9 résultats trouvés pour Zehev

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Sujet: L'influence et ses limites
Learamn

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Haut de la Cité   Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'influence et ses limites    Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 19 Mar 2024 - 12:41



Les rayons du soleil matinal illuminaient les rues de la cité depuis plusieurs heures déjà mais, ainsi filtrées par les minces rideaux rouges, ils baignaient la chambre d’une lumière apaisante. Zehev avait émergé paisiblement de son sommeil et, le regard fixé sur le mur qui lui faisait face, caressait langoureusement la frêle épaule de sa partenaire qui s’était blottie contre lui.  Il plongea son nez dans ses cheveux bruns, légèrement ébouriffés après leur nuit passée au lit, humant les parfums de lavande et d’amande qui s’en échappait. L’espace de quelques minutes, tous ses tourments semblaient disparaître face à ces moments passés en si agréable compagnie. Au moment où il voulut relever la main, la jeune femme remua légèrement en poussant un petit gémissement de protestation, poussant l’officier à reprendre ses délicats massages. Quelques minutes supplémentaires passées au lit ne seraient pas du luxe.

Elle s’approcha de lui et lui murmura langoureusement à l’oreille :

“Mon preux capitaine, ne désirez-vous pas démarrer cette nouvelle journée de la meilleure des manières.”

Zehev sourit ; il devait l’avouer, elle savait se montrer convaincante, et sans utiliser beaucoup de mots. Il chercha à adopter son ton le plus charmeur.

“Voilà une proposition bien prometteuse. Il faudra faire vite cependant, des affaires de la plus haute importance nécessitent ma présence aujourd’hui.”

La belle gloussa légèrement et laissa glisser ses doigts sur le torse musculeux du soldat.

“N’ayez crainte mon fier héros, je ferais en sorte que vous ne soyez point en retard.”

Il frissonna légèrement et ferma les yeux d’un air satisfait, laissant sa partenaire prendre les devants. Il appréciait sa douceur, sa répartie et surtout ses compétences certaines ; avant de partir, il devrait sans doute trouver un moyen de lui faire répéter son prénom qu’elle lui avait révélé la veille. L’alcool jouait de mauvais tour à sa jeune mémoire.

Mais alors qu’elle n’avait qu’entamé son labeur, il sentit la pointe métallique d’une lame se poser sur sa glotte. Les yeux toujours fermés, il émit un petit rire.

“Voyons voyons… je n’ai jamais demandé ce genre de services.
-Ce genre de services ?
Répéta une voix familière d'un ton moqueur.

Alerté, Zehev rouvrit les yeux et voulut se redresser brusquement avant de se raviser promptement en voyant l’épée qui le pointait.  Sa partenaire, s’était réfugiée dans un coin de la pièce, visiblement en état de choc mais indemne. Devant le lit, tenant l’arme, une autre silhouette féminine, bien plus menaçante.

Le soldat, complètement estomaqué, bafouilla quelques paroles inaudibles avant de retrouver un semblant de contenance.

“Neige ? Mais qu’est-ce que tu fais là ?
-Je pourrais clairement te retourner la question. Le Général Cartogan n’avait-il pas fait fermer ce genre d’établissements ? Visiblement certains ont échappé à sa vigilance.”


Nu comme un ver, seulement couvert par les draps blancs et quasiment transparents de l’hôtel, le jeune homme se trouvait à la fois impuissant et humilié face à la plus brillante des agents de l’Arbre Blanc. Neige, de con côté nullement gênée, se tourna vers la jeune femme qui se prostrait toujours, immobile, dans un coin.

“Ne t’en fais pas ma belle, je ne te ferais rien. Tu peux te vêtir et t’en aller.”

Pour agrémenter ses paroles, elle lança vers elle une bourse de pièces d’or bien garnie qu’elle avait récupérée au chevet du lit.

“Tout travail mérite salaire. De toute évidence le vôtre a été bien fait.”

La belle courtisane récupéra l’argent, sa nuisette et quitta la chambre sans demander son reste sous le regard agacé de Zehev.

“Il y avait bien plus dans cette bourse que ce que je lui dois !”
Chercha-t-il à protester.

Neige esquissa un sourire.

“Crois-moi, cette bourse sera bien le cadet de tes soucis si je choisis de parler de tes petites activités nocturnes au commandement.”

Il grogna mais ne répondit pas, signe que le message était passé.

“Je peux au moins enfiler un caleçon ou tu veux pousser l’humiliation jusqu’au bout ?”

Le visage du capitaine de la Garde d’ordinaire si fier et hautain était désormais rouge comme une pivoine. Il en fallait si peu pour briser la fierté de ce genre d’hommes, elle ne le savait que trop bien.  D’un signe de tête elle indiqua à son interlocuteur qu’elle ne l’embrocherait pas s’il se levait de son lit pour s’habiller mais elle ne détourna pas le regard pour autant. De Siznoff restait un agent de l’Arbre Blanc et un redoutable adversaire, baisser sa garde, ne serait-ce que quelques secondes pouvaient représenter une erreur fatale.

“Qu’est-ce que tu veux Neige? Tu n’es déjà pas assez occupé à laver ton honneur avec les déserteurs ?”
Demanda l’homme en enfilant son pantalon, retrouvant un semblant d’assurance au fur et à mesure qu’il s’habillait.

“Mon honneur se porte parfaitement bien. Je compte simplement rétablir la vérité.”


Ils échangèrent un regard défiant mais dénué de haine. Tant de choses séparaient ces deux serviteurs de la couronne, dans leurs histoires personnelles comme dans leurs caractères. Pourtant, ils servaient ensemble la même cause depuis de nombreuses années. Ensemble ils avaient tant sacrifié pour les valeurs qu’ils défendaient et ce simple fait établissait une certaine forme de respect entre les deux officiers. Les qualificatifs qui venaient à son esprit pour désigner son vis-à-vis ne manquaient pas : prétentieux, mesquin, ambitieux, et bien d’autres. Pourtant, il restait un frère d’armes et, contrairement à Rhydon ou d’autres, elle n’avait jamais pu se résoudre à le haïr véritablement.

Zehev…La lettre…
-De quoi tu parles ?”
Fit-il d’un air innocent.

Elle pencha légèrement la tête sur le côté, voyant clair dans son jeu.

“Ne te moque pas de moi. Tu sais très bien de quoi je parle. La lettre de démission signée par Nârwel et Daren n’incriminait pas que Rhydon mais quelqu’un l’a censurée.”


Zehev passa sa main dans ses cheveux sombres. Un toc qu’il faisait régulièrement quand sa nervosité prenait le pas et que Neige avait repéré depuis bien longtemps.

“Ce n’est pas moi qui l’ai fait Neige, je peux te le jurer. Je n’ai jamais vu cette lettre. Seuls le Commandant de Vigo et l’archiviste de l’Arbre ont pu y voir accès.
-Peu importe qui l’a fait. Nous savons tous deux qui était visé…”


Le capitaine poussa un long soupir, visiblement de plus en plus mécontent de la tournure que prenait la conversation.

“Et je te répète que ce ne sont que des rumeurs infondées.
-Je ne le crois pas. La faussair a été claire.
-Une originale qui a disparu dans la nature juste après les émeutes. Tu me permettras de douter de ses racontars.”


Zehev se redressa comme un ressort pour se mettre à sa hauteur. Son air embarrassé avait disparu, laissant place à un visage où pouvait se lire la colère et l’indignation.

“Et qu’est-ce que tu comptes faire ? Remettre en cause le maigre équilibre que la Reine a permis de retrouver ? Tout ça en se basant sur de simples rumeurs.”


Elle voulut répliquer immédiatement mais se retint. Inutile de s’éterniser dans un autre débat sur le sujet avec un homme qu’elle ne pourrait convaincre.

“Non. Ma mission est d’entériner la culpabilité de Rhydon et c’est ce sur quoi je vais me concentrer ; cependant je compte bien mettre la lumière sur cette affaire.
-Cet homme est innocent Neige ! Un héros de notre royaume ! Je peux le prouver.
-Dans ce cas là…bonne chance...mon preux capitaine.


Sur ces mots, elle tourna les talons et s’éloigna dans le couloir de la maison de joie, laissant un Zehev, encore à moitié nu, et rendu bien perplexe par cette discussion matinale.


#Neige


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Face au refus initial de Floria, l’homme ne s’était pas laissé démonter et avait insisté pour qu’elle lui ouvre la porte. Bien lui en avait la pris, car la curiosité de la jeune femme finit par prendre le dessus. S’approchant du judas, il donna quelques explications :

“Je suis Ginhu mais mon nom ne revêt que bien peu d’importance. J’ai longtemps travaillé avec Judia, nous collaborons dans le domaine de la restauration depuis de nombreuses années. Sa fameuse Baraque à Frites commençait à devenir bien célèbre dans certains cercles, je faisais le lien entre elle et les organisateurs de différents évènements à travers la cité. On m’a récemment informé de sa tragique disparition et je comptais passer par ici pour déposer une gerbe de fleurs. J’ai entendu du bruit à l’intérieur et je me suis dis que c’était peut-être un de ses proches.”

Il marqua une petite pause et agita le bouquet qu’il tenait à la main face à l’ouverture de l’œil-de-bœuf. Quand enfin la porte s’ouvrit, il salua son hôte d’un air poli et lui répéta ses condoléances.

“Vous êtes bien de sa famille ? Sa sœur, sûrement, la ressemblance est frappante.”

Il s’installa sur un tabouret à l’intérieur de la maison. Aucun signe inquiétant ou agressif venant de sa part, de toute évidence il n’avait pas rusé pour pénétrer dans la demeure et cambrioler les biens qui y restaient.

Ils discutèrent un peu autour d’un thé, évoquant leurs souvenirs respectifs au côté de la regrettée Morbise. Après un bon quart d’heure, l’étranger reposa sa tasse et remercia son hôte avant de reprendre.

“Il y a autre chose dont je voulais vous parler. Peu avant sa disparition, Judia et moi avions négocié un contrat avec l’un des plus hauts dignitaires du royaume. Celui-ci fête son anniversaire et j’avais réussi à le convaincre d’engager votre sœur pour se charger d’une partie du buffet qui y serait servi. Je suis bien navré de parler affaires au milieu de votre deuil mais c’est un contrat important mais l’argent ne sera sans doute pas de trop pour éponger les dettes qu’elle avait contractée et organiser des funérailles dignes d’elle. Nous pourrions honorer ce dernier contrat pour elle.”

Il se pencha légèrement en avant en affichant un sourire compatissant à son interlocutrice.

“Ce n’est pas votre métier mais je peux vous assister et je m’engage à renoncer à ma part pour que tout revienne à votre famille.”


L’homme leva sa tasse.

“En souvenir de Judia.”



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Postés au coin de la rue, et engagés dans une discussion qui n’avait à priori bien peu de rapport avec l’objectif de leur mission, Syp et Orline durent attendre près d’une heure avant que la porte de la boutique du tailleur de luxe ne s’ouvre à nouveau. Angelus Munthor, visiblement satisfait de sa visite, en sortit d’un air satisfait. Un autre homme, de très haute taille et à la silhouette longiligne l’avait accompagné jusqu’au palier. Leur conversation parvint aux oreilles des deux espions en herbe.

“Votre costume sera prêt pour samedi matin monsieur.
-Vous avez intérêt ! Je fête mon anniversaire samedi soir et il faut que tout soit parfait pour l’occasion. Tout le gratin de la capitale y sera ! Alors sans retard Iweçain, sans retard ; sinon gare!”


Le commerçant jaugea les deux brutes qui accompagnaient le haut-fonctionnaire mais ne trembla pas. Il se faisait bien assez confiance pour savoir qu’il délivrerait sa commande à temps. Ils se serrèrent la main et déjà le commissaire s’éloignait avec ses gardes.

#Angelus #Iweçain
Sujet: De mal en pis...
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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Centre de la Cité   Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: De mal en pis...    Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 19 Nov 2023 - 14:55




Zehev avait écouté le récit de Floria Morbise sans sourciller, griffonnant quelques notes sur son parchemin à certains moments. La jeune femme semblait sincèrement confuse face à cette situation et ne disposait point, de prime abord, d’informations plus intéressantes. Soit elle était passée maître dans l’art du mensonge et de la manipulation, dissimulant des secrets importants sous ce masque d’inquiétude. Soit elle était réellement effrayée par sa situation et prête à coopérer. Le Capitaine penchait pour la seconde option même s’il devait avouer que l’ampleur de la coïncidence le troublait. Toutes ces personnes, se retrouvant au même endroit, au même moment et qui décident de s’entraider alors même qu’elles ne se connaissent à peine. Il avait bien du mal à tirer un sens logique à tout cela. Cependant, la présence de Floria dans la demeure de sa défunte sœur était la plus compréhensible, de ces quatre captifs, elle était certainement celle qui disposait de l’alibi le plus solide.
Quant aux autres…Quel fugitif serait assez fou pour confier sa vie à de parfaits inconnus? Derrière lui, il entendit Brise-Gueules s'agiter, faisant ostensiblement rebondir son gourdin dans la paume de son immense main. D’un geste, l’officier le rappela à l’ordre.

“Floria Morbise, avant d’aider et de soigner des inconnus, il aurait fallu s’assurer qu’ils ne s’agissent pas d’ennemis à la Couronne. Inconsciemment ou non, vous vous êtes associé à ces malfaiteurs et cela risque de vous coûter très cher…Mais peut être pas autant qu’à votre camarade.”


Il déporta alors son regard sur Jenifaël et s’ensuivit un interrogatoire intense. L’agent avait eu vent de la tentative de chantage que la guérisseuse avait réalisée pour échapper à la garde et visiblement il goûtait peu à ses méthodes. Ce genre de pratiques qui avaient fait de la glorieuse Cité Blanche, un repaire de malfaiteurs et de brigands prêts à tout, au mépris de la loi. Zehev n’avait pas réalisé à quel point la gangrène qui accablait sa ville avait progressé, désormais même des infirmières sans prétention plongeaient dans de telles méthodes. Néanmoins, au-delà du témoignage du soldat, Zehev ne tira pas grand-chose de la jeune femme et de liens supposés avec les deux déserteurs, Elle aussi affirmait ne pas les connaître et rien n’indiquait, pour le moment, qu’elle leur mentait. La prisonnière s’était fortement compromise en s’associant à eux mais, pour le moment, l’espion jugea qu’il ne pouvait en tirer en plus. Il rappela Molek, le geôlier et congédia les deux femmes ; sous le regard triste d’un Brise-Gueules, passablement déçu de ne pas avoir été mis à contribution.

“Ne t’en fais pas mon ami.
Le Rassura Zehev. Les deux autres lascars cachent certainement des choses plus intéressantes…”




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Le gardien les raccompagna jusqu’à leur cellule où régnait une atmosphère glaciale entre Orline et Syp. Visiblement, les deux s’étaient violemment disputés et, désormais, chacun s’était réfugié dans un coin du cachot, murés dans un silence de plomb, attendant qu’on vienne les chercher pour être interrogés.

Commença alors une longue attente. Là encore, il leur était impossible de réaliser combien de temps s’était écoulé. Tout ce qu’il savait c’est qu’on leur avait amené des maigres repas, à quatre reprises, Des pichets d’eau, des miches de pain noir et une mixture qui s’apparentait à un ragoût dont se dégageait une odeur pugnace. Était-ce là une stratégie de l’Arbre Blanc ? Les faire patienter le plus longtemps afin qu’ils gambergent, qu’ils se disputent, qu’ils se divisent ? Les méthodes de manipulation, voire de torture psychologique, ne manquaient pas et ce Zehev de Siznoff ne semblait pas hésiter à user de tout l’arsenal dont il disposait pour arriver à ses fins.

Finalement, on vint les chercher. Le même gardien au crâne rasé, toujours avec ce visage fermé et sans prononcer le moindre mot. Mais il n’était pas seul, un homme de haute taille, vêtu d’un costume de domestique parfaitement soigné les toisait du regard. L’inconnu chuchota quelque chose à l’oreille du gardien. Comme attendu, ce dernier désigna d’un geste Orline et Syp, mais, étonnamment, ne s’arrêta pas là, et pointa ensuite son doigt boudiné en direction des deux autres captives. Que pouvait bien vouloir Zehev à Floria et Jenifaël ? N'avaient-elles déjà pas vidé leur sac ? Pourquoi convoquer tous les prisonniers en même temps ? Etat-ce la un nouveau stratagème retors imaginé par l’agent de l’Arbre Blanc ?

Molek et le domestique les guidèrent à nouveau à travers le dédale de couloirs de la prison de la capitale. Il n’avait pas pris la peine de leur lier les mains, s’exposant ainsi de manière claire. Avec un peu de coordination, les quatres prisonniers auraient pu le submerger et prendre la fuite avec le trousseau de clés. Encore fallait-il pouvoir trouver sa route jusqu’à la sortie sans se faire voir.

Au bout de quelques minutes, Floria put constater que leur gardien empruntait un chemin bien différent de la dernière fois. Une nouvelle salle d’interrogatoire ? Ou pire, de torture ?

Ils montèrent plusieurs volées de marches et bientôt des fenêtres qui donnaient réellement sur l’extérieur apparurent sur les murs de pierre. La lumière du jour, enfin, se mit à les éblouir après de si longues heures passées dans la pénombre. Molek les avait ramenés à la surface.

Il leur fallut plusieurs secondes pour s’habituer à la lumière et réaliser qu’ils se trouvaient dans le vestibule de la prison. De grandes colonnes blanches soutenaient l’édifice, qui contrairement aux autres bâtiments de la ville, s’enfonçaient en profondeur dans les souterrains de Minas Tirith. Le capitaine Zehev de Siznoff était bien là mais il avait troqué son flegme et sa posture arrogante pour une colère noire. Il agitait les bras, le visage rouge et vociférait à l’encontre d’une femme d’un certain âge, qui se tenait stoïquement devant lui, un air légèrement amusé sur son visage harmonieux. Il se dégageait d’elle une noblesse de sang et d’esprit, sa longue crinière grise était parfaitement entretenue et les rides aux commissures de ses lèvres et aux coins de ses yeux venaient ajouter une note de sagesse à sa beauté indéniable.

“Mais qu’est ce que c’est que cette mascarade ? Vous croyez pouvoir venir ici et faire sortir qui bon vous semble comme s’il s’agissait de votre cave personnelle ?” S’emporta Zehev.
“-Précisément” lui répondit la femme avec un calme olympien qui ne semblait pas intimidée pour un sou.

Elle sortit un parchemin marqué du sceau de l’Arbre Blanc et le tendit à son interlocuteur avec un air défiant.

“Voici l’autorisation de libération conditionnelle signée par le Commandant Esmer de Vigo, lui-même. Voyons mon cher Zehev, vous n’allez pas remettre en question un ordre de votre supérieur direct ? Et puis, il est inutile de vous mettre dans tous ces états, si Olorius vous voyez gesticuler de la sorte…”

L’officier de l’Arbre parcourut la lettre et son expression passa progressivement de la rage à la décomposition totale. Sa mâchoire se crispa sous le coup de la frustration et, une fois la lecture achevée, il jeta violemment au sol le manuscrit. Sans demander son reste, il fit signe à Molek de relâcher les prisonniers avant de quitter la pièce en leur lançant un regard noir.

La femme aux cheveux gris se tourna alors vers eux avec un large sourire.

“Oh mesdames, vous me voyez navré du traitement qui vous a été réservé.”

Elle se précipita alors en direction de Syp, cette fois avec un air plus sévère, et examina les plaies de l’assassin de Rhydon.

“Oh Syp , mon petit Syp. Regarde dans quel état tu es…Toujours le don pour attirer les problèmes… Un vrai Sora. Si ton regretté oncle te voyait en ce moment même…”

Face aux regards interrogateurs des trois prisonnières, leur salvatrice se présenta:

“Je suis la Comtesse Alessa de Sora, et vous êtes désormais sous ma protection. Ne vous inquiétez pas, vous n’aurez plus à passer une seule minute dans ces horribles cachots. Ah et voici Eved, mon fidèle maître majordome.”

Le grand homme au crâne dégarni qui était venu les chercher dans leur cellule s’inclina légèrement.

“Ne perdons pas une minute de plus et quittons cet endroit maudit si vous le voulez bien. Un bon repas chaud vous attend.”

La Comtesse se précipita, d’un pas rapide, vers l’extérieur où était stationné un luxueux carrosse poussé par deux magnifiques étalons. Elle les invita à monter à l'intérieur et s’installer sur l’une des banquettes, tandis qu’Eved prenait place devant près du conducteur.

Le trajet fut bref, les menant vers les cercles supérieurs de la cité. Alessa s’enquit de leur état de santé et distribua quelques fruits secs qu’elle conservait dans un petit casier près de son siège. Cependant, elle se garda de donner de plus amples explications concernant les conditions de leur libération. Une libération qui semblait d’ailleurs toute relative, puisque tout indiquait que l’ordre d’Esmer de Vigo les plaçait “sous la protection”, pour ne pas dire la tutelle, de la Comtesse de Sora.

Ils s'arrêtèrent finalement devant une luxueuse bâtisse blanche, ornée de nombreuses moulures. Près de la grande porte d’entrée, gardée par deux sentinelles, trônait une grande statue représentant un lion majestueux en train de rugir. Alessa de Sora, descendit du convoi la première. Les gardes la saluèrent avec respect et lui ouvrirent la porte qui donnait sur un immense salon fait de marbre blanc, au milieu duquel trônait une longue table de pierre. De nombreux tableaux de maîtres et autres objets de grande valeur ornaient les murs, symboles de la puissance passée et présente de la famille qui occupait ce palais.

“Eved va vous conduire à vos chambres. Vous pourrez vous y laver et vous reposer dans des lits propres. Le dîner sera servi dans deux heures.”


Sur ces mots, la Comtesse aux cheveux gris s’éloigna, laissant son maître majordome guider ses invités à l’étage. Chacun d’eux y disposait d’une chambre personnelle et luxueuse, de grandes fenêtres donnaient sur les plus beaux quartiers de la ville et une salle d’eau privée jouxtait chacun de leurs dortoirs.

Ils disposaient à présent de deux heures pour récupérer, mettre de l’ordre dans leurs idées, ou régler leurs comptes…



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Le repas qui fut servi n’avait rien à voir avec la pauvre pitance que Zehev leur avait fait servir dans les cachots. Ici, le pain était frais et encore chaud, sortant à peine du four. La viande était juteuse et parfaitement cuisinée et le vin provenait des producteurs les plus réputés du Harondor, le sceau de la Compagnie du Sud fièrement apposé sur l’une des bouteilles que les convives se passaient de main en main.

Alessa était assise en bout de table, les quatre anciens détenus se tenaient de part et d’autre.

Alors qu’ils mangeaient encore leur plat de résistance, leur hôte déposa ses couverts et s’éclaircit la voie.

“Soyez les bienvenus au château de Sora, la demeure qui a abrité plusieurs générations d’illustres représentants de notre famille qui ont si grandement contribué au rayonnement et au développement du Royaume du Gondor.”

Elle dévisagea un à un ses invités.

“Comme vous avez pu le constater, j’ai usé de mon influence, et pris certains risques, pour négocier votre libération conditionnelle. Le capitaine de Siznoff est un homme détestable mais il n’est pas un officier rebelle et il agissait bien selon ses directives…En l’état actuel des choses, seules Floria et Jenifaël peuvent librement rentrer chez elles et retrouver leurs proches. Si vous le désirez bien sûr. Vous n’êtes point accusé de désertion et tant qu’une enquête sérieuse ne sera pas menée à son terme, vous êtes libres entre les murs de Minas Tirith. Quant à vous…”

Elle se tourna ensuite vers Syp et Orline :

“J’ai obtenu que les autorités vous traitent avec clémence, toutefois vous avez bien cherché à déserter vos fonctions. Le Commandant Esmer de Vigo est cependant prêt à vous pardonner à condition que vous meniez une mission pour l’Arbre Blanc. Votre choix est simple: accepter de reprendre du service  comme agents de l’Arbre Blanc ou retourner au cachot jusqu’à la tenue de votre procès.”


Elle reporta à nouveau son attention sur Floria et Jenifaël :

Compte tenu de votre implication dans les récents évènements, vous pouvez également choisir de vous associer à vos deux compères pour faire toute la lumière sur cette histoire. Si vous ne désirez pas mener cette mission pour l’Arbre Blanc, alors je vous invite à quitter immédiatement le Palais et retourner chez vous.”


La Comtesse les toisait du regard, attendant la réponse de chacun avant de pouvoir donner de plus amples détails sur cette fameuse mission ordonnée par Esmer de Vigo, Commandant de l’Arbre Blanc.

#Alessa #Eved #Sora
Sujet: De mal en pis...
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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Centre de la Cité   Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: De mal en pis...    Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 16 Juil 2023 - 23:29


Zehev de Siznoff prit une longue inspiration, cherchant à canaliser l’excitation qu’il sentait monter en lui. Une forme de fierté exaltée accompagnée d’une petite touche d’appréhension. Il touchait enfin au but. Oh qu’il avait peiné pour en arriver là! Qu’il avait pédalé dans le millet! Malgré ses connaissances de la Cité Blanche et ses très nombreuses relations construites depuis son arrivée au sein de l’Arbre Blanc; remonter la trace des fugitifs n’avait pas été chose aisée. A vrai dire, sans la rencontre quasiment fortuite avec Hugin l’Avisé, il y avait fort à parier qu’à cette heure-là, il serait toujours en train d’errer dans les ruelles de la capitale sans la moindre idée de la marche à suivre. Mais le destin avait été clément avec le jeune officier. Une fois la demeure des Morbise localisée, retracer le parcours de cette drôle de roulotte avait été bien trop facile pour un agent des services de renseignements de la Couronne. Un parcours qui l’avait donc mené jusqu’à ce hangar, en apparence désaffecté. La cachette idéale pour des déserteurs. Sûrement avaient-ils décidé d’y passer la nuit pour récupérer des forces avant de chercher à quitter la ville. Bien mal leur en avait pris. Zehev s’imaginait déjà ramener fièrement ses prises à ses supérieurs. Le commandant Esmer de Vigo serait sûrement très satisfait, et les Valars seuls savaient à quel point il était compliqué de la satisfaire. Peut-être même pourrait-il enfin prétendre à cette promotion tant convoitée. Devenir le plus jeune Capitaine de l’Arbre Blanc. Voilà quelque chose de bien flatteur. Berton était mort. Petrus en fuite. Le statut de Neige était encore flou. Il avait bien une carte à jouer. Et la réussite de sa mission plaiderait en sa faveur.

D’un geste il ordonna à ses hommes de forcer la porte de bois miteux à l’aide d’un petit bélier. Les guerriers en armure obéirent sans broncher. Zehev, qui occupait un rang d’officier de la Garde comme couverture de ses activités au sein de l’Arbre Blanc, avait réquisitionné des soldats de la troupe. Ceux-là avaient l’avantage d’être en demande constante d’action et de ne pas poser trop de questions.  En cette heure très matinale, les rues du quartier marchand était encore bien calme. Une quiétude bienvenue après le chaos qui avait régné quelques jours plus tôt. Une quiétude qui devait être préservée. Quel qu’en soit le prix. Tel était le travail des agents de l’Arbre Blanc.

Boum!


Le premier coup avait sûrement servi de réveil brutal aux occupants du hangar.

Boum!

Cette fois le cadenas céda et tomba au sol avec un bruit sourd.

Boum!


Les portes de l’entrepôt s’ouvrirent en grand, des éclats de bois volant dans tous les sens sous la violence du choc.

Zehev, suivi de quatre gardes lourdement armés, pénétra triomphalement à l’intérieur. Il balaya la large pièce du regard et identifia rapidement ses occupants. Une jeune femme au teint halé qui faisait partie des jeunes recrues de l’Arbre Blanc. Un homme poilu et puissant qui semblait en bien mauvais état mais qui représentait toujours une certaine menace; lui aussi avait été présent au Chameau qui Tousse. Et deux autres femmes qui lui étaient inconnues mais qui semblaient bien être liées aux deux déserteurs d’une manière d’un autre. Tous affichaient un air surpris, pour ne pas dire complètement ahuri. Zehev sourit intérieurement et prit quelques secondes pour savourer ce moment de gloire. Il avait piégé ses cibles. Une nouvelle fois. Et y’avait-il plus grand bonheur pour le chat que de voir l’effroi dans les yeux des souris quand celles-ci avaient cessé de se débattre?

Le jeune officier se racla la gorge avant de déclamer le texte qu’il avait maintes fois répété:

“Halte-là! Au nom, de la Cour de Minas Tirith, du Royaume du Gondor et de la Couronne du Royaume Réunifié; vous êtes placé en état d’arrestation pour troubles à l’ordre public, désertion, association de malfaiteur et haute trahison envers votre patrie. Inutile de résister ou la force sera employée.”


Du coin de l’œil il aperçut Syp de Sora lorgner sur une arme qui se trouvait à ses pieds.

“Tsss…Tsss. N’y pensez même pas de Sora. Même si vous étiez en pleine capacité, je vous ferai mordre la poussière.”

Typiquement le genre d’affirmation dont l’ambitieux officier avait le secret. Il était sans nul doute un bretteur talentueux; mais c’était bien cette confiance, qui confinait à l’arrogance, qui lui avait permis de se hisser au sein de la hiérarchie mais qui avait aussi le don d’agacer certains de ses supérieurs. Ambitieux et vaniteux. Tels étaient souvent les deux qualificatifs qui venait à l'esprit quand on évoquait le parcours de Zehev de Siznoff.

“Si, par miracle, vous parvenez quand bien même à m’échapper; eh bien il y a une vingtaine d’autres gardes qui ont encerclé votre charmante petite cachette. Il n’y aucune issue pour vous. Alors soyez raisonnable et placez tranquillement vos mains sur la tête.”


Il  y eut de l’hésitation, un grognement qui s’apparentait à une protestation de la part de Syp de Sora; mais globalement la mise aux fers se fit sans encombre. On leur plaça des chaînes aux poignets, les soldats restant sourds aux réclamations de leurs nouveaux prisonniers. On fouilla également leurs effets. On rapporta à Zehev le manche d’une rapière, reconnaissable entre mille malgré les efforts de son ravisseur pour en cacher la provenance. L’agent de l’Arbre Blanc poussa un long sifflement en examinant l’intrigant objet tout en s’approchant de Syp.

“Eh bien ça alors! Non content d’avoir massacré votre Directeur, vous avez également dépouillé son cadavre. Quel manque d’éducation…”


La surprise qui apparut alors sur les harmonieux traits de l’autre recrue n’échappa au regard acéré de l’espion, qui se tourna vers elle.

“Oooh Orline…Orline…Vous ignoriez que votre compagnon est un meurtrier notoire. Celui-là même qui a froidement abattu l’homme qui protège les intérêts de votre famille depuis tant d’années?”

Il fit mine de secouer la tête pour montrer une forme de déception envers des jeunes recrues en qui il avait investi tant d’espoirs. La réalité était toute autre. Dès les premières minutes de leur soirée d’intronisation au Chameau qui Tousse, Zehev avait vite compris que toute cette opération allait tourner à la catastrophe. Sa seule erreur avait été de sous-estimer l’ampleur du fiasco. Il s’approcha de la jeune fille, les lèvres pincés et en affichant un air faussement navré.

“Je savais votre père particulièrement maladroit en termes de choix d’affaires; mais vous me semblez l’avoir surpassé en termes de choix d’amis…Quant à vous…”

Zehev se retourna pour faire face aux deux autres jeunes femmes. Celles-ci ne semblaient pas être des guerrières ou des espionnes. L’une d’elles devait être liée d’une manière d’une autre à Judia Morbise, puisque sa roulotte avait été utilisée.

“Je ne sais même pas qui vous êtes…Mais cela ne saurait tarder.”

D’un geste de la main, il ordonna à ces hommes de se saisit des quatre fuyards.

“Embarquez-les.”





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Les geôles de Minas Tirith étaient particulièrement fréquentées depuis quelques jours. Après une longue période creuse, et malgré les évasions de quelques prisonniers bien notables; les prisons s’était bien vite remplies suite aux émeutes ayant ébranlé le fragile équilibre de la Cité Blanche. Manifestants particulièrement violents, petits malfrats ayant profité du chaos pour commettre leurs méfaits et autres vestiges des organisations criminelles qui avaient autrefois gangrenées les bas-fonds de la ville, peuplaient désormais en nombre les étroites cellules. Si bien que les places y étaient désormais chères et que les autorités devaient bien souvent parquer plusieurs captifs dans la même petite cellule.

Les quatre nouveaux arrivants ne dérogeaient pas à la règle. Ils avaient tous été placés dans la même petite pièce, froide et humide. Dans un coin, une grande flaque s’était formée, goutte-à-goutte, en dessous d’une canalisation percée. Et au vu de l’odeur pestilentielle, il ne s’agissait pas d’eau de source. Une minuscule fenêtre était placée bien au-dessus de leurs têtes, hors d’atteinte. De l’autre côté, les barreaux rouillés donnaient sur un couloir sombre, à peine éclairé par de piteuses torches accrochées au mur.

Ils patientèrent ainsi durant de longues heures, peut-être même des jours. Ils n’auraient su le dire, tant en ce lieu, tout avait été pensé pour que toute notion du temps devienne superflue. Ils avaient d’abord compté sur la petite lucarne pour leur indiquer l’heure de la journée mais ils réalisèrent bien vite que ce qu’ils pensaient être une fenêtre sur l’extérieur n’était en réalité qu’une ouverture sur une autre partie des labyrinthiques prisons de Minas Tirith. Dormir sereinement était quasiment impossible; des cris et autres sons bien curieux s’échappaient sans cesses des autres cachots. Syp souffrait encore de ses blessures mais Zehev n’avait pas jugé opportun de dépêcher un infirmier pour vérifier son état. On leur avait simplement apporté un pichet d’eau et un peu de pain en guise de repas.

Finalement, des bruits de pas se firent entendre, immédiatement accompagnés de l’agitation ambiante. Tous les prisonniers se précipitant à leurs barreaux dans l’espoir que l’heure d’une libération providentielle était arrivée. En vain. Le géôlier s’arrêta devant la porte des quatre fugitifs. Sans prononcer le moindre mot, il désigna de son gros doigt boudiné Jenifaël et Floria. Il sortit son trousseau de clefs, et, après quelques secondes de recherche, trouva la bonne avant d’ouvrir leur cellule avec une délicatesse toute relative. D’un geste il invita, les deux jeunes femmes, mains toujours liées, à le suivre.

Au fond du cachot ne restaient plus qu’Orline et Syp. Et il y avait fort à parier qu’ils avaient beaucoup de choses à se dire.




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Le gardien guida Floria et Jenifaël à travers un dédale de couloirs. Les prisons de Minas Tirith avaient été conçues comme un véritable labyrinthe. Ainsi, si un des prisonniers parvenait à s’échapper de sa cellule, il risquait fort d’errer pendant des jours à travers ses longs et obscurs galeries sans jamais parvenir à gagner la surface. Le garde, cependant, savait précisément là où il devait aller. Ils marchèrent ainsi pendant près d’un quart d’heure et montèrent une volée de marches qui les menèrent devant une lourde porte de bois, renforcée par des armatures en acier. Le géôlier frappa par trois fois et la porte s’ouvrit.

La pièce était plutôt vaste. Faiblement éclairée en comparaison d’une chambre habituelle, mais après de longues heures passées dans la quasi-obscurité des cachots, c’était comme si l’endroit brillait de mille feux. Au milieu trônait un bureau dénué de tout ornement.

Zehev de Siznoff y était assis. Dans un coin, un colosse au regard vide et au crâne bardé de cicatrices se tenait debout, les bras croisés et muet comme un mur.

“Ah! Vous voilà enfin! Je vous en prie Mesdames, installez-vous.”

Le jeune officier désigna deux chaises en bois se trouvant devant le bureau.

“Ce sera tout Molek merci.”

Le gardien acquiesça et quitta la pièce alors que les deux prisonnières s’installaient aussi confortablement que possible.

“Veuillez m’excuser pour vos conditions d’accueil. Je ne gère malheureusement pas ce terrible endroit et je dois admettre que les conditions sont loin d’être idéales.”
affirma un Zehev qui ne semblait pas du tout désolé avant de se tourner vers le géant qui n’avait pas bougé d’un millimètre depuis leur entrée.

“Lui c’est mon ami « Brise-Gueules ». Il n’est pas vraiment doué pour la conversation. Je crois que ses parents ne le lui ont jamais appris. D’ailleurs il ne communique quasi exclusivement qu’avec ses petits instruments.”

D’un geste de la tête, Zehev désigna un amas d’objet métallique qui se trouvait sur le sol. Si la fonction de certains restaient obscures, il était aisé de reconnaître des outils de torture.

“Croyez-moi, il vaut mieux converser avec moi qu’avoir une discussion avec lui. Cependant, si vous refusez de me parler. Si vous me mentez. Si vous cherchez à m’embrouiller. Je n’aurais d’autre choix que de le laisser se présenter de par lui-même. Compris?”


Il plongea alors dans file de documents qui trônait devant lui et en retira deux dossiers qu’il posa avec assurance devant lui.

“Depuis notre dernière rencontre, j’ai fait quelques recherches à votre sujet. Vos deux compagnons étaient des fugitifs bien identifiés, mais vous…”

Il se mouilla l’index avec sa langue et sépara les deux dossiers.

“Alors voyons, nous avons d’abord Floria Morbise. Sœur de la regrettée Judia Morbise. Toutes mes condoléances par ailleurs. Quelle tragédie...
” Affirma-t-il d’un ton très administratif, sans faire preuve de la moindre émotion ou compassion.

“Il est assez aisé de deviner votre lien avec les fugitifs. Il s’agit de la mémoire de votre sœur. Pour autant, il est quand même curieux de vous voir risquer le travail de votre vie et mettre à disposition cette merveilleuse roulotte afin de pouvoir cacher de parfaits inconnus. Rien à dire pour votre défense?”

Après avoir entendu les justifications de la restauratrice, Zehev se tourna ensuite vers l’autre captive.

“Quant à vous…je dois dire que j’ai là un dossier particulièrement intéressant. Jenifaël, fille de Wellan. Fille de bonne famille et de sang noble. Une infirmière de talent. A priori un tableau parfait et qui n’indique aucunement un quelconque potentiel de malfaitrice. Et pourtant…”


D’un geste nonchalant il ouvrit le dossier et parcourut du regard le parchemin qu’il avait sous les yeux.

“Et pourtant je lis là que vous pratiquez le chantage à la guérison. Conditionnant vos services d’infirmières à la famille de braves et honnêtes soldats contre des faveurs allant à l’encontre de leur serment.”

Zehev referma le dossier en feignant une moue de déception.

“Vous ne croyiez tout de même pas que ce genre de petites combines pouvait échapper à l’Arbre Blanc… Vous savez...Savoir, c'est notre travail.”

Il se pencha en avant, cherchant à reproduire les méthodes d’intimidation que lui avait enseigné Sined quelques années plus tôt. Ce genre d’interrogatoires, ils en avaient mené à de nombreuses reprises. Se complétant l’un l’autre, l’un dans le rôle de l’espion expérimenté à l’affût de chaque micro-signe pouvant trahir le sujet, l’autre dans le rôle du jeune vaniteux cherchant à déstabiliser verbalement le captif avec ses questions et autres envolées lyriques. Ce jour-là, Zehev était seul et il devait bien avouer que la tâche en devenait plus ardue mais pas moins excitante.

“Mais cela ne m’explique pas ce que diable fait une infirmière, aussi véreuse soit-elle, avec un assassin et une déserteuse.”
Sujet: De mal en pis...
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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Centre de la Cité   Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: De mal en pis...    Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 13 Mai 2023 - 19:02



      Zehev vagabondait dans les rues dans la capitale sans réellement savoir où ses pas le menaient. Il leva les yeux; au-dessus de la frénésie qui animait la ville, le soleil entamait sa descente; ce qui marquerait la fin de la première journée de son enquête. Déjà la moitié du temps que le Commandant de Vigo lui avait accordé pour retrouver les déserteurs s’était écoulé ; et il n’était pas bien avancé. La visite à la morgue n’avait rien donné et la plupart de ses contacts dans les bas-fonds avaient subitement disparu de la circulation. Pendant un moment, il avait fortement hésité à retrouver Sined, son compère, pour partager une cervoise et lui demander conseil. Mais ce dernier s’était barricadé dans ses quartiers à la Caserne, peu enclin à une conversation amicale. Son ami avait particulièrement mal vécu le chaos des derniers jours et Zehev ne tenait pas à le brusquer. Il n’avait jamais été particulièrement doué pour apporter du réconfort à des compagnons blessés. Le jeune officier se décida finalement à prendre la direction du Chameau qui Tousse, il pourrait y manger un bon repas chaud et peut-être un des clients y aurait vu un des fugitifs repasser par là. Mais alors qu’il remontait lentement en direction du Deuxième Niveau de la Cité Blanche, son attention fut attirée par un petit attroupement autour d’un mur grisâtre. Il haussa les épaules et se décida à y aller jeter un coup d’œil. Ce n’était pas comme s’il avait grand-chose d’autre à faire de toute façon. En jouant des épaules, l’agent de l’Arbre se fraya un chemin jusqu’à la source de cette petite agitation: un parchemin tendu et cloué. L’écriture en encre noir qui y avait été inscrite était reconnaissable entre mille.


Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! Hugin_12


Zehev parcourut rapidement le texte, ne s’attardant pas plus que cela sur les nombreuses exagérations et contre-vérités formulées par son auteur. Ce dernier était d’ailleurs coutumier du fait. Hugin l’Avisé faisait partie de ces gens prêts à partir d’une semi-rumeur pour construire toute une affaire visant à soulever les foules. Il avait élevé cette pratique douteuse à un art qu’il maîtrisait à la perfection. A plusieurs reprises, il avait donné de sacrés maux de tête à l’Arbre Blanc; pourtant, il avait également su se montrer utile lors de certaines enquêtes. Sous ses airs de grand révolutionnaire, il collaborait parfois avec les agents de la loi. Ces derniers ne lui avaient pas forcément toujours laissé le choix mais cela restait un échange de bons procédés et d’informations importantes. Hugin était une source inépuisable, et bien qu’il fallût prendre toutes ses informations avec de grandes pincettes, il pouvait parfois être un atout. De plus, la fin de son placard indiquait que lui aussi avait eu vent d’anciens agents de l’Arbre qui auraient pris la poudre d’escampette après le fiasco de l’Hôtel Claymore. Il pouvait bien s’agir d’un nouveau coup de bluff mais cela restait la seule piste que Zehev avait pour le moment. L’officier bifurqua donc pour se rendre à l’établissement où le “lanceur d’alertes” avait ses habitudes.


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Hugin était là, assis dans un coin sombre de l’auberge, un bol de soupe froide qu’il avait à peine touché était posé devant lui. Plume à la main, il était plongé dans la rédaction de ce qui semblait être le brouillon d’un pamphlet incendiaire. Incapable d’achever un maigre paragraphe en entier, il avait passé les dernières heures à raturer et recommencer, inlassablement, à la recherche de la formulation parfaite. Plongé dans son œuvre, il ne remarqua pas l’arrivée de Zehev qui dut se racler la gorge pour manifester sa présence. L’homme leva alors subitement la tête et lui adressa un chaleureux sourire.

“Aah De Siznoff! Quelle mauvaise surprise de vous voir ici!
-Sentiment partagé mon cher.”


Le journaliste invita le nouvel arrivé à prendre place devant lui. Hugin semblait avoir vieilli de plusieurs années depuis leur dernière rencontre quelques mois auparavant. De profondes cernes s’étaient creusés sous ses yeux pleins de malice, ses tempes grisonnaient et son front de plus en plus dégarni. Les derniers mois n’avaient pas été agités que pour les hommes de l’Arbre Blanc.

“Que me vaut cet honneur?”
Demanda Hugin d’un ton parfaitement innocent.

Zehev se pencha en avant, passablement frustré. Il n’appréciait guère ce petit jeu qui s’était installé entre ce fauteur de troubles et les autorités ; conversations pleines de faux-semblants et hypocrisie crasse, mais ils avaient chacun besoin de l’autre.

“J’ai lu votre nouvelle petite annonce…
-Ah oui. Je suis navré.”
Le coupa le journaliste qui semblait tout sauf désolé. " Mais vous comprenez, il fallait bien que je réagisse au fiasco de l’autre jour.
-Je n’en attendais pas moins de votre part.”


Zehev préférait ne pas s’épancher sur le désordre que son interlocuteur risquait encore de créer en propageant de telles informations; il n’était pas venu pour lui taper sur les doigts. Il avait une mission et le temps commençait cruellement à lui manquer.

“Vous mentionnez des déserteurs de l’Arbre Blanc.
-Ah oui. C’est bien cela.
-Vous avez conscience que ce sont de jeunes recrues probablement traumatisées? Et non des monstres assoiffés de sang désireux de se venger sur la population?”


Pour toute réponse il eut un haussement d’épaules de la part de Hugin qui semblait vouloir traduire une impuissance feinte.

“Cette phrase? Vous l’avez sorti de votre imaginaire si créatif ou vous avez de réelles informations à ce sujet?”

Hugin esquissa un sourire qui se voulait mystérieux. Il avait pleinement conscience d’occuper la position avantageuse dans cette conversation et comptait bien en profiter.

“Vous êtes à leur recherche je suppose?
-Ce ne sont pas vos affaires. Que savez-vous?
-Je vous renvoie la remarque.”


Zehev serra le poing. Il commençait sérieusement à perdre patience et dut retenir toutes les fibres de ses bras pour ne pas envoyer valser la table et saisir cet énergumène par le collet.

“Il me reste une journée pour trouver les fugitifs. Que savez-vous?
-J’ai eu vent que certains ont survécu au massacre de l’Hôtel Claymore et ont pris la fuite.
-Vous avez leurs identités?”

Hugin se mit alors à rire sous le regard de plus en plus frustré du militaire.

“C’est amusant.
-Qu’est-ce qu’il y a de si drôle?
-Il est amusant de voir ainsi les services secrets du grand royaume du Gondor avancer si aveuglément.
-Bon sang! Où voulez-vous en venir?
-Le meurtrier de votre Directeur, Lord Rhydon, se balade tranquillement dans la ville et vous vous êtes là sans avoir la moindre idée de ce que vous cherchez.
-Qu’est-ce que vous me racontez là? Le Capitaine Petrus a dû quitter la ville et…”


Zehev s’arrêta net, conscient d’en avoir trop dit. Il se maudit intérieurement alors que le visage de Hugin s’était soudainement fendu d’un large sourire. Ce dernier se mit à griffonner dans son carnet avec un air tout excité.

“Ainsi le Capitaine Petrus est bien derrière cette sombre histoire. Et pourtant, le nouveau Commandant de l’Arbre l’a laissé échapper à la cour martiale…”


Quand Hugin allait sortir cette information, et il le ferait bien assez tôt, le courroux d’Esmer de Vigo serait terrible et si le nouveau Commandant apprenait comment cela avait fuité, Zehev était bon pour une réaffectation au Harondor.

“Cependant je ne parlais pas de Petrus."
Poursuivit le journaliste." Mais de celui qui a porté le coup fatal à votre supérieur. Un homme au nom un peu ridicule.  Un colosse poilu, aux longs cheveux gras.
-Syp?
-Oui voilà.
-Vous l’avez vu?
-Oui
-Vivant?
-En mauvais état . Oui.
-Vous savez vers où il allait?
-Oui.
-Vous comptez me le révéler?
-Non.”


Le jeune homme poussa un profond soupir alors que les jointures de ses mains s’enfonçaient dans le bois ramolli de la table.

“Vous ne pensez pas sérieusement que j’allais vous donner cette information sans contrepartie?
-Vous avez déjà eu votre révélation du jour.
-Voyons, cela ne compte pas. Vous n’avez pas fait exprès.
-Que voulez-vous?”


Hugin n’attendait que cette question pour sortir du revers de sa tunique un parchemin plié en quarte. Il le déplia et le tendit à l’espion.

“C’est quoi ça?
-Une garantie. Une immunité si vous le voulez. La promesse écrite que, quel que soit mon rôle dans les évènements à venir, je bénéficie d’une immunité comme source auxiliaire de l’Arbre Blanc. Vous signez ça et on peut commencer à discuter.”

Zehev remua sur son banc, visiblement inconfortable. Ce genre de contrats étaient rares et devaient généralement être approuvés par le haut commandement. Mais dehors, la nuit était déjà tombée et les heures défilaient inlassablement. Cette-fois ci, il ne retint pas son juron et saisit la plume que lui tendait le polémiste qui s’était bien joué de lui.

“Parfait.”
Commenta Hugin en récoltant soigneusement le papier signé. “Votre déserteur a été aperçu en sale état près du Centre de la Ville. Il était sans aucun doute à la recherche d’une aide amicale pour soigner ses blessures. Il se serait arrêté devant un bâtiment près duquel une curieuse roulotte de restauration est parquée. “

L’officier bondit sur son siège. Hugin l’avait peut-être manipulé mais ses informations semblaient cohérentes. Si Syp de Sora avait besoin de soins et de repos, il était logique qu’il se dirige vers la demeure de l’une des recrues dont il était le plus proche.

“Judia Morbise.”
Souffla Zehev.
Sujet: De mal en pis...
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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Centre de la Cité   Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: De mal en pis...    Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 31 Mar 2023 - 22:51



Zehev de Siznoff réprima un profond soupir. Le jeune officier de l’Arbre Blanc n’en menait pas large face à la colère froide du Capitaine Esmer de Vigo qui faisait les cent pas derrière son bureau. Ce dernier avait été rapidement désigné comme nouveau chef des services de renseignements du Gondor à la suite du massacre qui avait eu lieu quelques jours plus tôt.  À peine avait-il eu le temps de prendre la mesure de ses nouvelles fonctions, que les conséquences des émeutes dans la capitale l’avaient submergé.

“Des centaines de morts dans les rues de la ville. Un gouvernement tétanisé. Un Roi muet. Plus aucune autorité et voilà qu’on me demande de rétablir l’ordre dans la Cité alors que mes effectifs sont complètement décimés. Quelle affaire!”

Ecoutant son supérieur d’une oreille, Zehev laissa son regard s’échapper pour contempler le bureau du Commandant de l’Arbre Blanc. Rien n’avait changé depuis sa dernière convocation au même endroit quelques semaines plus tôt. Ce même bureau soigneusement rangé, la même plume toujours posée près de l’encrier et cette odeur prégnante de bois verni. Dans un coin se trouvait un petit bassin d’eau de porcelaine surmontée d’un miroir, un rasoir y reposait; trois gouttes de sang séché maculaient le fond du baquet. Le jeune agent sentait encore la présence oppressante de Lord Rhydon dans cette pièce; sa longue silhouette filiforme, sa diction exagérément lente pour accentuer sa gandinerie, son regard sévère. Il fut brusquement ramené à la réalité quand Esmer reprit sa diatribe.

“Rétablir l’ordre! En voilà une belle pour un homme presque seul! Berton et Réland sont morts.  Le sort de Neige n’est pas encore statué, Petrus a disparu de la circulation et Sined a décidé de noyer ses traumatismes dans l’alcool au pire des moments. Vous êtes bien le seul pouvant m’épauler Zehev.
-Mon Commandant?
-J’ai reçu des informations indiquant que nos fameuses recrues n’auraient pas toutes trouvées la mort en escortant Catogan jusqu’à l’hôtel Claymore. J’ignore encore ce qu’on va pouvoir faire d’eux: leur passer la corde au cou ou les acclamer comme héros et sauveurs de la ville. Qui sait? La Haute-Cour en décidera mais ce qui est certain c’est que nous ne pouvons pas les laisser dans la nature ou prendre le risque qu’ils arrivent à quitter la ville. Ce ne serait pas la première fois que le Capitaine Erelas ouvre les portes à des suspects pour des raisons obscures.
-Je comprends Mon Commandant. Une idée du nombre de survivants?
-Certains comme Aveline sont revenus vers moi après la mort du Général mais la plupart se sont évaporés. Vous avez deux jours pour les retrouver Zehev; c’est tout le temps que je peux vous accorder avant que la Reine ne cherche à mettre son nez dans cette affaire.
-A vos ordres Mon Commandant.”
Répondit de Siznoff sans le moindre engouement.

D’un geste de la main, le nouveau maître des lieux congédia son subordonné qui quitta les lieux d’un pas lent. Sous son plastron d’acier, une grande lassitude gagnait le cœur de l’instructeur. Les derniers jours n’avaient pas été de tout repos pour les agents de l’Arbre Blanc; un soulèvement armé des cercles inférieurs, un étrange complot, de nombreux membres du groupe assassinés en l’espace de quelques heures; il avait d’abord craint pour sa propre vie avant d’essayer de rétablir un semblant d’ordre dans les rues de la Cité Blanche. Il passa sa main dans sa chevelure sombre et fit la grimace en sentant la pellicule de gras qui s’était amassée sur sa tête. Le stress et le chaos ambiant avaient laissé des traces sur son corps pourtant parfaitement entretenu. Il aurait tant donné pour s’accorder quelques heures de repos pour s’allonger et se laver. Mais, une fois encore, le devoir l’appelait. Lentement, il descendit les marches de la tour de la Caserne depuis laquelle le Directeur avait dirigé les opérations de l’Arbre Blanc. Il parcourut la grande cour sans un regard pour les hommes qui s’y entraînaient, lui, pourtant d’un naturel pourtant si bavard et avenant. Le jeune homme marcha ainsi pendant plusieurs dizaines de minutes, s’éloignant le plus possible du quartier général et de tous ces regards connus, subitement devenus pesants. Il tenta également d’appliquer la méthode que lui avait apprise Sined au début de toute mission de recherche; se mettre dans la peau de la cible, réfléchir à quelles solutions se présentaient à elles et mesurer laquelle pouvait paraître la plus avantageuse. Mais ce matin-là, il n’y parvenait pas. Son esprit épuisé était comme bloqué par une épaisse brume l’empêchant d’analyser correctement la situation. La force de déduction et l’investigation n’avaient jamais été ses qualités premières, alors si l’on ajoutait niveau de fatigue qui était le sien, cela relevait de l’impossible. Incapable d’identifier un refuge potentiel pour les recrues, Zehev décida finalement de se diriger vers un tout autre lieu pour mener son enquête.

S’il ignorait l’identité des personnes qu’il poursuivait, le gondorien pouvait au moins essayer de savoir lesquels n’avaient pas survécus. La morgue du Quartier des Antiquaires ressemblait à toutes les autres bâtisses de ce coin d’ordinaire plutôt calme. Quelques cris lointains lui parvinrent, sûrement des émeutiers encore excités ou alors les sanglots d’une femme pleurant la perte de ses enfants emportés par la peste. Au fond, quelle importance à tout cela? La ville tout entière était rongée par la même maladie.

Il poussa la porte en bois et fut instantanément accueilli par la voix joviale du maître des lieux. Ce dernier, un homme dans la cinquantaine au crâne dégarni et au ventre bedonnant, affichait un large sourire et un ton enjoué qui tranchait avec l’ambiance macabre de son lieu de travail. L’odeur putride des corps en décomposition monta rapidement aux narines du précieux officier qui fut pris d’un haut-le-coeur et manqua de rendre son maigre déjeuner sur le comptoir.

“Ah te voilà Willyan! Cela fait un bail!
-Bonjour Grep.”


Zehev salua son hôte avec qui il avait collaboré à de nombreuses reprises lors de ses précédentes enquêtes. Les morts avaient parfois bien plus à révéler que les vivants. Le croque-mort était un homme simple d’esprit et particulièrement volubile, prêt à échanger tout ce qu’il savait contre un peu de compagnie. Un brave homme aux journées bien solitaires. Qui aurait voulu partager la macabre routine d’un fossoyeur? Au fil de leurs visites, Sined et lui, qui s’étaient présentées sous l’une de leurs fausses identités de receleurs; avaient gagné sa confiance.

“Ton ami moustachu n’est pas avec toi?
-Non il est malade.”


Grep fit une grimace qui en disait long. Ces derniers mois, à Minas Tirith, “être malade” revenait à annoncer un décès prochain. Zehev lança la discussion tout en sachant qu’il en fallait habituellement peu pour lancer son interlocuteur.

“Et toi Grep? Le travail, ça se passe?
-Ah ça! Quel foutoir ces derniers jours! Des infectés, des grands brûlés, des victimes des émeutes, des victimes des gardes, des…”


Une information retint particulièrement l’attention de l’espion.

“Des grands brûlés? Comment cela? Je n’ai pas eu vent d’un incendie pourtant.
-Ouais moi non plus. Et pourtant, cinq corps complètement calcinés. C’était pas beau à voir et puis l’un d’eux mesurait pas plus d’un mètre cinquante, sûrement un gamin…”

Cela aurait pu être une coïncidence mais Zehev n’y croyait pas. Des corps brûlés, cinq victimes dont un enfant… Les données semblaient aller vers la bonne direction; à savoir la porte condamnée dans les égouts qui avaient été rouverte lors de la fameuse nuit précédant la mort du Général.

“Ah ouais c’est moche…Tu as pu les identifier?
-Pouah impossible. Ils ont tous cramés comme des cierges. Rien à en tirer. Et pis l’odeur, j’te jure. J’men suis vite débarrassé avec un chariot de pestiférés.”


Cette fois Zehev ne put réprimer son soupir. Il n’était pas bien plus avancé. Les deux prochaines journées s’annonçaient bien pénible.

#Esmer #Grep
Sujet: [OUTRO IRL 18 ANS] La floraison des bourgeons
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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Bas de la Cité   Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [OUTRO IRL 18 ANS] La floraison des bourgeons    Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 13 Mar 2023 - 23:00


Zehev observait, non sans une certaine surprise, les recrues dont il avait désormais la charge. Le jeune instructeur devait avouer qu’il ne s’était pas spécialement attendu à un groupe aussi diversifié quand le Capitaine Esmer de Vigo leur avait ordonné de se charger de la formation express des nouveaux arrivants. Parfois, il se demandait encore ce qui était passé par la tête des capitaines de l’Arbre Blanc quand ils avaient décidé de le nommer instructeur. Ses qualités étaient nombreuses mais la pédagogie n’en faisait pas vraiment partie. Heureusement qu’il avait ce cher Sined à ses côtés, dont le flegme et la patience seraient bien nécessaire pour accomplire au mieux leur mission. Une mission, non-désirée, mais qualifiée de “la plus haute importance” par le Directeur en personne. Ce dernier avait fait pas mal le ménage dans les rangs de l’Arbre Blanc ces dernières semaines: Neige avait été désavouée, Réland avait déserté et de nombreux autres évincés pour avoir exprimé leur mécontentement de manière trop évidente. Il fallait donc remplir à nouveau les rangs de loyaux éléments; alors que, dehors, la cité était en ébullition.

Certains profils semblaient plutôt intéressant. Zehev repéra la présence d’un homme dans la fleur de l’âge qu’il avait déjà croisé à plusieurs reprises dans la cour de la Caserne. Il ne se souvenait plus de son nom mais c’était un guerrier talentueux au coeur droit et fiable. Le genre de bras dont ils auraient besoin pour rétablir l’ordre au nom du Général Catogan si les choses venaient à dégénérer. Deux, trois autres sembaient également être de solides gaillards sur qui l’Arbre Blanc pourrait compter quand l’avenir du royaume serait menacé.  Le regard de Zehev s’attarda également un instant sur une jeune femme d’une grande beauté au teint mat et au regard brun envoûtant. Il lui semblait aussi l’avoir déjà vu lors de plusieurs évènements dans le Haut de la Cité. Que pouvait-elle bien chercher ici?

D’autres recrues, en revanches, laissaient pour le moins songeur. Un universitaire poussé à la retraite et précédé d’une réputation sulfureuse. Un vétéran incapable de tenir sur ses deux jambes. Une tavernière. Un gamin. Un jeune noble parvenu. Ou encore une vieille, très vieille courtisane. Bref, un recrutement plutôt inhabituel. Rhydon devait avoir un plan en tête et Zehev était bien incapable de le voir.

L’instructeur réajusta sa cape de Garde de la Citadelle et fronça les sourcils pour se donner un air sévère qui ne devait pas paraître bien crédible. Il laissa cependant son compère prendre la parole. Sined avait toujours été plus doué pour ce genre de choses.


Recrues, bienvenus au Chameau qui Tousse ! Pour celles et ceux qui ne me connaissent pas, je m’appelle Sined Meynard et je serai l’un de vos instructeurs. Vous êtes ici car nos Services et notre  Directeur, Lord Rhydon, ont estimé que vos talents pourraient être utiles à l’Arbre Blanc et à la protection du Royaume du Gondor.

Vous serez également encadrés par l’instructeur Zehev de Siznoff. Lui et moi serons vos référents. Pour vos missions d’entraînements, vous serez sous le commandement de deux des Capitaines de l’Arbre Blanc. À savoir les Capitaines Esmer de Vigo et Petrus de Lamedon.

Vous tous venez d’endroits différents, ce qui fait de votre groupe une escouade hétérogène mais aussi riche par sa diversité. Vous devrez rester soudés et solidaires lors de votre entraînement. Minas Tirith vit une période sombre, car les agitateurs sont partout au coeur de la cité blanche.

La révolte gronde dans les bas niveaux mais cela ne devrait pas aller plus loin. Et c’est pourquoi nous avons besoin de sang neuf. L’Arbre Blanc compte sur ses nouvelles recrues pour  consolider ses bases et assurer la sécurité de sa capitale, extra et surtout intra-muros.

Considérez cette soirée au Chameau comme votre soirée d’intégration. Mangez, buvez, échangez avec vos nouveaux frères et vos nouvelles soeurs d’armes. Faites connaissance,  installez vos affaires dans vos dortoirs, lisez la presse locale et mêlez-vous au reste de votre compagnie. Car dès demain, d’autres festivités débuteront. Sans vin, ni boustifaille, cette fois-ci.

Soldats. Repos !”

L’atmosphère se détendit alors instantanément. Ervan monta à l’étage, un immense plateau de chopines bien remplies avec lui. L’Arbre Blanc allait pouvoir profiter d’une dernière nuit de répit. Le regard de Zehev croisa alors celui de Sined, son ami. Ils avaient un mauvais pressentiment.

#Sined


Sujet: Pnjs de Learamn
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Rechercher dans: Les fiches des PNJs   Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Pnjs de Learamn    Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 10 Mar 2023 - 21:42



Nom:
Zehev de Siznoff

Âge:
27 ans

Sexe:
Mâle

Race:
Humain

Poste:
Instructeur de l'Arbre Blanc - Capitaine du Gondor

Alignement:
Loyal neutre

Statut: Vivant


Description physique:


Zehev est un jeune homme dans la force de l’âge. Son teint légèrement mat est l’héritage d’une mère d’origine Harondorienne et surprend parfois au sein de la noblesse du Gondor. Cheveux sombres coupés court et soigneusement entretenus, visage toujours rasé de près, vêtements propres et parfumés; Zehev accorde beaucoup d’importance à son apparence et il se plaît à vaquer dans les rues de la Cité Blanche avec son armure rutilante et sa longue cape immaculée, attirant tous les regards. Une musculature entretenue et quelques cicatrices sur son front et son torse viennent témoigner qu’il n’en reste pas moins un combattant aguerri.


Description psychologique:


De prime abord, Zehev est un personnage tout à fait détestable. Vaniteux, coureur de jupons, effronté,  imbu de lui même, égocentré et carriériste; il semble cocher toutes les cases du fils de la noblesse propulsé à un poste important et qui croit que le monde lui est déjà acquis. Pourtant, en creusant un peu, l’officier se révèle être bien plus que ce stéréotype. S’il ne cache pas son narcissisme latent, il n’est point animé de mauvaises intentions et croit sincèrement aux valeurs du Gondor. Chevaleresque, il a plusieurs fois fait preuve d’un grand courage pour voler au secour de la veuve et de l’orphelin; ce qui ne l’a pas empêché de capitaliser sur ses exploits par la suite. Il est en réalité un subtil mélange entre le preux chevalier et l’officier pédant. En quête de gloire et d’action, il n’oublie jamais la boussole  moral qui est la sienne. Ses camarades qui le connaissent le mieux voient en lui un personnage, certes parfois agaçant, mais souvent agréable, drôle et enthousiaste.

Son charme est également bien célèbre au sein des meilleurs établissements de la Cité Blanche où les conquêtes du Capitaine se font bien nombreuses.





Histoire:

Fils aîné d’une famille de la haute noblesse de la capitale du Gondor, le jeune Zeheve est promis à une carrière politique au sein de l’Intendance du Royaume. Cependant, ses précepteurs successifs eurent bien du mal à lui inculquer quoi que ce soit au cours des heures barbantes de leçon d’histoire ou de diplomatie. Bien trop dissipés, le garçon n’écoutait rien et ne songeait qu’à courir dehors, épée en bois à la main, pour y défier crânement ses amis. Son père, déçu, se rend à l’évidence et comprend que cette vie n’est pas faite pour son fils. Il joue alors de ses contacts pour lui faire intégrer l’Académie Militaire du Gondor en Anfalas. S’il est loin de sortir en tête de sa promotion, la faute à quelques écarts de conduites répétés; il se distingue cependant par son sens stratégique et ses qualités martiales.

Désireux de retrouver l’agréable vie de la capitale, il use à nouveau des contacts de son père pour être affecté au sein de la Garde de Minas Tirith. Après quelques années de services, il devient Garde de la Citadelle et finit même promu au rang de Capitaine. Un titre prestigieux venant récompenser ses compétences et faits d’armes. Remarqué par le Général Cartogan en personne, ce dernier recommande son profil à Lord Rhydon, alors récemment nommé Directeur de l’Arbre Blanc, et en quête de noveaux agents qui lui sont loyaux. Excité à l’idée de travailler pour les services secrets du Gondor, Zehev rejoint les rangs de l’Arbre Blanc (tout en gardant son poste comme Garde de la Citadelle comme couverture) et y devient instructeur au côté de Sined Meynard, un autre agent bien plus experimenté et flegmatique avec qui il se lie rapidement d’amitié. Il éprouve également un sincère attachement à Neige, mais l’insubordination de cette dernière à l’égard de Rhydon et e l’autorité aura eu raison de leur lien affectuel.

Apparitions:

Ne coupe pas l'arbre qui te donne de l'ombre
Sujet: [INTRO IRL 18 ANS] Ne coupe pas l'arbre qui te donne de l'ombre
Learamn

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Bas de la Cité   Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [INTRO IRL 18 ANS] Ne coupe pas l'arbre qui te donne de l'ombre    Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 7 Jan 2023 - 16:19
Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! Zehev11     Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! Sined10
                #Zehev                                                                                                             #Sined


« Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. »

Minas Tirith.

Capitale millénaire du Gondor. Joyau inestimable du Royaume Réunifié. La Cité Blanche, exploit architectural des artisans humains qui, tels jadis les bâtisseurs de Númenor, avaient par cet édifice cherché à défier l’excellence elfique, la grandiosité des Nains ou même l’éternité des Valar. À de nombreuses reprises, la ville avait tangué mais jamais n’avait-elle sombrée. Des générations d’ennemis l’avaient assiégés et ils avaient tous dû reculer devant la détermination de ses défenseurs. En son temps, et selon les récits que l’on en faisait encore, le roi Elessar avait repoussé les armées du Mordor avant que Méphisto ne suive son illustre exemple quelques siècles plus tard. Inébranlable, Minas Tirith avait resisté aux épreuves du temps et de la guerre.  Si bien que certains avaient prédit que le seul Mal susceptible de la faire chuter résidait à l’intérieur de ses grandes murailles.

Un Mal qui semblait déjà ronger la ville depuis de nombreux mois. Les disparitions multiples, la maladie soudaine, la politique de répression et les récents mouvements de protestations avaient créé un climat de paranoïa et d’insécurité qui se ressentait des plus bas niveaux jusqu’aux quartiers les plus huppés de la capitale.

Les deux hommes qui avançaient côte à côte dans les ruelles du Bas de la Cité avaient été des témoins privilégiés de ce déclin aussi soudain qu’inquiétant. Et pour cause, ils partageaient une partie de la responsabilité de cette situation.

“Les rues sont de plus en plus vides…quand je pense qu’il y a encore quelques mois le gratin de tous les royaumes connus étaient réunis ici et que ça grouillait de vie par là…
-À qui le dis-tu Sined? Comment oublier les courtisanes venues d’Orient et leurs envoûtantes chansons?”

Le plus âgé des deux esquissa un sourire à la suite de la remarque de son compagnon en armure et lui jeta un regard en biais, mi-réprobateur mi-amusé.

“Leurs chants? Oui Zehev, c’est sûrement cela qui t’as le plus marqué.”

Les deux hommes rirent de bon coeur alors qu’une patrouille en armes passa près d’eux. Les gardes saluèrent le dénommé  Zehev d’un respectueux signe de tête. Ce dernier leur rendit leur salut et son sourire s’élargit.

“Décidément, je ne me lasserais jamais de ce rôle de Capitaine de la Garde.
-Les honneurs, les femmes et le prestige, tout ce dont tu as toujours rêvé après tout…
-Même si ce n’est qu’une couverture je dois dire qu’on y prend vite goût.
-Et pourtant le vieux vêtu de simples habits de cuir que je suis, reste ton supérieur.
-Tant que cela n’est pas rendu public, mon orgueil n’en sera pas trop atteint.”

Les deux agents rirent à nouveau avant de s’arrêter devant un croisement. Ils pénétrèrent dans une ruelle plus étroite et très peu fréquentée avant de s’arrêter devant une entrée dérobée. Sined s’assura que nul ne les avait suivi et ouvrit la porte de bois à l’aide d’une lourde clef en bronze qu’il gardait toujours sur lui.

L’intérieur de la bâtisse était sombre; l’absence quasiment intégrale de fenêtres donnant sur l’extérieur confinait l’endroit à la même ambiance feutrée, de jour comme de nuit. Les compères montèrent une volée d’escaliers en bois et se retrouvèrent dans une large pièce faiblement éclairée par quelques bougies disposées ça et là. Le lieu était dénué de toute décoration ou toute indication qui pouvait renseigner sur la nature des personnes qui y résidaient. Quelques tables et chaises en bois, des piles de documents entassées en pagaille et un petit feu dans l’âtre qui éclairait péniblement les alentours.

Sined s’installa près de la table devant un ouvrage massif tandis que Zehev se saisit de plusieurs parchemins qui traînaient non loin. D’un air circonspect, il demanda à son aîné:

“Tout?
-Tout.”


Le guerrier en armure haussa des épaules et jeta les pages dans le feu. Ils restèrent un moment immobiles et silencieux, à observer les flammes consumer les manuscrits et ce qui y était inscrit. Zehev rassembla le reste des papiers et les brûla également. Une fois sa corvée achevée, il épousseta ses manches et déclara d’un air satisfait.

“Et voilà, tout a disparu. Personne ne saura jamais que l’Arbre Blanc a un temps usé de cet endroit. C’est dommage je l’aimais bien cette petite maison.  À parfaite distance du marché et des tavernes du coin.”

Pour toute réponse Sined leva simplement les yeux au ciel. Les habitudes de son compère avaient parfois le don de l’agacer malgré toute l’amitié qu’il lui portait. Pourtant, le jeune homme n’avait pas toujours été ainsi. Au début de sa formation, quand Sined avait repéré ce jeune officier de garnison et vu en lui un potentiel agent de talent, le cadet s’était d’abord montré attentif et timide. Mais les nombreuses épreuves qu’ils avaient traversé ensemble les avaient changé, de manière différente. Sined s’était renfermé sur lui-même, devenant une ombre vaquant dans la capitale, au courant de tout ce qui pouvait s’y passer sans que nul ne le remarque tandis que son jeune camarade s’était créé cette fausse personnalité extravagante qui lui allait à ravir et qui trompait tous les nobles de la cité.


“Je me demande tout de même où ils vont mettre les nouvelles recrues annoncées.
-J’ai entendu parlé d’une échoppe un peu plus bas. Un ancien tavernier de Tharbad qui aurait ouvert un établissement ici juste avant le confinement. Un nom un peu stupide, avec un animal exotique qui aurait pris froid.
-Hmm… j’imagine que l’on n’y trouve pas les plaisirs des tavernes d’autrefois.
-Tu sais bien que Cartogan a fait fermer ce genre d’établissement mais la bière y coulera assurément à flots.
-Ouais en parlant de ça...Je crois que je vais aller boire un coup et profiter avant que la formation commence. Recruter des cadets maintenant alors que la ville entière coule sous son nez…mais à quoi joue Rhydon? Après tout peut-être que Neige avait raison…qu’il perd vraiment le contrôle.”


Sined leva les yeux du livre qu’il avait ouvert et jeta un regard accusateur à son ami avant de commenter simplement.

“Tu as toujours eu un faible pour elle.
-Qui n’en a jamais eu ?”


Zehev se dirigea vers la sortie d’un pas sûr.

“Tu ne viens pas?”


D’un geste, Sined déclina l’offre du benjamin. Il n’avait plus l’âge ni l’esprit pour ses longues soirées dansantes et copieusement arrossées.

“Je vais rester ici encore un peu. Peut-être enfin finir ce chapitre…
-Aaah oui, ce fameux et interminable roman écrit par Sined le Poète! Je serais probablement mort de vieillesse avant de pouvoir en lire une ligne. Bonne chance et à très bientôt camarade!”


L’officier claqua la porte derrière lui; Sined trempa sa plume dans l’encre sombre et répéta/

“ À très bientôt camarade.”

Sujet: La Caserne
Ryad Assad

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Rechercher dans: La Caserne   Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: La Caserne    Tag zehev sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 26 Mar 2017 - 23:47
Minas Tirith dispose de plusieurs petites casernes réparties entre les différents niveaux, mais la caserne principale se trouve dans le Centre de la Cité. Elle abrite moins des baraquements pour les soldats du Roi – qui habitent la capitale ou ses environs – que des lieux de vie où ils peuvent se délasser entre deux patrouilles, ou s'exercer au maniement des armes. Y évoluent librement les officiers les plus gradés de l'armée comme les soldats du rang, ce qui contribue à créer un climat agréable, et une véritable solidarité entre les combattants de l'Arbre Blanc. De grandes salles communes où sont préparés des repas chauds sont à la disposition des hommes, à toute heure du jour et de la nuit.

Toutes les nouvelles recrues de l'armée de Minas Tirith sont intégrées dans ce creuset, formées à vivre, à penser et à se battre en groupe. Pour beaucoup, la caserne représente la première expérience de vie en dehors de la ferme familiale, et les soldats affectionnent de venir y retrouver la fougue et l'idéalisme de la jeunesse entre ces murs. Une salle des commémorations rappelle les principaux faits d'armes de la garnison de Minas Tirith, et y sont gravés les noms des généraux qui ont perdu la vie sur le champ d'honneur. C'est l'un des plus grands honneurs qui puisse être fait à un officier.



~~ :Personnages importants de la région: ~~



- Zehev de Siznoff-
Capitaine de la Garde de la Citadelle - Agent de l'Arbre Blanc

Fils aîné d’une famille de la noblesse de la capitale, le jeune Zehev a très tôt su faire jouer ses relations pour intégrer la Garde de la Citadelle. Fort de son statut et de ses compétences militaires, il a rapidement gravi les échelons au sein de la hiérarchie de la Garde de Minas Tirith. Désormais capitaine du Gondor, il est devenu l’un des officiers les plus prometteurs de sa génération et son succès n’est pas passé inaperçu, certes au sein de la gente féminine, mais aussi pour l’Arbre Blanc. Depuis plusieurs années, sous sa couverture d'officier ordinaire, il est aussi un agent de l'Arbre Blanc. Vaniteux et ambitieux, il n’en reste pas moins un compagnon agréable; charmant, taquin et authentiquement convaincu du bien-fondé de la cause qu’il défend. Au sein de l’Arbre Blanc, il forme un duo d’instructeurs reconnu avec le plus expérimenté Sined Meynard.
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