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Sujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]
Forlong

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]    Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 28 Déc 2023 - 21:34

La charge des cavaliers wargs eut un effet dévastateur. Les forces de la Coalition n’avaient pas eu le temps de reformer complètement leurs rangs et ressentaient déjà la fatigue après les combats acharnés et le chemin ardu à travers les tunnels. Les gobelins, quant à eux, se battaient pour la survie de leur patrie, galvanisés par la présence de leur roi et de ses généraux.
Gurdann et les autres nains qui formaient la première ligne avaient réussi tant bien que mal à absorber le premier impact, mais la pointe de la lance menée par Baltog s’enfonca profondément dans les rangs des Khazad, comme un couteau chaud dans le beurre.

Les silhouettes des puissants uruks de la garde rapprochée de Baltog vêtus d’armures noires et brillantes comme la chitine se mélèrent aux celles des fiers fantassins du Mont Solitaire aux  plastrons incrustés de pierres précieuses.  
La lance lancée par Gurdann siffla dans l’air et pendant un instant, le temps s’arrêta.

Puis un aboiement terrible retentit, lorsque la pointe d’acier s’enfonça dans le dos de Fornarath, le terrible loup centenaire du roi de Gundabad. Le nain des Monts de Fer n’avait pas réussi à atteindre sa cible ; le fait qu’un troll de caverne l’avait projeté au sol une poignée d’heures plus tôt y était sans doute pour quelque chose. Cependant, il avait forcé Baltog à descendre de sa monture lourdement blessée. Le roi de Gundabad jeta un regard rempli de haine et de dédain envers le gazât qui avait tenté de l’assassiner, avant que les rangs de sa garde personnelle ne se ressèrent autour de lui, empêchant toute autre projectile de l’atteindre.

L’attention de Baltog se tourna vers le grand nain en armure dorée et à la cape bleue.

Il ne pouvait y avoir qu’un seul roi sous la montagne.

Thorik s’élança en premier, en donnant un coup de hache assez fort pour abattre un arbre centenaire, mais Baltog l’esquiva avec une agilité surprenante.

La couronne de Gundabad n’était pas héréditaire. Pour l’obtenir, il ne suffisait pas d’avoir le sang noble. Il fallait savoir le verser.
Le souverain gobelin passa à la contre-attaque, armé d’une masse d’armes digne du roi sorcier. Lorsque les deux armes se heurtèrent, une pluie d’étincelles éclaira les visages déformés par l’effort, et les deux guerriers reculèrent d’un pas, leurs bras meurtris par la force du choc.

S’ensuivit une danse écarlate, mais avant qu’elle ne puisse atteindre sa résolution, le sol de la caverne trembla une deuxième fois. Les gobelins, peuple rusé et agile, en tirèrent un avantage. La tête du porte-étendard de Thorik, un grand guerrier d’Erebor, fut tranchée par un coup de cimeterre porté par un des uruks noirs. L’étendard bleu s’écroula par terre, et fut immédiatement piétiné par les gardes de Baltog, arrachant un cri de désespoir aux nains. Thorik, distrait par cet échec, perdit la concentration et prit un coup de masse d’armes dans le torse, qui l’enverra au sol, le plastron enfoncé.

Baltog dévoila ses dents dans une grimace terrible. Pour garder la couronne de Gundabad, il avait éliminé des dizaines de rivaux au cours des années. Thorik constituerait un bel ajout à la liste.

La bataille avait tourné en faveur des défenseurs.

La voix du Ramekhtûrg des Montagnes Bleues retentit sur le champ de bataille. Mourant sous les effets du poison, le seigneur était pâle comme la neige et s’appuyait sur l’épaule de Tharimbier, mais sa voix n’avait pas perdu sa puissance d’antan.

- Khazâd! Khazâd! A votre Roi!


S’ils n’arrivaient pas à percer les rangs de la garde rapprochée de Baltog et venir en aide au roi Thorik, la bataille serait terminée.

***

Le soutien des archers de Dale s’était une fois de plus avéré crucial pour ralentir la charge des gobelins. Malheureusement, l’officier qui commandait le côté le groupe sur le côté droit du pont n’avait pas pris les mêmes précautions que Draek. Lorsque le sol de la caverne trembla une deuxième fois, le promontoire sur lequel les autres archers se trouvaient se brisa et glissa dans les abysses sous le regard impuissant du porte-étendard, faisant disparaître des nombreux braves fils de Dale dans les ténèbres.

Draek ne vit pas Garmuz et ses compagnons arriver sur eux jusqu’à ce que le sang d’un de ses archers abattu par le cimeterre maudit du bâtard de Baltog ne l’éclabousse. Mais il était déjà trop tard. Le porte-étendard sentit un poids énorme le projeter vers l’arrière lorsqu’un warg bondit sur lui, et il glissa à son tour vers le précipice, s’agrippant au bord in extremis alors que son grand arc tomba dans les abysses.

Une escarmouche inégale débuta entre les uruks et les archers, mal équipés pour le combat rapproché. L’attention des guerriers nains était tournée vers le roi Thorik, et Isil et Bénéthor étaient probablement les seuls suffisamment proches pour venir en aide à Draek et ses hommes.

***


Alors que la montagne tremblait comme si Aulë en personne abattait son marteau sur son sommet, il n’était plus question de faire demi-tour.

Zock-Dah rit à gorge déployée en voyant Hadhod :

-C’est donc toi, migul*  ! Frêle et imberbe comme tu es, je t’avais pris pour un un akashûga**  !


Mais ses dents se resserrèrent en entendant le discours du nain, et il grogna :

-Je t’avais prévenu, gâzat... Shirzlum rishyam… Rangi goryam â Khozdai dum gorgoryam. Go kirm â ghâsh!***

Le sol se mit à trembler, et Zock-Dah s’appuya lourdement sur la plante de ses pieds pour ne pas tomber. Il jeta un regard autour de lui à la recherche de l’origine du tremblement, juste à temps pour voir Romo Coeur d’Acier arriver. Rapide comme l’éclair, le général de Gundabad fit claquer son fouet, qui s’enroula autour des jambes du fier nain du clan des Haches-Brandies, le faisant tomber à terre.

Le Mâitre-Fouet rit avant de jurer en voyant le seigneur de la Moria lui arriver dessus, la hache à double tranchant levée au-dessus de sa tête et la folie dans son regard. Zock-Dah fit un bond en arrière, levant son cimeterre noir devant lui.

*Misérable
**Semi-homme, hobbit
*** Nous vous trancherons morceau par morceau… Nous tuerons votre Roi et nous massacrerons les Nains jusqu'au dernier…Par la lame et le feu.
Sujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]
Learamn

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]    Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 27 Sep 2023 - 0:24


Au moment où Biereü abattit son lourd marteau sur le crâne de son adversaire, un craquement formidable retentit. Les gobelins avaient la tête solide mais à ce point-là, cela était plutôt surprenant. Il fallut plusieurs secondes à l’officier des Id-Ursu pour réaliser que ce bruit provenait de la gigantesque porte de la forteresse qui venait de se fissurer sous les coups du Poing de Durin. Galvanisé à la vue de ce spectacle si satisfaisant, le Nain poussa un cri rageur et exalté et accompagna son euphorie par un nouveau coup d’estoc qui vint écrabouiller la face d’un autre ennemi. Il n’y avait pas une seconde de répit pour le guerrier cependant, sous les yeux sournois d’Emilanezh les ennemis se ruaient sur le capitaine qui, malgré toute sa vigueur au combat, serait bientôt submergé. Son genou le faisait atrocement souffrir et il manqua plus d’une fois de perdre son équilibre mais il se reprenait à chaque fois, prêt à encaisser une nouvelle charge avant de répliquer. Derrière son précieux masque, il sentit le sang couler le long de son visage, une simple coupure au crâne ? Ou quelque chose de plus grave ? Pris dans le chaos et sous l’emprise de l’adrénaline, il était bien incapable de le savoir. Entre la sueur, le sang et l’épuisement, il commençait d’ailleurs à voir flou et l’attaque puissant qu’il porta manqua de toucher une silhouette qui ne ressemblait en rien à celle d’un gobelin. Grand et filiforme, le nouvel arrivant se posta au côté du capitaine et trancha la gorge d’un ennemi qui s’était dangereusement rapproché et qui avait échappé à la vigilance de Biereü qui semblait à la fois soulagé et contrarié par la venue de ce nouvel arrivant :

“Ah par l’enclume de Mahal! Si mon ancien m’avait dis que je devrais mourir au côté d’un Oreille Pointue devant les Portes de Gundubanâd, je lui aurais retiré sa chopine fissa !”


Le rapport de force s’était légèrement rééquilibré suite à l’intervention salutaire de Thassael; les corps brisés de deux gobelins gisaient à leurs pieds et Emilanezh n’était épaulé que par deux autres sbires. Le bougre allait enfin devoir se salir les mains. Biereü se tourna vers son nouveau compagnon :

“Je ne peux plus être sur le reculoir à me faire marcher dessus comme ça! Sur les nattes tressées de la douce barbe de la belle Hilda, je vais finir par me faire avoir comme ça. Non, il faut prendre l’initiative cette fois.”

Il échangea un regard à travers son masque avec l’elfe. Celui-ci affichait une certaine prestance malgré les traces de souillures et de sang qui parsemaient ses délicats vêtements et sa peau albâtre. Un être comme venu d’un autre monde si parfait, si lisse, qu’il lui rappelait quelque peu ses poupées de porcelaines avec lesquelles Friga et Leiffa jouaient une fois sorties du berceau.

“Cela tombe bien j’ai un plan. Fait exactement comme moi.”

Il s’assura que Thassael avait bien saisi et se mit à énumérer rapidement un compte à rebours:

“Trois…Deux…Un… Yaaaaa! Abrafû Shaikmashâz!1

Il leva son marteau et chargea en criant en direction des trois gobelins, tout en boitant fortement. Visiblement le plan de l’officier se résume à foncer dans le tas… Au moins avait-il arrêté de céder du terrain à ces peaux-vertes.

1: Descendants de rats


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La Montagne entière vacillait à chaque coup porté par ce maudit Krark2 qui cherchait à forcer les protections millénaires de la glorieuse cité de Gundabad. Quand une fissure était apparu lors du troisième choc, tous les occupants de la capitale se figèrent pendant un très court instant, comme s’ils venaient seulement de prendre conscience que l’envahisseur était vraiment à leur porte et que, plus que jamais, leur foyer était en danger. De plus, les rumeurs de l’ouverture d’un deuxième front dans les profondeurs de la cité s’étaient vérifiées. Les assaillants étaient parvenus, par quelque maléfice, à s’introduire à l’intérieur de Gundabad par des chemins détournés et attaquer les défenses de Baltog aux niveaux inférieurs.

Zock-Dah lui-même avait ressenti une sensation bien curieuse quand la brèche était apparu de l’autre côté de la montagne; un sentiment qu’il n’avait pas ressenti depuis son adolescence passée à s’entraîner pour intégrer les régiments d’élite de Baltog, une émotion qu’il ne pensait plus jamais croiser au cours de sa longue vie: de la peur. Des générations de gobelins avaient fait de cet endroit, la forteresse réputée imprenable autour de laquelle une civilisation entière s’était unie pour prospérer. Si le pilier de leur peuple s’effondrait sous les assauts de Thorik et de sa vermine, qu’adviendrait-il du reste? Les clans épars qui peuplaient les Montagnes Blanches, unies sous la bannière du Roi Baltog, allaient-ils à nouveau se disperser pour se battre entre eux? Après des siècles de progrès, son peuple allait à nouveau sombrer dans l’anarchie après la chute de son joyau? Tout cela sous son commandement? Cette simple idée, le Maître-Fouet ne pouvait pas la supporter.

Derrière lui et sous ses pieds, le vacarme des combats lui montaient jusqu’à ses oreilles qui frétillaient littéralement. Tous ses sens étaient en éveil et le simple fait d’entendre cette sinistre mélodie des armes qui s'entrechoquent et des chairs qui se déchirent réveillait en lui son instinct de prédateur. Mais il y renonça, il avait mieux à faire. D’un pas leste, il se dirigea en direction du cœur de la cité, là où le cocon central s’élevait dans le vide depuis le sol de la Montagne jusqu’à son sommet. Relié par de nombreux pont suspendus au reste de la ville et ses nombreuses galeries creusés dans la roche sombre ; ce pilier massif de basalte abritait la salle du trône et toutes les richesses accumulées depuis des millénaires d’occupation de la cité.

Le Maître-Fouet souleva son large cimeterre et l’abattit sur l’un de cordages qui maintenait l’une des passerelles qui traversait l’abîme. Il répéta l’opération plusieurs fois jusqu’à ce que la corde ne rompt et que le pont ne s’effondre contre la paroi de la montagne ; relâchant des dizaines de planches de bois brisées dans son sillage. L’imposant gobelin prit quelques secondes pour reprendre son souffle et s’approcha de la passerelle suivante. Les Gâzâts ne tarderaient pas à rentrer à Gundabad, c’était chose certaine mais le Général des armées de Baltog comptait bien ne pas leur faciliter la tâche et limiter les accès au cœur de la cité représentait la première étape de son plan de contingence.


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La rumeur s’était répandue comme une traînée de poudre à travers le campement du Roi Thorik: les murailles de Gundabad avaient fini par céder sous les coups des Poings de Durin; une brèche avait été créée et si les Id-Ursu Gabilgathol parvenaient à tenir encore quelques minutes supplémentaires, la petite fissure deviendrait un véritable passage pour l’armée coalisée vers l’intérieur de la Montagne.

L’état-major, ou ce qu’il en restait, était à nouveau réuni dans la tente royale, discutant de la marche à suivre face à cette nouvelle opportunité. Tous semblaient se rejoindre sur le fait qu’une telle fenêtre devait être exploitée car elle risquait de ne pas se rouvrir de sitôt. Le Roi Gudmund, resté en retrait depuis le lancement de la deuxième phase du siège, affichait un air grave et déterminé. Une bonne partie de son infanterie et de ses archers avaient suivi les Id-Ursu au pied de la montagne et chaque minute qu’ils perdaient en débats inutiles condamnaient plusieurs de ses hommes à une mort évitable. Les soldats qui s’étaient rués sur les Portes de la forteresse au mépris de leur propre vie avaient fait preuve d’une bravoure inégalable et le souverain de Dale ne souhaitait pas que leur sacrifice soit vain.

“Il nous faut agir vite. Derrière les portes de Gundabad se cachent encore des centaines de guerriers gobelins, blottis dans l’obscurité, prêts à bondit sur les premiers malheureux qui mettront un pied à l’intérieur de la cité. Il nous faut les surprendre avec une force de frappe qu’ils ne peuvent stopper, dégager l’entrée de la ville pour y faire passer le cortège royal et ainsi établir nos lignes et déplacer le front à l’intérieur de la montagne. Pour cela il nous faut une force de frappe aussi rapide qu’inattendu…”


Son regard se porta alors sur le jeune Orwen. Les Rohirrim avaient été les premiers alliés de Thorik dans cette reconquête malgré la nature du terrain qui étaient peu propices aux charges de cavalerie qui représentait la force de son peuple. Mais ici, la vallée de Nal Gunir représentait un terrain à peu près praticable pour des cavaliers. Certes, la manœuvre qui visait à mener une charge pour pénétrer dans une ville inconnue qui pouvait renfermer de nombreux ennemis et pièges était risquée, d’autant plus que les rohirrim n’étaient plus très nombreux dans les rangs de la coalition. Cependant, leurs options étaient limitées et les Id-Ursu ne pourraient pas tenir éternellement, il leur fallait agir au plus vite pour exploiter cette brèche.

“Chevauchons ensemble Prince Orwen! Que les bardes clament la bravoure des cavaliers de Rohan et de Dale qui ont ouvert la voie au cœur des ténèbres. Que l’on chante leurs exploits jusqu’à la fin des âges. Que l’on dresse leurs louanges jusqu’aux steppes glacées de Forochel. Que l’on honore leur mémoire jusqu’aux étals du bazar de Djafa. Chevauchons Jeune Prince car le crépuscule sera rouge!”
Sujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]
Learamn

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 18 Jan 2023 - 16:50

Zock-Dah réprima un cri de douleur alors qu’il versait le sombre contenu de son outre sur l’entaille sanguinolente qui barrait son torse. La blessure causée par le tranchant d’une hache d’Erebor était, heureusement, peu profonde mais bien impressionnante. Le coup du gâzat avait été puissant et son arme avait perforé l’épais plastron du Maître-Fouet jusqu’à sa peau luisante. Quelques centimètres de plus et il aurait eu les côtes brisées, les poumons perforés et le cœur tranché. Voilà ce qu’était la guerre, une affaire de centimètres. Lors de son retour sous la montagne à la suite de l’affrontement dans la vallée, de nombreux guérisseurs s’étaient précipités autour de lui pour s’occuper de ses plaies. Il les avait repoussés d’un geste,  le général des armées de Gundabad ne pouvait apparaître affaibli devant ses troupes. La seule chose qui lui conférait de l’autorité sur ces soldats résidait dans le respect que ces derniers avaient pour la force. Afficher ainsi ses blessures, pouvait mener au délitement complet de l’armée qu’il avait sous ses ordres.

Pour l’aider à lutter contre la douleur, le gobelin but deux longues gorgées du même liquide sombre utilisé pour nettoyer sa plaie. Le breuvage s’écoula le long de sa gorge, provoquant une sensation de brûlure suivi d’une satisfaction éphémère. Finalement, seul un goût âpre subsistait au bout de quelques secondes. Sa tâche achevée, il se redressa avec un grognement et sortit de ses quartiers. D’un pas leste, il se dirigea vers le centre de la ville en ébullition. Des milliers d’habitants s’affairaient de tous les côtés, transportant armes et munitions vers les garnisons postées près des portes de Gundabad. Les armées de Thorik et ses alliés ne tarderaient pas à faire le siège de la ville. Ils pouvaient venir. Cela faisait des siècles que la capitale des gobelins se préparaient à cette bataille. Les plus grandes machines de guerre des gâzat ne pourraient rien face aux années passées à parfaire les défenses de la montagne. Les maléfices étaient nombreux et les pièges innombrables. Toutes les batailles menées jusqu’ici ne représentaient qu’un pâle avant-goût de ce qui les attendaient. La perspective de voir des milliers d’ennemis se casser les dents sur leurs défenses, arracha un sourire au Maître-Fouet. Il sentait déjà l’odeur du sang lui monter aux narines.

Le guerrier s’enfonça profondément au cœur de la ruche ne jetant pas le moindre regard à ses congénères qu’ils croisaient sur sa route et qui l’observaient craintivement de leurs grands yeux globuleux. Physiquement imposant et guerrier d’exception, rares étaient les individus qui inspiraient autant le respect et la crainte parmi son peuple. Celui qu’il était sur le point de rencontrer faisait partie de ces rares privilégiés. Les grands Wargs qui se dressaient devant lui s’écartèrent diligemment et les battants de la porte gigantesque s’ouvrirent. A l’intérieur, la salle du trône était toujours aussi sombre. Seuls scintillaient les deux yeux jaunes de la monture du monarque ainsi que la gigantesque gemme bleutée incrustée dans la couronne du Roi sous la Montagne. Zock-Dah s’agenouilla comme il était de coutume:

“ Âru Baltog. Gâkh girzum doblath.”
1

Du fond de la montagne, la voix caverneuse répliqua.

“Huru Badgdorgu. Maugoth Zock-Dah.”2

Le Maître-Fouet se redressa lentement:

“Ish Shorâ Bad ash garmadhûrz. Gâzatu an nash. Baltogbaur ish glûr.”3

Le Roi Baltog ne fit transparaître aucune émotion à l’annonce de la capture de son fils. Soit contrôlait-il parfaitement ses émotions, soit cela ne le souciait pas le moins du monde.

“Bhog…Ilazgar, Ilskamun dab-hai!”
4

Un grognement félin s’éleva de l’obscurité alors que Baltog se dressait fièrement.

Illômur âr gauthu.  Go kirm â ghâsh…5
-Go kirm â ghâsh”6

Avec un sourire carnassier, le Maître-Fouet indiqua à son souverain qu’il avait bien reçu l’ordre.


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Les centaines de Naugrim tenus prisonniers dans la fosse de Gundabad avaient été gardés dans le flou concernant les affrontements qui faisaient rage de l’autre côté de la paroi montagneuse. Les captifs résidaient si profondément au cœur de l’horreur de la ville que le vacarme de la guerre ne pouvait couvrir le claquement des fouets des contremaîtres ou les lamentations des plus souffrants. En ce lieu maudit, tout avait été mis en œuvre pour briser la volonté et la détermination, pourtant robuste, des enfants de Durin. Le travail jusqu’à l’épuisement, les abus physiques et psychologiques, le manque de nourriture, de sommeil ou même de lumière. Chaque écart était immédiatement réprimé et les dépouille des plus téméraires devaient être jeté dans les plus profonds abîmes par leurs anciens compagnons. Un système aussi oppressant que sadique que le Maître-Fouet avait savamment mis en place au cours des dernières années. Un travail dont il avait tiré une réelle délectation; voir ainsi les esprits les plus solides lors de leur arrivée finir par se soumettre totalement à sa volonté lui avait toujours procuré une jouissance toute particulière. Depuis sa nomination comme Général des Armées de Gundabad, il avait dû déléguer les tâches au sein de la Fosse mais il revenait régulièrement ici, s’assurer que ses directives étaient toujours suivies à la lettre par ceux qui avaient pris le relais.

D’un geste du bras, le Maître-Fouet fit cesser les travaux et l’agitation ambiante. Il balaya du regard l’audience qui lui faisait face. Certains avaient le regard naturellement méfiant à l’égard de la source de leurs tourments, mais la plupart avaient le regard vide.

“Ghazatû! Vos frères et vos armées sont devant Gundabad!”

Il s’exprimait dans un Commun presque parfait malgré son accent caractéristique; il était important que tous puissent le comprendre. Déjà voyaient-ils dans les yeux de certains, une étincelle d’espoir se raviver.

“Pour l’accueil de nos invités, nous avons donc décidé de leur donner un cadeau. De nombreux cadeaux…”

Zock-Dah descendit dans la fosse, saisit le Nain le plus proche par la chevelure grasse tout en dégainant sa lame courbée. Si les prisonniers s’attendaient à ce que leur géôlier coupe la barbe du malheureux, ils furent rapidement pris de court par le déferlement de violence qui allait suivre. D’un coup sec et soudain, le grand gobelin trancha la tête du Nain, laissa le corps animé de spasmes s’effondrer au sol et brandit fièrement son trophée sanguinolent à la vue de tous.

“Voici ce qui attend Thorik le Maudit et tous les siens! Voici ce que nous avons à leur offrir!”

Un silence de marbre s’installa.

Une nouvelle tête fut tranchée.

Une certaine agitation commença à poindre dans l’assemblée.

On tua un autre prisonnier.

Une voix s’éleva au loin.

“Vive le Roi Thorik! Vive le Roi sous la Montagne!”

Pris d’une rage féroce, Zock-Dah chercha l’origine du cri de ralliement du regard.

“Qui a parlé? Qui? Ramenez-moi sa tête!”

Les contremaîtres gobelins obéirent et cherchèrent à se frayer un chemin parmi la foule. Mais bientôt le cri de guerre fut repris à divers endroits différents. Et ce qui n’était que murmure devint formidable clameur.

“Vive le Roi Thorik! Vive le Roi sous la Montagne!”

Cette fois c’en était trop pour Zock-Dah. De toute façon à quoi pouvaient-ils bien servir tous ces prisonniers en période de siège.

“Tuez-les! Tuez-les tous!”

Mais ayant compris qu’il n’y avait pas s’autre issue pour eux, les Nains ripostèrent en empoignant les gobelins pris au milieu de la foule avant de les étrangler à mains nues ou de les étouffer sous leurs poids. Certains mirent la main sur les armes de leurs gardes vaincus et en l’espace de quelques minutes, la protestation avait pris la forme d’une véritable mutinerie. Ils répétaient tous en chœur:

“Vive le Roi Thorik! Vive le Roi sous la Montagne!”

Dépassé, le Maître-Fouet ordonna qu’on aille chercher des renforts pour mater la révolte. Certains Nains faisaient front, d’autres avaient profités du chaos pour s’enfuir dans les galeries les plus sombres et abandonnées de la montagne. Là où ils risquaient d’errer à tout jamais.  Dans la mêlée, Zock-Dah cherchait celui qui avait assez d’influence pour inspirer une telle révolte; mais il semblait avoir disparu. Il se mit alors à hurler:

“Kroadfer! Où est Kroadfer?”



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Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas quitté le calme et la pénombre de la Salle du Trône pour remonter au cœur de la cité, auprès de ses sujets. Cependant, le temps et son absence n’avait pas altéré une once de l’autorité qui était sienne à Gundabad. De prime abord, Baltog n’était pas le plus impressionnant des membres de son espèce. A titre de comparaison, Zock-Dah, véritable force de la nature, était bien plus grand et puissant que lui. Mais il se dégageait du Roi de la Montagne un aura unique, digne des grands souverains du continent, qui inspiraient révérence et respect. Si les généraux et autres Maîtres de Gundabad avaient gravi les échelons de la hiérarchie des gobelins par la force et la peur, Baltog régnait en maître au sommet de la pyramide grâce à son intelligence et son charisme.  Vêtu de son armure sombre sertie de rubis, installé à califourchon sur le dos du gigantesque Loup Fornarath. Nul, en ces terres, ne pouvaient savoir à quoi ressemblaient les enfants de Draugluin, bêtes jadis gardant la forteresse d’Angband; mais à en croire les légendes et récits qui avaient traversé les âges; le sang de ces animaux légendaires pouvait bien couler dans les veines du canidé monté par leur Roi.

La bête majestueuse avançait parmi la foule, portant son souverain jusqu’à un promontoire rocheux suspendu au-dessus du vide. Au-dessus de lui et en dessous de ses pieds, la gargantuesque capitale des gobelins s’étendaient sur des centaines de mètres. Chaque niveau grouillait d’habitants, soldats, ouvriers et esclaves qui, juchés sur leurs balustrades observaient ce rare spectacle. Les préparatifs de la bataille s’étaient même momentanément suspendus à la suite de l’apparition du Roi. Ce dernier prit un moment pour observer le peuple sur lequel il régnait; il écarta ensuite les bras, cherchant à tous les englober avec ce geste.

Quand il se mit à parler, ses paroles résonnèrent contre les parois de la Montagne; sa voix comme venue de l’intérieur même de la roche qui les abritait depuis des millénaires.

“Dâgazuza! Gundabad-Hai!”7

En guise de réponse au salut, ses sujets inclinèrent tous légèrement la tête en se frappant une fois le torse.

+++”Peuple de Gundabad! Répéta-t-il. L’ennemi est à nos portes! Ils sont venus, nombreux, avec leurs grandes machines de guerre et leur mépris éternel pour notre peuple. Nains, dresseurs de chevaux, changeur de peaux; tous réunis sous le fanion de la haine pour nous attaquer. Des siècles durant, ils se sont querellés et la seule cause capable de les unifier fut la mort des gobelins. Depuis des mois, ils attaquent nos villes, pillent nos maisons et nous chassent vers des terres hostiles. Et voici qu’ils viennent maintenant ici, devant notre capitale ancestrale, le cœur de notre glorieuse civilisation; clamant que tout ceci leur appartient sous prétexte qu’ils ont creusé quelques galeries il y a des millénaires de cela?
Non! Peuple de Gundabad! Non! Il est temps de dire non!
+++

-Ne! Ne!”
Reprirent les gobelins.

+++”Depuis le début des âges ils nous ont méprisés, martyrisés, attaqués sans raison. Et maintenant nous les laisserions prendre notre maison? Tout ce que nous avons connu?''+++

Mû par une détermination nouvelle, Baltog parlait d’un air exalté, galvanisant l’ensemble de ses congénères. Il écarta à nouveau les bras, cette fois pour désigner la cité qu’ils avaient bâtis.

+++”Regardez! Regardez ce qu’ensemble nous avons construit mes enfants! Regardez et soyez fiers! Soyez fiers oui car vous faites partie d’un grand peuple! Et quiconque osera toucher les portes de Gundabad sera condamné à l’abîme! Par la lame et le feu!”+++

Dans un assourdissant vacarme, les gobelins reprirent par dizaine de milliers l’appel de leur chef:

“Go kirm â ghâsh! Go kirm â ghâsh!”
8

Les cris se firent de plus en plus forts et les tambours se mirent à rouler avec insistance. La musique de la mort faisait désormais trembler les murs du Mont Gundabad et la fureur des gobelins se faisaient entendre jusque dans la vallée.

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1: Roi Baltog. Que les ténèbres veillent sur toi.
2: Lève-toi Maître-Fouet. Général Zock-Dah.
3: Le Mur Pâle est tombé. Les Nains repoussés dehors. Le fils de Baltog est captif
4:Bien. Le temps de la guerre est venu. Le temps de parler à mon peuple  est venu.
5: Le temps de la peur est venu! Par la lame et le feu!
6:Par la lame et le feu!
7: Mes enfants! Peuple de Gundabad
[/center]
Sujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]
Learamn

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 5 Juil 2022 - 23:08



Pris au coeur de la mêlée, Zock-Dah se laissait emporter par l’ivresse des combats. L’odeur du sang venait lui frétiller les narines et les gémissements de ces ennemis l’emplissaient d’une jouissance indescriptible. Il avait été éduqué, formé, conçu pour ces moments-là. C’était dans la bataille que ses ennemis comprenaient réellement pourquoi le Maître Fouet avait été choisi par Baltog pour défendre sa capitale. Véritable machine à tuer, infatigable et dotée d’une puissance bien supérieure à celle de ses congénères, il faisait étalage des ses techniques de combat, faisant tantôt appel à la force brute, tantôt à la ruse sournoise. Pour vaincre, tous les moyens étaient les bons. Il poussa un rugissement tonitruant alors qu’il tranchait la gorge du Nain qui lui résistait depuis de trop longues minutes. Le sang gicla sur son visage. Cela ne l’importunait pas, bien au contraire. Il passa sa longue main rugueuse sur son visage, étalant la tâche vermeil sur ses joues et son front se servant du sang de l’ennemi comme d’une peinture de guerre.  Il se redressa finalement et tenta d’analyser la situation au milieu du chaos. Pris par surprise, les Naugrims avaient d’abord subi de lourdes pertes suite à la première charge des cavaliers Wargs mais les envahisseurs s’étaient vite regroupés autour de leurs officiers en attendant les renforts qui s’étaient déjà mis en branle. S’ils voulaient préserver leur avantage tactique, les défenseurs de la Cité allaient devoir rester vigilants et correctement anticiper les mouvements de leurs adversaire.  Plus loin, il distinguait déjà les archers de Dale se mettre en position sur les hauteurs plus lointaines. De plus, par un ingénieux stratagème, des éclaireurs Nains étaient même parvenus à refermer  partiellement la brèche de laquelle les troupes de Baltog déferlaient.

Mais Zock-Dah avait tout prévu.


“Huru ish Bûrz Migul!1
Cria-t-il.

Ses alliés qui se trouvaient près de lui répétèrent l’ordre en choeur jusqu’à ce que tous dans la vallée puissent l’entendre. Des gobelins plus chétifs, se trouvant en marge de la bataille près des ruines du Mur Pâle, se saisirent alors de curieux instruments qu’ils portaient  à la ceinture: d’étranges flûtes difformes creusées dans ce qui s’apparentait à des os. Aucune musique ne s’en échappa pourtant quand ils se mirent à souffler dedans mais ce furent des cris stridents provenant des profondeurs de la montagne qui se firent entendre. Bientôt le ciel s’assombrit brusquement, des nuées entières de grandes chauves-souris s’échappaient du coeur de Gundabad pour virevolter et accabler la vallée de leur maléfices. Il y en avait des centaines, peut-être même des milliers bloquant la lumière du soleil. Alors même que ce dernier devait être à son zénith, la bataille se déroulait dorénavant dans la pénombre. Avec une visibilité aussi faible, les archers de Thorvald ne pourraient faire la différence entre amis et ennemis depuis leur position éloignée.

C’était un premier problème de résolu pour le Maître-Fouet.

L’autre moitié de l’armée de Dale avait lancé la charge, avec à leur tête les Nobles de la Cité et les chevaux richement décorés. Le Général eut un rictus méprisant, ces cavaliers étaient accoutrés comme s’ils s’agissaient d’une parade folklorique. Des habits aux couleurs brillantes et des tuniques dorées qui recouvraient la taille de leurs chevaux. Cette bande de nobliaux prétentieux n’avaient pas la moindre idée de ce qu’ils allaient affronter.

“Garmuz!”

Le rejeton de Baltog qui avait chargé à ses côtés se tourna vers son supérieur. D’un mouvement du menton, Zock-Dah désigna les cavaliers de la noblesse Dalite qui se dirigeaient vers eux.

“Réduis-les en pièce!”


Il reporta son attention sur les combats qui se jouaient autour de lui. Les Nains des Montagnes Bleues s’étaient regroupés de manière disciplinée pour faire face aux vagues d’assaillants en attendant un support tactique. Les  Naugrims faisaient preuve d’une forte ténacité qui mettait les nerfs de Zock-Dah à rude épreuve. Se débarasser de la première ligne ennemie aurait dû être une formalité mais ceux-ci faisaient de la résistance innatendue. Le Maître-Fouet ne mit pas longtemps à identifier leur chef. Celui-ci menait les siens en faisant tournoyer sa hache tout en appelant son Roi à l’aide de cris désespérés. D’un pas lourd, le Gobelin écarta les ennemis qui se dressait entre lui et sa nouvelle cibe qui ne le vit pas arriver jusqu'au dernier moment.

Quand Zock-Dah abattit sa cimeterre, Dwolin eut à peine le temps de mettre son bouclier en opposition pour stopper le coup. L’onde de choc remonta le long de son bras et le capitaine Nain manqua de perdre l’équilibre sous l’impact. Son adversaire grogna:

“Tu gémis trop Gâzat! Ton Roi ne viendra pas! Il t’a placé ici comme chair à canon.”

Il fit tournoyer son arme tout en s’approchant à nouveau du Nain.

“Thorik a planifié ta mort. Et je ne suis que le bras accomplissant sa volonté.”


A nouveau la longue lame courbée fendit l’air en direction du crâne de Dwolin.


1: "Que les nuées sombres se lèvent!"



-------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Le ciel était devenu si sombre que les archers de Thorvald n’étaient plus d’aucune utilité depuis leur poste de tir.  Avec si peu de visibilité et à la distance à laquelle où ils se trouvaient, ils leur étaient impossible de discerner les guerriers en présence et nul ne désirait faucher un ami se trouvant en contrebas après un tir mal dosé. Pour ne rien arranger, ces maudites chauves-souris commençaient désormais à les attaquer vicieusement, les lacérant de leurs longues griffes tout en tournoyant au-dessus de leur tête avant de plonger en piqué avec un cri aigü. Elles étaient plus sournoises qu’elle n’en avait l’air, s’attaquant directement aux yeux des archers vulnérables. Il leur fallait à tout prix trouver un moyen d’éloigner ces créatures. Certains avaient tenté de les effrayer avec des flèches enflammées, le feu les tenait relativement à l’écart mais ce n’était pas suffisant. Il leur fallait quelque chose de plus intense.  Draek avait usé de ses flèches creuses qui provoquaient un son strident mais celles-ci n’eurent pas l’effet escompté. Les sifflements de ses traits avaient en effet plus excité  les chiroptères qu’autre chose. Le regard désespéré du parfumeur se perdit alors en contrebas, en direction du campement.

Il distingua alors une petite silhouette qui se dodelinait en portant un énorme paquetage sur le dos. Le Nain à la longue barbe blond vénitien était reconaissable entre milles. C’était grâce aux machines qu’il avait conçu que la coalition était parvenue à prendre la vallée. Et si Waldrum Esprit d’Or avait un autre tour dans son sac pour les tirer d’affaire ? Et si?


#Waldrum
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 15 Mai 2022 - 1:47

Biereü Fendeur-de-Crânes, une fois n’était pas coutume, écoutait en silence les insctructions du capitaine Dwolin. Le fougueux officier à la barbe rousse avait été assigné à la défense des premières lignes de combat de la vallée qu’avait investie la coalition, juste devant l’entrée de la forteresse sombre. Déjà, les soldats nains avaient érigés des barricades et creusés des tranchées au fond desquels on avait planté des piques visant à ralentir la progression d’une contre-attaque qui se voudrait fulgurante. La réactivité et l’efficacité technique des troupes Naugrim étaient véritablement impressionnante. Le capitaine d’Erebor avaient imaginé un plan pour rebouter la sortie des peaux-vertes qui se profilait selon les informations de leurs éclaireurs. Biereü, se retrouvant dans un rôle de subordonné qui ne lui plaisait guère s’était contenté d’acquiescer d’un signe de tête. Devoir appliquer les ordres d’un officier d’Erebor du même grade  n’était pas chose aisée pour un Nain aussi fier que lui; après tout il était tout autant qualifié pour diriger la première ligne de défense mais peut être Thorik avait-il personnellement insisté pour que ce soir un guerrier d’Erebor qui récupère le beau rôle. Cependant il avait rapidement décidé de mettre sa rancoeur de côté, il était avant tout dévoué à la cause et prêt à laisser son égo à l’écart le temps de la bataille.  Si’l y avait bien une chose que Biereü respectait par-dessus tout c’était la hiérarchie, surtout quand celle-ci avait été fixé par le Ramekhtûrg en personne.

Il jeta un regard aux alentours; les troupes de Dwolin s’étaient massés face à la gigantesque porte sombre et délabrée de la forteresse de Gundabad. Derrière ses parois en obsidienne sa cachaient des millénaires d’horreurs et de maléfiques qui s’apprêtaient à fondre sur eux. Trois cents guerriers, aussi valeureux pouvaient l’être, seraient-ils en mesure de contenir toutes ces forces malégiques qui se déchaîneraient bientôt.

Un rôdeur du Nord répondant au nom de Bénéthor se présenta alors devant le Capitaine Dwolin qui l’avait quémandé. Biereü se renfrogna légèrement. L’officier des Montagnes Bleues avaient un profond respect pour les armées qui avaient choisi de soutenir leur cause: celle d’Orwen tout d’abord qui s’était battu avec eux depuis les premières heures de la reconquête, si loins de leur foyers et puis celle de Gudmund qui était venu en nombre. Cependant, il ne pouvait s’empêcher de ressentir une certane méfiance envers ces Dunedais venus d’Arnor et des grands royaumes en quête d’aventures et de gloire personnelles. Cette guerre n’était pas la leur. Etaient-ils réellement dignes de confiance? Dwolin semblait pourtant décidé à lui confier une mission de la plus haute importance.  

Biereü s’éloigna légèrement pour motiver les troupes. Parmi les trois cents guerriers sélctionnés, beaucoup venaient de Tronjheim et certains d’entre eux du légendaire régiment des Id Ursu Gabilgathol. Ses fidèles lieutenants Mador et Dedor , ces  deux grands jumeaux aux élégantes  barbes blondes issus de la famille des Torses Larges, étaient occupés à solidifier les fortifications sommaires qui avaient été placées par leurs hommes. Ils se redressèrent à l’approche de leur supérieur.

“Ce Capitaine Dwolin,
demanda Dedor, vous le pensez digne de ce poste?
-Il est jeune mais il semble avoir la tête sur les épaules. Si Thorik lui fait confiance, c’est qu’il doit en avoir de jolies sous son calfouette! Toujours est-il que …”


Il s’arrêta net, alerté par un bruit sourd provenant de l’intérieur de la montagne. Bien loin de la porte face à laquelle ils étaient postés. Son regard se dirigea lentement vers le flanc de la montagne à quelques centaines de mètres de là. La montagne même semblait s’être réveillée, de son sein montait les échos de bruits sourds de percussions frappés sur un rythme de plus en plus dynamique. La roche quant à elle tremblait si fort qu’elle semblait s’animer.  Puis la falaise se mit à bouger, s’ouvrant littérallement en deux suite à une gigantesque explosion projetant des gravas dans toute la vallée et ouvrant un trou béant sur le côté du Mont Gundabad. Une brèche qui vomissait désormais des milliers de gobelins et orcs déferlant sur eux à toute vitesse.  Les forces de Baltog avaient lancé leur attaque mais, par un quelconque maléfice, avaien surgi de là où personne ne les attendait.

#Mador #Dedor



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Zock-Dah se méfiait de Garmuz comme de la peste mais il n’avait d’autre choix que de se reposer sur lui. De par sa carrure et son illustre ascendance, le rejeton de Baltog inspirait la crainte et le respect parmi la horde de gobelins; des qualités indispensables pour mener la défense de Gundabad.  Le Maître-Fouet eut un mauvais rictus lorsque son interlocuteur l’invita “à profiter” de sa fosse reproductrice. Une méprisante attention qui résumait parfaitement ce que le général abhorrait chez ce genre de personnages. Une débauche sans limite pour ces puissants se croyant tout permis et s’oubliant dans l’oisivité. C’était à cause de leur négligence et du manque de rigueur dans leur commandement que les maudits gazât et leurs alliés se rerouvaient désormais à la porte de leur capitale. Zock-Dah avait été nommé à la tête des armées de Gundabad pour remettre de l’ordre dans une armée jusque là désorganisée et faire face à l’envahisseur. Et, en grand seigneur, il était prêt à accorder une seconde chance à Garmuz. Après tout le rejeton de Baltog pouvait se montrer utile dans la défense de la capitale, son physique impressionant ainsi que la crainte qu’il inspirait parmi les troupes étaient des leviers intéressants à exploiter.

Il montra ses crocs à son interlocuteur qui tentait de le dominer avec sa carrure plus large. Le Général de Gundabad cherchait ainsi à lui montrer qu’il n’était nullement impressionait
C’était lui qui donnait les ordres.

“Rejoins les nôtres devant le Mur Pâle. C’est de là que nous mènerons l’assaut.”

Le Mur Pâle… L’évocation même de ce lieu faisait frémir d’excitation tout habitant de la capitale des gobelins. En effet, au travers des siècles d’occupation, ce lieu avait été aménagé dans le seul but de tenir un siège. Ce jour était finalement arrivé. La conception du  Mur Pâle représentait parfaitement toute la ruse et la fourberie des peaux-vertes. Ce qui avait, vu e l’extérieur,  l’aspect d’un flanc tout à fait normal du Mont Gundabâd n’était en réalité qu’une fine couche de rouche. Les gobelins avaient creusés dans la montagne, s’arrêtant juste avant d’avoir atteint l’extérieur de la montagne et ne laissant qu’un fin mur rocheux qui ne demandait qu’à s’ouvrir quand l’heure viendrait. *

Zock-Dah avait regroupé ses unités mobiles lourdes à l’entrée de la galerie qui faisait face au Mur Pâle. On avait installé de nombreuses torches qui fumaient sur de l’huile noir à l’odeur désagréable, diverses inscriptions et runes avaient également été grossièrement gravés dans la roche du Mur.  Le Maître-Fouet observait les esclaves qui finissaient de déposer les derniers petits tas de poudre noire dans les niches prévues à cet effet à l’intérieur du Mur Pâle. Une substance dont le secret de fabrication était jalousement gardée par les gobelins de Gundabad et qui serait la clé de leur succès. D’un signe de la tête Zock-Dah fit comprendre à ses hommes qu’ils pouvaient passer à l’étape suivante. Des gobelins de large corpulence se saisirent alors des torches qui ornaient la galerie, ceux ci avaient été selectionnés pour leur résistance physique ainsi que mentale. La tâche qu’il s’apprêtait à faire était primordiale à la réussite de leur armée. Des guerriers valeureux. Dommage qu’ils ne survivraient pas aux premiers instants de la bataille. Mais leurs sacrifices ne seraient pas vains…

Le Maître-Fouet leva un bras et les tambours se mirent à résonner alors que les Wargs sur lesquels étaient juchés les cavaliers prêts à bondir se mirent à aboyer. Alors, un à un les porteurs de flambeaux se mirent à courir en direction du Mur, dirigeant le feu vers la poudre explosive déposée quelques minutes plus tôt. Par précaution Zock-Dah recula de quelques mètres.

Dans un grand fracas le Mur Pâle vola en éclats, roches et poussière furent projetés à des mètres à la ronde et devant eux, une brèche béante qui ouvrait la montagne en deux ainsi que le flanc de l’armée de la coalition complètement prise au dépourvu.

“UKH!1 grogna Zock-Dah et l’armée de Gundabad se mit en branle.

Les cavaliers Wargs d’abord qui se mirent à déferler au sein de la vallée, fonçant sur les premières lignes formées à la hâte par le Capitaine Dwolin. Suivaient les unités des fantassins lourds dont Zock-Dah avait confié le commandement à Garmuz. Un peu plus en retrait, plusieurs Olog-Hai commençaient à mouvoir leurs grandes carcasses, attirés par la fureur de la bataille qui s’annonçait.

Prises sur leur flanc, les troupes de la coalition allaient devoir s’organiser au plus vite pour réagir et éviter la déroute.  Biereü Fendeur-de Crâne lâcha une série de jurons avant de stourner vers son supérieur du jour.

“Nom d’une fiente sombre de bouquetin! On va se faire massacrer!  Capitaine Dwolin, quels sont les ordres?”


1:En avant!
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 24 Avr 2022 - 17:26

Zock-Dah fixait Yargul de son regard mauvais. Son emprise se resserrait autour de la gorge noueuse du cavalier warg. Mais ce dernier, bien qu’à quelques centimètres d’une mort certaine, ne se laissa pas démonter et répondit à son supérieur avec un aplomb qui aurait pu lui valoir une exécution sommaire en d’autres circonstances. Cependant, aujourd’hui, le Maître-Fouet de Gundabad avait besoin de soldats comme celui-ci.   A la fois fiers et dévoués.  Il lui montra ses crocs jaunis par des décennies de traitement douteux mais finit par relâcher son étreinte, lui permettant à nouveau de respirer normalement.


“Si la situation le demande, nous serons tous prêts à mourir pour empêcher les gazâts d’envahir notre capitale. Dussé-je la brûler par les flammes avec tous ses défenseurs, Gundabad ne tombera jamais entre leurs mains velues”.

Sur ces paroles lugubres il laissa le régiment des cavaliers avec leurs bêtes et poursuivit sa route à travers les entrailles de la montagne. Sur son chemin, il croisait divers bataillons qui s’affairaient à différentes tâches visant à renforcer les défenses. Le général gobelin aboya quelques ordres sans s’arrêter. Il n’avait pas le temps de s’attarder sur ces vermines, il lui restait encore un lieu à visiter. Il descendit pendant de longues minutes dans les profondeurs de la montagne, là où la lumière se faisait plus rare et où l’odeur devenait de plus en plus rance. Au détour d’un couloir il tomba sur l’entrée d’une immense grotte de laquelle s’échappait grognements dont l’origine était énigmatique. S’agissaient-ils de gémissement de plaisir ou de cris de douleurs ? Connaissant le propriétaire des lieux, Zock-Dah se dit que ce pouvait bien être les deux à la fois. Il prit une longue inspiration et pénétra à l’intérieur.

Même pour un gobelin endurci comme lui, les effluves puissantes d’accouplement sauvage, de crasse, de chair avariée et d’alcool sombre étaient désagréables et lui arrachèrent un grimace.  Il avisa la grande silhouette allongée sur son divan entourée de femelles reproductrices. Les yeux du Maître-Fouet se rétrécirent dans un signe de mécontentement. C’était à cause de cette oisivité de certaines élites de Baltog que les Nains avaient pu progresser si profondément dans leurs terres jusqu’aux portes de leur capitales. Si le Roi avait su nommé les officiers les plus méritants aux postes stratégiques, ils n’en seraient pas là à se battre pour la survie de leur royaume. Mais en faisant jouer les privilèges pour ses rejetons et autres alliés dociles qui se complaisaient dans cette luxure crasse, le Roi des Gobelins avait signé l’arrêt de mort de son empire. En nommant Zock-Dah Grand Général des Armées de Gundabad, il avait enfin eu une décision sensée. N’était ce pas trop tard?

“GARMUZ!”
gronda l’officier.

Il se tourna ensuite en direction des serviteurs craintifs et des reproductrices.

“Nash shorakh! Nash!”1


Ces derniers ne se firent pas prier pour quitter prestement les lieux laissant les deux puissants dans la grotte. Malgré sa grande taille, Zock-Dah ne pouvait rivaliser sur ce plan là avec Garmuz qui devait bien lui rendre deux têtes. Il avisa cependant le corps nu de son intrlocuteur avec un certain mépris.

“Est-ce ainsi qu’un serviteur de Baltog s’apprête à défendre sa demeure?”

Sans vraiment écouter la réponse du rejeton du roi, Zock-Dah saisit une épée qui trapinait au sol et la tendit à Garmuz.

“Prépare toi maintenant! J’ai mis à ta disposition une escouade de guerriers d’élite; l’heure est venue de montrer l’exemple ! Pas de se complaire dans la paresse!”


Avec rage, il frappa dans une jarre contenant de la liqueur orque. Le liquide noir et visqueux se répandit lentement sur le sol rocheux.

“Shabn Baur dû Baltog. Ik Brâgur û ârûrz!” 2


1: Dehors Vermine! Dehors!
2: Debout Fils de Baltog. L'attaque est proche.


------------------------------------------------------------------------------------------------------------------



Juché sur une petit corniche dans un creux de la montagne et dissimulé aux yeux de tous, Gröm Oeil-de-l’Aigle, capitaine des éclaireurs d’Erebor était penché en avant au-dessus d’une minuscule cavité dans la roche qu’il avait creusée quelques heures auparavant dans la roche à l’aide d’un ustensile mis au point par les ingénieurs Nains. Ce petit trou qui s’étendais sur plusieurs mètres à travers la roche lui permettait d’insérer une sorte de long cornet acoustique en acier lui permettant d’arracher quelques bribes de conversations à leurs ennemis qui occupaient l’intérieur de la montagne. Il lui était bien sûr impossible de suivre toute une conversation et ne captait le plus souvent que des grognements inaudibles au milieu d’un brouhaha monstre. Mais parfois il parvenait à attraper quelques mots en vol, il avait quelques bases en parler noir qui lui permettait d’en tirer certaines conclusions, ou plutôt hypothèses. Ce jour-là, l’éclaireur avait bien fait de s’attarder sur ce poste d’observation car la discussion qui avait lieu entre ces deux personnages semblaient des plus importantes. Il donna un coup de coude à Dromli qui se trouvait à sa gauche et lui ordonna de noter hâtivement d’un signe de la main les mots qui lui arrivaient par miracle.

Bragur.. arurz…


Dromli griffonait sur bout de parchemin ces termes énigmatiques tandis que son supérieur prit quelques secondes réflexion en se caressant la barbe. Son oeil valide fixé vers le ciel nuageux.

“Bragur c’est une attaque, une offensive, je m’en souviens bien. Par contre… arurz…je ne sais plus…

-Une offensive? fit Dromli d’un ton incrédule. Mais nous les avons refoulé à l’intérieur de la montagne où ils sont piégés, comment diable peuvent-il parler d’offensive?
-Eh bien… tout porte à croire qu’ils vont tenter une sortie…Il nous faut prévenir les armées! “


Sans perdre une seule seconde, Gröm et Dromli remballèrent leur équipement et dévalèrent la pente escarpée de la montagne le plus discrètement et rapidement possible pour rallier le campement fortifié de la coalition qui s’apprêtait à mener le siège. Près du Mur, dirigeant les travaux de fortifications, Gröm crois la route du Capitaine Dwolin.

“Capitaine Dwolin
! Fit l’éclaireur. Il nous faut prévenir le Roi au plus vite! D’après nos informations, les gobelins préparent une contre-attaque, nous ignorons la date d’un tel assaut mais au vu de l’activité près de la surface tout porte à croire que ce sera imminent.”

Les fortifications avaient intérêt à être prêtes à temps…Du travail de Dwolin dépendait le sort de la bataille de Gundabad.
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 18 Avr 2022 - 21:57


Alors que les troupes de la coalition s’étaient installées dans la vallée, sous leurs pieds, dans les kilomètres de galeries qui avaient été creusées sous le Mont Gundabad, la ruche de Baltog grouillait d’activité. Des guerriers gobelins se bousculaient par centaines dans les étroits tunnels afin de rallier leur poste au pas de course, à la fois motivé par la perspective de goûter du sang de gazât mais aussi par crainte du fouet que brandissait les officiers avec un rictus mauvais. Parmi eux, Zock-Dah dominait tous ses congénères de par sa taille et sa stature. Se tenant bien droit sur ses jambes puissantes, le Maître-Fouet dégageait une sensation d’assurance et de force dont ses chétifs congénères manquaient. Bien qu’il n'était qu’un gobelin, il se rapprochait, dans son attitude et le charisme qu’il dégageait, bien plus des terribles Uruks que des simples gobelins de base qui peuplaient par milliers la ruche de Gundabad. Il inspirait à la fois crainte et respect parmi ses troupes, certains voyaient même en lui une forme de fierté car à travers lui, le peuple rampant de Gundabad tenait enfin une figure capable de tenir tête aux Uruk-Haï et autres Orcs qui agissaient trop souvent avec mépris à leur égard. Il asséna un coup de fouet supplémentaire sur le pauvre bougre qui eut la mauvaise idée de passer trop près de loin, celui-ci avait été donné plus par plaisir que par nécessité.

Le Maître-Fouet s’éloigna alors de la foule étouffante pour continuer la revue des troupes qu’il avait tenu à entreprendre depuis la retraite chaotique vers les galeries souterraines de Gundabad.  Les Gazâts et leurs alliés ne les avaient pas vraiment pris par surprise, tous ici savaient que le siège serait imminent mais les machines de guerres infernales qu’ils avaient transportés avec eux avaient fait voler en éclats leur première ligne de défense et produit une immense confusion dans les rangs des orcs. Les pertes avaient été immenses et la défaite stratégique totale. Leurs ennemis étaient désormais maîtres de la surface et libres d’entamer le long siège de la capitale. Ce cuisant revers avait mis Baltog dans une colère noire, à peine atténuée par la décapitation de ses deux généraux dont les têtes avaient été placées sur des piques plantées à la vue de tous. Par conséquent, Zock-Dah s’était retrouvé propulsé comme commandant des forces armées de Gundabad du jour au lendemain et se devait d’avoir une idée plus précise des forces dont il disposait pour mettre en œuvre le plan qu’il avait en tête.  

Il parvenait à progresser sans trop de difficultés  à travers la cité souterraine; ses subordonnées s’effaçant prestement devant sa silhouette en abaissant leurs oreilles. Ceux qui avaient eu le malheur de n’être pas assez réactif ou qui ne l’avaient tout simplement pas vu s’approcher étaient écartés sans ménagement par les mains puissantes du commandant.

Celui ci déboucha finalement sur une caverne plus large que les autres au milieu de laquelle on avait creusé une fosse. En contrebas, des dizaines de Wargs musculeux s’entassaient en faisant claquer leurs prodigieuses mâchoires qui broieraient bientôt du gazât. A cette idée, le visage hideux de Zock-Dah se déforma et forma quelque chose qui devait s’apparenter à un sourire.

Il fit volte-face. Suite à son arrivée le bataillon de cavaliers Wargs s’étaient rangés en rang. Zock-Dah les inspecta longuement. La sélection des gobelins qui auraient l’honneur de chevaucher les Wargs était une étape cruciale. Il fallait des guerriers à la fois robustes mais sveltes et agiles capable de maîtriser une monture de cet acabit d’une main tout en maniant leur arme d’une autre. Ils représentaient sans nul doute l’élite de l’armée de Baltog et bien entendu un atout tactique important pour la contre-attaque que le Maître-Fouet planifiait.

Il s’arrêta devant l’un des cavaliers, de taille relativement grande. Sec et aux muscles noueux. Ses cheveux huileux étaient portés long et ornés de toutes sortes d’objets sinistres et sa peau verdâtre était presque entièrement couverte de tatouages tribaux à la signification obscure.

Sans crier gare Zock-Dah le saisit à la gorge avec violence et le souleva d’une main en rugissant. Le gobelin pouvait sentir sa trachée être écrasée et l’air qui commençait rapidement à manquer.

“Shorakh!1 Es tu prêt à mourir pour la gloire de notre maître à tous, le Roi Baltog? “


De la réponse de Yargul, dépendait sans aucun doute sa propre vie.


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1: Vermine!
Sujet: Mirdautas vrâs [SCENARIO DU STAFF]
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Rechercher dans: Le Vrai Trône sous la Montagne   Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Mirdautas vrâs [SCENARIO DU STAFF]    Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 30 Mar 2022 - 22:58


Zock-Dah décapita son ennemi mal en point d’un coup d’épée. La tête barbue vola avec un jet de sang, rebondit sur la paroi suintante du tunnel avant de disparaître dans les ténèbres tandis que le corps trapu tombait mollement dans la flaque de sang qui s’était formée à ses pieds. Le Maître-Fouet ferma les yeux et inspira lentement avec un léger sourir carnassier qui révélait ses immenses canines inférieures. L’odeur du sang des gâzat* l’enivrait et l’adrénaline de la bataille le mettait dans un état de transe absolue. Il devenait alors une redoutable machine à tuer qu’il valait mieux éviter d’approcher, y compris pour ses alliés. Quand il s’agissait de devoir tuer, l’immense gobelin ne faisait nullement la différence entre amis et ennemis. Le corps démembré du pauvre gobelin qui avait eu le malheur de se trouver trop près de sa cible en attestait.  Ses deux subalternes qui l’avaient accompagnés étaient prudemment restés à distance. D’un grognement, l’officier de Gundabad leur annonça qu’ils pouvaient disposer, ce dont il ne se firent pas prier. Une fois qu’ils étaient à distance, Zock-Dah s’accroupit près de l’éclaireur Nain qu’il avait tué et posa sa main dans la flaque de sang qui s’écoulait lentement le long de la galerie. Il inspira encore la douce effluve organique pendant de longues secondes, avant de relever sa main trempée qu’il passa sur son visage avec délectation pour laisser de longues traînées rouges sur sa peau. Peintures de guerres macabres ou rituel visant à montrer une forme de respect au guerrier tué? Nul n’avait la réponse. Zock-Dah faisait partie de ces leaders taiseux qui commandait et intimidait par sa seule présence. Grand de près de deux mètres et large comme le tronc d’un chêne centenaire,  il dominait l'entièreté de la ruche de Gundabad  avec autorité. Quand il décidait d’utiliser la parole, ce n’était jamais bon signe pour son interlocuteur.

D’un pas lourd, Zock-Dah rebroussa chemin; laissant derrière lui les sombres galeries creusées dans la montagne pour revenir vers le cœur de la montagne. Arrivé près d’une corniche, il s’arrêta un instant pour admirer le spectacle qui se jouait sous ses yeux. Des milliers de renforts en provenance de Gobelinville ralliaient en ce moment les défenses de la cité. Malgré ses inimités avec le Roi, celui que l’on nommait le Grand Gobelin n’avait pas failli. Ses troupes étaient venus en nombre. Wargs, Olog-Hai et autres gobelins affluaient de toute part faisant vaciller, sous leur poids, les ponts suspendus qui menaient à Gundabad.

Alors qu’il se dirigeait vers ses quartiers pour y retrouver le repas qu’il attendait depuis de longues heures, un petit gobelin au dos courbé s’approcha craintivement de lui.

“ Âru nargzab lat”1


Pour toute réponse, Zock-Dah se contenta d’ouvrir sa machoire et révéler ses dents parfaitement désalignées. Il changea cependant de direction, conscient qu’il se devait de répondre à cette directive. Devant lui, les silhouettes bossues des gobelins se dérobaient sur son chemin pour lui laisser le champ libre et éviter d’attirer l’attention du Maître-Fouet. Certains officiers se faisaient respecter par l’exemple, d’autres par la crainte. Zock-Dah correspondait parfaitement à cette seconde catégorie. Il traversa ainsi les différents niveaux de la ruche pour s’enfoncer de plus en plus dans la montagne, là où les excroissances difformes et alvéolaires construites par les gobelins au fil des millénaires d’occupation cédaient peu à peu leur place aux grandes salles rectangulaires d’architecture naine.  

Il arriva finalement au cœur de la montagne devant une porte férocement gardée par plusieurs Wargs, qui, eux aussi, s’écartèrent devant lui. On entrouvrit légèrement le portail fait d’acier dont les runes ancestrales et sacrées des Nains avaient été vandalisées, arrachées et profanées par les occupants des lieux.

La pièce dans laquelle il avait pénétré était immense. Très sombre également. La seule source de lumière provenait du fond de la pièce, où l’on pouvait deviner les contours d’un immense trône en fer. Seul objet susceptible de refléter la lumière au sein de la ville. Lumière qui provenait de l’immense pierre précieuse incrustée dans la couronne que portait le maître des lieux: le joyau de Durin. Trésor d’une valeur inestimable. Dernière relique du Père des Nains, fondateur de Gundubanâd. Une marque de domination et de victoire pour quiconque l’arracherait au fier peuple Nain.

Derrière lui, pour signaler que le monarque n’était jamais laissé seul sans défense, Zock-Dah sentit la présence, dans l’ombre, d’une immense bête qui rôdait autour de lui et qui n’attendait qu’un simple signal pour se ruer sur la gorge de ce nouveau venu. Seuls ses yeux rouges et l’odeur fauve trahissait la présence du Grand Loup, dont les pas feutrés se faisaient à peine entendre. Il était difficile de savoir si le Maître-Fouet était réellement effrayé mais il était de toute évidence moins à l’aise que quelques minutes plus tôt. Même lui, le guerrier le plus redoutable de Gundabad, ne pouvait que s’incliner face à la personne qui l’avait convoquée.

Il posa un genou au sol et baissa le regard en signe de révérence.

“ Âru Baltog…”2

Une voix caverneuse résonna alors. Son timbre était si proche des sons que pouvaient faire la roche montagneuse qui craquait sous le poids de la ruche, qu’on aurait presque dit que cette voix était émise par la montagne même.

“Zock-Daaaah…”


Il marqua un pause, insistant sur la dernière syllabe du nom l’officier.

“Ang Gîjak-ishi”
3

Face au compliment de son roi, le Maitre-Fouet se redressa, légèrement plus confiant.

“Shun girmuzri gazat. Vadokan.
-A rîztar ir mûb
-Akhoth.”
4

Baltog, roi des Gobelins, se leva alors de son grand trône et s’approcha légèrement de son subalterne. Torse bombé, regard mauvais et sourire carnassier. Après de longs mois de préparations au siège, le souverain étaient fin prêt à recevoir les fils de Durins en ses terres.

“Mirdautas vras…”
5


-------------------------------

1: Le Roi te veut.
2: Roi Baltog.
3: Sang de Fer (compliment)
4: Deux éclaireurs Nains. Morts. / La bataille approche. / Oui
5: C'est un beau jour pour tuer

#Baltog



La suite par ici: Il ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne
Sujet: Mont Gundabad
Hadhod Croix-de-Fer

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Mont Gundabad    Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 27 Mar 2017 - 0:36
« Ce sommet septentrional réalisait la jonction entre les Monts d'Angmar à l'ouest, les Montagnes Grises à l'est et enfin les Monts Brumeux au sud. Il fit probablement partie du royaume d'Angmar (1300 - 1975 3A). La capitale des Orques du nord se trouvait sous cette montagne au Troisième Âge. De nombreux tunnels reliaient cette capitale aux différentes forteresses orques.  »

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En l’an 293 4A éclata une guerre fratricide entre Gundabad et les deux autres cités gobelines des Monts Brumeux, Gobelinville et le Mont Gram. Gundabad en sortit vainqueure et cela lui valut le droit de devenir la capitale du royaume des peaux-vertes, en même temps que cela permit à Baltog de devenir Roi des Gobelins de cette région. Il règne avec une poigne de fer depuis une cité souterraine dont l’architecture naine originelle est peu à peu bafouée, vandalisée et modifiée pour mieux correspondre à l’esprit alambiqué des Gobelins, ce qui constitue son plus grand délice. Entouré des Maîtres-fouet de sinistre réputation qui constituent l’élite de ses subalternes, il arrive qu’il fasse sauter la tête de l’un d’entre eux si ce dernier constitue une menace à son pouvoir absolu.

Gundabad mène une politique opportuniste, contractant des alliances avec tous les êtres au cœur mauvais sans distinction de race tant qu’elles sont profitables, avant de les briser lorsqu’elles cessent de l’être. Et quand la ruse ne suffit plus, c’est la force brute qui entre en jeu par l’intermédiaire de son armée, la plus puissante des trois cités gobelines. Outre la piétaille pléthorique, les rangs comptent des Trolls et ces être hybrides qu’on appelle les Hommes-Gobelins, ces atouts étant en mesure de faire tourner bien des batailles de leur côté. C’est ce qui s’est passé récemment à la Bataille de Kalil Abad, où Baltog a envoyé le gros de ses troupes pour endiguer la reconquête naine et tenter de prendre leur roi. Ce dernier objectif a échoué de justesse, Thorik ayant réussi à se carapater avec une poignée de survivants, mais le Maître-fouet Zoch-Dah a réussi à ramener vivant à Gundabad un joli lot de consolation : le seigneur Hadhod Croix-de-Fer.

~~ Personnages importants de la région ~~
]


Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! Baltog10
#Baltog

– BALTOG –
Roi des Gobelins des Monts Brumeux, Maître de Gundabad

Descendant de Bolg et d'Azog, opportuniste, maître de la tromperie, Baltog est le Seigneur de Gundabad et, depuis l'an 293, le Roi des Gobelins des Monts Brumeux. Comme on peut s'y attendre, il règne de manière tyrannique et totalitaire, ce qui n'empêche guère les dissensions inhérentes à cette race. Il n'est pas rare que Baltog prenne l'idée d'exécuter un de ses subalternes si ce dernier représente une menace à son pouvoir. Comme tout Gobelin qui se respecte Baltog déteste les Nains, mais voue une haine toute particulière à Hadhod qui a jadis décapité son père Tarzog lors d'une bataille.



Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! Zock_d10
#Zock-Dah

– ZOCK-DAH –
Maître-Fouet de Gundabad, Chef des Dépeceurs

Zock-Dah est une machine de guerre, une des figures de proue de l'armée de Gundabad. Considéré comme la terreur des Nains, il n'a jamais subi la défaite contre eux, et entend bien poursuivre sur cette voie. Depuis le début de la Reconquête Naine, il est resté assez en retrait, mais s'est illustré en lançant une attaque éclair d'une grande violence sur Kalil Abad, faisant prisonnier le Seigneur de la Moria et manquant de peu d'éliminer le Roi Thorik et l'Ambassadeur Orwen. Stratège redoutable et redouté, c'est aussi un guerrier exceptionnel pour son peuple, et un adversaire de taille pour tous les ennemis de Gundabad.
Sujet: Qui n'a plus rien à perdre a tout à retrouver
Ryad Assad

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Qui n'a plus rien à perdre a tout à retrouver    Tag zock-dah sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 7 Déc 2016 - 14:08

- Hadhod… Kroadefer…

Les mots sortaient déformés de la bouche du Gobelin immense, mais il était certain qu'il savait à qui il avait affaire. Depuis le début, en réalité. Il avait simplement amené son prisonnier au bord du précipice pour l'entendre céder, l'entendre s'affaisser et se recroqueviller comme une pathétique créature. Le Nain, du moins ce qu'il en restait, ne pleurait pas. Il était à un stade au-delà du simple désespoir. Tout simplement, il avait été anéanti, et son avenir dansait au creux de la paume de son adversaire invincible. Lever les yeux vers cet être abject qu'était Zock-Dah revenait à lever les yeux vers son destin, lequel paraissait arborer un sourire malveillant.

- Bienvenue à Gundabad, laissa-t-il échapper en dévoilant ses canines gigantesques, celles d'un prédateur.

Il confia Barazanthathûl au Gobelin qui l'accompagnait, lequel s'inclina servilement en faisant de son mieux pour ne pas chanceler sous le poids de l'arme. Il était curieux d'observer le Maître-Fouet, qui se déplaçait avec une forme d'élégance répugnante. On le sentait maladroit, gauche et asymétrique comme ses congénères, mais dans tout ce chaos régnait une forme de magnificence malsaine. Les Gobelins étaient par nature des créatures imparfaites et viles, mais Zock-Dah incarnait la quintessence de ces immondes choses qui pullulaient dans les souterrains du monde. Il tourna le dos à la foule, et fit un signe de la main pour inciter Hadhod à le suivre le long du même couloir qu'ils avaient empruntés. Toutefois, quand ils en émergèrent pour se retrouver le long des coursives branlantes qui se jetaient à l'assaut du vide avec une audace confinant à la folie, ils prirent une autre direction que celle des geôles.

- Vous avez de la valeur, Hadhod… Kroadefer.

Il ménageait de longues pauses dans son discours, sans qu'il fût possible de dire s'il ménageait ses effets volontairement, ou s'il réfléchissait simplement aux mots à utiliser. Le Westron restait une langue que les créatures de la nuit utilisaient peu, et elle leur brûlait la bouche quand elles devaient l'utiliser. Malgré sa stature, Zock-Dah ne faisait pas exception. Il marchait en tête, le Nain sur ses talons, lequel était suivi du Balafré qui gardait un œil attentif sur lui.

- Vous savez des choses… importantes…

Nouvelle pause. Ils quittèrent le système de coursives à donner le vertige, et s'engouffrèrent dans un nouveau tunnel qui ne montait ni ne descendait. Ils bifurquèrent à droite, puis débouchèrent sur un vaste espace. Le temps de s'habituer à la pénombre ambiante, et Hadhod put constater qu'il s'agissait d'ouvriers en train de s'affairer avec empressement. Ils déployaient leurs talents et leur agilité pour grimper sur les murs et travaillaient à y installer de nombreux pièges et dispositifs complexes. Certains taillaient à l'aide de pioches usées des niches dans lesquelles des archers embusqués pourraient se tapir, tandis que d'autres consolidaient ou renforçaient des passages que les guerriers emprunteraient pour surgir discrètement derrière les forces qui tenteraient d'attaquer la cité.

Gundabad se préparait à la guerre.

Malgré l'imposante force coalisée que les Nains avaient réussi à rassembler sous l'égide de leur roi, il fallait bien admettre que la bataille serait particulièrement âpre et rude. Si l'on prenait en compte les importants sacrifices auxquels les forces de la Reconquête devraient consentir avant d'arriver aux portes de la place-forte, il faudrait sans doute des années aux armées Naines pour enlever la cité aux Gobelins. A supposer bien entendu que nulle force ennemie ne vînt pour briser le siège qu'ils tenteraient de mettre en place. Chaque mètre se gagnerait au prix du sang versé, et il n'était pas certain que les Nains sortissent victorieux de cette guerre. Les ingénieurs malingres et colériques discutaient du positionnement des redoutables armes de siège qu'ils disposaient sur les remparts fraîchement renforcés. Les machines complexes, dont le fonctionnement ne pouvait pas apparaître évident à un esprit sain, avaient toutefois un but facilement identifiable : donner la mort. Elles ravageraient les rangs des assaillants, et prélèveraient leur tribut sans merci.

Zock-Dah fit demi-tour, sans faire aucun commentaire sur les préparatifs défensifs des troupes de Gundabad. Il revint exactement sur ses pas, et lorsqu'ils atteignirent de nouveau les coursives, il poursuivit sa route comme s'il offrait une visite guidée à Hadhod. Les raisons d'agir du Gobelin étaient obscures, mais il était probable qu'il voulût offrir une vision de la puissance de son peuple. Toutefois, il y avait davantage que de la vantardise dans sa façon d'agir. Davantage que la volonté d'impressionner un Nain qui n'avait que mépris pour ce qu'il voyait.

- Vous connaissez le Roi Thorik…

La phrase était sortie de nulle part, et elle jeta un froid. Thorik était celui qui avait rendu la Reconquête possible. Il avait unifié pratiquement toutes les forces des Nains sous sa bannière, et avait été à l'initiative de cette grande guerre. Malgré son jeune âge, et sa relative inexpérience, il était soutenu unanimement par tous les grands seigneurs, dont Hadhod lui-même. Sans lui… Sans lui, quelle victoire les Nains pouvaient-ils envisager ? Zock-Dah, qui ne s'était pas arrêté d'avancer, continua lentement :

- Vous connaissez le Prince Orwen…

Cette révélation était plus surprenante encore. Il était évident que les Gobelins disposaient de leurs propres informateurs, et de leurs propres renseignements sur les forces coalisées. Ils n'avaient pas dû manquer de remarquer que des hommes du Rohan se battaient aux côtés de leurs ennemis de toujours, et que ceux-ci étaient menés par un chef aussi charismatique qu'il était jeune. Toutefois, en faisant ces révélations, Zock-Dah dévoilait à quel point les Nains avaient pu sous-estimer les armées Gobelines. L'État-major qui entourait Thorik était capable de déterminer avec précision les mouvements des troupes ennemies, d'estimer leur nombre, la qualité de leur armement. Ils pouvaient prévoir où ils allaient frapper, et où ils allaient craquer. Toutefois, ils ne connaissaient que peu de choses au sujet des personnes et des personnalités qui menaient la défense acharnée des Gobelins. Hadhod pouvait se rendre compte par lui-même à quel point ignorer son ennemi pouvait être dangereux.

Zock-Dah bifurqua de nouveau, mais cette fois il prit une autre passerelle de bois, encore plus instable que les autres. Elle traversait le vide, et se dirigeait vers une gigantesque alcôve de pierre, laquelle n'était accessible que par ce seul pont, lequel devenait rapidement un chemin de cordes. Tressées solidement les unes aux autres, elles étaient paradoxalement plus solides que les fragiles constructions en bois usées, mais elles n'inspiraient certainement pas la confiance. Un bref coup d'œil en-dessous renseignait sur l'issue d'une chute malencontreuse. Quiconque déciderait de tenter le grand saut aurait largement le temps de regretter son acte, avant de s'écraser si profondément que de là où ils se trouvaient, le sol ne leur apparaissait pas.

Ils arrivèrent finalement sur un sol de pierre stable, et ils pénétrèrent dans une salle qui ressemblait à une fosse. Ils se trouvaient sur une sorte de balcon qui faisait tout le tour, et lorsque Hadhod fut invité à s'approcher pour observer en contrebas, il put voir qu'une demi-douzaine de Nains était agenouillés là. Ils avaient visiblement été battus, maltraités, et certains avaient même été dépossédés de leurs oreilles ou de certains de leurs doigts. Mais tous avaient leur barbe, cependant. Ils levèrent les yeux vers le Seigneur, car Zock-Dah avait fait attention à choisir des Nains qui avaient été capturés en même temps que le Compagnon de la Croix-de-Fer. Du coin de l'œil, le Gobelin se délecta de la réaction de son prisonnier de luxe. Était-ce le fait de ne pas être immédiatement reconnu par les siens qui lui faisait le plus mal ? Ou bien le fait d'être justement reconnu et de voir la lueur horrifiée passer dans le regard de ses frères d'armes ?

- Gorid !1 Tonna Zock-Dah.

Dans la seconde, des Gobelins surgirent des ombres et se jetèrent férocement sur les Nains qu'ils poignardèrent sans merci. Il y eut des hurlements de douleur et de désespoir, avant qu'un grand silence ne s'emparât de la fosse, seulement brisé par les rires narquois des assassins qui venaient de commettre leur forfait.

- Vous avez de la valeur, Hadhod Kroadefer… Pas eux.

Le message était clair. S'il ne coopérait pas, s'il n'acceptait pas de parler et de révéler les secrets de la Reconquête, il finirait comme ces malheureux dont le corps serait certainement mutilé et profané. Le grand Gobelin haussa les épaules, et fit un geste éloquent de la main pour congédier son prisonnier :

- Toragid, hum.2

Hadhod allait tranquillement être raccompagné jusqu'à ses geôles, où il serait interrogé sans le moindre ménagement jusqu'à avoir révélé toutes les informations dont il disposait. Il y serait torturé s'il résistait, il serait battu s'il mentait, on le priverait de nourriture s'il essayait de gagner du temps. Son calvaire ne faisait que commencer. Et quand il observa Zock-Dah, il ne put voir que son dos immense.

Le Maître-Fouet s'était déjà désintéressé de lui…


___________

1 Tuez-les !

1 Emmène-le, maintenant.

#Zock-Dah #Hadhod
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