Ils avançaient aussi rapidement que le tunnel inégal et étroit le permettait. Styrbeörn fermait la marche, une torche dans une main, sa massue renforcée d’acier dans l’autre. Il se retournait nerveusement, s’attendant à tout moment à voir les yeux globuleux de leurs poursuivants briller dans l’obscurité, ou pire encore, entendre le sifflement meurtrier d’une flèche noire. Le béornide pensait à Jenslav. Il comprenait son sacrifice ; après tout, ils étaient tous prêts à donner leurs vies dans cette mission dangereuse, et la vérité était qu’il était déjà mourrant avant sa décision de rester en arrière. Avec la dose de venin qu’il avait reçu, il n’y avait aucun moyen de le sauver sans l’aide d’un guérisseur expert. Mais ce qui lui faisait vraiment de la peine, encore plus que la mort héroïque de son compagnon d’armes, c’était de savoir qu’il mourrait seul, dans l’obscurité, enfoui sous la montagne. Ne plus jamais ressentir, même dans la mort, le souffle du vent sur le visage, et entendre le doux murmurement des feuilles d’arbre ou le rire cristallin d’un ruisseau. Voici un sort qui terrifiait Styrbeörn.
Jouant le rôle d’arrière-garde, il n’avait pas entièrement saisi le contexte de l’arrivée du Hadhod, ni entendu l’intégralité de la conversation. Comment est-ce qu’ils pouvaient être tombés sur un allié dans ces maudits tunnels ? C’était incompréhensible pour lui. Parmi les bribes de la conversation qui étaient parvenus jusqu’à ses oreilles, il entendit le nom ‘Hadhod’. Cela ne lui disait pas grand chose à vrai dire, mais Jutta et Romo semblaient le traiter avec un mélange de surprise et de révérence. Quoi qu’il en soit, le béornide était bien content lorsque Romo les incita à reprendre au plus vite la marche.
Bien qu’il ne comprenait pas grand chose à ce charabia de Première Porte, de Soleil et de Nuit, il sentit une lueur d’espoir. Une porte ?! S’agissait-il enfin de la première bonne nouvelle depuis qu’ils avaient commencé leur mission dans les ténèbres ? Ses compagnons nains avaient inspecté la porte massive à la recherche d’un quelconque mécanisme, serrure ou indication sur la manière de l’ouvrir, mais sans succès pour l’instant. Impatient, Styrbëorn s’en approcha, posa ses deux mains sur les pierres froides, et poussa. Il rougit et grogna, mais la porte ne bougea pas.
L’ironie du sort devenait insoutenable. A la place t’atteindre le but de leur mission, étaient ils-coincés dans un cul-de-sac face à une porte impossible à ouvrir et dos à un régiment de gobelins ? Romo leur fit cacher à moitié leurs torches pour éviter que les ombres qu’elles faisaient danser sur les couloirs environnants n’attirent l’attention de leurs poursuivants sur eux.
Jutta s’approcha une fois de plus de la porte, essayant en vain de trouver un moyen de l’ouvrir. Au bout d’un moment, elle leva un doigt en l’air, en leur indiquant de se taire, et posa son oreille sur la pierre lisse et froide.
-Il y a un bruit de l’autre côté. Un bruit de pierre. C’est peut-être d’autres gobelins...soyez prêts. Et Styrbeörn, tu veux peut-être retenter ta chance...nous n’avons pas d’autre choix.
Le béornide regarda la porte, dubitatif, et donna sans un mot sa massue au nain imberbe du nom de Hadhod. Il aurait besoin de ses deux mains libres, et il valait mieux avoir un compagnon armé supplémentaire.
Styrbeörn s’étira les épaules, prit une inspiration profonde, et s’élança contre la porte avec toute sa force dévastatrice dont il avait fait preuve à deux reprises déjà depuis le début de leur mission. Il se heurta contre la pierre et...celle-ci céda immédiatement, ne lui offrant aucune résistance. L’homme tomba face vers l’avant, alors que le reste du groupe fut ébloui par la lumière du jour et accueilli par un vent glacial.
Le ciel était couvert de lourds nuages sombres que le soleil n’arrivait pas à perçer, mais pour les aventuriers qui avaient passé des jours, ou dans le cas de Hadhod des mois entiers dans les sous-sols, la lumière était aveuglante. Le béornide se releva à moitié. Il s’était ouvert le menton en tombant face avant sur la glace, et le sang coulait sur sa gorge. Il avait des larmes aux yeux, mais il s’agissait pas de larmes de douleur, mais de soulagement.
Face à eux se trouvait un groupe hétéroclite composé de deux nains, un dunadan et une elfe. Bénéthor, Isil, Gröm et Narvi. C’était grâce à leurs efforts pour dégager l’éboulis qui avait recouvert la porte de l’extérieur que Styrbeörn avait pu l’ouvrir. Gröm et Narvi ne semblaient pas reconnaître Hadhod, mais étaient quand-même sous le choc de voir les sept aventuriers apparaître comme par magie sur le seuil de la porte légendaire qu’ils venaient de dégager.
Narvi murmura :
-Sept sont rentrés, Sept sont sortis par l’éternel passage des nains...la bénédiction du Père doit être avec nous.
Le capitaine Gröm, plus jeune et plus pragmatique bien que tout autant choqué, s’exclama :
-Vous avez réussi ?! Par tous les ancêtres, je commencais moi-même à douter que c’était possible ! Bénéthor, Isil ! Vous êtes les plus rapides ici avec vos longues jambes. Allez prévenir le roi Thorik que le chemin est ouvert ! Ce message doit lui parvenir à tout prix, ne vous arrêtez pas et dépêchez vous, comme si toutes les légions de Baltog étaient à vos trousses ! Le sort du siège en dépend.
Alors qu’il donnait l’ordre à l’homme et à l’elfe, Jutta rajouta :
-Nous avons trouvé le chemin grâce au seigneur Hadhod...mais des gobelins patrouillent les tunnels, il ne faut pas qu’ils nous tombent dessus et découvrent que le passage a été ouvert, sinon tout sera en vain. Daramir, Gurdann, Elendüril, Romo, il faut trouver une solution pour dissimuler le fait que la porte a été ouverte, à la fois de l’intérieur comme de l’extérieur, mais sans la refermer. Je crains que si on la referme, nous ne pourrons plus la rouvrir de l’extérieur !
Inconscients de la réussite des Sept, les guerriers de la Coalition se préparaient pour l’assaut final. Le conseil avait voté en faveur de la proposition du Ramekhtûrg des Montagnes Bleues. Le redoutable régiment des Id-Ursu Gabilgathol menerait l’assaut sur la grande porte de Gundabad en escortant les deux puissants béliers qui devaient la briser. Les Id-Ursu n’avaient pas fermé l’oeil cette nuit. Des grands feux furent allumés, et les autres guerriers de la Coalition purent observer un spectacle mystérieux et terrifiant.
Les membres de la Flamme de Belegost, redoutable régiment, se considéraient comme des héritiers directs des guerriers du seigneur Azaghal qui avait jadis combattu Glaurung à la Bataille des Larmes Innombrables. Des chants gutturaux avaient noyé le bruit rythmique des tambours gobelins, alors que les centaines des guerriers nains se mettaient torse-nu, en recouvrant leur peau de runes mystérieuses et tressant leurs barbes. Un par un, ils renfilaient leurs plastrons épais, avant de se mettre au centre du cercle formé par leurs confrères, à quelques centimètres des flammes seulement et d’enfiler les terrifiants masques hérités de génération en génération. D’après la légende, ces heaumes pouvaient protéger même du feu d’un dragon.
Lorsque le jour se leva, glacial et sombre, les nains étaient déjà en marche. Escortant les deux énormes béliers construits selon les plans de l’ingénieux Waldrum, les Id-Ursu avaient commencé l’escalade dans la gorge étroite qui menait aux portes de Gundabad. Pour l’instant, l’ennemi n’offrait aucune résistance.
L’elfe Thassael avait été convoqué en personne par le Conseil. Ses exploits n’avaient pas laissé le commandement indifférent, et on lui demanda d’accompagner le régiment des Id-Ursu en tant qu’observateur. Nyctalope et à la vue d’aigle, l’elfe pourrait avertir les nains des dangers à l’ombre de la montagne, et surtout plus tard, s’ils arrivaient à s’enfoncer dans les tunnels. Draek quant à lui avait le droit de choisir. Un régiment d’archers Dalites se tenait à quelques centaines de pas derrière les Id-Ursu afin de les soutenir à distance. Draek pouvait les rejoindre, on lui avait proposé un rang temporaire de sous-officier. Mais il pouvait également tenter de suivre son nouveau compagnon elfe dans la mission suicidaire des guerriers de Belegost, ou bien rester avec le gros de l’armée en attendant la suite des ordres.
La grande porte de Gundabad se dressait devant eux, de plus en plus imposante au fur et à mesure qu’ils s’en approchaient. De l’extérieur, elle semblait être faite presque entièrement de métal épais, hérissée de piques de toute sorte, et tout aussi haute que celle de la plupart des forteresses des nains et des hommes. Enfoncée dans la montagne, elle était entourée de puissantes murailles à moitié bâties, à moitié taillées dans la roche, laissant paraître des nombreuses plateformes et meurtrières. Le Ramekhtûrg prit une longue inspiration, et lorsqu’il cria, sa voix retentit dans la vallée :
DU BEKAR !*
Il remit le masque terrifiant sur son visage. Son régiment se mit en route, en chantant un chant de la mort et du feu. Alors que l’assaut final commençait, des centaines de silhouettes noires apparurent sur les murailles entourant la grande porte.
Alors que l'on débarrasse l'entrée de la porte de ces rochers qui devenaient de plus en plus lourds à cause de l'épuisement de cette tâche, je sentais le froid me gagner peu à peu mes mains. Je fais une petite pause le temps de vérifier les alentours, hors de question de se faire prendre par surprise par ces sales peaux vertes. Nous ne serions pas en guerre, j'aurais pris le temps de gravé dans ma mémoire chaque détail de cette montagne tapissé d'une couverture de neige, c'est magnifique et ça change de chez moi ou la foret règne en puissance. Je ferme les yeux et inspire profondément avant d'entendre à deux repris un bruit sourd. D'où venait ce bruit ?
* Mais… Ça vient de derrière la porte ! *
- Capitaine Gröm ! Des bruits sourds se font entendre de l'autre côté de la porte, je vais me poster quelques pas derrière vous pour pouvoir intervenir si jamais ce sont les orcs qui auraient réussi à trouver ce passage. Bénéthor peux-tu te mettre juste à coter de la porte à fin qu'ils ne te voient pas directement et les prendre par surprise ?
Le Dunadan acquiesce et ce met en place rapidement, prêt à défendre les nains, et moi, je sors mes dagues et me prépare à devoir rentrer dans le tas dès que les portes s'ouvrent. C'est en retenant ma respiration pendant les quelques secondes qui me semble interminable que j'entends un bruit de pas suivis d'un bruit sourd, la porte s'ouvre en grand et un homme tombe face la première au sol. Je détends mes muscles et Bénéthor regarda à l'intérieur pour en voir sortir d'autres.
L'air surpris et content de Gröm ne m'échappe pas.
-Vous avez réussi ?! Par tous les ancêtres, je commençais moi-même à douter que c’était possible ! Bénéthor, Isil ! Vous êtes les plus rapides ici avec vos longues jambes. Allez prévenir le roi Thorik que le chemin est ouvert ! Ce message doit lui parvenir à tout prix, ne vous arrêtez pas et dépêchez-vous, comme si toutes les légions de Baltog étaient à vos trousses ! Le sort du siège en dépend.
Bénéthor s'empressa de répondre.
- Nous allons faire au plus vite, soyez prudent, nous allons revenir avec des renforts.
Je range mes dagues et ramasse ma sacoche avant de regarder Bénéthor avec un sourire narquois.
- Si je vais trop vite pour toi, n'hésite pas me le dire.
Un petit rire sort de ma gorge et je m'engage sur le chemin en courant. Après tout, un peu d'humour ne peut pas nous faires de mal, avant de survivre, il faut avant tout vivre.
Nous avançons rapidement en faisant tout de même attention à ne pas tomber dans le vide. Ce serait malheureux et même honteux de mourir d'une manière si insignifiante après ce qu'on a vécu pendant cette guerre. Nous dépassons à peine le camp que nous avions sécurisé la veille que je me stoppe net.
* Quelque chose cloche. *
- Nous ne sommes pas seuls.
Bénéthor sors son épée et l'empoigne solidement avant de tourner sûr soi-même à la recherche de l'intrus. Je sors mon arc et fait pareil jusqu'à apercevoir un bras d'orc caché derrière un gros rocher, je bande mon arc, mais le Dunadan me stop en posant sa main sur la mienne.
Il avance d'une démarche assurée et prend l'orc par surprise, le bloquant contre le rocher en appuyant avec son avant-bras sur son thorax dégoulinant du sang des nôtres, cette vision me donne la nausée, de quel droit prenne-t-il la vie d'autrui ! Le regard de Bénéthor s'assombrit et il place son épée sous la gorge de cette horrible peau verte.
- Si tu me dis où ce cache tes petits compagnons répugnants, je te tuerais sans douleur, mais par contre, si tu gardes le silence, je planterai ta tête sur un pique pour l'offrir comme brochette à ton roi lorsque notre armée lui aura fait plier les genoux pour qu'il implore notre pardon !
L'orc se redressa du mieux qu'il pouvait.
° Ghur ! ° (Créve).
Sans hésitation, Bénéthor lui trancha la tête.
- Avant de vouloir mettre ton plan de planter sa tête sur un pique, que j'approuve, nous devrions reprendre la route, le temps presse.
Il acquiesça et nous reprenons immédiatement la route en courant tout en regardant les alentour pour ne pas se faire surprendre.
Le reste du trajet fut sans encombre, arrêter dans les hauteurs sur les côtés des portes de Gundabad, j'observe les troupes avancer ainsi que les béliers.
Le cri du Ramekhtûrg résonna dans la vallée de manière violente, annonçant une sorte de charge désespérée et funeste.
Bénéthor et Isil arrivèrent à quelques centaines de mètres du champ de bataille et ils virent deux immenses béliers ainsi qu’un régiment d’Id-Ursu et des archers de Dale. En avant-garde avec les Id-Ursu se trouvait Thassael. Le Dunadan avait eu l’occasion d’échanger quelques mots avec lui avant le début de la bataille.
Notre duo, vit que cette avancée militaire était presque suicidaire et après la découverte de la porte cachée, ils ne pouvaient pas essuyer plus de perte.
-Isil, il faut les prévenir, vite ! Fais sonner ton cor du Rohan pour qu’ils nous voient.
Avant même que l’elfe puisse porter l’instrument à sa bouche, une flèche vint s’écraser à leurs pieds. Ils levèrent la tête et ils virent des silhouettes sombres apparaître sur les remparts quasiment détruits non loin de la porte de Gundabad.
-Il faut trouver un moyen de distraire ces archers pour prévenir les nains et les dalites rapidement.
L’elfe remarqua un chemin escarpé qui menait à un petit endroit surplombant l’immense porte de piques qui protégeait la forteresse gobeline.
Le soleil se levait peu à peu et l’avancée des nains continuait. Isil et le rôdeur arrivèrent non sans peine à l’endroit souhaité. Le duo prit le temps de bander leurs arcs et de viser juste, deux gobelins tombèrent devant la porte. Bénéthor profitant du remue-ménage fait par les flèches que Isil décochait, accrocha une grosse corde à une épaisse pierre et la lança aux pieds de la porte.
-Descendons vite ! Cria le rôdeur.
Ils se laissèrent glisser et s’en allèrent en courant vers le régiment de nain et Thassael
Une fois arrivé en bas, nous essayons de rejoindre le premier gradé que l'ont peu trouver à fin de le convaincre de stopper l'attaque le temps de trouver le roi Thorik pour qu'il ajuste l'offensive pour augmenter nos chances de réussite.
Derrière nous résonne les cris de ces sales peaux vertes, nous avons dû les déstabiliser lors de notre percé suicidaire. On nous conduit jusqu'au roi pour lui faire part de notre avancée. Je le salue d'un bref mouvement de tête en signe de respect, mais le temps nous est compté.
- Roi Thorik, désolé de vous importuner en ce moment crucial, mais non avons des informations importantes. Avec le capitaine des nains Gröm, nous avons trouvé la porte dans la montagne et nous sommes parvenus à l'ouvrir, nous avons donc une entrée pas encore découverte par l'ennemi. Je ne suis pas la mieux placée pour vous dire que faire, mais je pense que nous pouvons ajuster notre stratégie pour enfin gagner cette guerre qui a déjà trop durée.
Une fois expliquer notre venue, je garde le silence en relevant la tête et en plongeant mes yeux dans ceux du roi en attendant qu'il rassemble ses idées pour poursuivre l'opération.
Gurdann Tueur-des-Loups Sergent de la Garde de Fer
Nombre de messages : 101 Age : 18 Localisation : dans les entrailles de l'enfer Rôle : sergent de la garde de fer
~ GRIMOIRE ~ -: nain des monts de fer -: 152 ans -:
Il fut donc convenu pour Draek que celui-ci, apparemment prit en pitié par le brave nain, allait déguster quelques savoureux bouts de saucisson. Mais ce ne fut pas tout, l’ancien parfumeur découvrir avec joie que la petite troupe de Naugrims avait aussi un peu de pain et de vin chaud.
- « Pardonnez-moi camarade, mais je ne serais pas contre un peu de votre pain et de votre vin, vous savez dans le campement de Dale les gradés n’ont pas forcément le goût de la bonne chaire, lacune que les nains n’ont pas l’air d’avoir ! » Ce sur quoi le Dalite eu un petit rire et leva sa tranche de saucisson à la santé de la coalition à défaut d’avoir une chope. Bien que cela fut réglé dans la minute qui suivait !
Après quelques gorgées, les langues se délièrent, et chacun commença à raconter les combats auquel il avait participé ces dernières semaines. Et ce fut un Draek fort content et fier qui leur raconta son sauvetage du neveu Royal, et se son baroud d’honneur contre les chauves-souris ( bien sur un peu embelli..), il et il finit par porter un toast aux Montagnes Grises pour les avoir sauvés.
La Coalition, ce n’était pas qu’une alliance milliaire, la Coalition c’était, pour Draek et tant d’autres, une formidable entreprise de camaraderie interculturelle et raciale, où tout les peuples du nord ou presque s’étaient levés d’un seul bloque. La Coalition, c’était l’occasion de se rendre compte de l’interdépendance et de ce qui soudait ces peuples, une histoire commune, des héros communs, des dangers et des peurs communs. Aussi bien Dale, que Lac-Ville et Erebor, voir les monts de fer avaient connu les conséquences néfastes de Smaug. Aussi bien la Moria que Belegost avaient connus la violence des orcs, même les Béornides, avait, par le passage de la compagnie d’écu de Chêne, un rapport avec leur histoire à tous ! Et ces pensées, ces pensées galvanisaient le soldat, comme seule l’unité des peuples libres contre un mal plus grand sait le faire. Mais de retour à des préoccupations plus prosaïques, le petit groupe se délita et Draek se vit aller vers la tente des gradés pour y prendre ses ordres.
Et quelle ne fut pas sa surprise, après quelques heures d’attente autour du commandement, qu’on lui annonça qu’en raison de son mérite, et du futur grand assaut à venir, on lui proposait un poste ( bien encore temporaire ) de sous-officier d’un régiment d’archers. Draek, de suite et sans poser plus de questions, se rendit là où ses hommes étaient stationnés. Il prit connaissances des uns et des autres, de son officier en chef, un homme de naissance modeste, à la pensée rationnelle et logique , à l’écoute de ses hommes, un de ces commandants qui faisait de l’armée de Dale peut-être pas la meilleure du continent, mais une des plus résilientes. Leur régiment se nommait, de façon bien romantique, « l’arc solaire ». C’était apparemment une petite envie lyrique, pour différencier leur régiment des autres, car il faisait partie de cette fournée de corps d’armée crées exprès pour la campagne de reconquête, beaucoup de jeunes , qui avaient appri sur le tas, pas encore des vétérans mais assez pour ne plus être considéré comme des bleus. Et surtout ils étaient motivés, très motivés.
Leur étendard ( un des plus grand et des mieux faits de l’armée de Dale ) trônait au milieu de leurs tentes, et quand Draek le vit, il n’eut plus qu’une envie, être le porte-étendard de la compagnie. En effet, le poste était pour un sous-officier, et au vu des actions de Draek, son gradé lui offrit le rôle, et le régiment approuva globalement.
C’était une grande bannière rouge sang, aux fanions ors en bas, sur elle, brodée en fil doré, un grand soleil brillant, portant le nom de leur vile en noir en son centre, et, à droite du soleil, un arc doré, et à gauche un bouquet de flèches doré lui aussi. Et enfin, en dessous, toujours en noir, les mots « morts à nos ennemis » écrit en lettre gothiques.
Mais quelques minutes après seulement, l’assaut fut sonné, à l’aube. Un calme nerveux s’installa sur la plaine, seul rompu par le bruit des armures, les pas des hommes, et les ordres crachés avec fermeté. Toutes les armées convergèrent vers la plaine, vers la citadelle, vers Gundabad. En avant, une immense troupe de nains de l’ouest. On avait entendu dire qu’il s’agissait des Id-Ursu Gabigathol, et que cette nuit ils avaient fait utilisation d’étranges magies pour renforcer leurs âmes et leur corps. Cette élite escortait deux imposants béliers, construits par le fameux ingénieur des Collines du fer. Et juste derrière cette masse naine, un régiment d’archer, l’Arc Solaire, et la grande bannière en son centre, tendue par une petite silhouette au bonnet rouge un peu ridicule.
Malgré un certain manque de sommeil, Draek était calme, alerté, et reposé, il avait rangé son arc à son dos, et son épée pendait au côté. De ses deux mains, il tenait bien droit le grand drapeau, comme le pique scintillant de la fierté des hommes de Dale, qui étaient venus jusqu’ici pour défier le mal et défendre leurs familles…
Alors que l’armée s’approchait de la grande porte de fer, couverte de pointes, de piques de toutes sortes, les nains en avant se stoppèrent, et l’on sentit comme une grande inspiration, une attente dans l’air saturé de poussière et de l’odeur putride des orcs. -« DU BEKAR ! »
Et alors que les nains enfilaient leurs effroyables masques de guerre en chantant de funèbres chant, graves et roulants comme si la terre elle-même se soulevait en vagues pour engloutir la noire forteresse, le porte-étendard leva encore plus sa bannière, qui sembla reluire au morne soleil.
- « Camarades ! Soldats de Dale ! L’heure de vérité a sonné ! Ne laissez nulle ombre étreindre vos cœurs, ne laissez nulle faiblesse envahir votre bras, ne laissez nul découragement affaiblir vos jambes, ET NE LAISSEZ NUL DOUTE PÉNÉTRER VOS ÂMES, AUX ARMES COMPAGNONS, AUX ARMES POUR DALE, POUR LE ROI, GLOIRE ET VICTOIRE A LA COALITION ! »
Et le grand soleil d’or étincelait sur la fauve plaine de Gundabad.
Thassael Aelion Voyageur
Nombre de messages : 27 Age : 26 Localisation : Nimes
Dim 2 Avr 2023 - 19:38
Thassael était assis sur une colline surplombant le campement de la coalition avec une brochette de lapin qui grillait laissant s'échapper une légère odeur de viande cuite. Le lapin avait beau être dodu et l'odeur alléchante l'appétit de l'elfe ne semble pas venir quel gaspillage. En même temps, le bruit des tambours de guerre ne voulant pas cesser cette torture pour les oreilles donne à Thassael une raison de plus d'aider la coalition et cela lui coupa l'appétit. Au début septique sur les raisons qui ont poussé les nains à la reconquête de leurs terres ancestrales. Aujourd'hui il comprends mieux leur point de vue, c'est l'honneur qui pousse des être vivant au sacrifice suprême et le soleil qui commence a déployer ses premiers rayons rouges donne l'impression à Thassael que cette journée sera synonyme de massacre et que le sang coulera à flots. Alors qu'il regarde les premiers rayons illuminèrent le ciel, deux nains vinrent à sa rencontre
_" Maitre Elfe votre réputation vous précède et votre envie de vous battre ne semble pas avoir baissé vous êtes convoqué dans la tente du conseil et je vous déconseille de refuser cela est un immense honneur".
Thassael se releva, le visage fermé, il emboîta le pas des nains aucune pensée ne semblé lui venir à l'esprit comme s'il avait déjà compris ce qui allait se passer. Ils se dirigèrent vers la tente royale une fois devant, il donna toutes ses armes au garde à l'entrée qu'ils lui rendront en sortant. Le mobilier de cette tente était plus que royale pas étonnant venant d'un haut roi, mais la Thassael lui-même eu du mal à cacher son étonnement tant le raffinement était spectaculaire. En continuant dans la tente, il arriva fasse a tous les seigneurs, commandants et généraux de la coalition et Bien sûr sur le haut roi Thorik. Tous concentrer devant une maquette de Gundabad très détailler. Le haut roi le remercia de son aide et lui proposa un verre avant d'entamer la discussion Thassael refusa de la manière la plus serviable qu'un elfe puisse faire.
_" Je vous remercie d'être venu jusqu'ici, j'ai entendu ce que vous avez fait lors du dernier affrontement, c'est grâce à vous que la charge des rohiriim a était couronné de sucées au prix de vos blessures. Je vous demanderai un dernier service et je m'en excuse d'avance. La guerre s'éternise et les vivre s'amenuise, j'ai l'intention d'envoyer la garde d'élite naine les Id-Ursu Gabilgathol prendre d'assaut le rempart de Gundabad. Vous les aiderez grâce à votre vue Nyctalope et à la vôtre vue d’aigle. Une fois la brèche faite, vous les guiderez dans l'obscurité de la forteresse ".
Le regard de Thassael donna la réponse que Thorik attendait.
Une fois sortis de la tante, les deux nains qui l'avaient emmené jusqu'ici l'aidèrent à enfiler son armure tant les bandages le génèrent pour l'enfiler, espérant qu'il sache encore bander un arc le pire sentiment étant qu'il ne soit qu'un poids mort pour les nains. En regardant les nains, s'avancer, il reconnut directement les Id-Ursu Gabilgathol le placer en ordre de marche. Pendant que les nains finissent leurs préparatifs, il observa le sommer du rempart les gobelins étaient bien équiper le rempart était équiper de meurtrières très bien placer et dans certaines cavités les scorpions sont en attente de chaire a déchiqueter malgré la garde d'élite naine les valars ne semble pas encore avoir décider de l'issue de cette bataille et quel seront les chanceux à voir le jour prochain.
La grande porte de Gundabad se dressait devant eux, de plus en plus imposante au fur et à mesure qu’ils s’en approchaient. De l’extérieur, elle semblait être faite presque entièrement de métal épais, hérissée de piques de toute sorte, et tout aussi haute que celle de la plupart des forteresses des nains et des hommes. Enfoncée dans la montagne, elle était entourée de puissantes murailles à moitié bâties, à moitié taillées dans la roche, laissant paraître des nombreuses plateformes et meurtrières. Le Ramekhtûrg prit une longue inspiration, et lorsqu’il cria, sa voix retentit dans la vallée :
DU BEKAR !
Il remit le masque terrifiant sur son visage. Son régiment se mit en route, en chantant un chant de la mort et du feu. Alors que l’assaut final commençait, des centaines de silhouettes noires apparurent sur les murailles entourant la grande porte. Thassael lui était derrière le premier bélier, il a d'ailleurs au préalable demandé au archer dalite surtout a Draek de viser les cavités rocheuses ou sont placer les scorpions, normalement face au arcs les armures naines devrais tenir le choc, mais contre des scorpions s'est une autre histoire. Mais alors que les nains commencèrent à avancer Thassael entendit un cor c'était celui des Rohiriims d'ailleurs quelle surprise en voyant l'elfe et le rôdeur qu'il avait croisé au début de son arrivée au campement coalisé. Ils doivent traverser une côte escarpée ou des orcs se trouve, seraient ils suicidèrent ou auraient ils un plan Thassael banda son arc et aida Isil a couvrir Bénéthor alors en train d'attacher une corde pour rejoindre le bas tandis que les nains commencés à recevoir les premiers projectiles de Gundabad Isil et Bénéthor arrivèrent enfin en bas Thassael commença a donner des instructions de tire au dalite.
Romo Coeur-d'Acier Vétéran - Garde de Khazâd
Nombre de messages : 48 Age : 33
~ GRIMOIRE ~ -: Nain de la Maison des Barbes-de-Feu -: 172 cycles solaires -:
Mar 4 Avr 2023 - 12:32
Les mains devant les yeux, Romo devina la lueur du ciel se faufiler entre ses doigts gantés. Durant de longues secondes, il demeura aveugle. Incapable d'agir. Une bouffée d'air frais s'infiltra dans ses poumons, trop heureux de recevoir de l'oxygène exempt de poussière et de cendre. Finalement, Cœur d'Acier put rouvrir les yeux. Face à lui, Gröm était là, stupéfait de découvrir leur commando encore en vie. Combien de temps avaient-ils passé sous terre en territoire ennemi ? Était-il trop tard ? Visiblement, tout semblait encore possible et l'espoir d'une victoire ne s'était pas encore envolé.
Romo se tourna vers le reste de sa petite compagnie. Tous étaient exténués et touchés par cette mission périlleuse. Le nain n'en dit pas mot au capitaine mais ils avaient échappé de peu à la mort. Et s'ils étaient bel et bien sept à ressortir des entrailles de la montagne, le corps de Jenslav demeurerait dans les profondeurs pour bien longtemps encore.
- Nous avons trouvé le chemin grâce au seigneur Hadhod...mais des gobelins patrouillent les tunnels, il ne faut pas qu’ils nous tombent dessus et découvrent que le passage a été ouvert, sinon tout sera en vain. Daramir, Gurdann, Elendüril, Romo, il faut trouver une solution pour dissimuler le fait que la porte a été ouverte, à la fois de l’intérieur comme de l’extérieur, mais sans la refermer. Je crains que si on la referme, nous ne pourrons plus la rouvrir de l’extérieur !
Jutta n'avait pas perdu de temps et remuait déjà ciel et terre pour que leur escapade ne reste pas vaine. Romo lui tapota l'épaule avant de lui faire un signe en direction des ténèbres. Plus aucun piaillement gobelin ne semblait monter jusqu'à leurs oreilles. Deux réponses s'offraient à eux. Ou bien les peaux-vertes avaient finalement perdu leur piste dans le dédale obscur. Ou bien, ils avaient compris qu'une brèche avait été forcée.
Et ils s'en étaient retournés chercher du renfort.
L'une des deux options avait clairement la préférence de Romo.
Il était désormais temps pour le commando des Sept de recouvrer le peu de force qu'il leur restait. Car en ce jour de guerre, nul repos ne saurait être trouvé avant le dénouement. Une brise venant du nord caressa les cheveux poussiéreux du Cœur d'Acier, lui donnant un peu plus de courage. Son regard se porta vers l'elfe et l'homme, eux aussi venus leur prêter main forte dans cette guerre qui n'était pas la leur. Thorik serait bientôt averti du succès de leur descente aux enfers. Romo vérifia l'état de ses couperets, puis de sa hache. Il se tourna vers Hadhod, son vieil ami, si durement atteint par des mois d'enfermement. Allait-il avoir la foi que pour remettre sa vie en jeu, tout juste libéré de ses chaines ? Romo lui fit signe en montrant sa double hache. Si le seigneur de la Moria prenait le sentier de la guerre, il aurait besoin d'une arme digne de lui.
Le Cœur d'Acier repensa à tout ce qu'ils avaient déjà accompli. Une grande inspiration. Il était prêt. Prêt pour en finir.
- Vous voulez dire que le capitaine Cœur d'Acier et son escouade ont réussi ?
Le roi avait presque fini par perdre espoir.
Il eut une seconde de stupeur, puis une autre de montée d'adrénaline. C'était le moment. Le moment d'agir. Le moment de prendre ces maudites abominations de Melkor à revers et de les renvoyer vers leur défunt maître en pièces détachées. Thorik bondit de son siège de campagne et se saisit de sa hache. Déjà prêt au combat et équipé de son armure royale, l'héritier de Durin se tourna vers ses aides de camp.
- Les deux dernières légions sont encore là ? - Oui, Majesté. Elles n'attendent que vous pour partir à l'assaut. - Parfait, lança Thorik.
Le roi se lança vers l'extérieur, se retrouvant face à ses troupes au garde-à-vous. Les nains étaient fins prêt à partir pour l'assaut final. Thorik toisa ses hommes avec fierté. Nombre d'entre eux tomberaient aujourd'hui. Pour l'honneur des Nains. Le destin des Nains. Au loin, les chants des Id-Ursu résonnaient dans la vallée alors qu'ils approchaient des portes, escortant les béliers.
- Envoyez ces deux régiments vers la Porte de Durin ! Au pas de course ! Qu'ils ne s'arrêtent pas avant d'avoir atteint Gundabad ! Que rien ne freine leur course et qu'Aulë les porte vers le firmament à la gloire de notre peuple ! Baruk Khazâd ! Khazâd ai-mênu !
Un bruit de métal s'éleva du campement. La marée de haches et de boucliers se mit bientôt en marche au rythme des tambours et des ordres des généraux. Thorik tendit sa couronne ornée à son aide. Ce dernier s'inclina religieusement avant de tendre à son roi son heaume de guerre en retour. Thorik enfila le masque royal. Cette seconde peau d'or et d'acier conçue pour le protéger de toute progéniture du Mal.
- Dame elfe, Longue-Jambes, vous avez peut-être porté une nouvelle à mes oreilles qui va changer le destin de cette guerre.
La voix de Thorik avait soudainement pris un timbre plus grave et métallique derrière son heaume. Le roi sous la Montagne s'était mué en un démon dont le feu inextinguible ne saurait trouver de repos avant la fin.
- Vos talents et votre courage sont encore les bienvenus parmi les nôtres. Guidez les légions vers la Porte de Durin et soyez fiers de vous battre à nos côtés !
La voix suintante de Balfimbul n'attendait aucun écho à ses ordres. Les vermines lui servant de lieutenants s'exécutèrent sans broncher. La ruche s'était réveillée tambour battant. Les troupes s'agitaient en tout sens, vociférant ordres, jurons, cris, railleries et autres éléments de dialectes inaudibles pour le commun des mortels. Parmi les peaux-vertes, seul Balfimbul semblait rester de marbre. Vêtu d'un plastron en fer rudimentaire, rouillé et couvert par endroits de mousse noire, le Maître de la Porte scrutait leurs ennemis se rapprochant en contrebas. Le point de vue de Balfimbul était parfait. Idéalement situé pour avoir un oeil sur tout ce qui pouvait entrer dans la vallée, trop haut que pour recevoir une flèche un peu trop aventureuse, mais malgré tout bien placée pour pouvoir hurler ses ordres à d'éventuelles troupes en contrebas.
De là, Balfimbul put contempler les deux immenses béliers. Les sculptures qui les ornaient pourraient effrayer quelques snagas encore jeunes, mais pas le vétéran qu'il était. Ce n'était pas la première fois qu'il affrontait ces horribles naugrim. L'un d'eux lui avait même laissé un souvenir dans le crâne il y a de ça quelques années. Balfimbul grogna. Sans même tourner la tête, il leva son bras. Aussitôt des paires d'yeux noirs surgirent de partout dans la montagne entourant l'immense porte d'entrée vers Gundabad. Des arcs furent bandés. Les piaillements de sa ruche insufflaient à Balfimbul un sentiment d'invincibilité indescriptible. Là, du haut de son perchoir, entourés par ses snagas présents par centaines, il était le maître du monde. Le maître de la Porte de Gundabanâd !
Le bras se baissa. Les flèches noires tombèrent du ciel comme une pluie glaciale frappant la peau en pleine tempête. Les premières victimes s'effondrèrent, bien que trop rares au goût de Balfimbul. Le solide équipement nain était plus épais que la roche. Et la corne leur servait de peau n'avait rien à envier à celle de leurs trolls. Balfimbul lâcha jurons et insultes dans le vent avant de cracher aux pieds de l'un de ses lieutenants.
- Envoyez les Tortilleurs !
Un cri strident résonna dans les montagnes, plongeant jusqu'aux oreilles casquées des Id Ursu et du reste de l'armée des nains et de leurs alliés. Le cri s'éteignit dans les crevasses entourant la grande porte. C'est alors qu'une nuée de gobelins plus agiles les uns que les autres fut vomie par ces mêmes crevasses, s'échappant de toute part, des moindres trous dans la montagne pour fondre vers les Id Ursu. Ces Torpilleurs étaient de parfaits acrobates, s'agrippant aux parois rocheuses de leurs griffes acérées et descendant à une vitesse prodigieuse en direction de leurs ennemis. Bientôt, ils seraient sur les premières lignes nains ainsi que sur leurs flancs.
La bataille pour la cité de Gundabanâd débutait maintenant.
Thassael Aelion Voyageur
Nombre de messages : 27 Age : 26 Localisation : Nimes
Dim 9 Avr 2023 - 23:19
Thassael regarda Isil et Benethor se ruer vers le campement, qu'avait-il pu se passer et pourquoi tant de hâte l'elfe regagna rapidement ses esprits après la première salve gobelin et comme il s'y attendait seul les balistes et les armes lourdes avaient fait mouche les archers longs fessaient de l'excellent travail couvrant à la perfection les nains pendant que ces derniers continuaient inlassablement de faire avancer le bélier. Malgré les flèches enflammées, tirées par les peaux vertes, pour l'instant le bélier ne semblait pas prendre feu, une aubaine, mais qui sait ce qui allait encore les attendre, le plus dur restait encore à venir. Seul l'objectif final comptait: la victoire. Thassael lui s'occupait aussi de tirer dans les crevasses car il voyait mieux l'intérieur obscur et essait de faire en sorte qu'aucun tir ne sert à rien. Il espéra à chaque fois que l'arme soit plus lente à charger pour les ennemis, mais un cri vaint lui rappeler que dans cette guerre la vie ne tient qu'à un fil.
Un cri strident résonna dans les montagnes, plongeant jusqu'aux oreilles casquées des Id Ursu des Dalites de Thassael et du reste de l'armée des nains et de leurs alliés. Le cri s'éteignit dans les crevasses entourant la grande porte. C'est alors qu'une nuée de gobelins plus agiles les uns que les autres fut vomie par ces mêmes crevasses, s'échappant de toute part, des moindres trous dans la montagne pour fondre vers les Id Ursu. Ces Torpilleurs étaient de parfaits acrobates, s'agrippant aux parois rocheuses de leurs griffes acérées et descendant à une vitesse prodigieuse en direction de leurs ennemis. Bientôt, ils seraient sur les premières lignes naines ainsi que sur leurs flancs.
Par cette action, les gobelins essayèrent d'intercepter les béliers et de garder l'ascendant sur les coalisés. Attaquer sur les flancs et par devant comment les nains aller réagir. Mais Thassael lui n'a pas l'intention de mourir ici.
Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Nombre de messages : 1082 Age : 25 Localisation : Temple Sharaman, Albyor Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan
Sous son épais masque, Biereü transpirait à grosses gouttes. Il essayait de caler son souffle puissant sur le rythme des pas de ses frères d’armes et de leurs chants gutturaux. Conscients de vivre un moment d’histoire, ils n’avaient pourtant pas tergiversé bien longtemps avant de prendre leurs armes et d’entamer le rituel auquel on les avait préparés depuis de longues années depuis leur intronisation au sein de ce régiment d’élite. La marche sur Gundubanâd. La dernière marche des Id-Ursu Gabilgathol. Le tempétueux guerrier jeta un regard à droite, puis à gauche; essayant de distinguer lesquels de ses camarades se cachaient sous ces visages figés de métal. Combien allaient revenir de cette mission suicidaire? La moitié? Une poignée? Peut-être aucun. Il l’ignorait mais ce dont il était certain ce n’était qu’aucun d’entre eux ne reculerait ni ne déposerait sa hache avant d’avoir forcé la porte de la forteresse. Un sentiment étrange habitait son cœur habituellement si impassible. Un mélange de fierté et de peur. Ouvrir la voie à son peuple vers la Maison du Durin était un honneur digne des mythes du Roi Azaghâl et des nains de Belegost face aux Dragons. De l’autre côté, la conviction quasiment certaine que ceci représentait leur dernier combat aurait pu en paralyser plus d’un. Pourtant, malgré la crainte, ils avaient tous répondu à l’appel et avançaient désormais tous ensemble au-devant de la Mort. Juste à ses côtés, il crut reconnaitre le regard brun d’un de ses anciens soldats. “Draem? Par la barbe de ma mère! C’est toi?”
Ce dernier répondit par l’affirmative et récolta une tape sur le dos de son officier. Un geste qu’il avait maintes fois répété mais qui s’était cette fois montré moins puissant, moins rude; comme une marque d’affection qui pouvait être même qualifié de “doux” pour un Nain comme lui. “Pas de grade qui ne tienne cette fois-ci. Pas de hiérarchie, ni de “mon capitaine”. Avec ces masques, nous sommes tous des Id-Ursu Gabilgathol. Tous sur un pied d’égalité derrière notre Ramekhtûrg. Nous tuerons ensemble et mourrons ensemble; comme un seul Nain.”
Il renifla bruyamment. Était-il en train d’essayer d’évacuer ses canaux respiratoires ou bien de ravaler ses larmes? “Pour ce satané Durin.”
Du bout de son énorme marteau, il désigna les deux machines de guerre qu’on faisait rouler juste devant eux. Deux grandes structures de bois sur roues portant de long béliers de granit renforcés en leur extrémité par de larges poings en acier. “Les Poings de Durin. Les Mains du Père nous mènera vers sa Demeure. Quoiqu’il se passe, il faut empêcher ses maudites peaux-vertes de mes deux submerger les béliers. Si les Poings chutent, Gundubanâd ne tombera pas. Alors Soldat. Ensemble?”
Déjà, devant eux, depuis le sommet des murs de la forteresse, des centaines de silhouettes recourbées s’étaient mises à dévaler les flancs escarpés de la Montagne. Le ciel s’assombrit brusquement et une volée de flèche s’abattit sur eux. Les premiers Nains tombèrent, mais la plupart restèrent debout grâce à leurs protections multiples. Fendeur-de-Crânes poussa un cri de regard; cette fois-ci toute trace de peur avait quitté son âme. Brandissant son imposante arme au-dessus de ses cheveux de feu, il chargea à travers les rangs.
Au loin, les premiers échos de la bataille se faisaient entendre à travers toute la vallée. Plus près, le reste de l’armée coalisée qui ne s’était pas dirigé vers les portes de Gundabad semblait s’activer pour un prochain départ vers un potentiel second front pour pénétrer à l’intérieur de la Montagne. Avec toute cette agitation, bien peu semblaient se soucier du sort de Garmuz. Ce dernier, toujours solidement attaché à son poteau, une longue brûlure encore rouge sur le torse, prenait son mal en patience. Un garde seul était posté devant la tente mais, à priori, il n’avait pas été jugé assez précieux pour s’en servir plus dans l’optique de la bataille. Le Roi de Gundabad avait-il si peu d’amour pour ses propres enfants que la capture de l’un d’eux ne changerait rien à sa position? Ou alors Garmuz s’était-il lui-même débarrassé de l’amour paternel pour devenir le monstre qu’il avait toujours aspiré être?
Il entendit alors des bribes de conversation entre le garde et un inconnu près de l’entrée de la tête, puis un bruit sourd. Quelques secondes plus tard, un homme vêtu d’une longue cape sombre entra dans la pièce avec une expression inquiète sur le visage. Il tenait à la main un long couteau rougi par le sang du soldat qu’il venait d’abattre. Son accent finit par trahir ses origines. Il s’agissait sans nul doute de l’un des Hommes du Val, parmi lesquels Baltog comptait de nombreux alliés soumis par la force et la ruse. “Garmuz fils de Baltog? Est-ce bien vous? N’ayez crainte! Je viens vous libérer.”
Espérant sûrement une généreuse récompense de la part du Roi des gobelins, l’homme se précipita vers le prisonnier et se mit à couper les liens avec son arme. “Vous n’oublierez pas de mentionner mon aide à votre père n’est-ce pas? Moi, Jorem fils de Hulo.”
Gudmund avait observé le régiment des archers de Bard s’éloignait derrière les Gabilgathol en suivant la bannière fièrement portée par Draek-Swol. En l’absence de Thorvald, toujours grièvement blessé, et suite à la mort de Jenslav, les archers d’élite se retrouvaient sans guide et leur nouvel porte-étendard allait jouer un rôle prépondérant. Il avait fait preuve d’un grand courage et d’une intelligence rare pour repousser les assauts des chauves-souris lors de la première phase de la bataille et semblait réunir toutes les qualités pour prendre la relève et diriger les siens face aux dangers qui les attendait. De toute façon, il n’avait pas d’autre choix. Le Roi de Dale manquait d’officiers valides mais il avait assez d’expérience pour savoir que se reposer sur des hommes de troupes ayant prouvé leur valeur faisait toujours un certain effet.
Quelques dizaines de minutes plus tard, la nouvelle fut annoncée. Le commando des Sept avait réussi et la Porte de Durin avait été ouverte. Une brèche était faite dans la Montagne. Déjà, le Roi Thorik distribuait ses ordres et l’armée entière se mettait en branle. Le souverain Dalite se tenait au côté du jeune prince déchu du Rohan quand le nouveau plan leur fut transmis. “Ainsi le dernier chapitre de la Reconquête s’ouvre. Dans le sang il s’écrira certainement. Espérons que les dernières pages de Hjallrig loueront les exploits des héros victorieux et non leur chant du cygne.”
Gudmund posa sa main sur le pommeau de son épée serti de rubis, un air grave sur le visage. “Mais était-ce notre Reconquête? Nous avons quitté femmes et enfants pour cette folie. Beaucoup nous l’ont reproché, de mener une guerre qui n’est pas nôtre, de sacrifier des vies pour une cause perdue. Il est temps de prouver que tout cela n’était pas vain.” “Jeune Prince…”
Il avait nommé Orwen par son ancien titre, désormais interdit de prononcer à travers les Plaines du Riddermark. Face à la surprise du jeune ambassadeur, le plus âgé s’expliqua. “Je sais reconnaître l’âme d’un monarque quand j’en ai un en face de moi. Peu importe qu’il ait une couronne sur la tête ou non. Guerroyons ensemble Orwen. Montrons à tous les autres grands de ce monde qu’ils ont eu tort de ne pas se joindre à nous pour écrire l’Histoire.”
The Young Cop
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Les yeux du roi Thorik ce mis à briller d'espoir. La chance plane sur nos têtes. Il s'est agité et a ensuite demandé si les dernières légions sont encore là.
- Les deux dernières légions sont encore là ?
- Oui, Majesté. Elles n'attendent que vous pour partir à l'assaut.
- Parfait, lança Thorik.
Alors qu'il se dirige vers l'extérieur, Bénéthor et moi, on le suit de près.
Je regarde vers les grandes portes de Gundabad et mon regard s'assombri en voyant les flèches pleuvoir sur nos troupes, les cris de douleur et l'odeur du sang me prennent à la gorge et une incroyable rage monte en moi.
* Bande de sale créature répugnante ! Je promets d'en tuer le plus possible dans d'atroce souffrance ! *
Lorsque le roi prend la parole, je tourne les yeux étincelant de haine et de détermination sur lui.
- Envoyez ces deux régiments vers la Porte de Durin ! Au pas de course ! Qu'ils ne s'arrêtent pas avant d'avoir atteint Gundabad ! Que rien ne freine leur course et qu'Aulë les porte vers le firmament à la gloire de notre peuple ! Baruk Khazâd ! Khazâd ai-mênu !
Le bruit des armes s'entrechoque, ses hommes sont prêts à tout pour gagner. Thorik mis son armure, le recouvrant son corps de toute blessure.
Il se tourne vers nous avant de continuer avec sa voix étouffée par son casque.
- Dame elfe, Longue-Jambes, vous avez peut-être porté une nouvelle à mes oreilles qui va changer le destin de cette guerre.
Relevant la tête, je jette un coup d'œil à Bénéthor. Son regard est fixe. Il n'a pas peur. J'espère que rien ne lui arrivera.
- Vos talents et votre courage sont encore les bienvenus parmi les nôtres. Guidez les légions vers la Porte de Durin et soyez fiers de vous battre à nos côtés !
Isil et Bénéthor quittèrent au pas de course le campement se dirigeant lentement, mais sûrement vers la porte de Durin découverte plus tôt.
Sur le champ de bataille, les cris de guerre des Id-Ursu résonnent et les flèches des archers de Bard pleuvent sur les remparts de Gundabad. Mais l’avancée des nains et des hommes fut vite stoppé par des tirs depuis les remparts. L’ennemi répliquait.
Quelques minutes plus tard, de drôle de bruits se firent entendre dans les profondes crevasses de la montagne. Des créatures agiles et très rapides sortirent de ses trous et se ruèrent à toute allure vers les régiments de la coalition pour les encercler.
La compagnie d’Isil et Bénéthor se figèrent quelques instants. Le rôdeur regarda l’elfe et lui dit :
« Il faut agir rapidement pour soutenir les forces de la coalition. Je vais guider les hommes de Thorik vers la porte de Durin. Vas prêter main forte aux hommes de Dale et aux Id-Ursu. Surtout fais attention à toi et rejoins moi dès que possible ».
Le Dunadan lança un regard inquiet et soucieux à Isil en lui souriant et l’elfe s’en alla rapidement.
Le rôdeur fit un signe de tête aux régiments de Thorik et ils continuèrent leur avancée vers la porte, mais plus rapidement.
Après plusieurs minutes de marches, ils arrivèrent à hauteur des portes. Bénéthor et les nains s’apprêtèrent à emprunter les chemins escarpés menant à la porte. Mais le Dunadan ne put s’empêcher d’aider la coalition en décochant quelques flèches sur les archers de Baltog. Les nains n’avaient pas de temps à perdre et s’impatientaient.
Le rôdeur faisait face à un énorme dilemme. Il craignait pour la sécurité d’Isil mais il devait mener les nains à la porte.
Ne sachant pas si je devais aider la coalition en contre bas qui semblait être pris de court face à ses satanées créature rapide et agile, Bénéthor ma facilité le choix en me disant que nous devions les aider.
J'ai fait un signe de tête au dunadan avant de me placer le plus au bord et de tirer des flèches le plus rapidement possible, seule l'une de mes flèches n'a pas trouvé sa cible. Il ne m'en reste plus qu'une, je ne dois pas la gaspiller.
Je sors de ma sacoche un bout de tissus qui sert normalement à emballer mes rations et l'enroule soigneusement autour de ma flèche avant de verser dessus le contenant d'une fiole d'alcool servant à désinfecter des blessures.
J'observe le lieu du combat avant de décider de ma cible, celle-ci doit être entourée à fin de semer la discorde et laissant aux nôtre la possibilité de les abattre. D'un coup mon regard est attiré par un elfe encerclé, sans aide, il y passera. J'allume donc ma flèche, et vise le gobelin près a lui sauté dessus. La flèche se plante dans son œil, la douleur le fait foncer sur les autres peaux vertes autour de lui, semant le trouble et laissant le temps à l'elfe de s'en sortir de justesse.
* J'ai fait ce que j'ai pu, je dois retourner vers Bénéthor maintenant. *
J'avance de quelques pas avant de me retourner vers la bataille tout en rangeant mon arc. Les yeux brillants, remplis de respect.
* Bonne chance, soyez fort et vainqueur. *
Je ressers ma cape et commence à courir le plus vite possible, étant seule, je ne dois pas m'inquiéter d'aller trop vite. J'ai fini par apercevoir les troupes et remonte la file jusqu'à Bénéthor en lui affichant un sourire.
- J'ai aidé du mieux que j'ai pu, je ne peux pas faire plus malheureusement. Rien de nouveau toi ?
Je le regarde avec la satisfaction de ne pas être seule. Pourtant, avant, j'aimais la solitude.
Le dilemme du Dunadan prit rapidement fin lorsqu’il vit une flèche enflammée fendre l’air et finir sa course dans le globe oculaire d’un gobelin qui commença à semer la pagaille sur le champ de bataille.
La plupart des flèches de l’elfe avaient fait mouche et l’ennemi en surnombre commençait à douter. Cela leur mit un sacré coup au moral, mais la compagnie devait continuer son chemin vers la porte de Durin.
Isil rejoint la compagnie, un grand sourire sur son visage après le carnage qu’elle avait semé. Elle demanda au Dunadan si tout s'était bien passé. Ce dernier, rassuré, acquiesça d’un signe de la tête et lui sourit.
Ils continuèrent leur route doucement et en prenant bien garde de ne pas chuter dans le précipice qu’ils surplombaient via ces routes étroites et glissante. Après un bon moment de marche sans encombre pour la compagnie, ils arrivèrent à la porte de Durin ou le Capitaine Gröm les attendaient.
Le rôdeur dit alors au capitaine
« Voilà les deux régiments restant de Thorik, Capitaine. J’espère que nous avons répondu à vos attentes et dans les temps. Nous attendons maintenant vos ordres pour la suite, car la bataille fait rage en bas. Les Id-Ursu et les Dalites s’apprête à enfoncer la porte. Il faut faire vite avant de ne perdre trop d’homme ».
Bénéthor, Isil et les deux régiments du Roi Thorik attendirent la réponse du capitaine avec impatience.
Forlong Tribun Militaire d'Arnor
Nombre de messages : 3430 Age : 33 Localisation : En Arnor Rôle : Vieux loup au service du Royaume du Nord
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan d'Arnor -: Quarante Ans -:
Jeu 13 Avr 2023 - 23:09
Bénéthor, à présent rejoint par Isil, avait réussi à mener les deux régiments de guerriers nains jusqu'au lieu du rendez-vous. Heureusement pour eux, ils n'étaient pas tombés sur des hommes-gobelins ni des peaux-vertes, mais leur passage était-il vraiment resté inaperçu? D'innombrables yeux au service de Baltog surveillaient la vallée, et cinq cent guerriers nains en équipement lourd ne pouvaient pas être qualifiés de furtifs.
Lorsqu'ils y arrivèrent, des cris d'étonnement et des murmures respectueux se firent entendre; plusieurs nains se mirent à genoux en voyant la majestueuse Porte de Durïn, un véritable lieu de pèlerinage rendu accessible pour la première fois depuis des millénaires.
Même s'ils partaient en bataille une partie des nains portait, en plus de leur équipement lourd, des sacs à dos en cuir épais contenant des torches, des cordes, des outils, des provisions et des bandages. La légendaire endurance et force des nains leur permettait d'être préparés à tout type de situation sans dépendre des chariots de ravitaillement.
Ainsi, lorsqu'ils retrouvèrent l'escouade, Romo, Elendüril, Daramir, Gurdann, Styrbeörn et Jutta reçurent du pain et de la viande salée, du vin et du tabac. Déjà, les rumeurs sur leurs exploits se répandaient: les braves Sept qui, guidés par Durïn en personne, avaient trouvé l'entrée secrète menant vers le coeur de Gundanabad.
Mais le septième compagnon fut accueilli avec davantage d'étonnement et de méfiance. Qui était ce mendiant pâle et imberbe? Certainement pas un des héros envoyés par le roi Thorik! Plusieurs nains se tenaient à distance, quelques gloussements et rires indiscrets se firent même entendre à la vue de son menton nu.
C'est à ce moment là qu'un des nains envoyés par Thorik s'avança et leva son poing fermé en l'air. Hadhod ne le connaissait pas et il ne s'agissait pas d'un officier. Sa voix retentit dans l'air glacial, faisant taire ses compagnons:
-Celui que vous voyez devant vous est Hadhod Croix-de-Fer, détenteur de Barazanthatûl et seigneur de Khazad-Dûm! J'ai combattu à ses côtés à Kalil Abad où il fut capturé. C'est Aulë qui le renvoie vers nous en cette heure de vérité! Ses cicatrices valent plus que les diamants d'Erebor et ses vêtements déchirés plus que les meilleures soies de l'Orient, car il s'est sacrifié pour notre peuple. Honi soit qui mal y pense!
Sur ces mots, et sous les regards choqués de ses compagnons, le nain mit un genou à terre et trancha d'un geste abrupt de son couteau trois-quarts de la longueur de sa propre barbe.
Après cet évènement, plus personne n'osa remettre en question la place de Hadhod au sein de l'armée. Il fut à son tour nourri, et un des guerriers lui céda sa propre paire des bottes, un autre son heaume, et un troisième sa cape épaisse.
En tout cas, il n'y avait pas de temps à perdre. Les cinq cent guerriers étaient dirigés par deux lieutenants, qui cédèrent le commandent aux capitaines présents: Romo et Gröm. Ce dernier regarda Hadhod, qu'il n'avait pas reconnu lors de leur première rencontre:
-Seigneur Hadhod, vous connaissez le chemin vers le coeur de Gundabad. Nous suivrons vos indications, mais aussi vos ordres. Allons porter le coup de grâce à la créature qui se cache sous la montagne!
Hadhod allait-il reprendre le commandement?
Pendant ce temps-là, les membres de l'escouade avaient fini de reprendre les forces. Isil et Bénéthor avaient eux-aussi profité de l'occasion pour se sustenter et se réchauffer; ils avaient passé une longue nuit difficile dans le campement des hommes-gobelins et l'aller-retour vers le campement du roi Thorik à travers le terrain rocailleux n'était pas une mince affaire même pour des voyageurs vétérans comme eux. A présent, une autre bataille les attendait, et même les réserves de force des elfes et des rôdeurs du Nord avaient leurs limites.
Tout comme Thassael parmi les Id-Ursu Gabilgathol, les yeux d'Isil allaient servir aux guerriers nains. Ce fut Narvi qui l'aborda:
-Dame elfe, nous les nains ne craignons pas l'obscurité des sous-sols, mais il nous faudra être prudents pour ne pas alerter les gobelins de notre présence ni tomber dans un piège. Rejoindrez-vous l'avant-garde pour percer le noir?
Elle ne fut d'ailleurs pas la seule à être assignée à l'avant-garde. Le reste de l'escouade ainsi que Bénéthor devaient également faire partie de la cinquantaine de guerriers qui ouvraient la marche.
Styrbeorn ne put cacher son réticence à retourner dans les souterrains, et s'adressa à Elendüril, Gurdann et Daramir:
-Tout ça...pour ça? Pour qu'on y retourne?
Il regarda avec nostalgie la vallée qui s'étendait au loin et soupira.
-Vous pensez qu'on passera par la galerie où Jenslav a mené son dernier combat...? Il mérite mieux que d'être laissé là-bas, à côté de la dépouille de l'immonde créature.
Alors qu'ils discutaient entre eux, Jutta leur distribua des précieuses lanternes de mineur nain que les soldats d'Erebor avaient ramené. Plus durables et moins encombrantes que les torches, les lanternes avaient un cache spécial qui permettaient de dissimuler ou dévoiler le faisceau lumineux de chacun des quatre côtés; un avantage pour la précision et pour la discrétion.
Le nain qui s'était coupé une partie de sa barbe fit le premier à passer le seuil de la Porte de Durin.
Le jeune prince regarda le roi Gudmund avec surprise et respect. Il lui tendit la main, et serra son avant-bras dans un salut de guerrier.
-Nous prouverons que les Hommes de l'Ouest savent encore respecter leurs serments et ferons honneur à nos ancêtres. Ce sera un privilège de combattre à vos côtés, sire.
Gudmund représentait l'expérience, et Orwen la fougue de la jeunesse, mais ils étaient tous les deux des guerriers redoutables. Malgré son jeune âge, l'ambassadeur du Rohan avait déjà joué un rôle clé dans deux guerres majeures.
Le Conseil avait décidé que les nains seraient en première ligne pour l'assaut sur la porte; c'était avant tout leur guerre, et la reconquête de leur siège ancestral. Mais il ne fallait pas se leurrer. Dans cet affrontement final, toutes les cartes seraient dévoilées, toutes les pièces mises sur le plateau de jeu. L'heure viendrait pour le courage des hommes.
En attendant, l'éored d'Orwen se tiendrait prête sur l'aile droite pour contrer une éventuelle attaque surprise des gobelins contre les archers de Dale.
***
Les rochers surplombant la grande porte de Gundabad se mirent à grouiller des gobelins sous les yeux des archers de Dale. Les projectiles s’abbatirent sur les Id-Ursu et les terrifiants tortilleurs entamaient déjà leur descente casse-cou pour semer le chaos dans les rangs nains.
Dans leur position actuelle, les archers Dalites étaient un peu trop éloignés pour pouvoir vraiment soutenir les Id Ursu. Certes, quelques tireurs d’élite seraient capables d’atteindre les gobelins qui combattaient au corps-à-corps, mais une volée de flèches pourrait aussi toucher les nains, tandis que les archers de Balfimbul se trouvaient bien trop haut pour les atteindre d’ici. Un des officiers Dalites s’approcha de Draek et lui indiqua :
-Faites signe aux hommes d’avancer, porte-étendard ! Au moins cent pas vers l’avant pour pouvoir viser les archers là-haut. Et tentez de rester en vie !
La situation était compliquée car les archers gobelins, bien que disposant d’arcs plus courts, avaient l’avantage de la hauteur qui leur donnait une portée supérieure. Qui plus est, les terribles scorpions, artillerie gobeline légère, se tenaient prêts à perçer les rangs ennemis.
***
Le combat avait éclaté en toute brutalité aux pieds de la grande porte. Les Tortilleurs s’étaient abattus sur les Id Ursu avec une furie animale, sautant sur le dos des guerriers, cherchant des failles dans les armures, mordant, poignardant, tranchant et étranglant.
-Formez les rangs par groupes de cinq ! Protégez les béliers !
La puissante voix du Ramekthûrg était reconnaissable par tous, même déformée par le masque métallique. Les nains regagnèrent rapidement leur sang froid. Ils dressèrent leurs puissants boucliers en formant des petits groupes de cinq guerriers. Les arbalétriers abbataient les gobelins qui descendaient encore de la paroi rocheuse, tandis que les guerriers semaient la mort avec leurs haches, piques et épées larges.
Thassael s’était retrouvé parmi un petit groupe de nains. Il avait rapidement utilisé toutes ses flèches dès le début du combat, et était à présent forcé de récupérer les flèches noires gobelines sur le champ de bataille. Moins précises, elles lui permettraient tout de même de continuer à se servir de son arme principale.
Un des deux béliers attira son regard – plusieurs gobelins avaient escaladé sur le dessus, et semblaient manipuler quelque chose, en tentant peut-être de saboter la grande machine de guerre. Ses compagnons nains étaient pour l’instant occupés avec des adversaires plus proches, mais trois d’entre eux combattaient avec des longues piques qui pourraient s’avérer utiles pour atteindre les acrobates.
Pendant ce temps-là, Biereü et Draem défendaient l’autre bélier. Ils virent un des nains qui poussaient la grande machine tomber à genou, avec une flèche noire plantée dans le cou. Il fallait prendre sa place...Mais un des autres sapeurs nains s’écria, paniqué :
-Les roues sont coincées ! Ils ont dû creuser des trous camouflés pour nous empêcher d’atteindre la porte !
Voilà maintenant qu’ils devaient servir d’ingénieurs en plein milieu d’un combat acharné.
-Dame elfe, nous les nains ne craignons pas l'obscurité des sous-sols, mais il nous faudra être prudents pour ne pas alerter les gobelins de notre présence ni tomber dans un piège. Rejoindrez-vous l'avant-garde pour percer le noir?
Narvi me regardait en attendant ma réponse. Gardant un visage se voulant neutre, j'ai acquiescé d'un mouvement de tête. En dépit de mes efforts à vouloir rester impassible, un petit sourire en coins ce formait, malgré mes longues années à être seule, il faut croire que je deviens de plus en plus sociable. Cela n'est pas une mauvaise chose, je ne me préoccupais que de ma survie au part avant. Maintenant, grâce à cette malheureuse guerre, je change pour devenir une meilleure personne. Comme quoi, nous pouvons trouver du positif dans le négatif.
- C'est avec plaisir que j'irai à l'avant-garde, si je peux aider et sauver des vies, je le ferais. Même si la fatigue et les courbatures ne me quittent pas, je me dois de tenir jusqu'au bout. Beaucoup de personne compte sur nous.
Sachant que Bénéthor sera également avec moi me rassure aussi, je sais que je peux compter sur lui pour surveiller mes arrières.
Avant de rentrer dans ces tunnels poussiéreux, je fixe mon arc correctement dans mon dos, il ne me sera pas d'une grande aide dans un endroit restreint. Mon épée elfique a une plus longue portée que mes dagues, mais j'ai peur de blesser involontairement un de mes alliés si nous sommes trop collés. J'opte donc pour mes dagues, je serais plus efficace et plus rapide aussi.
Je vérifie qu'elles sont bien en place et accessible rapidement. Je vérifie aussi si mes couteaux de lancer sont à leur place, j'ai le sentiment que j'en aurai besoin.
Malgré le froid encore présent à l'extérieur, je prends la décision de retirer ma cape qui pourrait entraver mes mouvements. Je la fourre dans mon sac avant de resserrer celui-ci correctement à fin de ne pas me déranger.
C'est en frottant mes bras couverts de chair de poule que je rejoins Bénéthor à l'avant des troupes.
- Tu es prêt à rentrer dans ces tunnels sombre ?
Je lui fais un petit sourire en guise d'encouragement avant de fixer mon regard sur la porte.
Je baisse la tête et l'une de mes mèches de cheveux blancs retombe sur mon visage. Je prends l'une de mes dagues en mains par précaution, mais garde une main de libre pour pouvoir lancer un couteau de lancer au cas où cela serais nécessaire.
Je relève le visage rougi par le froid et dans le regard, une détermination sans faille.
En affichant un doux sourire, je regarde Bénéthor avant de lui murmurer ;
L’arrivée des deux compagnons ainsi que des régiments de Thorik avaient été acclamés par des cris de joies de la part du groupe mené par Gröm et Jutta. Le Dunadan en était même étonné, car en ces temps de bataille, il pensait que la plupart des combattants, surtout ceux qui étaient restés bloqués dans les entrailles de Gundabad, n’avaient pas le cœur à être joyeux. Mais cet enthousiasme lui réchauffa tout de même le cœur après cette longue marche vers le campement de la coalition ainsi que le retour qui n’avait pas été de tout repos.
Le rôdeur commençait doucement à se fatiguer, le combat pour prendre le contrôle du campement, ensuite la nuit blanche à surveiller les alentours et sans oublier cette longue route jusqu’à Thorik l’avait bien éreinté.
Bénéthor écoutait d’une oreille les conversations entre les nains, il entendit le nom de Hadod, il connaissait le nom du seigneur nain de Khazad-Dûm et il connaissait tout aussi bien sa réputation. Le Dunadan fut surpris de voir un nain sans barbe, mais bon, être porté captif et être détenu prisonnier par des peaux vertes ne doit pas faire bon ménage.
Une fois le groupe rassasié et équipé, ils s’apprêtèrent à rentrer dans la montagne, par la fameuse porte de Durin.
Le rôdeur avait été assigné à l’avant-garde avec Isil et un groupe d’une cinquantaine de nains. Il ne savait pas lui-même s'il tiendrait le coup. Ce n’était pas la première fois qu’il faisait d’aussi long voyage, mais la bataille commençait à trop durer et rôdeur d’Arnor ou pas, tout le monde a ses limites et Bénéthor n’était pas loin d’arriver aux siennes.
Ils marchèrent tous vers l’entrée et le Dunadan était aux côtés d’Isil, il avait de la chance de l’avoir rencontré avant la bataille, sans elle, il ne serait déjà plus là. Que ferait-elle après cette bataille ? Le rôdeur voulait absolument la suivre. Qu’importe sa destination, il se sentait redevable envers elle et surtout, il éprouvait un sentiment de réconfort qu’il n’avait plus ressenti depuis des années lorsqu’il était auprès d’elle.
Bénéthor, rôdeur d’Arnor était passé d’homme solitaire à suiveur d’une elfe pour qui il éprouvait de l’affection. Ses pensées se bousculaient à nouveau dans sa tête jusqu’à ce que la voix de d’Isil le fasse arrêter de rêvasser.
« Tu es prêt à rentrer dans ces tunnels sombres ? »
Lui dit-elle en souriant.
Il lui répondit en souriant aussi :
-Je pense que nous n’avons pas le choix, mais voyons le bon côté des choses. Nous veillerons une fois de plus l’un sur l’autre.
Le Dunadan sorti son épée et la tenait dans sa main droite et il tenait fermement son arc de la main gauche. Il était prêt à en finir avec, c'est satané tunnels et c’est saloperies de peaux vertes.
L’elfe lui adressa à nouveau la parole
« Ne meurt pas. »
D’un ton inquiet.
Il acquiesça et lui sourit avant de lui dire
-Ce n’est pas prévu et puis tu as encore besoin de moi pour surveiller tes arrières.
Ils entrèrent alors dans les tunnels sombres et putrides du Mont Gundabad.
Le sourire de Bénéthor m'a réchauffé le cœur, un étrange sentiment s'empare de moi. Je ferme les yeux et secoue ma tête, ce genre de chose ne doit pas m'atteindre pour le moment. Il est hors de question que je perde ma concentration, mais une chose est sûre, je ferais tout pour le protéger. Comme on dit, quelqu'un qui a quelque chose à protéger devient encore plus redoutable.
Alors qu'on s'enfonce dans les tunnels sombres à l'odeur de poussière, je passe en avant pour repérer les peaux vertes possiblement cachées ou des pièges.
Après un certain temps à s'enfoncer dans les tréfonds de Gundabad, un mouvement attire mon attention. Je ralentis en faisant un signe à ceux à côté et derrière moi de ne pas faire de bruit.
J'avance légèrement accroupie, cacher à un angle des tunnels, je vois un orc. Je place ma dague à fin d'avoir une vue sur le reste du trajet pour découvrir combien ils sont. Avec un soupir de soulagement, il semble isolé, je n'aperçois personne d'autre que cette peau verte.
Pour l'instant nous n'avons pas était repéré, nous avons l'avantage et je compte bien la garder le plus possible même si je doute que l'on puisse la garder encore longtemps.
Je me redresse en vitesse et sans perdre une seconde, j'enfonce ma lame dans sa gorge, le tuant instantanément. Je vérifie une deuxième fois le couloir et fait un signe pour que l'ont continu à avancer.
Quelques mètres plus loin, un groupe de peaux vertes répugnantes étais là à parler leurs langues incompréhensibles. Nous ne pouvons pas les attaquer sans se faire repérer, l'affrontement ne peut pas s'éterniser.
D'un commun accord, les premiers rangs de l'avant-garde à foncer sur le petit groupe d'orc. Le combat à durer quelques minutes, malheureusement, un des nains a perdu la vie.
C'est le regard rempli de tristesse et de rage que j'observe son corps au sol avec une énorme entaille sur le crâne.
Nous ne pouvons pas le laisser là, ni les peaux vertes mortes. Je repars donc immédiatement vers Gröm pour lui conseiller de cacher le corps pour ne pas que l'on puisse savoir que nous sommes à l'intérieur.
Baissant la tête par respect, je lui fais part des événements.
- Un homme est tombé, je suis consciente que nous n'avons pas beaucoup de temps, mais la précipitation pourrait causer notre perte. Idéalement, nous devrions cacher le mieux possible les corps pour ne pas que l'on puisse nous repérer.
Regardant Gröm dans les yeux, j'attends impatiemment sa réponse.
Hadhod Croix-de-Fer Ancien seigneur de la Moria
Nombre de messages : 3220 Age : 33
~ GRIMOIRE ~ -: Nain de la Maison des Longues-Barbes. -: 190 ans. -:
Mar 25 Avr 2023 - 20:23
Respirer à nouveau l'air libre sous la lumière du jour. Les six membres du commando pensaient avoir ardemment désiré ce moment, mais ce n'était pourtant pas grand-chose comparé à ce que ressentait Hadhod. Lui avait passé beaucoup, beaucoup plus de temps qu'eux dans l'antre des gobelins et avait connu des horreurs bien plus grandes que de combattre une araignée géante ou de se faire embrouiller l'esprit par quelque gaz hallucinogène. Le désir sans espoir de sortir de cet enfer l'avait rongé comme un chancre. Rien que de penser à nouveau à son séjour en captivité, tout son corps trembla et la lumière déjà faiblarde parut être étouffée par les vapeurs bien noires qui avaient empli son cœur des semaines durant. Non, il ne voulait pas se souvenir de tout cela. Il était sorti désormais, il était libre, du moins physiquement. Il se tourna vers ses alliés, ceux de l'intérieur comme ceux qui leur avaient ouvert...
- Merci, dit-il avec une gravité et une sincérité qui en disaient long. Sans vous je serai encore à la merci de ces créatures immondes, ou bien la tête tranchée... Je ne l'oublierai pas.
Ici, sur le seuil de la Porte de Durin, les protagonistes de cette étrange rencontre auraient eu mille choses à se dire, mille questions à se poser mutuellement, et Hadhod, qui avait manqué tout le dernier chapitre de la reconquête, en avait peut-être encore plus que les autres. On eut pu s'asseoir et converser jusqu'à la prochaine lune que cela n'aurait pas suffi à tout dire. Mais elfe, humains et nains ne pouvaient se permettre de se poser ne serait-ce qu'un quart d'heure, semblait-il. L'heure était à la guerre ! En contrebas, dans la vallée, Hadhod voyait l'armée coalisée marcher sur la porte de Gundabad – peut-être fallait-il, celle-là, l'appeler la Porte de Baltog. Quelques temps plus tard, il aperçut d'autres régiments nains, le pas déterminé et le visage dur, monter le chemin jusqu'au petit groupe. Il n'eut pas besoin qu'on lui explique la situation et imagina sans mal le plan du roi Thorik, dont, du reste, ils avaient évoqué l'éventualité longtemps auparavant : prendre les gobelins entre le marteau et l'enclume, les prendre à revers par où ils s'y attendaient le moins.
Ce qu'il n'avait pas imaginé à l'époque, c'est que pour rien au monde il ne voulait entrer à nouveau là-dedans !
La tirade du soldat qui l'avait reconnu et qui vantait ses mérites fit revenir une force – somme toute très relative – dans ses membres, mais elle ne lui enleva pas l'angoisse qui broyait ses tripes. On le voyait peut-être comme un héros, mais lui se sentait plutôt comme un homme tiré de la noyade à qui l'on demandait de replonger fissa au bouillon. Quoi qu'en dît le nain en face de lui, il ne détenait plus Barazanthatûl, laquelle gisait sans doute aux pieds de Baltog en signe d'humiliation ou dans les appartements de Zock-Dah comme trophée. Hadhod portait à présent la hache à double tranchant que son ami Romo lui avait donnée quelques instants plus tôt et qu'il n'avait pas osé refuser.
Et pourtant, quand le nain mit genou à terre et se coupa la barbe, quelque chose bascula dans le cœur du fils de Trehod. Même en étant l'ombre de lui-même, il se rendit compte qu'il inspirait encore le respect. Il était toujours pour eux le Seigneur de la Moria, un très-haut dignitaire de ce peuple fier et tenace qu'on appelle les Nains, peuple qui avait parcouru bien des lieues, rassemblé bien des alliés et mené bien des batailles pour venir frapper à la porte même de Baltog et l'extirper de son trou. Le prisonnier apeuré et le chef de guerre se disputaient en lui, comme l'angoisse menant une partie de lutte contre le courage.
- Je vous montrerai le chemin, finit-il par dire en allant relever symboliquement le soldat agenouillé.
Le courage avait semble-t-il gagné le match contre l'angoisse, mais de justesse. Refuser serait revenu à priver son peuple d'une aide capitale, lui qui avait l'idée la plus précise – si l'on peut dire – de la géographie souterraine de Gundabad. L'idée n'était même pas envisageable. Pas après tous les efforts et toutes les pertes que la coalition avait consentis pour en arriver là. Et puis au fond de lui, il sentait monter une colère vengeresse et implacable qui le brûlait comme une flamme.
- Oui, qu'il en soit ainsi ! cria-t-il avec toutes les forces qu'il put rassembler pour être entendu des troupes. Peut-être n'y a-t-il pas de hasard et Aulë a-t-il voulu que je descende dans ces profondeurs et que j'en ressorte à point nommé. Peut-être Zock-Dah aurait-il mieux fait de me trancher complètement la tête au lieu de vouloir m'humilier ! Venez, suivez-moi ! Et descendons, descendons jusqu'à la plus profonde salle où l'Usurpateur a son trône, jusqu'au cœur de cette cité, et nous lui rappellerons qu'elle n'a qu'un seul nom, et qu'il se dit en khuzdûl ! Gundubanâd !
Et ils s'engouffrèrent sous la montagne par l'antique passage. Hadhod avait fait de son mieux pour haranguer les soldats sans montrer sa peur, ce qui représentait un bel exploit. En vérité, si Aulë avait voulu tout ça, c'était un sacré salaud. Et à présent que les deux régiments se faufilaient, presque en file indienne, dans les corridors du Berceau des Nains, Hadhod tâchait d'aller aussi vite qu'il le pouvait malgré son épuisement avancé.
- Par ici, dans ce tunnel !
Serait-ce assez vite ? Il n'en savait rien. Chaque minute comptait en cet instant où la Reconquête atteignait son acmée. Le déferlement des nains était comme un flot de sang frais qui coulait dans les artères de Gundabad pour se frayer un chemin jusqu'au cœur et le ramener à la vie.
- Là, l'escalier qui descend !
Le soldat à la barbe coupée, plein de loyauté et de compassion et voyant son seigneur mal en point, demanda la permission de lui porter sa hache, ce qui fut fait. Hadhod avait beau être le plus gradé, dans les faits c'étaient bel et bien Gröm et Romo qui avaient la force et la clairvoyance pour mener les troupes ; le seigneur de la Moria endossait en réalité davantage le rôle de guide que celui de commandant.
- Plaquez-vous contre la paroi ! Il y a un précipice sur la droite...
Il appliquait toute son énergie à ne pas faire d'erreur dans ses indications, malgré les sueurs froides que lui donnèrent les vociférations des gobelins qu'ils croisèrent – vociférations qui ne durèrent guère mais qui résonnèrent longtemps en écho dans le cœur de l'ancien prisonnier, ravivant les traumatismes. Dans cette tâche, nul ne pouvait s'acquitter de son fardeau pour le soulager.
Car il était bien le seul à pouvoir connaître le chemin qui menait à la Fosse. Au lieu de la mutinerie des prisonniers. Au lieu où il avait échappé aux griffes de Zock-Dah.
The Half Cop
Thassael Aelion Voyageur
Nombre de messages : 27 Age : 26 Localisation : Nimes
Mer 26 Avr 2023 - 23:45
Alors que la bataille fait rage, les flèches volèrent dans tous les sens comme s'il pleuvait des trombes d'eau sur le champ de bataille, les nains étaient désorganisés et complétement submergé par la masse de gobelins. Pour un corps d'élite censée avoir tué un dragon, ils sont tombés bien bas ces Id-Ursu. Thassael penser que s'en était fini pour eux, mais un nain surement leur chef hurla ses ordres pour réorganiser les nains. Ils reprirent rapidement leurs sangs froids et se formèrent en petit groupe.
Thassael s’était retrouvé parmi un petit groupe de nains. Il avait rapidement utilisé toutes ses flèches dès le début du combat, et était à présent forcé de récupérer les flèches noires, il ne pouvait pas combattre au corps à corps, à cause de ses blessures, d'ailleurs Thassael à plus peur qu'elles se rouvrent qu'autre chose. Un des deux béliers attira son regard, plusieurs gobelins avaient escaladé le bélier, et semblaient manipuler quelque chose, en tentant peut-être de saboter la grande machine de guerre. Ses compagnons nains étaient pour l’instant occupés avec des adversaires plus proches, mais trois d’entre eux combattaient avec des longues piques qui pourraient s’avérer utiles pour atteindre les acrobates.
Thassael attira l'attention de l'un des nains afin qu'il utilise sa longue lance pour tuer les gobelins qui tente de saboter le bélier Thassael s'écria "Là-haut sur le bélier" le nain se retourna et vit avec stupeur la perfide créature essayer de saboter les chaines du bélier. Le nain hurla "Par la barbe de Thorik ne touche pas à ça, sale bête" et il l'embrocha, Thassael tua l'autre gobelin en lui jetant une autre lance, un deuxième nain tua le dernier gobelins encore présents sur la grande machine de guerre. Combien de temps allais-ils tenir encore, vivement que ces maudites portes s'ouvrent.
Gurdann Tueur-des-Loups Sergent de la Garde de Fer
Nombre de messages : 101 Age : 18 Localisation : dans les entrailles de l'enfer Rôle : sergent de la garde de fer
~ GRIMOIRE ~ -: nain des monts de fer -: 152 ans -:
Mar 2 Mai 2023 - 18:39
Le soleil, la lumière du jour, cela faisait bien trop longtemps que Gurdann ne l’avait pas senti sur son visage buriné et couvert de poussière. Alors qu’ils sortaient de terre, le garde de fer s’écarta un peu et prit une grande respiration, espérant pouvoir se poser quelques instants. Réfléchir à leur rencontre, a ce qu’ils venaient de vivre, mais il fut interrompu par la demande de Romo. Les compagnons cherchèrent alors un moyen de dissimuler l’ouverture du lourd ouvrage de pierre. Alors qu’ils tentaient quelques chose à base de l’idée assez bancale de tendre une cape grise couverte de terre retenue par des fagots au derrière ou quelque chose comme ca. Tout cela malgré le fait que Romo pensait que les gobelins n’allaient pas sortir de la. Gurdann, tout absorbé par la tache et par un certain mal de tête qui commençait à poindre, allié à des chuchotements lancinants dans le crâne, derrière ses yeux, n’avait presque pas remarqué les autres nains et les oreilles pointues que les sept avaient rencontré en sortant de terre.
Le mal de tête empirait, Gurdann sentait venir la parole argentée dans le fond de son esprit, quoique, s'ils devaient y retourner dans quelques minutes, être sous l’emprise de la voix l’aiderait peut-être. D’après ce qu’il avait brièvement vu et entendu, l’attaque sur Gundabad était en cours, et des troupes arrivaient ici pour prendre les gobelins à revers. Une pointe de fierté et d’admiration passa à travers le brouillard douloureux de son esprit quand Gurdann pensa au glorieux Id-Ursu dans la plaine en contre bas.
Quelque temps plus tard, alors que leur tâche de cacher l’entrée n’avait que peu avancée, au contraire du mal de tête, Gurdann vit au loin arriver deux grandes troupes de Naugrims, au moins cinq cents guerriers...Il ouvrit grand les yeux, en admiration devant ce spectacle. Les compagnons stoppèrent alors leur inutile tache de dissimulation de la porte, étant donné que l’heure du combat était venue.
En effet l’heure du combat était venue.
Et c’est alors que Gurdann la sentit monter, la voix de Fer, plus forte que jamais, plus forte qu'à Framsburg, plus forte que sur l’enceinte de la vallée. Elle montait en vagues argentées à l’assaut de son esprit, la puissance des grandes montagnes du nord, ou sa folie, éclatait en éclairs blancs dans son cortex. Des images de cadavres de nains, d’amis, d’ennemis, entremêle dans le sang, apparaissaient par flashs dans son esprit. Ces dépictions du combat éternel de sa race, ou les corps des ennemis ancestraux semblaient s’enlacer dans une derrière étreinte morbide et contre-nature emplissaient son esprit. L’odeur des tunnels envahie ses narines, sa respiration s’accéléra, sa bouche s’assécha, comme si le feu de la guerre et de la folie avait chassé toute l’eau de son corps. Il sentit cette sensation de puissance, de froid, de chaud, mélangé et une espèce de flux étrange qui vous parcourt le corps quand vous entendez la voix. Qui ne faisait que hurler de rage sans fin.
Gurdann n’entendit même pas le discours de Hadhod, et ne vit même pas ce guerrier qui se coupa la barbe en signe d’allégeance. Non, le garde de fer était adossé à la pierre, les yeux révulsés, la main crispée sur sa hache. Le dos arqué dans son armure, les yeux pleins de tempêtes et le nez rempli de l’odeur de la vielle pierre et du fer.
Alors tout prit fin, ou plutôt tout prit place, et toute la tourmente dans la tête du nain se mit en place pour ne servir d’un but efficace et clair, sans place pour d’autre sentiment que la détermination, la rage froide et le souffle épique et tempétueux qui caractérise les nains du nord. Il fit glisser le manche de sa hache contre son corps, regarda longuement le tranchant de celle-ci, puis la rangea, pour empoigner calmement la masse du capitaine, plus pratique pour le combat dans les tunnels. Il n’avait maintenant qu’un seul but, unique et clair, faire gagner la coalition, montrer au monde qu’un nain des Monts de Fer en vaut bien dix autres.
Il entendit clairement qu’on lui demandait d’aller en avant. Gurdann le fit avec plaisir, si l’on considère la froide résolution qui animait le guerrier comme du plaisir. Il ne décrocha pas un mot.
Les tunnels étaient toujours aussi sombres, mais l’ambiance était tout autre avec cinquante guerriers nains, la compagnie des sept et une elfe qui ouvraient la marche aux centaines de guerriers derrière eux. Aucun gobelin ne semblait à même de survivre face au bloc de fureur et de talents guidé par Hadhod Croix de Fer. Les premiers mètres dans le noir dédale furent faciles. Mais plus ils s’enfonçaient , plus cacher tous les corps étaient difficiles. Et ils étaient sûrement déjà repérés. Mais l’effet de surprise était de leur côté. Leurs ennemis n’avaient aucune idée de ce qui allait leur tomber dessus, et cela même allaient perdre les gobelins de Gundabad.
Gurdann avançait au tout devant de l’avant-garde, ses yeux exaltés semblaient comme briller d’une lueur argent dans la pénombre, donnant à son visage, en partie caché par un heaume, un air d’esprit vengeur, sortit du tréfonds des âges, venu reprendre la demeure de ses ancêtres. Dans sa main droite, la masse du capitaine Boldur, tombé aux champs de Framsburg, couverte de sang et de charpie de cervelle, à sa main gauche, un bouclier d’acier, sans symbole autre qu’un crâne fendu d’une hache, prit sur un camarade mort. Et dans ses yeux l’envie de voir tout Gundabad brûler de fond en combles, pour que ne reste plus que les galeries ancestrales des nains
L’avant-garde naine était en marche, dans les entrailles de Gundabad.Ils avaient dépassés le précipice, ils s’enfonçaient dans des galeries inconnues à Gurdann, passant de vieux tunnels de pierre nain à d’horribles galeries de fabrication gobeline. L'heure du dénouement avait sonnée.
Daramir Éclaireur
Nombre de messages : 29 Age : 21 Localisation : Dans un tunnel j'vous dit Rôle : Eclaireur
A mesure que les guerriers descendaient dans les tréfonds de la montagne, le vacarme du combat qui faisait rage dehors s’amenuisa pour ne plus laisser flotter dans les tunnels sombres que le bruits de bottes qui heurtent la pierre, des respirations qui sifflent, et des grognements de douleurs. Le groupe avançait à une allure effrénée, étonnamment discrètement.
Daramir, au milieu de l’avant-garde se sentait comme porté par le groupe, virevoltant d’un mur à l’autre, faisant gouter à un gobelin perdu dans le dédale de tunnel le tranchant de sa hache avant de placer avec précaution ses pieds le long d’une paroi rocheuse. Chaque seconde semblait durer une éternité, le temps semblait vouloir s’étirer, presque conscient que l’histoire allait s’écrire dans ces tunnels, écrit de lettres écarlate, dans le sang de ceux qui tomberaient.
Ils filaient, aussi vite que leurs jambes de nains le leur permettaient, implorant Aülé qu’ils n’arrivent trop tard. Le bataillon avançait d’un pas sûr, n’ayant jusqu’à là pas rencontré de réelle menace. Daramir, dans un soupir, pria que ce puisse durer.
Le seigneur de Khazad-Dûm menait le groupe vers le centre de la montagne. Celui-ci, certes affaibli semblait presque briller d’une lueur sombre. Daramir ne pouvait ne serait-ce qu’imaginer ce qu’il avait pu subir dans cette enfonçure oubliée. Si sa barbe lui manquait, sa détermination, dessinée sur ses traits renfoncé expliquait pour beaucoup la raison de leur courage. Ce n’est qu’à quelques brèves reprise que Daramir put apercevoir son visage se voiler, le guerrier sans doute aux prises des démons qui l’avaient tourmenté dans sa captivité. Mais le Nain continuait sa route, guidant ses semblables vers l’endroit de ses souffrances.
Le combat était proche et il serait âpre. Après tout, tel l’avait souhaité Thorik dans sa psychose de légitimation. Certes, il aurait accompli, mais combien de nains survivraient pour chanter ses louanges, s’interrogea Daramir.
Tryon de Roncefort Baron des Montagnes Blanches
Nombre de messages : 77 Localisation : Ringlo Vale - Baronnie de Roncefort
Mer 10 Mai 2023 - 22:04
Ainsi mon père ne m'avait pas oublié. L'immonde Baltog, celui qui m'avait fait ce que j'étais, en effet, un monstre et de douleur et de colère et de haine.
Alors que l'humain coupait mes liens, je le flairais, sa chair devait être une juste récompense bien juteuse après plusieurs journées enchainé, je frottais mes poignets en le regardant mes crocs dépassant de ma face hideuse.
Je le jaugeais, la peur commençait à apparaitre en ses yeux alors que j évaluais par où j'allais commencer le festin.
Puis, soudainement, je me repris.
Une once d'intelligence restait présente dans cet esprit malin.
Pourquoi le dévorer, plus jamais les Hommes du Val ne nous aideraient, ils étaient cupides, et des alliés efficaces au final, car sans lui, je serai resté attaché à ce poteau.
Je le contemplais, et posais ma main griffue sur son épaule fine, celle d'une orcesse l'aurait dépassée de loin.
Tu as bien agi, Jorem fils de Hulo.
Nous nous souviendrons de toi.
A présent, soyons rapides car les rohirs sont proches, je les sens ces chiens puants.
As tu prévu une arme pour moi, as tu une voie par laquelle je pourrai rejoindre les troupes de Baltog?
Tu as intérêt à me sortir d'ici et me mener au Royaume de Baltog sinon tu n'auras aucune récompense.
Et ta famille massacrée par mon père.. pensais-je.
Seul avec Jorem face à une armée de rohirs, je n'avais aucune chance, il fallait fuir et rejoindre les troupes orcs pour détruire cette armée haïe.
Je boitais avec le sale coup que m'avait infligé le naugrim, il faudrait me cacher et suivre cet humain qui était ma seule chance de survie malheureusement.
Je prenais la première étoffe me passant sous la main et m'en couvrais et sur le corps et sur la tête, pour apparaitre comme une ombre sans forme, pourtant massive.
Romo Coeur-d'Acier Vétéran - Garde de Khazâd
Nombre de messages : 48 Age : 33
~ GRIMOIRE ~ -: Nain de la Maison des Barbes-de-Feu -: 172 cycles solaires -:
Le ricanement sifflant et grave s'échappa de sa bouche, en même temps qu'une nuée de postillons. Ses doigts gantés se resserrèrent autour du parapet. Balfimbul admirait le spectacle du haut de son point de vue. Les flèches noires abattaient les nains par dizaine. La progression des deux béliers avait été fortement ralentie par leur astucieuse manœuvre et par les pièges placés sur leur route. Tout se passait à la perfection. Balfimbul lâcha soudain un grognement. Un gobelin s'approcha de lui, armé de nombreuses dagues et d'un regard mauvais. Emilanezh, son bras droit.
- Il est temps de réduire leurs espoirs... en cendres.
Un sourire, semblable à une immonde grimace, se dessina sur le visage de l'archer. Celui qui n'était autre que le meneur des Tortilleurs grogna à son tour avant de sauter dans le vide devant Balfimbul. Un cri déchira l'air lourd durant sa chute et une nouvelle nuée de flèches s'envola au même instant, cette fois-ci auréolées d'un feu terrible et annonciateur de malheur. D'autres Tortilleurs s'élancèrent dans la foulée de leur supérieur et ensemble dévalèrent la roche jusqu'à atteindre la terre ferme, tandis que les premières flèches enflammées atteignaient leurs cibles.
Incontrôlable et porteur de mort, le feu frappa plusieurs valeureux naugrim, encore occupés à défendre leurs positions face aux gobelins et à leur supériorité numérique. Certaines flammes touchèrent bientôt le sol et par endroit, un étrange liquide noirâtre. Aussitôt les flammèches devinrent des brasiers, dessinant une ligne à l'arrière des deux béliers les isolant du reste de l'avant-garde. Thassael réalisa bientôt que lui et une petite cinquantaine de Id-Ursu étaient de facto coincés entre le feu, les portes closes, encerclés de centaines de Tortilleurs et devant protéger les deux précieux béliers, pourtant si prêts du but. Emilanezh et sa compagnie se ruèrent sur les premiers nains croisant leur chemin. Le meneur gobelin était incroyablement rapide et tailladait ses ennemis, se faufilant entre les plaques d'armure pour trouver les moindres parcelles de chair. Ses mouvements diaboliques toujours accompagnés par un rire sardonique aussi profond que les entrailles de Gundabad.
Celui que Thassael avait contribué à protéger avançait toujours en direction de la grande porte, tandis que le second bélier était à l'arrêt, l'une de ses roues enfoncée dans un "nid de poule" gobelin.
Si le feu ne brûlerait pas éternellement et permettrait alors au reste de l'armée de faire la jonction, les Id Ursu isolés aidés par Thassael, Biereu et Draem devraient se débrouiller seuls. De nombreux choix s'offraient à eux : débloquer le second bélier au risque de voir son jumeau être attaqué d'autre part, privilégier un seul bélier, se contenter de les défendre et de maintenir leur position périlleuse entre le marteau et l'enclume...
Toutefois, malgré tous ces choix, il n'y avait qu'une seule réponse à donner : survivre et ouvrir les portes. Pour le salut des Nains.
Thassael Aelion Voyageur
Nombre de messages : 27 Age : 26 Localisation : Nimes
Mar 16 Mai 2023 - 13:37
Dans ce combat terrible, la seule chose à laquelle pensait l'elfe et son petit groupe était la protection du bélier, s'il était saboté alors s'en était fini des rêves d'ouverture de la porte. Thassael avait troqué son arc contre ses deux épées et commençait à combattre au corps à corps, tandis que toujours plus de gobelins acrobates déscendaient du rempart de Gundabad afin d'étancher cette soif bestiale de sang qui les rongeait, Thassael avait repéré que le bélier plus en arrière n'avançait plus le génie nain semblait plus qu'occupé à essayer de le rendre fonctionnel. Des nids de poules creusés par les gobelins rendaient impossible l'avancée de l'engin, par chance ce n'était pas le cas de celui plus avancé que Thassael et son groupe de compagnon d'infortune était parvenu à protéger, mais le pire restait encore à venir.
Un bruit assourdissant comme pour signaler la continuité du plan ennemi retentit et des fines boules de lumières illuminèrent le haut du rempart, quelque secondes qui paraissaient être des heures des flèches enflammées atterrirent sur le champ de bataille ne faisant pas de différence entre alliés et ennemis, les gobelins sont assez confiants avec leur supériorité numérique qu'ils peuvent se permettre quelque sacrifices pour la bonne cause. Certaines d'entre elles vinrent s'écraser sur une parcelle ou un liquide noirâtre et insalubre reposé. Le carburant pris instantanément et des flammes coupèrent l'armée naine en deux Thassael était pris au piège avec une cinquantaine de guerriers dans cet enfer.
Il n'y avait aucune possibilité de rallier l'arrière, comme dirait l'oncle de Thassael lors de l'une de leurs parties de jeu de stratégie " Tu es fait comme un rat, mais que feras-tu maintenant, cela serait la fin pour toi ? " cette voix paraissait résonner comme un signal dans sa tête. Voyant les hauts gradés nains trop occupé au combat, l'elfe devait prendre les choses en main, il se saisit du cor du Rohan que le prince Orwen lui avait donné dès son arrivée au campement de la coalition et souffla de tout son être à l'intérieur. Il attira instantanément l'attention des nains. Son plan était clair, il ordonna qu'un mur de boucliers, de lances et de piques de tous les nains encore apte au combat se forme autour du bélier. Le deuxième embourbé serait sûrement détruit, mais que faire, l'heure n'était plus au détail, mais a la réactivité de chacun alors que les nains se rassemblèrent en formation autour du bélier Thassael confiant ordonna au sapeur de pousser ce maudit bélier jusqu'à la porte. Thassael avait repéré le vent et ce dernier soufflait en plein sur le rempart et la fumée noire que les flammes dégageaient les aveuglait, mais pas que, ils seraient aussi cachés temporairement dedans, cela leur donnera un peu de répit avec les flèches, mais le combat au corps à corps allait quant à lui être rude et la phalange allait leur donner une protection non négligeable.
Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Nombre de messages : 1082 Age : 25 Localisation : Temple Sharaman, Albyor Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan
Les muscles de ses énormes bras le brûlaient comme rarement, de grosses gouttes de transpirations s’écoulaient en-dessous de son masque maculé de sang noir. Pourtant la base du Poing de Durin qu’il essayait de soulever avec plusieurs de ses compagnons ne bougea pas d’un iota. Plusieurs de ses camarades finirent par relâcher leur effort et Biereü finit également par abandonner sa vaine tentative de sortir l’immense structure du piège dans lequel elle s’était embourbée. Il prit quelques secondes pour reprendre son souffle et fracassa le crâne d’un gobelin qui s’était frayé un chemin jusqu’à lui. Plus loin, l’autre Poing de Durin, protégé par le Ramekhtûrg poursuivait sa pénible progression en direction des portes de Gundabad. Le capitaine des Montagnes Bleues lâcha un juron et hurla:
“Ce bélier est perdu! Concentrons nos efforts sur la protection de l’autre. C’est notre dernier espoir. Pour le Roi Thorik! Pour le Ramekhtûrg! Et pour cet enfoiré de Durin!”
Seuls les soldats les plus proches purent entendre sa puissante voix mais la discipline des Id-Ursu Gabilgathol leur permit de transmettre le message parmi le groupe qui entourait le bélier perdu. Bientôt ils répondirent tous en chœur à l’appel de Biereü Fendeur-de-Crânes. “Ishmikh Thorikh Uzbadu Khazâd! Ishmikh Ramekhtûrg ‘Urstarg! Ishmikh Durin ‘Uddel!”2
“-Id-Ursu Gabilgathol! En formation!”
Les combattants d’élite se regroupèrent rapidement en un carré autour de Biereü, bouclier levé et armes pointés en direction de leurs ennemis. Au signal de leur capitaine, ils se mirent à avancer à une cadence parfaitement connue de tous suite à de nombreuses années d’entraînement dans les froids tunnels de Tronjheim. De nombreux ennemis tentèrent de briser la formation des Nains mais vinrent s’empaler sur les lances et haches brandies par les Naugrim. En l’espace de quelques minutes, ils parvinrent ainsi à rallier le reste du groupe près du dernier bélier encore debout, se mêlant au cercle que le Ramekhtûrg et Thassael avait formé. Biereü échangea un regard avec son supérieur; l’imposante armure de ce dernier était éraflée, cabossé, signe de l’intensité des combats mais le Maître de Gabilgathol se tenait toujours fièrement debout, sur ses deux puissantes jambes, sa longue barbe tressée comme un phare rougeoyant pour les siens au sein de la mêlée. Biereü sentit monter en lui une enfiévrante bouffée de courage. Que pouvait-ils leur arriver avec un tel guide? Draem à ses côtés, Biereü se plaça en tête de la colonne, nettoyant le chemin pour la machine de guerre à grands coups de marteau. Chaque parcelle de son corps le faisait souffrir et soulever son arme à chaque coup porté relevait d’un effort surhumain. Pourtant il ne faiblissait pas en intensité, animé par une rage guerrière qui avait fait la réputation du régiment dont il faisait partie. Il cria en se dirigeant vers un gobelin qui lui faisait face:
“Ishmikh Thorikh Uzbadu Khazad!”3
Il explosa la clavicule de son ennemi. “Ishmikh Rhamekhtûrg ‘Urstarg!”4
Il l’acheva au sol en lui écrabouiller le thorax d’un coup puissant.
“Ishmikh Du…”5
Il fut coupé court dans sa phrase par le sifflement d’une flèche noire qui finit sa course dans sa rotule gauche, dans l’interstice entre les plaques de son armure. Surpris par une intense douleur, il posa un genou au sol, plus vulnérable que jamais. Une odeur de brulé lui monta alors aux narines alors que la douleur devenait de plus en plus intense. La flèche qui l’avait atteinte était enflammée et il réalisa avec horreur que des centaines d’autres avaient été tirées, autant pour atteindre les Naugrim qui tombaient par dizaines que pour embraser le sol enduit d’une étrange substance noirâtre. Bientôt Biereü, Draem et quelques autres se retrouvèrent isolés des autres par de véritables barrières de feu. Le Poing de Durin, fait d’étain ne risquait rien mais la structure qui le soutenait, faite de bois risquait fort de brûler si le feu progressait, et avec elles partiraient en fumée les derniers espoirs de la Reconquête.
Biereü ne tarda pas identifier le gobelin qui l’avait visé, un sourire idiot sur son hideux visage. Malgré la douleur, le nain se redressa et salua son adversaire avec toute la politesse qui le caractérisait: “Amadmêzu yudai barathgalthasas 'ezhul nimgumul khagsmêzu kana kunbunul nikh zajalataha yamêzu”6
Marteau au-dessus de sa tête, Biereü quitta ce qui restait des rangs pour foncer en direction d’Emilanezh.
A quelques dizaines de mètres de là, les Nains qui se trouvaient auprès du Poing de Durin, dont le légendaire Ramekhtûrg devaient rapidement prendre une décision alors que les flammes progressaient rapidement. Le métal du bélier pouvait traverser la barrière de flammes et s’ils n’étaient pas encore aussi proche des portes qu’ils l’auraient voulu, ils s’étaient suffisamment approchés pour que le bout du bélier puisse atteindre la Montagne si les Nains parvenaient à lui donner assez d’amplitude à l’aide du système de poulie et de cordage; système qui risquait fort de finir en cendres s’ils patientaient trop.
1: Fiente de Chèvre! 2: Vive Thorik Roi des Nains! Vive le Ramekhtûrg Barbe-de-Feu! Vive Durin, Père parmi les Pères! 3: Vive Thorik Roi des Nains! 4: Vive le Ramekhtûrg Barbe-de-Feu! 5: Vive Dur... 6: Ta mère a mis du porc salé autour de ton cou pour que les clébards du coin jouent avec toi!
Depuis la position stratégique qu’il avait prise avec son régiment d’archers de Dale, Draek-Swol pouvait parfaitement voir le sinistre spectacle qui se déroulait au pied des Portes de Gundabad. Les ordres qu’il avait reçus étaient clairs: se poster en retrait de la première vague des Id-Ursu Gabilgathol chargés de forcer le passage pour le reste de l’armée et ainsi couvrir et soutenir la seconde vague d’attaque à l’aide de leurs flèches. Cependant le commandement avait sans doute mal évalué la sournoiserie des défenseurs de la montagne qui avaient jonchés de pièges l’entrée de leur capitale. Les flammes qui s’élevaient n’indiquaient rien de bon et les valeureux guerriers des Montagnes Bleues étaient de moins en moins nombreux à tenir debout. Le nouveau porte-étendard devait rapidement prendre une décision car l’attentisme pouvait mener à la fin prématurée du siège. Si le dernier bélier restant chutait avant d’avoir pu accomplir son objectif, la bataille serait déjà perdue. Ses archers étaient peu nombreux, et les envoyer au sein de la mêlée revenait à les envoyer vers une mort quasiment certaine pour ces hommes peu habitués au corps-à-corps; pourtant leur précision et leurs longs arcs pouvaient sauver les espoirs de la coalition en couvrant les Id-Ursu pris sous le feu des archers gobelins depuis les murailles de la forteresse sans pouvoir répliquer.
“Suivez-moi! Vite! Je peux vous mener vers votre père!”
D’une main tremblante Jorem coupa les derniers liens qui retenaient Garmuz. Ce dernier put se redresser et dominer de sa stature la frêle silhouette de l’espion du Val. Ce dernier sortit discrètement de la tente et fit traverser le campement au fils de Baltog. Le camp de la coalition était bien calme, déserté par la grande majorité de ses guerriers partis au front. Seuls quelques gardes et civils y résidaient encore mais la pénombre environnante leur assurait une couverture efficace. Ils parvinrent ainsi à s’éloigner sans être repéré et l’homme les mena vers le flanc de la montagne qu’il se mit à escalader. L’espion savait exactement où il allait, ce chemin il l’avait emprunté tant de fois pour aller porter des informations à Baltog en toute discrétion. Ainsi, il s’arrêta devant un petit rocher qu’il poussa, celui ci donner sur une étroite galerie creusée par les ouvriers gobelins pour donner un passage discret aux espions du Roi. Le passage était minuscule, ne laissant passer qu’un homme de taille moyenne à la fois; Garmuz allait devoir se pencher ou même parfois ramper avec sa jambe grièvement blessée pour s’y engouffrer. Mais il n’avait pas vraiment d’autre alternative. Sans aucune source de lumière, ils pénétrèrent l’un après l’autre dans le tunnel et progressèrent péniblement dans les ténèbres.
Au bout de longues minutes, voire des heures, ils purent distinguer une lueur blafarde au loin. Ils se mirent à accélérer et débouchèrent finalement sur une immense salle circulaire au sol froid; le lieu était très faiblement éclairé. Seul brillait le joyau bleuté incrusté sur la couronne du Maître des Lieux: Le joyau de Durin. Bagu id Fitgum , “La Pierre de la Victoire” pour les Gobelins. L’homme du Val s’inclina au sol devant le maître des lieux, installé sur son trône.
“Votre Majesté…Comme promis je vous ai ramené votre fils.”
Un sourire en coin apparut sur la peau cuivrée de l’autre Roi de la Montagne. “Jorem…Tu es un serviteur qui a su se montrer utile et honorable. -Merci ô Roi Baltog. -Quel dommage que le temps des espions soit révolu. Aujourd’hui j’ai besoin de guerriers.”
Une lueur d’effroi traversa le regard de Jorem mais il ne put esquisser le moindre geste avant que le monarque n’aboie. “Vras!”1
Des ténèbres, la silhouette d’un immense loup surgit et bondit sur l’espion qui n’eut pas même le temps de crier. Les crocs se refermèrent sur sa tête qui semblait bien petite face à la bête. Un bien maigre repas pour Fornarath, descendant de Draugluin.
Baltog n’adressa pas un regard supplémentaire au cadavre de son ancien serviteur, il restait calmement assis jaugeant son fils blessé au combat. Son regard dur ne trahissant aucune compassion. “Garmuz…Dab Baur. Al brosh hom.”2
Fornarath, les babines pleines de sang, se redressa et vint se poster près de son maître qui le caressa d’un air nonchalant. Pour la première fois, Baltog se leva et s’avança en direction de Garmuz, son rejeton qu’il n’avait jamais désigné comme héritier ni même reconnu. Jamais il n’avait montré d’amour envers lui. Pourtant il n’avait jamais été violent ou haineux envers lui. Il avait fait bien pire: être complètement indifférent, délaissant totalement son rejeton sans jamais le moindre intérêt pour ses frasques dans les niveaux inférieurs de Gundabad. Pourtant, ce soir là, une lueur étrange brillait au fond du regard sombre du roi acculé. Était-ce de la fierté?
“Gazat ish Askha. Baum gulb ag. Ash lozud kû.” 3
Un autre loup, un Warg de grande taille, même si bien plus petit que la monture du Roi, s’avança aussi du fond de la pièce.
“Ghur sha dab baur.”4
1: Tue! 2: Garmuz, mon fils. Tu es revenu. 3: Les Nains sont là. Charge avec moi. Une dernière fois 4: Meurs avec moi, mon fils.
Gröm progressait au côté de Romo-Cœur-d’Acier au sein du dédale labyrinthique de galeries. Il devait bien avouer que même éclaireur aussi expérimenté que lui se serait facilement égaré ici. Si la main d’Aulë ne leur avait pas amené le Seigneur de la Moria, il y avait fort à parier que l’ouverture de la Porte de Durin n’aurait servi à rien si les régiments infiltrés s’étaient ensuite perdus dans les profondeurs de la montagne. L’avant-garde de la colonne menée par l’elfe et une poignée de rôdeurs, discrets comme la nuit, avait anéanti les rares ennemis qui se trouvaient sur leur route. Le reste de l’armée suivait en piétinant leurs piteux cadavres. Hadhod-Croix-de-Fer les guidait comme un phare dans la nuit, leur intimant de tourner à telle intersection ou de veiller à ne pas chuter dans telle ou telle crevasse. Il s’arrêtait parfois pour réfléchir, cherchant dans ses souvenir embrumés la bonne voie à suivre mais il semblait si sûr de lui. L’espace d’un instant, une once de doute envahit l’esprit acéré du Capitaine des Eclaireurs d’Erebor. La rencontre avec le Seigneur de la Moria semblait si belle, si chanceuse…si suspecte. Et si ? Et si les tortures du Maître-Fouet avait réussi à corrompre l’amrâb, l’âme, du héros des Nains? Répondait-il aux ordres de Baltog pour les mener droit vers un piège?
Il ne put s’empêcher de glisser à l’intention de Romo en qui il avait pleine confiance suite aux exploits des Sept.
“Faîtes-vous pleinement confiance en votre Seigneur? Il est un héros mais les supplices de Baltog en ont fait flancher plus d’un…”
Finalement, après une lente progression, ils purent distinguer une lumière jaunâtre au loin mais surtout un vacarme. Au bout de chemin, un important régiment de peaux-vertes les attendait. L’oreille exceptionnelle de Gröm pouvait percevoir le tintement de leurs armes, le pas de leurs guerriers. C’était donc un piège. L’officier d’Erebor voulut rattraper Hadhod pour lui demander des explications mais celui-ci avait augmenté la cadence et se dirigeait à toute vitesse vers le danger. “Naugrim! Baruk Khazâd! Khazâd ai-mênu!”1
Derrière lui, les guerriers, alertés par l’injonction du capitaine, se mirent en position de combat; prêts à charger les gobelins. Quelle ne fut pas leur surpris quand ce cri de ralliement fut repris depuis l’intérieur de la Montagne. Des dizaines de voix s’élevèrent devant eux, là où les gobelins étaient censés les attendre:
“Baruk Khazâd! Khazâd ai-mênu.”
Hadhod Croix-de-Fer ne les avait pas trahis. Le chemin qu’il avait choisi débouchait sur une immense fosse circulaire éclairée par de nombreuses torches. L’endroit était jonché d’une dizaine de cadavres de gares gobelins mais aussi de près d’une centaine de prisonniers nains. Leur mutinerie avait permis à Hadhod et d’autres de partir dans les galeries de la montagne, les autres avaient réussi à prendre le contrôle de la Fosse en submergeant des gardiens dépassés et abandonnés par l’armée de Baltog, trop occupée à repousse l’envahisseur. L’un des mutins les salua avec un large sourire: “Le Seigneur Hadhod est revenu! Avec une armée! Comme il l’avait promis! Vive la Croix-de-Fer! Vive le Roi Thorik.”
Le nain se présenta aux nouveaux arrivant. “Je suis Forli. Guerrier des Montagnes Bleues. Mes trois frères ont abandonné la cause pour partir faire commerce au Sud; mais moi je n’ai jamais perdu espoir. j’ai été capturé au début de la Reconquête mais Aulë veille sur notre peuple.”
Le dénommé Forli leur exposa alors la situation: “Nous avons pris le contrôle de la Fosse qui représente le niveau le plus bas de la cité. Nous avons eu de la chance, la grande majorité des guerriers de Baltog se trouvent devant les portes et ne nous considèrent pas vraiment comme une menace urgente. Plus comme un caillou dans la chaussure dont ils pourront facilement se débarrasser, une fois la bataille terminée. Mais avec votre arrivée, la situation change complètement. Nous pouvons ouvrir un deuxième front. Afin de garder le contrôle et nous confiner en bas, Zock-Dah s’est contenté de condamner presque tous les accès menant aux niveaux supérieurs depuis la Fosse à l’exception de deux passages.”
Forli désigna d’abord un escalier en colimaçon qui partait du niveau inférieur pour monter, étape par étape, vers le sommet de la montagne. Puis, il pointa ensuite une passerelle qui prenait la forme d’un étroit point suspendu qui semblait mener directement au pylône central de Gundabad où résidait Baltog et ses unités d’élite. “Nous pouvons soit concentrer nos efforts sur un de ces passages ou faire le choix de nous diviser pour augmenter le chaos; auquel cas il faudrait confier le commandement de chaque colonne à des guerriers de confiance.”
Tous les regards se tournèrent alors en direction d’Hadhod-Croix-de-Fer. Au yeux de tous, le Seigneur de la Moria, était naturellement devenu le meneur naturel du deuxième front de la coalition. Même Gröm était désormais prêt à le suivre jusqu’à la fin.
Merde ...-le bélier- Le premier bélier c’est finis. Embourbé trop profond ? Le deuxième, entouré de flammes ? Qu’est ce qu’il se passe las bas ? Pourquoi les flammes semblent se répandre plus vite que ne bouge les nains ? Draek reprend sa respiration, tout se passe si vite, trop vite. Re-merde, des flèches enflammées,merde merde merde, les archers gobelins sur les flancs. Bon. Respiration, raclement de gorge...Quand il faut il faut, sortons le grand jeu..
Alors, levant haut son étendard, Le héraut de Dale donna, le plus vite qu’il put, les ordres à l’Arc Solaire, du mieux qu’il put…
- « Nous devons protéger le second bélier, le premier est perdu ! Il nous faut venir en aide à nos camarade nains ! Ils sont attaqués aussi bien à distance qu’au corps à corps ! Soldat de Dale, pour le roi ! Que trois sections du régiment sortent leurs grands pavois et visent ces foutus archers sur la montagne. Je veux les vois tomber comme des mouches. Et j’espère que vous avez tous couvert vos pavois de fourrures mouillées pour contrer le feu ! Quand aux deux autres sections, avancé à couvert de notre ligne et, de votre précision proverbiale...massacrez toute créature chargeant les Id-Ursu. En place soldat de Dale ! Pour le roi ! Pour la coalition ! »
Draek se mit alors en position avec sa bannière, et guida d’un coté les hommes pour qu’il se mettent en ligne avec leurs grands boucliers couvert de peaux. Qui étaient d’ailleurs une formidable idée du commandement, même si l’idée des fourrures avait été donné par quelque ingénieux nouveau du régiment. Les hommes se mirent par deux derrière les grandes plaques, en ligne ordonnée, mais prêts à fuir et se reformer à la moindre charge. Même si pour cela ils leur faudrait abandonner leur pavois. Mais l’avantage si ils étaient chargés, c’est qu’au moins les nains en contrebas n’aurait point a s’occuper de plus d’ennemis. De l’autre coté, les deux section de mirent en position un peu plus bas dans la plaine, à portée optimale, pas du corps à a corps en lui même, mais du flot du gobelins qui s’y dirigeait.
- « Chargez vos armes ! Bandez ! Visez ! Au Soleil ! A la victoire ! Tirez soldats ! Faites pleuvoir la morts archers de Dale ! »
Ses hommes était l’élite de l’archerie dans le monde humain, Draek le savait, et il avait confiance en leur capacité à manier leurs longues armes. Et il ne fut pas déçu, des montagnes et des positions cachés tombèrent une myriade de corps chétif et verdâtre, percés de long traits à empennage rouge sang. Quand aux malheureux peaux vertes qui tentaient de se joindre au combat avec les nains, ils virent leur rang fauchés par une volée de flèches, les immondes créatures s’empêtrant et tombant sur les cadavres de leurs camarades. L’assaut était pour sûr ralenti. Mais Draek remarqua alors une chose singulière, là où la flèche d’un des ses archers avait atteint le poste d’un tireur gobelins,l’habitacle avait prit feu...Mais oui ! Leur flèches enflammées, ils doivent les tremper dans la poix ou un liquides de ce genre, et avoir une source de feu, il suffit que par chance une flèches vienne fracasser leur récipient et que cela touche le feu pour que leur poste de tire soit mis hors d’état de nous nuire …
- « Écoutez moi, que tout les meilleurs archers, ceux capables de viser une pomme à n’importe qu’elle distance et à toujours l’atteindre, visent des poins précis. Les tireurs ennemis ont à coté d’eux des vases de poix pour leur flèches, je veux que vous les trouviez et les brisiez, pour que leurs postes s’enflamment ! Je sais la difficultés techniques de cette tache, mais en éliminant leur positions avantageuses, nous les forçons à sortir. Que ceux qui veulent participer tire à volonté, sans attendre mes ordres ! »
Gurdann Tueur-des-Loups Sergent de la Garde de Fer
Nombre de messages : 101 Age : 18 Localisation : dans les entrailles de l'enfer Rôle : sergent de la garde de fer
~ GRIMOIRE ~ -: nain des monts de fer -: 152 ans -:
Mar 30 Mai 2023 - 14:06
Ils étaient maintenant au moins cent de plus, cent guerriers déterminés les avaient rejoins, les fiers mutins de Gundabad. Mais la plupart étaient mal armés. Gurdann, toujours prit par la voix, eut l’intelligence de lancer sa hache d’arme ( qu’il gardait dans son dos ) à l’un des leurs, tout en gardant la masse du capitaine, son bouclier et un poignard au cas où. La plupart des autres guerriers venus du dehors avaient fait de même, et les cent mutins se retrouvaient donc avec une panoplie disparate de pioches, de pelles, de haches de combat, de lances, d’épées et de boucliers aussi bien en acier qu’en planches tenues par des cordes. Et ils avaient l’air totalement dévoués à la cause. De toute façon, à ce stade, plus aucun guerriers ne reculerait, la mort était aussi bien derrière eux que devant eux, et la seule issue était la victoire maintenant. La caverne où ils se trouvaient tous était jonchée de dizaines de cadavres de monstres verdâtres, l’odeur du sang Gobelin donnait des frissons de plaisir dans l’échine de Gurdann. Plus que jamais il voulait en finir avec Gundabad, en tout cas avec la Gundabad gobeline...C’était si beau de voir la poussière se mélanger avec le sang noir en une pâte joyeuse sous les bottes des guerriers de la coalition se dit le nain du nord. Qui présenta un grand sourire sur sa face, ce qui lui valut quelques regards intrigués de ses camarades nains.
Ainsi donc deux possibilités s’offrait à eux. Gurdann, et la voix, se calmèrent quelques secondes pour réfléchir, puis s’avancèrent au niveau de Hadhod et de Forli. Le nain prit une grande inspiration, et d’une voix exaltée et fanatique, les yeux brillant des feux de la bataille, il proposa à l’assemblée des guerriers :
- « Tout d’abord, je ne pense pas qu’il soit judicieux de séparer trop nos forces, nous devons rester globalement d’un seul bloc, tel l’encule sur lequel les gobelins seront écrasés par le marteau de l’assaut de nos frères en surface. De plus, ce pont a beau mener directement vers le repaire de l’immonde Baltog, il me paraît bien fragile et sûrement piégé par les peaux vertes, bien sur il faudra aussi vérifier si les escaliers ne sont pas de même piégés avant de faire cela. Et même si il ne l’était pas, il pourrait craquer sous le poids de tant de nain en armes. Je pense qu’il nous faut abattre ce pont, et nous concentrer sur les escaliers, car comme cela les gobelins ne pourront nous atteindre que par le haut. Bien sûr il faut aussi surveiller notre chemin d’aller, d’où pourrait surgir des ennemis. Une fois dans les escaliers, nous pourrons ravager les étages de notre choix, voir attaquer par derrière les défenseurs gobelins de la porte faciliter la tache de nos camarades en surface. Voir couper leur réserve par le sabotage de petits groupes qui s’infiltrent dans les étages et détruisent et brûlent tout sur leur passage. Ne nous laissons pas tromper par la hâte d’atteindre le coeur de l’ennemi trop vite, commençons par couper ses bras et ses jambes, pour ensuite mieux lui percer le crâne ! Je propose que nous votions pour quoi choisir ! »
Tryon de Roncefort Baron des Montagnes Blanches
Nombre de messages : 77 Localisation : Ringlo Vale - Baronnie de Roncefort
Mer 31 Mai 2023 - 16:28
Fornarath avait chiqué la tête de l'assassin qui m'avait sauvé en un instant.
Pour ma part, je n'avais rien vu, j’étais subjugué par la présence de mon père, le Roi Baltog.
C’était je crois la première fois où je ressentais une sorte de douleur en ma poitrine, peut être une souffrance, car il m'avait sauvé.
Si Garmuz était capable d'amour, il aurait aimé son père à cet instant là.
Pourtant, cela semblait ressembler à un acte désespéré, car les mots qui suivirent semblaient sans rappel.
“Gazat ish Askha. Baum gulb ag. Ash lozud kû.
Ghur sha dab baur.”
Je me redressais, et avec difficulté me tournais vers mon père et Roi. Je remarquais contre le mur une pioche de guerre qu'un gob n'aurait pu manier sauf à deux mains. D'une main je la saisissais, et prenais le bouclier à ses cotés aux piques d'acier prêtes à percer, à embrocher à détruire.
J’étais parti pour la bataille.
J'avais toujours ma cuirasse soudée à mon corps, greffée à mes entrailles.
J'allais au combat.
J'enfourchais le warg puissant qui m'avait été offert.
Celui ci gémit et grogna, mais accepta ma présence, il savait que je l'aurai étranglé de mes mains si j'en voulais à sa vie, arracher ses yeux.
Je regardais mon Père.
Pashilâm !1
Le warg hurla à la mort, suivi par Fornarath.
A la mort !
La mort des nains, je n'avais pas renoncé à survivre même si mon père croyait notre situation désespérée.
J’étais fier de mener cette dernière bataille à ses cotés, et d'arracher le plus de têtes de nains que je le pourrai. Leur Roi peut être être qui se cachait derrière ses larbins.
1 : Pashilâm ! Au combat !
Dernière édition par Tryon de Roncefort le Jeu 13 Juil 2023 - 15:13, édité 3 fois
Hadhod Croix-de-Fer Ancien seigneur de la Moria
Nombre de messages : 3220 Age : 33
~ GRIMOIRE ~ -: Nain de la Maison des Longues-Barbes. -: 190 ans. -:
Dim 11 Juin 2023 - 13:37
Ainsi, Hadhod était revenu au point de départ, à l'endroit où il avait échappé aux griffes des gobelins. Mais ce n'étaient plus ses anciens geôliers qui étaient maîtres de la Fosse : les prisonniers, s'étant libérés, avaient pris possession de la partie la plus profonde de Gundabad. Tandis qu'au-dehors les armées coalisées s'échinaient à se frayer un chemin jusqu'à la Porte avec l'espoir incertain de la briser, c'étaient les nains emmenés de force dans les profondeurs par les gobelins qui portaient à présent les armes au cœur même de la montagne. Une belle ironie ! Leur mutinerie ne leur aurait cependant pas servi à grand-chose si le destin ne leur avait pas envoyé, à point nommé, cinq-cents guerriers à leur secours et si l'attention des défenseurs de Gundabad n'avait pas été attirée par l'assaut du roi Thorik. Fort heureusement pour eux, la simultanéité des événements était parfaite.
À leur arrivée, le dénommé Forli exposa la situation au Seigneur de la Moria, aux côtés duquel se tenaient à présent Gröm et Romo. Durant leur descente dans les galeries, Hadhod avait vu les deux capitaines se concerter tout en courant, sans doute pour échanger leurs avis sur la stratégie à adopter s'ils rencontraient de la résistance. Mais tout occupé à guider les troupes le long des passages incertains, il n'avait pas eu le loisir de se rapprocher d'eux pour prendre part à la conversation.
- Forli des Montagnes Bleues, c'est du beau travail, finit par dire Hadhod lorsque le mutin leur eu fait le compte-rendu des événements. Nous formons à présent un sacré caillou dans la chaussure de Baltog, je peux vous le dire !
La mutinerie avait été fort utile, elle avait permis à Hadhod de s'échapper, de tomber sur le commando, et de guider les soldats jusqu'ici. Tout cela avait cependant réussi grâce à une conjoncture extrêmement chanceuse, comme il a été dit, et aurait tout aussi bien pu se solder par un bain de sang chez les compagnons de Forli, le seul rescapé aurait alors été un Hadhod errant sur les contreforts désolés et vides du mont Gundabad. Il était certes légitime que les Nains essuient des sacrifices pour la survie de leur seigneur ou de leur roi, cela était ancré dans la culture de ce peuple et nullement débattu, mais le fils de Trehod n'en ressentait pas moins un certain malaise. Balayant la centaine de mutins du regard, il reconnut des visages ; certains, comme Forli, qu'il avait entrevus rapidement lors du rassemblement ordonné par Zock-Dah, d'autres qu'il avait discernés à travers des barreaux lorsqu'on l'avait fait sortir de sa cellule et emmené aux forges pour l'y faire travailler de force. D'autres encore qu'il avait côtoyé lors de ces corvées, comme Humlin ou Tarka, ses compagnons d'infortune. Il n'eut pas le temps de voir ce qui était advenu du contremaître Zib. Tous ces souvenirs n'étaient pas pour calmer son malaise.
Mais l'heure n'était pas aux ressassements et aux états d'âme. Il y avait une décision à prendre, trois options étaient envisagées et de toute évidence, malgré son état, on attendait que le Seigneur de la Moria tranche. Soit prendre les défenseurs à revers à la grande Porte, soit tenter de piéger leur roi dans son antre, soit jouer sur les deux tableaux. Une décision difficile et lourde de conséquences. Mais une décision qu'il fallait prendre sans tergiverser.
À la surprise de Hadhod, ce fut le Garde de Fer, le dénommé Gurdann, qui donna son avis. Il n'était certes pas habituel qu'un nain qui n'était pas officier expose ainsi sa vision des choses en matière de stratégie militaire, mais celui-là était l'un des sept héros dont le courage hors-du-commun avait permis d'accéder à la Porte de Durin. Aussi tous écoutèrent avec attention ce qu'il avait à dire, et ce ne fut que lorsqu'il eut terminé que Hadhod prit à son tour la parole :
- Nos frères se battent et meurent en ce moment même devant la Grande Porte avec l'espoir que nous venions à leur secours. Je suis d'accord avec vous, nous devons monter le plus vite possible pour prendre les défenseurs à revers. Nous ne pouvons nous permettre de laisser à l'arrière une partie des soldats en poursuivant un but incertain. Il ne nous servirait pas à grand-chose de couper la tête de Baltog si c'est pour arriver trop tard, sur un champ de bataille jonché des cadavres des nôtres. Nous devons faire vite, pas le temps de voter, je prends la responsabilité de cette décision maître Gurdann. Mais j'ajoute ceci – et il se tourna vers les cinq autres braves du commando des Sept. Vous avez prouvé votre valeur en mission d'infiltration en territoire ennemi, et je vous laisse libre de la décision concernant votre propre personne, si votre volonté est d'arpenter ce pont de cordes et de bois vers l'inconnu, pour nous rapporter quelque information utile. Ce me semble folie, mais ce que vous avez déjà accompli était tout aussi fou. Romo, même si je préfère te savoir à mes côtés à mener les troupes avec Gröm, la décision t'appartient également pour toi-même.
Se tournant vers l'escalier en colimaçon, il fit un signe de tête au nain à barbe coupée qui portait la hache à double tranchant.
- Je crois que je vais en avoir besoin sous peu, s'il me reste quelque force pour la manier. Des bas-fonds de Gundubanâd nous allons remonter vers la lumière, vers nos frères qui nous attendent, et vers nos ennemis qui ne nous attendent pas !
The Half Cop
Forlong Tribun Militaire d'Arnor
Nombre de messages : 3430 Age : 33 Localisation : En Arnor Rôle : Vieux loup au service du Royaume du Nord
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan d'Arnor -: Quarante Ans -:
Hjallrig, le chroniqueur de la Coalition se tenait debout sur la colline choisie par le commandement de l’armée pour observer la bataille qui se déroulait aux portes de Gundabad. Il était debout devant un pupitre de bois, sur lequel était posé le grand grimoir qu’il remplissait depuis le début de la Reconquête. Un simple pavillon avait été dressé au-dessus de leurs têtes afin de les protéger en cas de chute de neige.
Le chroniqueur relisait les pages qui décrivaient les événements des derniers jours.
Citation :
*6 décembre de l’an 301.* Alors que notre armée profite d’un moment de répit, le commandement est conscient qu’une contre-offensive gobeline se prépare. Le capitaine Dwolin d’Erebor est désigné pour diriger le poing de fer de l’armée, un régiment de 300 guerriers d’Erebor et des Montagnes Bleues devant résister à la furie de Gundabad.
Thorvald, le neveu du roi Gudmund de Dale, prend position sur une colline avec ses archers pour offrir un soutien à distance. Le seigneur Grimbëard de Lacville veille à la sécurité du campement.
Pendant ce temps-là, un groupe de Sept compagnons est désigné en secret pour une mission dont le succès improbable pourrait faire pencher la balance de la bataille en notre faveur.
Romo Coeur d'Acier. Jenslav de Dale. Gurdann Coeur-de-Chêne. Daramir d'Erebor. Elenduril d'Arnor. Styrbeorn le Béornide. Jutta des Montagnes Grises.
Ces sept héros s’enfonçent dans les entrailles de Gundabad par une porte secrète découverte par nos éclaireurs, en quête d’un deuxième chemin vers le coeur de la montagne.
L’infâme Zock-Dah réussit à surprendre nos troupes en faisant écrouler un flanc de la montagne à l’aide de la poudre explosive. Nos troupes sont prises sur leur flanc. Peu de temps après, une autre armée ennemie sort des tunnels pour s’abattre sur les archers de Dale postés sur la colline. Une fois de plus, les Rakhâs font appel aux chauve-souris géantes sémant la mort et la terreur. La situation devient désespérée.
Mais les hommes du capitaine Dwolin tiennent face à l’assaut. Un groupe d’éclaireurs et d’ingénieurs réussit à utiliser à leur tour la poudre noire pour causer un éboulis et bloquer temporairement l’influx des nouvelles troupes gobelines. Cet acte de bravoure donne le temps aux renforts d’arriver.
Le roi Gudmund vient en aide aux guerriers de Dwolin, alors que le seigneur Yangrur Epaule-Rouge et ses redoutables nains des Montagnes Grises arrivent pour soutenir les archers de Dale.
La mort frôle le roi de Dale alors qu’il est encerclé par les Uruk de Garmuz, terrible rejeton de Baltog. Son neveu Thorvald est lui aussi gravement blessé en défendant la colline. Un éclaireur de Dale nommé Draek Swol fait preuve de sang froid et identifie la faiblesse des chauve-souris géantes, dirigées en réalité à l’aide du son par des flûtistes gobelins. Profitant du moment de faiblesse parmi les troupes gobelines, le prince Orwen du Rohan mène une charge de cavalerie sur la colline. Il échappe de près au désastre mais est prévenu à temps de la présence d’une ligne de piquiers par un guerrier elfe du nom de Thassael Aelion. Les efforts vaillants bien que coûteux des guerriers de la Coalition donnent le temps à l’armée d’Erebor dirigée par Thorik de venir porter le coup fatal. Garmuz fils de Baltog est fait prisonnier, tandis que le général Zock-Dah est pris de lâcheté et fuit dans les profondeurs de la montagne.
*7 décembre de l’an 301.* La contre-offensive gobeline est arrêtée et les bannières de la Coalition survolent encore la vallée, mais les pertes sont lourdes des deux côtés. Beaucoup de braves guerriers d’Erebor,des Montagnes Grises, de Dale et des autres forces de la Coalition sont tombés, bien plus encore se retrouvent blessés ou estropiés. Les guérisseuses et guérisseurs menent à leur tour un combat héroïque contre la mort elle-même.
Parmi les héros de la Reconquête, il faut citer ceux venus nous prêter main forte alors qu’ils ne font pas partie de la Coalition. Les hommes du Nord Elenduril et Benethor, et les elfes Thassael Aelion et Isil de la Forêt Noire. Gloire à ceux qui risquent leurs vies pour la liberté des autres peuples.
Pendant que les forces de la Coalition se regroupent, le capitaine des éclaireurs Gröm mène l’assaut sur un camp d’hommes-gobelins accompagné par Benethor et Isil. Dromli fils de Tholin tombe lors du combat.
La nuit tombe sous le bruit assourdissant des centaines de tambours gobelins.
*8 décembre de l’an 301.* Le conseil de guerre accepte la proposition du Ramekhtûrg des Montagnes Bleues. Suivi par le légendaire régiment d’Id-Ursu Gabilgathol, le capitaine Biereü Fendeur-de-Crânes ainsi que l’elfe Thassael Aelion, il mène l’assaut sur les portes de Gundabad accompagné des deux grands béliers de Waldrum Esprit d'Or.
Les archers de Dale viennent une fois de plus nous prêter main forte, sous l’étendard porté par Draek Swol.
Mahal veille sur nous. Les éclaireurs Gröm, Narvi, Isil et Benethor trouvent la Première Porte, bâtie par Durin. Les Sept tombent retrouvent également le chemin qui y mène dans les tunnels, et parviennent ensemble à l’ouvrir. Le brave archer Jenslav de Dale meurt en héros lors de cette mission, tué par le venin d’une fille d’Ungoliant et les lames gobelines.
Les éclaireurs nous rapportent les nouvelles presque impossibles de la survie du Seigneur Hadhod Croix-de-Fer, capturé à Kalil-Abad des mois auparavant. Trouvé par les Sept dans les tunnels sous Gundabad, il les rejoint dans leur mission. Si les nouvelles sont vraies, ceci est un bon présage.
Le chemin secret vers le coeur Gundabad étant à présent ouvert, le roi Thorik y envoie cinq centaines de guerriers d’Erebor pour ouvrir un deuxième front.
Le combat devant les portes de Gundabad fait rage. Les Id-Ursu essaient à tout prix de protéger les béliers qui sont la clef pour ouvrir le passage vers le coeur de la montagne.
Hjallrig soupira. Serait-ce la chronique d’une des plus grandes victoires de son peuple, ou bien d’une histoire tragique comme celle de l’expédition de Balin en Moria ? Tout se déciderait en l’espace de quelques jours, ou peut-être même d’heures.
***
La chance semblait leur sourire, ou était-ce Mahal en personne qui les soutenait dans leur cause ? Ils avaient trouvé la Première Porte, rencontré Hadhod Croix-de-Fer et à présent ils étaient tombés sur des alliés inattendus, les anciens prisonniers nains. Le Seigneur Hadhod, qui semblait avoir retrouvé une partie de son aura légendaire, prit la décision de prendre l’escalier afin de venir en renfort aux Id-Ursu et Dalites qui combattaient sous la Porte de Gundabad. Le nain à la barbe coupée lui tendit son hache avec respect.
Romo, Elendüril, Styrbeorn, Daramir, Gurdann et Jutta eurent le choix de le suivre ou de partir en mission d’éclairage via la passerelle, mais Romo et Jutta choisirent d’accompagner Hadhod.
L’avant-garde commenca à grimper...Forli les avait rejoint avec quelques-uns des nains rebelles, mais la plupart d’entre eux avait été placée à l’arrière, étant en moins bonne forme et moins bien équipés que les guerriers d’Erebor.
Ils avaient perdu le compte des marches lorsqu’Isil, qui ouvrait la marche, entendit quelqu’un tousser. Elle se retourna pour identifier de qui il s’agissait, mais aucun de ses compagnons ne semblait être atteint de toux.
Puis les événements se précipitèrent.
Sous les regards ébahis de l’avant-garde, des passages secrets s’ouvrirent dans la roche et des projectiles fumigènes tombèrent parmi eux ; une fumée épaisse et étouffante commençait à se lever. Des silhouettes noires apparurent et plusieurs soldats d’Erebor furent égorgés avant même de remarquer les ouvertures qui étaient apparues dans la paroi rocheuse.
Pire encore, un des passages avait libéré une énorme pierre ronde que les défenseurs de Gundabad poussèrent dans l’escalier en colimaçon, écrasant des nombreux nains avant qu’ils ne puissent l’arrêter. La pierre eut pour effet de couper l’avant-garde du reste des forces. Ils se retrouvaient à moins de cinquante contre l’ennemi.
La toux qu’Isil avait entendue s’était transformée en un rire terrible, provenant d’un nuage de fumée qui semblait dissimuler comme par magie une silhouette.
Le nain qui avait porté la hache du seigneur Hadhod s’exclama :
- Narag-Shathûr !*
* Nuage Noir en khuzdûl
Les vétérans de la Reconquête eurent un frisson en entendant le nom qui était donné par les nains à Rog-Narok, Maître Fouet de Gobelinville.
Le brave nain se jeta dans la direction de la silhouette, tentant sans doute de défendre son seigneur, mais une lame jaillit de la fumée et avant même de pouvoir l’atteindre, le malheureux porte-hache s’écroula sans vie.
Les renforts de Gobelinville étaient arrivés à Gundabad par des passages secrets dans les montagnes, invisibles aux yeux de la Coalition. Rog-Narok était le plus terrifiant des généraux de cette cité, dirigeant les Maîtres des Fumées spécialisés dans les pièges et attaques-éclairs accompagnées de fumigènes et artifices. Il avait sans doute été envoyé par Baltog pour tuer les prisonniers nains qui avaient pris contrôle de la Fosse, mais à présent une proie bien plus importante était tombée dans son piège.
L’effet de surprise avait eu un effet dévastateur et plusieurs guerriers nains avaient péri avant même de pouvoir réagir. Un combat inégal contre des adversaires rendus presque invisibles par la fumée mordante avait commencé. Si l’avant-garde tombait, la tentative d’ouvrir un deuxième front se terminerait par un échec cuisant.
***
Une fois de plus, Draek Swol avait réussi à détecter une faiblesse des stratagèmes gobelins qu’ils pourraient exploiter. Plusieurs archers Dalites repondirent à son appel mais la tâche n’était pas facile, leur ligne de vision étant encombrée par les flammes et les combattants. Jusqu’à ce qu’un d’entre eux atteigne sa cible en éclatant un des vases de poix. Le liquide visqueux s’étendit et prit feu avec une rapidité terrible, dévorant quelques archers gobelins sur son passage.
Mais la décision du porte-étendard de s’approcher du combat avait son prix. Les archers de Dale s’étaient retrouvés à la portée des flèches des archers positionnés sur les plateformes au-dessus de la Grande Porte, mais pire encore, des terrifiants scorpions.
Un sifflement sinistre se fit entendre lorsque ces ballistes légères tirèrent leurs projectiles puissants qui traversèrent les pavois comme s’il s’agissait de simples feuilles de papier. Une dizaine de Dalites tombèrent de la première salve, dont plusieurs qui se trouvaient juste à côté de Draek. Il se rendit vite compte que porter l’étendard faisait de lui une cible très visible et intéressante pour les artilleurs et archers gobelins.
Ils étaient à la fois si proches et si loin de leur but. La porte était toute proche, mais les flammes étaient partout, et les gobelins résistaient avec une férocité terrible.
Thassael vit quatre Id-Ursu faire l’impensable. Ils s’enfoncérent tout droit dans les flammes qui bloquaient le passage du bélier en tentant de les éteindre. Il n’entendit aucun cri. Les armures du régiment légendaire pouvaient-elles réellement résister au feu, ou bien les guerriers étaient-ils rentrés dans une transe qui leur permettait d’ignorer temporairement la douleur ? Il n’avait pas le temps de le vérifier.
Plus loin, de l’autre côté des flammes, Biereü et quelques-uns de ses compagnons semblaient être en mauvaise posture, mais tentaient d’atteindre Emilanezh, le gobelin qui dirigeait les Tortilleurs. Thassael serait probablement suffisament agile pour les atteindre malgsré les flammes, mais cela signifierait abandonner le bélier qui était leur seule chance de perçer les défenses de la cité. L’elfe sentit un liquide chaud couleur sur son ventre, et en baissant le regard il s’aperçut que sa blessure s’était rouverte.
Le Ramekhtûrg cria, sa voix déformée par son casque terrifiant :
-POUSSEZ ! JUSQU’A LA PORTE !
En un effort surhumain, les enfants d’Aulë poussèrent le bélier, tentant d’ignorer la terre qui brûlait littéralement sous leurs pieds. Ca y est, la tête du bélier en acier était enfin au niveau de la porte !
Sous l’ordre du Ramekhtûrg, un premier coup fut donné, mais il s’avera trop faible et inégal. Deux des sapeurs nains qui maniaient le système de poulie et de cordage avaient marché dans des nids de poule remplis de piques, les forçant à lâcher les cordes. Il fallait vite les remplacer pour donner l’élan au bélier.
Déjà, d’autres Tortilleurs descendaient à toute vitesse sur les murs qui entouraient la grande porte, prêts à sauter sur les Id-Ursu qui défendaient le bélier...
Membre des Orange Brothers aka The Good Cop
Bénéthor Rôdeur du Nord - Ami des Nains
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Mer 21 Juin 2023 - 20:38
Le rôdeur eut un mauvais pressentiment lorsque les nains décidèrent d’emprunter les escaliers. Ils étaient bien trop raides, glissants et étroits pour l’armée envoyée par le Roi Thorik. Mais, le Dunadan se plia au choix du Roi Hadod et suivi le mouvement.
L’avancée dans les grottes de Gundabad n’avait pas été de tout repos, mais Bénéthor avait quand même eut le temps de reprendre des forces et également il avait pu compter sur les nains pour éliminer les quelques créatures se dressant sur leur route.
Le carquois du rôdeur était rempli et il avançait la main toujours posée sur la poignée de son épée. Il ramassa sur la route un bouclier qui trainait pour se défendre en cas d’attaque, car les chemins étaient si escarpés et remplis de crevasses que l’ennemi pouvait jaillir de n’importe quel endroit.
La marche de l’armée de la coalition fut stoppée par un vacarme et des cris en khuzdul.
Bénéthor fut surpris de voir que les prisonniers de guerre qui avaient enduré mille et un supplices avaient monté une mutinerie et éliminés les gardes de Baltog.
Ils entrèrent dans une sorte d’énorme fosse circulaire éclairée par des torches et le sol était couvert de cadavres de gobelins ainsi que ceux des nains, malheureusement, cela était un nouveau coup dur pour la coalition, mais une bonne chose pour renforcer les rangs de cette dernière, même si les pauvres ne payaient pas de mine.
Un nain nommé Forli se présenta alors à Hadod et lui exposa la situation. Il parlait de deux passages encore accessibles pour mettre les troupes du Roi gobelin en déroute.
L’un des sept envoyé par Thorik dans les entrailles de Gundabad au début de la bataille prit la parole, il se nommait Gurdann. Ce dernier expliqua qu’il était bien plus judicieux d’emprunter les escaliers en colimaçon et de condamner la passerelle suspendue pour mettre hors d’état de nuire les immondes créatures qui défendaient encore les portes.
Le Dunadan n’approuva pas cette solution, mais encore une fois, il préférait suivre le mouvement dans cet endroit totalement inconnu et hostile. Et, même s'il le voulait, il ne se serait pas détaché du groupe, car il voulait continuer de veiller sur Isil qui faisait partie de l’avant-garde.
Bénéthor était inquiet pour la suite des événements. Parce que même si le nombre d’alliés augmentait, il se trouvait toujours au cœur des lignes ennemies avec une bonne partie de ces compagnons qui étaient bien trop fatigués ou même blessés pour survivre à un face-à-face avec les créatures répugnantes de Baltog.
Hadod avait dont prit une décision, celle de remonter vers la lumière. Tout le monde le suivait avec ferveur et une hargne féroce pour retrouver les portes de cette cité maudite.
Le rôdeur marchait à quelques mètres de Isil désormais, et il n’osa pas lui adresser le moindre mot, ces escaliers lui nouaient le ventre. À tout instant, l’ennemi pouvait sortir d’une ou plusieurs crevasses et provoquer un éboulement qui les réduirait tous en miette.
Malgré le mauvais pressentiment de Bénéthor quand Hadod eut pris sa décision, le Dunadan n’avait qu’une seule envie, sortir de ces grottes avec Isil et en finir avec Baltog et ses saloperies de rejetons.
Tout à coup, une toux se fit entendre et Isil se retourna d’un air étonné vers Bénéthor et le reste de la troupe. Ainsi, tout le monde se figea.
Soudain, une épaisse fumée noire apparut ainsi que des silhouettes de gobelins, plusieurs nains d’Erebor tombèrent sous les lacérations des ennemis. Une énorme pierre ronde commença une chute qui entraîna plusieurs nains et fendirent les lignes de la coalition. De justesse, le rôdeur se jeta sur l’Elfe pour qu'elle ne soit pas réduite en bouillie par cette masse rocailleuse énorme. Mais, trop tard, le plan de ces saloperies avait fonctionné.
Ils étaient bloqués face aux créatures et coupés du reste de l’armée, qui eux étaient de l’autre côté de la pierre.
Prit au piège et surtout au dépourvu, Bénéthor arracha un bout de sa cape et le mit sur sa bouche pour éviter d’étouffer à cause de l’épaisse fumée, ensuite, il cria
« Ressaisissez-vous vite, protégez-vous avec vos boucliers et n’avancez pas plus ou nous mourrons »
Bénéthor attrapa Isil par le bras et ils se réfugièrent derrière les quelques nains encore en vie qui brandissaient leurs lances et leurs boucliers face à l’ennemi.
Le rôdeur prit son arc et décocha une flèche à l’aveugle qui fit mouche. Et, en entendant les cris de douleurs du gobelin qu’il venait de toucher, il rangea son arc, prit son bouclier et se prépara à tenir aussi longtemps qu’il le faudrait.
La poussière, le sang, la sueur, tout cela ensemble donne une odeur nauséabonde impossible à ne pas sentir. Les parfums des arbres, des fleurs, de la pluie me manque et je ne peux m'empêcher de me dire que je n'en ai pas assez profité.
C'est dans ces moments-là, ou notre vie peut s'arrêter à tout instant, un seul faux pas, un manque vigilance et je ne pourrais plus voir la lumière du jour, ni sentir la chaleur du soleil sur ma peau.
L'odeur des tunnels me fait plisser le nez et me ramène par la même occasion à la réalité. J'observe longuement les nains devant moi et je ne peux m'empêcher d'admirer leurs courages et leurs forces. C'est pour eux, pour tous ceux qui subissent de l'injustice que je suis ici. C'est également pour eux que je me bâterais jusqu'au bout et si je dois périr, je ne m'effondrerai pas avant d'avoir fauché un maximum de vie de ces satanées peau verte répugnante.
Une fois arrivé dans une fosse, au fin fond de Gundabad, des nains avec une mine épouvantable avaient levé une rébellion. On peut voir qu'ils ont subi des tortures horribles. Un nain, Forli, donna une explication de la situation et exposa deux plans. L'un était limite suicidaire, mais à mon avis, si l'on y arrive, cela pourrait nous donner un énorme avantage.
Le deuxième plan et de monter les escaliers pour rejoindre la grande porte pour prendre à revers l'armée de Baltog. Mon instinct me souffle que ce n'est peut-être pas le meilleur choix, mais Hadod décide de suivre ce chemin.
À la mention de la décision, je jette un regard au dunadan et a son regard, je peux deviner qu'il avait la même pensée que moi. Malgré tout, je retourne à poste dans l'avant-garde et prends la route menant aux escaliers avec les nains et Bénéthor me suivant de quelques pas à peine.
Les marches, glissantes et étroites, ne nous donne pas le choix d'être prudent, même pour moi qui suis pourtant agile. Les seuls bruits que j'entends sont les frottements des armures et les respirations du groupe.
Je regarde derrière moi et j'observe l'espace de quelques secondes Bénéthor. Il semble perdu dans ses pensées. À quoi pense-t-il ? Regrette-t-il ? A-t-il peur ? Je ne pense pas qu'il regrette, ses quelqu'un de fort, de persévérant et de courageux. Peur, tout le monde a peur, c'est normal quand notre vie et en danger. Mais, je ne le laisserais pas mourir, j'ai connu beaucoup de monde et pour une raison que je ne connais pas encore, je refuse de le voir mort.
Je regarde devant moi et me concentre pour écouter mon environnement, tout d'un coup, j'entends des toux et cela ne vient pas de nos rangs. Je tourne la tête quand même, au cas où je me serais trompée, mais personne ne parait l'avoir entendu, mis à part Bénéthor qui semble aussi chercher la source du bruit.
Je m'attendais à avoir de la résistance, mais pas comme ça. De la fumer remplis l'espace limitant notre vision, même moi, j'ai un peu de mal à voir clair. J'entends le bruit de sang sur le sol et des corps tomber. À mon avis, vu l'attaque soudaine et surprenante, je doute que ce soit nos ennemis qui tombent.
Je reprends mes esprits quand je sens une masse lourde se jeter sur moi, m'écrasant de tout son poids. La seconde d'après, je vois un énorme rocher nous frôler pour venir s'écraser un peu plus bas, qui nous coupe du reste de la troupe. Écrasant également plusieurs de nos alliés.
Copiant Bénéthor, je retire le tissu qui retient mes cheveux, les laissant retombés en cascade dans mon dos, pour le mouiller et le mettre sur ma bouche et mon nez.
Le dunadan repris le contrôle de la situation pour éviter le plus de perte possible.
- Ressaisissez-vous vite, protégez-vous avec vos boucliers et n’avancez pas plus où nous mourrons.
Il attrape mon bras et me tire pour se réfugier derrière les nains en position. Pour lancer une flèche avant de se mettre dans la même position que les nains avec un bouclier que je n'avais jamais vu. À surement dû le récupérer plus tôt.
Cependant, je n'ai pas le temps de réfléchir, je suis la seule ici à pouvoir les attaquer à distance et peut-être qu'en si m'étant tous, nous nous en sortirons.
Je sors mon arc et encoche une première flèche. Je ne sais pas si j'ai touché quelqu'un, mais je pense que non. Mon cœur bat trop vite, il faut que je me calme et me concentre.
Je ferme les yeux et prends deux grandes inspirations en me concentrant sur les bruits de pas que j'entends. J'ouvre les yeux avant de relâcher une deuxième flèche qui celle-ci toucha sa cible. Je continue comme ça pendant quelques longues minutes avant de me rendre compte que l'ennemi n'apparait plus aussi vite qu'avant. Ceux qui ont réussi à passer entre les flèches, se sont fait transpercer par les lances des courageux nains.
Mon carquois est presque vide, nous ne tiendrons pas longtemps avant que l'épuisement apparaisse. Je regarde ces braves hommes et range mon arc. J'attrape mes dagues, recule de quelques pas et cours aussi vite que l'espace me le permet. En prenant appuis sur le dos de Bénéthor, je m'élance et saute par-dessus le groupe en position.
Une danse frénétique de coup de dague commence et avant même que je m'en aperçois, le dunadan et des nains me suive de près, eux aussi prêt à tout pour sortir d'ici.
Je m'arrête une seconde, essoufflée, laissant quelques nains me dépasser. Du sang coule à plusieurs endroits, avec l'adrénaline, je ne l'ai pas sentie et je ne le sens toujours pas.
- Nous avons une chance de libérer le passage pour nos compagnons coincé derrière le rocher. Nous serons épuisés, mais peut-être que grâce à cela, ceux derrière nous pourrons réussir la mission.
Je repars sans attendre en continuant à faucher toutes les peaux vertes que je peux et en priant pour ne pas prendre un mauvais coup ici. Je refuse de mourir ici.