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Sujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]
Learamn

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]    Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 21 Nov 2023 - 16:36




L’intervention de l’archer elfe avait été salvatrice mais ce fut surtout la charge inattendue des chevaliers rohirrim et dalites qui fut déterminantes. Le Poing de Durin avait ouvert une brèche, la coalition s’y était aussitôt engouffrée. La cavalerie avait balayé et dispersé les forces qui tentaient de défendre l’entrée de la Montagne. Quelques secondes avant l’impact, et alors que le sol se mettait à trembler sous leurs pieds; Biereü échangea un dernier regard triomphant avec son adversaire. Dans les petits yeux perfides d’Emilanezh ne se lisaient désormais plus que l’effroi. Le guerrier nain bondit in extremis sur le côté juste avant que les renforts ne déferlent et ne submergent les gobelins. La silhouette frêle de son ennemi disparut rapidement sous la pluie de sabots et de lances, probablement mort piétiné par la fureur de Gudmund et le panache d’Orwen.

Bientôt, les portes du Gundabad furent sous leur contrôle et le Roi Thorik et son état-major purent pénétrer dans la légendaire montagne, berceau de leur civilisation. Les survivants des Id-Ursu Gabilgathol, qui avaient héroïquement tenu leurs positions pour protéger les grands bélier, les suivirent, le gros de l’armée derrière eux.  Biereü balaya le champ de bataille du regard, cherchant à déterminer combien de guerriers de son bataillon avaient survécu. Bien peu. Sous leurs masques, il était bien difficile de déterminer l’identité des ces braves tombés au combat. Plus loin, il repéra l’armure caractéristique de leur chef. Courbé en avant, les genoux au sol et la pointe d’une lance fichée dans sa hanche. Fendeur-de-Crânes se précipita vers lui pour constater les dégâts. Des dizaines de cadavres de gobelins gisaient tout autour du Ramekhtûrg, signe d’un combat âpre et héroïque. Celui-ci avait le souffle court, son masque d’or à moitié, laissant entrevoir un œil rougi par les efforts et le haut de sa joue ensanglantée. Biereü poussa un soupir de soulagement en constatant que l’arme ne s’était pas trop profondément enfoncée dans la chair pour toucher un organe vital, mais il déchanta vite quand un liquide noirâtre et visqueux se mit à suinter de la plaie quand il commença à retirer la pointe de la lance.

“Par les morpions du vieux Drunïn! Du poison…Ces salauds de peaux-vertes ont empoisonné cette lance.”

Ainsi s’expliquait l’état de fatigue extrême de son supérieur, non pas un hypothétique épuisement au combat mais bien par le venin qui progressait dans son corps.

“Vite, mon Seigneur. Je vais vous amener au camp, un guérisseur pourra vous administrer un antidote. Allons, magnons-nous!”

Le Ramekhtûrg posa alors une main tremblante sur l’épaule de son capitaine.

“Non, Tharimbier, fils d’Ulfgar... Non.”

L’officier resta un moment interdit, d’abord surpris d’être appelé par le prénom que ses parents lui avaient donné à la naissance et qui n’avait plus été utilisé depuis si longtemps, abandonné au profit d’une variante plus grivoise et particulièrement populaire au sein de la troupe.

Je...je ne comprends pas mon Seigneur.
-Je n’ai point fait tout ce chemin depuis les forts de Tronjheim et les ruines de Gabilgathol pour faire demi-tour devant les Portes de Gundubânad.
-Mais et ce foutu poison?”


Le Ramekhtûrg balaya cette question d’un geste.

“Mourir au sein de la Maison de Durin. Voilà une fin digne d’un Seigneur de Gabilgathol, d’autant plus que son successeur est tout trouvé.”

Les deux Naugrim se regardèrent en silence pendant quelques secondes, Biereü prenant la mesure des paroles de son guide avec un mélange de tristesse et de fierté.

“À présent, Tharimbier, soutiens-moi dans cette dernière marche.”

Dans un effort surhumain, le Ramekhtûrg se redressa, et s’appuyant sur l’épaule de son héritier se mit à avancer lentement en direction de la montagne, prêt à défier Baltog alors qu’il ne lui restait plus que quelques heures à vivre.



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L’ascension depuis la Fosse où ils avaient été rallié par les prisonniers Nains avaient été sanglantes et chaotiques. De multiples pièges et obstacles s’étaient dressés sur leur chemin et de nombreux braves étaient tombés. Mais l’heure du deuil n’était pas arrivée. Sous l’impulsion du Seigneur Hadhod Croix-de-Fer, les troupes qui avaient ouvert le deuxième front étaient parvenus à remonter progressivement à la surface et désorganiser les forces de défenses qui finirent par se replier dans le cœur de la cité, la Forteresse de Baltog. Il y eut quelques cris de victoire et des hourras quand les deux armées de la coalition se rallièrent devant le gouffre béant mais Gröm savait que la donne était encore loin d’être jouée.

Zock-Dah avaient sournoisement détruit tous les ponts suspendus traversant le fossé jusqu’au pilier de basalte, à l’exception d’un seul, le plus large. Ainsi, les gobelins choisissaient de concentrer les combats en un point précis pour équilibrer le rapport de forces. Ainsi tapis dans leur forteresse, un nouveau siège pourraient prendre des mois, voire des années, à se concrétiser. Un temps dont les armées de Thorik ne disposaient pas.

Gröm s’approcha de Bénéthor et Isil, qui avaient vaillamment combattu. Il s’enquit de leur état de santé et les remercia à nouveau de leur engagement dans cette guerre qui n’était pas la leur. Le capitaine des éclaireurs d’Erebor menaient une guerre pour son peuple, pour la libération de leurs terres sacrées. Aurait-il fait preuve de la même détermination s’il s’agissait de soutenir des rôdeurs du Nord aux prises avec des envahisseurs ? Aurait-il volé au secours d’elfes mis en danger par un pouvoir dangereux ? Probablement pas et cela ne faisait que renforcer son admiration pour ces deux-là.

“Maître Bénéthor. Dame Isil. Quoiqu’il advienne. Quelle que soit l’issue de cette bataille, les Naugrim n’oublieront pas tout ce que vous avez fait pour nous.”

Il fouilla dans sa sacoche et en sortit deux petites sculptures métalliques représentant des pioches de mineurs nains.

“La pioche de Krohr. Montrez cela et les portes d’Erebor vous seront ouvertes. Vous et vos proches auront toujours une place d’honneur à la table du Roi sous la Montagne.”

L’éclaireur Nain fut alors interrompu par des percussions qui se faisaient de plus en plus intenses. Il y avait du mouvement de l’autre côté du ravin.


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L’heure de l’affrontement final avait sonné. Baltog, roi de Gundabad, ne comptait point l’esquiver. Le bruit des tambours de guerre résonnait contre les parois de la Montagne, les cris de ses soldats lui réchauffaient le cœur. Il fendait la foule, juché sur le dos de Fornarath, son immense loup centenaire. Sur son crâne était posé la couronne d’os et de métal, dans laquelle avait été incrustée, à la seule force de ses mains, une magnifique pierre précieuse aux éclats bleutés. Une pierre trouvée au fond des mines de Gundabad à l’époque des Années des Arbres. Une pierre, qui selon les croyances naines aurait été polie par Durin le Père. Les Naugrim l’avait nommé “Mesemu Durin” , Le Joyau de Durin. Pour les Gobelins, il s’agissait de Bagu-id-Figtum, la Pierre de la Victoire. Était-ce là une manière de narguer ses adversaires ?

Il s’arrêta devant le pont, toisant du regard l’armée ennemie. Sur sa droite se tenait son fils, Garmuz, lui aussi chevauchant un grand Warg. Un peu en retrait, le général Zock-Dah préparait ses troupes.

Le Roi de Gundabad prit alors la parole dans un Commun impeccable. Sa voix retentissant dans toute la montagne, comme si quelque maléfice l’avait artificiellement amplifiée.

“Peuple Gazât1 ! Vous avez courageusement combattu ! Mais regardez-vous, tous ces efforts, tous ces morts pour en arriver là. Impuissants devant ma forteresse. Ce que vous avez affronté n’est que l’insignifiante surface de ma puissance. Tous mes généraux les plus fidèles, mes guerriers les plus féroces sont à mes côtés. Vous auriez-du rester dans vos mines, à sculpter vos cailloux et compter vos pièces d’or au lieu de venir défier le fier peuple des Kapûlu2. Il ne peut y avoir qu’un Roi sous la Montagne.”

Il se retourna alors et cria à l’intention de ses troupes:

“Gundabad-Hai! Go kirm â ghâsh! Go kirm â ghâsh!3


Le cri de guerre fut repris en chœur. Zock-Dah fit claquer son fouet et l’ordre fut donné. Des centaines de cavaliers Wargs se bousculèrent sur la passerelle, poussant parfois leurs congénères dans le vide. Suivis par des hordes de gobelins en armes qui fonçaient vers la coalition. Baltog jetait toutes ses forces dans la bataille, lui y compris.

1: Nains
2: Gobelins
3: Enfants de Gundabad! Par la lame et le feu!
Sujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]    Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 27 Sep 2023 - 0:24


Au moment où Biereü abattit son lourd marteau sur le crâne de son adversaire, un craquement formidable retentit. Les gobelins avaient la tête solide mais à ce point-là, cela était plutôt surprenant. Il fallut plusieurs secondes à l’officier des Id-Ursu pour réaliser que ce bruit provenait de la gigantesque porte de la forteresse qui venait de se fissurer sous les coups du Poing de Durin. Galvanisé à la vue de ce spectacle si satisfaisant, le Nain poussa un cri rageur et exalté et accompagna son euphorie par un nouveau coup d’estoc qui vint écrabouiller la face d’un autre ennemi. Il n’y avait pas une seconde de répit pour le guerrier cependant, sous les yeux sournois d’Emilanezh les ennemis se ruaient sur le capitaine qui, malgré toute sa vigueur au combat, serait bientôt submergé. Son genou le faisait atrocement souffrir et il manqua plus d’une fois de perdre son équilibre mais il se reprenait à chaque fois, prêt à encaisser une nouvelle charge avant de répliquer. Derrière son précieux masque, il sentit le sang couler le long de son visage, une simple coupure au crâne ? Ou quelque chose de plus grave ? Pris dans le chaos et sous l’emprise de l’adrénaline, il était bien incapable de le savoir. Entre la sueur, le sang et l’épuisement, il commençait d’ailleurs à voir flou et l’attaque puissant qu’il porta manqua de toucher une silhouette qui ne ressemblait en rien à celle d’un gobelin. Grand et filiforme, le nouvel arrivant se posta au côté du capitaine et trancha la gorge d’un ennemi qui s’était dangereusement rapproché et qui avait échappé à la vigilance de Biereü qui semblait à la fois soulagé et contrarié par la venue de ce nouvel arrivant :

“Ah par l’enclume de Mahal! Si mon ancien m’avait dis que je devrais mourir au côté d’un Oreille Pointue devant les Portes de Gundubanâd, je lui aurais retiré sa chopine fissa !”


Le rapport de force s’était légèrement rééquilibré suite à l’intervention salutaire de Thassael; les corps brisés de deux gobelins gisaient à leurs pieds et Emilanezh n’était épaulé que par deux autres sbires. Le bougre allait enfin devoir se salir les mains. Biereü se tourna vers son nouveau compagnon :

“Je ne peux plus être sur le reculoir à me faire marcher dessus comme ça! Sur les nattes tressées de la douce barbe de la belle Hilda, je vais finir par me faire avoir comme ça. Non, il faut prendre l’initiative cette fois.”

Il échangea un regard à travers son masque avec l’elfe. Celui-ci affichait une certaine prestance malgré les traces de souillures et de sang qui parsemaient ses délicats vêtements et sa peau albâtre. Un être comme venu d’un autre monde si parfait, si lisse, qu’il lui rappelait quelque peu ses poupées de porcelaines avec lesquelles Friga et Leiffa jouaient une fois sorties du berceau.

“Cela tombe bien j’ai un plan. Fait exactement comme moi.”

Il s’assura que Thassael avait bien saisi et se mit à énumérer rapidement un compte à rebours:

“Trois…Deux…Un… Yaaaaa! Abrafû Shaikmashâz!1

Il leva son marteau et chargea en criant en direction des trois gobelins, tout en boitant fortement. Visiblement le plan de l’officier se résume à foncer dans le tas… Au moins avait-il arrêté de céder du terrain à ces peaux-vertes.

1: Descendants de rats


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La Montagne entière vacillait à chaque coup porté par ce maudit Krark2 qui cherchait à forcer les protections millénaires de la glorieuse cité de Gundabad. Quand une fissure était apparu lors du troisième choc, tous les occupants de la capitale se figèrent pendant un très court instant, comme s’ils venaient seulement de prendre conscience que l’envahisseur était vraiment à leur porte et que, plus que jamais, leur foyer était en danger. De plus, les rumeurs de l’ouverture d’un deuxième front dans les profondeurs de la cité s’étaient vérifiées. Les assaillants étaient parvenus, par quelque maléfice, à s’introduire à l’intérieur de Gundabad par des chemins détournés et attaquer les défenses de Baltog aux niveaux inférieurs.

Zock-Dah lui-même avait ressenti une sensation bien curieuse quand la brèche était apparu de l’autre côté de la montagne; un sentiment qu’il n’avait pas ressenti depuis son adolescence passée à s’entraîner pour intégrer les régiments d’élite de Baltog, une émotion qu’il ne pensait plus jamais croiser au cours de sa longue vie: de la peur. Des générations de gobelins avaient fait de cet endroit, la forteresse réputée imprenable autour de laquelle une civilisation entière s’était unie pour prospérer. Si le pilier de leur peuple s’effondrait sous les assauts de Thorik et de sa vermine, qu’adviendrait-il du reste? Les clans épars qui peuplaient les Montagnes Blanches, unies sous la bannière du Roi Baltog, allaient-ils à nouveau se disperser pour se battre entre eux? Après des siècles de progrès, son peuple allait à nouveau sombrer dans l’anarchie après la chute de son joyau? Tout cela sous son commandement? Cette simple idée, le Maître-Fouet ne pouvait pas la supporter.

Derrière lui et sous ses pieds, le vacarme des combats lui montaient jusqu’à ses oreilles qui frétillaient littéralement. Tous ses sens étaient en éveil et le simple fait d’entendre cette sinistre mélodie des armes qui s'entrechoquent et des chairs qui se déchirent réveillait en lui son instinct de prédateur. Mais il y renonça, il avait mieux à faire. D’un pas leste, il se dirigea en direction du cœur de la cité, là où le cocon central s’élevait dans le vide depuis le sol de la Montagne jusqu’à son sommet. Relié par de nombreux pont suspendus au reste de la ville et ses nombreuses galeries creusés dans la roche sombre ; ce pilier massif de basalte abritait la salle du trône et toutes les richesses accumulées depuis des millénaires d’occupation de la cité.

Le Maître-Fouet souleva son large cimeterre et l’abattit sur l’un de cordages qui maintenait l’une des passerelles qui traversait l’abîme. Il répéta l’opération plusieurs fois jusqu’à ce que la corde ne rompt et que le pont ne s’effondre contre la paroi de la montagne ; relâchant des dizaines de planches de bois brisées dans son sillage. L’imposant gobelin prit quelques secondes pour reprendre son souffle et s’approcha de la passerelle suivante. Les Gâzâts ne tarderaient pas à rentrer à Gundabad, c’était chose certaine mais le Général des armées de Baltog comptait bien ne pas leur faciliter la tâche et limiter les accès au cœur de la cité représentait la première étape de son plan de contingence.


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La rumeur s’était répandue comme une traînée de poudre à travers le campement du Roi Thorik: les murailles de Gundabad avaient fini par céder sous les coups des Poings de Durin; une brèche avait été créée et si les Id-Ursu Gabilgathol parvenaient à tenir encore quelques minutes supplémentaires, la petite fissure deviendrait un véritable passage pour l’armée coalisée vers l’intérieur de la Montagne.

L’état-major, ou ce qu’il en restait, était à nouveau réuni dans la tente royale, discutant de la marche à suivre face à cette nouvelle opportunité. Tous semblaient se rejoindre sur le fait qu’une telle fenêtre devait être exploitée car elle risquait de ne pas se rouvrir de sitôt. Le Roi Gudmund, resté en retrait depuis le lancement de la deuxième phase du siège, affichait un air grave et déterminé. Une bonne partie de son infanterie et de ses archers avaient suivi les Id-Ursu au pied de la montagne et chaque minute qu’ils perdaient en débats inutiles condamnaient plusieurs de ses hommes à une mort évitable. Les soldats qui s’étaient rués sur les Portes de la forteresse au mépris de leur propre vie avaient fait preuve d’une bravoure inégalable et le souverain de Dale ne souhaitait pas que leur sacrifice soit vain.

“Il nous faut agir vite. Derrière les portes de Gundabad se cachent encore des centaines de guerriers gobelins, blottis dans l’obscurité, prêts à bondit sur les premiers malheureux qui mettront un pied à l’intérieur de la cité. Il nous faut les surprendre avec une force de frappe qu’ils ne peuvent stopper, dégager l’entrée de la ville pour y faire passer le cortège royal et ainsi établir nos lignes et déplacer le front à l’intérieur de la montagne. Pour cela il nous faut une force de frappe aussi rapide qu’inattendu…”


Son regard se porta alors sur le jeune Orwen. Les Rohirrim avaient été les premiers alliés de Thorik dans cette reconquête malgré la nature du terrain qui étaient peu propices aux charges de cavalerie qui représentait la force de son peuple. Mais ici, la vallée de Nal Gunir représentait un terrain à peu près praticable pour des cavaliers. Certes, la manœuvre qui visait à mener une charge pour pénétrer dans une ville inconnue qui pouvait renfermer de nombreux ennemis et pièges était risquée, d’autant plus que les rohirrim n’étaient plus très nombreux dans les rangs de la coalition. Cependant, leurs options étaient limitées et les Id-Ursu ne pourraient pas tenir éternellement, il leur fallait agir au plus vite pour exploiter cette brèche.

“Chevauchons ensemble Prince Orwen! Que les bardes clament la bravoure des cavaliers de Rohan et de Dale qui ont ouvert la voie au cœur des ténèbres. Que l’on chante leurs exploits jusqu’à la fin des âges. Que l’on dresse leurs louanges jusqu’aux steppes glacées de Forochel. Que l’on honore leur mémoire jusqu’aux étals du bazar de Djafa. Chevauchons Jeune Prince car le crépuscule sera rouge!”
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]    Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 26 Mai 2023 - 14:43




"MmmmmmmAAAAAaaaaaaaaaaahhhhh! Kakhuf inbarathrag! 1

Les muscles de ses énormes bras le brûlaient comme rarement, de grosses gouttes de transpirations s’écoulaient en-dessous de son masque maculé de sang noir. Pourtant la base du Poing de Durin qu’il essayait de soulever avec plusieurs de ses compagnons ne bougea pas d’un iota. Plusieurs de ses camarades finirent par relâcher leur effort et Biereü finit également par abandonner sa vaine tentative de sortir l’immense structure du piège dans lequel elle s’était embourbée. Il prit quelques secondes pour reprendre son souffle et fracassa le crâne d’un gobelin qui s’était frayé un chemin jusqu’à lui. Plus loin, l’autre Poing de Durin, protégé par le Ramekhtûrg poursuivait sa pénible progression en direction des portes de Gundabad. Le capitaine des Montagnes Bleues lâcha un juron et hurla:

“Ce bélier est perdu! Concentrons nos efforts sur la protection de l’autre. C’est notre dernier espoir. Pour le Roi Thorik! Pour le Ramekhtûrg! Et pour cet enfoiré de Durin!”

Seuls les soldats les plus proches purent entendre sa puissante voix mais la discipline des Id-Ursu Gabilgathol leur permit de transmettre le message parmi le groupe qui entourait le bélier perdu. Bientôt ils répondirent tous en chœur à l’appel de Biereü Fendeur-de-Crânes.

“Ishmikh Thorikh Uzbadu Khazâd! Ishmikh Ramekhtûrg ‘Urstarg! Ishmikh Durin ‘Uddel!”2

“-Id-Ursu Gabilgathol! En formation!”


Les combattants d’élite se regroupèrent rapidement en un carré autour de Biereü, bouclier levé et armes pointés en direction de leurs ennemis. Au signal de leur capitaine, ils se mirent à avancer à une cadence parfaitement connue de tous suite à de nombreuses années d’entraînement dans les froids tunnels de Tronjheim. De nombreux ennemis tentèrent de briser la formation des Nains mais vinrent s’empaler sur les lances et haches brandies par les Naugrim. En l’espace de quelques minutes, ils parvinrent ainsi à rallier le reste du groupe près du dernier bélier encore debout, se mêlant au cercle que le Ramekhtûrg et Thassael avait formé. Biereü échangea un regard avec son supérieur; l’imposante armure de ce dernier était éraflée, cabossé, signe de l’intensité des combats mais le Maître de Gabilgathol se tenait toujours fièrement debout, sur ses deux puissantes jambes, sa longue barbe tressée comme un phare rougeoyant pour les siens au sein de la mêlée. Biereü sentit monter en lui une enfiévrante bouffée de courage. Que pouvait-ils leur arriver avec un tel guide?
Draem à ses côtés, Biereü se plaça en tête de la colonne, nettoyant le chemin pour la machine de guerre à grands coups de marteau. Chaque parcelle de son corps le faisait souffrir et soulever son arme à chaque coup porté relevait d’un effort surhumain. Pourtant il ne faiblissait pas en intensité, animé par une rage guerrière qui avait fait la réputation du régiment dont il faisait partie.  Il cria en se dirigeant vers un gobelin qui lui faisait face:

“Ishmikh Thorikh Uzbadu Khazad!”3

Il explosa la clavicule de son ennemi.

“Ishmikh Rhamekhtûrg ‘Urstarg!”
4

Il l’acheva au sol en lui écrabouiller le thorax d’un coup puissant.

“Ishmikh Du…”5

Il fut coupé court dans sa phrase par le sifflement d’une flèche noire qui finit sa course dans sa rotule gauche, dans l’interstice entre les plaques de son armure. Surpris par une intense douleur, il posa un genou au sol, plus vulnérable que jamais. Une odeur de brulé lui monta alors aux narines alors que la douleur devenait de plus en plus intense. La flèche qui l’avait atteinte était enflammée et il réalisa avec horreur que des centaines d’autres avaient été tirées, autant pour atteindre les Naugrim qui tombaient par dizaines que pour embraser le sol enduit d’une étrange substance noirâtre. Bientôt Biereü, Draem et quelques autres se retrouvèrent isolés des autres par de véritables barrières de feu. Le Poing de Durin, fait d’étain ne risquait rien mais la structure qui le soutenait, faite de bois risquait fort de brûler si le feu progressait, et avec elles partiraient en fumée les derniers espoirs de la Reconquête.

Biereü ne tarda pas identifier le gobelin qui l’avait visé, un sourire idiot sur son hideux visage. Malgré la douleur, le nain se redressa et salua son adversaire avec toute la politesse qui le caractérisait:

“Amadmêzu yudai barathgalthasas 'ezhul nimgumul khagsmêzu kana kunbunul nikh zajalataha yamêzu”
6

Marteau au-dessus de sa tête, Biereü quitta ce qui restait des rangs pour foncer en direction d’Emilanezh.

A quelques dizaines de mètres de là, les Nains qui se trouvaient auprès du Poing de Durin, dont le légendaire Ramekhtûrg devaient rapidement prendre une décision alors que les flammes progressaient rapidement. Le métal du bélier pouvait traverser la barrière de flammes et s’ils n’étaient pas encore aussi proche des portes qu’ils l’auraient voulu, ils s’étaient suffisamment approchés pour que le bout du bélier puisse atteindre la Montagne si les Nains parvenaient à lui donner assez d’amplitude à l’aide du système de poulie et de cordage; système qui risquait fort de finir en cendres s’ils patientaient trop.


1: Fiente de Chèvre!
2: Vive Thorik Roi des Nains! Vive le Ramekhtûrg Barbe-de-Feu! Vive Durin, Père parmi les Pères!
3: Vive Thorik Roi des Nains!
4: Vive le Ramekhtûrg Barbe-de-Feu!
5: Vive Dur...
6: Ta mère a mis du porc salé autour de ton cou pour que les clébards du coin jouent avec toi!


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Depuis la position stratégique qu’il avait prise avec son régiment d’archers de Dale, Draek-Swol pouvait parfaitement voir le sinistre spectacle qui se déroulait au pied des Portes de Gundabad. Les ordres qu’il avait reçus étaient clairs: se poster en retrait de la première vague des Id-Ursu Gabilgathol chargés de forcer le passage pour le reste de l’armée et ainsi couvrir et soutenir la seconde vague d’attaque à l’aide de leurs flèches. Cependant le commandement avait sans doute mal évalué la sournoiserie des défenseurs de la montagne qui avaient jonchés de pièges l’entrée de leur capitale. Les flammes qui s’élevaient n’indiquaient rien de bon et les valeureux guerriers des Montagnes Bleues étaient de moins en moins nombreux à tenir debout. Le nouveau porte-étendard devait rapidement prendre une décision car l’attentisme pouvait mener à la fin prématurée du siège. Si le dernier bélier restant chutait avant d’avoir pu accomplir son objectif, la bataille serait déjà perdue. Ses archers étaient peu nombreux, et les envoyer au sein de la mêlée revenait à les envoyer vers une mort quasiment certaine pour ces hommes peu habitués au corps-à-corps; pourtant leur précision et leurs longs arcs pouvaient sauver les espoirs de la coalition en  couvrant les Id-Ursu pris sous le feu des archers gobelins depuis les murailles de la forteresse sans pouvoir répliquer.



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“Suivez-moi! Vite! Je peux vous mener vers votre père!”


D’une main tremblante Jorem coupa les derniers liens qui retenaient Garmuz. Ce dernier put se redresser et dominer de sa stature la frêle silhouette de l’espion du Val. Ce dernier sortit discrètement de la tente et fit traverser le campement au fils de Baltog. Le camp de la coalition était bien calme, déserté par la grande majorité de ses guerriers partis au front. Seuls quelques gardes et civils y résidaient encore mais la pénombre environnante leur assurait une couverture efficace. Ils parvinrent ainsi à s’éloigner sans être repéré et l’homme les mena vers le flanc de la montagne qu’il se mit à escalader. L’espion savait exactement où il allait, ce chemin il l’avait emprunté tant de fois pour aller porter des informations à Baltog en toute discrétion.  Ainsi, il s’arrêta devant un petit rocher qu’il poussa, celui ci donner sur une étroite galerie creusée par les ouvriers gobelins pour donner un passage discret aux espions du Roi. Le passage était minuscule, ne laissant passer qu’un homme de taille moyenne à la fois; Garmuz allait devoir se pencher ou même parfois ramper avec sa jambe grièvement blessée pour s’y engouffrer. Mais il n’avait pas vraiment d’autre alternative. Sans aucune source de lumière, ils pénétrèrent l’un après l’autre dans le tunnel et progressèrent péniblement dans les ténèbres.

Au bout de longues minutes, voire des heures, ils purent distinguer une lueur blafarde au loin. Ils se mirent à accélérer et débouchèrent finalement sur une immense salle circulaire au sol froid; le lieu était très faiblement éclairé. Seul brillait le joyau bleuté incrusté sur la couronne du Maître des Lieux: Le joyau de Durin. Bagu id Fitgum , “La Pierre de la Victoire” pour les Gobelins. L’homme du Val s’inclina au sol devant le maître des lieux, installé sur son trône.




“Votre Majesté…Comme promis je vous ai ramené votre fils.”

Un sourire en coin apparut sur la peau cuivrée de l’autre Roi de la Montagne.

“Jorem…Tu es un serviteur qui a su se montrer utile et honorable.
-Merci ô Roi Baltog.
-Quel dommage que le temps des espions soit révolu. Aujourd’hui j’ai besoin de guerriers.”

Une lueur d’effroi traversa le regard de Jorem mais il ne put esquisser le moindre geste avant que le monarque n’aboie.

“Vras!”
1

Des ténèbres, la silhouette d’un immense loup surgit et bondit sur l’espion qui n’eut pas même le temps de crier. Les crocs se refermèrent sur sa tête qui semblait bien petite face à la bête. Un bien maigre repas pour Fornarath, descendant de Draugluin.

Baltog n’adressa pas un regard supplémentaire au cadavre de son ancien serviteur, il restait calmement assis jaugeant son fils blessé au combat. Son regard dur ne trahissant aucune compassion.

“Garmuz…Dab Baur. Al brosh hom.”
2


Fornarath, les babines pleines de sang, se redressa et vint se poster près de son maître qui le caressa d’un air nonchalant. Pour la première fois, Baltog se leva et s’avança en direction de Garmuz, son rejeton qu’il n’avait jamais désigné comme héritier ni même reconnu. Jamais il n’avait montré d’amour envers lui. Pourtant il n’avait jamais été violent ou haineux envers lui. Il avait fait bien pire: être complètement indifférent,  délaissant totalement son rejeton sans jamais le moindre intérêt pour ses frasques dans les niveaux inférieurs de Gundabad.  Pourtant, ce soir là, une lueur étrange brillait au fond du regard sombre du roi acculé. Était-ce de la fierté?


“Gazat ish Askha. Baum gulb ag. Ash lozud kû.”
3

Un autre loup, un Warg de grande taille, même si bien plus petit que la monture du Roi, s’avança aussi du fond de la pièce.

“Ghur sha dab baur.”4



1: Tue!
2: Garmuz, mon fils. Tu es revenu.
3: Les Nains sont là. Charge avec moi. Une dernière fois
4: Meurs avec moi, mon fils.


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Gröm progressait au côté de Romo-Cœur-d’Acier au sein du dédale labyrinthique de galeries. Il devait bien avouer que même éclaireur aussi expérimenté que lui se serait facilement égaré ici. Si la main d’Aulë ne leur avait pas amené le Seigneur de la Moria, il y avait fort à parier que l’ouverture de la Porte de Durin n’aurait servi à rien si les régiments infiltrés s’étaient ensuite perdus dans les profondeurs de la montagne. L’avant-garde de la colonne menée par l’elfe et une poignée de rôdeurs, discrets comme la nuit, avait anéanti les rares ennemis qui se trouvaient sur leur route. Le reste de l’armée suivait en piétinant leurs piteux cadavres. Hadhod-Croix-de-Fer les guidait comme un phare dans la nuit, leur intimant de tourner à telle intersection ou de veiller à ne pas chuter dans telle ou telle crevasse. Il s’arrêtait parfois pour réfléchir, cherchant dans ses souvenir embrumés la bonne voie à suivre mais il semblait si sûr de lui. L’espace d’un instant, une once de doute envahit l’esprit acéré du Capitaine des Eclaireurs d’Erebor. La rencontre avec le Seigneur de la Moria semblait si belle, si chanceuse…si suspecte. Et si ? Et si les tortures du Maître-Fouet avait réussi à corrompre l’amrâb, l’âme,   du héros des Nains? Répondait-il aux ordres de Baltog pour les mener droit vers un piège?

Il ne put s’empêcher de glisser à l’intention de Romo en qui il avait pleine confiance suite aux exploits des Sept.

“Faîtes-vous pleinement confiance en votre Seigneur? Il est un héros mais les supplices de Baltog en ont fait flancher plus d’un…”


Finalement, après une lente progression, ils purent distinguer une lumière jaunâtre au loin mais surtout un vacarme. Au bout de chemin, un important régiment de peaux-vertes les attendait. L’oreille exceptionnelle de Gröm pouvait percevoir le tintement de leurs armes, le pas de leurs guerriers. C’était donc un piège. L’officier d’Erebor voulut rattraper Hadhod pour lui demander des explications mais celui-ci avait augmenté la cadence et se dirigeait à toute vitesse vers le danger.

“Naugrim! Baruk Khazâd! Khazâd ai-mênu!”
1


Derrière lui, les guerriers, alertés par l’injonction du capitaine, se mirent en position de combat; prêts à charger les gobelins. Quelle ne fut pas leur surpris quand ce cri de ralliement fut repris depuis l’intérieur de la Montagne. Des dizaines de voix s’élevèrent devant eux, là où les gobelins étaient censés les attendre:

“Baruk Khazâd! Khazâd ai-mênu.”

Hadhod Croix-de-Fer ne les avait pas trahis. Le chemin qu’il avait choisi débouchait sur une immense fosse circulaire éclairée par de nombreuses torches. L’endroit était jonché d’une dizaine de cadavres de gares gobelins mais aussi de près d’une centaine de prisonniers nains. Leur mutinerie avait permis à Hadhod et d’autres de partir dans les galeries de la montagne, les autres avaient réussi à prendre le contrôle de la Fosse en submergeant des gardiens dépassés et abandonnés par l’armée de Baltog, trop occupée à repousse l’envahisseur. L’un des mutins les salua avec un large sourire:

“Le Seigneur Hadhod est revenu! Avec une armée! Comme il l’avait promis! Vive la Croix-de-Fer! Vive le Roi Thorik.”

Le nain se présenta aux nouveaux arrivant.

“Je suis Forli. Guerrier des Montagnes Bleues. Mes trois frères ont abandonné la cause pour partir faire commerce au Sud; mais moi je n’ai jamais perdu espoir. j’ai été capturé au début de la Reconquête mais Aulë veille sur notre peuple.”

Le dénommé Forli leur exposa alors la situation:

“Nous avons pris le contrôle de la Fosse qui représente le niveau le plus bas de la cité. Nous avons eu de la chance, la grande majorité des guerriers de Baltog se trouvent devant les portes et ne nous considèrent pas vraiment comme une menace urgente. Plus comme un caillou dans la chaussure dont ils pourront facilement se débarrasser, une fois la bataille terminée.  Mais avec votre arrivée, la situation change complètement. Nous pouvons ouvrir un deuxième front.
Afin de garder le contrôle et nous confiner en bas, Zock-Dah s’est contenté de condamner presque tous les accès menant aux niveaux supérieurs depuis la Fosse à l’exception de deux passages.”


Forli désigna d’abord un escalier en colimaçon qui partait du niveau inférieur pour monter, étape par étape, vers le sommet de la montagne. Puis, il pointa ensuite une passerelle qui prenait la forme d’un étroit point suspendu qui semblait mener directement au pylône central de Gundabad où résidait Baltog et ses unités d’élite.

“Nous pouvons soit concentrer nos efforts sur un de ces passages ou faire le choix de nous diviser pour augmenter le chaos; auquel cas il faudrait confier le commandement de chaque colonne à des guerriers de confiance.”

Tous les regards se tournèrent alors en direction d’Hadhod-Croix-de-Fer. Au yeux de tous, le Seigneur de la Moria, était naturellement devenu le meneur naturel du deuxième front de la coalition. Même Gröm était désormais prêt à le suivre jusqu’à la fin.

#Forli

1: Haches des Nains! Ls Nains sont sur vous!
Sujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]    Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 10 Avr 2023 - 0:21




Sous son épais masque, Biereü transpirait à grosses gouttes. Il essayait de caler son souffle puissant sur le rythme des pas de ses frères d’armes et de leurs chants gutturaux. Conscients de vivre un moment d’histoire, ils n’avaient pourtant pas tergiversé bien longtemps avant de prendre leurs armes et d’entamer le rituel auquel on les avait préparés depuis de longues années depuis leur intronisation au sein de ce régiment d’élite. La marche sur Gundubanâd. La dernière marche des Id-Ursu Gabilgathol. Le tempétueux guerrier jeta un regard à droite, puis à gauche; essayant de distinguer lesquels de ses camarades se cachaient sous ces visages figés de métal. Combien allaient revenir de cette mission suicidaire? La moitié? Une poignée? Peut-être aucun. Il l’ignorait mais ce dont il était certain ce n’était qu’aucun d’entre eux ne reculerait ni ne déposerait sa hache avant d’avoir forcé la porte de la forteresse. Un sentiment étrange habitait son cœur habituellement si impassible. Un mélange de fierté et de peur. Ouvrir la voie à son peuple vers la Maison du Durin était un honneur digne des mythes du Roi Azaghâl et des nains de Belegost face aux Dragons. De l’autre côté, la conviction quasiment certaine que ceci représentait leur dernier combat aurait pu en paralyser plus d’un. Pourtant, malgré la crainte, ils avaient tous répondu à l’appel et avançaient désormais tous ensemble au-devant de la Mort. Juste à ses côtés, il crut reconnaitre le regard brun d’un de ses anciens soldats.

“Draem? Par la barbe de ma mère! C’est toi?”


Ce dernier répondit par l’affirmative et récolta une tape sur le dos de son officier. Un geste qu’il avait maintes fois répété mais qui s’était cette fois montré moins puissant, moins rude; comme une marque d’affection qui pouvait être même qualifié de “doux” pour un Nain comme lui.

“Pas de grade qui ne tienne cette fois-ci. Pas de hiérarchie, ni de “mon capitaine”. Avec ces masques, nous sommes tous des Id-Ursu Gabilgathol. Tous sur un pied d’égalité derrière notre Ramekhtûrg. Nous tuerons ensemble et mourrons ensemble; comme un seul Nain.”


Il renifla bruyamment. Était-il en train d’essayer d’évacuer ses canaux respiratoires ou bien de ravaler ses larmes?

“Pour ce satané Durin.”


Du bout de son énorme marteau, il désigna les deux machines de guerre qu’on faisait rouler juste devant eux. Deux grandes structures de bois sur roues portant de long béliers de granit renforcés en leur extrémité par de larges poings en acier.

“Les Poings de Durin. Les Mains du Père nous mènera vers sa Demeure. Quoiqu’il se passe, il faut empêcher ses maudites peaux-vertes de mes deux submerger les béliers. Si les Poings chutent, Gundubanâd ne tombera pas. Alors Soldat. Ensemble?”


Déjà, devant eux, depuis le sommet des murs de la forteresse, des centaines de silhouettes recourbées s’étaient mises à dévaler les flancs escarpés de la Montagne. Le ciel s’assombrit brusquement et une volée de flèche s’abattit sur eux. Les premiers Nains tombèrent, mais la plupart restèrent debout grâce à leurs protections multiples. Fendeur-de-Crânes poussa un cri de regard; cette fois-ci toute trace de peur avait quitté son âme. Brandissant son imposante arme au-dessus de ses cheveux de feu, il chargea à travers les rangs.


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Au loin, les premiers échos de la bataille se faisaient entendre à travers toute la vallée. Plus près, le reste de l’armée coalisée qui ne s’était pas dirigé vers les portes de Gundabad semblait s’activer pour un prochain départ vers un potentiel second front pour pénétrer à l’intérieur de la Montagne. Avec toute cette agitation, bien peu semblaient se soucier du sort de Garmuz. Ce dernier, toujours solidement attaché à son poteau, une longue brûlure encore rouge sur le torse, prenait son mal en patience. Un garde seul était posté devant la tente mais, à priori, il n’avait pas été jugé assez précieux pour s’en servir plus dans l’optique de la bataille. Le Roi de Gundabad avait-il si peu d’amour pour ses propres enfants que la capture de l’un d’eux ne changerait rien à sa position? Ou alors Garmuz s’était-il lui-même débarrassé de l’amour paternel pour devenir le monstre qu’il avait toujours aspiré être?

Il entendit alors des bribes de conversation entre le garde et un inconnu près de l’entrée de la tête, puis un bruit sourd. Quelques secondes plus tard, un homme vêtu d’une longue cape sombre entra dans la pièce avec une expression inquiète sur le visage. Il tenait à la main un long couteau rougi par le sang du soldat qu’il venait d’abattre. Son accent finit par trahir ses origines. Il s’agissait sans nul doute de l’un des Hommes du Val, parmi lesquels Baltog comptait de nombreux alliés soumis par la force et la ruse.

“Garmuz fils de Baltog? Est-ce bien vous? N’ayez crainte! Je viens vous libérer.”

Espérant sûrement une généreuse récompense de la part du Roi des gobelins, l’homme se précipita vers le prisonnier et se mit à couper les liens avec son arme.

“Vous n’oublierez pas de mentionner mon aide à votre père n’est-ce pas? Moi, Jorem fils de Hulo.”


#Jorem

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Gudmund avait observé le régiment des archers de Bard s’éloignait derrière les Gabilgathol en suivant la bannière fièrement portée par Draek-Swol. En l’absence de Thorvald, toujours grièvement blessé, et suite à la mort de Jenslav, les archers d’élite se retrouvaient sans guide et leur nouvel porte-étendard allait jouer un rôle prépondérant. Il avait fait preuve d’un grand courage et d’une intelligence rare pour repousser les assauts des chauves-souris lors de la première phase de la bataille et semblait réunir toutes les qualités pour prendre la relève et diriger les siens face aux dangers qui les attendait. De toute façon, il n’avait pas d’autre choix. Le Roi de Dale manquait d’officiers valides mais il avait assez d’expérience pour savoir que se reposer sur des hommes de troupes ayant prouvé leur valeur faisait toujours un certain effet.

Quelques dizaines de minutes plus tard, la nouvelle fut annoncée. Le commando des Sept avait réussi et la Porte de Durin avait été ouverte. Une brèche était faite dans la Montagne. Déjà, le Roi Thorik distribuait ses ordres et l’armée entière se mettait en branle. Le souverain Dalite se tenait au côté du jeune prince déchu du Rohan quand le nouveau plan leur fut transmis.

“Ainsi le dernier chapitre de la Reconquête s’ouvre. Dans le sang il s’écrira certainement. Espérons que les dernières pages de Hjallrig loueront les exploits des héros victorieux et non leur chant du cygne.”

Gudmund posa sa main sur le pommeau de son épée serti de rubis, un air grave sur le visage.

“Mais était-ce notre Reconquête? Nous avons quitté femmes et enfants pour cette folie. Beaucoup nous l’ont reproché, de mener une guerre qui n’est pas nôtre, de sacrifier des vies pour une cause perdue. Il est temps de prouver que tout cela n’était pas vain.”


“Jeune Prince…”


Il avait nommé Orwen par son ancien titre, désormais interdit de prononcer à travers les Plaines du Riddermark. Face à la surprise du jeune ambassadeur, le plus âgé s’expliqua.

“Je sais reconnaître l’âme d’un monarque quand j’en ai un en face de moi. Peu importe qu’il ait une couronne sur la tête ou non. Guerroyons ensemble Orwen. Montrons à tous les autres grands de ce monde qu’ils ont eu tort de ne pas se joindre à nous pour écrire l’Histoire.”
Sujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 13 Oct 2022 - 18:00


Par bravoure ou par imprudence, le Roi de Dale s’était placé dans une situation bien précaire. Sous les coups puissants des Uruks, l’un des capitaines de sa garde était tombé tandis que le second reculait sans cesse en protégeant tant bien que mal son monarque. Forcément,  le rejeton de Baltog avait tout fait pour éviter le face-à-face frontal et pouvait logiquement compter sur sa horde de robustes guerriers qu’il avait relâché sur la Garde Dalite. Ces adversaires étaient plus coriaces que les gobelins communs qui grouillaient sous la montagne. Les coups de ces ennemis-là qui ne craignaient ni le soleil ni la lumière  étaient plus puissants, plus léthaux aussi, la moindre erreur pouvait leur valoir très cher.  Bientôt ce fut son second officier, qui, épuisé par les attaques répétées, s’écroula sur ses genoux en adressant un dernier regard désolé à son Roi. Il ne fallut pas plus qu’une poignée de secondes pour que sa tête soit tranchée par la lame courbée d’un Uruk. Ces derniers se rallièrent autour de leur leader en grondant:

“Broshan Garmuz Baltogbaur!1


Sur le reculoir, le Roi Gudmund parvint à envoyer un de ses ennemis au sol d’un puissant coup d’estoc. C’est alors que le fils du Roi de Gundabad passa à la charge, matraquant de son cimeterre l’écu du souverain. Son adversaire était si puissant, qu’à chaque coup porté, il avait l’impression que tous les os de son bras portant le bouclier allaient se briser. Il tenta bien de porter une contre-attaque avec sa longue épée mais celle-ci fut détournée par Garmuz avec une facilité déconcertante. Face à une telle force surhumaine, Gudmund ne tiendrait plus longtemps. Il entendit au loin les clameurs qui accompagnaient l’arrivée de Thorik et des forces d’Erebor. Mais n’était-il pas déjà trop tard? Les Nains arriveraient-ils à temps?

Dans l’espoir de gagner du temps, Gudmund se lança dans une manoeuvre aussi téméraire que surprenante. Entre deux attaques porter sur son écu, il décida de se séparer de ce qui restait de sa protection en jetant en avant son bouclier qui vient violemment heurter Garmuz au menton, le sonnant au passage pour quelques secondes.  Le Roi descendit au sol et roula ensuite sur le côté pour établir une certaine distance avec son adversaire qui avait désormais repris ses esprits.

Alors qu’il profitait de ce très court moment de répit, Gudmund souffla bruyamment et observa les alentours. Des fumées blanches sorties des bombes gobelines avaient envahi la plaine entière et rendait la visibilité compliquée. Les gobelins avaient ordonné la retraite et les Uruks qui avaient cherché à l’encercler quelques minutes plus tôt avaient disparu. Seul se tenait encore face à lui son grand adversaire, fier et déterminé. Mais Gudmund, affaibli, se contenta de sourire à son vis-à-vis. Quelques secondes plus tôt, il aurait cherché à l’occire au plus vite mais la donne venait de changer. Il murmura le cri de ralliement des Uruks prononcés un peu plus tôt:

“Broshan Garmuz Baltogbaur”


Ses années passées à combattre les assauts répétés des gobelins sur sa ville lui avaient permis d’être familier avec quelques bases de la langue maudite que ses ennemies pratiquaient. Il en connaissait les mots les plus simples. Et par chance ceux-ci en faisaient partie. Il haussa la voix:

“Ainsi ai-je le déshonneur de me mesurer à l’un des bâtards du Roi Baltog en personne.”

Il fit tournoyer son épée d'un air menaçant.

“L’envie de ramener cette tête hideuse sur un pic à Baltog ne me manque pas mais….”

Il inspira alors et se mit à crier.

“A l’aide mes amis! Le fils de Baltog est ici! A l’aide! Pour la coalition! Pour Thorik!”

Aussitôt des dizaines de guerriers d’Erebor arrivèrent au pas de course dans leurs lourdes armures clinquantes, encerclant le grand gobelin. Garmuz avait eu l’opportunité de se mettre à l’abri en battant en retraite au côté de Zock-Dah mais en voulant poursuivre le combat face à Gudmund, il avait trop tardé. Le vieux monarque avait tenu assez longtemps et voilà qu’il se trouvait désormais encerclé.

“Posez les armes Garmuz et la vie vous sera peut-être accordée! Dans les fosses sous nos pieds, votre père détient également un prisonnier de haute valeur. Nous pouvons faire en sorte que chacun y retrouve son compte. Refusez et nous n’aurons d’autre choix que de vous abattre sur le champ.”


1:Broshan Garmuz Baltogbaur: Gloire à Garmuz fils de Baltog

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Il ne faisait pas bon se tenir à proximité de Biereü Fendeur-de-Crânes lors d’une bataille. Ce dernier, pris d’une furieuse rage guerrière propre aux bataillons d’élites des Barbes de Feu, effectuait de grands moulinets avec son large marteau, écrasant os et chairs sur son passage. Sa barbe d’un roux éclatant était désormais parsemée de longues traînées sombres provenant du sang projeté par ses victimes. Cependant, même l’un des guerriers les plus doués de la coalition n’avait pu empêcher la mort de nombreux de ses frères à la suite de l’attaque initiale de Zock-Dah qui les avait tous pris au dépourvu. Mais le vent commençait à tourner pour les Naugrims.

Le ciel s’éclaircissait à nouveau, les chauves-souris se dispersaient  vers l’horizon à mesure que les gobelins flûtistes étaient abattus par l’armée de Dale. Leur flanc  mené par Yangrur Epaule-Rouge parvenait à contenir tant bien que mal la sortie gobeline et compterait bientôt sur le soutien des Rohirrim. Quant à l’avant-garde au sein de laquelle il se trouvait, elle avait réussi à renverser la tendance avec l’arrivée de Thorik en repoussant l’ennemi d’où il était arrivé. Le Maître Fouet s’était lâchement retiré dans les profondeurs de la Montagne par la brèche qu’il avait fait ouvrir plus tôt.

Autour de lui il entendait déjà certains alliés proclamer victoire ce qui eut le don de l’agacer royalement.

“Fermez-la bande d’abrutis! Nous n’avons pas encore réalisé le dixième du travail! Nous n’avons pas même mis une moitié de pied à l’intérieur du Mont Gundubanad!”


Au fil des minutes, le calme revint peu à peu dans la vallée. Le ciel était désormais clairement visible et les gobelins qui n’avaient pas été occis s’étaient désormais retranchés à l’intérieur de la montagne. Seule une petite poche de résistance, abandonnée par Zock-Dah, continuait de lutter plus loin contre les guerriers de Yangrur et d’Orwen mais leur sort était scelllé. Plus haut, quelques escarmouches étaient également à signaler entre groupes d’éclaireurs sur les flancs de la montagnes mais rien ne pouvant immédiatement inquiéter les troupes postées en contrebas. La brume artificielle se dissipait peu à peu, révélant le parterre de corps et de membres sanguinolents  qui jonchaient le sol sex et rocailleux.  Chacun se mit instinctivement à chercher du regard un visage connu, un fanion familier parmi la multitude de victimes. Les lamentations d’une voix familière qui s’élevaient à quelques dizaines de mètres de là captèrent l’attention de Biereü qui se retourna.

Le lieutenant Mador, en pleurs, tenait dans ses bras le corps inerte de son frère jumeau Dedor. Les deux officiers de la famille des Torses-Larges avaient acommpagnés le Ramekhtûrg et son armée depuis leur départ des Montagnes Bleues et s’étaient révélés êtres des guerriers aussi loyaux qu’intelligents au sein de la troupe. Le robuste nain blond était tombé sous les coups de l’ennemi, une plaie béante au niveau de son torse ne laissant aucun doute quant aux raisons de son trépas. Dedor avait souvent été la voix de la raison et du rappel au calme au sein des régiments furieux et parfois turbulents de Gabilgathol; son visage désormais éternellement paisible, il méritait le repos éternel vers les Cavernes de Mandos.

Biereü, qui n’avait pourtant jamais été doué pour ce genre de choses, chercha à s’approcher de son compagnon pour lui poser une main sur l’épaule et chercher à le réconforter. Mais il n’en eut pas le temps.  Mador s’était redressé, une rage vengeresse brillant dans ses yeux. Mais il ne s’agissait pas de cette flamme guerrière qui vous permettait de vous transcender sur un champ de bataille mais de celle qui vous aveuglait face au danger et vous poussait à la faute. Il fixait désormais d’un air défiant l’entrée de la brèche du Mur Pâle. Une silhouette se tenait au milieu de la faille. Reconnaissable entre toutes.

Zock-Dah était là, face à eux, les narguant avec son rictus meurtrier.

Hors de lui, Mador poussa un long cri de détresse et saisit  sa hache en se redressant. Il se mit alors à courir en direction de la montagne en ralliant d’autres guerriers en détresse autour de lui.

“  A mort! Vengeance!”

Plusieurs dizaines de guerriers éprouvés suivirent le mouvement naissant malgré les avertissements de leurs supérieurs qui avaient reçu l’ordre d’attendre. Biereü lâcha un juron et chercha à rattraper le Nain Blond pour arrêter cette folie, mais il était déjà distancé. Mûs par le chagrin et la colère qui les rongeaient Mador et ses suiveurs étaient désormais à quelques mètres de Zock-Dah qui se tenait toujours immobile à l’entrée de la montagne. Ils purent tous clairement voir le sourire cruel du Maître-Fouet s’élargir un peu plus avant de s’évanouir dans la pénombre.

“Gundû! 2Fermez les portes !” Cria-t-il.

Alors le flanc de la montagne se mit à trembler de nouveau alors que les gobelins venaient de relâcher les liens qui maintenaient de grandes réserves et carrières de gravats et roches de toutes tailles. Celles-ci s’écroulèrent selon une trajectoire bien précise et guidée par de longues galeries creusées  et savamment pensées par les plus rusés des gobelins. Les tonnes de gravats s’abattirent alors sur le groupe de nains, les écrasant sous leur poids et comblant la brèche ouverte plus tôt par les défenseurs de Gundabad.

Sous le choc, l’armée naine observa un moment en silence le pan de la montagne reconstitué par des gravats mêlés aux restes de leur frères d’armes. Et tous réalisèrent alors que le long et fastidieux siège de Gundabâd ne faisait que commencer.

Le Maître-Fouet avait encore frappé. Le Roi Baltog serait fier de lui, d’autant plus que son fils et rival Garmuz se trouvait désormais aux mains de l’ennemi.

2. Gundû: Pierres
Sujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 15 Mai 2022 - 1:47

Biereü Fendeur-de-Crânes, une fois n’était pas coutume, écoutait en silence les insctructions du capitaine Dwolin. Le fougueux officier à la barbe rousse avait été assigné à la défense des premières lignes de combat de la vallée qu’avait investie la coalition, juste devant l’entrée de la forteresse sombre. Déjà, les soldats nains avaient érigés des barricades et creusés des tranchées au fond desquels on avait planté des piques visant à ralentir la progression d’une contre-attaque qui se voudrait fulgurante. La réactivité et l’efficacité technique des troupes Naugrim étaient véritablement impressionnante. Le capitaine d’Erebor avaient imaginé un plan pour rebouter la sortie des peaux-vertes qui se profilait selon les informations de leurs éclaireurs. Biereü, se retrouvant dans un rôle de subordonné qui ne lui plaisait guère s’était contenté d’acquiescer d’un signe de tête. Devoir appliquer les ordres d’un officier d’Erebor du même grade  n’était pas chose aisée pour un Nain aussi fier que lui; après tout il était tout autant qualifié pour diriger la première ligne de défense mais peut être Thorik avait-il personnellement insisté pour que ce soir un guerrier d’Erebor qui récupère le beau rôle. Cependant il avait rapidement décidé de mettre sa rancoeur de côté, il était avant tout dévoué à la cause et prêt à laisser son égo à l’écart le temps de la bataille.  Si’l y avait bien une chose que Biereü respectait par-dessus tout c’était la hiérarchie, surtout quand celle-ci avait été fixé par le Ramekhtûrg en personne.

Il jeta un regard aux alentours; les troupes de Dwolin s’étaient massés face à la gigantesque porte sombre et délabrée de la forteresse de Gundabad. Derrière ses parois en obsidienne sa cachaient des millénaires d’horreurs et de maléfiques qui s’apprêtaient à fondre sur eux. Trois cents guerriers, aussi valeureux pouvaient l’être, seraient-ils en mesure de contenir toutes ces forces malégiques qui se déchaîneraient bientôt.

Un rôdeur du Nord répondant au nom de Bénéthor se présenta alors devant le Capitaine Dwolin qui l’avait quémandé. Biereü se renfrogna légèrement. L’officier des Montagnes Bleues avaient un profond respect pour les armées qui avaient choisi de soutenir leur cause: celle d’Orwen tout d’abord qui s’était battu avec eux depuis les premières heures de la reconquête, si loins de leur foyers et puis celle de Gudmund qui était venu en nombre. Cependant, il ne pouvait s’empêcher de ressentir une certane méfiance envers ces Dunedais venus d’Arnor et des grands royaumes en quête d’aventures et de gloire personnelles. Cette guerre n’était pas la leur. Etaient-ils réellement dignes de confiance? Dwolin semblait pourtant décidé à lui confier une mission de la plus haute importance.  

Biereü s’éloigna légèrement pour motiver les troupes. Parmi les trois cents guerriers sélctionnés, beaucoup venaient de Tronjheim et certains d’entre eux du légendaire régiment des Id Ursu Gabilgathol. Ses fidèles lieutenants Mador et Dedor , ces  deux grands jumeaux aux élégantes  barbes blondes issus de la famille des Torses Larges, étaient occupés à solidifier les fortifications sommaires qui avaient été placées par leurs hommes. Ils se redressèrent à l’approche de leur supérieur.

“Ce Capitaine Dwolin,
demanda Dedor, vous le pensez digne de ce poste?
-Il est jeune mais il semble avoir la tête sur les épaules. Si Thorik lui fait confiance, c’est qu’il doit en avoir de jolies sous son calfouette! Toujours est-il que …”


Il s’arrêta net, alerté par un bruit sourd provenant de l’intérieur de la montagne. Bien loin de la porte face à laquelle ils étaient postés. Son regard se dirigea lentement vers le flanc de la montagne à quelques centaines de mètres de là. La montagne même semblait s’être réveillée, de son sein montait les échos de bruits sourds de percussions frappés sur un rythme de plus en plus dynamique. La roche quant à elle tremblait si fort qu’elle semblait s’animer.  Puis la falaise se mit à bouger, s’ouvrant littérallement en deux suite à une gigantesque explosion projetant des gravas dans toute la vallée et ouvrant un trou béant sur le côté du Mont Gundabad. Une brèche qui vomissait désormais des milliers de gobelins et orcs déferlant sur eux à toute vitesse.  Les forces de Baltog avaient lancé leur attaque mais, par un quelconque maléfice, avaien surgi de là où personne ne les attendait.

#Mador #Dedor



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Zock-Dah se méfiait de Garmuz comme de la peste mais il n’avait d’autre choix que de se reposer sur lui. De par sa carrure et son illustre ascendance, le rejeton de Baltog inspirait la crainte et le respect parmi la horde de gobelins; des qualités indispensables pour mener la défense de Gundabad.  Le Maître-Fouet eut un mauvais rictus lorsque son interlocuteur l’invita “à profiter” de sa fosse reproductrice. Une méprisante attention qui résumait parfaitement ce que le général abhorrait chez ce genre de personnages. Une débauche sans limite pour ces puissants se croyant tout permis et s’oubliant dans l’oisivité. C’était à cause de leur négligence et du manque de rigueur dans leur commandement que les maudits gazât et leurs alliés se rerouvaient désormais à la porte de leur capitale. Zock-Dah avait été nommé à la tête des armées de Gundabad pour remettre de l’ordre dans une armée jusque là désorganisée et faire face à l’envahisseur. Et, en grand seigneur, il était prêt à accorder une seconde chance à Garmuz. Après tout le rejeton de Baltog pouvait se montrer utile dans la défense de la capitale, son physique impressionant ainsi que la crainte qu’il inspirait parmi les troupes étaient des leviers intéressants à exploiter.

Il montra ses crocs à son interlocuteur qui tentait de le dominer avec sa carrure plus large. Le Général de Gundabad cherchait ainsi à lui montrer qu’il n’était nullement impressionait
C’était lui qui donnait les ordres.

“Rejoins les nôtres devant le Mur Pâle. C’est de là que nous mènerons l’assaut.”

Le Mur Pâle… L’évocation même de ce lieu faisait frémir d’excitation tout habitant de la capitale des gobelins. En effet, au travers des siècles d’occupation, ce lieu avait été aménagé dans le seul but de tenir un siège. Ce jour était finalement arrivé. La conception du  Mur Pâle représentait parfaitement toute la ruse et la fourberie des peaux-vertes. Ce qui avait, vu e l’extérieur,  l’aspect d’un flanc tout à fait normal du Mont Gundabâd n’était en réalité qu’une fine couche de rouche. Les gobelins avaient creusés dans la montagne, s’arrêtant juste avant d’avoir atteint l’extérieur de la montagne et ne laissant qu’un fin mur rocheux qui ne demandait qu’à s’ouvrir quand l’heure viendrait. *

Zock-Dah avait regroupé ses unités mobiles lourdes à l’entrée de la galerie qui faisait face au Mur Pâle. On avait installé de nombreuses torches qui fumaient sur de l’huile noir à l’odeur désagréable, diverses inscriptions et runes avaient également été grossièrement gravés dans la roche du Mur.  Le Maître-Fouet observait les esclaves qui finissaient de déposer les derniers petits tas de poudre noire dans les niches prévues à cet effet à l’intérieur du Mur Pâle. Une substance dont le secret de fabrication était jalousement gardée par les gobelins de Gundabad et qui serait la clé de leur succès. D’un signe de la tête Zock-Dah fit comprendre à ses hommes qu’ils pouvaient passer à l’étape suivante. Des gobelins de large corpulence se saisirent alors des torches qui ornaient la galerie, ceux ci avaient été selectionnés pour leur résistance physique ainsi que mentale. La tâche qu’il s’apprêtait à faire était primordiale à la réussite de leur armée. Des guerriers valeureux. Dommage qu’ils ne survivraient pas aux premiers instants de la bataille. Mais leurs sacrifices ne seraient pas vains…

Le Maître-Fouet leva un bras et les tambours se mirent à résonner alors que les Wargs sur lesquels étaient juchés les cavaliers prêts à bondir se mirent à aboyer. Alors, un à un les porteurs de flambeaux se mirent à courir en direction du Mur, dirigeant le feu vers la poudre explosive déposée quelques minutes plus tôt. Par précaution Zock-Dah recula de quelques mètres.

Dans un grand fracas le Mur Pâle vola en éclats, roches et poussière furent projetés à des mètres à la ronde et devant eux, une brèche béante qui ouvrait la montagne en deux ainsi que le flanc de l’armée de la coalition complètement prise au dépourvu.

“UKH!1 grogna Zock-Dah et l’armée de Gundabad se mit en branle.

Les cavaliers Wargs d’abord qui se mirent à déferler au sein de la vallée, fonçant sur les premières lignes formées à la hâte par le Capitaine Dwolin. Suivaient les unités des fantassins lourds dont Zock-Dah avait confié le commandement à Garmuz. Un peu plus en retrait, plusieurs Olog-Hai commençaient à mouvoir leurs grandes carcasses, attirés par la fureur de la bataille qui s’annonçait.

Prises sur leur flanc, les troupes de la coalition allaient devoir s’organiser au plus vite pour réagir et éviter la déroute.  Biereü Fendeur-de Crâne lâcha une série de jurons avant de stourner vers son supérieur du jour.

“Nom d’une fiente sombre de bouquetin! On va se faire massacrer!  Capitaine Dwolin, quels sont les ordres?”


1:En avant!
Sujet: Le Fer est enfin Rouge [OUVERTURE SCENAR STAFF]
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Rechercher dans: Les Montagnes Grises   Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le Fer est enfin Rouge [OUVERTURE SCENAR STAFF]    Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 4 Avr 2022 - 23:13

24 Octobre 301 - Quatrième Âge

Le Fer est Rouge : Un peuple, multiples ambitions


Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! Ramekh10

– LE #RAMEKHTÛRG




C’étaient bien deux fils de Mahal qui se faisait face au détour d’une des galeries de la partie supérieure de la forteresse, pourtant tout soldat qui aurait pu passer par là pouvait assister à un véritable duel de titans. Le Ramekhtûrg, Grand Général des Armées des Montagnes Bleues, était dos à la paroi de pierre taillée, un air inquiet inhabituel sur son visage bourru. Il fallait dire qu’il avait trouvé du répondant en la personne de Sharrin Sharh-Narag, Seigneur des Collines Noires et Conseiller de Zulg-ai-Gathol. Ce dernier avait traversé toutes les terres septentrionales du Rhovanion et ses nombreux dangers avec un petit groupe de soldats dévoués mais souvent submergés dont la moitié n’avait pas atteint leur destination. Les Gardes de Fer étaient certes venus renforcer symboliquement les rangs de la coalition afin que cette page de l’Histoire de leur peuple ne s’écrive pas sans eux. Pourtant, depuis son départ des Monts du Fer, le Seigneur Nain semblait animé par un autre objectif, un autre désir.

Un désir qui ne pouvait être comblé qu’à l’aide d’informations que semblaient détenir son interlocuteur méfiant.

“On vous nomme “Le Maître de Gabilgathol” voyons! Vous devez bien savoir où ils se trouvent non?
-Sharrin…vous savez bien que ce titre est honorifique… Gabilgathol est en ruine depuis des siècles et de toute façon, toutes les sources s’accordent sur le fait que…”


Le Ramekhtûrg marqua un temps d’arrêt. Il évaluait prudemment le poids de ces propos et quelles révélations pouvaient être faite à cet allié ainsi que les secrets qui devaient être préservés devant ce rival. Mais le Seigneur des Collines Noires trépignait d’impatience.

“Sur le fait que quoi ? Quoi? Répondez!
-Qu’ils n’existent plus! Détruits, perdus dans les limbes de l’histoire. Ceux que mes hommes portent au front sont fait d’un matériau différent, certes solides mais dont les propriétés n’approchent pas ceux d’Azaghâl.”

Pris d’une colère soudaine, Sharrin empoigna le Général et lâcha d’un ton féroce.

“Menteur! Vous connaissez tout comme moi les chroniques d’Uzdûr, le Scribe de la Fraternité…Ils existent encore et vous le savez!”


Pris de court, le Ramekhtûrg entrouvrit légèrement la bouche, trahissant ainsi sa surprise. Comment diable Sharrin avait-il mit la main sur ces textes? Depuis combien de temps le vieux conseiller s’était-il lancé dans cette folle quête. Se reprenant rapidement face à l’attitude menaçant de Sharrin, l’officier repoussa ce dernier d’un geste de la main et le dévisagea sévèrement.

“Sharrin Sharh-Narag…je connaîs ce regard. C’est celui de “la maladie du dragon”. N’allez point vers cette route là , car vous risquez d’entraîner tout votre peuple dans la chute qui vous attend.”

Sur ces paroles sans concessions, le Ramekhtûrg se dégagea de l’emprise du Seigneur des Collines Noires et s’éloigna d’un pas lourd en direction de la garnison laissant derrière lui le conseiller en proie à ses démons.

Les guerriers des Montagnes Bleues qui avaient fait le déplacement depuis Tronjheim finissaient les derniers préparatifs avant le grand départ vers Gundubanâd. D’un oeil satisfait il observait les guerriers Nains s’activer et se motiver les uns les autres. Seule une solidarité sans failles leur permettrait de prendre le dessus sur Baltog et ses sbires.

Il vint se poster à la droite de son plus fidèle officier. Un capitaine au tempérament de feu, aussi loyal que féroce et qu’il avait logiquement désigné pour mener à ses côtés l’offensive.

Biereü…il est temps. Le Roi a ordonné le départ…
-Aaaah c’était pas trop tôt.”


Biereü Fendeur-de-Crânes saisit alors son imposant marteau et vint violemment frapper une grande cloche en métal dont le tintement résonna à travers la caverne. Tous les visages se tournèrent vers lui.

“Alors bande de culs-terreux! On se bouge le fion et on se met en route! Il est l’heure d’aller étriper du gobelin!”

Au même moment,à travers la forteresse de Therkâ Nâla et sa vallée, toutes les forces coalisées se mettaient en branle. Dans toutes les têtes, il n’y avait plus qu’un seul objectif: Gundabad.

#Sharrin #Biereü
Sujet: Khazâd! Ikhdishî !
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Rechercher dans: Les Monts Brumeux   Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Khazâd! Ikhdishî !    Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 27 Juin 2021 - 16:54

Une expression sévère sur le visage, Biereü Fendeur-de-Crânes, écouta attentivement les propositions de Draem. Il s'accorda quelques secondes de réflexion une fois que le soldat eut terminé avant de prendre sa décision finale.

“Tu n’es pas si bête toi! Un poil prétentieux mais pas si bête! Prenez-en de la graine vous autres, un soldat qui n’a pas tout mis dans ses muscles et en a gardé un peu dans la tête! Ah ça doit vous faire un choc hein?”

Les compliments étaient aussi rares que particuliers dans la bouche de l’officier et cela devait bien être la première fois qu’il valorise un membre du groupe depuis leur départ. Bien entendu, il ne pouvait faire cela qu’en dénigrant tout le reste de la troupe au passage. Ils n’avaient pas hérité du plus magnanime des officiers.

“Cependant ce petit ton prétentieux…”


Il laissa sa phrase en suspens et se contenta d’agiter son doigt boudiné en direction de Draem pour le mettre en garde. La majeure partie des menaces du capitaine n’était pas forcément toujours à prendre au sérieux tant il en faisait à l’heure mais mieux valait-il ne pas les sous-estimer non plus. Il était déjà assez sanguin en temps normal, nul ne désirait voir ce à quoi cela pouvait ressembler quand il s’énervait pour de bon.

Pourtant, malgré toute son assurance, Biereü marqua un temps d’arrêt durant lequel il sembla hésiter. Il chercha du regard Mador et Dedor, ses seconds. Les deux Nains Torses-Larges aux longs cheveux blonds se contentèrent d’un mouvement de la tête pour confirmer leur chef dans la décision qu’il s’apprêtait à prendre.

“Bon alors c’est entendu! On va se bouger les diamants pour gagner la vallée avant que la nuit tombe! Z’avez entendu? Regardez, pendant qu’on papote le soleil s’est encore un peu plus rapproché de l’horizon. Alors on se magne! “

Ainsi, sans perdre une seule seconde supplémentaire, les guerriers des Montagnes Bleues reprirent leur harassante avancée, poussés par les mots doux de leur capitaine dont l’endurance vocale relevait du miracle. Les heures passèrent et bientôt le ciel prit une teinte orangée à mesure que l’astre diurne poursuivait son cycle quotidien. Lui n’attendrait pas que les Naugrims atteignent destination pour tirer sa révérence. Heureusement pour eux, leur rythme de progression avait été plutôt rapide et ils atteignirent bientôt l’autre versant de la montagne. Une traversée harassante mais qui leur avait permis d’éviter le cœur de la montagne, réputé pour être un repaire à gobelins. Ils purent enfin descendre quelque peu en altitude, là où la terre était verte et où le vent n’était plus un blizzard glacial.

Éreintés par leur éprouvant voyage, les Nains établirent leur bivouac sur le flanc de la montagne, au pied d’un gros roc en forme d’éperon. On alluma un feu et fit cuire un ragoût avec les ingrédients qui restaient au fond des besaces des uns et des autres. Dedor s’évertua à rendre le tout à peu près mangeable avec quelques épices mais le résultat final était plus que contestable. Pourtant, affamés, aucun des guerriers ne trouva rien à y redire. Il fallait dire que Biereü, particulièrement pointilleux sur le sujet du gaspillage de vivres, surveillait leurs gamelles avec attention. Une fois le repas achevé, nul n’eut la force d’entamer des chants traditionnels ou de conter d’anciens exploits de guerres. On se contenta de faire circuler une flasque de miruvor avant d’aller trouver un sommeil bien mérité. La nuit fut pourtant courte et les valeureux soldats furent réveillés par la douce voix de leur capitaine dès les premières lueurs du jour.

“Alors bandes de Nains sans poil! On devient paresseux? Et après ça se prétend digne d’intégrer les Id Ursu-Gabilgathol? Haha! Faîtes-moi rire! Allez debout! Debout! “


De leur côté, Mador et Dedor, se tenaient stoïques au côté de leur supérieur. Les deux lieutenants taiseux étaient partis se coucher les derniers après avoir longuement monté la garde et s’était réveillé avant tout le monde. Avaient-ils seulement dormi ?

Les Nains finirent par gagner la vallée et purent enfin profiter d’un voyage moins éprouvant. Le vent était doux, le terrain peu accidenté et surtout l’eau douce abondante. Le fleuve Lanquevelle, qui prenait sa source dans les hauteurs de la montagne, irriguait la vallée de son eau claire et pure. La mission des Nains des Montagnes bleus était simple: continuer à progression dans le Val d’Anduin jusqu’à gagner la confluence des rivières qui formait le grand fleuve du continent. De là-bas, la route vers Therka Nalâ ne serait plus qu’une formalité.

Biereü, en tête de cortège, s’arrêta net et analysa une petite masse informe et particulièrement odorante qui se dressait devant eux.

“Par la barbe du Ramekhtûrg! Pouah! Mais qu’est-ce que c’est que cette chose ?”


Il ne fallut pas bien longtemps à Mador pour définir l’origine de l’excrément. Peu incommodé et d’un calme remarquable, il se pencha en avant et renifla lentement.

“Des Wargs… L’étron a un peu séché mais pas tant, ils ont dû passer par ici pas plus tard que cette nuit.
-De toute évidence ils sont encore dans la vallée.” Continua son frère Dedor


Biereü se tourna alors vers Draem:

“Draem! Monte en haut de la colline rapidement, dis-moi si tu vois quelque chose dans la vallée.”

Le soldat s’exécuta et, en parfaite forme physique, atteignit le sommet désigné en l’espace de quelques minutes. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour identifier le macabre spectacle qui se jouait à quelques lieues de là. Un peu plus loin, près des ruines de Framsburg, une vingtaine de fauves, montés par des éclaireurs gobelins encerclaient une troupe de valeureux combattants engagés dans une lutte désespérée pour leur vie: des guerriers Naugrims.

En contrebas, Biereü lui cria:

“Alors qu’est-ce que tu vois ?”

Sujet: Khazâd! Ikhdishî !
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Rechercher dans: Les Monts Brumeux   Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Khazâd! Ikhdishî !    Tag biereü sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 19 Mai 2021 - 0:06



Cela faisait déjà de longs mois que le continent entier profitait du retour du Soleil et de la fin des gelées mais sur les hauteurs de la partie Nord des Monts Brumeux, le Rude Hiver n’avait jamais véritablement disparu. L’astre solaire, était certes plus présent qu’il ne l’avait été, mais même ses rayons les plus scintillants ne pouvaient entamer l’épaisse couche de glace qui régnait en maître à de telles altitudes. Là-haut, sous le blizzard et le froid qui rongeait jusqu’aux os bien rares étaient les êtres vivants qui pouvaient circuler librement en ces terres. Les gobelins, qui grouillaient pourtant sous la terre et avaient développé une certaine résistance aux températures les plus basses, ne s’aventuraient que très peu sur les sommets des montagnes. Les humains les plus braves, ne pouvaient également pas y tenir bien longtemps et cela faisait des siècles qu’aucun elfe n’avait été aperçu si loin de leurs fiefs. Les légendes disaient que des changeurs de peaux hantaient les montagnes et que les Grands Aigles les survolaient pour en assurer la sécurité. Et puis il y avait les Nains. Si les fils d’Aulë préféraient la chaleur et la luxure de leurs grandes cités sculptées sous la roche, ils avaient également développé une résistance aux températures extrêmes hors du commun. Robustes et résilients, ils n’hésitaient pas à emprunter les chemins les plus périlleux et braver les pires dangers pour défendre les causes qui étaient leurs. Dès lors, était-il si surprenant de retrouver une compagnie d’éclaireurs Naugrims si près des sommets, progressant péniblement dans la poudreuse sur des sentiers depuis longtemps oubliés et effacés? Le groupe était composé d’une vingtaine de guerriers Nains à l’apparence inhabituelle dans ces régions. Ils n’avaient ni les barbes sombres des guerriers d’Erebor, ni les armures caractéristiques des résidents de la Moria. Non. Ces Nains-là venaient de bien plus loin. La plupart d’entre affichaient fièrement de longues chevelures et des barbes tressées d’un roux très vif. Ces Barbes-de-Feu avaient entrepris un long périple depuis leur bastion au sein des Montagnes Bleues jusqu’à Therka Nalâ, lieu de rassemblement des forces naines. Cela faisait déjà plusieurs longs mois que Tronjheim avait répondu à l’appel de Thorik, Nouveau Roi des Nains. Le triumvirat qui gouvernait la cité n’avait pas tergiversé bien longtemps et bientôt des contingents entiers avaient été envoyés vers les Monts Brumeux sous le commandement du chef militaire des Montagnes Bleues: le Ramekhtûrg. Le seigneur Gomenar avait fait le choix de rester à Tronjheim pour assurer la défense de la ville face à d’éventuelles offensives venues du Mont Gram, les gobelins pouvant profiter de l’affaiblissement de l’armée des Gabilgathol. Mais certaines rumeurs circulaient sur le fait que le dirigeant de Tronjheim finisse lui aussi par rejoindre l’effort de guerre avec sa garde rapprochée.

Le voyage avait été long et éprouvant, harcelé par des éclaireurs Wargs, les guerriers du Ramekhtûrg avaient essuyé de trop nombreuses pertes en chemin mais l’armée avait fini par rejoindre la coalition qui les avait accueillis en véritable héros. L’heure était désormais à la bataille finale. Mais alors que diable faisait cette patrouille si loin du bastion militaire des Naugrims?

Cette question, Biereü Fendeur-de-Crânes, se la posait presque toutes les minutes alors qu’il essayait de dégager une voie dans la neige à ses camarades derrière lui. Quelques jours plus tôt, des mouvements de troupes non-identifiées avait été repéré au Nord-Est de Therka Nalâ et le Ramekhtûrg n’avait pas hésité longtemps à ordonner à l’un de ses plus fidèles soldats de mettre une équipe sur pied pour voir les choses de plus près. Cela faisait de nombreuses décennies que Biereü servait sous les ordres du Maître de Gabilgathol et bien qu’il eût de nombreux doutes sur l’utilité de cette mission, il savait qu’un de ses ordres directs n’était jamais ouvert à la discussion. Le garçon n’était pas forcément réputé pour être un officier magnanime ou souple. D’ailleurs, Biereü ne l’était pas non plus.
Parfait représentant des Barbes-de-Feu qui formaient le gros des contingents des Montagnes Bleues, l’officier était un guerrier impulsif, féroce, armé d’un lourd marteau en acier et d’un verbe passablement fleuri. Derrière lui, ses deux lieutenants, Mador et Dedor, avaient pour lourdes tâche de contenir son tempérament de feu. Les deux jumeaux qui en imposaient faisaient partie des Torses Larges. Leur carrure imposante et leur taille remarquablement supérieure à celle de leurs congénères en faisaient aussi des soldats de valeur, mais d’un tempérament moins bouillonnant. Plus mesurés et peut être moins farouches que leurs frères d’armes, les deux frères à la chevelure blonde étaient bien les seuls à parvenir à discuter réellement avec leur supérieur au sujet des décisions prises par ce dernier. Ils avaient son oreille, et bien rares étaient ceux qui pouvaient se targuer d’être écouté par Biereü Fendeur-de-Crânes.

Celui-ci s’arrêta un instant dans sa progression et jeta un arrière en direction de sa troupe dont le rythme de marche était légèrement retombé ces dernières minutes. Véritable force de la nature, l’officier faisait tenir une cadence d’enfer à ses subordonnés dont les muscles étaient de plus en plus ankylosés par l’effort et saisi par le froid glacial .

“Alors bande de fientes de Grand Aigle! Comme ça vous traînez la patte? Ma grand-mère, qu’Aulë veille sur elle, avançait plus vite que vous! Et elle était cul-de-jatte! Alors bougez vos arrière-trains tout gras; ce n’est pas avec des larves de la sorte qu’on reprendra Gundabad , moi je vous le dis! Quant à Nogrod et Belegost, Ha! Je ne préfère pas en parler. Qu’il est loin le temps des Id-Ursu Gabilgathol!”

La petite troupe resta silencieuse. La plupart s’était pour le moins habitué à ces sautes d’humeur de leur guide qui arrivaient plus ou moins régulièrement depuis leur départ de Therkâ Nala.

“Bon alors voilà le topo bandes de mollusques tétraplégiques! Soit on arrive à gagner l’autre côté du sommet de la montagne avant le coucher du soleil et on pourra profiter d’un bon petit repas chaud composé de potage immonde et de racines imbouffables dans la vallée. Soit vous continuez à avancer comme des elfes et dans ce cas-là la nuit va arriver, on ne verra plus rien et on se gèlera les miches ici. Je sais pas pour vous mais je compte encore faire des petits Fendeurs-de-Crâne à ma chère et poilue Laïffe. Alors, magnez-vous!”

L’un des Nains du groupe, particulièrement téméraire, se risqua alors à prendre la parole. Le regard noir que lui lança Biereü en disait assez sur son appréciation d’une telle initiative. Pourtant, il laissa le soldat aller jusqu’au bout de sa phrase.

“Capitaine, on pourrait redescendre en altitude. J’ai vu un passage avec un pont en contrebas.
-Oui un passage contrôlé par des hordes de peaux-vertes depuis des décennies. Si tu veux y aller, je ne te retiens pas mon gaillard! Mais pour le coup ce sont bien plus que tes miches que tu risques de laisser en route.”

Le regard enflammé de Biereü balaya le reste de l’équipe et s’attarda finalement sur l’un d’eux, l’un des plus jeunes. Un guerrier peu expérimenté mais plein de potentiel de ce qu’on lui avait dit. Biereü l’avait choisi pour voir ce qu’il avait dans le ventre mais depuis leur départ le principal intéressé s’était fait très discret. L’officier ne pouvait résister à l’envie de le mettre sur le devant de la scène, juste pour voir.

“ Et toi Draem? Tu en as eu aussi une d’idée géniale qui pourrait nous sortir d’affaire?”
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