II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]

Isil

Alors que nous avançons sur le chemin escarpé, je remarque que Bénéthor arrive à me suivre malgré ces blessures et mon aisance à me déplacer, je ralentis cependant le pas quand même pour ne pas qu’on ce fatigue si nous rencontrons des orcs.

Pendant que nous marchons, nous entendons des grognements qui ont eu effet de nous cache à l’abri d’un rocher pour se renseigner sur le nombre de nos ennemis.
Cinq orcs, deux cavaliers dont l’un semble avoir beaucoup de mal à tenir son Wargs.

J’entends l’arc du dunedain se bander et une flèche sifflée près de mon oreille atteignant ça cible dans l’œil, je brandis le mien directement prête à en abattre un autre quand une idée me vient à l’esprit.

Je tire ma flèche dans le postérieur du Wargs désobéissant, sans pour autant trop le blesser, mon but est de l’énerver pour qu’il se retourne contre son cavalier.

Le couinement du Wargs passer, il commença à devenir incontrôlable, faisant tomber son cavalier avant de le morde à la gorge, le tuant instantanément. Je tire une deuxième flèche pour abattre un orc voulant s’en prendre par derrière à Bénéthor qui est aux prises avec un autre, son épée en main.
Je sors mes dagues avant de m’attaquer au dernier, un coup de dague par-ci, un coup de pied par là, je me retrouve vite fatiguée par ce combat et ma blessure, alors que j’ai un moment d’inattention, je vois la hache de l’orc prêt à d’abattre sur ma nuque lorsqu’une charge m’envoie sur le côté, le dunedain m’a poussé pour éviter le pire et planta son épée dans le cœur de l’arc déconcerté.

Je me relève aussitôt, prêt à abattre le dernier Wargs encore debout, lui envoyant deux couteaux de lancer dans la gueule le faisant reculer un peu pour que Bénéthor puisse lui trancher la tête.

Je m’accroupis pour reprendre mon souffle avant de dire au dunedain de profiter de c’est quelques secondes de répit avant de reprendre la route.

- Yaaaarrgh !

Dwolin fonça sur son adversaire gigantesque la hache brandie au-dessus de sa tête. Cela ne servait à rien de l’attendre plus longtemps, autant prendre l’initiative. L’Olog-Ai fut apparemment surpris qu’un adversaire ose le charger seul et réagit tardivement laissant l’opportunité à Dwolin de frapper son flanc. Hélas la créature était équipée d’une armure qui, même si elle était constituée de bouts de métaux hétérogènes assemblés entre eux, semblait très épaisse. Le coup de Dwolin ne réussit qu’à produire un son métallique de plus. Il lui faudrait être très précis pour viser les quelques parties découvertes entre les morceaux d’armures s’il voulait blesser son adversaire. Ce-dernier, pas le moins du monde perturbé par le coup du nain, répliqua instantanément. Il était équipé d’un marteau de guerre immense, et bien que l’arme semblait extrêmement lourde il la maniait avec une aisance surprenante. Dwolin fut obligé de se rouler au sol pour éviter un coup dévastateur. A peine sur pied, le marteau était reparti dans sa direction. Le monstre effectuait de large mouvement de balayage en avançant vers Dwolin, l’obligeant à reculer et rendant toute tentative d’attaque de la part du nain extrêmement risquée. Tout en reculant autant qu’il le pu, il analysa le rythme des coups du troll. Une fois que le marteau fut passé il fonça de nouveau. Cette fois il avait repéré une faille dans l’armure du troll au niveau de son torse. Un premier coup dans la jointure fit tomber un morceau de l’armure qui protégeait le bas du ventre de la créature. Dwolin pu alors porter un second coup pour taillader l’abdomen du monstre. Cette fois il avait réussi à atteindre la créature. Le sang se mit à gicler de la blessure du monstre qui rugit dans le même instant. Alors que Dwolin réussit à porter un troisième coup pour agrandir le premier trou qu’il avait fait, il se rendit-compte trop tard qu’il avait été trop gourmand. Il avait fait attention au marteau mais c’est la main libre de son adversaire qui le frappa de plein fouet à la tête et l’envoya manger les cailloux quelques mètres plus loin. Encore une fois, son casque des monts du fer lui avait sauvé la vie. Le nain était tout de même sonné et le temps qu’il reprenne ses esprits, son adversaire était sur lui. Par un réflexe miraculeux, il réussit à rouler à temps sur le côté pour éviter un coup de marteau. Il roula encore une deuxième fois et un troisième fois dans l’autre sens pour en éviter d’autres. Il ne savait pas combien de temps il pourrait jouer à ce petit jeu. Il tenta alors de se relever, hélas, à peine debout il vit que le troll avait armé son bras et s’apprêtait à frapper. Il leva alors sa hache, s’apprêtant à tenter une parade désespérée. Il ferma les yeux un instant, prêt à recevoir le choc. Mais rien de tel ne se produisit. A la place, un grand fracas se fit entendre dans la vallée. Moins fort que celui qui avait précédé l’ouverture de la montagne mais néanmoins semblable. Le ranger devait avoir réussi !

L’Olog-ai avait stoppé son geste et tourné sa tête vers la montagne. Dwolin en profita et entailla d’un coup sec la main du troll qui portait le marteau, l’obligeant à le lâcher. Le troll hurla de plus belle et fonça sur le nain complétement sans plus songer à se protéger. Le nain fut pris au dépourvu et ne profita pas entièrement de l’opportunité. Il réussit à esquiver la charge du monstre et à le frapper à l’aveugle lors de son passage mais le coup rebondit contre un morceau d’armure. Son adversaire, fou de rage, ramassa un bout tombé de son armure avec sa main valide et commença alors une série de coups aveugles mais dévastateurs vers le nain. Ce dernier arriva à esquiver la première salve et para le dernier coup en espérant que cela lui donnerait l’occasion de riposter. Hélas, il avait mal estimé la force de son opposant et sa parade le fit reculer de quelques pas, assez pour qu’il trébuche sur le corps d’un gobelin qui trainait derrière lui. Cette fois il était à la merci du troll. Il avait lâché son arme de fortune lors de la dernière passe, mais ses coups à mains nus n'en étaient pas moins meurtriers. Il frappa une première fois Dwolin qui tenta une parade inefficace. Les autres combattants s’étaient tous écartés dès le début du combat pour ne pas prendre un coup perdu et les autres nains devaient être déjà bien occupés par leurs propres soucis étant fortement en infériorité numérique. Personne ne pourrait l’aider. Un deuxième coup, puis un troisième vint commencer à lui casser quelques côtes. Il s’apprêta à en recevoir un quatrième quand il entendit un sifflement au-dessus de sa tête suivit par d’autres. Il ouvrit les yeux, c’étaient des flèches noires. Les archers Daillites ! L’Olog-ai avait été touché plusieurs fois et essayait de protéger sa tête avec ses bras. Il était vulnérable. Dwolin réunit ses forces pour se relever dans un temps qui lui parut infini. Marcha vers son adversaire dont le sang coulait déjà de plusieurs blessures infligées par les flèches. Dwolin leva sa hache et frappa alors la créature de toute ses forces dans la blessure qu’il lui avait infligé au ventre auparavant. Le sang coula de plus belle et le monstre rugit de douleur tout en s’effondrant sur le sol. Dwolin, le contourna alors et se plaça face à son cou. Tel un bourreau, il trancha alors la tête de son ennemi. Il avait survécu.

En levant la tête il aperçu un passage pour rejoindre ses troupes. Les archers avaient balayé une partie des premières lignes es gobelins ainsi que d’autres Olog-ai. La grande armée était en train de s’organiser. Le capitaine rejoignit ses troupes. Certains poussèrent des cris de guerre à sa vue qui furent repris chez les autres nains. Dwolin sourit, il ne pensait pas les revoir. Néanmoins la troupe dont on lui avait confié le commandement avait déjà dangereusement maigrie. Malgré cela, Ils combattaient avec acharnement et faisait payer chaque vie naine prise au prix le plus fort. Dwolin reprit un peu son souffle au milieu de ses nains et essaya de voir où en était la bataille. En plus des archers, il voyait les guerriers de Gundmund un peu plus loin sur leur flanc. Au loin il entendait également un chant des guerriers des monts du fer qui avançait vers les Daillites. Comme il l’avait entendu, Bénéthor avait réussi sa tâche et la montagne était désormais en partie rebouchée et il faudrait aux gobelins un moment avant de pouvoir renvoyer des renforts en masse. Il espérait que le rôdeur et ses ingénieurs avaient pu s’en sortir vivant.

Il restait néanmoins toutes les peaux-vertes qui étaient déjà sorties à éliminer et elles étaient toujours bien plus nombreuses que Dwolin et ses hommes. Néanmoins les forces en présence commençait à s’équilibrer et ils pourraient tenir plus facilement leur position en attendant que le reste de l’armée ne se mette en branle. Il aperçu ses lieutenants en plein dans la mêlée. Il entreprit de les rejoindre, distribuant des encouragements à ses troupes au passage. Après avoir combattu un troll, quelques gobelins à découper semblaient presque réjouissants. Alors qu’il arrivait dans la mêlée, il remarqua que les flèches Daillites se faisaient plus rares, il jeta un œil dans leur direction et vit que des nuées de chauves-souris géantes fonçaient vers eux. Maudits gobelins ! Ils trouvaient toujours un moyen plus pervers et malicieux de les prendre par surprises. Dwolin n’eut pas le temps d’y penser plus longtemps, l’ennemi revenait à la charge.

- Thorik ! Thorik !

Pris au coeur de la mêlée, Zock-Dah se laissait emporter par l’ivresse des combats. L’odeur du sang venait lui frétiller les narines et les gémissements de ces ennemis l’emplissaient d’une jouissance indescriptible. Il avait été éduqué, formé, conçu pour ces moments-là. C’était dans la bataille que ses ennemis comprenaient réellement pourquoi le Maître Fouet avait été choisi par Baltog pour défendre sa capitale. Véritable machine à tuer, infatigable et dotée d’une puissance bien supérieure à celle de ses congénères, il faisait étalage des ses techniques de combat, faisant tantôt appel à la force brute, tantôt à la ruse sournoise. Pour vaincre, tous les moyens étaient les bons. Il poussa un rugissement tonitruant alors qu’il tranchait la gorge du Nain qui lui résistait depuis de trop longues minutes. Le sang gicla sur son visage. Cela ne l’importunait pas, bien au contraire. Il passa sa longue main rugueuse sur son visage, étalant la tâche vermeil sur ses joues et son front se servant du sang de l’ennemi comme d’une peinture de guerre.  Il se redressa finalement et tenta d’analyser la situation au milieu du chaos. Pris par surprise, les Naugrims avaient d’abord subi de lourdes pertes suite à la première charge des cavaliers Wargs mais les envahisseurs s’étaient vite regroupés autour de leurs officiers en attendant les renforts qui s’étaient déjà mis en branle. S’ils voulaient préserver leur avantage tactique, les défenseurs de la Cité allaient devoir rester vigilants et correctement anticiper les mouvements de leurs adversaire.  Plus loin, il distinguait déjà les archers de Dale se mettre en position sur les hauteurs plus lointaines. De plus, par un ingénieux stratagème, des éclaireurs Nains étaient même parvenus à refermer  partiellement la brèche de laquelle les troupes de Baltog déferlaient.

Mais Zock-Dah avait tout prévu.


“Huru ish Bûrz Migul!¹ “ Cria-t-il.

Ses alliés qui se trouvaient près de lui répétèrent l’ordre en choeur jusqu’à ce que tous dans la vallée puissent l’entendre. Des gobelins plus chétifs, se trouvant en marge de la bataille près des ruines du Mur Pâle, se saisirent alors de curieux instruments qu’ils portaient  à la ceinture: d’étranges flûtes difformes creusées dans ce qui s’apparentait à des os. Aucune musique ne s’en échappa pourtant quand ils se mirent à souffler dedans mais ce furent des cris stridents provenant des profondeurs de la montagne qui se firent entendre. Bientôt le ciel s’assombrit brusquement, des nuées entières de grandes chauves-souris s’échappaient du coeur de Gundabad pour virevolter et accabler la vallée de leur maléfices. Il y en avait des centaines, peut-être même des milliers bloquant la lumière du soleil. Alors même que ce dernier devait être à son zénith, la bataille se déroulait dorénavant dans la pénombre. Avec une visibilité aussi faible, les archers de Thorvald ne pourraient faire la différence entre amis et ennemis depuis leur position éloignée.

C’était un premier problème de résolu pour le Maître-Fouet.

L’autre moitié de l’armée de Dale avait lancé la charge, avec à leur tête les Nobles de la Cité et les chevaux richement décorés. Le Général eut un rictus méprisant, ces cavaliers étaient accoutrés comme s’ils s’agissaient d’une parade folklorique. Des habits aux couleurs brillantes et des tuniques dorées qui recouvraient la taille de leurs chevaux. Cette bande de nobliaux prétentieux n’avaient pas la moindre idée de ce qu’ils allaient affronter.

“Garmuz!”

Le rejeton de Baltog qui avait chargé à ses côtés se tourna vers son supérieur. D’un mouvement du menton, Zock-Dah désigna les cavaliers de la noblesse Dalite qui se dirigeaient vers eux.

“Réduis-les en pièce!”

Il reporta son attention sur les combats qui se jouaient autour de lui. Les Nains des Montagnes Bleues s’étaient regroupés de manière disciplinée pour faire face aux vagues d’assaillants en attendant un support tactique. Les  Naugrims faisaient preuve d’une forte ténacité qui mettait les nerfs de Zock-Dah à rude épreuve. Se débarasser de la première ligne ennemie aurait dû être une formalité mais ceux-ci faisaient de la résistance innatendue. Le Maître-Fouet ne mit pas longtemps à identifier leur chef. Celui-ci menait les siens en faisant tournoyer sa hache tout en appelant son Roi à l’aide de cris désespérés. D’un pas lourd, le Gobelin écarta les ennemis qui se dressait entre lui et sa nouvelle cibe qui ne le vit pas arriver jusqu'au dernier moment.

Quand Zock-Dah abattit sa cimeterre, Dwolin eut à peine le temps de mettre son bouclier en opposition pour stopper le coup. L’onde de choc remonta le long de son bras et le capitaine Nain manqua de perdre l’équilibre sous l’impact. Son adversaire grogna:

“Tu gémis trop Gâzat! Ton Roi ne viendra pas! Il t’a placé ici comme chair à canon.”

Il fit tournoyer son arme tout en s’approchant à nouveau du Nain.

“Thorik a planifié ta mort. Et je ne suis que le bras accomplissant sa volonté.”

A nouveau la longue lame courbée fendit l’air en direction du crâne de Dwolin.


¹: "Que les nuées sombres se lèvent!"



Le ciel était devenu si sombre que les archers de Thorvald n’étaient plus d’aucune utilité depuis leur poste de tir.  Avec si peu de visibilité et à la distance à laquelle où ils se trouvaient, ils leur étaient impossible de discerner les guerriers en présence et nul ne désirait faucher un ami se trouvant en contrebas après un tir mal dosé. Pour ne rien arranger, ces maudites chauves-souris commençaient désormais à les attaquer vicieusement, les lacérant de leurs longues griffes tout en tournoyant au-dessus de leur tête avant de plonger en piqué avec un cri aigü. Elles étaient plus sournoises qu’elle n’en avait l’air, s’attaquant directement aux yeux des archers vulnérables. Il leur fallait à tout prix trouver un moyen d’éloigner ces créatures. Certains avaient tenté de les effrayer avec des flèches enflammées, le feu les tenait relativement à l’écart mais ce n’était pas suffisant. Il leur fallait quelque chose de plus intense.  Draek avait usé de ses flèches creuses qui provoquaient un son strident mais celles-ci n’eurent pas l’effet escompté. Les sifflements de ses traits avaient en effet plus excité  les chiroptères qu’autre chose. Le regard désespéré du parfumeur se perdit alors en contrebas, en direction du campement.

Il distingua alors une petite silhouette qui se dodelinait en portant un énorme paquetage sur le dos. Le Nain à la longue barbe blond vénitien était reconaissable entre milles. C’était grâce aux machines qu’il avait conçu que la coalition était parvenue à prendre la vallée. Et si Waldrum Esprit d’Or avait un autre tour dans son sac pour les tirer d’affaire ? Et si?


#Waldrum

Après le combat qui venait de se dérouler, l’elfe proposa à Bénéthor de se reposer quelques instants.

Ils en profitèrent tout les deux pour reprendre leur souffle et regarder au loin le champ de bataille où les troupes du capitaine Dwolin étaient misent à rudes épreuves.
Les cris de guerres et de douleurs arrivaient à cacher le bruit du vent qui soufflait un air glacial.

Le Dunedain regarda ensuite le ciel qui s’assombrit. Pourtant nous étions en plein milieu de la journée.
Il lança un regard vers Isil en lui disant

-Quelque chose se prépare, le soleil nous est caché alors qu’il doit être à peine midi !

L’elfe leva sa tête vers le ciel et dans un bruit strident des nuées de chauve-souris géantes apparues.

-Vite , il faut que nous trouvions un abri rapidement !
Cria Bénéthor.
Il attrapa l’elfe par le bras et ils se mirent à courir le plus rapidement possible. Mais ces créatures se déplaçaient bien trop rapidement pour l’homme , Isil avait déjà prit un peu de distance. Bénéthor se jeta au sol, Isil décocha une flèche dans la gueule d’une chauve-souris qui vint s’abattre à quelques mètres à peine du Dunedain.

Une dizaine de ces choses se dirigeaient maintenant vers notre duo.
Avec précipitation, le rôdeur se releva en se faisant aider par Isil. Ils virent au loin une sorte de petite grotte qu’Isil pointa du doigt.

Bénéthor n’attendait même plus la voix de l’elfe à cause du cri des créatures abominables qui étaient à leur poursuite.

L’elfe en glissant rapidement se mit à l’abri sans trop de mal. Le rôdeur quand à lui plutôt maladroit, trébucha une nouvelle fois à cause de la glace dans ces chemins escarpés.
Une aubaine pour les chauves-souris, de la chair fraîche presque immobile.
Le rôdeur s’était blessé à la cheville dans sa légère chute.

Deux chauve-souris arrivèrent vers lui, la première lui lassera le dos avec ses griffes, il poussa un hurlement de douleur avant de sortir son épée. La deuxième l’attaqua au bras droit et Bénéthor lâcha son épée il était maintenant une proie plus que facile pour ces créatures des profondeurs.

Une nouvelle fois , le rôdeur pensait que c’était la fin. Il criait de douleur à chaque coups de griffes, il récupéra son épée dans un élan de désespoir et blessa une des bêtes qui s’éleva un peu plus haut dans le ciel.

Le rôdeur tenta de ramper vers Isil en la regardant rempli de désespoir.
Il attendait l’aide de l’elfe rapidement.

Le ciel s’était subitement assombri au-dessus de la vallée de Gundabad, des centaines de chiroptères volants tournoyaient au-dessus de leurs têtes, formant de grandes nuées noires menaçant de s’abattre sur eux à tout moment. Mais cela n’arrêta pas pour autant la charge des soldats de Dales ordonnée par leur roi en personne;juchés  sur leurs destriers racés, les chevaliers de la noblesse de Dale avaient pris les devants pour leur ouvrir la voie et percer la première ligne ennemie. Derrière eux, plus de deux cents fantassins les suivaient au pas de course, prêts à pourfendre l’ennemi.  Gudmund montait son cheval d’un blanc immaculé et menait ses troupes, seule la première ligne de cavaliers le devançait, le Roi précédait  les fantassins au combat. A l’image des monarques des âges ancestraux, Gudmund était un roi guerrier, dans la lignée des héros légendaires du Troisième  ge qui étaient allé au-devant de nombreuses batailles pour protéger leur peuple. Cela était devenu un phénomène de plus en plus rare, seigneurs et gouvernants préférant se complaire dans le confort de leurs palais tout en laissant leurs généraux faire le travail. Ces dernières années, seules des figures comme Méphisto ou Tar-Aldarion avaient fait preuve de courage parmi les dirigeants humains. Gudmund, malgré l’absence de sang Dunedain dans ses veines, était fait du même bois. Jamais n’avait-il laissé un autre prendre la responsabilité de mener les siens à la guerre.  Qu’il survive ou non, son nom serait inscrit dans l’histoire de Dale comme celui d’un héros.

Le choc fut terrible.

Les cavaliers Dalites se heurtèrent violemment à la ligne de défense des gobelins rapidement organisée par Garmuz. Des hennissements accompagnèrent l’agonie des chevaux et de leurs maîtres, transpercés par de multiples lances. La ligne ennemie avait plus ou moins tenu le coup, la défense avait été percée en quelques endroits, laissant filer quelques chevaliers désormais pris au sein de la mêlée aidant leurs camarades nains, mais les brèches avaient rapidement été refermés pour contrer la deuxième vague de fantassins Dalites. L’échec relatif de la charge montée provoqua un léger sentiment d’hésitation au sein du régiment. Le pas se fit moins leste, les cris moins intenses. Nul n’avait prononcé le moindre mot ou abandonné son poste, mais le Roi pouvait sentir ce sentiment gagner peu à peu le coeur des siens. Il avait jadis été à leur place.  Il leva son épée au-dessus de sa tête en signe de ralliement et harangua ses hommes.

“ En avant oh Royaume de Dale!”

Sous l’impulsion de leur leader, les guerriers retrouvèrent leur courage et arrivèrent bientôt à hauteur de l’ennemi, déterminés à faire plier la ligne de défense des gobelins. D’un ample geste, Gudmund porta un large coup de taille qui brisa une lance gobeline en milles éclats. D’un revers il décapita son adversaire désarmé et repoussa son corps encore nerveux d’un coup de pied dans le thorax. La place vacante fut immédiatement prise par une autre peau-verte qui le défiait désormais de sa cimeterre. Mais Gudmund eut à peine le temps de lever son bras pour porter une attaque, qu’un javelot ouvragé vint se ficher dans le coeur de l’ennemi.  Le Roi leva les yeux et remercia le soldat qui l’avait aidé, tout autour de lui, un cercle de fantassins d’élite s’était formé pour protéger leur Roi. Jamais ce dernier ne devait se retrouver à combattre seul. Un roi guerrier certes mais non un roi téméraire. Alors que les combats faisaient rage autour de lui, Gudmund prit quelques secondes pour analyser la situation. Les troupes du Capitaine Dwolin se battaient bravement pour contenir le flot d’ennemis qui continuaient à sortir de la brèche dans la montagne, bien que celle-ci avait été partiellement rebouchée. Mais les braves Naugrims avaient rapidement besoin de soutien. Seule une cinquantaine de mètres les séparaient mais le Général de Gundabad avait vu juste en plaçant une triple ligne de défense menée par Garmuz entre leur position et celle des Dalites.  Ces derniers devaient trouver un moyen de se frayer un chemin pour porter main forte aux Nains des Montagnes Bleues. Gudmund eut tôt fait d’identifier l’officier ennemi en charge, un immense orc au visage difforme et au regard assassin. Doté d’une force surhumaine, il réduisait en charpie tout guerrier se rapprochant trop de lui tout en aboyant des ordres à peine compréhensible de sa voix rocailleuse. Le Roi désigna Garmuz du doigt et  fit signe à deux de ses officiers les plus compétents de le suivre. En isolant, voire en éliminant, la tour de contrôle de leur ligne de défense; les gobelins finiraient par se désorganiser. Les trois Dalites se frayèrent un chemin à coups d’épée et se retrouvèrent finalement face au monstre, armes au clair. Leur opposant se tourna lentement vers eux, un rictus mauvais sur le visage. Les deux capitaines Dalites échangèrent un regard circonspect; cette force de la nature serait bien plus compliquée à maîtriser que les simples gobelins qu’ils avaient occis jusque là. Gudmun, lui, restait impassible.

“Ce soir, Gundabad tombera. Et la vermine qui l’occupe sombrera dans l’oubli.” Dit-il en un souffle.

Le Roi de Dale et ses deux compagnons se ruèrent sur son adversaire, il  leva haut son épée et la rabattit en direction de son hideuse tête.

Pris en tenaille entre trois adversaires talentueux, Garmuz allait devoir redoubler d’effort pour s’en sortir indemne.




“Les choses ont un peu tourné au vinaigre là non?” se demanda Dromli d’un ton circonspect en observant les nuées de chauves-souris dans le ciel.

De son oeil valide, Gröm lui adressa un regard noir et répliqua d’un ton sec.

“-Crois moi, connaissant les maléfices de Baltog ce n’est encore rien.”

Depuis leur position surélevée sur les flancs du Mont de Brume, les éclaireurs d’Erebor avaient observé tout le début de la bataille en spectateurs impuisants. La chute du Mur Pâle et l’offensive des gobelins, contenue tant bien que mal, avaient rapidement été suivi par le déferlement de ces maudites bêtes volantes.  En contrebas la bataille faisait rage et le petit groupe n’avait qu’une envie: rejoindre leur frères d’armes pour participer au combat. Mais l’escouade d’éclaireurs avait  reçu des ordres différents: une mission confiée par l’état-major  et dont la réussite du siège dépendait.

Un cri strident suivi de hurlements de douleurs attirèrent soudainement leur attention. Ce tintamarre ne provenait pas du champ de bataille au coeur de la vallée mais venait bien des hauteurs de la montagne, tout près d’eux. D’un geste Gröm ordonna à Dromli et Narvi de se redresser et de le suivre discrètement alors qu’il contournait un des contreforts de la montagne en direction des cris. Ils tombèrent alors nez-à-nez avec un spectacle innatendu. Plusieurs grandes chauves-souris avaient pris pour cible deux individus de grande taille et leur faisaient vivre un véritable enfer. L’un deux avait été désarmé et rampait au sol en essayant de se protéger avec ses bras des attaques des volatiles qui venaient griffer son visage. Gröm n’hésita pas une seule seconde et d’un geste puissant lança sa hache qui tournoya dans les airs avant de trancher en deux l’une des deux chauves-souris. Les deux moitiés sanguinolentes de l’animal s’écrasèrent au sol dans un bruit sourd. En tandem, Narvi et Dromli se chargèrent de la seconde menace. Gröm avisa le pauvre guerrier qui avait été pris pour cible. Un humain de grande taille et aux longs cheveux sombres. Il ne portait ni les tuniques chatoyantes de Dale ni les cheveux d’or des gens du Rohan. Un rôdeur solitaire en quête d’aventures. Un de plus. Instinctivement, Gröm pensa à Elendüril. Lui aussi était un homme du Nord, qu’il avait libéré plusieurs moi auparavant des griffes des gobelins; en guise de reconaissance l’Arnorien avait rejoint leur cause et jouait désormais un rôle déterminant.  Le nain borgne lui tendit la main:

“Debout Homme du Nord, vous représentez une cible facile ainsi au sol. Ces bêtes sont des charognards avant tout, alors évitons de jouer aux morts.”

Mais ce fut l’identité du second individu qui surprit les trois éclaireurs d’Erebor. Ils ne l’avaient pas remarqué dans le feu de l’action mais ils pouvaient désormais distinguer très clairement les traits caractéristiques de leur nouvelle alliée. Elle avait de longs cheveux lisses et blanc et des oreilles fines et pointues. Son visage était juvénile mais elle était sûrement plus âgée que chacun d’entre eux.

“Par la barbe de Mahal! Encore une elfe?” Grommela Dromli visiblement moyennement ravi de croiser la route d’Isil.

Gröm ne portait pas les elfes dans son coeur non plus mais il ressentait néanmoins une certaine fierté de voir que leur combat était soutenu par toutes les races du continent, ou presque. Et, au regard de leur mission, la présence d’une elfe était peut-être le signe du destin.

“Je suis Gröm Oeil-de-l’Aigle, Capitaine des éclaireurs d’Erebor.” fit-il d’un ton qui se voulait plus ou moins rassurant.

“Voici Dromli.”

Il désigna le nain ventripotent à la barbe rousse.

“Et voici Narvi.”

Il pointa du doigt le plus âgé des trois Naugrims.

“Ainsi statiques et isolés du reste de l’armée, vous représentez des cibles faciles pour l’ennemi. Si vous voulez restez sur les hauteurs de la montagne alors il va falloir rester constamment en mouvement. Sinon vous pouvez regagner la vallée en contrebas pour prendre part aux combats. Cependant…”

L’officier réfléchit quelques instants, ses deux compagnons comprirent progressivement ce que leur capitaine formentait et Dromli se renfrogna légèrement. Sans y prêter attention Gröm poursuivit.

“Cependant,  je pense que vous pourriez vous rendre plus utile à nos côtés. Voyez-vous, une mission de la plus haute importance nous a été confiée par Sa Majesté le Roi Thorik en personne. Il y a quelques heures une escouade d’élite a été envoyée au coeur de la montagne afin de trouver une seconde entrée dans la Montagne par laquelle notre armée peut s’engouffrer. Mais quand bien même arriveraient-ils à trouver un tel passage, il faut quelqu’un de notre côté en position pour l’identifier une fois qu’ils l’auront ouvert, et, bien évidemment alerter nos troupes de sa position et les guider.”

Il désigna toute la montagne d’un grand geste:

“L’ouverture de la porte pourra se produire n’importe où sur les flancs de la montagne. Il nous faut donc parcourir le sommet inlassablement, de jour comme de nuit. Et à cet égard, les sens aiguisés d’une elfe ne seraient pas de trop pour nous aider dans cette tâche de la plus haute importance.”

Il récupéra alors sa hache encore suintante et l’essuya sur le revers de son pantalon.

“Alors vous en êtes?”


#Dromli #Narvi

Les chauves-souris continuaient d’harceler le rôdeur et Isil attendait en vain le moment opportun pour lui porter secours.
Mais le nombre de ces créatures ne faisait que de croître et elle commença peu à peu a perdre l’espoir de pouvoir sauver Bénéthor.

Tout à coup, trois nains sortirent de derrière les rochers. L’un d’entre eux lança sa hache pour fendre en deux l’une des créatures. Quand aux deux autres, ils s’occupèrent de tuer les autres bêtes qui avait prit pour cible le rôdeur.

Le Dunedain se sentit soulagé malgré ses blessures. Un nain borgne s’approcha de lui et lui tendit la main, d’un coup sec il l’aida à se relever et lui dit

* Debout Homme du Nord, vous représentez une cible facile ainsi au sol. Ces bêtes sont des charognards avant tout, alors évitons de jouer aux morts.

Le rôdeur remercia le nain d’un hochement de tête et se dernier se tourna ensuite vers l’elfe qui s’était abritée un peu plus loin et dit

* Par la barbe de Mahal! Encore une elfe?

Isil sorti de sa « cachette » doucement en restant sur ses gardes interloquée par l’intervention des nains mais surtout soulagée pour Bénéthor. Elle se dirigea vers lui pour pouvoir examiner la gravité de ses blessures.

Les nains se présentèrent , Le Borgne se nommait Gröm œil-de-l’aigle , il était le capitaine des éclaireurs d’Erebor. Les deux autres répondaient au nom de Dromli et Narvi.
Le capitaine s’adressa ensuite a nos deux compagnons

* Ainsi statiques et isolés du reste de l’armée, vous représentez des cibles faciles pour l’ennemi. Si vous voulez restez sur les hauteurs de la montagne alors il va falloir rester constamment en mouvement. Sinon vous pouvez regagner la vallée en contrebas pour prendre part aux combats. Cependant…

Le capitaine nain prit une courte pause avant que Bénéthor et Isil puissent répondre et enchaîna

* Cependant,  je pense que vous pourriez vous rendre plus utile à nos côtés. Voyez-vous, une mission de la plus haute importance nous a été confiée par Sa Majesté le Roi Thorik en personne. Il y a quelques heures une escouade d’élite a été envoyée au coeur de la montagne afin de trouver une seconde entrée dans la Montagne par laquelle notre armée peut s’engouffrer. Mais quand bien même arriveraient-ils à trouver un tel passage, il faut quelqu’un de notre côté en position pour l’identifier une fois qu’ils l’auront ouvert, et, bien évidemment alerter nos troupes de sa position et les guider.

Le rôdeur et l’elfe comprirent que malgré les blessures, ils allaient continuer à se battre pour les armées de la coalition.
Bénéthor souffrait de ses blessures mais les traitements médicinaux de l’elfe pouvait le remettre rapidement sur pied.
Gröm poursuivi son explication.

* L’ouverture de la porte pourra se produire n’importe où sur les flancs de la montagne. Il nous faut donc parcourir le sommet inlassablement, de jour comme de nuit. Et à cet égard, les sens aiguisés d’une elfe ne seraient pas de trop pour nous aider dans cette tâche de la plus haute importance.

Le nain essuya sa hache couverte de sang de la créature qu’il venait de pourfendre sur son pantalon et enchaîna en leurs disant

*Alors vous en êtes ?

Isil et le Dunedain se regardèrent un cours instant avant que Bénéthor prenne la parole

-Tout d’abord je tenais à vous remercier capitaine Gröm ainsi que vos hommes, vous nous avez sauvés d’une mort certaine.
C’est avec plaisir que nous allons tâcher de mener à bien cette mission surtout si cela peu changer le cours de la bataille. Cependant la montagne dans laquelle est entrée l’escouade est vaste et sûrement gardée par de nombreuses peaux vertes et d’autres créatures infâmes que les entrailles de Gundabad cache. Vous avez un chemin à nous donner pour se rendre le plus rapidement et prudemment possible à cet endroit ? Une fois mes blessures soignées, je serai en état à nouveau de trancher de l’orc à mon plus grand plaisir et celui de ma compagne de route. Aider le roi Thorik serait un honneur pour nous.

Le Dunedain baissa la tête sur ces derniers mots en attendant une réponse du capitaine des éclaireurs d’Erebor.

Après la charge, aillant laisser son cheval galoper pour retourner au camp en sécurité. Thassael se battait comme un lion, ses deux épées en main, son agilité, sa vitesse et sa force ne laisser que peu de chance a ses ennemis, en combat même seul contre trois gobelins, la vermine et totalement dépasser par les coups rapides, précis et mortel de l'elfe. Jusqu'à ce qu'il tombe sur un uruk'ai un adversaire plus grand que lui et plus fort, Thassael allait devoir redoubler d'effort pour battre ce mastodonte. Le combat commença par une série de coups destiner à se jauger l'un l'autre, mais Thassael surpris l'orc en le frappant à la tempe avec le pommeau de son épée et enchaina avec un salto avant passent par-dessus l'orc, réaliser à une vitesse telle que l'orc fut complètement incapable de suivre l'elfe tellement il allait vite. Une fois derrière, Thassael lui trancha la tête, essoufflé, mais remonter à bloc grâce à l'adrénaline du combat. En entendant Yangrur compter le nombre de victimes qui passer au fil de sa hache, Thassael ne pouvait pas le laisser trop de chair à pater en guise de diner. L'odeur du sang inondait le champ de bataille, attaquer à la fois au sol et dans les airs, les nains tenaient pourtant bon. L'elfe avait bien remarqué certain gobelin porter des petits instruments qui ne dégageaient aucun son. À quoi pouvaient-elles servir. Plus ils tuaient de Chiroptère, plus, elles revenaient en force. La coalition n'avait-elle pas quelque chose dans sa manche afin de contrer cette menace incommensurable. Mais le pire, c'est que les archers ne peuvent plus couvrir l'avant-garde qui se fait massacrer.
Thassael n'avaient pas le droit à l'erreur, si les ténèbres gagnent alors tout le sud leur sera ouvert et sur leur route Fondcombe. Il est hors de question de laisser une menace pareille planait sur Fondcombe comme une épée de Damoclès!

Pour les guerriers du régiment de Dwolin et ceux du roi Gudmund, il était difficile de voir qui avait le dessus; chaque seconde, chaque once de leur concentration et de leur énergie étaient consacrées à la survie. Pour les archers dirigés par Thorvald et les nains des Montagnes Grises la situation était encore pire, car les chauve-souris recouvraient le ciel au-dessus de leurs têtes tel un sortilège terrible invoqué par Melkor en personne.

Un des officiers de Dale qui accompagnaient le roi Gudmund cracha par terre avec dégoût face à la lâcheté de Garmuz. Comment pouvaient-ils traiter les guerriers de Gundabad comme autre chose que des bêtes sauvages alors que leur comportement, pourtant non dépourvu d'intelligence, allait à l'encontre de tout principe enseigné aux chevaliers dès le plus jeune âge ?

Les quelques premiers Uruks un peu trop enthousiastes paièrent le prix ultime pour leur manque de prudence. Les têtes roulèrent sous les lames brillantes des hommes du Rhovanion, les corps s'écroulèrent sans vie sur le sol tâché de sang noir.

Mais les trois Dalites furent bientôt forcés de passer en position défensive. Les deux officiers protégeaient le dos et les côtes de leur roi avec leurs longs écus, alors qu'il faisait chanter son épée, en abattant chaque adversaire qui osait lui faire face. Protéger leur roi les rendit vulnérables à leur tour, et sous les cris exaltés des uruks, un des Dalites finit par tomber à genoux, une lancé plantée sous l'aisselle. Gudmund et son compagnon combattaient à présent dos à dos, isolés du reste des forces de la Coalition, repoussant désespérément les attaques de plus en plus téméraires des sbires de Garmuz.

* * *

Une chauve-souris s'abattit sur le visage de Draek, ses griffes et ses dents déchirant sa peau. Sonné, il eut à peine le temps de voir le nain des Montagnes Grises qui le sauva en abattant la créature d'un coup de pioche particulièrement précis. L'éclaireur de Dale sentit le sang chaud de son front déchiré couler dans ses yeux. Les gobelins étaient parmi eux, profitant de la confusion générale pour infliger des pertes douloureuses aux Dalites et aux nains. Draek vit un autre nuage de chauve-souris se mettre en formation et leur foncer droit dessus quand soudainement... *BOUM*

Une autre explosion se fit entendre, moins forte que les précédentes mais bien plus proche. C'était Waldrum Esprit d'Or qui venait de tirer avec son étrange arbalète à poudre dysfonctionnelle. Sous les yeux ébahis des guerriers de la Coalition et des gobelins, les formations de chauve-souris se désintégrèrent immédiatement. Certaines créatures vampiriques tombèrent par terre en convulsant, d'autres se mirent à voler chaotiquement tout autour, et d'autres encore s'attaquèrent violemment aux combattants les plus proches, qu'ils soient nains, humains ou gobelins.

Les instincts de Draek avaient été corrects ; les chauve-souris réagissaient bien au bruit, mai il avait fallu un son aussi puissant que celui généré par la poudre pour les désorienter. Déjà, les mystérieux flutistes gobelins soulevaient leurs instruments pour rappeler les créatures vampiriques à l'ordre. Le temps était limité ; c'était l'opportunité pour l'éclaireur d'éliminer ceux qui controlaient les chauve-souris.

 
* * *


Le capitaine des éclaireurs hocha de tête en entendant les paroles de Benethor, et lui répondit :

-Malheureusement, les troupes de Gundabad patrouillent déjà le flanc de la montagne...D'après Dromli, il s'agit d'un détachement de ces infâmes Hommes-Gobelins de Gundabad. Ne les sous-estimez pas. Ils sont plus grands et plus forts que les gobelins, et bien plus malicieux et cruels que la plupart des humains. Ils n'ont pas l'odorat des éclaireurs orcs, mais vous verront venir de loin si vous n'êtes pas discrets. Tant qu'ils restent en position sur le flanc de la montagne, notre mission sera compromise. Vous voyez ce gros amas de quatre rochers ? Celui qui dirige les Hommes-Gobelins y a établi un campement provisoire, à l'abri des flèches et d'une attaque frontale. Vous allez devoir vous en approcher le plus possible sans qu'ils lèvent l'alarme. Il y a plusieurs sentinelles sur le flanc de la montagne, un de vous devra les détecter de loin, ou peut-être même utiliser un arc pour en éliminer une partie. Dromli, Narvi et moi-même ferons le tour pour couper le chemin aux Hommes-Gobelins qui pourraient être envoyés pour appeler des renforts si jamais vous êtes détectés. Si tout se passe bien, nous attaquerons le campement des deux côtés, une fois que vous donnez le signal.

* * *

“Thorik a planifié ta mort. Et je ne suis que le bras accomplissant sa volonté.”

Le terrible Maître Fouet leva son cimeterre, mais avant qu'il ne l'abatte sur Dwolin, des voix se firent entendre au loin : « Thorik ! Thorik ! » . Ce n'était pas un écho des paroles prononcées par Zock Dah, mais plutôt un cri de guerre repris par des centaines de nains.

Le moment était venu. Les guerriers du capitaine Dwolin, du roi Gudmund et du seigneur Yangrur avaient payé cher pour absorber l'assaut brutal des gobelins, mais cela avait permis à l'armée d'Erebor de préparer son offensive.

Ils étaient arrivés, les fiers guerriers du Mont Solitaire, leurs armures décorées d'or et de pierres précieuses, leurs lames d'un acier froid et cruel. Ignorant le chaos de la bataille, ils avancaient dans la célèbre formation en trois lignes d'Erebor.

En première ligne, les puissants nains disposant des lourds et larges boucliers qu'ils utilisaient pour encaisser les charges ennemies. En seconde ligne, les redoutables arbalétriers, particulièrement dangereux en terrain ouvert. Enfin, en troisième ligne venait l'infanterie lourde, les meilleurs guerriers d'Erebor, qui semaient la mort une fois que les premières brèches étaient ouvertes par les deux premières lignes.

A la tête de cette machine de guerre redoutable se trouvait un puissant nain en armure dorée, une cape bleue flottant dans le dos. Le roi Thorik en personne était venu porter main forte à ses guerriers en ce moment décisif. Lorsqu'il cria, sa voix perça le vacarme de la bataille.

-Zock-Dah, viens ici vermine ! L'heure de la justice et de la vengeance est arrivée , tu vas payer pour ce que tu as fait à Hadhod Croix-de-Fer !

Etait-ce un soupçon de crainte que Dwolin put apercevoir dans les yeux du général de Gundabad ? Ou juste de la haine ? Peu importe sa motivation, le Maître-Fouet ne voyait pas l'intérêt d'affronter le roi des nains dans ces conditions. Il grogna un ordre à ses troupes d'élite, les Dépéceurs :

-Fumée !

Les gobelins, avec une discipline surprenante, allumèrent des bombes rondes attachées à leurs ceintures, qui se mirent immédiatement à fabriquer des nuages entiers de fumée âcre, limitant la visibilité des forces de la Coalition et couvrant la retraite tactique des troupes de Gundabad.

* * *

Garmuz avait un choix à faire. Les forces d'Erebor étaient en approche et plus loin, le général Zock-Dah semblait battre en retraite. Mais le roi Gudmund était à présent pratiquement seul. Encore furieux et imbattu, le souverain de Dale commencait néanmoins à montrer des signes d'épuisement. L'Uruk allait-il tenter de se débarasser d'un des dirigeants de la Coalition ? Ou bien le risque était-il trop grand ?


* * *

Thassael put profiter de la désorientation temporaire des chauve-souris pour utiliser sa vue d 'elfe et observer les alentours. L'armée d'Erebor était loin, engagée dans un combat contre les forces de Zock-Dah et de Garmuz. Ils ne pouvaient pas compter sur eux pour l'instant. La colline était recouverte des corps des archers de Dale et des nains des Montagnes Grises, ainsi que de leurs ennemis. Thorvald, le neveu de Gudmund était lui aussi à terre, mort ou blessé. Yangrur Epaule-Rouge combattait encore, entouré de ses fidèles guerriers. Un nuage de poussière venant de la direction du camp de la Coalition attira l'attention de Thassael. C'était un petit groupe de cavaliers, ils devaient être à peine une trentaine, mais il put reconnaître le jeune prince Orwen à leur tête, et la bannière verte et blanche des Rohirrims.

Sur le côté droit de la colline se trouvaient des dizaines de gobelins armés de lances et de piques, qui continuaient inlassablement leur assaut sur les forces de Thorvald et de Yangrur. Une trentaine de cavaliers, même des Rohirrims, s'écraserait sur leurs lances comme la mer s'écrase sur un rocher. Si les cavaliers venaient à contourner la colline, ils pourraient atteindre les archers gobelins plus vulnérables...mais comment communiquer cela à un groupe de cavaliers en plein gallop à plusieurs centaines de mètres plus loin... ?

Ces foutues flèches n’avaient pas marché. Les énormes animaux volants n’en étaient que plus excités. Draek du faire tout son possible pour échapper aux serres des créatures de l’enfer. Il avait désormais rangé son arc et se battait de sa lame, lançant des grand arc de cercle dans les airs pour tenter de tuer les chauve-souris…

Alors il trébucha sur le corps d’un soldat, donc la face déchirée par les griffes des monstres volants était méconnaissable. Il faut croire que le destin lui réservait le même sort. Une des immondes créatures vint enfoncer ses serres dans son cuir chevelus.
La douleur était vive, bouillante et Draek sentait déjà quelques chose de chaud couler le long de ses joues, il tenta de mettre un coup d’épée au dessus de lui mais cela n’eut aucun effet. Les griffes acérées lasseraient maintenant son front et son arcade sourcillière.

C’est à se demander si je sort vivant est-ce que mes enfant reconnaîtront la face de leur père…

La douleur se fit d’un coup moins vive, et le Dalite entendit un bruit mou au dessus de son crâne. Le  monstre qui l’attaquait avait le corps fendu de part en part par la pioche d’un nain des montagnes grises.

L’éclaireur ramassa son vieux bonnet rouge et le replaça sur son crâne à moitié chauve et en lembaux. La sensation du tissu rêche sur les lacérations était horrible, mais l’heure était à la colère, et à la bataille. Draek n’eut que le temps de donner un accolade à son sauveur avant que retentisse, encore ! Mais cette fois bien plus près d’eux, une explosion.

Le même ingénieur nain qui avait fait sauter le mur était là, à quelques mètres, avec un drôle d’engin farfelu à la main, dont le bruit retentissant provenait sûrement. Les chauve-souris géantes étaient paniquée, le bruit les affectaient au final, seulement une flèche ca ne devait pas être assez…

Mais le répit n’était pas éternel. Et le Dalite reprit bien vite ses esprits en voyant les joueurs de flûte redoubler d’ardeur pour contrôler les créatures.

- « Camarades ! » Il leva sa lame en l’air « Il nous faut à tout pris tuer les flûtistes, avec moi ! Vive la reconquête, Vive les peuples libres ! »

Et le Dalite s’élança en avant, suivis du nain des montagnes grises et d’un poignée d’autres, Draek ne voyait pas combien avaient répondus à son appel, ni même si s que le son sauveur l’avaient entendu...Mais la haine le guidait, et l’envie de prendre sa revanche sur ces répugnante créatures !!!
Ils impactèrent les flûtistes avec fracas, tranchant et brisant leur chair nues, les musiciens eux mêmes ne posaient aucun problèmes, ce fut plus la nuée de chauves-souris qui leur tomba dessus qui ralentis leur avance ...Draek jouait de son épée comme jamais auparavant, et l’acier venu des collines de fer rentrait tantôt dans une gorge purulente, tantôt dans une aile membraneuse. Mais la charge audacieuse des guerriers avait fait son effet, déjà la musique s’amenuisait. D’autre avaient dus suivre leur exemple.

- «  Vive Thorvald, vive Gudmund, vive Yangrur, vive Thorik, vive la coalition !!! »

Et un autre gobelin tomba, le coeur fendu de fer...

La bataille continuait à faire rage de tout les côtés, Isil et le Dunedain étaient toujours en compagnie des nains qui venaient de leurs sauver la vie.

Gröm, leur capitaine, avait fait une proposition à l’elfe et à Bénéthor pour enrayer l’avancée des troupes ennemies.
Après réflexion, le duo leurs devaient bien cela et il fallait par tout les moyens repousser ces infâmes créatures pour reprendre le contrôle de la vallée et ensuite assiéger la montagne.

Le capitaine regarda Bénéthor et Isil et leur dit

* Malheureusement, les troupes de Gundabad patrouillent déjà le flanc de la montagne...D'après Dromli, il s'agit d'un détachement de ces infâmes Hommes-Gobelins de Gundabad. Ne les sous-estimez pas. Ils sont plus grands et plus forts que les gobelins, et bien plus malicieux et cruels que la plupart des humains. Ils n'ont pas l'odorat des éclaireurs orcs, mais vous verront venir de loin si vous n'êtes pas discrets. Tant qu'ils restent en position sur le flanc de la montagne, notre mission sera compromise. Vous voyez ce gros amas de quatre rochers ? Celui qui dirige les Hommes-Gobelins y a établi un campement provisoire, à l'abri des flèches et d'une attaque frontale. Vous allez devoir vous en approcher le plus possible sans qu'ils lèvent l'alarme. Il y a plusieurs sentinelles sur le flanc de la montagne, un de vous devra les détecter de loin, ou peut-être même utiliser un arc pour en éliminer une partie. Dromli, Narvi et moi-même ferons le tour pour couper le chemin aux Hommes-Gobelins qui pourraient être envoyés pour appeler des renforts si jamais vous êtes détectés. Si tout se passe bien, nous attaquerons le campement des deux côtés, une fois que vous donnez le signal.

L’homme hocha la tête en regardant Isil avant de répondre à Gröm

-Très bien , nous ferons donc cela. Isil et moi passeront par le flanc de la montagne et mettront hors d’état de nuire tout éclaireurs se trouvant sur notre passage en nous camouflant et en utilisant nos arcs pour pouvoir les abattre à distance et avancer sans nous faire voir. Une fois que le flanc sera dégagé, nous ferons résonner le cor du Rohan que le prince Orwen à donné à Isil pour vous donner le signal.
Si cela vous convient mes amis , nous sommes prêts à démarrer pour aller pourfendre de l’orc !

Le Dunedain récupéra son équipement qui était dispersé sur le sol posa sa main en hochant la tête vers Isil et souhaita bonne chance a Gröm , Dromli et Narvi avant de prendre la route.

Après avoir fait quelques pas au côté de l’elfe , il l’a regarda et lui dit

-J’espère que cela ne nous mènera pas à la mort…

Il prit un court instant de réflexion et reprit

-Faisons nous aussi discrets que possible et j’espère que tes capacités à l’arc ainsi que ton talent pour le camouflage seront assez utiles. Je vais tout faire pour nous garder en vie.

Il regarda l’elfe et commença à sortir des chemins escarpés pour passer inaperçu.

Toujours pris dans cette mêlée qui n'en finissait pas, attaquer à la fois au sol et dans les airs le nombre de corps sur-le-champs de bataille commencer sérieusement à s'accumuler et le sang des braves des deux camps tomber au champ d'honneur inondait la terre rendant le combat toujours plus difficile, les soldats des deux camps se battait maintenant contre le terrain lui-même
Pourtant, malgré le nombre de perte, le morale semblait encore tenir. Thassael regardait Yangrur Epaule-Rouge haranguer et encourager ses hommes, ils l'auraient suivie jusqu'en enfer.
Maniant avec habileté ses deux lames, passant toujours plus d'ennemis au file de ses l'épées, Thassael préfère inspirer les guerriers qu'il l'entoure par des actes plus que par des mots.

Alors qu'une nouvelle vague de chauves-souris s'apprêtent à leur foncer dessus. Une nouvelle détonation se fit entendre. {BOUM}.
Cette explosion était moins forte que les précédentes mais bien plus proche. C'était ce nain qui venait de tirer avec son étrange arbalète remplie de poudre noire. La panique s'empara des chiroptères, les nuées se dispersèrent. Donnant un peu de répit au combattant de la coalition, et redonna de l'espoir aux nains et aux hommes. Cela permit à Thassael de profiter de sa vue d'elfe et d'observer les alentours. L'armée d'Erebor était loin, engagée dans un combat contre les forces ennemies. Ils ne pouvaient pas compter sur eux pour l'instant. La colline était recouverte des corps des archers de Dale et des nains des Montagnes Grises, ainsi que de leurs ennemis. Yangrur Epaule-Rouge combattait encore, entouré de ses fidèles guerriers. Un nuage de poussière venant de la direction du camp de la Coalition attira l'attention de Thassael. C'était un petit groupe de cavaliers, ils devaient être à peine une trentaine, mais il put reconnaître le jeune prince Orwen à leur tête, et la bannière verte et blanche des Rohirrims.

Sur le côté droit de la colline se trouvaient des dizaines de gobelins armées de lances et de piques, qui continuaient inlassablement leur assaut sur les forces de Thorvald et de Yangrur. Une trentaine de cavaliers, même des Rohirrims, s'écraserait sur leurs lances comme la mer s'écrase sur un rocher. Si les cavaliers venaient à contourner la colline, ils pourraient atteindre les archers gobelins plus vulnérables.

Thassael devait faire vite, les Rohirrims s'apprêtent à charger a bride s'abattu une phalange de lances et de piques alors que charger les archers qui harcèlent la coalition serait largement plus efficace. Il se saisit d'un arc long de Dale récupéré sur le cadavre d'un milicien déjà mort, placent l'arc dans son dos il courut le plus rapidement possible au sommet de la colline en espèrent attirer l'attention des cavaliers du Rohan a charger une cible plus alléchante, passent en force au travers de chaque ennemi se contentent de parer ou d'esquiver les attaque ennemis, et même allier il put aussi profiter de la distraction que ce milicien au visage ensanglanter venait de provoquer, une aubaine pour lui.
Il sortit aussi le cor du Rohan qu'Orwen lui avait donné ainsi que les flèches de couleur à pointe creuse, il se plaça au sommet de la colline et souffla de tout son être dans le cor 3 fois malheureusement l'un des archer gobelin voyant Thassael sur la colline lui tira dessus d'une flèche dans les côtes, l'elfe s'écroula, mais repris rapidement ses esprits.
S'il avait attiré l'attention des gobelins il a sûrement dû aussi attirer l'attention des Rohirrim. Il se releva, se saisit de l'arc long et tira d'abord une flèche à pointe creuse jaune juste au-dessus des cavaliers. Cette dernière frôla la tête d'Orwen s'il ne l'avait pas vue ou entendu alors les hommes sont aveugle et sourd. Mais le gobelin qui avait tiré sur Thassael avait bien compris les intentions de l'elfe et une seconde flèche vain s'abattre juste a coté de la première, puis une troisième cette fois dans le bas du ventre. Thassael s'écroula sur le sol jonché de cadavre de toute race. Malgré les trois flèches le goût du sang dans sa bouche et sur son armure, il se mit à genoux et banda l'arc pour tirer une dernière flèche cette fois si elle était verte et Thassael la tira cette fois si dans la direction des archers gobelins en espérant que ces chiens de peau verte mordent la poussière. L'instant d'après l'elfe s'écroula.

Après avoir entendu l’idée de Gröm, je me suis plongée dans mes pensées, à réfléchir aux opportunités ainsi que nos désavantages.

Nous sommes blessés, mais dans un bien meilleur état que beaucoup de nos alliés et ennemis, il me reste suffisamment d’herbes et de bandage pour nous soigner pendant un moment, et avec de la volonté et de la détermination, nous serons plus ou moins en forme avant d’arriver au détachement de ces saletés d’hommes-Gobelins.

J’observe attentivement mon partenaire de guerre, il a toujours toutes ces armes, mais plus énormément de flèches, je lui donnerais une partie des miennes pour augmenter nos attaques à distance.

Le regard de Bénéthor me fait sortir de mes pensées et je lui lance un regard d’acquiescement que lui seul peut décrypter à force de combattre ensemble.

Il fixe son regard dans celui du nain avant de poursuivre ;

- Très bien, nous ferons donc cela. Isil et moi passeront par le flanc de la montagne et mettront hors d’état de nuire tout éclaireurs se trouvant sur notre passage en nous camouflant et en utilisant nos arcs pour pouvoir les abattre à distance et avancer sans nous faire voir. Une fois que le flanc sera dégagé, nous ferons résonner le cor du Rohan que le prince Orwen a donné à Isil pour vous donner le signal.
Si cela vous convient mes amis, nous sommes prêts à démarrer pour aller pourfendre de l’orc !

Nous nous dirigeons vers l’endroit désigné en silence, nous préparant mentalement à notre mission, après quelques pas le dunedain pris la parole ;

- J’espère que cela ne nous mènera pas à la mort…

- Si nous sommes prudents et que nous couvrons nos arrières l’un l’autre, il n’y a pas de raison que cela se passe mal, faisons en sorte de mener à bien cette mission.

- Faisons-nous aussi discrets que possible et j’espère que tes capacités à l’arc ainsi que ton talent pour le camouflage seront assez utiles. Je vais tout faire pour nous garder en vie.

Il se détourne du sentier pour pouvoir être plus discret sans remarquer mon regard attendrit par ces derniers mots, je lui emboîte le pas en faisant attention d’avoir le pas léger, les oreilles tendues aux moindres bruits et les yeux tournant dans toutes les directions pour ne pas se faire surprendre.

Tout d’un coup, je vois son carquois de flèche plus vide que rempli et je pose ma main sur son épaule pour qu’il s’arrête, je sors plusieurs flèches du mien avant de les placer dans le sien.

Il me remercie d’un mouvement de tête et en mimant un merci silencieux avec ses lèvres.

Nous reprenons la route dans un silence total, seuls nos respirations se font entendre, nous sommes tous les deux tendus par la situation.

Nous approchons de plus en plus de la zone, je fais un signe à Bénéthor de s’arrêter, trois sentinelles se tiens droit devant nous, nous nous séparons pour abattre ceux aux extrémités en même temps pour ne pas alarmer le troisième plus à l’écart, une fois les deux premières flèches lancées, j'encoche une deuxième flèche sans attendre que la première touche sa cible plus tuer le troisième qui reçoit deux flèches à peine à deux secondes d’intervalle, le dunedain avait eu le même réflexe que moi.

Nous fouillons les hommes-Gobelins avant de se retrouver et d'observer que leurs armes sont assez rudimentaires, des épées fortes, usées, voir émoussées, des lances, et deux d’entre eux avaient des arcs.

Je regarde mon compagnon et lui dit ;

- Ils ne s’attendaient pas à nous voir arriver, ce qui veut dire que nous sommes passés inaperçus, il faut qu’on accélère le rythme pour donner le signal à nos amis nains et décimer c’est horrible créature.

Je pris une gorgée de tisane guérissante et revivifiante avant de tendre la gourde à Bénéthor et attendre sa réponse en écoutant calmement les alentours, les éventuels mouvements de nos ennemis.

Par bravoure ou par imprudence, le Roi de Dale s’était placé dans une situation bien précaire. Sous les coups puissants des Uruks, l’un des capitaines de sa garde était tombé tandis que le second reculait sans cesse en protégeant tant bien que mal son monarque. Forcément,  le rejeton de Baltog avait tout fait pour éviter le face-à-face frontal et pouvait logiquement compter sur sa horde de robustes guerriers qu’il avait relâché sur la Garde Dalite. Ces adversaires étaient plus coriaces que les gobelins communs qui grouillaient sous la montagne. Les coups de ces ennemis-là qui ne craignaient ni le soleil ni la lumière  étaient plus puissants, plus léthaux aussi, la moindre erreur pouvait leur valoir très cher.  Bientôt ce fut son second officier, qui, épuisé par les attaques répétées, s’écroula sur ses genoux en adressant un dernier regard désolé à son Roi. Il ne fallut pas plus qu’une poignée de secondes pour que sa tête soit tranchée par la lame courbée d’un Uruk. Ces derniers se rallièrent autour de leur leader en grondant:

“Broshan Garmuz Baltogbaur!¹ “


Sur le reculoir, le Roi Gudmund parvint à envoyer un de ses ennemis au sol d’un puissant coup d’estoc. C’est alors que le fils du Roi de Gundabad passa à la charge, matraquant de son cimeterre l’écu du souverain. Son adversaire était si puissant, qu’à chaque coup porté, il avait l’impression que tous les os de son bras portant le bouclier allaient se briser. Il tenta bien de porter une contre-attaque avec sa longue épée mais celle-ci fut détournée par Garmuz avec une facilité déconcertante. Face à une telle force surhumaine, Gudmund ne tiendrait plus longtemps. Il entendit au loin les clameurs qui accompagnaient l’arrivée de Thorik et des forces d’Erebor. Mais n’était-il pas déjà trop tard? Les Nains arriveraient-ils à temps?

Dans l’espoir de gagner du temps, Gudmund se lança dans une manoeuvre aussi téméraire que surprenante. Entre deux attaques porter sur son écu, il décida de se séparer de ce qui restait de sa protection en jetant en avant son bouclier qui vient violemment heurter Garmuz au menton, le sonnant au passage pour quelques secondes.  Le Roi descendit au sol et roula ensuite sur le côté pour établir une certaine distance avec son adversaire qui avait désormais repris ses esprits.

Alors qu’il profitait de ce très court moment de répit, Gudmund souffla bruyamment et observa les alentours. Des fumées blanches sorties des bombes gobelines avaient envahi la plaine entière et rendait la visibilité compliquée. Les gobelins avaient ordonné la retraite et les Uruks qui avaient cherché à l’encercler quelques minutes plus tôt avaient disparu. Seul se tenait encore face à lui son grand adversaire, fier et déterminé. Mais Gudmund, affaibli, se contenta de sourire à son vis-à-vis. Quelques secondes plus tôt, il aurait cherché à l’occire au plus vite mais la donne venait de changer. Il murmura le cri de ralliement des Uruks prononcés un peu plus tôt:

“Broshan Garmuz Baltogbaur”


Ses années passées à combattre les assauts répétés des gobelins sur sa ville lui avaient permis d’être familier avec quelques bases de la langue maudite que ses ennemies pratiquaient. Il en connaissait les mots les plus simples. Et par chance ceux-ci en faisaient partie. Il haussa la voix:

“Ainsi ai-je le déshonneur de me mesurer à l’un des bâtards du Roi Baltog en personne.”

Il fit tournoyer son épée d'un air menaçant.

“L’envie de ramener cette tête hideuse sur un pic à Baltog ne me manque pas mais….”

Il inspira alors et se mit à crier.

“A l’aide mes amis! Le fils de Baltog est ici! A l’aide! Pour la coalition! Pour Thorik!”

Aussitôt des dizaines de guerriers d’Erebor arrivèrent au pas de course dans leurs lourdes armures clinquantes, encerclant le grand gobelin. Garmuz avait eu l’opportunité de se mettre à l’abri en battant en retraite au côté de Zock-Dah mais en voulant poursuivre le combat face à Gudmund, il avait trop tardé. Le vieux monarque avait tenu assez longtemps et voilà qu’il se trouvait désormais encerclé.

“Posez les armes Garmuz et la vie vous sera peut-être accordée! Dans les fosses sous nos pieds, votre père détient également un prisonnier de haute valeur. Nous pouvons faire en sorte que chacun y retrouve son compte. Refusez et nous n’aurons d’autre choix que de vous abattre sur le champ.”


1:Broshan Garmuz Baltogbaur: Gloire à Garmuz fils de Baltog





Il ne faisait pas bon se tenir à proximité de Biereü Fendeur-de-Crânes lors d’une bataille. Ce dernier, pris d’une furieuse rage guerrière propre aux bataillons d’élites des Barbes de Feu, effectuait de grands moulinets avec son large marteau, écrasant os et chairs sur son passage. Sa barbe d’un roux éclatant était désormais parsemée de longues traînées sombres provenant du sang projeté par ses victimes. Cependant, même l’un des guerriers les plus doués de la coalition n’avait pu empêcher la mort de nombreux de ses frères à la suite de l’attaque initiale de Zock-Dah qui les avait tous pris au dépourvu. Mais le vent commençait à tourner pour les Naugrims.

Le ciel s’éclaircissait à nouveau, les chauves-souris se dispersaient  vers l’horizon à mesure que les gobelins flûtistes étaient abattus par l’armée de Dale. Leur flanc  mené par Yangrur Epaule-Rouge parvenait à contenir tant bien que mal la sortie gobeline et compterait bientôt sur le soutien des Rohirrim. Quant à l’avant-garde au sein de laquelle il se trouvait, elle avait réussi à renverser la tendance avec l’arrivée de Thorik en repoussant l’ennemi d’où il était arrivé. Le Maître Fouet s’était lâchement retiré dans les profondeurs de la Montagne par la brèche qu’il avait fait ouvrir plus tôt.

Autour de lui il entendait déjà certains alliés proclamer victoire ce qui eut le don de l’agacer royalement.

“Fermez-la bande d’abrutis! Nous n’avons pas encore réalisé le dixième du travail! Nous n’avons pas même mis une moitié de pied à l’intérieur du Mont Gundubanad!”


Au fil des minutes, le calme revint peu à peu dans la vallée. Le ciel était désormais clairement visible et les gobelins qui n’avaient pas été occis s’étaient désormais retranchés à l’intérieur de la montagne. Seule une petite poche de résistance, abandonnée par Zock-Dah, continuait de lutter plus loin contre les guerriers de Yangrur et d’Orwen mais leur sort était scelllé. Plus haut, quelques escarmouches étaient également à signaler entre groupes d’éclaireurs sur les flancs de la montagnes mais rien ne pouvant immédiatement inquiéter les troupes postées en contrebas. La brume artificielle se dissipait peu à peu, révélant le parterre de corps et de membres sanguinolents  qui jonchaient le sol sex et rocailleux.  Chacun se mit instinctivement à chercher du regard un visage connu, un fanion familier parmi la multitude de victimes. Les lamentations d’une voix familière qui s’élevaient à quelques dizaines de mètres de là captèrent l’attention de Biereü qui se retourna.

Le lieutenant Mador, en pleurs, tenait dans ses bras le corps inerte de son frère jumeau Dedor. Les deux officiers de la famille des Torses-Larges avaient acommpagnés le Ramekhtûrg et son armée depuis leur départ des Montagnes Bleues et s’étaient révélés êtres des guerriers aussi loyaux qu’intelligents au sein de la troupe. Le robuste nain blond était tombé sous les coups de l’ennemi, une plaie béante au niveau de son torse ne laissant aucun doute quant aux raisons de son trépas. Dedor avait souvent été la voix de la raison et du rappel au calme au sein des régiments furieux et parfois turbulents de Gabilgathol; son visage désormais éternellement paisible, il méritait le repos éternel vers les Cavernes de Mandos.

Biereü, qui n’avait pourtant jamais été doué pour ce genre de choses, chercha à s’approcher de son compagnon pour lui poser une main sur l’épaule et chercher à le réconforter. Mais il n’en eut pas le temps.  Mador s’était redressé, une rage vengeresse brillant dans ses yeux. Mais il ne s’agissait pas de cette flamme guerrière qui vous permettait de vous transcender sur un champ de bataille mais de celle qui vous aveuglait face au danger et vous poussait à la faute. Il fixait désormais d’un air défiant l’entrée de la brèche du Mur Pâle. Une silhouette se tenait au milieu de la faille. Reconnaissable entre toutes.

Zock-Dah était là, face à eux, les narguant avec son rictus meurtrier.

Hors de lui, Mador poussa un long cri de détresse et saisit  sa hache en se redressant. Il se mit alors à courir en direction de la montagne en ralliant d’autres guerriers en détresse autour de lui.

“  A mort! Vengeance!”

Plusieurs dizaines de guerriers éprouvés suivirent le mouvement naissant malgré les avertissements de leurs supérieurs qui avaient reçu l’ordre d’attendre. Biereü lâcha un juron et chercha à rattraper le Nain Blond pour arrêter cette folie, mais il était déjà distancé. Mûs par le chagrin et la colère qui les rongeaient Mador et ses suiveurs étaient désormais à quelques mètres de Zock-Dah qui se tenait toujours immobile à l’entrée de la montagne. Ils purent tous clairement voir le sourire cruel du Maître-Fouet s’élargir un peu plus avant de s’évanouir dans la pénombre.

“Gundû! ²Fermez les portes !” Cria-t-il.

Alors le flanc de la montagne se mit à trembler de nouveau alors que les gobelins venaient de relâcher les liens qui maintenaient de grandes réserves et carrières de gravats et roches de toutes tailles. Celles-ci s’écroulèrent selon une trajectoire bien précise et guidée par de longues galeries creusées  et savamment pensées par les plus rusés des gobelins. Les tonnes de gravats s’abattirent alors sur le groupe de nains, les écrasant sous leur poids et comblant la brèche ouverte plus tôt par les défenseurs de Gundabad.

Sous le choc, l’armée naine observa un moment en silence le pan de la montagne reconstitué par des gravats mêlés aux restes de leur frères d’armes. Et tous réalisèrent alors que le long et fastidieux siège de Gundabâd ne faisait que commencer.

Le Maître-Fouet avait encore frappé. Le Roi Baltog serait fier de lui, d’autant plus que son fils et rival Garmuz se trouvait désormais aux mains de l’ennemi.

2. Gundû: Pierres

*Faisons-nous aussi discrets que possible et j’espère que tes capacités à l’arc ainsi que ton talent pour le camouflage seront assez utiles. Je vais tout faire pour nous garder en vie.

Ainsi fut les mots dit par Bénéthor avant que notre duo commence à prendre la route pour le campement indiqué par Gröm.

Après quelques mètres à marcher dans les sentiers escarpés autour de Gundabad, l’elfe profita d’un moment de calme avant la tempête pour réapprovisionner le carquois de Bénéthor en flèches. Cela lui serait bien utile pour ce qu’il l’attendait .
Le Dunedain était bien plus pessimiste que Isil à propos de leurs sort, rien ne leurs garantissaient que les nains de Gröm se tiendraient prêt de l’autre côté du campement des Uruks. Même si le rôdeur avait foi en la coalition, les chemins et les routes autour de Gundabad grouillaient de créatures infâmes autres que Les Gobelins , Uruks ou même Wargs. Ce dernier en avait déjà fait les frais après l’attaque qu’il avait subit par ces maudîtes chauve-souris !

Après avoir remercié Isil d’un signe de tête pour le réapprovisionnement en flèche , il continuèrent à marcher silencieusement.
La tension était palpable du côté de Bénéthor et d’Isil même si ils avaient tout les deux combattu à plusieurs reprises et ces derniers jours plus que jamais , ils savaient que la mort pouvait se trouver n’importe où.

Une fois arrivé non loin de la zone indiquée par le capitaine Nain , l’elfe fit un signe au Dunedain. Trois sentinelles Uruks se trouvaient à quelques pas d’eux.

Le duo n’eut pas besoin de discuter pour se mettre d’accord de la manière dont ils allaient se défaire de cette situation, ils se séparèrent, et d’une flèche l’un comme l’autre abattirent deux Uruks. Le dernier fut transpercé de deux flèches , l’une venant de Isil et l’autre de Bénéthor.

Ensemble ils fouillèrent et inspectèrent les carcasses sans vie de ces créatures , cela se voyait qu’ils ne faisaient que patrouiller car leur équipement laissait à désirer comparé à celui des Uruks sur le champ de bataille.

Ensuite Isil dit au Dunedain

* Ils ne s’attendaient pas à nous voir arriver, ce qui veut dire que nous sommes passés inaperçus, il faut qu’on accélère le rythme pour donner le signal à nos amis nains et décimer c’est horrible créature.

Bénéthor lui dit en buvant une gorgée de la tisane préparée par l’elfe

-Effectivement, ils avaient l’air de simplement patrouiller sans être alertés, nous allons donc accélérer le rythme comme tu dis , en espérant que nos amis nains sont aussi de l’autre côté du camp.

Bénéthor prit une pause …

-Si c’est le cas nous devrons tant bien que mal essayer d’abattre le plus d’Uruks possible pour aider la coalition.

Le Dunedain se plongea dans ses pensées , la peur n’était pas en train de l’envahir , mais le doute oui. Cela faisait plusieurs jours qu’il ne s’était pas bien reposé et tout était confus dans sa tête , il avait confiance aveuglément en Isil et il savait que cela était réciproque , la seule raison pour laquelle il participait à cette guerre était de se prouver qu’il était digne de ses ancêtres du Gondor . Être un vaillant guerrier et aider à sauver les peuples libres de la terre du milieu.

-Nous devons à tout prix nous assurer que Gröm et ses troupes seront dans l’es parages, je ne risquerai pas qu’il t’arrive quoique ce soit ici dans ces montagnes froides.

Il n’osa regarder l’elfe dans les yeux et il reprit la route.

Quelques kilomètres plus loin , il pouvait apercevoir le campement des Uruks et effectivement Gröm avait raison.

Ces créatures étaient bien plus musclés et bien mieux équipés que de simple orcs ou autres bêtes des collines. Il fit un signe à Isil pour qu’elle approche et qu’elle puisse inspecter un peu mieux le campement grâce à ces yeux d’elfe et lui dit

-J’espère que tu pourras voir ces créatures de plus près , il faut que nous soyons vigilant, tu penses qu’il y en a …

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’un bruit de craquement se fit entendre et deux wargs étaient prêt a bondirent sur les deux compagnons , Bénéthor sorti une flèche de son carquois mais Isil avait déjà prit de l’avance et avait abattu un des monstres. Le Dunedain lâcha son arc et sorti son épée de son fourreau, fit une roulade en entaillant la patte du warg , ce dernier lança un cri de douleur , le rôdeur en profita pour lui enfoncer sa lame dans la gorge.

Il ramassa son arc et essuya son épée avant de dire à Isil

-J’espère que tu vas bien ? Tu n’es pas blessée ? Il faut agir vite avant que l’on n’y laisse notre peau!

Isil



- J’espère que tu vas bien ? Tu n’es pas blessée ? Il faut agir vite avant que l’on y laisse notre peau !

Alors que Bénéthor me pose cette question avec une inquiétude dans la voix, j’observe les environs, perchés sur un gros rocher, à la recherche d’éventuels renforts dû aux cris du Warg blessé avant d’être tué.

- Je vais bien ne t’inquiète pas.

Après un coup d’œil vers mon compagnon, je reprends la parole ;

- Tu n’es pas blessé ? Je pense que le bruit a dû trahir notre position, ils vont sûrement être en alerte, mais nous garderons l’avantage si nous nous déplaçons avant qu’ils arrivent.

Je descends du rocher et commence à examiner plus attentivement le dunedain avant de m’apercevoir qu’il n’est pas blessé.

Je détourne le regard pendant qu’il ramasse son arc laisser tomber au sol durant l’attaque et commence à marcher lentement pour détourner l’avant poste et pouvoir les attaquer d’un endroit où il y a le moins de ces maudites créatures, laissant le temps à Bénéthor de me rejoindre.

Je repensais à mon père inconnu, j’espère trouver un jour des réponses à mes questions et ne pas mourir sans savoir qu’il est et pourquoi il m’a abandonné, mes pensées s’égarent petit à petit avant de me rappeler des mots de mon coéquipier " Nous devons à tout prix nous assurer que Gröm et ses troupes seront dans les parages, je ne risquerai pas qu’il t’arrive quoique ce soit ici dans ces montagnes froides. "

Que voulait-il dire ? Avait-il peur d’être responsable de ma vie ou de ma mort ?
J’ai pris la décision de suivre la coalition de mon propre chef, de risqué ma vie pour c’est braves, si je devais perdre la vie, j’en suis là seule responsable et je serais fière d’avoir donné ma vie pour une cause aussi noble.
Cela n’empêche pas que les paroles de Bénéthor m’avais touché.


La réalité me rattrapa rapidement quand j’ai aperçu le camp de l’avant-garde, ralentissant le pas, je remarque qu’ils courent dans tous les sens, préférant renforcer l’entrée du camp, nous laissant une énorme brèche sur l’arrière et le flanc gauche.
Nos amis nains n’auraient aucune difficulté à nous rejoindre.

Réfléchissant comment en tuer le plus avant de devoir combattre au corps à corps, la main du dunedain me fit sursauter.

Je lui souris calmement, je ne veux pas lui montrer mon inquiétude, il parait déjà assez nerveux.

- Je pense qu’on pourrait abattre en silence l’arrière du camp à l’arc, ils sont trop préoccupés par l’endroit où nous avons tué les Wargs, laissant le champ libre aux nains en donnant le signal avec mon cor, peut-être même en tuer quelques-uns de l’entrée pour alléger le combat au corps à corps. Qu’en penses-tu ?

Je détourne les yeux du camp pour planter mon regard dans celui de Bénéthor pour connaître son avis et s'il a une meilleure stratégie.

Tuer un gobelin n’était pas une mince affaire, mais justifier sa mort était bien plus facile. Les Dunedain, les nains et les elfes avaient institutionalisé la haine envers cette race pendant des millénaires. Répugnants, agressifs et différents, les orques et les gobelins étaient après tout des serviteurs du Mal. Leur culture, leurs familles, leurs désirs et leurs craintes étaient un concept abstrait sur lequel il n’y avait aucune raison de s’attarder. Même leur sang était d’une couleur différente que celui des Peuples Libres. Mais les hommes-gobelins, hybrides de deux races différentes, c’était autre chose. Le visage du guerrier de Gundabad abattu par la flèche était étrangement humain, surtout maintenant que ses yeux malicieux étaient éteints et fermés, tandis que sa grimace de colère avait laissé place à une expression de surprise naïve, presque infantile.

Isil et Benethor n’eurent pas le temps de s’attarder sur le corps. Ils continuèrent leur chemin en abattant in extremis deux wargs avant d’arriver au campement des hommes-gobelins. Le plan d’Isil n’était pas mauvais ; chaque ennemi abattu à distance diminuait le risque de blessure ou de mort dans la mêlée générale qui ensuivrait. Les flèches du rôdeur et de l’elfe sifflèrent dans l’air froid et les deux sentinelles s’écroulèrent.

Mais l’utilité de leurs arcs atteignit sa limite. Comme prédit par le capitaine des éclaireurs, le coeur du camp ennemi se trouvait entre quatre grands rochers, à l’abri de leurs regards et de leurs flèches. C’était le moment de donner le signal, afin de pouvoir attaquer des deux côtés. Plus qu’à espérer que les nains seraient au rendez-vous, sinon la charge d’Isil et de Benethor serait suicidaire. Le son du cor d’Orwen résonna, et alors que les deux aventuriers s’élançaient dans la direction des rochers, ils entendirent un cri de guerre nain. Gröm avait répondu à l’appel !

Ils se retrouvèrent dans le campement ennemi. Le premier adversaire tomba sous leurs lames avant de pouvoir réagir, surpris par l’attaque provenant simultanément des deux côtés. Mais les autres hommes-gobelins avaient eu le temps d’atrapper leurs armes, en formant un demi-cercle autour de leur chef, un grand guerrier maigre au visage recouvert de cicatrices, et vêtu d’une armure aux couleurs de Dale, sans doute pillée.

Benethor se retrouva face à un homme-gobelin trapu armé d’une lance, ce qui le rendit difficile à atteindre. Le rôdeur s’en tira tant bien que mal, mais lorsqu’il regarda autour de lui, il s’aperçut que la situation était devenue dramatique. Derrière lui, Isil fut prise au dépourvu par un ennemi, sans doute une des sentinelles qui était arrivée en renforts dans le campement en entendant le cor. L’homme gobelin avait réussi à sonner l’elfe en lui donnant un coup de massue qui faillit lui briser le crâne. L’elfe était hors combat pour l’instant, et son adversaire n’hésiterait pas à l’achever.

De l’autre côté, c’était le nain Dromli qui s’était retrouvé à la merci du chef des hommes-gobelins. Le nain dut reculer sous une tempête de coups violents de l’épée lourde que son adversaire, et finit par trébucher en tombant en arrière. Le rôdeur n’avait que quelques secondes pour faire un choix, sachant qu’il n’aurait pas le temps d’aider ses deux compagnons.

* * *


D’abord surpris par le son du cor rohirrim, le prince Orwen leva la main lorsqu’il vit la flèche jaune voler au dessus de sa tête. Ses cavaliers réagirent immédiatement avec une grâce et une précision dont seuls les Maîtres des Chevaux étaient capables. La colonne de cavaliers se divisa en deux, chaque moitié partant vers un côté et ensuite vers l’arrière en traçant un cercle alors que le Prince observait la colline en essayant de comprendre le signal. Soudainement, il la vit. Une flèche verte siffla dans l’air et vint se planter sur le côté gauche, plus éloigné de la coline.

-En avant, Eorlingas !


La cavalerie rohirrime s’enfonça dans les lignes des archers gobelins comme un couteau dans le beurre, privant ainsi l’infanterie gobeline qui affrontait les nains et dalites qui avaient suivi Draek d’un soutien précieux.

Maintenant que la mélodie inaudible des flûtistes s’était arrêtée, la plupart des chauve-souris quittèrent le champ de bataille en s’envolant vers le mont Gundabad...

* * *

L’infâme Garmuz était inspiré d’une rage berserque, et plusieurs de ses uruks se rallièrent autour de lui. La tête d’un nain qui avait baissé sa garde trop vite roula sur le sol. Déjà, le rejeton de Baltog était devant Gudmund, qui para maladroitement son premier coup ne s’attendant pas à une attaque frontale aussi désespérée. Le roi, affaibli par le long combat fit une erreur pendant la deuxième parade et soudainement sa cape fut teintée de rouge. Blessé, il tomba en arrière.

Mais Garmuz n’eut pas le temps de donner le coup de grâce. Un guerrier d’Erebor qui était venu à l’aide des Dalites lui brisa le genou droit d’un coup de pioche, comme s’il brisait un morceau de pierre. Même la rage berserque ne suffit pas pour ignorer la douleur qui explosa soudainement dans la jambe de l’Uruk. Massacrée par la fracture ouverte, sa jambe se replia sous lui, et avant qu’il ne puisse toucher le sol plusieurs guerriers tombèrent sur lui en l’immobilisant, le désarmant, et le frappant. Il eut juste d’entendre quelqu’un crier ‘laissez le en vie’ avant de sombrer dans l’inconscience.

***

La fumée laissée par les gobelins de Zock-Dah ainsi que les nuages des chauve-souris se dissipèrent enfin, laissant aux guerriers de la Coalition la possibilité d’observer le champ de bataille. L’étendard bleu de Thorik volait à présent dignement, planté à l’ombre de la montagne, mais à quel prix ? Mador et ses suiveurs étaient enterrés sous les gravats. Le régiment de Dwolin qui avait subi l’attaque féroce de Zock Dah était décimé après avoir bravé la tempête. Les archers de Dale et les nains des Montagnes Grises avaient payé très cher pour défendre la colline contre les gobelins et les chauve-souris. Et le siège ne faisait que commencer...

Les officiers et autres guerriers qui avaient des informations importantes à partager furent convoqués dans la tente royale, dressée rapidement à côté de l’étendard .

Garmuz, lorsqu’il regagna conscience, s’aperçut qu’il était enchainé par les mains et par les jambes avec d’autres gobelins qui avaient rendu leurs armes. Ils étaient entourés de gardes lourdement armés, en attendant leur sort.


***
Sur la colline, les cavaliers qui étaient pour la plupart sortis indemnes de l’escarmouche s’occupaient tant bien que mal des blessés. Mais ce fut Draek qui tomba sur le corps de Thorvald, le neveu du roi Gudmund. Le commandant des archers dalites respirait encore mais son visage était recouvert de sang, griffé et mordu à plusieurs reprises par les chauve-souris énormes, et l’étendue de ses blessures n’était pas claire.

Pendant ce temps là, deux rohirrims soulèverent à moitié le corps transpercé des flèches de Thassael. Quelqu’un lui mit de l’eau sur le visage, peut être en essayant de le réveiller. Une voix se fit entendre, celle du prince Orwen en personne :

-Maître elfe, vous avez sauvé beaucoup de vies aujourd’hui. Nous allons sauver la votre mais pour cela il nous fait arriver jusqu’au campement, où se trouvent les guérisseurs. Je vous emmènerai sur mon cheval, mais c’est risqué dans votre état. J’espère que les rumeurs sur la résistance des elfes ne sont pas exagérées...

Bénéthor acquiesça pour essayer de tuer le plus d’hommes gobelins à distance avant de faire retentir le cor du Rohan pour laisser une chance aux nains du capitaine Gröm d’essuyer trop de perte.

Après avoir neutralisé une petite dizaines de ces créatures , le temps était venu de rentrer dans le camp et de se confronter à l’ennemi aux côtés des nains. L’elfe fit souffla dans le cor d’Orwen , le son rententit dans les montagnes et s’en suivi de l’autre côté du camp un cri poussé à l’unisson de la part de Gröm et de ses frères d’arme rassura un peu plus le Dunedain.

Une charge presque suicidaire face à un ennemi en surnombre et qui avait l’air bien plus imposant physiquement que les hommes de la coalition. Les premières créatures tomba sous les coups d’épées , de dagues et de haches, mais un petit détachement d’hommes gobelins attira l’attention de Bénéthor qui pendant un instant perdit de vue Isil.

Les Gobelins formaient un demi cercle en face d’une grande créature maigre vêtue d’une armure d’un soldat de Dale. C’était sans aucun doute leur chef.
Un petit détachement de nain chargea ces quelques gobelins pour mettre un terme à tout cela. Bénéthor voulant se joindre à eux se retrouva bloqué par un homme gobelin immense et très imposant muni d’une lance , ce dernier tenta à plusieurs reprise de le toucher à distance en donnant de violents coups et en criant des mots en noir parlé incompréhensible pour le rôdeur, en tentant d’esquiver un coup , Bénéthor glissa sur le sol enneigé et eu le temps de voir que la situation avait dégénérée et lui avait échappé.
Le nain Dromli était en bien mauvaise posture face au chef du camp et ce dernier était sur le point de lui donner le coup de grâce . De l’autre côté, Isil venait de se prendre un énorme coup de masse la laissant inerte sur le sol totalement sonnée.

Il n’avait que trop peu de temps pour sauver le nain et l’elfe , il devait faire un choix et celui ci était compliqué, Dromli est un homme clé de l’armée de Gröm et Isil est le binôme du Dunedain depuis plusieurs jours , cette dernière lui a sauvé la vie à mainte reprises et des liens se sont tissés entre eux pendant cette guerre qui ne fait que trop durée.

Le rôdeur poussa un cri , sorti sa dague en se relevant et la lança dans la gorge de l’homme gobelin face à lui, la créature tomba à genoux devant lui. Mais pas le temps de l’achever , le Dunedain se rua vers Isil et en glissant coupa les tendons d’Achille de la créature ayant assommé son amie et il lui planta son épée dans le crâne en poussant à nouveau un cri de rage , il s’empara de l’arc d’Isil et désespérément il décocha une flèche dans la direction du chef du camp des hommes gobelins pour tenter de sauver Dromli. Sans regarder si il avait touché sa cible , Bénéthor récupéra son épée , porta Isil sur son épaule pour la mettre à l’abri en continuant à éliminer les ennemis qui lui barrait la route. Il déposa Isil derrière un rocher et tenta de la réveiller en criant son nom et en la secouant tout en repoussant les ennemis restant dans le campement, il espérait avoir au moins blessé la créature immonde qui s’en prenait à Dromli et il pria aussi fort qu’il le pouvait pour que Isil se réveille rapidement.

Dwolin était assis par terre, adossé à une barricade dans le campement, plongé dans ses pensées. Lui et ses troupes y étaient retournés après la fin de l’assaut pour s’y faire soigner et se reposer. Ses troupes… ou plutôt les lambeaux qui en restaient. Il n’avait pas encore les chiffres exacts. Peut-être un tiers de survivants. Peut-être un quart. Quant à combien pourrait encore se battre, c’était une autre histoire...

On les avait félicités. Souligné leur courage et leur détermination. C’est vrai, ils avaient fait leur travail. Ils avaient tenu position. Ils avaient ralenti l’ennemi pour que la bannière du Roi puisse s’organiser et repousser la contre-attaque. Les autres officiers qu’il croisait venaient lui donner une tape sur l’épaule ou un parfois sourire. Cela ne changeait rien au fait que dès qu’il fermait les yeux, Dwolin ne voyait que ses nains se faisant tailler en pièce par les gobelins sans qu’il ne puisse rien n’y faire. Il revoyait chaque moment, maudissant sa réaction trop lente, son manque de vision, sa faiblesse. Tout ce qui avait conduit tous ces vaillants nains à la mort. Il en était responsable. Personne ne lui dirait, mais il le savait.

Lui-même avait été blessé lors des combats. Il avait bien failli être embroché par le maître-fouet alors qu’il sortait affaibli de sa rencontre avec un Olog-ai. Il n’aurait eu aucune chance de s’en sortir si les renforts n’étaient pas arrivés à ce moment-là. Zock-Dah… Ce nom lui donnait la nausée. Il avait tué nombre de ses nains et était responsable de la mort du lieutenant Mador. Dwolin se promit que la prochaine fois, ce misérable ne le prendrai pas au dépourvu et qu’il s’occuperait de lui trancher la tête pour tous ceux qu’il avait perdu à cause de lui.

Mais ce moment était encore loin. Malgré tous ces affrontements, le siège venait seulement de commencer et serait encore long. Leurs forces devront maintenant faire très attention à toutes les fourberies que les gobelins avaient préparés dans leurs murs infects et qui seront à ne pas en douter de plus en plus nombreuses au fil de leur avancée.

- Capitaine !

Dwolin releva le tête et sorti de ses pensées. Un messager se tenait en face de lui.

- Capitaine Dwolin, votre présence est requise sous la tente royale avec les autres officiers.

Damn, ce n’était pas tout près et sa jambe lui faisait encore mal. Le capitaine se releva, remercia le messager et se mit en route. Il était curieux d’entendre la suite du plan.

Quelques minutes après que Draek ait chargé les gobelins, il entendit la cavalcade d’une troupe de guerriers derrière lui, et au dessus de la tête hirsute d’un des flûtistes , il put voir la fière bannière équine du Rohan. Ils étaient sauvés, l’escouade d’archers était sauvé. Peu de temps plus tard c’était la débandade chez les gobelins, les chauves souris se replièrent piteusement vers Gundabad et Draek se fit un honneur de transpercer de son épée trois flûtistes qui tentaient de fuir vers la montagne. Mais cette victoire n’était pas belle, c’était même la plus laide qu’il ait vu. Sur toute la plaine les corps des gobelins, uruks, homme de Dale aux armures de cuir et de fer bardées de rouge, gens de lac-ville au habits de pécheurs sous leur armures, Rohirims dans leur nobles harnois vert, nains de tout les clans, tout ces corps gisaient là, témoins que le début du Siège resterait déjà comme l’une des batailles les plus horrible de cet âge. Draek déambulait comme un fantôme en haut de la colline des archers, dévisageant au passage le corps d’un Dalite, dont le visage criait la jeunesse, pas plus de dix-huit ans celui là, dans ses cheveux bouclés de gros morceaux de sang séchés formaient des grumaux. De ses lèvres juvéniles coulait un mince filé de sang noirâtre, ses yeux écarquillés, d’un joli marron noisette, ne semblait exprimer qu’une chose, la surprise, la surprise que la mort vienne le prendre alors qu’il n’avait même pas déjà connus l’amour, qu’il n’était sûrement jamais sortis de sa ville natale à par pour aller mourir à l’autre bout du monde pour sauver ceux qu’il aimait. Ses bras étaient replié sur son torse, sous le cadavres d’un gobelin à la peau grisâtre et ridée, qui était venu s’empaler sur l’épée du garcon, lui enfonçant sûrement une dague sans le ventre pour qu’il meurent tout les deux. Deux êtres que tout opposaient, tout deux morts pour défendre une cause qui les dépassaient. Draek tomba à genoux et vomit plusieurs fois, mais même après ca il ne put se défaire du goût de bile dans sa bouche.

Alors qu’il rentrait vers le campement, il reconnut un visage familier sur un des corps étendus à coté d’un bosquets de petit buissons épineux et maladifs. Le beau visage de Thorvald était la, couvert de griffures peu profondes mais sanguinolentes. Draek s’accroupit directement à coté de lui et mit sa main sur son cou tout en écoutant une hypothétique respiration. Le léger souffle d’air qui sortait de la bouche du neveu du roi fit partir le poid qui pesait sur sa poitrine. L’éclaireur dégagea avec prudence les corps alentours et essaya d’évaluer les blessure de Thorvald, mais il n’y connaissait pas grand-chose, et se dit que la seule chose qu’il pouvait faire c’était le ramener au camps. Il prit alors le corps de son officier à bout de bras et tituba jusqu’au campement Dalite.

Il arriva vers un petit groupe de sentinelles à l’air aussi fatigué que le siens, et balbutia quelques paroles de ses dernières forces

- «  Le neveu du roi,  encore vivant...il a besoin de soins, sauvez le... »

Et Draek se sentit tomber de fatigue devant les gardes, mais il se rattrapa au dernier moment, un éclaireur de Dale ne baisse jamais se garde, jamais.

N'ayant pas l'habitude de l'arc de l'elfe et tirant pratiquement à l'aveugle, Benethor n'avait pas réussi à atteindre sa cible. La flèche ricocha contre le grand rocher et se brisa en deux. C'était peut-être mieux ainsi, car dans le chaos du combat rapproché général, un tir peu précis aurait facilement pu toucher un de ses alliés. Malheureusement pour le pauvre Drömli, le rôdeur ne pouvait pas se dédoubler. Malgré son expérience, il ne pouvait pas faire le poids face au vicieux homme-gobelin. Lorsqu'il trébucha en arrière, le chef ennemi ne lui laissa aucun moment de répit, et abattit son épée lourde sur le nain. Son armure d'éclaireur, bien plus légère que celle d'un soldat de ligne, ne put absorber le choc. Sous les regards choqués de ses compagnons Drömli rendit son dernier souffle, une autre victime de cette grande guerre.

Bénéthor n'eut pas le temps de désespérer. Déjà, le grand homme-gobelin qui venait de tuer Drömli se dirigeait vers lui, alors que les deux nains étaient occupés par d'autres adversaires. Isil quant à elle était toujours inconsciente...le rôdeur dut lâcher ses épaules et se retourner pour faire face à son ennemi. Le dunadan n'était pas petit, mais le guerrier en face de lui le dépassait de presque une tête, et profitait de sa portée pour garder le rôdeur à distance. Les coups de sa longue épée étaient précis et puissants, et il était difficile pour Bénéthor de parer. Rapidement, le dunadan fut obligé de reculer devant la furie des coups de son adversaire, de la même manière que le malheureux Drömli dans ses derniers instants. Il fallait faire quelque chose pour briser l'offensive du chef des hommes-gobelins...

Isil reprenait doucement connaissance. Une douleur perçante pulsait dans sa tête, et elle était encore à moitié assourdie, sans doute dépourvue de son agilité habituelle. Adossée à un rocher, elle put apercevoir au bout d'un moment les deux combattants à deux mètres à peine d'elle.

***

Le campement de la Coalition bourdonnait d'activité. Un des gardes aida Draek à marcher, deux autres prirent Thorvald entre eux, choqués de voir le neveu du roi en cet état. Ils les emmenèrent à l'infirmerie, où ils furent accueillis par une femme dalite aux épaules larges.

-C'est le capitaine Thorvald..?! Les rangs et les titres n'ont pas d'importance dans mon infirmerie mais je vois qu'il est en mauvais état. Posez-le sur ce lit de camp, je vais m'occuper de lui de ce pas...

Le garde qui soutenait Draek se pencha pour laisser l'éclaireur glisser sur le sol et s'adosser contre un des piliers qui soutenait l'énorme tente. Les lits étaient limités et disponibles seulement pour ceux qui étaient blessés lourdement.

-Ramener le capitaine jusqu'ici n'était pas une mince affaire, surtout dans ton état...tu peux en être fier éclaireur. Comment t'appelles-tu? - lui demanda le garde, mais la conversation dut s'achever peu de temps après car il fut appelé par ses compagnons pour retourner à leur poste.

Au bout d'un moment, une autre femme, naine cette fois, s'approcha de Draek et lui tendit un bol fumant:

-Tiens soldat, c'est un bouillon qui te réchauffera et te redonnera des forces. Mais avant de le boire, est-ce que tu as des blessures sérieuses? Si ce n'est pas le cas, manges et quand tu auras la force de te relever viens me voir. Tu as fini de combattre pour aujourd'hui, mais nous avons besoin de chaque paire de bras ici.


L'infirmerie était très grande, mais elle commençait déjà à se remplir au fur et à mesure que les blessés arrivaient du champ de bataille. Les infirmiers et guérisseuses vêtus de blanc et de gris travaillent sans répit. L'affrontement était peut-être terminé, mais une autre bataille commençait à présent: celle pour la survie des blessés.

***

Lorsque Dwolin arriva dans la tente royale, les deux gardes lui cédèrent le passage avec un hochement de tête respectueux. Les exploits du capitaine n'étaient pas passés inaperçus.

Il fut un des premiers à arriver. Le chroniqueur Hjallrig était là, en train d'écrire dans son grand grimoire. Le seigneur Grimbeärd d’Esgaroth s'y trouvait aussi; on lui avait confié la protection du campement, il n'avait donc pas participé directement aux affrontements du jour. Enfin, Yangrur Epaule-Rouge s'y trouvait aussi, arrivé tout droit du champ de bataille.


Le visage du nain, déjà déformé par les terribles brûlures, était à présent encore plus méconnaissable. Il plongea bruyamment sa tête dans une bassine d'eau et l'agita en éclaboussant pour défaire les noeuds laissés par le sang coagulé. Lorsqu'il émergea, l'eau dans la bassine était rouge.

-T'inquiètes pas, c'est principalement du sang gobelin! Même si j'ai pris une vilaine entaille dans le dos, heureusement que nos cottes de maille sont solides...

Sur ces mots, le Seigneur de Gunduzahar s'approcha d'un tonnelet se trouvant dans un coin de la tente et remplit deux chopes de bière mousseuse, en tendant une à Dwolin.

-Capitaine, j'ai entendu que les nains des Montagnes Grises n'étaient pas les seuls héros de la journée. Je suis content de voir que tu tiens encore sur tes jambes. Bois, tu l'as mérité! Les autres ne vont pas tarder à nous rejoindre je pense...Thorik est avec le Ramekthurg, et j'ai cru voir le jeune prince Orwen accompagner quelqu'un à l'infirmerie. Il paraît que le roi Gudmund a été blessé dans les affrontements. Mais dis moi, qu'est-ce qui s'est passé là où vous étiez stationnés? J'étais trop préoccupé par ces putaines chauve-souris pour observer le reste du champ de bataille...

L’éclaireur et le capitaine furent tout deux escortés jusqu’à l’infirmerie la plus proche, Draek soutenu par un garde pour ne pas tomber de fatigue.

Malgré sa vison floue, Draek vit  approcher l’infirmière, une matrone Dalite aux larges épaules. Celle ci dit quelque chose que le Dalite n’entendit pas, et les garde emmenèrent Thorvald pour se faire soigner, le parfumeur glissa au sol avec l’aide d’un soldat. Adossé contre l’un des piliers de chêne de la tente, Draek commençait à sentir avec plus d’acuité les multiples petites blessures sur son corps...les traces de griffes sur sa figure, de belle cicatrice pour se pavaner comme un vétéran dans les rue du quartier marchand et impressionner ceux resté à Dale... Son dos était aussi zébré d’un fine entaille d’où suintait lentement son sang, imbibant d’écarlate sa tunique déjà rouge. Et son coude droit le faisait étrangement souffrir, mais rien de tout cela n’avait l’air grave. Il lui restait miraculeusement toujours le bonnet rouge doublé de fourrure qui lui valait les taquinerie de ses frères éclaireurs. Draek ne se souvenait même plus où il l’avait eut, tout est il qu’il avait bien l’air de résister à tout les maux ce bonnet…

- « Ramener le capitaine jusqu'ici n'était pas une mince affaire, surtout dans ton état...tu peux en être fier éclaireur. Comment t'appelles-tu? »

relevant légèrement la tête pour regarder son interlocuteur « Nous avons tous juré allégeance et protection à la famille royale, ma vie compte moins pour cette guerre que celle du neveu du Roi. Et je me nome Draek, Draek Swol,parfumeur et éclaireur de la cité, peut être même que là bas, à Dale, votre femme ou votre mère achetait mes parfums..hum » Conclut Draek avec un petit rire étouffé par les caillots de sang « Et vous brave homme qui me porta jusque sous cet havre de paix, qui êtes vous ? »

Mais les deux hommes n’eurent pas le temps de finir leur conversation, car le garde était déjà rappelé par ses compagnons.

- «  A la revoyure camarade ! » Lanca Draek au dos de l’homme, qui répondit par un petit signe de la main.

Alors une naine en tenue d’infirmière vient prendre place devant l’éclaireur :

- « Tiens soldat, c'est un bouillon qui te réchauffera et te redonnera des forces. Mais avant de le boire, est-ce que tu as des blessures sérieuses? Si ce n'est pas le cas, manges et quand tu auras la force de te relever viens me voir. Tu as fini de combattre pour aujourd'hui, mais nous avons besoin de chaque paire de bras ici. »

- « Merci infiniment madame, je prend quelques instant de repos et je viens vous aider, vous savais j’ai une petite connaissance des plantes en tant que parfumeur, même celles médicinales, je peux même chasser l’odeur de mort ici, si cela vous est plus agréable ? »

Et le Dalite attendit la réponse de la dame, il était tout aussi prêt à sauver ses frère sur le champ de bataille que sur un lit d’hôpital.