6 résultats trouvés pour Madreth

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Sujet: La Seconde Bataille des Gués du Poros [Sud Ithilien,245, 4A]
Aelyn

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Rechercher dans: Ithilien   Tag madreth sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: La Seconde Bataille des Gués du Poros [Sud Ithilien,245, 4A]    Tag madreth sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 25 Avr 2020 - 0:58

Il eut une sorte d’évènement inattendu qui sema le trouble sur le champ de bataille : l’arrivée d’un protagoniste fortuit vêtu de couleur vive. Mais Madreth n’était plus en état de se perdre en question inutile. Cet homme était visiblement de leur côté, il n’allait pas s’en plaindre. Le lieutenant profita de la diversion pour jeter un coup d’œil en direction de la forêt. Plus un seul rôdeur en vue. Autour de lui ses hommes tombaient comme des mouches. Il était temps. Leur mission était achevée.

« - RETRAITE ! » hurla-t-il aux derniers survivants. « A la forêt ! A la forêt tous ! Abandonnez les gués ! »

Il était un peu tard, mais au moins avait-il espoir de sauver quelques hommes, ceux qui auraient la chance de s’extraire du piège acérée. En bon officier, il serait le dernier. Du moins fut-ce ce qu’il pensait. Il n’en eut pas le temps. A peine débarrassé des masses d’esclaves qui l’accrochaient à lui qu’une autre vague le heurtait. Son cheval émit soudain un hennissement atroce qui lui retourna les tripes. Madreth réagit mais la bête, en tentant de cabrer, s’écroula brutalement, morte. Le lieutenant à la barbe blanche s’effondra avec elle. Le choc de l’eau lui coupa le souffle. Son épée vola et coula dans la rivière. Le bas de son corps était prisonnier du poids de sa monture. Il eut à peine le temps de lever son bouclier au dessus de sa tête avant de recevoir de plein fouet l’attaque de dizaines d’esclaves.

Madreth poussa un hurlement déchirant de douleur. Sa hanche céda sous le sabot d’un cheval haradrim dans un craquement écœurant. Ses bras commençaient à céder sous l’assaut. Le bouclier s’approchait dangereusement de son visage. Sans son casque de mithril, il aurait certainement eut le crâne fendu sous la pluie de bottes. Une lame se planta dans son épaule, une autre dans son abdomen, une autre encore et encore. Il n’en pouvait plus, ses forces l’abandonnaient… Seule la perspective d’une mort atroce le retenait de renoncer.
Soudain la cavalerie adverse, au passage libérée, prit de la vitesse. Ils étaient si nombreux et les troupes de Sistien si peu. Quel espoir avaient-ils ?

Repoussés par leurs propres cavaliers, les esclaves abandonnèrent aux sabots leur prise moribonde. Cela aurait pu marquer sa fin, mais la carcasse qui le maintenait au sol fut repoussée et il glissa sans force dans le courant. Il fut emporté quelques mètres plus loin sur la rive.

Le monde avait un goût de sang… Un papillon voleta devant ses yeux avant de venir se poser délicatement sur son flanc déchiré. L’homme admira le bleu iridescent de ses ailes contraster avec le rouge carmin de son sang.

Sublime…

Il avait toujours pensé que s’il devait mourir par l’acier, ce serait en s’interposant entre Boromir et une lame. Etrange… Madreth ferma les yeux et s’autorisa à déverrouiller du fond de son cœur tout ce qu’il y préservait à l’abri du monde.
Il y arracha ses regrets. Ses aventures éphémères qui l’avaient laissé vide et amère. Son mariage avec la si jeune Maliena, capitulant face à ses parents. Il l’avait rendue profondément malheureuse, au point de renoncer quand l’accouchement avait dégénéré. Son enfant enterré…
Puis il y puisa ses meilleurs souvenirs. L’annonce de sa nomination. Un sourire. Sa promotion. Le jour où Boromir était venu lui annoncer la naissance de ses enfants, rayonnant de fierté. Celui où il avait taillé un petit arc à un Sistien boudeur de quatre ans. Expliqué à Seïcha que les garçons étaient tous des idiots « Même toi ? » « Haha, surtout moi, Princesse. »
Il y avait des gens en ce monde qui trouvaient le bonheur, et d’autres qui ne le trouvaient qu’en celui des autres.

Le corbeau, dans le ciel, piqua vers lui et se posa près de sa main. Il attendait son festin. Le papillon, chassé, prit son envol. Le regard terriblement noir et intelligent croisa celui du mourant. Un vide insondable dans lequel Madreth se sentit tomber. Son cœur s'attarda une dernière fois vers le nord, pour chasser la peur, et une larme unique s’écoula le long de sa joue, suivant le sillon d'une profonde ride, avant que sa tête ne retombe lourdement dans la boue.
Sujet: La Seconde Bataille des Gués du Poros [Sud Ithilien,245, 4A]
Aelyn

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Rechercher dans: Ithilien   Tag madreth sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: La Seconde Bataille des Gués du Poros [Sud Ithilien,245, 4A]    Tag madreth sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 9 Avr 2020 - 15:48

Un instant de flottement, grisé par la vitesse… Et puis le choc ! Le choc terrible des deux cavaleries ! Les corps furent projetés les uns contre les autres dans le bruit mat des chairs et raisonnant de l’acier. Les bêtes cabrèrent et ruèrent en s’écrasant sur leurs congénères embourbés dans les gués. Un cavalier à la gauche de Madreth passa au dessus de l’encolure entrainé par la force de la collision et roula à terre, emportant son vis-à-vis haradrim dans sa chute. Les pauvres hommes furent piétinés en quelques secondes sous les sabots. Rapidement, les guerriers reprirent leurs assiettes et les armes se heurtèrent avec fracas. Ceux qui avaient pu embrocher un ennemi abandonnèrent là leurs lances pour attaque de vifs tranchants d’épées. L’adversaire était farouche, impitoyable, mais les cavaliers de la Compagnie Blanche l’étaient tout autant. En nombre réduit, ils donnaient du fil à retordre aux suderons. Les gondoriens empêchaient l’envahisseur de franchir les gués, leur refusant l’accès à la terre ferme et à un terrain propice à la bataille montée. Les eaux agitées se couvrirent bientôt d’une épaisse écume rougeâtre. Dans ce chaos, impossible de se fier à ses sens. Il était difficile de reconnaitre l’ami de l’ennemi mais la Compagnie était en sous nombre et étalées autant qu’elle l’avait pu pour contenir les gués. Frapper au hasard ne comportait pas grands risques pour les hommes aux casques de mithril.

« - Gondoriens ! hurla Madreth au dessus du vacarme. Tenez bon ! »

Malheureusement, les cavaliers, prit dans leur bataille à hauteur de chevaux, ne virent pas la colonne d’esclaves se détacher du groupe et dévaler la pente comme si le fouet de leur maître était à leurs trousses – ce qui était probablement le cas. L’immixtion dans la bataille de ces combattants armés de piques et vêtus de rien vint mettre à mal l’équilibre des forces. Les premiers cavaliers ne virent pas le danger arriver, furent jetés à terre et réduit en charpie par ces hommes, guère plus qu’une meute de chiens errants affamés. Et ceux qui eurent le malheur de retourner leur attention vers eux furent fauchés par la cavalerie haradrim, elle-même peu soucieuse de sa chair à canon. Certains semblaient indifférents à l’idée de faucher un esclave en lieu et place d’un gondorien.

Un cheval blanc sorti de l’eau au galop, sans cavalier, et s’élança dans un course éperdue vers la forêt, une pique encore profondément plantée dans sa croupe. Dans l’eau, ceux qui avaient réussi à se relever rapidement luttaient au corps à corps à un contre dix tandis que les autres étaient écrasés par mille bottes et sabots, noyés dans l’eau souillée ou leur propre sang.

Madreth tenait bon. Un pique servile avait bien failli le percer de part en part. Il ne valut qu’à un providentiel réflexe de dévier la pointe. Il arborait malgré tout une longue estafilade sur le flanc droit qui saignait abondamment entre les pans de sa cuirasse déchirée. Difficile de dire si c’était des larmes de douleur ou des gouttes de sueur qui brouillait sa vue. Son souffle était court, saccadé, par l’épuisement ou la brûlure de ses plaies, avait-ce de l’importance ? Il tranchait de sa lame, assommait du pommeau.
Un homme le saisit par la ceinture avec l’intention de le tirer au sol. Il détacha son pied de l’étrier et lui envoya un violent coup dans la mâchoire. L’esclave lâcha prise. Le vieil homme laissa son cheval finir le travail.
La pauvre bête peinait de plus en plus à trouver des appuis stables. La rive en pente douce, battue d’eau et de pas, s’était muée en une zone impraticable, tantôt collante, tantôt glissante. Les corps et les obstacles s’accumulaient et roulaient, invisible sous le courant opaque.
Madreth leva son épée pour fendre la gorge de son adversaire le plus proche. Autour de lui, il ne parvenait pratiquement plus à faire l’inventaire de ses troupes. Trop peu étaient encore debout et le flanc gauche commençait à manquer de défenseurs. Il hurla à deux hommes de se déporter en amont. Madreth voulait tourner la tête vers la forêt, s’assurer que tout le monde était à l’abri, qu’ils ne mourraient en vain. Mais aucune opportunité ne se présentait…
Sujet: Chronique de la Chute d'Ithilien [Récapitulatif du Scénario]
Forlong

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Rechercher dans: Annonces Role-Play   Tag madreth sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Chronique de la Chute d'Ithilien [Récapitulatif du Scénario]    Tag madreth sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 28 Mar 2020 - 17:38
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Académie Militaire du Gondor, Anfalas, L'An 301 du 4A

 

Maeregon s'approcha de la table en essayant de cacher sa nervosité. C'était le jour de son examen théorique pour devenir enfin officier de l'armée du royaume du Gondor. Il choisit une des feuilles de papier posées sur la table, et regarda le sujet sur lequel il était tombé. La Guerre en Ithilien de l'An 245. Le jeune cadet souffla avec soulagement. C'était une période qu'il connaissait bien. Rassuré, il s'approcha des trois examinateurs et se mit à réciter...
*** 

 
Ce sujet est une chronique dans laquelle nous vous tiendrons au courant des derniers développements du Scénario du Staff racontant la Chute d'Ithilien en 245 du 4A . Pour rappel, bien que le scénario a déjà commencé, vous pouvez toujours le rejoindre en cours de route en vous servant de ce résumé!
 

*** 



Nord d'Ithilien, 19 Lothron, 245 du 4A, début d'Après-Midi


L'armée Rhûnienne de #Sharaman pénètre en Ithilien du Nord. Le roi prudent cède  à ses conseillers et décide d'envoyer l'avant-garde dirigée par #Arvellon princesse des Kharatun sur le flanc gauche et #Hûliân l'Aigle Noir d'Albyor au centre.

Après une réunion dans la base secrète d'Henneth Annûn, les elfes menés par #Erenor et #Lindor ainsi que les gondoriens sous les ordres d'Aegidus sont déterminés à retarder l'avancée ennemie en attendant les renforts. Ils se préparent à tendre une embuscade aux forces des envahisseurs, mais l'avant-garde Rhûnienne est méfiante...
 
Quelques cavaliers de la Compagnie Blanche tentent de distraire les Balchoth. Les archers elfes et humains en profitent pour tirer une volée meurtrière de flèches, alors que les guerriers d'Aegidus et de Lindor s'abattent sur les Rhûniens dans une charge furieuse.

L'avant-garde orientale subit de terribles pertes, mais refuse de céder. Les forces de Rhûn se regroupent autour d'Hûliân et d'Arvellon, puis contre-attaquent. #Arwid, Le jeune écuyer de Boromir II et ses compagnons de la Compagnie Blanche essaient de s'attaquer à l'Aigle Noir malgré les avertissements d'un d'eux, Aldrich Baldrick. La tentative échoue lamentablement, et l'ordre de se débarasser du jeune écuyer est donné à #Zadek, le Taïpan du Levant.

Le Commandant #Aegidus donne l'ordre de repli à ses troupes, ne voulant pas risquer un affrontement prolongé et l'arrivée des renforts ennemis. Les Ithilaîn commençent à battre en retraite, couverts par les archers. Le seigneur Erenor se retrouve encerclé par un petit groupe de Balchoth qui a réussi à atteindre les archers sur le flanc gauche. Les rangers Hamlung, Celas et Hap viennent prêter main forte à leur allié elfe.

Ayant incapacité plus de deux-cinquièmes de l'avant garde orientale, les défenseurs d'Ithilien veulent profiter de l'arrivée imminente de la nuit pour se replier vers leur base secrète d'Henneth Annûn.

Hûliân décide d'envoyer l'avant-garde à la poursuite des Gondoriens - une décision coûteuse. Les Rhûniens finissent par perdre la trace des Ithilaîn dans les forêts et marécages, après avoir subi des lourdes pertes. Le Seigneur Erenor ayant survécu l'escarmouche grâce au sacrifice de plusieurs de ses compagnons elfes, il arrive en premier à Henneth Annûn, la Fenêtre du Soleil Couchant. Les hommes d'Aegidus et Lindor le rejoignent peu de temps après, vers minuit.

Pendant ce temps-là, la princesse des Kharatun et l'Aigle d'Albyor sont convoqués par le Roi Sharaman pour lui faire un rapport sur les pertes subies par l'avant-garde rhûnienne.

Sud d’Ithilien, 17 Lothron, 245 du 4A, à l’aube

#Sistien, fils de Boromir II rassemble les troupes de la garnison d'Ithilien du Sud aux pieds de l'Arbre des Morts afin de venir en renfort à la défense organisée au Nord du pays contre les envahisseurs Rhûniens.  Les Gondoriens ignorent néanmoins la présence d'un deuxième groupe d'envahisseurs allié aux guerriers de Rhûn. #Earendil Ben Elros, Sultan d'Haradwaith réussit à mener secrètement son armée hétéroclite de cavaliers libres et d'esclaves jusqu'aux Gués du Poros. 

Lorsque les hommes de Sistien s'aperçoivent enfin de la proximité des envahisseurs, il est presque trop tard ; les esclaves menés par #Ardarakban Nakäda et les cavaliers sous les ordres de #Sulaïman sont déjà sur le point de traverser le gué. Les Gondoriens prennent une décision difficile : le noble #Madreth accepte à contrecoeur de mener une charge désespérée contre les Haradrims afin de permettre aux rangers du lieutenant #Aemon de se retirer dans la forêt, leur élément...


Les chevaliers de Madreth se heurtent aux cavaliers du désert sur la rive Nord à la sortie des gués. Une partie des esclaves du Bataillon Serviles sous les ordres de l'officier Contremaître #Kareem rejoignent eux-aussi la mêlée. Les rangers d'Ithilien profitent du temps gagné pour atteindre les arbres et préparer la défense.

Les cavaliers du Gondor se retrouvent rapidement submergés par les guerriers du Sud. L'arrivée inattendue d'un chevalier errant, sir #Daeus Aixoma-Quina dans la mêlée surprend les Haradrims et permet à Madreth de sonner la retraite. Malheureusement, le vieux lieutenant périt avant de pouvoir se replier vers la forêt. Le chevalier Daeus tombe lui-aussi sous les coups de Kareem et Sulaïman, et se retrouve à leur merci.

Le jeune Sistien ordonne à son ami Aemon de prévenir le prince Boromir II de l'invasion haradrime. L'héritier d'Ithilien enflamme ses troupes et se prépare à faire face à l'assaut lancé par Ardarakban et les autres officiers du Harad.



Emyn Arnen, 19 Lothron, 245 du 4A, Midi


La stratégie de #Boromir II est réduite à néant lorsque l'heure convenue pour l'arrivée des renforts de la garnison du Sud menés par son fils Sistien passe sans aucune nouvelle de leur part. Le Prince d'Ithilien est obligé de faire un choix difficile. Sans les hommes supplémentaires, il est incapable de venir en renfort à la garnison d'Henneth Annûn et de porter un coup décisif à l'ennemi loin de la capitale régionale.

Boromir II décide de se préparer à la défense des remparts blancs de #Gwath-en-Arnen, la place forte au coeur des collines d’Emyn Arnen, et donne l'ordre à sa fille #Seïcha d'allumer le feu d'alarme pour prévenir le Gondor du danger. Il envoie néanmoins des montures vers le Nord pour faciliter la retraite des hommes d'Aegidus, Erenor et Lindor.
Sujet: La Seconde Bataille des Gués du Poros [Sud Ithilien,245, 4A]
Aelyn

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Rechercher dans: Ithilien   Tag madreth sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: La Seconde Bataille des Gués du Poros [Sud Ithilien,245, 4A]    Tag madreth sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 25 Mar 2020 - 18:02

Le vieil homme siffla entre ses dents. Aemon rejeta sa stratégie sans la moindre réserve et ne se gêna pas plus pour le désigner lui, Madreth, comme agneau sacrificiel avec un aplomb de sycophante. La Compagnie Blanche contre la vie de ses propres hommes. Madreth était sur le point de répliquer sèchement que les rôdeurs pourraient bien courir cent mètres couvert par la cavalerie après un salve de flèches mais Sistien parla. Il serra les poings autour de sa bride en entendant le verdict du jeune homme. Le cuir de ses gants craqua mais il baissa la tête, s’inclinant devant son autorité.
***
“Repliez vous, je vais mener la charge.”

QUOI ?!

Madreth jeta un regard furieux en direction d’Aemon et talonna son destrier dans l’instant. Son cheval se planta devant celui du jeune capitaine. Pour la première fois de son existence, il défiait l’autorité de la Maison de l’Intendant. Il était tendu, raide sur ses étriers. Il fixa un bref instant Sistien qui semblait pris au dépourvu par la manœuvre. Quelque part, il était touché que le jeune homme ait refusé de l’envoyer comme l’avait suggéré Aemon.

Mon Prince, pensa-t-il, votre fils est devenu un homme dont vous pouvez être fier…

Le vieil officier tonna d’une voix ferme :

« - Il n’en est pas question ! Votre père vous attend avec les renforts que vous lui avez promis. Il est exclu que vous meniez une telle charge ! »

Le fils de Boromir s’empourpra soudain devant son insubordination. Madreth reprit, plus doucement :

« - Sistien… Votre père ne me le pardonnerait pas si je vous laissais faire une chose pareille. Il a besoin de vous. Votre armée a besoin de vous ! L’Ithilien a besoin de vous ! Je vous en prie, laissez-moi mener la charge… »

Il fallait que l'heure soit grave pour qu'il en utilise son prénom.

Il regarda les cavaliers prêts à charger. Il lisait la peur dans leurs yeux, mais aussi une détermination plus solide que l’acier de leurs épées. Les précieux renforts attendus par l’Intendant et qui n’arriveraient jamais. Il ne se faisait aucune illusion sur leurs chances d’en réchapper. Il n’était plus assez jeune et naïf pour ça.

« - Envoyez le messager. Le Prince doit au moins savoir que ses renforts n’arriveront pas complet. »
***
Il observa les premiers haradrims s’engager dans l’eau. Le timing devait être parfait. S’ils chargeaient trop tôt, ils risquaient de perdre l’avantage de la vitesse d’une charge en pente, sans parvenir à gagner assez de temps. Trop tard et ils seraient submergés par le nombre. Ils devaient frapper juste au moment où les premiers cavaliers arriveraient près de la rive. Dans l’idéal, les premiers tombés des deux camps fourniraient un obstacle supplémentaire à franchir pour leur adversaire.

Son cœur se tourna vers le nord où, il le savait, une bataille aussi terrible se préparait. Jamais il n’aurait songé qu’il mourrait loin de son Prince alors que celui-ci était en si grand péril. La rage lui monta. Il n’était pas censé être là ! Il était de la Compagnie Blanche, garde rapprochée de l’Intendant, il aurait déjà dû être aux côtés de Boromir en cette heure sombre. Au lieu de ça, il allait mourir sur une suggestion d’Aemon. Peste de cette tête de mule ! Il se demandait bien ce que Seicha trouvait à ce gamin têtu… mais s’il la rendait heureuse, alors il valait mieux que lui-même soit absent à ce mariage plutôt que de la regarder enterrer son fiancé.

Madreth s'adressa aux cavaliers :

« Mes amis, combien de temps croyez-vous que nous pourront offrir à notre capitaine ?! »

Au bout de la ligne, une voix s’éleva forte et claire, du plus jeune des hommes présent.

« Une éternité, s’il le faut ! »

Madreth eut un sourire. Ça lui plaisait bien. Il leva son épée en l’air et toute l’unité fit de même.

« - Pour l’Eternité ! Ithilien !!! »

Il flatta son cheval et lui fit faire volte-face. Rien ne serait épargné, ni boucliers, ni lances, ni chevaux, ni épées, ni hommes. Il lança la pointe de son épée vers l'avant et hurla la charge. Ils chargeaient pour un voyage sans retour, droit sur l’ennemi. La compagnie prit rapidement de la vitesse. L'ennemi était proche. Le choc serait terrible !
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Aelyn

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Rechercher dans: Ithilien   Tag madreth sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: La Seconde Bataille des Gués du Poros [Sud Ithilien,245, 4A]    Tag madreth sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 23 Mar 2020 - 13:38

Les hommes étaient tous venus en hâte pour répondre à l’appel du Prince. L’Ithilien du Sud se vidait pour aller renforcer le Nord. Les derniers arrivaient juste, se glissant silencieusement des bois comme des ombres d’antan.
Madreth se tenait appuyé sur le tronc de l’Arbre des Morts, le bras calé sur la cicatrice boursouflée d’un coup de hache dans l'écorce, dans l’ombre où le feu ne l’éclairait que rarement. Son regard songeur était plongé dans les flammes. A une quinzaine de mètres sur sa gauche, ses hommes se préparaient pour la longue marche qui devait les porter au secours des forces de l’Intendant. On étrillait les chevaux, on débosselait les casques, on rafistolait les mailles, on affutait le fil des épées dans un bourdonnement de voix hypnotiques.
L’air était chargé du relent particulier des veilles de batailles. C’était quelque chose de familier, de presque rassurant pour le vieux soldat qu’il était. Et pourtant, quelque chose n’allait pas. Une démangeaison dans un coin de son esprit qui le harcelait. Il fallait bien le connaitre pour comprendre que sous son air absent se cachait une tension extrême. Seul le tressaillement répétitif de sa jambe raide trahissait sa fébrilité. Il cherchait depuis l’aube une raison à son état mental inhabituel, un signe.
Les nouvelles du nord étaient vagues, tout au plus. Aucune indication sur le total des forces ennemies ni sur la vitesse de leur avancée. C’était comme si aucun éclaireurs n’avait été envoyé. Nul ne pouvait vraiment prévoir si les renforts arriveraient opportunément pour leur barrer la route ou pour leur couper la retraite. Et Madreth n’aimait guère ignorer les paramètres vitaux d’une bonne stratégie.
Il y avait eu des signes pourtant, mais Hommes comme Elfes avaient préférés rejeter le problème d’un revers de main, ne croyant pas les hommes de l’Est assez belliqueux pour s’attaquer au Gondor. Lui-même avait commis cette erreur de sous-estimer la menace.

Il fut tiré de ses sombres pensées quand Sistien prit la parole. Comme à son habitude, le jeune homme, digne héritier de son père, savait parler aux hommes avec charisme et pragmatisme. La tête de Madreth s’inclina dans un geste inconscient d’approbation, un demi-sourire au coin des lèvres.

L’instant passa quand le jeune Aemon pointa le bras en direction de la rive gauche du Poros. Un frisson couru jusqu’au bas de la colonne vertébrale du vieil homme. Etait-ce là la réponse à son angoisse persistante ?
Il y eu un brouhaha dans l’assemblée, des centaines de têtes se tournèrent dans la direction indiquée. Puis ce fut le silence. Un grondement semblable à du tonnerre. Et enfin, un appel, venant d’il ne savait trop où, un cri :

« - Ennemis ! On nous attaque ! » bientôt repris en écho par les centaines de voix. Et tout le monde se précipita sur ses armes dans le plus parfait chaos.

Le cerveau de Madreth tournait à plein régime alors que les officiers réclamaient un silence vite obtenu. Ça n’avait pas de sens ! Les Orientaux n’auraient pas pu contourner l’Ithilien pour ainsi les prendre en tenaille, ils leur auraient fallu tenter une traversée des terres maudites du Mordor ou un détour d’une incroyable longueur à travers plusieurs pays. Sans qu’aucune rumeur n’arrive aux oreilles du Gondor…

« A cheval ! » hurla-t-il soudain à ses hommes qui obéirent sans attendre.

Lui-même bondit sur son propre destrier, les yeux braqués sur le gué. Il trotta à hauteur de Sistien. Il attendait les ordres maintenant.

« - Monseigneur, il faut saper leur cavalerie à l’arc tant que l’eau la ralentit. S’ils passent le gué, ils seront sur notre infanterie et nous n’auront pas assez de cavaliers pour leur faire face. »

Au fond de lui, il savait que la meilleure manœuvre aux vues du nombre si réduit de défenseurs serait de se replier maintenant dans la forêt, mais dans ce cas, l’ennemi serait à leurs trousses et les rôdeurs n’auraient pas le temps de se préparer à accueillir la horde. Sans compter qu’ils perdraient dans la foulée l’avantage tactique et temporel que représentait le gué de Poros, goulot d’étranglement peu impraticable à vitesse de charge.

La peur saisit son cœur. Ô qu'ils avaient sous-estimé la menace...
Sujet: [Scénario Global] Lant in Ithilien - Le Lai de Boromir II
Aelyn

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Rechercher dans: Quêtes   Tag madreth sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Scénario Global] Lant in Ithilien - Le Lai de Boromir II    Tag madreth sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 21 Mar 2020 - 16:10
[Et un peu de chair à canon pour l'animation !]


Nom : Madreth Sartan

Rôle : Lieutenant de la Compagnie Blanche

Âge : 54 ans

Particularité : Boîte de la jambe gauche suite à un vieil accident de cheval.

Armes :
- Une épée gondorienne de la meilleure facture
- Un bouclier de cavalerie gondorien

Histoire :
Fidèle parmi les fidèles du Prince Boromir II mais sans grande ambition personnelle, l’histoire de Madreth est intimement liée à celle de la famille de l’Intendant.
Après une enfance aisée parmi la noblesse gondorienne entre l’Ithilien et Minas Tirith, et une jeunesse d’éducation militaire stricte, Madreth obtint une place au sein de la Compagnie Blanche. Bien qu’intégré au cercle des proches de l’Intentant de par ses liens familiaux, ce furent sa vive intelligence et son sens aiguë de la stratégie qui le firent rapidement remarquer par le Prince Barahir. On l’affecta à la garde rapprochée de son fils, Boromir II, à peine plus jeune que Madreth, dont il devint l’un des compagnons d’entrainement mais également un confident fiable. Tour à tour garde du corps, compagnon de beuverie, homme de main et conseiller officieux, Madreth fit toujours montre d’une loyauté sans faille.
Il épousa sur le tard et sans grande conviction une jeune noble gondorienne qui mourut en couche sans lui donner d’héritier. Il vit en cette perte un signe, et concentra le reste de son existence à la vie militaire et au service de Boromir, devenu Intendant et Prince, ainsi qu’à la famille de celui-ci.
Ces dernières années, il se vit confier le rôle de protecteur de Sistien, fils de Boromir II, auquel il porte la même affection qu’à un fils… même si ce dernier tend plutôt à le considérer comme un espion au service de son père.
En prévision de la guerre qui s’annonce, il regarde le sud avec inquiétude, un mauvais pressentiment chevillé au corps et la conviction d’être à l’aube d’un grand bouleversement.
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