menottées  , visiblement il y avait d’autres liens à libérer.

Les deux elfes s’observèrent silencieusement quand une porte, à l’étage supérieur ,  s’ouvrit à la volée et le bruit de quelqu’un qui descendait prestement des escaliers de fit entendre. Oropher reprit sa position assise au fond du cachot tout en continuant à fixer Lithildren.

Le capitaine Sereambëur entra précipitamment dans le couloir où se tenait l’elfe amnésique.

"Alors , a-t-il parlé?"
Demanda-t-il brusquement à Lithildren avec un ton abrupt qui pouvait surprendre. "Qu’a t-il dit?"

De toute évidence , l’officier de Gar Thulion n’était pas la bonne personne pour partager les paroles du renégat. Pas que le capitaine n’était pas animé de bonnes intentions mais il était trop impulsif, trop impatient et sûrement trop rigide pour vouloir comprendre la situation. De toute façon rien de ce qu’avait dit Oropher à Lithildren ne risquait de l’intéresser. L’elfe aux cheveux de jais fit donc le choix de ne rien lui révéler ou tout du moins de ne lui dire que quelques bribes d’informations mineures dont l’officier n’avait cure.

"Rien de plus? Très bien , vous pouvez partir à présent ; je vais moi même me charger de faire parler ce traître."

Ne préférant pas penser par quels moyens Serambëur s’apprêtait à faire parler le prisonnier, Lithildren se dirigea vers la sortie , non mécontente de quitter cet endroit et le regard de celui qui fut son poursuiveur quelques jours plus tôt.
Elle put entendre , avant de monter les marches qui la ramèneraient vers la surface , le capitaine poser une question au captif avant de le menacer. La voix d’Oropher s’éleva alors , calme et sereine , et de toute évidence il ne s’adressait pas à l’officier de Gar Thulion .

"Si tu veux avoir tes chances il faudra agir vite ; dès cette nuit."



Parcourue par un frisson soudain , Lithildren monta les escaliers quatre-à-quatre. Elle désirait bien sûr venger Geraïnh et ses parents mais pour ce faire elle allait devoir faire évader son ennemi; Oropher avait raison , lui seul détenait les informations nécessaires et il comptait bien tirer profit de cette situation. Le jeu en valait-il la chandelle?

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Durant l’après-midi , chacun vaqua à ses occupations ; les guérisseurs prirent à nouveau en charge Lithildren qui passa la journée au fond de son lit. Les médecins de la maison de guérison jugeait que l’escapade qu’avait faite leur patiente dans les geôles l’avait affaiblie ; il ne cessait de répéter entre eux que personne ne tenait jamais compte de leur diagnostics et de leurs prescriptions.  

Erennel de son côté , après avoir longuement échangé avec Eugénion avait aussi fait le choix d’aller se reposer un peu ; le périple l’avait considérablement fatigué même s’il avait la chance de ne déplorer aucune blessure sérieuse.
Eugénion , toujours aussi curieux , ne put s’empêcher de visiter la ville et de parler avec les habitants qui avaient un peu de temps à lui consacrer. Il s’émerveillait tantôt devant les constructions des Eldars et il déplorait tantôt la destruction massive de la ville  faite par l’Ordre quelques mois auparavant. A titre d'exemple , les écuries ancestrales de l’entrée de la ville étaient en ruines, complètement calcinés ; un bien triste spectacle.

Le soir même , ils furent invités par le seigneur Ovadiel dans sa noble demeure pour partager le repas du soir. La table avait été dressée sur une terrasse spacieuse où la vue était imprenable. Lithildren avait été installée à droite du maître des lieux ; à sa gauche se trouvait Eugénion qui commença alors à lui conter les rencontres et découvertes qu’il avait faites dans l’après midi, Erennel se trouvait à côté du Semi-Homme. Ovadiel était également entouré par sa femme , sa fille Yalë et deux de ses fils . Une chaise , à coté du forgeron , était encore vide.

On servit les premiers plats ; de toute évidence l’hospitalité était un maître mot dans la famille d’Ovadiel. Il y en avait pour tout les goûts et chacun put trouver ce qu’il lui convenait,  même des étrangers non-habitués aux pratiques culinaires de Fondcombe; Ovadiel savait recevoir. Ce dernier demanda alors à ses invités du jour :

"A présent que vous êtes en sécurité et bien traité , du moins je l’espère , entre les murs de la ville ; je me permets de vous interroger à propos des circonstances qui vous ont amenés jusqu’ici , un Semi-Homme et un humain. C’est plutôt inhabituel ; je peux comprendre le désir de Lithildren de revenir vers sa ville natale mais vous quels sont vos motivations?"

Eugénion s’empressa alors de répondre .

"Eh bien je dirai que c’est à la fois simple et compliqué à comprendre. Je vendais mes marchandises à Edoras , il y a de cela quelque temps , quand j’ai rencontré Lithildren par un heureux coup du destin. Après avoir longuement discuté ensemble elle me fit part de son projet de rallier Fondcombe , je pris alors la décision de l’accompagner. Comprenez que mon quotidien n’est pas toujours très excitant et que j’avais besoin de casser ma routine. Et puis je désirais ardemment aider mon amie à retrouver sa voie jusqu’ici. Nous avons donc voyagé sans encombres jusqu’à Bree ; nos journées étaient rythmées par nos dialogues et histoires que nous nous échangions ou plutôt que je me chargeais de lui raconter ; Lithildren n’est pas d’un naturel très bavard. Nous fîmes donc une halte à Bree mais là-bas des agresseurs nous ont tendu en piège et c’est à ce moment là qu’Erennel , qui passait par là , est intervenu pour nous sauver la vie.  Notre ami comprit alors qu’il s’était embarqué avec nous et qu’il était dans le même sac  ; il n’avait plus le choix , il devait continuer la route jusqu’à Fondcombe. Grâce à l’aide d’un des habitants du village , nous avons pu quitter Bree en un seul morceau mais nos ennemis étaient déjà à nos trousses. Après moults péripéties et miracles nous avons réussi à atteindre les ruines de Valdol et la suite de l’histoire vous la connaissez.

Je crois que c’est un résumé assez complet , me trompes-je ? "
Demanda-t-il à Lithildren et Erennel.

Fasciné par leurs aventures Ovadiel et sa famille bombardèrent le petit trio si insolite de toutes les questions possibles. C’est alors , au bout de plus de deux heures , que le dernier convive fit son apparition.

Ah Capitaine! s’écria Ovadiel en voyant arriver Serambëur. Venez vous installer je vous prie. “

Le notable lui présenta le siège vide à gauche d’Erennel. Si l’officier de Gar Thulion était réticent à l’idée de s’asseoir à côté du forgeron , il n’en laissa rien paraître. Il s’assit et commença à se servir.

“Le prisonnier a-t-il parlé?
s’enquérit Yaël auprès de son supérieur

-Non , il est assez coriace ; il ne m’a rien révélé , il ne m’a même pas adressé la parole. Mais j’ai bon espoir que cela fonctionne mieux demain.”


Les minutes continuaient à s’écouler dans cette atmosphère joyeuse et chaleureuse et où tout le monde était plus ou moins à son aise y compris Erennel qui malgré la présence de son voisin antipathique , commençait presque à trouver ce repas agréable. Seule Lithildren semblait en retrait , elle parlait peu et ne mangeait pas mais personne n’y prêta vraiment attention ; Ovadiel mettant cela sur le compte de ses traumatismes passés mais l’elfe aux cheveux de jais était tourmentée par autre chose.

Eugénion , qui se sentait comme un poisson dans l’eau se risqua même à narrer l’une des petites histoires dont il avait le secret:

Voici l’histoire d’un roi qui régnait sur son royaume depuis sa tendre enfance et le décès de son père alors qu’il était encore dans un berceau. Il n’y avait rien au monde que cet homme aimait plus que son poste de monarque  malgré les nombreuses responsabilités qui incombaient à une telle position. En bon vivant et en parfait épicurien ce souverain passait son temps à satisfaire ses plaisirs divers et variés , tous plus improbables les un des autres.
Les années passèrent avec faste pour cet homme et sa cour, le vin coulait à flots , les femmes défilaient et le trésor personnel de notre bon roi augmentait de manière proportionnel à l’appauvrissement du peuple.
Mais , après de longues décennies d’opulence , le temps commença à faire son oeuvre. Des cheveux blancs apparurent sur les tempes du potentat, des petites rides firent leur apparition au coin de ses yeux et sur son front ; il commençait à ressentir de plus en plus de fatigue , ses gestes étaient moins vigoureux et ses réflexes bien moins vifs.
Il ne cessait de faire appel à ses médecins , jour après jour , qui lui diagnostiquaient sans cesse de nouveaux problèmes de santé ; une santé qui commençait sérieusement à se dégrader. En plus de ses membres qui rouillaient , il était régulièrement secoué par une fort toux et des maux d’estomac gênait considérablement le bon déroulé de ses nombreuses digestions. Bref cela n’allait pas très fort.
Un jour , alors qu’il était installé sur son trône pour entendre les requêtes des gens du peuple pendant un de ces événements mensuels où le contact entre la population et leur dirigeant devait devenir effectif selon les ministres malgré les profondes réticences du roi, un vieil homme entra dans le palais. Il avait des cheveux gris en bataille et une longue barbe miteuse cachait le bas de son visage émacié.

-Que désires tu vieil homme?questionna le Roi.

L’étranger leva alors  un doigt accusateur en direction du monarque qui se raidit sur son siège, se sentant comme agressé par ce simple geste.

-Vous! Majesté! Ne croyez pas que vos médecins vous seront utiles; avec leurs piètres remèdes ils ne font que fuir la vérité!

-Et quelle est donc cette vérité dont tu parles ? Fit le roi de plus en plus circonspect face à ce visiteur pour le moins inhabituel .

Le vieil lâcha un éclat de rire avant de répondre à la question de son roi :
-Mais Majesté, la raison de vos maux , le fléau qui vous frappe ; il ne s’agit pas d’une maladie quelconque ou autre menace physique , non celle qui vous affaiblit jour après jour n’est autre que la Mort en personne!Le temps fait son effet , la Nature reprend ses droits et vous ne pourrez y échapper.

Le visage du souverain se mit alors à pâlir brusquement alors qu’il ordonna d’une voix qui se voulait sereine mais qui ne le paraissait pas du tout , de faire sortir cet énergumène de son palais.

Les propos de ce mystérieux vieillard troublèrent le roi au plus haut point. Ainsi c’était la mort qui le guettait...A la simple évocation de cette idée, il fut parcouru par un frisson : c’était impossible , il ne pouvait pas mourir , pas lui ; la Mort ne pouvait pas avoir raison de lui , de son pouvoir.  Ce n’était pas une fatalité mais le plus grand des combats , un simple rapport de force.
Les maladies menaçaient sa santé , il fallait donc faire en sorte qu’elles deviennent inoffensives pour lui. Il se mit donc à investir de manière tout simplement stratosphérique dans la recherche médicale; tous les scientifiques du royaume se mirent à produire une multitude de remèdes pour immuniser le Roi contre tous les maux possibles et imaginables. L’audacieux projet du roi paya et au bout de quelques années , il n’y avait quasiment aucune maladie qui pouvait affaiblir un seigneur plus en forme que jamais.

Mais un jour , alors qu’il ne l’avait plus revu depuis leur première entrevue , le vieil homme qui avait annoncé sa mort revint parler au Roi. Le pauvre vagabond avait réussi à rentrer malgré la présence de la garde par on ne savait vraiment quel miracle ; mais à vrai dire , à ce moment là , l’entourage du roi qui était attablé avec ce dernier se souciait plus de savoir ce que ce vieillard allait bien pouvoir dire .

-Vous jouez à  un jeu dangereux Majesté! Nul ne peut réchapper à sa fatale destinée et si les maladies ne pourront pas vous emporter alors autre chose s’en chargera. Qui sait ? Après tout vous avez tant de rivaux ; un petit peu de poison dans une assiette et le tour est joué.

Profondément agacé mais à la fois encore troublé ; le roi chassa ce galvaudeur avant de prendre la décision de faire vérifier tous les aliments qu’il consommait par des spécialistes. Ainsi nul poison ne put entrer dans sa bouche.

Mais quelques jours plus tard le vieillard reparut, toujours aussi déterminé à proclamer le décès prochain du monarque.

-Le poison ne vous touchera peut être pas mais vos nombreux ennemis aux frontières finiront par avoir raison de vous.

Irrité mais à nouveau troublé , le roi fit tout d’abord enfermer cet homme si provocateur , il avait compris qu’en écoutant ses paroles il saurait quels chemins prendre pour accéder à l’immortalité et  l’éternité.
Après cela il fit lever une immense armée qu’il équipa des meilleures armes possibles et il partit en guerre contre tous les royaumes voisins qui furent écrasés les uns après les autres. En l’espace de quelques moi le Roi était devenu le seigneur omnipotent de la région entière et il n’avait pas à s’inquiéter de potentielles attaques extérieures.

C’est alors que depuis le fond de la cellule , la voix du vieillard retentit encore et secoua à nouveau tout le palais.

“Mort au rat! Mort au rat! Mort au rat! Mort au roi!” se mit-il à crier pendant plusieurs heures.

L’évidence frappa alors le roi ; la population de rats dans le royaume ne cessaient de croître et les rongeurs amenaient avec eux toutes sortes de maux , en particulier la peste qui risquait de décimer son territoire et peut-être même l’affecter lui.
Il lança donc une grande campagne de dératisation du territoire et grâce au prodigieux et harmonieux travail de plusieurs flûtistes spécialisés , les rats furent tous noyés dans le fleuve. Il n’y avait plus rien à craindre d’eux .

Mais le pauvre hère , qui croupissait encore dans les cachots , n’avait pas dit son dernier mot loin de là. Alors que la nuit venait de tomber et que le calme régnait , il se mit à hurler

-Vous pensez avoir éliminé la totalité de vos ennemis mais vous vous fourvoyez! Les hommes les plus dangereux se trouvent à l’intérieur de vos frontières! Ils auront votre tête et le cours naturel des choses pourra reprendre la place qui lui est dûe.

Le Roi avait toujours conscience de la pertinence des paroles de son captif même si  en d’autres circonstances il l’aurait probablement fait exécuter de manière sommaire.
Là encore le vieil homme visait juste et il fallait agir vite , très vite. Il fit arrêter et tua tous ses opposants politiques et il renforça considérablement sa sécurité personnelle. Il était toujours entouré de plusieurs gardes de confiance et il se fit fabriquer une cotte de maille indestructible qu’il portait en permanence pour se prémunir contre toute attaque.

Les années continuèrent à s’écouler mais elles ne semblaient avoir aucune emprise sur le Roi qui continuaient à gouverner le royaume comme il l’avait toujours fait. En effet ses chercheurs avaient mis au point une lotion qui stoppait le vieillissement de son corps. Un soir il descendit fièrement dans les prisons du palais ; il semblait satisfait de sa victoire contre la Mort et il comptait bien partager ce sentiment de puissance et d’invincibilité à son pauvre captif qui paraissait de plus en plus rachitique à mesure que les jours passaient.

-Alors vieillard ! Regarde moi ! J’ai gagné , tes prédictions se sont révélées fausses ; aujourd’hui j’ai atteint l’immortalité et la Mort ne peut m’atteindre. Je suis insensible aux maladies , aucun ennemi ne peut m’atteindre et dorénavant je peux même te dire que le vieillissement ne peut plus m’affecter. Je suis immortel! Le comprend-tu?

Le vieillard fut alors pris d’incontrôlables tremblements ; il s’assit sur le sol et balbutia :

-C’est impossible...ça ne peut pas...non !Non! Non!

Le monarque avait convaincu le vieil homme de sa victoire sur la Mort et les convictions du pauvre hère s’écroulait comme un château de cartes. Une création de la Nature pouvait donc outrepasser les lois qui la régissait pour toucher l’immortalité.

Non mécontent de son incroyable succès , le roi annonça publiquement son immortalité qui fit grand bruit. Ainsi le Roi était appelé à régner jusqu’à la nuit des temps et peut-être même au-delà; mais cela ne pouvait bien sûr pas être au goût de tout le monde.

Une nuit , le fils aîné du roi et héritier du trône égorgea son invincible père durant son sommeil. Le lendemain on proclama la mort du roi immortel et le couronnement du dauphin; le royaume fut alors plongé dans l’incompréhension la plus totale sauf au fond d’une geôle insalubre où un vieillard captif avait entendu les échos de cette nouvelle. L’homme affichait un large sourire : le rat avait voulu jouer avec la Mort mais , comme toujours , celle-ci avait fini par remporter cette lutte trop déséquilibrée pour connaître une issue différente.



La fin du récit d’Eugénion fut suivi par quelques secondes de silence avant qu’Ovadiel se mit à applaudir.


-Fantastique Maître Ionescgrin!
S’enthousiasma-t-il. Ainsi les gens de la Comté n’ont pas perdu leurs talents de conteurs. Qu’en pensez vous? demanda-t-il aux invités.

Mais autour de la table il y avait une convive qui semblait avoir l’esprit occupé par d’autres préoccupations bien plus pressantes.

#Ovadiel #Oropher #Serambeür #Yalë
Sujet: Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras
Learamn

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Rechercher dans: Fondcombe   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 25 Déc 2015 - 12:46


Eugénion était certes soulagé de voir Lithildren se réveiller enfin mais il n’en était pas moins inquiet pour son état de santé.  Mais ce qui interpellea sûrement le Semi-Homme au plus au point fut le fait que son amie reconnut instantanément le Seigneur Ovadiel qui  lui avait adressé la parole quelques instants plus tôt. N’était-elle pas censée être atteinte d’amnésies chroniques ? Nom d’une pipe mal allumée ! Serait-elle enfin guérie ?

Sous le coup de l’émotion, le Hobbit qui n’était pourtant pas le plus émotif de son peuple , ne put s’empêcher de verser quelques larmes . Etaient-ce des larmes de joie qui exprimaient son soulagement de voir son amie sortir de son état d’inconscience prolongée ou étaient ces des larmes de tristesse traduisant son impuissance face au mal qui accablait l’elfe à la chevelure anciennement argentée ? Lui-même était incapable de le déterminer.  Il étreignit celle qui fut bien plus qu’une alliée durant toute cette longue jusqu’à ce que le seigneur Ovadiel n’écarte délicatement le petit être de la malade ; il craignait certainement que le malheur dont elle était atteinte soit contagieux, il faut dire que les guérisseurs elfes n’avaient toujours pas réussi à déterminer précisément la nature de ce dit malheur.  
Ovadiel se fendit d’un sourire et posa une main rassurante sur l’épaule de Lithildren:

-Oui Lithildren , tu es revenue chez toi.  Ta ville natale a connu bien des malheurs mais au milieu de ceux-ci elle aura au moins la joie de retrouver sa chère enfant.


Lithildren balaya la pièce du regard comme si elle était à la recherche de quelque chose ou de quelqu’un qui aurait dû s’y trouver et de toute évidence elle ne trouva pas ce qu’elle cherchait au vu de son expression qui trahissait sa déception.  Dans un premier temps Eugénion ne comprit pas ; à quoi pouvait elle bien penser juste après son réveil d’un long coma ? Qu’est ce qui était si important à ses yeux ?

Ovadiel , quant à lui , semblait avoir parfaitement déchiffré la situation. Son visage s’assombrit instantanément et il reprit la parole d’un ton grave , presque solennel :

-De trop nombreux malheurs …. Lithildren … Au cours des affrontements Imladris a perdu beaucoup de ses braves. Parmi eux se trouvaient tes parents et Geraïnh…

Ses derniers mots semblèrent flotter pendant de longues secondes dans l’air , comme fixés en suspens le temps que sa patiente puisse les assimiler, ce qu’elle parvint à faire au bout de longues secondes d’incompréhension totale. Son visage , qui n’était déjà guère joyeux , se nappa d’un voile de tristesse.

De son vivant Eugénion n’avait jamais observé de tristesse aussi pure que celle qui accablait son amie. Il avait toujours été convaincu que la tristesse , au même titre que l’amour fou n’était que des sentiments futiles provoqués par des détails insignifiants d’une vie quotidienne sans éclats. Mais ce chagrin là était différent pur , éthéré, sincère et presque fascinant.  Pour la première fois , Eugénion fut touché par la tristesse d’autrui ; alarmé par ce soudain état d’âme le philosophe se précipita au chevet de Lithildren.

-Oh Lithildren …Je suis tellement désolée… Tes parents ; quel malheur !


-J’ignore comment sont tombés tes parents, reprit Ovadiel , mais je n’ai aucun doute sur le fait qu’ils soient morts en braves en défendant leur cité.  Quant à Geraïnh , je peux témoigner de son héroïsme car j’ai combattu à ses côtés , je l’ai vu se battre avec force, courage et vigueur ; malheureusement j’ai également assisté , impuissant , à sa lâche mise à mort.  

Ovadiel était manifestement lui aussi très ému ; il connaissait la plupart des elfes de la cité et chacune des victimes de l’Ordre avait été pour lui une grande source de tristesse. Il marqua une pause où tous s’échangèrent des regards silencieux qui en disaient bien plus que des paroles superflues.

-Nous n’avons pas retrouvé leur dépouilles ; elles ont été vraisemblablement brûlées.

Ovadiel se redressa

-Mais aujourd’hui  tu n’as plus rien à craindre, la région est en paix  . L’Ordre a été détruit et ses membres se sont dispersés et grâce à toi et tes amis nous avons pu arrêter l’un des membres les plus dangereux qui était en liberté en la personne d’Oropher. Lui qui a voulu trahir sa ville natale sera contraint de passer de longues années dans les cachots de Fondcombe, une juste punition.

Le seigneur adressa un sourire à son invitée

-A présent repose toi ma chère Lithildren, Maitre Ionescgrin veillera attentivement sur toi  n’est ce pas mon ami ?
Eugénion , assis tristement sur un tabouret , acquiesça de la tête sans se sentir capable d’émettre le moindre son

Ovadiel sortit de la maison de guérison d’un pas rapide et il se dirigea vers la prison qui abritait les sombres cachots où logeaient les ennemis les plus dangereux de la cité.  Les gardes postés à l’entrée saluèrent respectueusement le notable. Ovadiel s’approcha du plus haut gradé

-Oropher a-t-il parlé ?
-Non mon seigneur , il fait preuve d’une résistance à toute épreuve. Il affirme ne vouloir adresser la parole qu’à une seule personne : une dénommée Lithildren .


La surprise frappa Ovadiel de plein fouet qui resta un moment interdit

-Et…a-t-il précisé pourquoi ?

-Non mon Seigneur il n’ a donné aucune précision supplémentaire.




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Erennel avait décidé de relever le défi lancé par le capitaine Serambëur bien qu’il savait pertinemment que ses chances de victoires étaient extrêmement restreintes.  Le forgeron descendit de sa chambre et sortit de l’immeuble pour se diriger sur le parterre où les guerriers elfes s’entraînaient.  L’officier originaire de Gar Thulion accueillit l’homme blond avec les bras largement ouverts :

-Ah mon cher ! Venez , approchez , n’ayez pas peur.


Le forgeron balaya la troupe d’elfes d’un regard méfiant , les Eldars eux restaient impassibles même si certains d’entre eux  , parmi les plus jeunes , affichaient un léger sourire en coin , légèrement amusé par la situation.

-Désirez vous garder votre lame ou préférez vous que l’on vous prête une épée elfique de haute facture ?


D’un simple regard Erennel fit comprendre à Serambëur que le jour où il se battrait avec une arme elfique correspondrait avec celui où il se baladerait avec une fleur dans les cheveux ; autant dire pas avant longtemps.

-Prêt ?
Fit Serambëur avec un sourire moqueur .

Le forgeron leva sa lame et se mit en garde mais à peine eut il le temps d’esquisser le moindre geste que l’elfe était déjà sur lui. Il fit une attaque de taille que le forgeron para avec une grande difficulté et ce dernier ne vit pas arriver le coup de genou que son vis-à-vis lui asséna dans l’abdomen et qui lui coupa le souffle . Plié en deux , le forgeron s’écroula au sol tandis que Serambëur pointa sa lame en direction de sa gorge.

-J’ai gagné .
fit il avec une pointe de suffisance transparaissant dans sa voix.

L’écart entre les deux duellistes était gigantesque , si Erennel n’était pas un mauvais combattant il était très loin d’avoir l’agilité , l’intelligence de combat , la dextérité ou les réflexes d’un officier elfe qui avait des siècles d’expérience.

-On recommence ?
Lui demanda Serambëur.

Parmi la troupe, une silhouette filiforme observait le spectacle avec amertume. Yalë n’était pas particulièrement enthousiaste à l’idée d’assister à nouveau à l’humiliation d’un invité de la cité.
Le forgeron qui avait déjà été battu à plate couture une fois se relèverait il à nouveau pour faire face ou allait il jeter l’éponge …

-Et encore tu n’as pas le meilleur bretteur devant toi , il fut un temps où ma sœur surpassait tout le monde ici enfin avant qu’elle ne disparaisse pour explorer le monde des humains. Ah ! Quelle idée ; comme si ce monde était digne d’un intérêt quelconque.




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Eugénion ne s’attendait pas vraiment à voir Ovadiel revenir si tôt dans la maison de guérison. Il entra dans la chambre et se dirigea vers Lithildren

-Lithildren , je suis désolée de te demander cela alors que tu es si souffrante mais Fondcombe a besoin de tes services.Notre prisonnier Oropher n’accepte de parler qu’à condition que tu sois son interlocutrice. Ne te sens pas obligée d’accepter , après ce ce que tu as pu traverser je pourrai comprendre que tu refuses mais saches que cet individu dispose de renseignements qui pourraient nous être précieux dans la lutte contre l’ennemi.


En quête de l’avis d’un ami , Lithildren chercha des yeux Eugénion qui lui adressa un regard qui traduisait clairement ce qu’il pensait de tout cela : Tudieu ! Mais qu’est ce que c’est encore que ces histoires ! N’y va pas , j’ai pas envie de te voir à nouveau dans de beaux draps !

#Ovadiel #Serambeür
Sujet: Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras
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Rechercher dans: Fondcombe   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu vas je te dirai qui tu seras    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 14 Déc 2015 - 12:14



Ils arrivèrent bientôt à l’entrée de la cité millénaire , Eugénion observa les lieux avec un regard curieux . Les contes et les histoires que l’on racontaient en Comté parlaient de Fondcombe comme une cité splendide qui n’avait pas son pareil sur toutes les Terres du  Millieu ; il était vrai que le cadre était réellement splendide.  Fondcombe avait été construite au fond d’une grande vallée sur les flancs d’une grande falaise d’où s’écoulaient de multiples cascades d’eau qui émettaient un bruit harmonieux.  Mais de toute évidence la ville avait perdu de sa superbe ; de nombreux bâtiments étaient détruits et ceux qui étaient à peu près intact semblaient avoir perdu de leur éclat , tout paraissait un peu gris , morose comme si la cité faisait encore le deuil des victimes assassinées en son  sein. Le bain de sang et les profanations qui s’y étaient produits avaient marqués chacune des pierres et des dalles de manière indélébile.
Alors qu’ils allaient franchir le portail pour passer sur le pont , le capitaine Serambeür se tourna en direction d’Erennel et d’Eugénion tout en s’adressant à ces hommes.

-Je refuse que ces personnes entrent dans la cité avant que nous en sachions plus à leur sujet. Qu’il passe la nuit à l’extérieur , nous aviserons sur leur cas plus tard.


A priori il n’y avait pas que la magnificence de la ville qui avait été mise à mal ; l’hospitalité légendaire des elfes semblait elle aussi perdue. Depuis quand laissait-on de pauvres voyageurs épuisés devant la porte d’une cité ? Eugénion aurait pu protester et entamer de longues discussions pour pouvoir rentrer mais après un court instant de réflexion le Semi-Homme en vint à la conclusion qu’il ne valait mieux pas froisser l’officier elfe qui semblait peu commode.  

La jeune elfe nommée Yalë qui s’était souciée de l’état de Lithildren quelques minutes plus tôt s’avança alors vers Erennel et lui tendit discrètement une outre d’eau ainsi qu’un paquet rempli de biscuits blanchâtres.

-Ce sont des lembas , cela devrait vous permettre de tenir un petit moment . Je vais faire tout mon possible pour vous faire entrer au plus vite mais je ne peux rien vous garantir.

Eugénion remercia Yalë tandis que le reste de la troupe entrait dans la cité.


-Yalë !
ordonna Serambëur . Amène la blessée aux soins et vous envoyez ce renégat au cachot.

Alors que l’on amenait Oropher en cellule , Yalë fit partir sa monture au triple galop jusqu’à la maison de guérison . Elle la porta au plus vite dans un lit où plusieurs guérisseurs s’attelèrent directement à la tâche. Ils commencèrent par repérer l’endroit où la fléchette de Norfal l’avait atteinte puis ils nettoyèrent sommairement la plaie. Ils appliquèrent divers plantes et remèdes et prononcèrent quelques incantations curatives.  La drogue fut rapidement extraite de l’organisme de Lithildren mais l’elfe souffrait d’un autre mal, beaucoup plus profond et dangereux.

De leur côté Eugénion et Erennel s’était installé aussi confortablement qu’ils le purent, à même le sol et ils grignotaient quelques lembas tout en tremblotant légèrement , leurs tentatives successives pour faire un feu avaient toutes échouées  et un vent frais balayait la vallée alors qu’au loin le soleil commençait à tirer sa révérence.

-C’es marrant ça me fait penser à une histoire tout ça
, fit alors Eugénion

Voici ici  l’histoire d’un jeune barde
Dont la voix et les chants en repoussaient plus d’un .
Lui se voyait  tel un chantre d’avant-garde
Mais en fait son timbre était surtout très craint.

Comprenant cela,  notre fier et bon aède
Se mit en tête d’y remédier prestement
Il se mit donc en quête d’un vrai  remède
En allant voir les Notes pour un médicament.

Ainsi il commença son périple chez le Do
Il frappa  à la porte avec vigueur
Le Do ouvrit et montra ses longs et grands crocs
Sans dire un mot le barde s’enfuit par grande peur.

Notre pauvre hère alla donc chez le Ré
Peut-être aurait il plus de chances.
En voyant  ce ménestrel si déprecié
Ré ferma net l’entrée de sa résidence

Le rhapsode ne perdit pas pourtant espoir
Il se rendit chez le vaniteux et fier Mi
Cette note était encore en peignoir
Et ne daigna pas ouvrir au pauvre banni .

Ce rejet vil et brutal fut systématique
Du Fa au Si en passant par le Fa et le La
Dans les lieux musicaux il était un hic
Voilà qu’il se retrouvait dans de si beaux draps

Se laissa-t-il pour autant sombrer et couler ?
Non , non , bien au contraire , il persévéra
Et se dit avec sagesse et maturité
« A priori nulle note ne veut de moi,

Qu’à cela n’en tienne , je n’ai pas besoin d’elles
J’ouvrirai mon propre domaine musical
Où l’entrée ne sera pas aussi formelle
Et où l’atmosphère sera convivial "

Bien vite sa demeure connut le succès
Les aspirants bardes et chantres  s’y pressaient
Ainsi avec force, valeur et volonté
Le barde a pu enfin faire ce dont il rêvait
Jouer de la musique comme il l’entendait
Sans qu’on puisse le juger ou le dénigrer


Après avoir fini son histoire , Eugénion s’allongea à même le sol et se laissa peu à peu porter par le sommeil pour une nuit qui s’annonçait longue et qui pourtant ne le fut pas du tout.
Le forgeron et le Semi-hommes , complètement épuisés , dormaient à poings fermés et ne purent donc pas remarquer la fine  silhouette qui se filait silencieusement  vers eux. Pour leur signaler sa présence , Yalë n’eut d’autre choix que de secouer vigoureusement l’épaule de l’homme blond qui sortit alors de sa torpeur .

-Réveillez vite votre ami
.lui souffla alors la jeune elfe .

Une simple tape au niveau de l’abdomen d’Eugénion suffit à réveiller ce dernier qui adressa d’abord un regard réprobateur à Erennel . Quell impolitesse ! Réveiller quelqu’un  de manière si violente  devrait être répréhensible ; ce fut seulement au bout de  quelques seconde qu’il remarqua la présence de Yalë ; il l’interrogea alors du regard.

-Vous pouvez rentrer dans la cité , mais faites vite je vous en prie.


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Les deux voyageurs ne se firent pas prier une seconde de plus et ils s’empressèrent de remballer les paquetages qui leur restaient avant d’emboîter le pas à leur salvatrice qui pénétrait dans Fondcombe. La ville était bien silencieuse à cette heure-ci et peut-être même encore un brin inquiétante à cause de ses bâtiments encore délabrés et mal éclairés ; les travaux de rénovation avaient peut-être commencé mais ils étaient loin d’être fini.
Ils marchèrent ainsi dans l’obscurité durant de longues minutes jusqu’à une grande demeure dans laquelle Yalë entra en invitant les étrangers à l’imiter. Ils montèrent silencieusement au dernier étage ou la jeune elfe leur désigna une porte du doigt .

-C’est votre chambre , vous y trouverez deux lits ; nous nous reverrons demain .

Elle redescendit alors sans une explications de plus sous les yeux incrédules d’un Eugénion qui voulait tout de même bien savoir ce qu’il venait de se passer et pourquoi on s’était brutalement décidé à les accueillir juste après de les avoir laissé dormir à la belle étoile . Oui il voulait savoir , mais il ne voulait sûrement pas assez savoir pour passer outre ses besoins primordiaux ; à savoir rattraper son retard de sommeil. Il fusa aussi vite que ses courtes jambes et son état actuel de fatigue le lui permettaient  jusqu’à son lit où il s’endormit à nouveau , cette fois jusqu’au matin.

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-Soldat ! Vous m’avez formellement désobéi ! Je leur avais interdit l’entrée dans la cité !
-Mon capi…
-Je ne veux pas d’explications ni d’excuses .


Le forgeron et le Hobbit furent réveillés par des éclats de voix venant du rez-de-chaussée mais qui semblait progressivement se rapprocher. Les deux « invités » échangèrent un regard quelque peu inquiet , qu’est ce que pouvait encore leur réserver la suite des événements ?

La porte s’ouvrit alors à la volée laissant apparaître le capitaine Serambëur visiblement très mécontent suivie d’une Yalë quelque peu confuse . En entrant dans la pièce Serambëur jaugea les visiteurs avec un regard méfiant et suspicieux comme il l’avait fait dans les ruines de Valdol ; même dans sa colère l’elfe n’avait rien perdu de sa prestance. Il se tourna alors vers Yalë

-Qui êtes vous pour contrevenir à mes ordres jeune insolente ? Qui vous a permis de faire entrer ces gens ?

-C’est moi qui les ai fait entrer capitaine
. fit alors une voix derrière eux .

Serambëur fit volte-face et se retrouva nez-à-nez avec un elfe de grande taille aux longs cheveux blancs et au visage paisible. Il était bien compliqué d’estimer l’âge d’un Eldar m ais il était assurément d’un âge vénérable. Il était vêtu d’une longue toge ivoire qui lui donnaient une contenance  certaine.

-Cela vous dérange-t-il vraiment outre mesure ?
renchérit alors le nouveau-venu.
- Non seigneur Ovadiel , j’ignorai que c’était vous qui aviez pris cette décision . répondit l’officier qui semblait très embarrassé et contrarié. Je vous présente tout mes excuses.

Serambëur courba très légèrement la tête avant de quitter la pièce d’un pas précipité.  Eugénion , dont l’excitation avait fini par prendre le dessus sur son appréhension , ne put s’empêcher d’interroger leurs hôtes .

-Alors c’est vous qui nous avez ouvert les portes de la cité ?


Visiblement plus amusé que méfiant d’accueillir des étrangers , l’elfe émit un petit rire cristallin .

-Non maître Hobbit , ce n’est pas moi . En réalité j’ignorais même que deux voyageurs s’étaient vu refuser l’entrée de la cité. S’il y a bien une personne que vous devez remercier ici c’est ma nièce Yalë.


La guerrière qu’ils avaient croisés pour la première fois à Valdol et qui les avaient donc fait entrer malgré les ordres contraires poursuivit

-Je ne pouvais décemment pas vous laisser à l’extérieur , c’est contraire à nos valeurs. Au fait permettez moi de vous présenter mon oncle , le Seigneur Ovadiel,  un haut notable de la cité.

-Une telle position présente l’avantage de pouvoir couvrir les agissements de sa nièce. Fit Ovadiel avec un sourire , il se tourna alors vers ses invités . Vous êtes à présent en sécurité , ici dans ma demeure ainsi que dans l’ensemble de la cité, vous êtes désormais sous ma protection et si jamais quelqu’un désire porter atteinte à votre intégrité  il devra répondre de ses actes devant moi. Nous ne pouvons-nous permettre de traiter de pauvres voyageurs comme de vils espions.

.
-Le capitaine Serambëur ne vient pas d’Imladris ; c’est un elfe de Gar Thulion qui a participé à la reconquête et qui a choisi de rester ici jusqu’à ce que tout soit rentré dans l’ordre . Les elfes de cette région  n’ont pas la même vision des choses , ils vivent très reclus et sont d’un naturel assez méfiant ; peut-être est ce aussi ce qui les a préservé ; ici nous sommes tous reconnaissants envers puisque ce sont eux qui ont accueilli les réfugiés après la prise de la cité . Veuillez lui pardonner , il se montre très vigilant surtout après tout ces évènements ; néanmoins vous devez savoir que c’est un guerrier valeureux et loyal  , ne  voyez pas en lui un ennemi et tâcher de gagner sa confiance .

Pour sa part Eugénion ne savait pas vraiment s’il considérait Serambëur comme un ennemi mais ce dont il était certain c’était qu’il n’avait vraiment mais alors vraiment pas envie de croiser seul cet elfe antipathique au détour d’un couloir .

-La blessée est toujours à la maison de guérison ?
demanda alors Ovadiel à sa nièce.

-Oui, elle n’est plus en danger de mort immédiate mais elle est encore inconsciente et malade et ce malgré tout nos efforts

Le Semi-Homme mit quelques secondes pour se rendre compte qu’ils étaient en train de parler de Lithildren ; il fut soulagé d’entendre que son amie n’était plus en danger de mort mais également très inquiet de son état. Elle ne s’était toujours pas réveillée ce qui indiquait que son mal était certainement très profond si même les guérisseurs de Fondcombe ne parvenait pas à l’éradiquer.

-Mène moi jusqu’à elle .
fit le Seigneur elfe.

Le Semi-Homme bondit alors de son lit et s’exclama

-Je viens avec vous ! Je dois la voir !
-Son état n’est pas encore stable
, lui répondit Yalë d’une voix douce , il faudrait peut-être éviter qu’il y ait trop de monde à…
-Qu’il vienne
, la coupa son oncle , quelque chose me dit qu’il le mérite .

Eugénion adressa un regard reconnaissant à l’elfe avant de leur emboîter le pas , laissant ainsi Erennel seul dans cette chambre elfique. Visiblement le forgeron avait bien du mal à sortir totalement  de son état léthargique.


La maison de guérison était une merveille architecturale qui avait échappé aux destructions et saccages successifs de la cité.  La façade du bâtiment étaient composés d’arches de bois qui s’entremêlaient de manière harmonieuse laissant entre elles des espaces vides ; ainsi cet hospice n’était pas un bâtiment fermé mais plutôt une invitation à l’échange entre l’intérieur et la nature extérieure .  Ainsi , à plusieurs endroits , des troncs d’arbres se faufilaient à dans l’enceinte du bâtiment pour en ressortit plusieurs étages plus haut par une autre ouverture.  C’était un lieu calme et silencieux où tous les patients étaient traités avec la plus grande attention.
Yalë les fit monter deux étage et ils traversèrent un dédale de couloirs identiques avant de s’arrêter devant une porte en noisetier.

-C’est ici . murmura-t-elle.

Ils entrèrent discrètement et s’approchèrent de la blessée allongée sur un grand lit nappé de draps blancs qui contrastaient avec sa chevelure noir de jais. Eugénion ouvrit de grands yeux écarquillés , ce mal qui assombrissaient sa chevelure jadis si claire et brillantes s’était répandue . En tendant l’oreille on pouvait entendre ce que disait Lithildren dans son « sommeil » , rien de bien cohérent mais l’on pouvait capter ça et là quelques termes intrigants comme « poison » , « bataille » ou «  lune » . De toute évidence elle n’allait pas bien et il fallait faire quelque chose au plus vite.

-Les guérisseurs font de leur mieux mais pour l’instant ils ne peuvent garantir aucun résultat ; il est encore trop tôt. Au fait comment s’appelle-t-elle ?

Eugénion , qui était complètement dépité face à l’état de sa fidèle amie , ouvrit la bouche pour répondre à la question mais ce ne fut pas lui qui renseigna Yalë sur l’identité de la souffrante.

-Lithildren , fit le seigneur Ovadiel qui semblait interloqué , comme s’il avait face à lui un fantôme des autres temps , son nom est Lithildren .

Il s’agenouilla auprès de cette dernière et scruta tout les traits de son visage ; il y reconnaissait la jeune elfe qui avait jadis grandi  entre les murs de cette ville mais il y percevait aussi un profond changement accompagné d’une indéfinissable souffrance . Si semblable et pourtant si différente.
Le seigneur Ovadiel souffla à l’oreille de l’elfe amnésique

-Lithildren, tu es rentré maintenant , sois en paix . Reviens parmi nous , chasse les démons de tes esprits , nous en avons déjà trop perdu. Reviens Lithildren , reviens.


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Au prix de nombreux efforts , Erennel s’était enfin décidé à s’extirper de son lit. Il n’était pas rééllement fatigué mais la perspective de devoir éoluer dans une cité où n’habitaient que des elfes et où tout respirait la culture elfique n’enchantait guère le forgeron blond qui voyait bien en là une excuse pour repousser le moment où il se lèverait.  Il se rendit finalement à l’évidence quand il constata que même ces draps sentaient la lavande . Avec un grognement il se leva et se lava sommairement le visage avant de se diriger vers la fenêtre. En contrebas  , un groupe de guerriers elfes s’entraînaient au maniement des armes.
L’agilité et la dexterité dont ils faisaient preuve avaient de quoi impressionner n’importe qui y compris un Champion du Rohan ou un membre de l’Arbre Blanc , alors que dire d’un forgeron certes bon combattant mais qui était  plus habitué au marteau et l’enclume qu’à la hallebarde et la rapière.
D’ailleurs il ne pouvait pas se comparer à eux , rien que sur le plan de l’expérience ; ces elfes fréquentaient les armes depuis des siècle et chacun d’entre eux devaient avoir tués de nombreux ennemis au cours des batailles où ils prirent part. Erennel ne pouvait pas en dire autant lui qui était encore traumatisé par le seul homicide qu’il avait commis.
C’est alors qu’un voix familière s’éleva ; grâce à sa vue perçante , le capitaine Serambëur avait repéré l’humain qui les observait à la fenêtre et il le héla

-Holà ! Descendez de votre nid mon ami et venez vous mesurez à nous ; voyons si votre survie en cette terres hostiles est dû à vos compétences ou à la chance et au hasard.

L’officier elfe se savait bien supérieur au forgeron et cette invitation à un noble duel n’était certainement qu’un moyen d’humilier cet homme qui était entré dans la ville contre sa volonté .  
Ceci l’homme blond en avait conscience , mais se défiler et refuser un affrontement ne faisait pas non plus partie de ses habitudes.

#Ovadiel #Yalë #Serambeür
Sujet: Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser.
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Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser.    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 2 Déc 2015 - 22:40


Après tout ce chemin, se pouvait-il réellement que ce soit la mort qui les attende à la fin ? Cela en avait tout l’air. La vaillance et la détermination des voyageurs leur permettaient d’entretenir une très faible lueur d’espoir mais à terme , l’issue du combat était largement prévisible. Que pouvaient faire un forgeron de formation , un semi-Homme plus habitué aux élucubrations philosophiques qu’aux cris de guerre et une elfe totalement inconsciente face à de féroces combattants prêts  à en découdre ? Pas grand-chose si ce n’est repousser l’échéance finale de quelques minutes .

Eugénion s’agita légèrement sur sa selle . Avait-il peur ? Assurément oui , il pouvait la ressentir dans chaque parcelle de son petit corps mais il ne s’agissait pas là de ce genre de peur qui vous paralysait ou vous faisait fuir . Il n’avait nullement l’intention de se défiler , non la peur qu’il ressentait faisait partie de ces peurs bénéfiques qui repoussait les limites de vos capacités ; celle que l’on peut ressentir lorsque sa vie et celle de ses amis et en danger et que l’on se sent prêt à tout pour empêcher l’inévitable de se produire.  Il y avait quelque chose de paradoxal dans son attitude , d’un côté le petit être savait pertinemment qu’ils ne feraient pas le poids mais de l’autre il était impensable pour lui de songer à jeter l’éponge .

Un premier cavalier chargea Erennel qui réussit d’une fine parade à faire chuter son vis-à vis qui finit sa course à plat ventre au sol.  La manœuvre du forgeron avait eu le mérite d’être efficace mais il avait été déstabilisé par la rudesse du contact ; le second cavalier faillit profiter de ce moment pour porter un coup fatal au colosse blond mais c’était sans compter la bravoure d’un Semi-Homme bien décidé à dire son mot dans cette histoire.  
En voyant ce qui était en train de se passer et le grave danger que courrait son ompagnon , Eugénion n’hésita pas une seule seconde. De manière presque instinctive , il prit les rênes d’Olann et fonça sur l’ennemi tout en saisissant sa dague . Surpris par la manœuvre du Hobbit , Prash ne put frapper Erennel ; il faut dire qu’il ne s’attendait vraiment pas à ce que ce petit être si insignifiant à ses yeux puisse intervenir de la sorte . Le cavalier lança un regard meurtrier au hobbit.

"Oh,Oh !"
C’est à peu près la seule pensée qu’eut Eugénion quand leurs yeux se croisèrent ; le Hobbit était certes parvenu à détourner l’attention de son adversaire et Erennel n’était plus en danger immédiat ; mais il y avait bien un hic : à présent la cible c’était lui . Instantanément le Hobbit sentit cette envie de fuir remonter en lui ; fuir pour échapper à la mort incarnée par cette silhouette robuste et mauvaise : l’instinct de survie avait pris le dessus sur sa remarquable vaillance.

Mais il n’eut finalement pas besoin d’esquisser le moindre geste pour assurer sa survie : une lame traversa de part en part le torse de Prash sous les yeux ébahis d’un Eugénion en état de choc. Alors qu’Erennel retirait son arme et commençait à mesurer la portée de son geste , le sang se mit à coule abondamment et le cavalier s’effondra au sol , mort.  Le Hobbit , la bouche légèrement entrouverte , n’arrivait pas à détourner son regard du cadavre qui venait s’ajouter à longue liste des victimes mortes en ce lieu.

Oropher fronça les sourcils , la partie était censée être facile ; comment pouvait-il perdre un de ses hommes de mains dans un tel combat . Il fit lentement avancer son cheval et dégaina son épée , prêt à intervenir si les deux condamnés faisaient encore preuve de résistance ; mais il ne charge pas immédiatement : ce genre de situation était l’occasion rêvée pour voir ce que ses alliés avaient réellement dans le ventre .  Gommer , le second soldat , s’était empressé de remonter en selle ; il fut insensible à la mort de son compagnon mais chargea tout de même le forgeron qui semblait absorbé par ses pensées, décidé à en finir.  Quant à lui , Norfal , qui était resté en retrait depuis le début des hostilités , se tenait prêt à bondir sur Lithildren pour pouvoir enlever l’elfe comme Oropher le désirait. Mais pour les anciens de l’Ordre rien ne semblait vouloir se passer comme il le prévoyait. Alors que Gommer s’apprêtait à lever son arme pour l’abattre sèchement sur la nuque d’Erennel , un flèche siffla dans l’air et finit sa course entre les deux yeux du cavalier qui mourut sur le coup. Une clameur s’éleva alors ; une compagnie entière de cavaliers armés d’arcs et de sabres fondait sur eux . En l’espace de quelques secondes ils encerclèrent les acteurs de ce triste spectacle et les tenaient en joue.  

Un rapide coup d’œil permit à Eugénion d’identifier les nouveaux venus : des elfes de Fondcombe . Ceux-ci se tenaient fiers et droits sur leur belles montures et dans leurs armures reluisantes , toutefois leur air paraissait menaçant et il était certain qu’ils étaient prêt à réagir au moindre geste.
Oropher se mit alors à jeter des regards affolés dans toutes les directions comme pour trouver une porte de sortie mais c’était peine perdue ; il lança alors une série de jurons bien indignes dans la bouche d’un Eldar ; Norfal, de son côté , s’était volatilisé mais les elfes ne semblaient nullement s’en soucier. L’un d’eux , qui devait être leur chef , fit avancer sa monture et toisa la scène du regard ; il ne s’attarda pas sur les cadavres et ne fit transparaître aucune expression . Lorsqu’il vit Oropher il indiqua à deux de ses hommes d’arrêter l’ancien sbire de l’Ordre qui se débattit à peine , comme résigné à son triste sort.

Eugénion allait exploser de joie et de soulagement, un nouveau miracle venait de leur sauver la mise ; après tout peut-être qu’il y avait bien une entité supérieure susceptible de modeler leur destin. Mais le Hobbit s’était sûrement emballé un petit peu trop vite car le capitaine Serambëur faisait partie de ces êtres méfiants qui n’accordaient pas leur confiance aux premiers venus, surtout lorsque ceux-ci appartenaient à une race différente et quand l’un d ‘eux était un humain qui ne semblait pas particulièrement enthousiasmé par la présence d’une troupe d’elfes. Il jaugeait les étrangers d’un regard loin d’être bienveillant tout en adoptant , de manière presque instinctive , un air suffisant qui traduisait son sentiment de supériorité.  Lorsqu’il leur adressa enfin la parole , ce fut d’un ton sévère , sans politesse aucune qui tranchait avec la voix mélodieuse des Eldar qui transparaissait pourtant .

-Qui êtes-vous ? Pourquoi êtes-vous dans cette ville maudite ? Et qu’avez-vous à voir avec cet individu ?


Il désigna du doigt Oropher que les soldats de Fondcombe avaient  promptement menotté et mis sous bonne garde.  L’officier de Fondcombe attendait des réponses précises et il ne bougerait probablement pas d’un millimètre avant de les avoir obtenu.

Entre temps une cavalière elfe aux magnifiques cheveux châtains qui descendaient en cascade depuis l’arrière de son casque ouvragé,  avait elle aussi mit pied à terre et s’était immédiatement précipité vers Lithildren qui gisait toujours inconscient au sol. Elle passa le dos de sa main sur son front , il était brûlant. Elle s’exclama alors:

-Capitaine , elle est en grave danger ! Il lui faut des soins !


Serambëur ignora tout simplement la cavalière ; il continuait à fixer intensément Erennel  comme s’il voulait analyser et avoir accès à chaque parcelle de l’esprit du forgeron afin de connaître ses intentions mais il se heurta à un mur.

-Capitaine , insista la jeune elfe , si nous ne faisons rien elle mourra ! Elle est des nôtres !

Ces derniers mots réussirent à faire réagir l’officier qui détacha son regard de l’humain pour s’intéresser à Lithildren .  Quelques secondes d’observation suffisait pour confirmer les dires de sa subordonnée ; elle avait les traits des elfes de Fondcombe . Sans cacher son mécontentement Serambëur remonta en selle et ordonna à sa troupe de reprendre la route vers la cité millénaire .
Eugénion , qui appréhendait surtout ce qui allait se passer une fois arrivé là-bas , remonta , non sans peine , sur Olann grâce à l’aide d’Erennel qui enfourcha à son tour Aldranys.
Quant à elle , Lithildren était entre les délicats bras de la jeune elfe qui était intervenu en sa faveur.
La troupe repartit au triple galop , l’elfe amnésique avait besoin d’un guérisseur au plus vite et d’ailleurs les cavaliers n’étaient pas mécontents de s’éloigner le plus rapidement possible des ruines de Valdol qui leur rappelaient des temps bien sombres.

Ils approchaient de Fondcombe mais de toute évidence le capitaine Serambëur n’en avait pas fini avec l’homme et le Semi-Homme. Eugénion soupira , ils avaient certes atteint leur but mais n’étaient sûrement pas au bout de leur soucis , loin de là ! Ah si seulement il avait la possibilité de fumer un peu de Vieux Tobie pour encaisser les péripéties du jour… Malheureusement  ces derniers temps il avait le sentiment de ne plus avoir la possibilité de faire grand chose.
« Crotte de porc »
jura Eugénion en exprimant toute sa lassitude.



[HRP] Ce rp prend fin ici , la suite à Fondcombe . Je la posterai prochainement.[HRP]


#Oropher #Serambeür
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Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser.    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 9 Nov 2015 - 12:17

Malgré leur avance relative qui fondait de plus en plus minute après minutes ; les choses commençaient sérieusement à se gâter pour le trio. Droguée , Lithildren avait totalement perdue connaissance et ne leur était plus d’aucun secours en cas d’attaque ; bien au contraire ils devaient désormais la transporter comme un fardeau . Eugénion quant à lui mobilisait toute ses forces et sa concentration pour rester en selle. Erennel lui avait dit monter seul sur Olann , de monter seul… Quelle idée de monter seul à cheval pour un Hobbit. Ses énormes pieds velues étaient à plusieurs vingtaines de centimètres des étriers et à chaque fois que le présumé philosophe jetait un regard vers le sol il était assailli par une forte crise de vertige.

Toutefois ils ne devaient pas perdre espoir pour autant ; Fondcombe n’était plus très loin.
Ils chevauchèrent ainsi pendant près d’une heure à travers ce petit bois tranquille ; puis ils entrèrent dans une grande vallée plane et dégagée où quelques villages s’étaient établies à divers endroits. Au loin , à l’horizon , on pouvait distinguer d’immenses chutes d’eau jouxtées par de hauts édifices qui brillaient d’une pâle lueur : Fondcombe.
A cette vue , le visage d’Eugénion s’illumina d’un grand sourire : Fondcombe était là , si proche ; ils y étaient enfin , ils avaient réussi. Soudainement ragaillardi le Semi-Homme s’excita tout en pointant du doigt la cité millénaire.

-C’est là Fondcombe, j’en ai déjà vu des illustrations dans les livres. On y est ; on a réussi !
cria-t-il à Erennel.

Le forgeron , bien qu’un peu soulagé , n’était pas dupe pour autant . Tout d’abord il fallait déjà arriver dans la cité en vie ; c’était bien utile de pouvoir l’admirer mais à vue d’œil la distance qui les séparait de la Bruinen était grande d’encore plusieurs lieux ; il n’y était pas encore arrivé. Et puis quand bien même ils y parvenaient, pour le forgeron, la perspective d’arriver et de rester au moins pour un temps dans une cité elfique ne l’enchantait guère. Il pourrait tout au plus essayer de glaner quelques informations à propos de l’elfe qu’il traquait depuis tant de temps.

Le trio se dirigea en ligne droite vers leur objectif ; il fallait faire au plus court. Sur leur route il n’y avait qu’une petite ville à traverser ou plutôt ce qu’il en restait. Le spectacle qui s’offrait à la vue des yeux effarés d’Eugénion et Erennel était désolant ; de la bourgade qui devait autrefois être riche et prospère il ne restait que des ruines calcinés. Des bâtisses et des maisons de bois il ne restait plus que quelques pans de mur et des poutres carbonisés , les bâtiments les plus imposants faits de pierre étaient complètement détruits et la muraille qui entourait autrefois la ville s’était pitoyablement effondrée. Il n’y avait aucune trace des victimes ; les caavres avaient dû être déplacés et enterrés par de bonnes âmes après la catastrophe. On aurait dit que Smaug , Glaumrung ou n’importe lequel des dragons cracheurs de feu des anciennes légendes était passé par ici pour tout brûler. En un sens c’est bien ce qu’il s’était passé , ces ruines étaient des  témoignages inertes du chaos engendré par l’ancienne  présence de l’Ordre de la Couronne de Fer dans cette région , cet Ordre avait sans doute été le fléau le plus important de ces dernières années ; le dragon le plus meurtrier.  Les voyageurs passèrent à côté d’une bannière déchirée portant les emblèmes de Valdol qui avait échappé au feu.  De toute évidence l’endroit n’inspirait pas confiance et de manière instinctive les montures pressèrent les pas devant ce sinistre tableau sans que leurs cavaliers n’esquissent le moindre geste pour cela ; ils étaient sûrement trop occupés à scruter les vestiges comme s’ils craignaient que quelque démon puisse en surgir pour les attaquer. A peu de choses près c’est effectivement ce qu’il se passa. Au détour d’une ruelle et alors qu’il devait déboucher sur ce qui restait de la porte de la sortie de la cité , un cavalier fonça en direction d’Erennel à toute allure , épée à la main. Le forgeron eut le bon réflexe de changer de trajectoire au dernier moment tandis que l’arme porta son coup dans l’air avec un sifflement ; l’assaillant fit alors arrêter la course de son cheval et s’arrêta à quelques mètres du trio. Le cavalier qu’il venait de les agresser était un homme grand et fort et avec une énorme mâchoire carrée ; un casque à cornes dissimulait le haut de son visage. Erennel se saisit de son épée et fixa ce nouvel adversaire prêt à en découdre.
Eugénion entendit un bruit de sabot derrière eux , le Hobbit tourna la tête et put constater avec horreur qu’un second homme s’était posté derrière eux , leur barrant la route et rendant toute retraire impossible.
Quelques secondes plus tard ce fut une silhouette familière qui apparut sur leur droite ; un homme maigre et frêle emmitouflé dans de larges et amples vêtements et qui avançait avec la discrétion de l’ombre : Norfal était là.

Les deux cavaliers adressèrent un sourire narquois au forgeron à et ses compagnons ; Erennel ne comptait pour allié qu’un Semi-Homme certes vaillant mais aussi utile au combat qu’un écureuil de garde et une elfe inconsciente. La partie était jouée d’avance ; de son côté , l’espion affichait toujours cette expression impassible et indéchiffrable.
Eugénion fut saisi d’effroi , malgré leur important retard , leurs poursuivants avaient fini par les rattraper. NON ! C’était impossible ! Cela ne se pouvait pas ! Si près du but , ils ne pouvaient pas échouer si près du but ! C’était impensable. Fondcombe était là , si proche et voilà que ces hommes avaient réussi à les devancer pour leur couper la router. Alors en était-ce fini de ce périple ? Allait-il mourir dans ce village désolé au milieu de ces décombres sans que personne avant bien longtemps ne s’en aperçoive.

Devant eux une silhouette elfique s’avançait tranquillement vers eux. Oropher affichait un air satisfait , cette fois il ne laisserait pas cette occasion filer entre ses doigts. Le regard de l’elfe aux cheveux de jais passa successivement du forgeron qui était prêt à défendre chèrement sa vie au petit Hobbit qui surmontait une vieille jument ; il était d’ailleurs compliqué de déterminer qui du Semi-Homme ou de la bête était le plus proche de la syncope , ses yeux finirent finalement par se poser sur Lithildren , toujours inconsciente ; l’objet de toute ses envies et de toute cette poursuite. Enfin justice pourrait être réclamée et faite.  Face à la résitance bien faible à laquelle il était opposé , Oropher ne put s’empêcher d’adopter une expression quelque peu amusée.
Le cadre dans lequel il évoluait était familier à l’elfe ; et pour cause, Oropher faisait partie du groupe qui avait incendié Valdol sous la direction du Bras de Fer et selon les ordres du défunt Seigneur Lammâth.  Aujourd’hui le sang coulerait à nouveau sur les pavés calcinés de la cité.
Lentement il fit approcher sa monture de ses adversaires tout en parlant de sa voix suave.

-Vous me semblez bien vaillant et inconscient pour vous être embarqué dans cette histoire quand rien ne vous y obligé. Après tout rien ne vous forcait à suivre cette elfe dans ses projets fous et dans ses élucubrations ; cela est d’autant plus remarquable que voys avez pu remarquer qu’elle n’est pas vraiment stable psychologiquement. Cela soulève en moi plusieurs interrogations. Noblesse de cœur ou conflits d’intêrets ? Courage et vaillance ou  démence et délire ? Malheureusement , voyez-vous , je ne considère pas ces questions comme assez intéressantes pour que la recherche de leur réponse me fasse perdre un temps précieux. . Messieurs veuillez agréer l’expression de mes condoléances distinguées.


Sur ces mots les deux cavaliers robustes ; Gommer et Prrash se ruèrent sur Erennel tandis que Norfal restait à l’affût , un peu en retrait et qu’Oropher s’apprêtait à observer avec délectation le massacre qui s’annonçait
La situation avait dépassé le stade critique et nul doute qu’ils auraient besoin d’un nouveau miracle  mais pour l’instant le forgeron ne pouvait que compter sur ses talents de combattant.

#Oropher
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Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser.    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 24 Oct 2015 - 23:39

Les miracles étaient rares et exceptionnels et beaucoup de monde y avaient cessé d’y croire depuis des lustres, Eugénion le premier du moins jusqu’à maintenant. Par quel autre terme que celui de « miracle » pouvait-on objectivement désigner cette soudaine retraite temporaire de la part de leurs poursuivants alors que ces derniers étaient sur le point de les rattraper.  Il ne savait quel être supérieur venait de leur offrir une opportunité d’atteindre Fondcombe et de s’en sortir indemne ; cette chance était à saisir car le Hobbit doutait fort qu’il y en aurait une seconde. Le pont était à des lieues de là et le petit trio venait par conséquent de prendre une sacrée avance sur leurs assaillants ; ils purent ralentir l’allure pour laisser les montures souffler un peu et la nuit tombé ils pourraient même se permettre le luxe de se reposer quelques heures à condition bien sûr de garder un œil attentif ouvert pour monter la garde et prévenir tout imprévu ; du repos , leurs organismes en avaient bien besoin .
L’épuisement gagnait tous les petits membres du philosophe, son corps n’était aps fait pour supporter ce genre d’aventure. Les elfes et les hommes en bonne condition physique pouvaient tenir le choc mais franchement y’avait-il une chose qu’un Semi-Homme puisse surmonter seul dans ce genre de périple ? A part la digestion d’un petit-déjeuner conséquent Eugénion ne voyait pas grand-chose.

Toujours assis juste devant Lithildren , le marchand ambulant observait d’un œil vitreux le paysage qui se profilait devant eux . Le climat se réchauffait quelque peu et le vent se faisait moins ressentir ; la végétation était de plus en plus luxuriante et une faune diversifiée habitait ces prairies. Autant de signes qu’ils approchaient de Fondcombe ; la cité elfique millénaire qui faisait resplendir et prospérer les  régions adjacentes par quelque magie ancestrale.
Bercé par le trot lent d’Aldranys ; Eugénion se laissa peu à peu gagner par le sommeil. Ainsi il somnolait, le menton sur le poitrine et la tête se balançant au rythme des pas du cheval. Les heures passèrent et ils pénétrèrent dans une forêt assez calme et clairsemée. Les arbres respiraient la sérénité  et les oiseaux gazouillaient gaiement. Autant de petits détails qui pouvaient redonner l’espoir et le sourire à des aventuriers éreintés. L’endroit était très peu fréquenté ; seuls quelques bûcherons discrets venaient faire leur travail en prenant gare à ne pas faire trop de bruit comme s’il craignait de briser l’harmonie qui régnait dans ce lieu. Nul plan et nul carte n’était nécessaire pour comprendre que Fondcombe n’était plus très loin.

Alors le soleil disparut pour laisser sa place à la lune qui illuminait la nuit noire de son éclat immaculé. Lithildren et Erennel se mirent rapidement d’accord pour s’installer dans une clairière pour la nuit ; de toute façon l’obscurité nocturne des bois ne leur permettait pas de continuer leur route sans risquer de perdre le cap.  Epuisé, le forgeron et le Hobbit s’endormirent à même le sol ; laissant très galamment à l’elfe le soin d’assurer le premier tour de garde malgré les vertiges dont elle était victime.

La drogue qui avait atteint la jambe de l’elfe aux cheveux argentés par le biais de la fléchette s’instillait doucement dans l’organisme de cette dernière et faisait peu à peu son effet pervers. Au fil des minutes les maux de têtes et les vertiges devenaient de plus en plus douloureux et fréquents tandis qu’elle avait l’impression que ses sens la trompaient. Sa vue n’était plus aussi perçante qu’auparavant et l’horizon lui apparaissait flou, son ouïe captait tellement de sons à des intensités très fortes qu’elle avait l’impression que son tympan allait exploser et elle était bien incapable de reconnaître une quelconque odeur ; et avec tout ça elle devait encore monter la garde.

Elle s’efforçait de rester éveillée et de ne pas perdre connaissance ; elle avait le devoir d’assurer son créneau de garde et elle comptait bien l’honorer. Erennel prendrait la relève bientôt .  Alors qu’elle luttait contre ses maux un fracas l’alerta sur sa droite ; quelque chose approchait. Elle fit volte-face en criant pour alerter ses compagnons ; le forgeron bondit d’un coup et se rangea immédiatement auprès de  l’elfe après avoir saisi sa lame ; prêt au combat. Eugénion fut bien réveillé par le cri d’alerte , il se mit assez péniblement debout sur ses deux petites jambes et serra ses poings tremblants ; lui aussi était prêt à en découdre, enfin le moins possible mais il était tout de même prêt . C’était déjà une effort surhobbitien que d’être prêt à l’affrontement.
La cause de cette alerte ne tarda pas à se manifester , un écureuil roux ; complètement affolé par le remue-ménage qu’il avait provoqué en marchant sur une malheureuse brindille , s’enfuit sans demander son reste. Un écureuil ! L’elfe les avait alertés de la présence d’un écureuil en plein milieu de la forêt ! Ah elle était bien bonne celle-là ! Lithildren n’en revenait pas ; comment un si petit animal avait pu produire un tel fracas , on aurait dit le bruit d’un énorme grizzly. Visiblement ses sens lui jouaient bien des tours . Erennel jeta un regard noir à l’elfe ; la situation aurait peut-être prêté à sourire si les esprits n’étaient pas aussi tendus.

C’est alors que les douleurs causés par al drogue arrivèrent à leur acmé  et d’un coup Lithildren qui avait jusque-là réussi à plus ou moins contenir les effets perdit connaissance. Elle s’écroula sur le plancher de mousse , de feuille et d’humus ; la respiration haletante. Affolé par l’évanouissement de son amie Eugénion se précipita sur elle ; il lui prit son pouls et la température : elle souffrait d’une violente fièvre.  Il leva les yeux vers Erennel qui d’un simple regard lui fit comprendre qu’il n’avait pas la moindre idée de la procédure à suivre. C’était un forgeron qui savait se battre pas un médecin ou un herboriste. Le Hobbit comprit alors que c’était à lui de prendre les choses en main ; l’avenir de l’expédition reposait sur ses petites épaules. Il sortit de sa sacoche une touffe d’herbes aux vertus médicinales qu’il avait toujours lui ; normalement il fallait les préparer en infusion mais en l’occurrence il n’avait ni le temps ni les moyens de faire une tisane pour la malade. Il tendit les herbes à Erennel

-Messire Erennel ! Mélangez ça à de l’eau s’il vous plaît et faites lui boire le mélange. Vite le temps est compté.

Eugénion savait qu’il fallait remettre l’elfe sur pied au plus vite pour pouvoir repartir et préserver un peu d’avance mais ce n’était pas simplement pour cela qu’il s’acharnait à déployer ses maigres connaissance médicales puisées ça et là dans quelques ouvrages poussiéreux. Non , il désirait aussi ardemment sauver et soigner ce qu’il pouvait appeler « une amie » . L’elfe avait été depuis leur rencontre une oreille attentive à son discours si particulier , elle avait été la personne parfaite avec qui débattre ou échanger à propos de tel ou tel sujet et elle lui avait sauvée la mise à maintes reprises . Leur rencontre à Edoras avait peut-être été fortuite mais elle avait été bienheureuse.  

Il appliqua des compresses sur le front de l’elfe amnésique tandis qu’Erennel qui avait achevé sa préparation s’efforçait de la donner à boire tout en prenant soin de ne pas étouffer la patiente du soir. Ils ne pouvaient rien faire de plus pour l’instant ; Eugénion avait épuisé tout son savoir et ses moyens médicaux , il ne restait plus qu’attendre si les efforts produits paierait .

Au petit matin la situation n’avait pas franchement évoluée de manière significative , l’elfe avait ouvert les yeux mais elle semblait encore trop faible pour pouvoir reprendre la route . Malheureusement il n’y avait plus le temps de tergiverser ; déjà au loin on pouvait entendre le bruit de cavaliers ; apeuré Eugénion jeta un regard interrogateur au forgeron blond . Que fallait-il faire à présent ?

------------------------------------------------------------------

Le rythme imposé par Oropher à ses hommes et leurs montures était tout bonnement infernale ; ils filaient à une allure impressionnante. Il fallait dire que s’ils voulaient combler leur retard sur l’elfe et ses alliés ils avaient intérêt à galoper sans s’arrêter ; en moins de deux heures ils avaient déjà atteint le pont de bois et ils le franchissaient. L’elfe jeta un très rapide coup d’œil en direction du fleuve qui coulait en dessous d’eux. L’eau… Il détourna prestement le regard comme s’il ne pouvait pas soutenir la vue d’un tel spectacle. L’eau , il la craignait profondément et plus jamais il n’aurait le courage de traverser une rivière .

Courir , courir et courir encore et encore . Courir pour fuir , courir pour semer tes poursuivants , courir pour vivre , courir car l’elfe n’a pas d’autres choix. Fondcombe vient de tomber entre les mains des elfes de Gar Thulion sous les ordre de cet être impétueux : Calion Palantir. Les chefs de l’Ordre ont été défaits durant la bataille : Lammâth est mort , Corbeau à disparu dans la nature et Le Bras de Fer s’est enfui . Oropher a survécu à la bataille malgré une profonde entaille qui court de l’épaule jusqu’au thorax ; avec trois autres sbires de l’OCF il a réussi à s’extirper à temps de la mêlée et à s’enfuir. A présent ils doivent fuir au plus vite et au plus loin car déjà les elfes de « la reconquête » sont à leur trousses et eux ne sont sûrement pas à pieds.  Les quatre agents de l’Ordre arrive au niveau d’un cours d’eau , ils choisissent de le longer sans prendre le temps de s’arrêter ; pas le temps pour se reposer , pas le temps pour boire , pas le temps pour réfléchir. C’est alors que juste devant Oropher un de ses alliés s’écroulent une flèche fichée dans le crâne ; il dégaine sa lame comme ses compagnons le font. Trois cavaliers elfes arrivent sur eux ; trois contre trois mais l’effet de surprise est à mettre du côté des assaillants qui n’étaient pas attendus de si tôt déjà un autre fuyard est éliminé . Oropher n’a pas le temps d’esquisser la moindre riposte qu’un cavalier saute de sa monture pour bondir sur lui ; les deux elfes tombent eu sol et roulent dans la rivière. Le cavalier est plus fort physiquement , mieux protégé par sa lourde armure et animé par une colère meurtrière : il veut se venger des crimes commis par l’Ordre dans le havre sacré d’Imladris. Les deux belligérants ont perdus leurs armes dans leur chute mais le combat ne s’arrête pas pour autant , les coups s’échangent avec violence ; le cavalier prend le dessus et saisit alors Oropher à la gorge et plonge son visage sous la surface de l’eau. Le sbire de l’Ordre se débat dans tout les sens , le cavalier tient solidement sa prise ; Oropher suffoque déjà sa vue se trouble et le courant froid commence à engourdir ses membres . Sous son bras il sent alors un gros rocher , d’un geste désespéré il s’en saisit et frappe son adversaire au visage. Le rocher s’abat avec un bruit sourd sur la tempe de l’assaillant qui relâche sa prise avec un cri de douleur avant de s’écrouler dans l’eau , le crâne fracassé .  Oropher reprend son souffle avec difficulté avant de courir récupérer son épée ; le combat n’est pas terminé. L’autre sbire a réussi à abattre un des cavaliers mais a fini par céder face au second qui se rue à présent sur Oropher ; amoindri après être passé à deux doigts de la mort. Mais d’un geste expert et qu’il réalise avec un poil de chance il parvient à trancher la gorge de son adversaire. Le danger est passé , l’elfe est épuisé : l’elfe est assoiffé mais ne boit pas et il part en s’éloignant du fleuve : il ne veut plus voir cette eau qui a faillit être à la fois son bourreau et son cercueil .

L’elfe fut tiré de ses pensées par la voix de Norfal

-Là ! Regardez !

Du doigt l’espion désignait des traces encore fraîches de sabots de chevaux ; des traces que beaucoup n’auraient pas été en mesure d’apercevoir mais Norfal n’était pas l’un des acolytes favoris d’Oropher pour rien , cet homme était indéniablement doué.
Ils s’engagèrent tout les quatre dans une petite forêt à vive allure : Fondcombe n’était plus très loin mais avec un brin de réussite ils parviendrait peut être à rattraper à temps cette elfe si lucrative , ce maudit homme et ce stupide Semi-Homme .
#Oropher
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Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser.    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 7 Oct 2015 - 11:42

Si la maîtrise de la situation par Erennel et son fidèle destrier Olann pris dans les flots était toute relative celle de Lithildren et Eugénion était clairement catastrophique. Sans que l’elfe n’eut pu le prévoir , Aldranys fit un bond phénoménal pour plonger dans la rivière ; envoyant au passage valser ses deux cavaliers. L’eau était glacée et le courant étonnamment puissant pour un petit cours d’eau tel que celui-ci . Pris de panique par cette chute soudaine Eugénion commença à s’agiter ; il effectuait de grands gestes inutiles avec ses bras et ses jambes dans l’espoir de lutter contre le courant. L’elfe amnésique ne s’était pas laissé déstabilisée , elle tenait fermement d’une main les rênes de son cheval et de l’autre elle s’était saisie d’Eugénion pour l’amener avec elle vers la rive. Complètement affolé le Semi-Homme ne comprenait pas réellement ce qui était en train de lui arriver ; l’eau déferlait sans cesse et n’avait pas manqué de le recouvrir entièrement à plusieurs reprises . Le Hobbit préférait l’eau quand elle était chaude et dans une baignoire mais dans ces conditions cette eau lui apparaissait en tout points détestable.

A grand peine mais en faisant preuve d’une détermination à toute épreuve , Lithildren se rapprochait de plus en plus du rivage , tirant derrière elle son cheval et son ami. Elle devait lutter contre le courant , le froid et le sol glissant  ; devant elle Erennel venait d’atteindre la terre ferme .  Le forgeron avait su faire preuve de sang-froid et il avait effectué la traversée avec plus ou moins de facilité.

De son côté Eugénion prit enfin conscience que continuer à se débattre de la sorte gênait plus l’elfe qu’autre chose ; il tenta donc de se calmer bien que la chose n’était pas aisée . En effet si le niveau venait à gagner encore un peu plus en profondeur ou si le débit de l’eau augmentait  c’était lui et pas un autre qui se retrouverait intégralement sous l’eau .

Au fur et à mesure que Lithildren avançait , la traversée devenait de plus en plus difficile . La nature semblait déchaîner ses éléments pour empêcher l’elfe aux cheveux d’argent d’atteindre son but  ; le courant était encore plus fort , l’eau encore plus froide , le terrain encore plus accidenté. Chaque pas supplémentaire était plus dur à faire que le précédent ; de nombreux voyageurs se seraient découragés , épuisés , et auraient fait le choix de laisser le courant les emporter ; un choix peu judicieux car c’était la mort qui se trouvait au bout du chemin , cela Lithildren l’avait compris et elle continuait à se démener comme une lionne pour sauver sa vie et celle de ses lionceaux . Erennel , depuis la rive , observait la scène , impuissant.  Mais courage , persévérance et abnégation finissent toujours par payer , et au prix d’innombrables efforts ils atteignirent la berge sains et sauf.  Avec l’aide du forgeron Eugénion se hissa sur la berge , rapidement imité par l’elfe qui tirait son cheval derrière elle .
Epuisés et trempés le petit groupe n’avait assurément pas la force de reprendre une intense course-poursuite . Ils restèrent sur la berge où ils reprenaient leur souffle tant bien que mal tandis qu’ils grelottaient à cause du vent qui soufflait sur leurs organismes meurtris et mouillés jusqu’au os .  Ils tournèrent instinctivement leur regard vers la rive opposée ; il n’y avait plus qu’à espérer qu’un miracle se produise pour empêcher les sbires d’Oropher de franchir la rivière car s’ils y parvenaient c’en était fini du petit trio bien trop fatigué pour pouvoir fuir ou opposer une résistance ne serait ce qu'un tant soit peu crédible. Un miracle oui , et c’est à peu de choses près ce qui se produisit…







Ils étaient enfin à leur portée , quelques mètres à peine devant eux , en train de fuir vainement l’inéluctable  . Bientôt ils seraient sur eux et l’issue de ce combat inégal était dores et déjà écrite ; Norfal le savait. Déjà les flèches des ex-agents de l’Ordre pouvaient atteindre les fuyards ; Oropher avait pris pour cible cet homme blond qui avait contrecarré ses plans à Bree . L’elfe n’avait nullement l’intention de le capturer en vie et comptait bien envoyer cet homme incommodant sur les plaines de lumières.  Mais même pour un elfe ayant des siècles d’expérience , tirer à l’arc sur une cible en mouvement tout en galopant n’était pas une chose aisée et à plusieurs reprises Oropher rata sa cible de peu .

Quand il vit qu’un ruisseau se trouvait devant eux , Norfal esquissa un sourire ; la traversée prendrait beaucoup de temps aux trio qu’ils poursuivaient . La poursuite s’arrêterait donc ici , à proximité de ce cours d’eau qui serait bientôt teinté de rouge sang. Mais alors que l’espion allait lancer son cheval dans l’eau à la suite des fugitifs Oropher leva le bras et cria


-Arrêtez-vous!


Surpris , Norfal stoppa sa monture et observa son supérieur qui semblait profondément troublé . L’elfe fixait la rivière avec de grand yeux écarquillés dans lequel on pouvait lire de la peur, de mémoire humaine , jamais l’espion n’avait vu Oropher dans un tel état. Ce dernier fit même reculer son cheval de quelques mètres sans pouvoir détacher son regard terrifié du courant . Après de longues secondes il releva enfin son regard tout en lançant un regard plein de haine à cet elfe , cet homme et ce Hobbit qui osait le défier . Mais ces derniers semblaient , sans vraiment comprendre comment , avoir remporté cette manche-ci.


-Au pont! Tous au pont vite!


Au pont? Mais celui-ci se trouvait à des lieux d’ici ! Pourquoi ne pas simplement traverser la rivière ici? S’ils prenaient le pont les fuyards prendraient une avance conséquente et avaient de fortes chances d’atteindre Fondcombe avant qu’ils ne puissent les rattraper. C’était rageant ! Ils étaient si proches du but , à portée de mains . Norfal tenta de protester:


-Mais prendre le pont nous ferait faire une détour de plus…


Oropher fit alors volte-face et adressa un regard noir à son subordonné


-Il suffit ! Nous prenons le pont!


De frustration Norfal frappa du poing la croupe de son cheval mais ne répondit pas . Quand Oropher était dans cette humeur là il ne valait mieux pas le contredire au risque de s’attirer les foudres de ce combattant émérite. Mais la manoeuvre de l’elfe avait de quoi étonner , lui qui était d’ordinaire un fin stratège était en train de commettre une erreur qui risquait bien de leur coûter cher. Qu’est ce qui pouvait bien le motiver?


Avant de suivre Oropher et les deux autres qui se dirigeaient déjà au triple galop vers la passerelle  , Norfal , animé par un éclair de lucidité , sortit de sa sacoche une petit fléchette qu’il plaça dans sa sarbacane. Il propulsa le projectile de l’autre côté de la rivière et il ne manqua pas sa cible. La fléchette se ficha sèchement dans la cuisse d’une Lithildren qui ne s’y attendait pas réellement . En  voyant cela Eugénion courut se mettre à l’abri derrièr eun rocher , il ne désirait pas être pris pour cible. Le projectile fit heureusement plus de peur que de mal , la souffrance engendrée était minime et l’elfe retira aisément la fléchette avant de monter à nouveau en selle . Il était temps pour le petit groupe de repartir avant que la nuit ne tombe ; il valait mieux profiter de l’avance qui leur avait été offerte par les Valars .


Norfal de son côté avait conscience qu’avec ce détour la partie allait être beaucoup plus compliquée à remporter mais au moins restait-il un espoir . Il n’y avait plus qu’à prier pour que la drogue injectée dans le projectile fasse son effet.

#Oropher
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Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser.    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 27 Sep 2015 - 17:06


Le groupe conclut rapidement que la proposition du Hobbit était judicieuse ; en coupant à travers champs il pouvait espérer rejoindre Fondcombe rapidement , du moins avant que leurs poursuivants ne fondent sur eux.  Erennel fut le premier à réagir , après avoir donné raison au Hobbit avec une phrase inhabituellement longue pour le forgeron un peu bougon jusque là , il changea de cap  et quitta la route ; Lithildren ne tarda pas à l’imiter .
La terrain brouissailleux n’était pas forcément idéal pour progresser à vive allure  : la végétation fournie dissimulait roches et crevasses si bien que les chevaux pouvaient perdre l’équilibre d’un instant à l’autre ; les cavaliers devaient se montrer d’autant plus vigilants . Mais quels autres choix avaient-ils? Si ils restaient sur la route leurs ennemis auraient tôt fait de les rattraper , au moins en sortant de la piste ils avaient une infime chance de leur échapper . Une infime chance c’était déjà ça .  Se posait également le problème de la rivière qu’Eugénion avait pour l’instant préféré taire à ses compagnons mais ces derniers ne tarderont pas à le découvrir ; le seul pont aux alentours se trouvait justement dans la continuité de la route qu’ils venaient de quitter .  Mais enfin bon ! Chaque chose en son temps ! Nom d’un lithophone !
Cramponné à la croupe d’Aldranys,  Eugénion était toujours aussi mal à l’aise mais il se forçait à rester concentré  , bien qu’il ne dirigeait aucune monture ce n’était nullement le moment de laisser le malaise prendre le dessus.  Fondcombe était encore loin et le Semi-Homme pouvait à juste titre se demander si ce petit jeu et ce rythme infernal durerait encore longtemps . Il était clair que sur la distance le petit groupe ne tiendrait pas le coup .
Bien que cela soit concrètement inutile le marchand ambulant serra fortement le grand canif qui pendait à sa ceinture ; si jamais il devait se battre il était prêt à défendre chèrement sa vie et celles de ses amis . Ce courage absurde et irréaliste le rassurait quelque peu mais pas assez pour lui rendre un rythme cardiaque normal.

Le vent continuait à balayer paysage et à glacer le sang des aventuriers. Son appel morne et froid qui s’étendait sur les broussailles frémissantes résonnait en écho dans la vallée. Au dessus de leur têtes , d’énormes nuages gris s'amoncelaient et semblaient s’affronter dans un combat terrible entre titans mais le petit groupe n’avait guère le loisir de lever la tête pour admirer ce spectacle menaçant : ils avaient d’autres préoccupations bien plus urgentes pour le moment. Eugénion marmonna un juron dans sa barbe inexistante ; si même le climat s’y mettait … Décidément tout jouait en leur défaveur.

Au bout d’une quinzaine de minutes de cavalcade particulièrement éprouvantes pour les chevaux devant évolués sur un terrain beaucoup plus accidenté ils purent distinguer une cabane en bois en bordure d’une petite forêt un peu plus loin…

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Tchac

Les mauvaises herbes furent arrachés de la stèle d’un coup de sécateur extrêmement précis . Une main large mais petite balaya alors les quelques saletés qui subsistaient encore sur la pierre tombale   .  Reposant ses outils l’homme s’empara de son outre d’eau et en but un petit peu tout en regardant d’un regard mélancolique sa petite cabane. Le propriétaire des lieux était un homme de petite taille mais à la silhouette puissante et trapue ; ses muscles puissants témoignaient d’années de travail dans son modeste domaines et la  forêt environnante. Il avait le crâne chauve et un petit bouc ornementait discrètement son menton.
Après s’être hydraté , Gnoro reprit sa tâche , un chiffon en main il se mit à polir la seconde stèle qui se trouvait juste à côté de la première qu’il avait nettoyé . Son domaine avait toujours été sous le signe du calme et de la sérénité mais il y a plusieurs semaines le destin avait fait qu’un tragique évènement se produise près de chez lui ; c’était donc naturellement qu’il avait pris sur lui l’enterrement des deux défunts innocents. Gnoro avait beau fait le choix de vivre en marge de la société et de la civilisation , comme un ermite au plus proche de la nature il n’en était pas moins un homme généreux et au grand coeur . Il évitait ses semblables mais ne les haïssaient pas ; ces pauvres êtres n’avaient seulement pas réussi à comprendre le sens de leur vie , entravés comme ils étaient . Comment leur en vouloir? Il fallait juste éviter de trop les fréquenter. Au moins Gnoro pouvait se targuer de ne  subir l’influence d’aucune idéologie ou diplomate ; et pour être libre il fallait vivre reclus dans une petit cabane en bois , avec de simples vêtements de toiles et en mangeant ce que la nature voulait bien lui donner c’étaient les conditions sinéquanone et l’ermite était prêt et même heureux de les adopter. C’est alors que le bruit de sabots l’alerta , Gnoro lâcha ses outils et se redressa prestement ; la dernière fois que des cheveux et des cavaliers étaient entrés dans son domaine le sang avait coulé .   Il se saisit de son bâton et bondit  à la rencontre des nouveaux venus . Le moins que l’on pouvait dire était que l’ermite s’attendait à la venue de n’importe qui ou de n’importe quoi à l’exception d’un trio aussi improbable. A quelques mètres devant lui se tenaient une elfe aux cheveux argenté qui montait avec un Hobbit et à leur côtés un homme blond qui chevauchait une bête dont on pouvait aisément deviner l’âge avancé . Ils étaient visiblement terrifiés mais pas par l’ermite et puis ils ne semblaient pas être une menace pour ce dernier qui opta tout de même pour la prudence. Gardant son bâton levé il lança

-Peu importe qui vous êtes , qu’est ce que vous venez faire dans mon domaine?

Si Gnoro était un être paisible et pacifique il était néanmoins prêt à se battre farouchement pour protéger ses terres de bandits ou de malfrats .  

De son côté Eugénion ne cessait de lancer des regards dans son dos  et il était à chaque fois persuadé que leurs poursuivants grignotaient encore un peu plus de terrain ; ce n’était d’ailleurs pas faux . Si au début seule la vue perçante de Lithildren pouvait distinguer la silhouette de leurs poursuivants , ils pouvaient désormais tous les voir distinctement.  Il n’y avait pas une seule seconde à perdre. L’autoproclamé philosophe se chargea de répondre à l’inconnu ; après tout  c’était lui qui avait insisté pour prendre contact avec les potentiels habitants de la cabane quelques minutes auparavant  sans plus d’explications. Il parla rapidement d’une voix qui trahissait son stress et sa tension .

-Monsieur.
Il marqua un temps d’arrêt comme le faisait tout Hobbit qui se respecte après une marque de politesse puis il reprit à nouveau de manière très rapide.
Nous ne sommes que de simples voyageurs inoffensifs mais nous sommes malheureusement poursuivis par une horde de bandits . Connaîtrez vous s’il vous plaît un moyen de traverser la rivière sans faire de détour.

Gnoro baissa sa garde , de toute évidence ces étrangers n’étaient pas hostiles et ils disaient vrais . L’ermite pouvait distinguer au loin un groupe de cavaliers qui galopaient vers eux ; ils seraient bientôt là . Après un petit moment de réflexion le propriétaire du domaine leur répondit

-Continuez votre chemin mais dirigez légèrement plus au Nord , il devrait y avoir un passage à gué. J’espère simplement que vos chevaux n’auront pas peur de se mouiller.

Il ne fallait pas plus d’informations pour Eugénion qui remecia rapidement Gnoro avant que Lithildren ne fasse à nouveau partir Aldranys à vive allure avec Olann sur ses talons qui tenait le rythme tant bien que mal .

Quand ce genre de poursuite les chasseurs finissaient généralement par rattraper leur proie , à l’usure sans aucun doute et c’était exactement ce qui se produisait . A chaque minute qui passait Oropher et ses sbires gagnaient encore quelques mètres supplémentaires ; la situation devenait réellement délicate.  Les montures commençaient à fatiguer , le puissant Aldranys n’était plus aussi frais que quelques heures auparavant et Olann commençait à accuser sérieusement le coup. Le constat était simple mais inéluctable : ils n’avançaient plus assez vite.  Lithildren et Erennel avaient beau éperonner leur chevaux ceux ci étaient à bout de forces et n’en pouvaient plus ; seule la conscience d’un danger imminent et l’instinct de survie les faisaient encore avancer , malheureusement trop lentement.

Après plusieurs longues dizaines de minutes de poursuite ils purent entendre clairement le clapotis de l’eau , la rivière était désormais toute proche et ça n’était pas forcément une bonne nouvelle . Leurs poursuivants avaient déjà quasiment comblé leur retard et la traversée leur prendrait un certain temps ; un temps qu’il n’avait pas. S’ils n’étaient pas assez rapide leurs assaillants les auraient rejoints avant qu’ils n’aient fini de traverser et le combat s’engagerait alors au bord de l’eau.  Et justement c’était précisément ce qui était en train  de leur arriver ils n’étaient pas assez rapide .

Il n’y avait plus qu’une dizaine de mètres entre proies et prédateurs . Les trois aventuriers pouvaient entendre leur poursuivants lancés derrière eux ; les encouragements qu’ils adressaient à leur monture pour que celle-ci aillent encore plus vite, dépassent leur limite.
Une flèche siffla et fendit l’air , passant juste à côté de l’oreille d’Erennel ; à quelques centimètres près le projectile se fichait dans son crâne et l’archer adverse aurait tôt fait de régler la ligne de mire. En se retournant le forgeron put furtivement   apercevoir son agresseur , un elfe aux longs cheveux bruns qui dévisageaient l’homme de son regard émeraude et perçant , un rictus meurtrier sur son visage. Visiblement si ils désiraient capturer Lithildren en vie , il n’en était rien pour l’homme et le Hobbit et comme ce dernier chevauchait avec l’elfe c’était bien le forgeron qui était la cible des projectiles des assaillants ; tout le monde était en danger mais dans l’immédiat c’était lui qui devait craindre pour sa vie.

C’est donc sans hésiter qu’il lança Olann dans la rivière quand ils y arrivèrent ; il devait continuer à avancer coûte que coûte . Dans le cas contraire il était condamné. La vieille jument devait à présent lutter contre le courant et le froid pour sauver Erennel . De son côté Lithildren prit le temps de tourner la tête avant de se lancer ; Oropher lui lança un regard mauvais mais il ne semblait pas tout à fait serein comme si quelque chose commençait à lui lui échapper. Impossible de savoir quoi mais Lithildren avait une bonne raison de penser qu’il vivrait encore un peu ; elle n’avait plus qu’à lancer Aldranys à la suite d’Olann qui se débattait dans l’eau.

#Gnoro
Sujet: Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser.
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Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser.    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 17 Sep 2015 - 23:34
Suite de : Dis moi où tu es je te dirai qui tu étais



La route allant de Bree à Fondcombe avait été beaucoup moins emprunté ces derniers temps que les autres axes ; la région avait été sous l’influence néfaste de l’Ordre de la Couronne de Fer et les voyageurs avaient peu à peu évités de s’en approcher de trop près , y compris les plus intrépides. Le sentier était donc plus accidenté et peu de monde ne l’empruntaient ; les elfes avaient beau avoir repris la cité celle-ci était en ruine et la région entière avait perdue de sa splendeur passée ; il n’y avait presque plus d’échanges commerciaux dans cette contrée et on disait que les corbeaux rôdaient encore dans le ciel en quête d’un nouveau cadavre à déguster . Que ce soit un mensonge ou non il fallait toutefois se rendre à l’évidence ; sur cette route la solitude et le vide ambiant pesaient sur les rares aventuriers qui s’y risquaient.

Cependant les trois voyageurs qui cheminaient à présent sur cette voie aurait bien aimé être seuls ; en effet ils avait que derrière eux des êtres hostiles aux intentions troubles les pourchassaient . Le constat était simple : il fallait atteindre Fondcombe avant que ceux-ci ne les rattrapent , leur vie en dépendait et ils en prenaient peu à peu conscience.

Ils avaient quitté Bree une demi-heure plus tôt au triple-galop et ils avaient filé à une telle allure que le village n’était à présent presque plus visible à l’horizon . Ils étaient en train d’épusier leur montures mais celles-ci ne s’en plaignaient pas comme si elles aussi avaient compris l’ampleur du danger qui les guettaient. Pour l’instant il n’y avait aucune trace de leur potentiels “poursuivants” ; se pouvait il qu’ils les avaient semés dans leur départ précipité? Mieux valait il ne pas se reposer sur ses lauriers et rester vigilants. Nunne les avait prévenus , ces hommes là ne lâchaient jamais rien et ils risquaient de rappliquer d’une seconde à l’autre.

Assis juste devant Lithildren , Eugénion ne semblait pas vraiment être dans son assiette . Il n’avait pas vraiment l’habitude de monter de vrais chevaux et encore moins quand ceux-ci galopaient à bride abattue . Ballotté dans tous les sens il semblait être sur le point de chuter à chaque seconde et il se cramponnait tant bien que mal à la crinière du cheval  . Ce qui était certain c’était que toute ces histoire n’aidaient pas vraiment la digestion de son immense petit déjeuner. Ah ça non alors! Çà n’aidait pas du tout!  Pour le Semi-Homme la question n’était plus de savoir si il rendrait son repas mais de savoir quand il le rendrait. Ah mais franchement que pouvait on penser de toute cette précipitation? Courir , galoper , fuir pour sauver sa vie comme une proie voulant échapper au prédateur . Cela lui rappelait les gens auxquels les enfants Hobbits jouaient constamment dans la Comté durant leurs heures libres ; certains étaient les chats et devaient attraper les autres qui étaient les souris  , sauf qu’à la différence d’un jeu d’enfant si les souris perdaient dans ce cas elles ne risquaient plus de pouvoir rejouer à nouveau. Finalement la civilisation et la soi-disant évolution n’étaient que poudre aux yeux ; seule la loi de la jungle comptait ; les proies devaient fuir leur poursuivant pour sauver leur vie. Ô absurdité de ce vil monde quand tu nous tiens!

A leur côté Erennel chevauchait et suivait le rythme , légèrement en retrait. Le forgeron blond avait le visage fermé , si bien qu’il était quasiment impossible de deviner ce qu’il pensait ou ressentait. Il avait fait le choix de partir avec le groupe alors que son antipathie évidente à l’égard de Lithildren aurait dû l’en empêcher , et pourtant il avait tout de même décidé de finir cette quête dans laquelle il s'était bien malgré lui mêlé. A présent que les ennuis leur couraient après regrettait il d’être venu héroïquement à leur secours la nuit précédente ? Eugénion ne pouvait que faire des suppositions mais la réponse seul l’homme la connaissait vraiment.

Le temps s’était rafraîchi par rapport à celui des jours passés: le ciel s’était couvert d’un épais tapis de nuages et un vent balayait les plaines et les collines en faisant frémir l’herbe et les feuilles.

Eugénion fit la moue ; il n’aimait pas vraiment ce changement météorologique . Superstitieux? Absolument pas ! Il était bien le dernier à faire un parallèle entre le mauvais temps et un quelconque présage mais tout de même ! Ce temps maussade ! C’était  ce qui devait leur tomber dessus à ce moment précis  ! Et s’il se mettait à pleuvoir? Le philosophe autoproclamé ne voyait pas un seul abri à des kilomètres à la ronde ; ils seraient trempés et l’herbe à pipe sans aucun doute bonne à vendre pour deux crottins à un gobelin ! Nom d’une flûte à bec!

Heureusement pour le petit marchand ambulant la pluie ne tomba pour l”instant et après près d’une heure de cavalcade  à folle allure le trio se mit d’accord pour ralentir un peu la cadence et permettre aux chevaux de souffler un peu. Eugénion profita de ce moment plus calme pour sortir sa pipe et la bourrer de Vieux Tobie ; il en avait bien besoin pour se calmer et se détendre après les sensations fortes dont il avait fait l’expérience et puis les nuages étaient si menaçants que la pluie ne tarderait pas à venir et son herbe à pipe serait alors inutilisable ou du moins pas dans les meilleurs conditions et un Hobbit ne fumait son Vieux Tobie que dans les meilleurs conditions. Décidément ce qui ne devait être qu’un paisible voyage s’était soudainement métamorphosé en un véritable cauchemar ; c’en était bien trop pour un Hobbit quelqu’il soit , même aussi intrépide que le pseudo-philosophe.

D’un geste qu’il avait répété moult fois mais qui semblait un peu hésitant Eugénion alluma sa pipe ; de toute évidence il n’était pas serein et quand il n’était pas serein il tremblait et avait du mal à exécuter le mouvement correctement. Alors qu’ils continuaient à avancer lentement Lithildren , animée par un pressentiment instinctif , tourna la tête. A l’aide de sa vue perçante elle put distinguer au loin ce que ses compagnons de route ne pouvaient pas voir : un nuage de poussière soulevé par quatre cavaliers qui fonçaient dans leur direction : le danger était de retour et il était imminent.  L’elfe aux cheveux d’argent , alarmée , transmit l’information aux autres : ils étaient poursuivis à nouveau. Eugénion sursauta , et mit quelque seconde à mesurer l’ampleur et la gravité de la situation ; heureusement pour lui Lithildren et Erennel étaient bien plus réactif et avaient déjà lancé leur monture au triple galop pour maintenir la distance. Le taux d’adrénaline du Semi-Homme monta en flèche et son coeur se mit à battre à un rythme dément. Effrayé ? Assurément. Craintif pour sa vie? Encore plus certainement.

Mais le petit être ne se proclamait pas un éminent logicien et philosophe pour rien ; il avait de fortes capacités intellectuelles et avaient également étudiées de nombreuses cartes du continent soit pour préparer certains de ses périples soit par simple curiosité érudite . En continuant sur cette route , Eugénion savait qu’ils perdaient un temps considérable et à long terme ils perdraient du terrain avant de se faire rattraper . Il cria alors de sa voix aigüe

-La route est trop longue jusqu’à Fondcombe , si nous restons sur le sentier ils vont nous tomber dessus! Il faut couper à travers champs!

Les regards se tournèrent vers le Hobbit , visiblement personne ne s’attendaient à ce qu’il parle de façon constructive ; on l’imaginait plus aisément paniqué et plaintif dans ce genre de situations hostile.  Mais il avait cette fois parlé avec son esprit et était certain de ce qu’il avançait , de toute façon il ne se trompait jamais.  En coupant à travers champs ils rallieraient Fondcombe beaucoup plus rapidement qu’en restant sur la route : bon il y avait bien cette rivière à traverser ( le pont principal se trouvant sur la route principale) mais ils trouveraient bien un moyen pour régler ce détail de toute manière Eugénion omit volontairement d’en parler ; il ne fallait pas rester sur la route. Il attendit que les deux autres rejoignent son avis et changent de cap.

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-Ratés! Nous les avons ratés! Mais comment avons nous pu les rater? Comme des bleus !

Oropher fulminait littéralement , dans une colère noire il semblait prêt à prendre feu d’un moment à un autre mais pourtant pour cette fois il ne pouvaient que s’en prendre à lui même. Norfal était venu le retrouver à temps pour lui indiquer la position et le trajet probable du groupe mais le temps que les anciens membres de l’Ordre se mettent en branle et rejoignent l’endroit indiqué l’elfe et ses deux compagnons étaient déjà parti du village.

Quand l’elfe était dans cet état il valait mieux se taire et faire profil bas et c’est précisément ce que faisait Norfal ; Oropher était réellement imprévisible quand il était dans cet état : si on le contrariait d’une quelconque manière il était capable de frapper et de blesser. Gommer et Prash ne dirent pas un mot non plus , conscients qu’il valait mieux rester silencieux .

-Eh bien alors ! Qu’attendez vous plantés là? Dépêchons nous de rattraper cette garce et ses misérables “protecteurs”  avant qu’ils n’atteignent Imladris!
cria Oropher.

Il avait prononcé le mot “protecteur “ avec un certain dédain et une certaine suffisance  ; de toute évidence l’elfe ne doutait pas de ses capacités à les balayer d’un revers de la main avant de pouvoir capturer l’elfe aux cheveux d’argent. Le Hobbit ne serait assurément pas un problème pour eux mais pour avoir vu l’homme blond en action Norfal savait que c’était un adversaire sérieux quoique fasse à quatre adversaire expérimentés il devrait rapidement  être neutralisé.

Oropher enfourcha sa monture ; ses hommes l’imitèrent et ils partirent à leur tour au galop sur la route d’Imladris. Au bout de quelques minutes un sourire carnassier se forma sur le visage teinté de haine de l’elfe ; grâce à sa vue perçante il apercevait clairement des cavaliers plus loin . Ce n’était plus qu’une question de temps...
#Oropher
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Rechercher dans: Bree   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 7 Sep 2015 - 22:01

Eugénion se détendit sur sa chaise , il était vraiment soulagé d’entendre qu’Erennel les accompagneraient. Pas que le Semi-Homme ne faisait pas confiance à Lithildren mais quelque part la présence de l’homme blond qui lui avait sauvé la vie la veille le rassurait . Aussi antipathique qu’il pouvait l’être Erennel était intervenu au moment propice pour les venir en aide au mépris des risques et du danger. Oui , continuer avec lui n’était définitivement pas une mauvaise chose . Non , non , non et encore non cela ne pouvait qu’être positif . Il en était certain ou du moins se forcer il à en être certain : les différends flagrants entre le forgeron et l’elfe? Le marchand ambulant se voilaient volontairement les yeux et les mettaient rapidement de côté ; après tout , tout allait s’arranger face à l’ennemi commun .  Du moins il l’espérait.
Il se resservit allègrement des oeufs brouillés, son moral allait mieux ; beaucoup mieux et donc par conséquent son appétit aussi. Ah ! Il en faut parfois si peu pour remonter un moral au plus bas ; les trois mots d’Erennel avait soudain donné un regain de vitalité au Semi-Homme.  

Lithildren , Erennel et Eugénion ; à eux trois ils formaient une équipe invincible , ensemble ils pourront braver tous els dangers imaginables et nul ne pourra se mettre sur leur chemin.

Cependant le philosophe autoproclamé semblait bien être le seul à se montrer aussi enthousiaste face à ladite situation . Visiblement préoccuppée l’elfe aux cheveux d’argent s’était retiré sans un mot dans un chambre tandis que l’homme blond ne s’était toujours pas séparé de sa mine grave et de so air bougon qui inspirait tout sauf la jovialité. Même le visage de Nunne semblait s’être assombri , comme s’il prenait petit  à petit conscience du danger auxquel ces invités étaient exposés et de leur chances de survie ; assurément trop faibles pour s’en réjouir. Leurs agresseurs il ne les connaissaient que trop bien , et il n’en était ni fier ni heureux. Ils connaissaient leur violence , leur cruauté et leur ténacité .

Il y eut alors un long moment de silence pesant durant lequel Eugénion , comprenant progressivement que tous ne partageaient pas sa gaieté , perdit progressivement son sourire.
Les convives s’échangeaient quelques regards discrets mais il se passa plusieurs minutes sans que le moindre mot ne fut formulé. Chacun réfléchissait à la suite des événements et à la tournure que pourrait prendre toute cette aventure.

-Il ne faut pas attendre plus longtemps
, dit alors le Suderon , vous devez partir au plus vite . Erennel allez chercher vos effets au plus vite et rejoignez nous ici prêt à partir avec votre cheval ; Maitre Hobbit je vais vous accompagner au Poney Fringant pour récupérez vos affaires ; il vaut mieux que l’elfe reste ici pour l’instant moins elle sera exposé mieux ce sera. Allez ne traînons pas!

Saisissant sa ceinture , Nunne se précipita à l’extérieur tandis qu’Eugénion finit son assiette au plus vite avant de lui emboîter le pas en faisant de son mieux pour tenir le rythme. Erennel était lui aussi partit prestement et ils l’avaient perdus de vue , le Hobbit espérait simplement que l’homme blond n’avait pas changé d’avis et ne leur fausserait pas compagnie en disparaissant dans l’ombre. L’ébeniste se dirigeait vers l’auberge la plus fameuse du village au pas de course et le Semi-Homme éprouvait toutes les peines du monde à le de près. Ses jambes étaient trop courte pour faire d’aussi grand pas et puis tout cette histoire ce n’était pas bon pour la digestion après un repas si copieux. D’habitude il s’allongeait sur une colline en fumant sa pipe tout en écartant avec plaisir ses larges et velus doigt de pied mais là il fallait courir , trébucher , se relever et continuer à courir pour perdre le moins de temps possible. Eugénion avait peut-être l’esprit plus aventurier que l’écrasante majorité de ses congénères mais il ne fallait pas pousser le bouchon de cidre trop loin , il y avait des limites à ne pas dépasser pour le Hobbit qu’il était. C’est donc a bout de souffle et complètement exténué qu’il atteignit l’auberge avec plusieurs minutes de retard sur Nunne ; il s’arrêta à moment et s’appuya contre le linteau de la porte pour reprendre sa respiration. Puis après avoir rapidement salué l’aubergiste d’une petite voix il suivit le Suderon à l’étage ; il courut dans sa chambre et rassembla prestement ses affaires dans son sac de voyage . Il n’oublia rien : ses pipes , ses nombreux sachets d’herbes à pipe , ses encas en cas de petits ou moins petits creux , quelques vêtements de rechange , plusieurs livres et bien d’autres choses encore , la liste de ses effets étaient bien longues . Pendant ce temps Nunne s’était occupée des bagages de Lithildren qui , habituée à voyager sur les routes , voyageait très léger ; l’ébéniste eut donc tôt fait d’achever sa tâche et dut attendre que le Semi-Homme ne le rejoigne avec son énorme baluchon pendant presque dix minutes.  Quand enfin il aperçut la silhouette trapue du Hobbit son visage au teint mat se fendit d’un sourire.

-Maître Hobbit ! Allez ne traînons pas il faut rentrer et vite !
s’exclama-t-il en lui donnant une tape derrière le dos.

Sans plus attendre l’homme s’élança dehors et prit la direction de sa maison . Si le premier trajet avait été difficile à supporter pour le pauvre petit philosophe celui du retour s’apparentait plus à une véritable torture . Nunne ne s’était toujours pas décidé à ralentir la cadence et Eugénion était obligé de ne pas le perdre de vue car il ne se rappelait plus très bien comment l’on se rendait à la bonne adresse ; de plus son énorme sac de voyage n’arrangeait pas les choses.  A chaque foulée supplémentaire qu’il effectuait il avait l’impression que son dos était sur le point de se briser en deux. Heureusement pour lui rien de tout ceci n’arriva et il arriva à bon port en un seul morceau et plus ou moins indemne.


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Pendant ce temps là Amiel débarrassait la table avec des mains tremblantes qui trahissaient son état troublé. Elle fit la vaisselle avec un regard vide , perdue dans ses pensées . Toutes ces histoires que lui avaient racontés son mari ; elle avait fait l’erreur de les croire lointaines et révolues et voilà que les démons du passé ressurgissaient sans crier gare . Comme dans un cauchemar , oui elle était dans un cauchemar . Ils avaient aidés et hébergés des personnes recherchées par ces malfaiteurs; par conséquent ils étaient eux aussi exposés au danger. Et puis s’ils apprenaient le passé de Nunne, si l’un d’entre eux l’avait déjà aperçu par le passé et le revoyait maintenant en train d’aider l’elfe aux cheveux argentée. Oh ; elle n’osait même pas songer ce qui arriverait alors ! Si jamais son mari venait à être tuée elle ne tiendrai pas le coup et leur enfant non plus ; oh leur enfant , leur enfant rêvé . Aurait il la chance d’entrevoir la lumière du jour ou était il condamné  à la nuit. A chaque seconde qui passait elle craignait de voir une troupe de brutes épaisses armées jusqu’aux dents défoncer la porte en bois sans ménagement et tuer et vandaliser tout sur leur passage. Quand Nunne était là , elle se sentait inexplicablement plus en sécurité ; sa seule présence la rassurait mais à présent qu’il était parti elle n’espérait plus qu’une chose : le voir revenir en vie.  Ne pouvant pas continuer à affronter cette solitude déprimante , la belle blonde monta à l’étage et frappa à la porte de la chambre qu’ils avaient temporairement prêtés à l’elfe. Elle entra. Lithildren assise sur son lit semblait profondément plongée dans ses pensées presque en état de méditation ; Amiel dut signaler sa présence en s’éclaircissant la gorge. D’un mouvement gracieux , l’elfe amnésique tourna la tête en direction de son hôtesse.

-La maison vous plaît ?
demanda la jeune femme avec un sourire un peu gênée . A vrai dire elle ne savait pas vraiment comment aborder une conversation avec un tel être ; elle n’avait jamais rencontrée d’elfes auparavant . Quand nous l’avons acheté elle était en piteux état mais nous avons fait quelques travaux Nunne et moi et nous l’avons aménagé et décoré à notre goût .

La jeune femme leva la tête et contempla un moment les ornements et les gravures effectués par son époux.

-C’est plutôt simple et loin du luxe des plus nobles bâtisse mais c’est coquet et confortable. Et puis c’est notre chez nous . Il n’ y a rien de plus important que d’entretenir et de chérir sa demeure.

Elle s’assit alors à côté de l’elfe

-Vous savez , quand je vous ai vu je me suis demandé si c’était une bonne idée de vous accueillir. Après tout vous aviez des ennuis et j’étais effrayé à l’idée de devoir affronter un danger aussi grand que celui que vous encourait mais en y réfléchissant je ne regrette en rien mon acte car vous n’avez plus de “chez vous” et il est important de tout mettre en oeuvre pour que vous la retrouviez : votre maison.

Prise d’un élan de compassion soudain et ne réfléchissant pas vraiment à son geste elle posa ses mains sur les épaules de Lithildren.

-Vous devrez être courageuse pour aller au bout de votre périple mais du peu que je sais de vous sachez que je ne doute pas une seule seconde de vos talents.

C’est alors qu’ils purent entendre la porte s’ouvrir au rez-de-chaussée et la voix de Nunne qui annonçait son arrivée dans la maison . Amiel se leva et sortit de la chambre pour rejoindre son mari , Lithildren la suivant de près. Le Suderon donna à l’elfe ses effets puis il avisa d’un regard amusé l’énorme baluchon d’Eugénion.

-Je crains bien qu’il vous sera impossible de transporter tout ça Maître Hobbit .

Ce dernier émit alors un petit rire avant de répondre d’un ton qui se voulait rassurant.

-Ne vous inquiétez pas , je vais mettre tout ça dans ma charette que va tirer mon fidèle poney.

L’ébéniste haussa un sourcil

-Une charette? Un poney? Je crains bien que cela soit impossible mon cher ami ; il vous faudra voyager léger pour plus de rapidité ; avec un poney et une charette vos ennemis auront tôt fait de vous rattraper. Laissez les donc ici je les confierai au prochain Hobbit de passage qui les ramènera en Comté.

Eugénion se sentit désemparé , il n’avait jamais été question de se séparer de tout ça ; cela représentait bien trop à ses yeux . Il avait beau philosopher sur l’absurdité et la superficialité du monde , cette charrue et son contenu représentaient beaucoup pour lui. Mais il allait devoir se faire violence et accepter la proposition de Nunne même si cela ne l’enchantait guère ; quel autre choix avait il ? C’était ça ou se faire trancher la gorge alors bon …

Alors que le Semi-Homme choisissait soigneusement ce qu’il prendrait avec lui ou pas ; Nunne adressa un signe discret de la tête à l’intention de Lithildren pour qu’elle le suive. Il la conduisit dans une pièce exsangue en contrebas , une sorte de cave où était disposé de multiples objets et outils . Le Suderon se retourna alors et parla d’une voix basse qui restait pour autant parfaitement audible pour l’ouïe fine de l’elfe.

-Avant que vous partiez et parceque vous semblez être la convoitise des membres de l’Ordre , ou des ex-membres qu’en sais-je ; il faut que je vous confie quelque chose.

Nunne soupira , il savait pertinemment que ce qu’il s’apprêtait  à révéler était un sujet extrêmement délicat mais il avait l’obligation de le lui dire car elle devait savoir ce qui pourrait l’attendre pour mieux se défendre.

-Mais d’abord vous devez me promettre de garder cela secret , n’en parlez à personne  ; surtout pas à l’homme blond. J’ai confiance en vous , un peu moins en lui même s’il ne sera pas votre ennemi.

Il jeta des regards stressés dans tous les sens comme pour s’assurer que personne ne s’était caché pour l’entendre ; mais il n’y avait qu’eux deux dans la pièce . Norfal n’était plus dans le coin et les rats avaient été éradiqués par le Suderon et sa femme quand ils avaient emménagés.

-Si je connais tant de choses au sujet de cet Ordre ce n’est pas parceque je l’ai combattu par le passé mais c’est car j’en ai fait partie. Oui j’ai été l’un de leurs combattants ; ils m’ont recruté et endoctriné quand j’étais encore un gamin ; orphelin errant sous le soleil de plomb du Sud. Pendant longtemps je les ai suivis car ils m’avaient donné une nouvelle chance de vie , j’étais complètement dévoué à leur cause ; sans une aide précieuse je n’aurai probablement jamais ouvert les yeux et je n’en serai parti.


Les lèvres tremblantes , Nunne peinait à continuer ; l’évocation de ce sombre passé était toujours aussi douloureux ; la plaie était loin d’être cicatrisée.

-Vous ne devez surtout pas les sous-estimer ; il est possible qu’un elfe soit à la tête de vos poursuivants , il y en avait plusieurs dans l’Ordre . Pour l’instant ils vous veulent en vie mais si vous opposez trop de résistance , ils n’hésiterons pas à vous planter un poignard dans le dos dans l’obscurité pour vous faire taire. Vous devez rester sur vos gardes , et puis j’ai pu voir que vous étiez armé de deux superbes dagues mais celles ci risquent de vous être inutiles lors d’un duel à l’épée.


Nunne se baissa alors et fouilla en dessous de quelques sacs de sable ; il trouva alors ce qu’il cherchait. Une belle lame solide et ornementée , sa structure , sa couleur et l’aura qu’elle dégageait ne laissaient pas planer le doute quant à son origine : elle sortait des forges d’Imladris.

-Je l’ai volée à Fondcombe après que nous ayons envahi la ville. Cette lame a des siècle de noble histoire mais récemment elle a commis beaucoup de méfaits entre mes mains , beaucoup trop . J’espère que vous saurez lui redonner sa noblesse d’antan.



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Quelques minutes plus tard ils étaient tous réunis au seuil de la porte : Eugénion et Lithildren étaient prêt à partir. L’elfe était debout à côté de son cheval ; la mule du Hobbit et sa charette était restées aux écuries . Eugénion ne transportait plus que le nécessaire qui comprenait tout de même plusieurs collations et sachets d’herbes à pipe. Il monterait sur le même cheval de Lithildren. Nunne et Amiel se tenait main dans la main près dans la porte , et ils souhaitaient bonne chance à leurs invités. Le départ était imminent , il n’y avait plus qu’à espérer qu’Erennel ne vienne pas trop tard ou juste qu’il vienne tout court.
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Rechercher dans: Bree   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 1 Sep 2015 - 17:30

Eugénion ne put s’empêcher de frémir en entendant les dires de Nunne ; il avait beau être un poil plus vaillant que les autres représentants de sa race il n’en était pas pour autant un grand courageux ; et l’évocation de cet Ordre maléfique qui répand mort et destruction sur son passage avait de quoi effrayer le Hobbit philosophe qui prenait peu à peu conscience que sa vie ne tenait plus qu’à un fil .  Erennel de son côté restait impassible et silencieux , il devait sûrement se demander dans quel pétrin il s’était encore fourré , de son côté Lithildren semblait avoir déjà pris la mesure des choses.  Après un temps de réflexion certain elle parla de sa voix claire et harmonieuse dans laquelle transparaissait une pointe d’émotion ; elle avait compris que la cible principale n’était autre qu’elle même , en vie ;  et dans un élan de noblesse l’elfe aux cheveux d’argent affirma ne pas vouloir mettre en danger d’autres vies que la sienne : elle désirait continuer son périple seul , sans Erennel ou Eugénion. Le Semi-Homme se sentit étrange , pour une fois  il ne savait pas trop comment réagir ; Lithildren était son amie à présent et il désirait sincèrement vouloir rester avec elle et l’accompagner jusqu’au bout de son voyage , Eugénion détestait l’inachevé qu’il trouvait si absurde ; d’un autre côté si le danger était aussi important il ne voulait pas retrouver face à une nouvelle bande de tueurs . Le pseudo-philosophe essaya de dire quelques chose mais il ne put exprimer autre chose que sa confusion en bafouillant quelques mots sans connecteurs logiques .

La décision de Lithildren de se séparer de ses compagnons de route pour le reste du voyage était forte et courageuse ; en décidant de continuer seul elle augmentait les risques de se faire prendre et diminuait ses chances de se défendre . Mais la question résidait ailleurs , l’elfe avait elle encore un quelconque pouvoir de décision dans cette affaire? Rien n’était moins sûr et Nunne semblait l’avoir compris ; alors que Lithildren s’apprêtait à remonter les marches le Suderon prit la parole

- Votre intention est noble mais je crains fort que ce que vous dites soit au mieux inutile au pire dangereux.

Interpellée l’amnésique fit volte-face et fixa l’ébéniste qui continua  à parler sans ciller

-A peine serez vous sorti de la ville qu’ils vous cueilleront , seule vous n’irez pas bien loin . Et puis il n’est pas dans les habitudes de l’Ordre de laisser des ennemies et témoins derrière eux; ils vous traqueront un par un pour vous éliminer et si vous vous retrouvez seuls je ne donne pas cher de votre peau .  Fondcombe est sûr , la route qui y mène est loin de l’être ; à présent que vous avez trempé de cette histoire vous n’avez perdu le luxe du choix : si vous voulez survivre il va vous falloir tous continuer ensemble jusqu’à ce que la menace ne disparaisse.
Ensemble vous survivrez peut être , seul vous trépasserez.

Eugénion , en écoutant Nunne , se sentit d’un coup ragaillardi comme si les paroles de leur hôte lui avaient donné un coup de fouer . Parbleu ! Comment avait il pu songer une seule seconde à abandonner son ami amnésique? Comment avait-il pu seulement envisagé l’éventualité de la laisser continuer seule? Non ! Il lui avait dit qu’il irait jusqu’à Fondcombe à ses côtés et il comptait bien tenir sa parole ; le contraire serait trop absurde et puis imaginez une seconde ce qu’il se passerait en Comté si le mot passait qu’Eugénion Ionescgrin n’honorait pas ses promesses , déjà que la réputation du philosophe n’était pas au beau fixe. Frappant la table de bois de son poing ridiculement petit il s’exclama

-Ma foi ! Je ne laisserai assurément pas mon amie seule ! J’irai jusqu’au bout avec elle et je serai prêt à défendre nos vies corps et âme .


Des paroles bien vaillantes et un peu prétentieuse dans la bouche d’un marchand ambulant , amateur d’herbes à pipe de bonne nourriture et de philosophie à ses heures perdues qui était à peine capable de soulever un glaive . Cependant son courage et sa volonté étaient sincères et Lithildren pouvait compter sur un soutien indéfectible à défaut d’être indestructible . Un petit peu gêné par sa soudaine réaction , le Semi-Homme se reconcentra sur son assiette qui ne demandait qu’à être finie ; il avait l’impression qu’il n’avait pas mangé depuis une éternité.
Les dires d’Eugénion arrachèrent un sourire au Suderon qui échangea un regard amusé avec Amiel . Celle-ci s’assit alors avec eux autour de la table et s’adressa à Lithildren de sa voix douce .

-J’ai appris auprès de mon mari qu’il ne faut pas se fier aux apparence ; le Semi-Homme vous sera sans aucun doute d’un grand secours durant votre voyage .

Nunne but une gorgée de lait chaud et reprit la parole tout en mâchonnant un bout de pain agrémenté de confiture .  

-Quoiqu’il en soit il vous faudra partir au plus vite , dès aujourd’hui ; qui sait si les sbires de l’Ordre n’ont pas déjà cherché du renfort….

Les regards se tournèrent alors vers Erennel ; c’était à son tour de décider. Le forgeron blond mettrait il  sa haine des elfes de côté et continuer le voyage avec les deux aventuriers ou au contraire s’enfermerait-il dans sa rancoeur pour ne plus jamais en sortir et les laisser partir sans lui. Quoiqu’il en soit son choix était crucial pour son propre avenir et pour celui de Lithildren et Eugénion.




Norfal avait reçu une mission très claire de la part d’Oropher , localiser l’elfe et ses compagnons , retrouver leur trace . Une tâche bien loin d’être aisée ; Bree était un village d’une taille conséquente et l’espion savait qu’il avait peu de temps pour les retrouver avant qu’ils ne partent . Par chance la présence inhabituelle d’une elfe accompagnée d’un Hobbit facilitait les choses ; de tels phénomènes ne passaient pas inaperçus. Il n’avait pas attendu une seule seconde pour commencer son enquête , glanant des informations ça et là auprès des habitants . Norfal avait remarqué de son oeil expert que l’homme qui était intervenu auprès de la garde ne semblait pas venir de la région ; il donna son descriptif à plusieurs habitants avec l’espoir que ceux ci lui cèdent son nom et son adresse ce qui finit par arriver quand il interrogea une vieille femme qui faisait du tricot juste devant sa porte sur un tabouret de fortune . Dissimulé dans la foule il se rendit jusque dans la rue indiquée et se faufila derrière la maison qui devait être celle de d'ébéniste .  L’espion glissa silencieusement contre le mur jusqu’à arriver en dessous d’une fenêtre ; d’ici il pouvait clairement étendre des voix qui dialoguaient entre elles . Norfal s'agrippa au rebord de la fenêtre et d’un mouvement fluide qu’il pouvait se permettre de réaliser grâce à ses capacités physique et ses compétences en escalade , il se hissa au niveau de la vitre . A travers cette dernière il aperçut clairement les individus qu’il traquait , tous attablés autour d’un repas : l’elfe et le hobbit étaient assis côte à côté , l’ébéniste était auprès de sa femme et un peu plus en retrait se trouvait l’homme blond qui était intervenu durant le rapt raté.  De cette position il pouvait entendre ce qui se disait sans être repéré . La discussion était forte intéressante , ils débattaient pour savoir si l’elfe continuerait seul son périple ou si elle serait accompagné ; sous son capuchon l’espion esquissa un sourire , la chance était de son côté cette fois ci et il était décidé à ne pas la laisser s’échapper .  Toujours tapi dans l’ombre il attendait patiemment de recueillir les dernières informations nécessaires
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Rechercher dans: Bree   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 6 Aoû 2015 - 14:06

Il est courant de dire que la nuit porte conseil , en l'occurrence pour Eugénion elle avait surtout apportée le repos et l’apaisement après une soirée très agités , sans nul doute trop agité pour son petit coeur qui avait du battre des recordes de vitesse de battements à la seconde. Le Hobbit avait bien cru y rester dans cette sombre impasse et ce malgré la vaillance de Lithildren qui s’était battue avant d’être maîtrisée ; s’il était en vie c’était grâce à l’intervention providentielle d’un homme grand , robuste et blond qui avait affronté les agresseurs , et s’ils ne croupissaient pas dans une geôle en train de subir un interrogatoire c’était encore grâce à un seconde intervention miraculeuse et bienvenue d’un citoyen qui les avaient amené jusque chez lui pour qu’ils y passent la nuit. Le philosophe se redressa sur son lit , de toute évidence trop grand pour lui bien que ce ne soit pas particulièrement désagréable de dormir dans une large couchette.  De fins rideaux de dentelles accrochés à la fenêtres filtraient les rayons d’un soleil matinal qui avait déjà bien amorcé son ascension quotidienne ; la chambre dans laquelle il se trouvait était petite mais coquette . Les propriétaires n’avaient pas encombrés l’espace de bibelots et décorations grandiloquentes inutiles ; il y avait simplement une belle étagère de chêne sculptée sur laquelle était posée quelques livres , au fond de la pièce il y avait une grande armoire , elle aussi en bois . Près de la fenêtre se trouvait un beau bureau avec un peu d’encre et de papier , une chaise elle aussi faite de bois était posée devant et puis il y avait ce grand et beau lit de cyprès dans lequel Eugénion , encore en état de choc , s’était assoupi la veille au soir.

En cette matinée , le Semi-Homme avait retrouvé ses esprits et semblait s’être bien remis de ses éprouvantes péripéties nocturnes . Ses étranges pensées commençaient à se reformer et à voyager dans les tréfonds de sa conscience.   Il était passé si près de la mort et ce qui s’était produit relevait presque du miracle. Se pourrait il que les Valars ou qu’une quelconque force divine et supérieure soit intervenue pour sauver sa vie? Était-ce seulement une hypothèse potentiellement envisageable? Non , non ,non et non ! Voyons ! Il fallait qu’il se reprenne ; les dieux et autres anges n’existaient pas , un point c’est tout. Ce ne sont que des des croyances populaires entretenues par les puissants et qui sont bonnes  à jeter aux orties.  Mais alors qu’est ce qui avait poussé cet homme mystérieux à intervenir rageusement? Et pourquoi cet ébéniste était il venu leur sauver la mise ? Que cachait ces deux hommes ? Quelles étaient leurs intentions ? Quelles étaient leurs motivations? Les questions étaient légitimes et Eugénion comptait bien récolter des réponses au plus vite .

Ses larges pieds velus ne touchaient pas le sol alors qu’il était assis sur le matelas , il descendit donc d’un habile bond  et s’habilla en vitesse avec une attention particulière . Quelque soient les circonstances ; il restait un invité dans la demeure d’un citoyen et en tant qu'invité il se devait de conserver un minimum d’allure .  Il replaça son mouchoir qui reposait sur sa table de nuit dans sa poche et embarqua sa pipe avec ; au final l nuit n’avait pas été si malheureuse car dans l’agitation le bandit avait lâché sa bourse d’herbe à pipe et le marchand ambulant avait pu la récupérer aussitôt.  Il sortit de la chambre et entendit des voix à l’étage inférieur , quelques mètres devant lui il pouvait voir Lithildren qui descendaient gracieusement les marches et qui s’adressait à deux hommes installés en contrebas . Elle descend totalement les escaliers et Eugénion la suit alors le plus promptement possible et descend à son tour .  Sous ses pieds les marches grincent un peu , le Hobbit fronce les sourcils , quand l’elfe était passé les marches étaient restées silencieuse ; était elle à ce point plus gracieuse et délicate que lui ? Il n’était pourtant pas un sauvage du Nord ou un Orc.
La belle Amiel sourit aux deux invités qui venaient de descendre depuis l’étage avant de les informer qu’ils pouvaient s’installer à table . Erennel et Nunne , qui semblait plongés dans leur discussion levèrent les yeux en direction de l’elfe aux cheveux d’argent qui s’étaient adressés à eux .




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       #Nunne


Nunne avait été un peu surpris par la réponse d’Erennel , ce n’était pas vraiment ce à quoi il s’attendait et pour cause il avait “répondu” à sa question par une autre interrogation . Visiblement son invité n’était pas forcément enthousiaste à l’idée de se confier à l’ébéniste ; il semblait plutôt renfermé sur lui-même , l’on pouvait aisément deviner à ses vêtements et ses traits profondément marqué que c’était un homme éprouvé sûrement solitaire qui voyageait beaucoup sur les routes.  L’artisan ne voulait cependant pas prendre rigueur de la politesse toute relative d’Erennel et il lui répondit calmement

-Cette épée , vous me demandez ce qu’elle a de particulier. Vous vous demandez sûrement pourquoi j’ai été saisi de stupeur et d’effroi en la voyant . Je voulais justement vous en parler mais vos compagnons ont aussi le droit de savoir ; ils courent à présent le même danger que vous.  Installons nous à table.


Les deux hommes rejoignirent la table où les attendaient déjà Eugénion et Lithildren tandis qu’Amiel posait les mets sur la table. La générosité semblait être le maître mot de cette future famille , s’il vivait aisément il ne vivait pas dans le luxe et disposait de moyens limités . Il était ébéniste et elle était infirmière ; des métiers honorables qui leur permettaient de vivre dignement mais pas luxueusement . Et pourtant la table débordait de mets en tout genre , tout semblait être fait au mieux pour accueillir et satisfaire ces invités pour le moins particulier.  Il y avait des oeufs durs , des omelettes , du pain , du beurre , de la confiture, des fruits  et du lait à volonté ; les voyageurs ne pouvaient pas rêver mieux comme petit déjeuner. Celui qui leur était offert rivalisait avec celui du Poney Fringant . Alors qu’ils commençaient à se servir Nunne prit la parole

-Ces hommes qui vous ont attaqués,  ils sont … ils sont…

Il paraissait hésitant , ne trouvant pas vraiment les mots pour traduire ses pensés , il reprit alors en s’adressant à Eugénion.

-Maître Hobbit , racontez moi tout s'il vous plaît.


Le Hobbit qui avait depuis la veille largement retrouvé l’usage de la parole ne se fit pas prier par deux fois pour entamer son récit.

-Nous logeons au Poney Fringant et nous y étions attablé pour le souper moi et mon amie Lithildren quand l’aubergiste qui est un ami m’a annoncé qu’un homme avait trouvé une tabatière égarée dans la rue or il se trouvait que c’était la mienne . Nous nous sommes donc rendu à l’adresse indiquée pour pouvoir récupérer mon bien quand ces quatres brigands nous sont tombés dessus ; Lithildren parvenait à les maintenir à distance jusqu’à ce que le plus discret d’entre eux , le voleur de ma tabatière , ne réussise à la maîtriser . Je croyais alors que c’en était fini de moi et c’est à ce moment que ...que …

Eugénion s’arrêta un instant , il venait de se rendre compte qu’il ignorait tout bonnement le nom de l’homme qui lui avait sauvé la vie .

-Que notre sauveur blond est intervenu , et la suite vous la connaissez.

Nunne écoutait attentivement le récit du Hobbit et reprit alors la parole , un air grave sur le visage.

-C’est bien ce que je pensais ; ces hommes ne vous sûrement pas agressés par hasard . Ils vous ont tendu un piège , allez savoir pourquoi . Mais  vous ne devez pas considérer ce mal comme derrière vous . L’épée que portait l’un d’eux , cette épée je la connais….

Nunne s’arrêta pendant quelques secondes et dévisagea chacun de ses invités jusqu’à ce que son regard ne s’arrête plus longuement sur Erennel . Ses yeux noisettes étaient presque humide et ses lèvres semblaient trembler , de toute évidence la vue de cette arme avait ravivé en l’ébéniste des souvenirs douloureux .

-Cette épée , elle était marquée d’un sigle que j’aurais reconnu entre mille . Un symbole que j’ai déjà malheureusement trop vu et que je n’espérais plus jamais croiser : une couronne cerclé de fer .

Il y eut un bruit lourd , Amiel qui arrivait avec une cruche d’eau laissa s’échapper le récipient qui se fracassa sur le sol . Le regard de la belle blonde croisa celui de son mari , on pouvait  y lire la terreur et l’effroi. De toute évidence elle était dans la confidence avec son mari au sujet de ce symbole ; ils étaient persuadés d’être en danger .  L’ébéniste tenta de rassurer sa femme et il se leva pour lui laisser sa place afin qu’elle puisse s’asseoir et se reprendre. Désormais debout Nunne reprit

-Ce sigle c’est celui de l’Ordre de la Couronne de Fer ; un ordre maléfique et tentaculaire qui tentait de répandre sa loi sur toutes les Terres du Milieu . Il fut un temps où il était puissant et organisé , ils avaient réussi à s’infiltrer partout ; au Rohan , à Pelargir ou à l’Est et par un tour de force ils ont réussi à conquérir la ville de Fondcombe face au troupe du Seigneur Sombre Chêne lors d’une bataille sanglante . Puis ils ont pillé et massacré les villages alentours , si c’est à Fondcombe que vous vous rendez vous verrez bien la désolation qui règne dans les villages alentours et l’émotion qui doit être encore forte dans la cité après tout ces morts et ces destructions . La ville ayant dû faire face au pillage des sbires de l’Ordre , on dit même que l’un d’eux aurait incendié les écuries millénaires de Fondcombe. Toujours est il qu’il y a un moment déjà l’Ordre est tombé , ses principaux dirigeants ont été arrêtés , Fondcombe a été reconquise , le Rohan s’est libéré et les agissements de l’organisation ont été démasqués et mis à nu. Le Roi Aldarion a lancé il y a peu une grande purge des derniers combattants de l’Ordre en Arnor et aujourd’hui des sbires refont surface. Je n’irai pas jusqu’à dire que l’Ordre renaît de ses cendres mais vous devez savoir que de nombreux petits groupes se sont organisés après la chute de l’Ordre et s’en réclament toujours ; ils sont peu nombreux et ne représentent pas de réelles menace pour le royaume mais pour des voyageurs comme vous il pourrait en être tout autre.

Un silence pesant régnait , l’émotion était forte dans la voix de Nunne et Amiel , le visage caché dans ses fines , étaient au bord des larmes . Les trois invités , légèrement surpris par ce déluge d’information restèrent silencieux et pensifs . Ils réfléchissaient à l’enjeu de la situation ; Erennel devait sans doute se maudire de s’être jeté tête baissé dans ce guêpier alors qu’il était juste sorti pour manger un ragoût  ; Lithildren pensait sûrement aux dangers qu’elle devrait braver pour rallier Fondcombe et aussi aux blessures de sa ville natale et de sa région alentour , décidément le destin n’épargnait cette pauvre elfe . Eugénion quant à lui sentit la tensions remonter en flèche en lui , il lâcha sa fourchette et ne touchait plus à ses yeux brouillés . Alors oui il aimait voyager mais là franchement c’était trop , il ne fallait pas pousser le poney dans les orties non plus . Comment aurait-il pu se douter qu’il se ferait attaquer par les sbires d’une ancienne organisation secrète? C’était impossible , les champignons du Poney Fringant devaient être hallucinogène , il allait enfin se réveiller voyons! Il fallait qu’il sorte de ce maudit cauchemar ! Car oui ce devait être un rêve car après tout comment un simple ébéniste pouvait être détenteur d’autant d’informations? C’était plus ou moins la question que devait aussi se poser Lithildren et Erennel , il était étrange qu’un modeste et jeune  artisan de la trempe de Nunne en sache autant , c’était presque suspect. Face à cette interrogation silencieuse , le jeune homme réagit .

-Vous savez je n’ai pas toujours été ébéniste et je n’ai pas toujours résidé à Bree . Mon allure et mon physique vous ont peut être déjà renseigné ; je ne ressemble pas vraiment un homme originaire de la région.  Autrefois j’étais un guerrier , dans l’armée arnorienne : je suis originaire du sud du royaume et durant ma carrière militaire j’ai croisé à plusieurs reprises la route de cette Ordre que j’ai combattu avec vigueur. Aujourd’hui j’ai rangé mon épée et j’ai décidé de quitter l’armée pour mener une vie plus paisible.  Mais croyez moi si de survivants de cet Ordre en ont après vous , vous devrez vous montrer prudent .

Amiel leva alors les yeux et son regard croise à nouveau celui de son mari . Les deux mariès se mirent silencieusement d’accord , la situation et le passé  du jeune ébéniste était bien trop complexe pour être raconté à leurs invités dans son intégralité ; seule deux personnes la connaissait dans son intégralité ; sa femme Amiel à qui il avait jurée de tout dire et peut importe qui était la seconde personne puisqu’elle était morte. A vrai dire il y en avait peut-être trois car un inquiétant personnage qui avait trop longtemps plané sur la vie de Nunne la connaissait en détails , d’ailleurs aucun détails en ce monde ne semblait échapper  à cet être maléfique. Dehors un croassement de corbeau se fit entendre , un oiseau que l’on disait de mauvaise augure …

Il s’était donc mis d’accord avec sa femme , il valait mieux ne pas leur révéler toute la vérité ; ils risquaient de mal la comprendre . A vrai dire il aurait peut être revélé à l’elfe et le Hobbit qui lui inspiraient confiance et qui semblaient mesurés et réfléchis mais l’homme malgré sa vaillance et sa bonté de coeur semblait quelque peu impulsif , la réaction à sa véritable histoire pourrait le faire réagir et Nunne n’avait nullement l’envie d’en découdre avec un tel homme. L’ébéniste était un ancien guerrier certes et il en avait gardé quelques réflexes mais il n’en avait plus la condition physique .  Tout ce qu’ils devaient savoir c’était qu’il était de leur côté . L’oeil avisé d’un érudit aurait pu toutefois percevoir que Nunne mentaient partiellement puisque un connaisseur aurait reconnu en ses traits un Homme du Sud Lointain , un vrai Haradrim , un Suderon de sang qui se serait retrouvé par quelque sortilège du côté de Bree. Mais Erennel n’était qu’un forgeron et un voyageur et Eugénion était un peu trop troublé pour remarquer ce détail , un elfe avec leur expérience et savoir millénaires auraient pu le voir mais Lithildren était amnésique donc incapable de découvrir sa véritable origine.


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Oropher cavalait en tête , son arc en bandoulière et ses trois hommes le suivant comme son ombre . Parmi eux se trouvait Norfal qui suivait de près son supérieur comme son ombre. Légèrement en retrait se trouvaient Gommer et Prash . Cette fois ci l’elfe n’avait pas choisi des brutes sans intelligence ; les hommes qu’il avait choisi étaient certes moins imposants ou robustes mais ils maîtrisaient parfaitement leur art. Mortellement discrets et efficaces ces hommes étaient également plus loyaux et ne fileraient pas devant le moindre adversaire . Alors qu’ils arrivèrent en vue de Bree Oropher fit signe à ses hommes de s’arrêter et s’adressa à son espion

-Norfal , retourne à Bree , trouve les et surveille les. Prévions moi quand et par où ils sortiront de la cité avant leur départ . Nous nous trouverons à l’est de la ville.


-Oui Oropher.

Norfal fila donc seul vers Bree qui commençait à s’animer sous le soleil matinal quand trois autres silhouettes partaient un peu plus loin vers l’est avec à leur tête un elfe imprévisible et magnifique  animé par la rage .
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Rechercher dans: Bree   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 2 Aoû 2015 - 13:41

C’était la fin ; les fabuleuses aventures d’Eugénion prendraient donc fin dans une sombre ruelle de Bree . Égorgé sans sommations , était-ce ainsi que le sage Hobbit devait finir? Lithildren ne pouvait plus le défendre à présent , un homme avait surgi de l’ombre dans son dos et l’avait attaqué par surprise ; le Semi-Homme se retrouvait seul face à ces trois colosses et il ne faisait assurément pas le poids . Tetanisé et incapable de faire un geste face au guerrier qui lui faisait face , Eugénion ferma les yeux et attendit le choc de l’épée qui séparerait sa tête du reste de son corps ; mais il ne sentit rien . La mort était elle si peu douloureuse? Ce n’était pas si terrible d’être décapité en fin de compte , il n’avait rien senti. Prudemment il ouvrit les yeux et se toucha le visage comme pour s’assurer que sa tête était bien en place ; il était toujours vivant et sans la moindre égratignure. En effet un homme mystérieux venant d’il ne savait où était intervenu de façon miraculeuse pour sauver la vie d’Eugénion.  Le nouveau venu qui avait des airs d’ange salvateur aux yeux du philosophe voyageur neutralisa avec une aisance déconcertante le premier adversaire qui s’était retrouvé étendu sur le sol sans avoir compris ce qui lui était arrivé , un dernier coup de pied bien placé l’assomma violemment.  Les deux autres guerriers mirent un temps certain à réagir , de toute évidence ils n’étaient pas de grands et redoutables combattants , ils finirent tout de même par attaquer ensemble cet intrus qui n’était pas prévu dans le plan ; un intrus qui se défendait d’ailleurs fort bien. Les deux brutes attaquaient à deux certes , mais de façon individuelle , sans aucune coordination dans leurs attaques si bien qu’Erennel aurait pu avoir l’impression d’affronter un seul adversaire peu doué. D’une parade habile , il désarma l’un de ses vis-à-vis et pointa sa lame en dessous de sa gorge  et il les conseilla de filer au plus vite. Les deux agresseurs ne se firent pas prier et filèrent sans demander leur reste , disparaissant dans la nuit de Bree . Eugénion encore tout tremblant et profondément  choqué par la scène inattendue à laquelle il venait d’assister dut s’asseoir par terre ; ses jambes flageolantes ne pouvaient plus le soutenir. Il avait été attaqué par surprise par trois agresseurs peu commodes ; il avait vu son amie se faire malmener par un homme inquiétant et  il était passé à deux doigt de la mort avant l’arrivée salvatrice d’un inconnu bienvenu . C’en était sûrement trop pour son petit coeur de Hobbit qui battait la chamade . Il eut toutes les peines du monde  à balbutier un timide remerciement au nouveau venu qui semblait plus préoccupé par l’adresse du Poney Fringant.  Une adresse que le Semi-Homme était bien incapable de lui donner dans son état actuel . Et ce n’était pas Lithildren qui risquait de l’aider , l’elfe aux cheveux d’argent était au sol , étourdie par le chloroforme qui lui avait fait perdre connaissance ; de son côté l’espion avait filé en toute discrétion . Un silence pesant s’installa pendant quelques secondes , puis en voyant qu’il n’obtiendrai pas plus de renseignements Erennel s’apprêta à repartir en quête d’un bon plat chaud . Mais il n’avait pas encore bougé que de nombreux bruits de pas se firent entendre et une voix forte résonna dans la ruelle

-Holà ! Qu’est ce qui s’est passé ici ? Répondez ou je vous fait arrêter !

Ce n’étaient pas des menaces en l’air qui venaient d’être prononcés car l’homme qui venait de parler était un sergent de la Garde Marchande qui commandait une patrouille d’une demi dizaine de soldats . Ceux ci étaient entraînés et prêt à intervenir si la situation l’imposait. La patrouille avait été alertée par des bruits de lutte alors qu’elle faisait sa ronde nocturne habituel , ils avaient accourus ici au plus vite mais l’affrontement était déjà terminé . A présent le sous-officier arnorien était décidé à tirer la situation au clair . D’un signe de la main il ordonna à l’un de ses hommes qui tenait une torche de s’approcher pour éclairer un peu plus le lieu . Le sergent observa silencieusement ce qu’il avait sous les yeux et fronça les sourcils ; tout ceci était bien étrange. Deux individus étaient étendus sur le sol , évanouis : un colosse sale et hirsute et une frêle jeune femme à la beauté trop inhabituelle pour être humaine ; un Hobbit terrifié et tremblant de peur s’était assis sur le sol et un homme blond se tenait debout .  Le sous-officier se gratta la tête ; c’était bien la première fois qu’il était confronté à une telle situation ; d’ordinaire son travail de patrouille se limitait à calmer ou arrêter quelques ivrognes devenus violents mais là la scène était plutôt atypique et il n’avait strictement aucune idée de la procédure à suivre et s’il fallait croire ce que l’homme lui dirait .

Ils étaient dans de beaux draps…

Alors qu’il attendait les explications d’Erennel , le soldat réfléchissait à ce qu’il ferait dans l’immédiat ; la solution la plus logique serait d’embarquer tout le monde et attendre les directives du capitaine et les résultats d’une potentielle enquête. C’est alors qu’une nouvelle voix , plus apaisée et calme , se fit entendre

-Enur ! Cet homme n’est pas responsable !

Le sergent , surpris d’entendre son prénom et une voix familière , fit volte-face. Une silhouette avançait dans leur direction dans l’obscurité , le visage du sous-officier se fendit alors d’un honnête sourire

-Nunne ! Diable ! Que fais -tu ici?

L’homme s’approcha un peu plus ; c’était un homme encore jeune , ayant entre vingt et trente ans , il avait le teint mat et des cheveux auburn coupés mi-long . Ses yeux couleur noisette semblait appeler le calme et l’apaisement . Si elle avait été consciente Lithildren aurait pu reconnaître cet homme , c’était l’ébéniste qu’elle avait brièvement rencontrée un peu plus tôt dans la journée. Le dénommé Nunne répondit au sergent Enur

- Je rentrais d’une livraison tardive quand je suis passé pas loin d’ici , alerté par des bruits de combat je me suis empressé de venir observer ce qui se passait sous mes yeux .

-Ah et qu’as tu vu ?

-Trois hommes ont agressé le Hobbit et l’elfe , ils étaient venus pour tuer et le sang aurait coulé si cet homme n’était pas intervenu pour leur sauver la mise .

-Tu es sûr de ce que tu avances ?
Fit Enur presque convaincu par la parole d’un ami de confiance mais dont le professionnalisme militaire le forçait à garder une ultime point de suspicion  .

- J’en  suis au moins aussi certain que la table de ta cuisine est faite en chêne.

Le sergent Enur se mit alors  à rire et tapa amicalement sur l’épaule de son ami ébéniste .

- Je suis heureux que tu sois là , j’étais vraiment trop fatigué pour m’occuper d’enquêter sur une telle histoire moi !

-Embarque le grand barbu là et c’est tout ; les autres sont innocents .

-Bon ! Allez - y!


Les gardes marchands s’empressèrent alors d’aller soulever , non sans peine le colosse , et de le transporter jusqu’au poste de commandement . Le jeune ébéniste , qui apparaissait dorénavant comme un second ange salvateur pour un Eugénion de plus en plus désorienté , s’approcha et il indiqua d’un signe  à Erennel de ne pas s’éloigner . Les soldats embarquèrent l’agresseur et disparurent le plus promptement possible sous les ordre du sergent Enur , bien heureux de ne pas avoir à s’occuper d’une telle affaire qui l’aurait ennuyé en pleine nuit alors qu’il ne songeait plus qu’à la relève.  L’ébéniste promena son regard sur la scène , ce dernier s’attarda sur l’arme de l’agresseur qui se trouvait au sol  ; il s’en approcha lentement et la prit dans ses mains . Il l’observa de façon minutieuse  et ses yeux s’écarquillèrent de surprise et de crainte quand il vit le sceau qui marqué sur la garde de la lame ; un blason qu’il aurait reconnu entre mille : une couronne cerclée de fer .

-C’est impossible...
murmura-t-il en laissant retomber l’épée .

Le jeune homme , indiscutablement troublé était dans un état proche de celui d’une personne qui aurait vu apparaître des fantômes. Et c’était plus ou moins ce qu’il venait de voir.  Il observa ensuite l’elfe étendue sans connaissance au sol et mit peu de temps à reconnaître Lithildren qu’il avait bousculé involontairement un peu plus tôt ; il avait aussi aperçu le Semi-Homme à l’auberge mais pour l’instant seul Erennel semblait être en mesure de lui répondre .

-Vous ne devez pas rester ici ni retourner au Poney Fringant , pas pour l’instant c’est trop risqué . Les hommes qui en ont après vous sont des personnes dangereuses et s’ils en ont après vous d’autres guerriers plu doués rappliqueront .

Il sembla hésiter quelques secondes avant de reprendre d’une voix décidée .

-Venez chez moi , vous y serez en sécurité .

Il y eut à nouveau un moment de silence pesant ; Eugénion se remettait peu à peu de ses émotions et Erennel semblait sceptique et puis il commençait à avoir vraiment faim . De plus il fit comprendre à l’ébéniste que ce n’était pas à lui qu’il fallait demander de porter l’elfe . Soulever une Oreille Pointue? Et puis quoi encore ? La sauver était largement suffisant  .
Le jeune artisan comprit le message et alla soulever délicatement l’elfe amnésique sans être réellement intimidée, si le contact avec les elfes avait toujours quelque chose de particulier l’homme lui semblait le connaître , l’avoir déjà vécu à l’inverse de  l’écrasante majorité des habitants du village. Lithildren dans les bras il prit donc la direction de sa maison , Eugénion était déjà sur ses talons ; le petit Hobbit ne désirait pas être séparée de l’elfe et dans un sens l’ébéniste le rassurait un peu plus que le guerrier blond , certes ce dernier l’avait sauvé d’une mort certaine mais il était tout de même un peu inquiétant .
Derrière Erennel hésita un moment , il mit un certain temps à se décider. D’abord il voulut se remettre en quête du Poney Fringant puis finalement il se rendit compte que dans l’obscurité ambiante il n’avait strictement aucune idée du chemin à emprunter et finalement peu de monde pouvait à cette heure-ci  le renseigner . S’il voulait avoir un endroit où il pourrait peut-être manger convenablement c’était peut-être chez ce curieux ébéniste , tant qu’il évitait la mixture immonde qui n’avait de “repas” que le nom que préparait la femme du forgeron c’était déjà ça .  Il leur emboîta donc le pas. Sur le chemin , le jeune artisan répondit à la question silencieuse qu’Eugénion et Erennel se posaient sûrement

-Je n’ai pas été tout à fait honnête avec le sergent Enur , je n’ai pas pu voir toute la scène ; si j’étais arrivé à temps je serai intervenu . Tout ce que j’ai pu voir c’est deux hommes à la large carrure fuir le plus rapidement possible dans les rues du village puis je suis tombé sur vous et la patrouille . Quelques secondes d’observation m’ont permis de me faire une idée de la scène . Quant à vous , il se tourna vers Erennel , je vous avais croisé quelques minutes plus tôt dans les rues en quête du Poney Fringant ; il me semblait évident que vous ne fassiez pas partie du complot . Et puis votre arme et différente de la leur .


Ils marchèrent ainsi pendant quelques minutes puis s’arrêtèrent devant une porte ouvragée , le plus silencieusement possible le jeune homme glissa la clef dans la serrure et poussa la porte. Il leur chuchota

-Ma femme , Amiel , doit dormir à l’heure qu’il est . S’il vous plaît évitez d’être trop bruyant . Je vais monter l’elfe dans une chambre . Attendez moi ici .

Il porta l’elfe à l’étage sans encombre , la frêle Lithildren était remarquablement légère  . Il la plaça avec attention dans la chambre d’invité et la défit de sa cape de voyage sans toutefois oser la déshabiller plus ; il était un homme respectueux et jamais il ne s’imaginait pouvoir ainsi profiter d’une telle situation et puis il était marié et bientôt père et il devait accepter toutes les responsabilités qui allaient avec.

Il redescendit dans l’âtre et voyant l’état d’Eugénion il conclut que bien qu’intact physiquement le Hobbit avait lui aussi besoin de repos . Le philosophe , encore en état de choc , était pour une fois étonnamment silencieux , incapable de prononcer une phrase un tant soit peu cohérente. Une bonne nuit de repos devrait l’aider à se remettre les idées en places , quoique les idées d’Eugénion n’ont jamais vraiment été en place. L’ébéniste conduisit donc le marchand ambulant dans une autre minuscule chambre déjà aménagée pour le futur nourrisson  puis il revint vers Erennel silencieux bien que les gargouillis de son ventre en disaient long.

-Vous avez faim?

Le forgeron blond répondit à l’affirmative d’un hochement de tête .  L’ébéniste s’empressa alors de sortir une miche de pain qu’il tendit à son invité et il alla remplir une chope de bière . Puis il sortit deux petites sardines encore fraîches qu’il mit à griller sur le feu avant de les placer dans une assiette et de les tendre avec Erennel qui calmait déjà son appétit avec le pain.

-Je suis Nunne , Nunne Adelne .  Et vous êtes?

Il marqua une pause .

-Je suis curieux de savoir ce qui vous a poussé à intervenir en faveur de ce curieux duo de voyageurs  et si vous avez déjà rencontré les agresseurs par le passé. Mais pou l’instant mangez et reposez vous sur le divan vous en avez bien besoin . Nous aurons tout le temps de discuter de cela demain.


Le dénommé Nunne se leva alors et monta à l’étage pour se coucher au côté de sa femme et lui annoncer le plus calmement du monde qu’il avait invité à dormir une elfe , un Hobbit et un homme inconnu chez eux.

#Nunne

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Le lendemain matin , la belle Amiel ; une jeune femme aux longs et ondulés cheveux blonds , s’affairait à préparer une belle table pour le petit déjeuner de leurs invités . Erennel s’était réveillé avant tout le monde et il attendait pensif sur le divan  ;Lithildren et Eugénion n’avait pas encore quitté leur chambre . Nunne s’approcha alors du forgeron et s’asseoir à côté de lui .

-Avez vous bien dormi?
Lui demanda-t-il .

Sans vraiment attendre de réponse l’artisan enchaîna

-Alors  êtes-vous prêt à me parler de vous et de la raison de votre présence et de votre intervention ? Vous avez été courageux en intervenant ainsi mais il se pourrait qu’en faisant cela vous veniez de plonger dans quelque chose de plus grand qui risque de vous suivre un moment .

Les deux hommes se regardèrent dans les yeux , décidés à percer les mystères de l’autre.

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Dans la nuit un cavalier solitaire galopait à toute allure sur un petit sentier peu emprunté par de rares voyageurs . Norfal fulminait intérieurement : ils avaient échoués . Ces trois abrutis avaient échoués à neutraliser l’elfe et à tuer le Semi-Homme et ces couards , ces lâches avaient fui devant un inconnu qui les avaient ridiculisés au combat , l’un d’eux avait même réussi à se faire prendre .  Un inconnu qui avait réussi à contrer leur plan , il était si près du but , il tenait l’elfe et avait réussi à lui faire perdre connaissance . Une histoire de quelques secondes ; que dirait Oropher ?  Il arrêta sa monture devant ce qui semblait être une ancienne casemate militaire désaffectée .  Alors qu’il s’approchait de la porte un garde lui barra la route

-Mot de passe ?
fit-il d’une voix qui ne souffrait d’aucune forme de politesse ou de courtoise .

-Plat froid
. Répondit l’espion en entrant dans la petite bâtisse .

Celle-ci était composée d’une grande pièce centrale et d’autres petites salles annexes dans des état plus ou moins importants de délabrement . La salle principale avait été relativement épargnée par les années et était à peu près intacte , elle était éclairée de quelques chadelles posées sur de vieux lustres accrochées au plafond ; au fond quelques personnes discutaient entre elles autour d’une silhouette assise au centre . Alors que tous n’avaient ni vu ni entendu l’arrivée de Norfal , silencieux comme son ombre , l’homme assis au centre l’avait lui bien perçu . D’une voix autoritaire il ordonna

- Sortez d’ici ! Sortez tous !

Les hommes s’échangèrent bien quelques regards incrédules devant cet ordre soudain et violent mais il ne protestèrent pas , de toute évidence l’autorité de la personne assise ne souffrait d’aucune contestation . Et si ce dernier avait pu voir arriver Norfal alors qu’aucun homme ne l’avait aperçu c’était justement car ce n’était pas un humain. Alors que les hommes sortirent de la pièce les uns après les autres , l’espion s’approcha du chef ; un elfe assis sur son trône de fortune , à savoir une chaise en frêne . Il était grand , ses longs et lisses cheveux bruns tombaient sur son torse , ses yeux verts brillaient dans la pénombre , il était vêtu d’une armure très légère mais protectrice et un bel arc elfique était posé à ses pieds avec un carquois bien fourni .  L’elfe aurait pu être beau et inspirait la confiance si une grande et profonde cicatrice qui courait depuis la temps jusqu’à sa gorge ne défigurait la partie gauche de son visage , il aurait été agréable à regarder si sa fine et belle bouche ne se déformait pas dans un rictus vengeur et hostile , il aurait inspiré la confiance à quiconque si ses beaux yeux ne brillaient pas d’une lueur meurtrière : c’était Oropher Elanessë .

-Quelles nouvelles m’apporte tu Norfal ?
Fit l’elfe de sa voix suave

- J’avais réussi à localiser l’elfe et le Semi-Homme et à les isoler mais les trois guerriers ont échoué . Ils n’ont pas été capable de les neutraliser notamment à cause de l’intervention d’un homme armé et robuste .

-L’intervention d’un homme? Un homme a fait reculé nos trois colosses?

Les traits d’Oropher se durcirent alors , et toute trace d’apaisement avait disparu de ses traits .  Il fulminait intérieurement , la colère le rongeait ; il arrivait la plupart du temps à la canaliser mais parfois  elle ressurgissait sans crier gare car les blessures du passé étaient trop profondes.   Mais toujours cette colère restait différente de celle des humains , elle semblait plus pure ; le coeur des elfes était bien différent

-Ah ! Les incapables ! Les couards! Les lâches! Les traîtres ! Je savais qu’on ne pouvait pas leur faire confiance. Sommes-nous toujours obligé de tout faire nous même?

Il se leva alors et se saisit de son arc et de ses flèches

-Norfal , tu es un des meilleurs éléments de notre petit groupe ; viens avec moi et demande à Gommer et Prash de se préparer , ils viennent aussi . Nous allons nous occuper de ces trois là …

Oropher enfourcha son cheval , le regard fixé vers l’horizon ; décidé à régler cette histoire une bonne fois pour toute .

#Oropher
Sujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...
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Rechercher dans: Bree   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 30 Juil 2015 - 14:40


Eugénion ouvrit lentement un oeil quand un vent frais traversa sa chambre par la fenêtre laissée grande ouverte . Le Hobbit se redressa péniblement en position assise , ses membres tout engourdi , l’esprit encore embrumé et un curieux goût dans la bouche . Autant de conséquences désagréables d’une sieste qui avait duré trop longtemps . Il s’était laissé avoir de manière classique , cela lui arrivait tout le temps . Fatigué , il s’était allongé sur son lit pour reposer ses jambes , “juste pour cinq minutes…” s’était il promis et puis finalement il avait fermé les yeux et s’était laissé glisser dans le sommeil . Dehors la nuit était déjà tombée et la lune illuminait le village de sa pâle lueur , il avait dormi plusieurs heures . Le bruit qui se faisait entendre en dessous de lui  signalait qu’au rez de chaussé on commençait à servir le souper .  Il s’étira lentement et resta un moment assis sur son lit , le regard perdu dans le vide encore à moitié endormi , sa pensée divaguant à souhait bien qu’elle divaguait aussi quand il était en pleine possession de son esprit.  Au bout d’une bonne dizaine de minutes il décida de se secouer ; il se leva et alla laver son visage à l’eau froide pour mieux se réveiller . Le marchand voyageur réajusta ses vêtements quelque peu froissé après sa sieste imprévue  . Ah ! Mais que dirait Lithildren ? Il avait délaissé l’elfe pendant au moins deux heures , il espérait qu’elle ne continuait pas à l’attendre patiemment en bas ; car après tout les elfes avec leur patience éternelle était capable de tout. Une centaine d’années n’étaient-elles pas qu’un battement de cils pour ces êtres , alors deux heures pensez vous...Peut-être ne s’était elle même pas rendu compte qu’autant de temps “humain” était passé. Toutefois il doutait fortement que sa nouvelle amie l’ait attendue sans rien faire , il la savait différente des autres , spéciale et unique. Il n’avait jamais vraiment fréquenté les elfes mais il avait l’impression que Lithildren agissait de manière différent , sûrement cela était dû à sa perte de mémoire. Il voyait en elle une certaine vivacité et ouverture d’esprit ; les voyageurs elfes étaient rares , ils ne quittaient pas beaucoup leur cité mais elle vagabondait depuis longtemps maintenant entre le Rohan et la Comté  ; une elfe certes mais bien singulière.

Eugénion sortit de sa chambre et traversa le corridor , il emprunta les escaliers de bois et alors qu’ils descendaient il s’arrêta après quelques marches . De là où il se trouvait il pouvait avoir une vision d’ensemble de la salle à manger . Avec ses petits yeux malicieux il observa l’endroit un moment , cherchant où se trouvait Lithildren . La salle était comble , plus que la veille c’est dire . Les clients buvaient sans aucune modération aucune au plus grand plaisir de l’aubergiste qui se remplissait un peu plus les poches à chaque chope vendue ;un peu moins pour le plaisir des serveuses qui devaient subir les sifflets ,les avances maladroites  et les sobriquets des hommes éméchés.  Celles-ci se contentaient de faire leur travail ; elles marchaient rapidement entre les tables , débarrassaient rapidement les verres et les écuelles vides , le tout la tête baisse sans répondre aux ivrognes ; cela aurait été bien imprudent de provoquer des hommes plus fort quel ayant abusé sur la bouteille.
Le Hobbit , perché sur son poste d’observation , put constater que le nouveau comptoir si chèrement payé et livré dans la journée avait déjà souffert ; on avait vomi dessus. En colère , l’aubergiste commença à menacer un client bien trop ivre pour comprendre quoi que ce soit ; fulminant le propriétaire demanda à sa femme de nettoyer au plus vite. L’atmosphère qui régnait restait cependant festive et il n’y eut aucun véritable débordement , certains clients cependant contrastaient avec les autres . Ainsi le prétendu philosophe nota la présence de deux nains à la barbe sombre , l’air bougon qui vidaient leur assiette à une vitesse ahurissante sans faire attention au vacarme environnant . Visiblement ils préféraient s’amuser avec leur semblables qu’avec des humains , question de culture et de fierté naine aussi. Au fond , tapi de l’ombre et tirant sur un long calumet se tenait un homme grand et svelte qui observait silencieusement la joyeuse assemblée de ses yeux perçants . Un arc était posé à coté de lui et Eugénion ne doutait pas qu’une lame était ceinte  à sa ceinture. De par sa tenue ,l’érudit Semi-Homme identifia immédiatement l’étrange personnage comme un ranger qui veillait à ce qu’il n’y ait pas de débordements , prêt à agir si cela devait toutefois arriver . Le Hobbit eut beau chercher il ne trouvait pas son amie elfe , visiblement elle ne se trouvait pas ici ; elle devait être sortie . Il finit de descendre les escaliers et s’attable à une table en espérant qu’elle ne tarde pas trop , sinon il n’y aurait bientôt plus rien à se mettre sous la dent.  Son souhait ne tarda pas à être réalisé , quelques secondes à peine après qu’Eugénion ne s’assoit la porte s’ouvrit et la mince mais néanmoins resplendissante silhouette elfique se faufila jusqu’à la table d’Eugénion , impassible aux regards soutenus de certains convives .  

On leur servit un repas plus léger qu’à l'accoutumée  , on leur avait expliqué que pour la soirée ils devraient revoir leur portion à la baisse sinon il n’y aurait plus rien à manger d’ici peu de temps . C’était le soir que le Poney Fringant accueillait le plus de monde , le matin et le midi la salle était moins remplis , mais cette nuit là il y avait encore plus de clients que les autres nuits . Quelle en était la raison? Eugénion n’en avait tout bonnement aucune idée .
Ils commencèrent à manger  une fois n’est pas coutume en silence ; le vacarme environnant les empêchaient de partir dans de nouvelle discussions philosophiques , il y avait trop de bruit pour réfléchir convenablement  et réfléchir dans des conditions inappropriées pouvait amener à l’erreur de raisonnement ; en somme une catastrophe de l’ordre universel. Ils restaient donc taiseux , échangeant simplement de temps à autre un regard exaspéré quand un homme proférait un juron particulièrement grossier à l’égard d’un de ses “ami” ou d’une serveuse.  Alors que le repas touchait à sa fin pour les deux étranges compagnons de route , l’aubergiste se présenta à leur table  ; les joues encore rouge de colère.

-Tu te rends compte Eugénion? Un comptoir tout neuf et voilà qu’en une soirée on me l’endommage . Il était hors de prix ce meuble , tu te rends comptes ? Non mais tu te rends compte? Aucun respect les jeunes de nos jours…


Eugénion à moitié amusé par la situation et désolé pour son ami répondit

-Oh oui quel manque de politesse ; il faudrait leur apprendre à agir avec tact.

L’aubergiste sembla quelque peu décontenancé

-C’est qui ça “Tact”?

Le Hobbit pouffa de rire devant le manque de vocabulaire de son ami , évidemment c’était un aubergiste et pas un homme de lettre . Un sourire sur les lèvres Eugénion lui fit un signe de la main .

-Personne , oublie. Le commerce tourne en tout cas ,  et les portions sont revues à la baisse.

-Comment ça ? Ma femme vous a aussi réduit vos portions? Ah ! Elle va m’entendre , je lui avait bien dit d’en mettre beaucoup pour mon ami Hobbit .


-Inutile de te fâcher avec elle , cela nous a suffit à moi et à euh.. ma collègue.

-Ouais….Au fait y’a un type qui m’a dit de faire passer le mot à mes clients qu’il a retrouvé une tabatière de la Comté remplie de feuilles de Longoulet égarée par son propriétaire . J’ai pensé que ça pouvait être à toi.


-Ah oui ? Voyons j’ai bien du Longoulet sur moi mais je ne l’aurai jamais perdu.

Le Hobbit fouilla ses poches mais effectivement la petite bourse qui s’y trouvait toujours d’ordinaire avait disparue . Voyons ! Il l’avait toujours sur lui , c’était impossible. Il avait dû posée dans la chambre mais c’était quand même étrange ; il était persuadé que la tabatière était sur lui .

-Veuillez m’excuser.

Il monta quatre à quatre les escaliers , terriblement inquiet , sans son herbe à pipe il pouvait se sentir mal et ne pourrait pas continuer le voyage sans en avoir racheté ; c’était comme une partie indispensables de lui ; un organe vital.  Quand on lui posait la question il se vantait que la pipe était un simple petit plaisir loin de toute addiction et qu’il pouvait très bien s’en passer mais maintenant qu’il était devant le fait accompli il devait bien avouer qu’il ne pouvait pas du tout s’en passer. Eugénion entra en trombe dans le chambre et en fouilla tous les recoins , sans succès ; sa tabatière était vraiment introuvable.  Bon il restait un espoir de la retrouver , un homme avait trouvé une bourse égarée ; ce ne pouvait être un hasard ce devait être la sienne . Le Hobbit était loin de savoir à quel point il avait raison   , effectivement c’était loin d’être un hasard.

Il descendit le plus promptement possible et mit sa veste, prêt à aller rencontrer cet homme.

-Il est où cet homme?
demanda Eugénion.
-Il a dit que l’on pourrait récupérer l’herbe à pipe au coin de l’Impasse des Conteurs .

-Pourquoi un coin perdu comme ça?
-Je ne sais pas moi ,  il doit habiter là-bas.

-Quelle idée d’habiter là-bas aussi…
-Que veux tu? Pas tout le monde ne peut se permettre de dormir toutes les nuits au Poney Fringant.


L’aubergiste bomba le torse , fier de la réputation de son établissement

-Chacun sa gamme.


Eugénion n’écoutait plus son ami , il était déjà parti en direction de la porte ;Lithildren ,  silencieuse mais attentive sur ses talons.  Ils sortirent dans la nuit  .


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-Alors c’est ça ton plan? Les attirer avec de l’herbe? T’en as trop fumé ou quoi?

Norfal , le visage toujours caché sous sa capuche , jouait avec la tabatière ; il la lançait dans les airs avant de la rattraper d’un geste expert avec un sourire satisfait sur ses lèvres. D’une vois calme il répondit au colosse armé qui lui faisait office d’acolyte et qui empestait la transpiration de plus en plus à mesure que les heures passaient . D’une voix calme et posée l’espion répondit

- Ils viendront , soyez en certain , inutile de vous en faire pour ça . Faites simplement ce que vous devez faire , rien de plus.

- Ouais le blanc-bec mais prend pas ce petit air hautain.

Norfal soupira , décidément rien ne pourra changer ces abrutis ; pas même le plan génial qu’il avait élaboré . Durant ses missions il se devait de réfléchir beaucoup car c’était sur ses épaules que reposait la lourde tâche de réfléchir pour quatre ; les trois autres étant incapables de le faire.  Aujourd’hui il n’avait pas chômé , s’il était resté loin de l’elfe qui aurait pu prématurément le reconnaître il avait suivi de près le Semi-Homme quand ils s’étaient séparés pour leur achat sans que ce dernier ne le remarque. Norfal était un  espion accompli , un artiste de la discrétion et des coups bas et si certain voyaient sa tâche comme déshonorante et lâche lui trouvait qu’il n’y avait rien de plus beau et de plus excitant que ce qu’il faisait.  Il avait réussi à subtiliser la tabatière d’Eugénion en plongeant sa main dans la poche d’un Hobbit trop perdu dans ses pensées pour y faire attention ; il avait observé ce dernier durant son voyage et son addiction était évidente . Norfal avait ensuite alerté l’aubergiste que l’un de ses clients avait peut-être perdu l’un de ses précieux biens et qu’il devait venir le récupérer à une adresse précise où l’attendait un comité d’accueil bien particulier. Il était persuadé que le Hobbit viendrait et que l’elfe suivrait , il en avait l’intuition , ses plans fonctionnaient toujours . La seule crainte qu’il avait était au sujet de l’intervention des trois guerriers qui l’accompagnaient , même avec l’effet de surprise ces incapables étaient capables de tout faire rater . Si le Hobbit ne représentait pas une menace réélle , il serait rapidement liquidé  ; capturer l’elfe serait une tâche plus délicate , il ne fallait pas la blesser grièvement car Oropher la voulait en un état correct et de plus Norfal avait remarqué qu’elle était armée et donc potentiellement dangereuse. Et puis il fallait agir le plus discrètement possible pour ne pas rameuter la garde ou les rangers. L’espion détestait ne pas être seul maître de la réussite ou non d’une mission et il répugnait à l’idée de devoir s’appuyer sur des sous-fifres mais lui n’était pas un guerrier et il avait donc besoin d’eux pour la basse besogne.

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Eugénion et Lithidren avançaient lentement dans les sombres ruelles très faiblement éclairés par de trop rares lanternes . Il n’ y avait pas un chat dans les rues , enfin si il y avait bien un chat. Un chat noir qu’ils avaient croisés , un félin que les plus superstitieux auraient interprété comme un mauvais présage mais le Hobbit ne s’en souciait pas ; il voulait récupérer son bien c’est tout. Ils arrivèrent alors à l’adresse indiquée , très très faiblement éclairé . Une silhouette sombre se tenait au fond de l’impasse : une silhouette encapuchonnée. Eugénion prit la parole

-On m’a dit que vous avez récupéré une tabatière , c’est gentil . Je suis venu la récupérer merci.

-Hmmmm… je ne sais pas ...Que  me proposez vous?

La voix  , inconnue d’Eugénion , était reconnaissable entre milles pour la fine ouïe de Lithildren ; oui c’était bien le cavalier qu’elle avait croisé sur la route lors du festin des gitans.
Prise de surprise elle ne réagit pas immédiatement et Eugénion, en colère, reprit

-Quoi ? Vous me réclamez quelque chose pour que je puisse récupérer ma tabatière? MA propriété ! Quel culot ! Elle est à moi je n’ai pas à payer quoi que ce soit.

Pas qu’Eugénion soit foncièrement avare , il était plutôt du genre dépensier d’ailleurs si l’inconnu insistait  le Hobbit finirait certainement par céder et lui donner la somme réclamée . Non le Semi-Homme n’aimait tout simplement pas les hommes qui profitaient de chaque opportunité pour gagner quelques pièces d’or.

-Vous savez ,
continua Eugénion , si vous m’aviez rendu ma tabatière sans rien réclamer je me serai dit “Oh quel homme serviable et attentionné “ et j’aurai insisté pour que vous acceptiez un petit quelque chose . Mais là vous n’aurez rien , rien de chez rien !

Norfal , sous son capuchon , affichait toujours un grand sourire ; son plan se déroulait à merveille , comme toujours. Le Hobbit était venu avec l’elfe et il s’était emporté .

-Voyons maître Hobbit , inutile de lever le ton  . Le marché est simple : donnez moi ce que je veux et je vous rend votre précieux bien sinon eh bien je crois que sans herbe à pipe vous ne pouvez pas continuer votre route. Ah ! L’addiction et ses travers.

Le Hobbit rougit , à la fois de colère et de honte , comment cet homme osait-il? Bien heureusement dans l’obscurité ambiante personne ne remarque le changement de couleur brusque du petit être.

-Que qu..Qui vous a parlez d’addiction?
-Ce fut aisé à deviner .


Dans ses houleuses négociations , Eugénio était face à une impasse ; cet inconnu l’avait mis en face de ses soucis et il le tenait à la gorge ; le Hobbit ne pouvaity qu’accepter le marché. Il sortit sa bourse de la poche et demanda

-Combien d’or voulez vous ?

Le sourire de l’espion s’élargit encore un peu plus et ses yeux semblèrent s’allumer d’une lueur inquiétante. Il gardait à l’oeil l’elfe qui accompagnait le Semi-Homme et quand celle ci se pencha pour chuchoter  l’oreille de son ami il comprit qu’elle le mettait en garde contre un homme qu’elle avait déjà croisé . Il devait agir maintenant .

-De l’or? Qui vous a dis que je voulais être payé en or? Je ne veux ni or ni argent ni quelconque pierre précieuse.


Il marqua une pause , prêt à prononcer le signal

-Payez avec votre sang.


Alors de l’obscurité , trois hommes robustes et puissants surgirent des coins où ils étaient terrés . Ils se jetèrent sur Eugénion et Lithildren ; le Hobbit surpris fut pris de panique  . Tétanisé il ne pouvait pas crier ou dire un  traître mot , il était comme pétrifié sur place les bras ballants le long du corps , ne sachant que faire . La peur le paralysait au sens littéral et il semblait au bord de l’évanouissement. De son côté Lithildren fut plus réactive, elle sortit ses dagues et se plaça à côté d’Eugénion ; voulait-elle le protéger? Le premier homme qui ne s’attendait pas à une défense aussi féroce de la part de la jeune elfe en apparence si frêle manqua de peu de se faire égorger. Par pur réflexe il avait reculé d’un pas quand Lithildren avait d’un geste gracieux mais mortel retiré sa dague de son fourreau et attaqué directement après , un réflexe qui lui sauva sans doute la vie l’arme passa à quelques millimètres du colosse .

Malgré ses talents il n’était pas aisé pour une elfe d’affronter simultanément trois immenses adversaire tout en protégeant son compagnon de route  . Elle faisait tournoyer ses dagues autour d’elle , tenant à distance leurs agresseurs qui paraissaient hésitants . Norfal , toujours dans l’ombre , observait la scène ; quel bande d’incapables! Ils ne réussissaient pas à neutraliser l’elfe et n’avaient même réussi à approcher le Hobbit ; leur réputation de guerrier était elle surfaite? Lithildren semblait en confiance dans le combat qui s’engageait et les trois attaquants étaient bien capables de se faire tuer tous les trois , il devait agir et vite avant que la situation ne tourne mal . Il plongea sa main dans son ample cape e voyage et en sortit un petit flacon rempli d’un liquide transparent : du chloroforme ; il mouilla avec  ce produit une large bande de tissu. Puis tel une ombre il se glissa derrière l’elfe qui était trop prise dans son combat inégal pour voir arriver l’espion , ce dernier bondit par derrière enroula un de ses bras autour du cou de Lithildren et lui posa avec son autre main le tissu imbibé de chloroform destiné à lui faire perdre connaissance en l’espace de quelque secondes . Elle ne sébattrait plus pour longtemps .

Eugénion , voyant son amie en difficulté et ne comprenant plus rien à la situation , sortit de sa paralysie . Il devait réfléchir vite : il avait deux solutions soit prendre la poudre d’escampette mais les trois guerriers auraient tôt fait de le rattraper , soit se battre  mais les trois guerriers auraient tôt fait de l’écraser.  Quoiqu’il en était il se jura de ne plus jamais se rendre à l’adresse indiquée par un homme qui ramassait des tabatières hobbits perdues.  Ce fut seulement quand il vit que justement l’homme en question , en retrait jusque là , avait bondi sur Lithildren qu’Eugénion finit par agir. Mû par une rage stupidement courageuse et suicidaire qu’il ne se connaissait pas il fonça sur Norfal et commença à le frapper de toutes ses forces de ses petits poings et ses larges pieds . L’espion fut déstabilisé par cette manoeuvre mais ne lâcha pas son emprise sur l’elfe qui perdrait bientôt connaissance .

-Tuez le Semi-Homme bande d’abrutis !
cria Norfal .

Depuis l’intervention imprévue de l’espion dans le combat les trois guerriers avaient été un peu désorientés ne sachant vraiment que faire. Décidément il n’avait aucun capacité d’adaptation ou de réflexion . Le plus grand des trois s’approcha alors du Hobbit terrorisé par son immense adversaire qui brandissait son épée au-dessus de lui prêt à la rabattre pour décapiter un Eugénion de nouveau comme paralysé.  Sa dernière vision serait elle donc celle d’un visage hirsute affichant un sourire en tout point sadique et  qui en plus empestait . Franchement  même les méchants pouvaient se laver , ce serait plus agréable pour les gentils lors des combats . Pourquoi fallait ils que les mauvais soient tous hideux et sales? Du moins dans les histoires…. Même dans ses derniers instants la pensée du petit philosophe continuait à se mouvoir , car cette pensée c’était ce qu’il était profondément. Alors que le coup fatal aurait dû arriver Eugénion entendit bien un bruit de choc mais sa tête était toujours là , il ouvrit alors un oeil et distingua dans la nuit la silhouette d’un homme qui avait rageusement bondi sur le bandit . Les deux hommes roulèrent à terre et se relevèrent rapidement , le nouveau venu , qui avait des airs d’ange providentiel pour Eugénion et Lithildren semblait être prêt à en découdre une longue épée à la main . Visiblement il n’en était pas à son coup d’essai au niveau affrontement au vu de sa cicatrice au nez .  

Le guerrier hirsute surpris par l’arrivée surprise de cet homme pouvait clairement voir les cheveux blonds et le regard bleu de son adversaire , un étrange pendentif brillait sur ses vêtements .  Le bandit se reprit , il avait un nouvel adversaire en face de lui et il comptait n’en faire qu’une bouchée ; il chargea le nouveau venu avec une discrétion toute relative a grand désespoir de Norfal.
La vue de cet être immense avait de quoi effrayer n’importe qui , mais le sauveur du Hobbit ne bougea pas d’un cil devant son adversaire ; il n’était justement pas n’importe qui : il était Erennel et il combattrait ce soir face à  trois sinon quatre adversaires de taille.
Sujet: Pnjs de Learamn
Learamn

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Rechercher dans: Les fiches des PNJs   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Pnjs de Learamn    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 29 Juil 2015 - 20:31

[HS : 300e message !!!!!!]


Edit Ryad : Toutes mes félicitations, Lea Wink
Edit Fofo': Bravo Smile


Nom/Prénom:
Eugénion Ionescgrin
Âge: 57 ans
Sexe: Mâle
Race: Hobbit
Particularité: Son goût pour le voyage et les contrées autre que la Comté , ses réflexions philospohiqes atypiques.

Alignement:
Neutre Bon
Rôle:  Logicien , Philosophe et théoricien à ses heures perdues mais surtout marchand ambulant pour pouvoir manger.
Statut: Vivant

Équipement:

Un vieux poney , une petite brouette , quelque sacs d’herbe à pipe et de spécialités de la Comté , une pipe , un vieux couteau de cuisine , un sac à dos , une cape de voyage et son livre .


Description physique:


Comme tous ses congénères , Eugénion est bien plus petit que les représentants des autres espèces. Toutefois il se situe dans la moyenne supérieure des Hobbits , il a également une corpulence moyenne . Plutôt fin même si un léger embonpoint commence à pointer le bout de son nez , conséquence des grands banquets solitaires à l’auberge après avoir conclu une transaction plus ou moins importante. Il porte des cheveux sombres coupés très court .
Son visage n’est pas particulièrement beau ni laid d’ailleurs simplement banal . Son regard est toutefois habité par une petite lueur malicieuse qui en dit long sur sa petite personne  .

Description psychologique:

Eugénion , s’il apparaît banal dans son aspect physique se révèle être extrêmement atypique dans sa façon de raisonner. Autoproclamé grand penseur , philosophe et écrivain dans la Comté , il écrit de nombreux ouvrages qu’il dit différent à chaque fois même si le contenu est sensiblement le même. Il y développe et théorise l’idée du non-sens profond et existentiel du monde , l’absurdité profonde de la condition des êtres . Pourquoi avons nous été créé ? Quel sens prend donner à notre vie? Eugénion soulève les problèmes , en particulier la banalité du quotidien car quand les grands romans épiques décrivent des être animés par des valeurs morales et nobles , Eugénion ne voit que des personnes soucieuses de savoir ce qu’il y cuisineront pour le soir et si cela ne provoquera pas d’indigestion . Eugénion met en évidence le vide du monde et des pensées des êtres “pensants” qui ne sont finalement pas différent des animaux . Il adore illustrer ses pensées par des récits absurdes confinant au ridicule traduisant le vide existentiel .
Cependant Eugénion soulève beaucoup de problèmes et n’apporte aucune réponse , peut-être peut-on penser que le fait même d’avoir conscience un non-sens universel nous rende plus intelligent , nous donne du sens ; car après tout n’y a-t-il pas plus clairvoyant qu’un fou conscient de sa folie? Mais Eugénion ne semble pas vraiment être préoccupé par les lourdes questions existentielles qu’il soulève et il pense assurément beaucoup nourriture , commerce et tabac, autant de banalités qu’il pointe du doigt. Alors génie philosophe et visionnaire ou simple charlatan qui veut épater la galerie ?

Histoire:


Tout commença en l’an de grâce , ou pas , 244 du Quatrième  Âge dans un petit trou d’Hobbitebourg . C’est en cet endroit paisible où habitait le vénérable historien de la Comté Pielien Ionesgrin et sa femme Lobélie . L’enfant connut une enfance paisible et heureuse à Hobbitebourg comme la majorité des autres “petits” hobbits . Il s’instruisait à l’école , jouait longuement dans les plaines vertes de la ville , savourant le contact avec la nature .

Au fil des années , et après avoir appris à lire et écrire , il s'intéressa aux ouvrages de son père qui bien que parfois inexactes sur des détails historiques , avaient le mérite d’instruire le petit sur l’histoire de sa région et ses alentours .  Ainsi il se cultivait , assoiffé de savoir il acquis de nombreux autres ouvrages d’histoire et de géographie qu’il lisait les uns après les autres sans plus sortir de chez lui pour voir ses amis qui ne seraient plus ses amis pour longtemps.

L’âge de la maturité atteint , la question du métier se posa . Ses parents ayant eu de nombreux autres enfants ne désirant pas garder chez eux un adulte . Eugénion voulait se lancer dans l’écriture et la philosophie mais ses métiers étaient peu rentables en Comté et puis au vu de l’atypique pensée d’Eugénion cela pouvait encore plus compliquer sa tâche . Car durant toutes ses années Eugénion ne s’était pas contenté de lire ses livres , non il s’évertuait à analyser chaque détail . Il aimait réfléchir sur l’Histoire et la géographie car ces deux domaines traduisaient la nature des êtres . Tantôt il appliquait des théories sur des faits et quand ça n’allait pas alors il appliquait des faits sur ses théories , quitte à les modifier un peu .  Ce qui frappa le jeune hobbit fut la constante répétition des faits , cet éternel recommencement ; l’Histoire n’était qu’un succession de guerres , de batailles et de morts et la géopolitique n’était faite que de tensions et suspicions. Les êtres soit-disant pensants étaient-ils incapable de retenir les leçons du passé et les erreurs de leurs aïeux ? Non il recommençait toujours , inlassablement et ça en devenait lassant , stupide et absurde . C’est ainsi que toute la pensée d’Eugenion s’articula autour de la définition du non-sens du monde , du vide existentielle. Notons au passage que la démarche intellectuelle de notre ami Hobbit est quelque peu paradoxal , en effet , comment définir ce qui , justement , n’a aucuns sens? De plus Eugénion se contentait de mettre en évidence et de décrire l’absurdité du monde à travers des récits grotesque , des contes absurde et des essais assez peu clair car la plume de notre cher philosophe n’était pas vraiment de la meilleure facture.

Ainsi son premier ouvrage , ridiculement énorme , fut moins acheté pour être lu que se permettre de se chauffer durant les hivers rugueux de la Comté . Quelque peu vexé devant l’attitude de ses congénères et devant se mettre à l’évidence qu’il ne mettrait rien dans son assiette en philosophant ,Eugénion se fit marchand ambulant . Lui même friand de toutes les petites spécialités de la Comté comme l’herbe à pipe mais aussi les productions culinaires il était certain que cela pourrait se vendre de la plus belle manière dans les autres régions . De plus le voyage pourrait lui permettre de propager sa pensée à un plus grand nombre à des être peut être plus ouverts d’esprit , du moins l’espérait-il .

Si son petit commerce eut en effet du succès du côté de Bree ou encore en Arnor du côté de Fornost et même d’Annunimas . Le petit marchand aux pieds velus gagnaient plutôt bien son pain mais sa pensée   , elle , avait toujours autant de mal à être entendue et les hommes révélaient bien plus obtus et arrogants que ses camarades hobbits , ils lui riaient au nez sans aucune forme de respect et le pauvre penseur en herbe ( c’est le cas de le dire) ne pouvait que s’en retourner , la tête basse , couvert de honte. Toutefois ces expériences avec les hommes lui permit d’enrichir sa théorie en affirmant que les hommes étaient encore plus vide de sens que les autres à cause de leur arrogance et de leur aveuglement. Ils se croient si supérieurs mais en vérité ils ne sont rien….

Mais Eugénion ne perdait pas espoir de trouver un jour un esprit ouvert qui écouterait avec un peu de sérieux ses théories farfelues . Poursuivant son enrichissement économique  , Eugénion décida de prolonger ses voyages en allant vendre ses produits au Rohan , une noble contrée disait-on où il espérait trouver un bon esprit,  il se retrouva ainsi avec son vieux poney , sa brouette et ses idées étranges à Edoras.



Apparitions:



Dis moi d'où tu viens je te dirai qui tu es

Entre deux pensées il faut se prélasser

Dis moi où tu es je te dirai  qui tu étais

Entre deux pensées il n'y a plus le temps de se prélasser

Dis moi où tu vas, je te dirai qui tu seras
Sujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...
Learamn

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Rechercher dans: Bree   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 28 Juil 2015 - 15:41

Vraisemblablement l’elfe aux cheveux d’argent avait une idée très précise du programme de la journée  . Eugénion s’était donc vu accordé la tâche de se rendre seul chez le boucher et le cordonnier après un tour chez l’épicier en compagnie de sa nouvelle amie amnésique, celle-ci se chargerait des produits de santé chez l’apothicaire. Le Hbbit ne trouve rien à y redire , sûrement trop impressionné par la capacité et la rapidité de réflexion de l’elfe pour pouvoir objecter quoi que ce soit.

-Très bien , on fera comme ça . Nous achèterons les légumes demain avant de reprendre la route . Selon le plan de la ville l’épicier est à quelques minutes de marches , allons-y.

Ils avancèrent donc dans les rues de Bree sous l’air frais du matin qui était loin d’être désagréable  . Le village venait à peine de se réveiller depuis une ou deux heures que déjà les rues étaient animés et que les commerçant ouvraient leurs étalages ; décidément Bree était vraiment un petit village unique , à la croisée des chemins , où il fallait obligatoirement passer une nuit .  Après un virage , les deux compagnons de voyage purent apercevoir au fond de la rue un grand magasin : l’épicierie générale. Contrairement à la plupart des étalages douteux placés en plein air , l’épicerie se trouvait à l’intérieur et était d’une taille inhabituellement grande pour ce genre de magasin.  Lithildren et Eugénion pressèrent le pas et entrèrent dans la boutique. Une atmosphère chaleureuse y régnait , quelques clients parlaient à haute voix en se baladant entre les rayons généreusement garnis . Les parfums des différentes préparations se mêlaient dans les airs et les effluves qui parvenaient aux narines du Semi-Homme sentaient délicieusement bon sans que ce dernier ne puisse préciser avec exactitude la source de cette odeur . D’un côté du magasin était disposées les épices en tout genre dans des grandes boîtes où l’on se servait à l’aide d’une pelle pour remplir son petit sachet ; il y en avait pour tout les goût : herbes aromatique , cannelle , poivre , sel et aussi des denrées plus rares et exotiques et donc plus cher comme le curry ou le paprika . Il ne manquait que le safran , “l’or rouge” une plante fortement aromatisée que l’on ne trouvait que dans l’Est Lointain et qu’aucune personne dans la région ne pouvait se targuer d’en avoir goûter . Eugénion se demandait même si les rois Mephisto du Gondor et Aldarion d’Arnor en avait déjà mangé.  De l’autre côté on pouvait trouver une multitude de fruits secs et à coques ; les raisins et autres noisettes étaient en nombre mais en cherchant bien on pouvait trouver des pommes sechées , des poires et abricots secs . Il y avait même des fruits exotiques comme des dattes ou des bananes là aussi vendus à prix d’or .  Le Hobbit tapa sur le bras de son amie elfe et lui désigna la rayon, cet étal risquait de l’intéresser.
De plus il y avait plusieurs rayons qui se succédaient dans la boutique , l’un était consacré aux conserves en tout genre ; fruits en sirop, légumes aux vinaigre etc. Dans un autre était disposés  des bocaux de confiture de la région et de miel . Les rayons se suivaient ainsi mais ne se ressemblait pas , l’endroit était une véritable mine d’or entre les immenses sacs de farine , les gâteaux et autres biscuits traditionnels de la région comme le pain d’épice ou les tonneaux de bière et de cervoise ; tout le monde devait y trouver son bonheur .

Eugénion et Lithildren flânèrent donc entre les rayons et prenaient tout leur temps pour choisir leur produit . Il fallait qu’ils gardent à l’esprit qu’ils devaient voyager léger .
Ils achetèrent donc une quantité non négligeable de sachets de fruits secs et des biscuits ainsi que quelques conserves mais pas en trop grand nombre à cause de leur poids conséquent. Au comptoir de chêne sculpté la bourse du marchand ambulant commença à se dégarnir , et ce n’était que le début . Mais le fameux philosophe ne s’en souciait pas outre mesure car après tout l’argent n’était-il pas fait pour être dépensé?  

Ils sortirent de l’épicerie , chargé avec plusieurs sachets et se séparèrent . Lithildren partait garnir leur pharmacie de voyage tandis qu’Eugénion allait chez le boucher . L’étalage de ce dernier se trouvait juste en face ; l’homme était un individu bien en chair , grand et large et portant fièrement une impressionnante moustache qui courait le long de ses joues et remontait jusqu’à ses pommettes rouges.

-Bonjour Maître Hobbit !
fit le vendeur d’un ton jovial

Eugénion lui rendit son salut avec un sourire et le boucher reprit

-Alors dites moi mon cher , qu’est ce qui pourrait bien vous faire plaisir ?
-Je pars en voyage après-demain , je voudrai quelque chose qui se conserve et qui a du goût.
-Pour le voyage je vous conseille de regarder du côté de nos charcuteries , viandes fumées et autres viande salée spécialement prévues pour la route . Quant au goût , eh bien je peux vous assurer que c’est la meilleure viande de la région. Je peux aussi vous découper une belle pièce de viande que vous ferez cuire sur la route mais il ne faudra pas trop traîner avant de la manger et bien la garder emballé.
-Oui ce serait bien.
-Je vais la découper et la saler , revenez la chercher dans la soirée ou demain.

Eugénion quitta le boucher avec quelques saucissons et lards fumés sous le bras et continua ses petites emplettes chez le cordonnier. Une course tout aussi agréable que les autres , l’artisan lui prit la mesure de ses pieds velus et disproportionnés et entama immédiatement la confection de nouvelle bottes de voyage sur mesure . Vu l’état des chaussures du Hobbit cet achat s’imposait ; les nouvelles bottes seraient prêtes le lendemain selon le fabricant ; il reviendrait aussi les chercher.

Quand il sortit du cordonnier le soleil était à son zénith et la fraîcheur matinale n’était plus qu’ un lointain souvenir ; les puissants rayons lumineux chauffaient les rues qui étaient un peu protégés grâce aux ombres des bâtisses. La chaleur n’empêchait pourtant pas les travailleurs de faire ce qu’ils devaient faire. Midi était passé et Eugénion se dirigea vers le Poney Fringant où il s’attabla et ouvrit un livre d’histoire sur la ville que l’aubergiste lui avait prêté . Il attendait que Lithildren n’arrive avant de commencer à manger ; simple question de tact. Celle -ci traînait, visiblement elle avait alongée la promenade de son magnifique cheval et l’estomac du Hobbit commençait à gargouiller. Ce dernier picorait discrètement  et furtivement des minuscules portions dans son assiette tiède sans toutefois oser s’attaquer franchement au plat avant qu’elle n’arrive . Il attendit ainsi pendant plus d’une demi-heure avant qu’elle ne se manifeste enfin  . Ils mangèrent alors tout en discutant tranquillement de leurs achats et des préparatifs qui restaient . Eugénion ne jugea pas utile de vérifier les achats de Lithildren chez l’apothicaire , il lui faisait confiance pour ce genre de produit d’autant plus que ses seules compétences en médecine reposaient sur les conseils plus ou moins assidus de sa regrettée grand-mère. Les courses étaient finies pour aujourd’hui et pour passer l’après midi le Semi-Homme alla emprunter au comptoir un jeu d'échec qu’il posa devant l’elfe aux cheveux d’ivoire

-Les échecs ! Le jeu de stratégie , de guerre et de réflexion par excellence. Tu sais y jouer?


Plusieurs heures et plusieurs parties plus tard , Eugénion prétexta avoir besoin de récupérer quelque chose dans sa chambre pour finalement s’affaler sur son lit et faire une sieste . Lithildren l’attendit un moment dans l’atrium , comme perdue dans ses pensées puis elle finit par comprendre que son compère s’était sans aucun doute assoupi et elle décida d’aller prendre un peu l’air dehors . Derrière elle une petite équipe d’hommes faisaient péniblement sortir le vieux comptoir de l’auberge avant d’en faire rentrer un neuf . La porte était donc encombrée et le passage impossible , l’elfe dut donc attendre que l’on ait complètement sorti le meuble pour se faufiler dehors avant que l’on ne fasse rentrer le nouveau . Alors qu’elle passait le seuil de la porte elle heurta un homme d’une taille plus ou moins similaire à la sienne . Celui ci perdit l’équilibre et dut agripper le linteau de la porte pour ne pas tomber avant de relever les yeux vers l’elfe.

-Excusez moi je ne vous avais pas vu , j’étais encore plongé dans mes pensées.

De toute évidence il avait remarqué que c’était une elfe qu’il venait de bousculer , Lithildren put percevoir un peu de surprise sur son visage car il était peu courant de voir ces êtres ici . Cependant l’homme ne la scruta pas sous tous les angles comme une bête de foire l’aurait fait , on aurait presque dit que le visage des elfes lui étaient familier et qu’il en avait déjà rencontrés.

-En tout cas c’est un vrai casse-tête pour eux de faire rentrer ce comptoir , l’aubergiste le voulait imposant alors forcément il est lourd. Moi je suis bien content d’avoir fini ma part du boulot … Je l’ai fabriqué.


C’était l’ébéniste aux frais trop important au goût de l’aubergiste ; un jeune homme au teint mat inhabituel dans la région , il était sûrement né dans des contrées plus lointaines, et aux cheveux sombre qui lui tombait sur ses épaules et à la barbe mal rasée. Il était doté d’une belle carrure et d’une musculature honorable , chose peu commune chez des artisans sédentaires ; on ne façonnait pas un corps puissant en restant à l’atelier tout la journée . Toutefois Lithildren n’avait pas vraiment à se méfier ses muscles n’étaient pas non plus extrêmement visibles et bien dessinés comme c’était le cas pour la plupart des guerriers en activité et son air semblait pour le moins amical.  L’ébéniste fit volte face et pénétra alors dans l’auberge sans un mot de plus .  
L’elfe amnésique marcha donc dans les rues qui commençaient lentement à se vider petit à petit , elle était plongée dans ses pensées , réfléchissant à ses souvenirs qui refaisaient surface. Sa situation était pour le moins troublante ou tout du moins déstabilisante.  
Alors qu’elle continuait à avancer sans se diriger vers aucune destination, le soleil commençait à décliner et sa lumière prenait une belle teinte orangée qui annonçait le crépuscule prochain . Alors sans qu’elle ne la voit une ombre inquiétant se dessina derrière elle , la silhouette encapuchonné avançait vers l’elfe à pas de loup si bien que cette dernier si concentrée ne la vit pas venir avant que l’ombre ne soit sur elle. Brusquement une main osseuse se posa sur son épaule , la faisant immédiatement sursauter . Lithidlren se retourna , prête à se battre avec ses dagues , elle s’était entraînée pour ce moment . Elle faisait face à une vieille et grande dame d’une maigreur extrême et à qui il manquait un oeil et plusieurs dents.  La borgne prit la parole d’une voix tremblante en tendant son autre main prise de tremblements

-S’il vous plaît ma belle , une petite pièce pour pouvoir manger un peu , cela fait si longtemps que je n’ai pas mangé . S’il vous plaît.

L’elfe pouvait souffler , le danger n’était pas encore tombé sur elle mais ce n’était qu’une question de temps car à quelques dizaines de mètres de là une curieuse bande s’organisait.

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Tapi dans un coin d’une bâtisse , Norfal observait silencieusement les trois guerriers préparaient leurs armes avec orgueil et fierté . Il les les polissaient et les cajolaient du regard et certains même caressaient tendrement leur épée . L’espion réprima un rire moqueur , ces brutes ne montraient aucune compassion envers leur prochain mais avec leur arme c’était autre chose , leur épée c’était comme leur femme , leurs panoplies guerrières c’étaient leurs familles. Au fond tout homme avait besoin d’exprimer de l’amour , seul la nature de cette expression variait d’un individu à un autre . Le chef des guerriers , sûrement à ce poste car il était le plus grand et le plus fort et sans aucun doute le plus idiot prit la parole

-Ok ! Alors elle est là ! On fonce les gars?


Exaspéré Norfal intervint alors

-Oui, oui , oui foncez et faites tout foirer . Les rues sont moins fréquentés mais il y a encore des passants , il est trop tôt pour que vous agissiez , vous vous ferez prendre.


Le chef des guerriers lui lança

-Ouais et si on attend elle va rejoindre le nabot à l’auberge et là on pourra rien faire.
-Sauf s’ils sortent une fois la nuit tombée …
-Ah oui et comment tu comptes t’y prendre pour les faire sortir ? Tu vas te déguiser en gitan et les inviter à une soirée dansante?

Les trois soldats éclatèrent  à nouveau d’un rire gras  , Norfal leva les yeux au ciel sans que personne ne remarque son exaspération grâce à sa capuche qui dissimulait son expression faciale.

-J’ai un plan , et si vous ne voulez pas subir la colère d’Oropher pour votre incompétence vous feriez mieux de m’écouter.

Face à cette menace , bien réelle , les hommes écoutèrent à contre coeur le plan de l’espion car ils savaient qu’Oropher appréciait l’espion et qui ne tolérerait aucun échec de la part des trois brutes épaisses.
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Rechercher dans: Bree   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 24 Juil 2015 - 14:30

Le repas fut simple mais rassasiant et joyeux ; les voyageurs épuisés cherchant un peu de réconfort n’en demandait pas plus et c’est ce qui faisait sûrement le succès du Poney Fringant . L’aubergiste continuait à passer entre les tables , débarrassant ça et là assiettes vides et couverts sales , servant là quelques chopes de bière ou d’hydromel pour des clients désireux de digérer à l’aide de ce breuvage.  Les discussions allaient bon train et l’atmosphère chaleureuse dégageait un sentiment de soulagement pour toutes les personnes présentes .
De son côté Eugénion prenait plaisir à discuter philosophie avec Lithildren , il appréciait sa finesse d’esprit , sa répartie et sa réactivité et puis il lui semblait qu’elle était quasiment sur la même longueur d’ondes que lui ce qui le comblait de bonheur ; pour une fois que quelqu’un ne raillait pas ses théories . De toute évidence il avait en face de lui plus qu’une disciple , il avait trouvé une véritable partenaire de réflexion , une personne qu’il avait cherché en vain durant de longues années et qui maintenant croisait sa route par hasard à Edoras alors qu’il commençait à baisser les bras. Tirant toujours sur sa pipe  , il continua à discuter paisiblement avec elle pendant encore plusieurs minutes

-Oui c’est vrai ,
commença Eugénion , tu as raison . Notre comportement est parfois bien étrange à comprendre et ce que je m’évertue à répéter c’est que si nos moeurs  apparaît dénués de toute cohérence il est inutile de chercher la logique car tout simplement il n’y a pas de logique car si notre comportement apparaît incohérent c’est qu’il est justement et précisément incohérent , rien de plus simple à comprendre.

Il lâcha une nouvelle bouffé de fumée

- Tu me parle des elfes , tu as oublié leur pratiques..eh bien , inutile de te faire du souci pour ça! Ne nous dirigeons pas vers eux à Fondcombe? Là-bas nous aurons tout le loisir de les observer et de les analyser et tout cela grâce à toi car si nos routes ne se seraient pas croisés je ne me serai jamais aventuré seul jusque là-bas et puis ils ne me laisseraient pas rentrer seul . Le hasard fait parfois si bien les choses.


Il se tut alors et s’installa un peu plus confortablement sur son banc et s’amusa à faire des ronds de fumée de tailles plus ou moins variées mais de tout évidence il maîtrisait la technique , chaque cercle était parfaitement formé.  Il contempla un moment ces formes éphémères suspendues pour quelques secondes à peine dans les airs .

-Magnifique , non? J’aime dire que cette pratique est un art à part entière au même titre que la peinture , la sculpture ou la poésie . Un art encore plus intrigant et insaisissable car on ne peut ni le prendre dans ses mains ni contempler l’oeuvre plus de quelques secondes celle s’évanouissant dans le vent . Un moment hors du temps  , une poignée de secondes d’éternité …

Le Hobbit , pris de fatigue , ne put alors s’empêcher de bailler .  Un long bâillement qui en disait long sur son état d’épuisement actuel ,  il avait fait tout ce chemin à pied , traînant son poney et le reste de sa cargaison . Ses mollets et ses épaules le faisait souffrir et il ne désirait qu’un peu de repos .

-Allez viens , il se fait tard montons nous reposer .

Après avoir réglé la note pour eux deux Eugénion et Lithildren montèrent à l’étage où se trouvait leur chambres respectives , l’aubergiste , ami du Semi-Homme leur avait fait une généreuse réduction.  Le Hobbit souhaita une bonne nuit à sa camarade de voyage avant d’entrer dans sa chambre où bien qu’épuisé il ne put résister à la tentation d’un bon bain chaud et puis il avait bien besoin d’un bon décrassage .  Il resta donc de longues minutes dans la baignoire de bronze mise à sa disposition avant d’enfiler ce qui s’apparentait à une chemise de nuit , décidément même quand ils s’étaient mués en baroudeur les Hobbits conservaient des habitudes propres à leur peuple. Il se plongea sous les draps et se laissa rapidement gagner par le sommeil en espérant que dans la chambre d’à côté Lithildren en ferait de même pour pouvoir récupérer du voyage. Il était prévu qu’il reste encore à Bree le lendemain pour pouvoir faire leurs achats et prendre encore un peu plus de repos , ils reprendraient la route le surlendemain.

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Dans la salle à manger , au rez-de-chaussée , Norfal avait suivi du regard Eugénion et Lithildren jusqu’à que ceux-ci ne sortent de son champ de vision en montant à l’étage , il se détendit alors un peu ; s’il ne pouvait plus les voir alors eux non plus il ne risquait donc plus d’être repéré du moins jusqu’au lendemain matin. Il finit d’une traite sa chope de bière encore à moitié pleine et grignota même un morceau de pain tout en interrogeant le serveur sur le curieux duo .
Quelque minutes plus tard la porte s’ouvrit avec fracas et trois hommes de grande taille entrèrent . Sans un mot ils scrutèrent rapidement la salle et allèrent s’asseoir à la table de Norfal . Parmi eux se trouvait l’homme qui se trouvait sur la route avec Norfal avant de faire demi-tour et qui avait failli percuter Lithildren . Ils étaient de grande taille et de forte carrure contrairement à l’homme chargé de suivre le curieux duo , eux étaient des guerriers puissants quand Norfal était plus svelte , petit , c’était un espion , un traqueur habitué à rester dans l’ombre .

-Alors ils sont où? fit l’un des guerrier
-Ils ont pris une chambre à l’étage ils y dormiront aussi la nuit prochaine…
-Alors ils seront à Bree à demain…
-Exact
- Nous devrions agir demain alors .
-Dans la ville ça me paraît compliqué , il y a plein de monde .
-Laisse nous nous occuper de ça , d’ailleurs on va prendre le relais sans toi ; tu risquerai d’être repéré .
-Ah et euh quelles sont les instructions ?


L’homme émit un petit rire méprisant à l’égard de Norfal , ce dernier n’aimait pas beaucoup ces trois lascars. Sous prétexte qu’ils étaient des guerriers puissants ils se croyaient supérieurs et étaient souvent hautain mais l’espion se disait que sans son travail les gros bras ne servaient à rien

-Oropher a été très clair , la fille on l’enlève et on essaie de la garder à peu près entière ; il a une revanche à prendre sur nos amis de Fondcombe et il pense pouvoir en tirer une belle rançon.

-Ah oui !

Norfal espérait qu’il aurait aussi droit à une part égale aux autres , heureusement qu’Oropher appréciait le travail de l’espion sinon cela ferait longtemps qu’il aurait été rejeté du groupe.
Il reprit d’une voix hésitante

-Et le...le Hobbit?
-Il ne nous sera d’aucune utilité , c’est bête il ne pourra pas profiter de sa deuxième nuit à l’auberge qu’il a payé , il dormira dans un autre lit.


L’homme éclata alors d’un rire gras avant de taper sur la table et de réclamer bruyamment trois chopes de bière . Norfal soupira , ces types risquaient de réveiller tout le village. Quels abrutis !  Décidément ils ne savaient vraiment pas ce que signifiait le mot “discrétion” .

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Eugénion se leva tard ce matin là , alors que les chauds et lumineux rayons du soleil illuminaient depuis plusieurs heures sa petite mais confortable chambre. Il s’étira lentement et alla se rincer le visage . Passer une nuit dans un vrai lit était un luxe auquel il n’avait pas goûté depuis un petit moment et cela faisait plaisir de pouvoir en profiter à nouveau même pour deux nuits seulement . Il s’habilla rapidement , enfila rapidement des nouveaux habits de rechange puisqu’il avait sommairemnt lavé ceux de la veille et ils étaient en train de sécher car oui comme tout Hobbit qui se respectait Eugénion était propre sur lui ; il aimait avoir une odeur agréable , de beaux habits bien lavés et repassé et de la nourriture de qualité. Certes il avait du revoir certaines exigeances du confort Hobbit de la Comté à la baisse car cela aurait été compliqué pour un voyageur mais dès qu’il faisait une halte dans un endroit civilisé il devait retrouver un certain confort.  On ne peut complètement changer sa nature.

Il descendit à la salle à manger où l’attendait déjà Lithildren qui se tenait droite et comme perdue dans ses pensées . L’aubergiste s’empressa de leur amener un petit déjeuner digne de ses clients de marque : il y avait une cruche de lait , du pain , des oeufs , du beurre , de la confiture et même une minuscule portion de chocolat , un met rare et outrageusement cher mais il fallait croire que le gérant du Poney Fringant avait pu s’en procurer mais de toute évidence il ne vendait que de toutes petites portions à prix d’or et les villageois simples appréciaient que modérément cet aliment prisé par les nobles , sûrement trop amer à leur goût .

-Ce pain ! Sens son odeur ...quel fumet , ça ne te rappelle rien de ce que tu aurais pu manger avant tes ...euh… tes soucis ? Fit Eugénion encore à moitié réveillé qui faisait ainsi une tentaive quelque peu hasardeuse pour que Lithildren se remémore d’anciens souvenirs.

Un peu plus loin l’aubergiste discutait avec sa femme à propos d’un nouveau comptoir plus grand et plus beau que l’actuel

-Cela fait des semaines qu’on l’a commandé , qu’en va-t-il arriver? fit la femme
-L’ébéniste m’a dit qu’il a eu quelque soucis ce qui l’a retardé mais il doit le finaliser ce matin , il nous le livrera en fin d’après-midi.
-J’espère qu’il nous fera une réduction pour son retard ton ébéniste là !


D’une oreille distraite Eugénion écoutait à moitié la conversation de son ami avec son épouse sans plus y prêter attention . Une demi-heure plus tard ils sortirent de l’auberge , prêt à faire le tour du village pour acheter tout ce dont ils avaient besoin pour la suite de leur périple. Le philosophe Hobbit tenait dans sa main une longue liste qu’il avait rédigée , le type de liste que seuls les Semi-Homme avaient le don d’écrire

-Alors , il nous faut de la nourriture , le primeur n’est pas loin pour les fruits et les légumes malheureusement il les vend frais , ça fera l’affaire pour les premiers jours mais après c’est fini ; il faut donc aller chez l’épicier pour trouver des fruits secs , des gâteaux et des céréales qui peuvent se conserver , on prendra le pain à l’auberge. Je voudrai aussi faire un tour chez le boucher pour prendre un peu de viande sechée . Un petit passage chez l’apothicaire semble primordiale pour y acheter quelques bandages et plantes médicinales en cas de pépin , peut-être le cordonnier aussi pour trouver des nouvelles bottes de marche , les miennes ont beaucoup souffert .  J’espère aussi pouvoir trouver un endroit où je puisse acheter un nouveau mouchoir et un petit chapeau si le soleil tape trop fort. Pour le reste on verra en se baladant si quelque chose nous intéresse . Je pense avoir assez d’argent pour tout ça.


Il leva les yeux vers Litildren

-Alors , par quoi veux-tu commencer ma jolie?
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Rechercher dans: Bree   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 21 Juil 2015 - 15:41

Ah Bree ! Un petit coin de vie au milieu de terres plutôt hostiles , un oasis planté en plein désert. Eugénion et Lithildren était entré un peu plus tôt sans encombre dans la ville en empruntant le grand porche monumentale et un poil disproportionnée par rapport à la taille de la ville qui était en fin de compte relativement petite. En ce début de soirée , l’activité était intense aux portes de la cité ; beaucoup de voyageurs entraient dans la ville après de longues journées de voyage et se précipitaient vers les échoppes , magasins et auberges pour refaire leur stock , placer leurs animaux , se retrouver devant un bon plat et se reposer sur un vrai lit. L’étroitesse des rues augmentait encore l”effet d’intensité de là foule tant est si bien qu’Eugénion et Lithildren durent presque jouer des coudes pour se frayer un chemin ignorant les incessant regards étonnés des autres passants de voir une elfe par ici  car si jusqu’ici l’elfe et le Semi-Homme se partageait la vedette , à Bree où les Hobbits étaient en nombre c’était elle qui devenait le centre de toutes les attentions.   Si la route était déjà bruyante ce qu’il se passait dans les rues principales de Bree en ses heures de pointes  dépassait de loin la route au niveau sonore , entre les cris d’animaux , les exclamations diverses , les annonces des vendeurs qui comptaient bien vendre leur dernier non-vendus de la journée avant de fermer leur comptoir , bref c’était une véritable cacophonie .

Tout en avançant tant bien que mal Lithildren explorait de ses yeux si uniques et intrigant ce lieu qu’elle ne connaissait pas . Des maisons de bois , de briques et de pierre à l’architecture sensiblement identique se succédait dans des rangées qui créaient des rues plutôt étroites , il y avait peu ou pas de grandes places et encore moins de larges boulevards.  La foule était très hétéroclite mais essentiellement composé d’Hommes et d’hobbits qui vivaient ici en parfaite symbiose , on pouvait aussi noter la présence de quelque nain venu faire une halte ici avant de reprendre la route car rares étaient les nains à vivre en dehors de leur montagne , de leur communauté mais ces derniers n’hésitaient pas à voyager  , loin parfois.  Lithildren semblait être la seule elfe dans les environs bien que l’on n’était jamais à l’abri d’une surpris mais de tels êtres se faisaient rares à Bree. L’elfe amnésique en balayant les lieux du regard put remarquer un homme posté sur le toit  , un arc à la main ; c’était un Rôdeur du Nord , l’un de ces mystérieux guerriers qui veillaient sur la région. Les deux compagnons croisèrent également la route d’une milice : la Garde Marchande. Des soldats armés d’une lance et d’un bouclier et coiffé d’un casque circulaire ; ils ne paraissaient pas bien menaçants mais les malfaiteurs auraient tort de les sous-estimer , ils étaient tous des combattants entraînés.

Eugénion posa son bras sur celui de Lithildren comme pour lui signaler qu’il voulait lui parler et il s’exprima d’une voix forte pour se faire comprendre au-dessus du tumulte environnant.

-Suis moi , on va aller à la meilleure auberge de la ville ; elle doit être bondée mais si on y va maintenant on pourrait avoir une chambre et une table et puis le patron est un ami , on pourra s’arranger.


Quelque minutes de marches à travers les rues et la foules plus tard il se retrouvèrent devant une haute maison . Au dessus de la porte se trouvait une enseigne qui se balançait au gré du vent , un équidé était dessiné dessus et au dessus de la porte il était inscrit en lettre blanches “ Le Poney Fringant” ; la célèbre auberge de Bree serait donc la prochaine étape d’Eugénion et Lithildren.

Le Hobbit poussa la porte de l’établissement et laissa entrer l’elfe puis il se dirigea vers le comptoir et appela l’aubergiste, ce dernier , interpellé se retourna et chercha des yeux qui avait bien pu le héler mais il avait beau chercher personne ne l’attendait derrière le comptoir .
Levant les yeux aux ciel Eugénion reprit

-C’est moi Eugénion !


Le regard de l’aubergiste sembla alors s’illuminer et un large sourire se dessina sur son visage . Il posa son torchon et se pencha en avant sur le comptoir pour pouvoir voir son ami si particulier.

-Aha vieille crapule ! Tu es de retour de tes voyages hein? C’est bon de te revoir .


Il se serrèrent chaleureusement la main et alors que le tavernier se redressait pour regarder dans son registre quelle chambre était libre pour le Semi-Homme , ce dernier demanda

-J’aimerais deux chambres , sans odeurs et parasites s’il te plaît.

L’homme s’arrêta dans ses recherches .

-Deux chambres ? Pourquoi ça ?
-Une première pour moi et une seconde pour ma camarade.

Eugénion désigna d’un geste de la tête Lithildren qui patientait un peu plus loin , l’aubergiste eut un rire de surprise

-Ah ! Bah ça alors ! Une elfe dans mon établissement , qui l’eut crû? Quand je vais dire ça à Frida… Mais où t’as été la cherchée?
-Tu  doute de mon charme naturel?

Le tavernier éclata d’un rire bourru et sincère et tapa fortement , bien qu’amicalement sur l’épaule du Hobbit , qui vacilla.

-Franchement oui , j’en doute fort.

Eugénion répondit au tac-au-tac

-C’est un elfe que j’ai croisé au Rohan , elle est un peu perdue tu vois alors j’essaie de l’aider un peu .

-Ne me dis pas que tu lui rabâche tes théories philosophiques .


-Je ne les lui rabâche pas je lui les distille de façon inspirée .

-Ah t’es vraiment irrécupérable...enfin compte pas sur moi pour te laisser faire une nouvelle conférence ici , la dernière fois tu as manqué de te faire lyncher. Ce serait bête de te perdre.


Eugénion poussa un soupir de découragement et leva les bras au ciel

-Si les gens sont trop bêtes pour comprendre que veux-tu que j’y fasse?

-En même temps tu leur dis que leur existence n’a aucun sens , on peut comprendre leur emportment. Bon j’ai les chambres 17 et 18 qui pourraient convenir et il y a une table de libre près de la fenêtre là-bas vous y serez bien. Installez vous , la serveuse va venir pour que vous passiez commande.

Une dizaine de minutes plus tard Lithildren et Eugénion était assis face à face à leur table devant leur assiette qu’on venait de leur apporter . Il y avait une généreuse portion de ragoût accompagné de pain et de fromage pour le Hobbit et une grande chope de bière qu’il aurait tôt fait de vider ; pour le menu de Lithildren les cuisiniers avaient dû improviser un plat correspondant aux habitudes alimentaires elfique. Elle avait droit à une salade de jeune pousse d’épinard , de carotte , de topinambours et de brocoli le tout accompagné d’un simple pichet d’eau; un plat qu’Eugénion regardait étrangement , se demandait comment elle comptait reprendre des forces avec ça. Ils mangèrent une fois n’est pas coutume en silence.

L’auberge était quasiment pleine et les serveurs couraient entre les tables pour servir les clients à temps avant que ceux - ci ne s’énervent pour le temps d’attente avant de pouvoir se remplir la panse .

Alors qu’il entamait son pain Eugénion prit la parole

-Tiens ça me fait penser à une histoire , il y avait un roi dans une contrée lointaine. Il n’était ni fou ni foncièrement mauvais mais il avait un grand défaut il était extrêmement près de ses pièces d’or , avare oui c’est le mot . Si bien et tant bien que la moindre petite chose qu’il pouvait apparenter  du gaspillage et donc à une perte d’argent l’horrifiait . Il avait donc rédigé un code de lois pour régir le gaspillage : il était dorénavant obligatoire de manger les pépins de raisin , de boire les fonds de bouteilles , de manger les abats ou encore de manger la peau des légumes , de même il était bien sûr interdit d’arroser ses plantes plus d’une fois par semaine , de prendre des bains toutes les semaines ou de jeter des vêtements usagés .  Il fallait à tout prix que chaque produit soit entièrement consommé et utilisé sous peine d’amande ; il créa même une milice spéciale pour surveiller le taux de gaspillage , une troupe très originalement nommée : La Milice du Gaspillage.  
Une famille du royaume , pas riche mais pas non plus pauvre , disons modeste , s’était faite à ce mode de vie et ne se posait plus trop de questions quant aux questions de gaspillage , tout recycler était devenu naturel pour eux et ils s’y étaient fait . Mais un jour où le maître de maison revenait de chez le boulanger après avoir acheté du pain frais , sa femme lui dit qu’il en restait de la veille  ; ils mangèrent donc le pain dur de la veille et laissèrent le frais de côté. Le lendemain matin le mari se rendit à nouveau à la boulangerie et acheta du pain frais alors qu’il restait celui de la veille . Durant le déjeuner , devant le pain dur , l’homme râla mais se plia à la règle et il laissa le pain frais et il ne changea aucunement son habitude naissante. Ainsi chaque jour il continuait à acheter du pain frais et à manger le pain dur de la veille en râlant. Les années passèrent et ils vécurent donc ainsi , condamnés à manger du pain dur jusque dans leur tombe , faisant de ce geste , à savoir acheter le pain frais du jour et manger la rassis un bien désagréable habitude  ; la femme de l’homme mourut d’abord et quand ce dernier se trouva à son tour sur son lit de mort et qu’il fut entouré de ses héritiers il déclara

“Mes enfants , j’ai eu une longue et belle vie éclairée  mais une dernière question dont la réponse me reste obscure taraude encore mon esprit : Qu’est ce qui m’est passé par la tête quand j’ai acheté cette foutue baguette en trop? “

Ridicule tu me diras , ma jolie , l’homme n’avait qu’à ne pas acheter pendant un seul jour le pain frais et tout rentrerait dans l’ordre.  Je te dirais que ce n’est pas si simple , depuis qu’il était en mesure de marcher ce type accompagnait son père chaque matin à la boulangerie , et cette habitude devint presque sacrée , chaque matin il se devait d’aller acheter du pain frais ; jusqu’à ce jour où il commit l’erreur d’acheter trop de pain. Donc à partir de ce moment là il était condamné à ne manger plus que du pain dur.

L’histoire est caricaturale certes mais garde à l’esprit le message qu’elle transmet , la forme permet de raconter de beaux apologues mais c’est le fond qui compte. Les Hommes et les autres êtres en général sont entravés dans des habitudes inexplicables , absurdes , qu’ils transforment en rite sacré et ils sont incapable de prendre du recul sur la chose pour modifier leur routine et arranger les choses.

Eugénion , rassasié après son copieux repas et sa chope vidée , sortit sa pipe , la bourra et l’alluma une fois de plus du même geste expert qui commençait à devenir familier pour Litildren.



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De l’autre côté de la salle , dans un coin faiblement éclairé , et une chope de bière encore remplie devant lui Norfal scrutait l’Elfe et le Hobbit. Toujours encapuchonné il s’efforçait de se faire le plus discret possible car il savait que l’elfe connaissait maintenant sa silhouette et sa voix mais d’ici heureusement elle ne pouvait pas l’apercevoir.

Il avait choisi la bonne table .

L’homme avait reçu l’ordre de continuer à suivre ces deux là sans rien faire de plus avant que les autres ne le rejoigne pour lui transmettre les directives à suivre . Sous sa capuche se cachait des traits étonnamment jeunes et quelque peu crispés , s’il était un homme entraîné et plutôt talentueux il manquait encore cruellement d’expérience et il était très tendue . Lors de leur courte entrevue Norfal avait vu que l’elfe disposait de deux dagues , il ne savait pas avec quelle expertise elle les maniait mais ce qu’il avait entendu sur les talents de bretteur des elfes ne le rassurait guère quant à ses chances de victoire en duel frontal. Pour l’instant il allait devoir faire profil bas et attendre la suite des opérations .D’une main tremblante il porte la chope de bière à sa bouche , cherchant le réconfort dans l’alcool.

#Lithildren #Erennel
Sujet: Entre deux pensées , il faut se prélasser
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Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux pensées , il faut se prélasser    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 20 Juil 2015 - 11:03
[HRP: Ne t'en fais pas pour la longueur de ton post c'est plus que très correct]



Lorsque le mot passa et que l’on put voir qu’une véritable elfe s’était jointe à la joyeuse troupe , la fête redoubla d’intensité et l’excitation monta encore d’un cran.  Les verres et les chopes continuaient à se vidaient et les plats étaient rapidement ingurgité par les convives pressés de manger un peu pour retourner danser au plus vite .

Klahé , une jeune musicienne de la troupe,  faisait chanter sa flûte de la plus belle des manières. Ses longs et beaux cheveux bruns qui descendaient en cascade étaient soigneusement tressés , ses vêtements étaient simple mais d’assez bonne qualité pour mettre en exergue sa beauté naturelle . Elle avait le teint légèrement hâlé , des yeux de noisette et une silhouette des plus avantageuse ; si elle attirait assurément le regard des danseurs depuis le début grâce à sa beauté mais aussi à ses talents musicaux , aucun d’entre eux n’avaient réellement osé l’approcher car il se disait que cette joyeuse troupe ambulante si elle était festive et très généreuse pouvait se montrait intransigeante sur certains comportement pouvant être interprété comme un manque de respect ou de reconnaissance. Concentré sur sa musique , Klahé ne vit pas arriver la discrète Lithildren qui lui demanda poliment de sa voix cristalline de lui prêter sa flûte  ; dans un premier temps elle sursauta , sous le choc de la surprise avant de lui tendre son instrument avec un grand sourire

-Oui bien sûr.

La jeune musicienne ne regretta pas son prêt tant la musique jouée par l’elfe était d’une beauté qui semblait venir d’un autre âge. D’un oeil Eugénion avait suivi toute la scène , un sourire au coin des lèvres . Quand l’elfe se met à jouer de cette sublime mélodie le temps semble se figer pendant quelque secondes , tous les regards étant rivés sur cette étrange et si gracieuse créature ; puis à mesure que le rythme s'accéléra ,  les danses reprirent de plus belle . Eugénion était hilare et satisfait , finalement la jeune elfe n’était pas un cas aussi désespérait qu’elle se plaisait à le dire , elle était capable de beaucoup de choses y compris sur le plan du contact social et puis si elle se souvenait de notes elfiques cela voulait dire que quelque chose fonctionnait encore dans sa mémoire.

Quand Lithildren rendit l’instrument à une Klahé émerveillé , cette dernière s’efforça de l’imiter de façon simplifiée alors que les danses  autour du feu continuaient sans s’arrêter.  Pris dans la torpeur festive Eugénion ne remarqua pas le départ de Lithildren qui quitta précipitamment la joyeuse bande pour retourner au bivouac. Le Semi-Homme , pour une fois beaucoup plus Hobbit que sage philosophe dans cet atmosphère festive, bougeait des bras, balançaient ses jambes , tournaient sur lui même et faisaient la ronde avec une gestuelle incroyable propre à son peuple qui plut beaucoup aux autres voyageurs qui s’arrachaient toujours à prix d’or les dernier sachets de Vieux Tobie même si , ne manquant jamais de ressources , le petit être avait prévu quelques sachets de réserve pour son usage personnel.

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Norfal , l’homme à la voix très grave , assis sur son cheval , observait silencieusement la fête dans la nuit . Il paraissait un peu troublé par cette ambiance. Il était partagé entre deux sentiments contraires , d’un côté la vue de ce spectacle futile le répugnait mais d’un autre côté quelque chose au fond de lui l’attirait à aller danser avec eux.  Depuis combien de temps n’avait-il pas ainsi fait la fête? Depuis combien de temps n’avait il pas festoyer joyeusement avec des amis autour d’une bonne table? Depuis combien de temps n’avait il pas dansé au rythme de la musique? Cela faisait très longtemps , trop longtemps même et quelques chose au fond de lui le poussait à y aller pour à nouveau ressentir ces sensations uniques. Mais il ne pouvait pas , il ne devait pas  ; il avait une mission , il avait des ordres , il ne devait pas bouger et se contenter d’observer un point c’est tout. Alors qu’il scrutait le groupe il nota la présence du Hobbit qui continuait inlassablement à se ridiculiser mais ne trouva pas des yeux l’elfe qu’il avait repérée un peu plus tôt avec son frère d’armes . Où diable était elle passée? Peut-être était-elle toujours dans la foule , trop discrète pour être vue par l’homme depuis son poste d’observation? Ou alors peut-être s’était elle éloignée pour se reposer ?  Mais Norfal ne tarda pas à obtenir la réponse quand une voix douce et mielleuse s’éleva dans se dos , il sursauta de surprise avant de faire faire volte face à sa monture.
L’elfe s’était glissée derrière lui et lui parlait de manière calme et posée. Dame! C’était le pied ça ! Il ne l’avait même pas vu arriver tiens ! Heureusement qu’elle n’en avait pas profité pour lui planter un poignard dans le dos . Norfal jura intérieurement , et se promit qu’à l’avenir il se montrerait plus prudent et attentif.  Pour répondre à l’elfe , ne sachant pas vraiment quoi lui dire car pris par la surprise ,il commença par bafouiller un peu ; cherchant ses mots ou un alibi plausible. L’homme encapuchonné finit par dire

-Euh … Mademoiselle … en effet la nuit est douce mais un peu fraîche à mon goût je préfère garder ma cape .  Je me serai bien joint à la fête mais malheureusement j’ai promis à ma femme de ne pas traîner sur la route pour aller la retrouver vous comprenez . Je vais me reposer un peu et reprendre la route au plus vite. Bonne nuit!

Norfal était habitué à mentir de la sorte , il avait été entraîné pour cela mais l’exercice se révélait beaucoup moins évident en situation réelle surtout quand l’on est pris par surprise. Il s’éloigna de Lithildren avec son cheval et fit mine d’installer un petit bivouac un peu plus loin sur la plaine. Pour la suite des opérations il allait falloir qu’il continue à les suivre discrètement en espérant que les autres se dépêchent de venir l’aider.


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Le lendemain matin , le réveil fut tardif pour un Eugénion , content mais encore fatigué des festivités de la veille qui s’étaient prolongés jusque tard dans la nuit. Ses courtes jambes sur lesquelles il avait dansé lui faisait mal et son ventre était victime d’incessant ballonnement à cause de la digestion délicate. Lithildren , de son côté paraissait toujours impassible et aucune marque de fatigue ou de quelconque conséquence du festin dansant de la veille ne pouvait se lire sur son fin visage. Ils marchèrent ainsi plusieurs heures , encore plus lentement qu’auparavant et vers le milieu de l’après midi Eugénion aperçut au loin les formes encore un peu floues d’habitations tandis que la route s’élargissait et était de plus en plus empruntée. Le Hobbit montra le lieu au loin du doigr

-Bree c’est Bree , nous y sommes !

Il accéléra la cadence , enchanté par la perspective de pouvoir entrer dans la ville , refaire les provisions , se reposer , s’asseoir dans une auberge et dormir dans un lit.
Un peu plus loin , en retrait et toujours dissimulé sous une capuche liée à une ample cape de voyage noir , une paire de yeux observait le curieux duo entrer dans la ville avant de les imiter quelques minutes plus tard.


Fin du rp : Suite à Bree dans : Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...
Sujet: Entre deux pensées , il faut se prélasser
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Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux pensées , il faut se prélasser    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 17 Juil 2015 - 11:27

Eugénion dormait profondément , son souffle régulier faisait gonfler sa poitrine puis la redescendre à intervalles incroyablement précis . Le Semi-Homme était hautement satisfait de ses derniers jours , il avait encore un peu plus garni sa lourde bourse , il avait rencontré une elfe désemparée et à présent il l’accompagnait dans son périple pour l’aider à retrouver sa voie. La situation était vraiment atypique , une elfe amnésique complètement perdue dans ce monde et n’ayant aucun lien avec son peuple c’est déjà un fait exceptionnel mais qu’elle soit guidée par un Hobbit bavard ,philosophe et voyageur c’était tout bonnement unique. Les elfes sans souvenirs n’étaient pas légions et rares étaient les Hobbits qui s’aventuraient au delà des paisibles frontières de leur Comté natal . Eugénion était de ceux là , de ces rares courageux ou inconscients , tout dépendant du point de vue ; beaucoup d’histoire légendaires et anciennes circulaient datant du Troisième  ge et contant les exploits de héros hobbit tel Bilbo et sa quête ou Frodon et la Communauté ; mais sûrement ses récits étaient largement enjolivés et puis si on se rabattait sur le Troisième  ge pour rapporter des histoires de vaillants Hobbits c’était sûrement parceque de tels héros il y en avait pas eu depuis belle lurette chez les Semi-Homme. Eugénion , lui , appréciait voyager , casser l’absurde routine pour découvrir et étudier d’autres peuples et cultures mais il n’en était pas un grand vaillant pour autant ; il ne fallait pas compter sur lui pour sortie un épée et s’attaquer à tous les bandits de la région; il désirait simplement qu’on le laisse philosopher en paix.
Une paix qui se voulait presque éternelle , car après tout “Philosopher c’est apprendre à mourrir” .

Ce duo pour le moins original ne passait évidemment pas inaperçu sur cette route largement empruntée. Tout au long des journées de voyages , les passants qu’ils croisaient les observaient avec des grands yeux ronds de merlan frits ; se demandant ce que pouvait  bien faire une elfe et  un Hobbit ensemble sur cette route .  

Un peu plus loin du rudimentaire bivouac de Lithildren et Eugénion se trouvait un groupe de voyageurs autour d’un feu . C’était une joyeuse troupe de troubadours ambulante , ils mangeaient et parlaient plutôt bruyamment . Le groupe était composé d’hommes et femmes de tout âge certains avaient à peine la vingtainte quand d’autres n’avaient plus que des cheveux blancs ; il y avait même quelques enfants : certains étaient endormis et d’autres gambadaient leur mère à leur trousses pour les forcer à se coucher .  Ils riaient , gesticulaient , se détendaient après une harrassante journée de voyage : la bière coulait à flots et les plats se vidaient rapidement. Plusieurs hommes sortirent alors leurs instruments , l’un d’eaux avait une cithare , un autre un tambourin d’autres encore jouaient de la flûte .
Hommes et femmes se levèrent alors et se mirent à danser joyeusement autour du feu en rythme avec la musique entraînante qui s’élevait dans la nuit . Ils reprenaient joyeusement les paroles de leurs chants favoris .

"Buvez , mangez , chantez , dansez
Mes amis c’est l’heure du dîner
Allez vite vous installez
Vous risqueriez de tout rater

Jarret , salade , rôti , poulet
Les plats doivent se vider
Sinon vous risqueriez
D’être grondé par Mémé

Buvez , mangez , chantez , dansez
Mes amis c’est l’heure du dîner
Allez vite  vous installer
Vous risqueriez de tout rater

Que la bière coule à flots
Il faut enlever l’eau
Le gosier de ces messieurs
Il faut chauffer autour du feu

Buvez , mangez , chantez , dansez
Mes amis c’est l’heure du dîner
Allez vote  vous installer
Vous risqueriez de tout rater

Pour ces mesdames sortez le vin
Oui on le sait c’est bien divin
Mais gare à ne point trop en boire
Vous y perdrez la mémoire

Buvez , mangez , chantez , dansez
Mes amis c’est l’heure du dîner
Allez vite vous installer
Vous risqueriez de tout rater

Faites entendre votre voix
Chantez au moins une fois
Soyez une belle alouette
Et vous verrez ce sera chouette

Buvez , mangez , chantez  , dansez
Mes amis c’est l’heure du dîner
Allez vite vous installer
Vous risqueriez de tout rater

Faites bouger votre corps
Oui encor , encor et encor
Allez-y faites du bruit
Jusqu’au bout de la nuit

Buvez , mangez , chantez , dansez
Mes amis c’est l’heure du dîner
Allez vite vous installer
Vous risqueriez de tout rater

Voyageurs de touts lieux  
Ne soyez pas anxieux
Venez vous joindre à nous
Faire la fête avec des fous

Buvez , mangez , chantez , dansez
Mes amis c’est l’heure du dîner
Allez vite vous installer
Vous risqueriez de tout rater"




Tandis que la troupe continuait à danser de plus en plus vigoureusement récitait strophes et refrains certains hommes faisait le tour des alentours pour inviter les gens à venir danser avec eux. Ils étaient simplement vêtus sans artifice aucun et cela traduisait sans doute leur mode de vie , des gens modestes mais honnêtes qui vivaient leur vie avec passion .
L’un des troubadours ; un homme d’une trentaine d’années aux longs cheveux blonds  noués en que de cheval se dirigea vers le lieu où se trouvait Eugénion et Lithildren , il s’arrêta un instant , légèrement surpris d’apercevoir une elfe et un hobbit mais ne se laissa pas démonter pour autant. Il arriva à leur hauteur et s’adressa au philosophe réveillé par la fête .  

-Maître Hobbit venez nous rejoindre et faisons la fête.

Eugénion hésita un instant et observa le jeune homme qui lui avait adressé la parole ; il n’avait pas l’habitude de se mêler aux grandes fêtes des humains mais là , la simplicité et l’apparente honnêteté de ces gens lui faisaient chaud au coeur et puis au fond malgré ses belles pensées pouvait il faire à jamais taire ses instincts profond , sa propre nature , ce qu’il était. Les Hobbits étaient des fêtards et il se laissa prendre à la fête.
Il rejoignit la joyeuse troupe , dansa maladroitement sur ses petites jambes ; il en avait perdu l’habitude , but de la bière et apprit aux troubadours enthousiastes quelques chant shobbits et leur fit découvrir l’herbe à pipe hobbit qui rencontra un franc succès , il leur en vendit même ; toutes les occasions étaient bonnes pour faire des affaires.

Mavros , le jeune homme qui avait invité Eugénion à les rejoindre , s’approcha de Lithildren. En la voyant il hésita un moment à lui parler , c’était la première fois qu’il voyait une elfe , c’était une magnifique créature mais qui semblait si triste , le regard perdu dans le vide comme si quelque chose était brisé en elle . Tout ses congénères étaient ils pareils? Mavros l’ignorait mais il comptait bien lui rendre son sourire .

-Mademoiselle , je vous prie venez nous rejoindre pour danser et chanter , j’ai entendu dans les histoires de mon grand père que les elfes aiment faire cela . Vous serez la bienvenue.



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Pendant que les festivités improvisées battaient leur plein et que la majorité des bivouacs alentours avaient été déserté par leurs occupants pour rejoindre les danses , deux paires de yeux observaient ce spectacle .
C’était deux silhouettes sombres , enroulés dans d’amples capes de voyage  qui observaient silencieusement et discrètement dans la sombre nuit . Ils montaient de grands et puissant chevaux et l’épée qui ceignait à leur ceinture indiquait leur capacité à se défendre.

-Quelle mascarade … , fit l’un d’eux d’une voix très grave .
-Tu l’as dit , ces troubadours n’ont pas peur du ridicu...attends tu vois ce que je vois là-bas?
Le Hobbit et l’elfe qu’on a aperçu tout à l’heure sur la route. Décidément ces deux là sont dans tous les bons coups , je me demande ce qu’ils peuvent bien manigancer.
-Je ne sais pas mais vu leur route , ils vont sûrement s’arrêter à Bree .
-Bree… hmmmm. suis -les jusque là-bas je t’y retrouverai .
-Où vas-tu?
-Je vais prévenir Oropher de la présence de ces deux là , peut être saura-t-il quoi en faire.

L’homme fit demi tour et partit au triple galop sans un mot de plus à son compagnon espérant que ce mystérieux Oropher soit satisfait de son rapport.
Sujet: Entre deux pensées , il faut se prélasser
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Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux pensées , il faut se prélasser    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 15 Juil 2015 - 18:19

Enfin elle se livrait , enfin elle disait ce qu’elle avait sur le coeur . Finalement Eugénion avait fini par réussir à la faire parler d’elle et cela n’avait été une chose toujours aisée , au début du voyage elle ne disait jamais plus que quelque mot . Mais un être aussi noble ne pouvait être que séduit par les sages discussions philosophique.

Fumant toujours sa pipe , le Semi-Homme écoutait attentivement les stances de Lithildren. Celle-ci évoqua à nouveau le rôle des luminaires et parla de la sagesse humaine et elfique qu’elle voyait comme supérieure : c’était prévisible.  Puis le discours prit une trounure beaucoup plus lyrique , plus personnelle . Elle s’interrogeait sur elle-même , sur sa place dans son peuple et dans ce monde . La “jeune” femme se sentait de toute évidence perdue et exclue à cause des défaillances de sa mémoire , elle ne pourrait jamais aspirer à  être un beau jour une elfe “ comme une autre” .  Elle semblait complètement désemparée , ne sachant pas vraiment où aller et ses paroles sonnaient comme un appel de détresse , d’au secours .

Le discours de la jeune femme toucha le petit philosophe qui voyait devant lui une belle créature complètement brisée , sans identité aucune ; s’interrogeant sur son peuple , sa famille , sa patrie . L’on imaginait les elfes comme des êtres supérieurs vivant paisiblement retranchés dans leur sublime cité , loin de tous problèmes dans une forme d’ataraxie totale ; mais à priori eux aussi avaient leur soucis , leurs déboires  : eux aussi avaient leurs exclus , et Lithildren en était une , de ces naufragés .

Pour appuyer ses mélancoliques paroles lourdes de sens , elle rabattit sa capuche sur sa tête et fixa son regard vers l’horizon . Un instant de silence presque religieux s’installe , Eugénion observe sa compagne de route   et pouvait y lire une infinie tristesse dans son regard. Ce genre de chagrin centenaire qui traduit une véritable fissure dans l’âme .

-Oui … fit enfin le Hobbit en posant précautionneusement sa pipe à côté de lui , c’est vrai les Hommes se sont trouvés des raisons de vivre . Mais je crains que vous ne m’ayez mal compris sur un point précis , je ne condamne pas toutes ces raisons inventées , non bien au  contraire ; à mes yeux la sagesse , l’entraide et l’engagement sont des concepts créés de toute pièces mais ils représentent une vrai manière de vivre dans le sens où ce sont les concepts les plus nobles. Malheureusement les hommes et autres êtres dits “pensants” se laissent plus aisément séduire par des concepts beaucoup plus vils et futiles dont j’ai déjà parlé . Alors vivre pour la sagesse ou l’engagement ? Je dis oui mais il faut garder à l’esprit que même ces nobles idéaux sont des créations  ; l’engagement contre la pauvreté est une magnifique cause que j’encourage mais sachons simplement que nous luttons contre la misère que nous avons nous même provoqués par nos actes.  Civilisation paradoxale non ?
Ma sagesse à moi ? Je la considère comme honorable mais on pourrait toujours y voir quelque défauts , il est si aisé de critiquer après tout . Pour en arriver là j’ai considérablement travaillé et réfléchi et je considère ma sagesse comme une sagesse savante car moi j’ai conscience que le monde est absurde et que je le suis moi-même en partie.


Face au léger vent frais qui commençait à souffler , Eugénion sortit sa cape de voyage et s’en enveloppa avant de reprendre , un doigt levé .

-Tu soulève un problème très intéressant ma jolie , une problématique du monde majeure même : la question de l’identité. Quelle est notre place dans ce monde? Jusqu’à quel point sommes nous lié à notre peuple , notre patrie , notre culture? Pouvons nous aspirer à être autre chose que ce que nous étions programmé lors de notre naissance à devenir ? Peut on réellement choisir? Est-il possible de sortir de notre condition prédéterminée et absurde , de ce destin tout tracé ? Moi je dis oui , c’est possible.  
Ce problème rejoint d’ailleurs un autre sujet que vous avez évoqué , le relativisme . Face à la pluralité des cultures , des royaumes , des peuples ou des civilisations il faut savoir relativiser pour éviter de tomber dans le piège du fanatisme , du chauvinisme , du dogmatisme , de l’obscurantisme et de la xénophobie. Il faut s’ouvrir au monde.
Vous parlez des elfes comme des êtres supérieurs : alors oui la nature leur a donné une plus longue longévité et un corps plus beau et endurant mais au fond sont ils vraiment en essence supérieurs? Rien n’est moins sûr ; vous me parler de leur langage unique que seuls eux comprennent mais cela n’a rien d’exceptionnel. Je vous trouverai aisément un linguiste pouvant parler le Quenya et puis les Nains ont aussi leur langue propre : le khuzdul , au même titre que les Suderons  , les Rhûniens ou même les fourmis . Chacun des peuples ou espèces animales ont une manière propre de communiquer en fonction de leur mode de vie.
Lith’ … la sagesse , la vérité ne se trouve pas entièrement chez une personne mais elle est distribué de façon parcellaires à travers les peuples.  Il faut juste savoir ajuster son point de vue , sortir de ce moule dans lequel nous avons été cuisiné durant notre enfance pour voir la vérité chez l’autre.  Et ce que tu as , cette amnésie c’est aussi une chance car ton regard peut ainsi être animé d’une pureté totale dénuée de tout préjugés.
Moi? Alors oui , je suis un Hobbit de la Comté , ce serait ridicule de le nier . Je suis né ainsi et c’est tout : petit , oreilles pointues et amateur d’herbe à pipe. Pour autant suis je dénué d’individualité ? de particularités? Non assurément , je suis Eugénion Ionescgrin avant d’être un Hobbit  , je pense sans doctrine et je suis rejeté par les miens pour cela car ma vision de la vie diffère de la leur  .  Je ne suis pas un Hobbit parceque je l’ai voulu , je le suis car la nature en a voulu ainsi et je suis fier d’en être un ; mais ce dont je peux être le plus fier c’est ma capacité à voir les choses différemment pour mieux considérer les autres.  
Si les Hommes font des choix discutables parfois ils ont aussi leur qualités propres qu’on ne retrouve pas forcément autre part  quant aux Elfes c’est la même chose. Tu es une Elfe , aucun doute là dessus , tu es grande , centenaire , oreille pointue , svelte , majestueuse ; mais tu ne te souviens que peu de tes liens avec ce peuple , est-ce réellement si dramatique,
Il faut relativiser,  c’est primordial ma jolie , il faut éviter l’absolutisme  ; tu parlais du rôle du soleil et de la lune , oui c’est vrai ils peuvent être des guides pour des voyageurs perdus . Mais il faut aussi voir les choses sous un autre angle , dans leur entièreté  ; les rayons écrasants du soleil tuent des milliers de personnes de la sécheresse et de la canicule quand d’autres sont nourris grâce au beau temps .
Ne voir les choses que selon un point de vue c’est admettre que cette vision est un absolu or tout forme d’absolutisme mène au despotisme et au mépris de l’autre.

Il marqua une pause et réfléchit à ce qu’il dirait ensuite , la situation était plutôt délicate

Lith’ , tu est une Elfe et je te le confirme pourtant ce peuple te paraît étranger . Cela t’affecte et je te comprends mais tu dois le voir autrement . Tu crois au destin et peut être que justement ta destinée c’est d’être une elfe différente , une elfe pas comme une autre. Peut être cela voudrait dire que devrais trouver ton foyer , ta maison ailleurs que celle qui t’était pesque obligée à ta naissance. Ton passé a son importance mais il ne doit pas t’entraver alors cesse de te morfondre sur ce que tu a raté et ce que tu aurais pu faire , non focalise toi sur ce que tu va réussir et ce que tu vas accomplir .

Laissant Lithildren réfléchir au fort impact de ses mots , Eugénion sortir sa couverture et s’allongea .

-A présent il est tard et nous avons encore de la route à faire , il faut se reposer. Bonne nuit ma petite…

Fixant le plafond étoilé , le petit homme grand d’esprit se laissa peu à peu gagner par le sommeil.
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Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux pensées , il faut se prélasser    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 14 Juil 2015 - 12:09

Son histoire achevée , Eugénion s’installa plus confortablement sur l’herbe et sortit de son sac à dos sa longue pipe . La nuit avait apporté son lot de fraîcheur agréable après les chaleurs de la journée. Une légère brise soufflait sur la route , faisant chanter tous les petits brins d’herbe d’une même mélodie.  Allumer un feu était inutile pour les deux comparses de voyage : le climat ne s’y prêtait pas et il voyait encore assez clair en partie grâce aux lanternes des différents convois qui continuait leur route même de nuit .
Ah , ces hommes étaient si pressés , incapable de se reposer la nuit avant d’avoir fini leur besogne . Tout ce qu’il risquait en faisant ce petit jeu c’était un accident dû à la fatigue et ce serait fort dommage car la route serait alors bloqué pour des heures et ils ne pourraient même plus avancer de jour.

D’un geste expert qui en disait long sur ses habitudes , le Hobbit bourra sa pipe de sa meilleure herbe avant de craquer une allumette d’un coup sec. Il alluma son calumet et laissa échapper quelque volutes de fumée tout en écoutant attentivement les paroles de la jeune elfe . Celle-ci avait écouté l’histoire du semi-Homme et y réagissait et miracle  ! Elle alignait enfin plus d’une phrase.  Eugénion émit un petit rire en voyant la réaction de sa camarade de voyage.

-En effet il en faut beaucoup j’en conviens, mais peu importe si cette histoire est entièrement véridique ou embellie . Ce qui compte d’abord c’est le message philosophique qu’elle veut transmettre. C’est une sorte de … Il fit mine de chercher le bon terme un court instant , … de parabole oui c’est cela : un apologue .

Le rire cristallin de l’elfe ne ressemblait à aucun rire que le commerçant ambulant avait entendu jusqu’ici . Cette expression de son amusement ou de sa joie respirait la pureté totale , quand elle riait l’atmosphère alentour , l’environnement proche , semblait se figer pour contempler et admirer ce moment unique . Elle reprit la parole , s’exprimant toujours de manière énigmatique et métaphorique. Lithldren utilisait des images que le commun des mortels n’aurait assurément pas compris et ce dernier aurait pris la pauvre demoiselle pour une illuminée , ce qu’elle était sûrement un peu. Mais l’illumination était aussi l’éclairement intellectuel , la folie traduisait parfois une forme d’intelligence ; le bouffon du roi n’était-il pas le plus malin? Elle parlait d’”oeil diurne et nocturne “ pour évoquer Soleil et Lune . Eugénion marmonna alors dans son bouc

-Père amenant , père amenant … ça c’est toi qui le dis ; s’il pouvait frapper un peu moins fort ses enfants de sa chaleur il serait un père amenant.

Eugénion leva les yeux vers son interlocutrice , l’air soudainement plus sérieux bien que l’on pouvait toujours déceler ce petit pétillement caractéristique dans es yeux

-Ma jolie , c’est bien de parler avec des grandes métaphore et d’utiliser des grands mots mais parfois il ne faut pas hésiter à dire ce qui est . La Soleil , la Lune , ce sont des luminaires dénués de toute conscience placés là par je ne sais quoi , une force supérieure peut-être ou simplement le hasard , sûrement le hasard d’ailleurs. Leurs agissements sont aléatoires et on peut autant compter sur eux pour nous sauver la mise que sur une huître. Quoique l’huître est vivante elle au moins…

La question de Lithildren tomba alors , comme ça d’un coup sans qu’Eugénion ne s’y attende forcément . Il fallait pourtant bien qu’elle soit posée à un moment ou à un autre.

Le Hobbit philosophe ne réagit pas immédiatement , il leva son regard ; le regard fixé sur le plafond noir constellé d’étoiles qui l’illuminaient . Il réfléchissait à la formulation de sa réponse tout en continuant à tirer sur sa pipe . Les simples volutes de fumée qui s’échappaient auparavant de sa bouche avaient cédé leur place à des essais de figures plus acrobatiques , étaient apparus successivement les traditionnels cercles de fumée qu’Eugénion maîtrisait à merveille . Il tentait également d’autres formes qu’on lui avait apprise dans sa jeunesse en Comté comme les contours rudimentaires d’animaux tels des oiseaux , ses tentatives eurent plus ou moins de succès mais surtout moins de succès pour être tout à fait franc. Après un long silence de plusieurs minutes Eugénion reprit d’une voix plus basse

-Alors ma jolie ! C’est pas rien ce que tu me demande hein tu le sais? Tu me demande en quoi je crois ;pourquoi je me bats ; quelles sont mes raisons , mes objectifs. En somme pourquoi je vis … En effet je considère notre condition comme fondamentalement absurde. On a été placé sur ce petit tas de boue
, il ponctua ses paroles d’un petit coup de poing sur le sol , par je ne sais qui ou je ne sais quoi sans aucun mission . Aucun mode d’emploi alors l’on s’est mis à inventer tout et n’importe quoi pour donner l’illusion sens à notre vie pour éviter la déprime assurée dans le cas contraire. Ce fut alors le bal des vanités futiles : aspiration au pouvoir , l’amour , l’argent  et j’en passe des meilleurs . Toutes ces choses absurdes en lesquelles tout le monde croit , les auteurs embellissent le quotidien en contant de grandes épopées mais la véritable vie ce n’est que des banalités. Les gens ne se soucient que de ce qu’ils auront dans leur assiette et avec qui ils passeront la nuit. Les grandes valeurs et les grands mots , ah ! Invention hypocrites imaginées par des hypocrites pour des hypocrites ou des charlatans ça revient au même.
Alors moi? En quoi je crois? La sagesse est je vous l’ai déjà dit une véritable vertu mais ce n’est pas tout . Je crois en l’homme pur , celui qui a conscience de sa condition absurde , ce qui implique une certaine sagesse , et qui met tout en oeuvre pour la dépasser en donnant un réel sens noble à sa vie. L’engagement envers autrui , envers les démunis ; l’entraide et le soutien ; le combat contre les oppresseurs et l’engagement voilà autant de vertus qui peuvent donner une vraie raison de vivre.

Eugénion toussota un peu , laissant échapper de la fumée de ses narines avant d’éteindre sa pipe .

- Voilà ma jolie , tu sais qui je suis et en quoi je crois  à présent . Maintenant je compte découvrir qui tu es toi , même si tu l’ignore ...Raisins secs?

Le Hobbit lui tendit un petit pot qui contenait un assortiment de fruit sec , Eugénion n’ayant pas grand chose d’autre à lui proposer puisqu’elle était végétarienne.
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Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux pensées , il faut se prélasser    Tag eugénion sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 13 Juil 2015 - 11:35

Avec la fin du Rude Hiver et de la rigueur de ses intempéries les routes commerciales de l’Ouest étaient à nouveau largement emprunté. Celle reliant Edoras à Bree était donc loin d’être déserte , passant par la trouée du Rohan seul point de passage entre les Mont Brumeux et les Montagnes Blanches , le chemin avait récemment été élargie pour faciliter la circulation des différents convois commerciaux et des divers voyageurs .

L”endroit été donc rempli de chariots, convois ou simple cavaliers , ce qui donnait un aspect très vivant à cette voie . On ne risquait pas de s’y sentir trop seul  , et la probabilité que des brigands ne se risquent à s’aventurer dans des endroits aussi fréquentés était somme toute plutôt très faible : soit ils passeraient pour suicidaires soit pour des inconscients et dans les deux cas le seul butin qu’il récolteront sera une épée en travers de la gorge.

Toutefois cette foule avait aussi ses mauvais côtés  , une véritable cacophonie régnait , un grand brouhaha qui à la longue pouvait fatiguer les nerfs et l’esprit . D’un coté il y avait les conducteurs de convois qui se disputaient à propos d’une collision , négociant de façon pour le moins musclée sur la responsabilité de chacun dans cet effroyable drame et des dédommagements qui en découlaient. De l’autre côté sur le bord de la route on pouvait observer un groupe de voyageurs ayant établi leur campement , se reposant et se prélassant au soleil ; il faisait cuire de la viande au dessus d’un feu et chantait avec plus ou moins de justesse des chansons traditionnelles , il y en avait même un qui les accompagnait avec sa cithare là aussi avec plus ou moins de réussite. Sur la route elle même le bruit des sabots des chevaux sur la pierre contribuait à cette ambiance bruyante , sans parler des convois rempli d’animaux peu silencieux comme des poules , des oies ou des porcs qui passaient régulièrement . Dans un autre registre les voyageurs devaient bien faire attention de soigneusement éviter les crottins chevalins qui étaient disséminés de manière aléatoire sur la route. Tout cette ambiance , si elle garantissait peut-être une certaine protection, enlevait sûrement au charme du voyage tel qu’il était rapporté par les grands conteurs et rôdeurs. Ici l’idée d’un grand et palpitant voyage en solitaire en contact avec la nature vierge et sauvage était bonne pour les romans chevaleresque , car sur cette route urbanisée rien ne faisait penser  à une quelconque aventure. Non , pour les voyageurs les plus téméraires c’était vers les hautes montagnes qui se dessinaient au nord et au sud que leur regard devaient se diriger , s’ils rêvaient d’aventure c’était là-bas qu’ils devaient se rendre bien qu’il risquait fort de ne pas en revenir.

En cette belle journée estivale , le soleil frappait la route avec toujours autant de vigueur , forçant les voyageurs à multiplier les pauses à cause de la chaleur qui entravait leur avance.  Sur le bord de la route , le sol était couvert d’une herbe verte où des centaines de petits animaux pointaient le bout de leur nez . Les lapins gambadaient à quelque mètres des convois et fournissaient à l’occasion un dîner bienvenu pour les homme en manque de vivre , les abeilles et les papillons virevoltaient de fleurs en fleurs et les hirondelles fendait l’air de leurs gracieuses ailes. Les colonnes de fourmi se risquaient même à aller sur la route , marchant toute l’une derrière l’autre avec sa charge jusqu’à la colonie , le tout avec une organisation militaire qui aurait fait rougir la garde de Minas Tirith. Quels étranges êtres que les fourmis. Elles étaient si efficaces et organisées en groupe , totalement dévouées à une collectivité soigneusement rôdé alors qu’une fourmi isolée se voit dénuée de toute individualité, de toute intelligence même. Le groupe ayant complètement écrasé et anihilé l’individu qui ne vit plus désormais que comme un simple rouage , un boulon de cette machine si bien huilée.  

Au milieu de cette foule dense et hétéroclite , entre humains et animaux , se trouvaient deux étranges compagnons de voyage venant d’Edoras même si un simple coup d’oeil indiquait aux plus curieux que ces deux là n’étaient assurément pas des rohirrim . Il y avait une jeune elfe sur un magnifique cheval , tout en elle respirait la grâce de son peuple et elle était l’objet de multitudes de regards fascinés de la part des voyageurs qui en voyait , pour la plupar t, pour la première fois . Elle ne semblait toutefois pas y prêter attention , le regard figé vers l’avant comme perdu dans le vide , comme si quelque chose s’était définitivement brisé en elle. A côté du cheval elfique qui avançait  à un pas lent se tenait un Hobbit qui tirait sa mule dont on se demandait combien de temps la pauvre bête avait encore à vivre.  Très chargé le Semi-Homme parlait beaucoup à sa camarade de route sans que celle-ci ne lui réponde sauf à de rares fois , et pour ne pas dire plus que quelques mots énigmatiques.
Eugénion et Lithildren avait quitté Edoras depuis plusieurs jours et se dirigeraient assez lentement vers Bree leur première halte , ils empruntaient donc cette route . Ils avaient encore assez de vivre pour tenir jusqu’à destination et ils trouvaient agréable de dormir à la belle étoile sur le bord de la route par ce temps doux .
Leur voyage était rythmée par les longs discours philosophiques du Semi-Hommes et par les rares phrases mystérieuses que lâchaient de temps à autres l’elfe et qu’Eugénion s’évertuait à analyser et à déchiffrer. iIl avançait de sa démarche caractéristique sur ses jambes habituées aux longues distances et sur ses gros pieds velus .

Au bout de quelques heures de marche le soleil commençait à décliner , et les deux voyageurs , épuisés allèrent s’installer sur l’herbe en bordure de la route , contemplant le magnifique croissant de lune qui commençait à apparaître.

Eugénion prit enfin la parole après trois minutes et trois secondes de retenue .

- Je ne dis pas seulement et exactement que l’essence du monde est un non-sens absurde , non certaines choses valent assurément que l’on se batte pour elle ; non je dis que derrière la condition d’être , l’existence est fondamentalement absurde si on n’y fait pas attention.
Laisse moi te raconter une histoire ma jolie :
C’est l’histoire d’un roi dont je tairai, par pure prudence , le nom ; un monarque très puissant qui régnait d’une main de fer sur une immense région , une contrée qui n’est pas située à proximité d’ici mais qui n’est pas aussi lointaine qu’on pourrait s’amuser à le dire. Ce roi est sans aucun doute un mégalomane , certains affirment même qu’il serait fou ; personnellement je ne m’y risquerai pas à le dire car on raconte qu’il à des  yeux et des oreilles partout alors il vaut mieux éviter les ennuis , pas vrai hein? Bon alors revenons à nos oignons , ou à nos moutons … mais on va dire les oignons vu que toi tu risque pas de manger un carré d’agneau grillé .

Eugénion éclata d’un rire franc et brillant  , avant de reprendre d’un ton brusquement sérieux  ; comme si rien d’amusant à ses yeux ne s’était passé quelque secondes auparavant

- Ce roi , sentant sa vieillesse arriver à trop grands pas , bien que la vieillesse ne puisse pas multiplier les grands pas à cause de l'arthrose , prenait conscience que quand il mourrait son règne tomberait au fil des années et des décennies dans l’oubli . Il deviendrait un monarque parmi tant d’autres , tout juste bon à être cité brièvement dans les livres pointus d”histoire au côté du plus grand éleveur de choux fleurs de son temps. Sa Majesté désirait marquer son règne d’un grand évènement pour graver son nom de l’histoire , que celui-ci s’inscrive durablement dans la postérité. Que lui fallait-il faire ? Lancer de grands travaux? Son pays ne semblait pas en avoir besoin , ses prédécesseurs l’ayant déjà fait d’ailleurs et puis il ne comptait pas gaspiller son or pour améliorer les conditions de vie de ses vils sujets . Devait-il lancer de grandes conquêtes? Ses voisins étaient lourdement armés et lui risquait de n’être seulement reconnu comme le roi ayant fait tombé le pays dans la défaite. Des monuments peut-être? Ses aïeux en avaient déjà fait de nombreux. Non , il lui fallait trouver quelque chose d’inédit ,, de neuf , d’impossible à réaliser jusqu’alors. C’est ainsi que depuis ce jour son règne se plaça sous le signe de l’impossible , le roi étant en quête de quelque chose que l’on disait impossible à réaliser. Un élément retint particulièrement son attention ; durant ses longues nuits d’insomnie dûes à l’angoisse et la paranoïa qui est le salaire de tout roi , il contemplait depuis le balcon en marbre de sa chambre la lune qui illuminait de sa faible lueur la nuit. Dorénavant il désirait obtenir ce luminaire , il voulait décrocher la Lune.
Il réunit alors sur le champ son conseil de ministres , ces derniers accoururent au plus vite . Le roi leur exposa donc son souhait et leur ordonna de lui ramener la Lune pour la fin de la semaine afin de danser une valse avec elle au bal du soir. Les conseillers tentèrent bien de dissuader le Roi de cette folle entreprise mais celui-ci ne voulut rien entendre et entra dans une colère noire face aux réticences de ses ministres .

-Je veux ce croissant de lune ! Un point c’est tout

Durant ses quelques jours il se rendait chez chacun de ses conseillers pour voir où ils en étaient .
Il commença , comme on pourrait s’y attendre , par les astronomes royaux , ceux si s’évertuaient à calculer la distance séparant la Terre de la Lune. Selon leurs premières estimations celle-ci s’élevait à près de deux cent mètres. A une telle hauteur aucune échelle ne pourrait permettre de la décrocher. Le doyen des astronomes annonça au Roi la nouvelle
-Sire , la Lune est trop haute nous ne pouvons pas la décrocher.

Face à cette insubordination , et cet aveu d’échec , le Roi se mit en colère et fit pendre le doyen ainsi que tout ses astronomes. Il fit également exécuter es astrologues qui ne serviraient de toute façon plus à rien  une fois la Lune décroché puisqu’ils ne pourraient plus lire les présages du luminaire.

Les mathématiciens et ingénieurs , s’appuyant sur la distance donnée par les défunts astronomes vinrent à la conclusion qu’aucune échelle stable ne pouvait être construite à cette hauteur. Le Roi les fit pendre .
Les artisans vinrent alors retrouver le monarque , ces derniers plaidèrent leur cause , affirmant qu’ils ne pourraient en rien aider en cette quête dans laquelle ils étaient incompétents. Face à cette révolte , le roi les fit tous tuer .

Devant la difficulté si ce n’est l’impossibilité de cette tâche et la mégalomanie du roi, tous passèrent au fil de l’épée : bouchers , poissonniers ,bourreaux ,  banquiers , femmes de chambres , prostituées, généraux , guerriers , musiciens , comédiens , magistrats  ou même princes et nobles .
Dans tout le palais il ne restait plus que deux malheureux : le boulanger et le bouffon du roi . Le monarque alla rencontrer le boulanger , l’avertissant que s’il n’avait pas la Lune en sa possession avant ce soir lui aussi serait pendu sans autre forme de procès.
Le pauvre homme était complètement désespéré , ses compétences en pâtisserie ne lui seraient d’aucun utilité pour réaliser le souhait du Roi  . Assis sur un tabouret de bois il pleurait la tête entre ses mains, s’apitoyant sur son sort. C’est alors que le bouffon du roi fit irruption dans la salle , précisons que le trublion était aussi un ami d’enfance du boulanger et il désirait le voir vivre mais surtout il savait qu’après le boulanger ce serait à son tour d’essuyer la colère du Roi . S’approchant du boulanger il lui parla de sa voix farceuse

-Mon ami , pourquoi pleure tu tant?
-C’est le roi , il m’a juré que si je ne lui décrochai pas son si désiré croissant de Lune , je serai pendu.
-Pardi! Mais alors pourquoi pleure tu tant? Je ne comprends pas …

Le boulanger leva des yeux énervés sur le bouffon

-Qu’est ce que tu ne comprend pas abruti? Ce soir je serai mort car je n’ai aucune idée de comment satisfaire le souhait du Roi…
-Comment ça tu n’en a aucune idée?
-Absolument aucune , je n’ai aucune compétence en ingénierie et en mathématique , encore moins en astronomie . Et personne ne pourra m’aider car tous les hommes compétents dans ces domaines sont morts . Si même eux ont échoués , comment moi pourrai je réussir?
-Tudieu ! Mais fais marcher ta cervelle mon pauvre vieux  ! Le roi t’a réclamé un croissant de lune , tu en fais à longueur de journées !


-Quoi ? Interrogea le boulanger , mais le bouffon avait disparu , comme volatilisé.

Quand le soir vint , le roi alla à la rencontre du boulanger pour lui réclamer son croissant de Lune.  L’homme lui présenta un délicieux croissant au beurre , tout chaud et sortant du four avec gravé au couteau à sa surface le mot “Lune” . Le Roi au début ne comprit pas et s’apprêta à faire pendre le malheureux mais le bouffon intervint alors  en chanson

-Si sa Majesté me le permet
J’aimerai avec ma raison m’exprimer
De la lune vous voulez un croissant
Et il vous en a fait un décent
Car , Sire , ce vous avez sous les yeux
Ce n’est autre que votre désire furieux


Oui , le roi avait bien dans les mains ce qu’il avait explicitement demandé au boulanger : un croissant de Lune. Tout émoustillé le monarque promu le boulanger comme premier ministre et afficha le fameux croissant au dessus de son palais comme un véritable étendard.
Et c’est ainsi qu’il entra effectivement dans la posterité , mais pas comme étant le roi de l'impossible . Non l’histoire retiendra de lui le surnom de Roi ridicule , celui assez insensé pour brandir fièrement un croissant au beurre au dessus de son palais.

La folie et l'obsession aveugle les sens , le roi n'ayant pas été capable de distinguer une pâtisserie de la vraie lune . et la ruse et l'intelligence ne vient pas toujours de là où on l'atted



Fier de son histoire et les yeux pétillants dans la nuit obscure , Eugénion attendait avec impatience la réaction de Lithildren .
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