6 résultats trouvés pour Ronce

AuteurMessage
Sujet: [Save the Date][Evènement RP] Conseil du Sceptre
Aldarion

Réponses: 1
Vues: 388

Rechercher dans: Annonces Role-Play   Tag ronce sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Save the Date][Evènement RP] Conseil du Sceptre    Tag ronce sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 7 Juil 2023 - 12:19
Tag ronce sur Bienvenue à Minas Tirith ! 881a7010
Palais de la Compagnie du Sud - Osgiliath

Saemon montait d’un pas vif les escaliers privés qui montaient de son bureau à ses appartements. Il avait tenu audience toute la matinée et il avait pris un peu de retard pour son prochain rendez-vous.

Il quitta la porte principale de ses appartements, saluant les gardes au passage. Il traversa le grand hall de l’étage, laissa la salle du conseil sur sa droite et avança vers la dernière petite salle du couloir.

La porte était entrouverte et on avait déjà amené la collation. Eamon se tenait assis, les mains croisées sur la table devant lui. Dana, son épouse, était debout face à la fenêtre. Tandis qu’il passait la porte, des bruits de pas retentirent  dans son dos. Ils allaient être au complet.

Le Maître de la Compagnie du Sud salua ses invités tandis qu’une femme se frayait un chemin dans son dos.

“Dalia ?”, firent Dana et Eamon dans un étrange mélange entre un salut et une question. Un petit sourire malicieux s’afficha sur le visage de Saemon.

Tout le monde s’assit autour de la table, les trois représentants de la famille de Ronce paraissaient impatients de savoir ce que leur voulait Saemon.

“Eamon, je vous ai fait venir vers ici car j’aurais besoin que tu représentes la Compagnie lors du marché annuel des producteurs de cochonnailles. J’ai reçu l’invitation mais ne saurait malheureusement pas m’y rendre…”

Le Maître piocha négligemment dans une corbeille et en tira un petit poivron confit qu’il avala. Feignant d’être très occupé à chercher un moyen de s’essuyer les mains, il ignora les regards interloqués des trois représentants de la famille de Ronce.

Les producteurs de cochonnailles représentaient des clients importants de la Compagnie du Sud et personne ne crachait sur un morceau de saucisson bien sec, néanmoins, ce sujet ne semblait pas nécessiter de réunir un tel conseil.

Soudain, Dana sembla comprendre. Elle claqua des mains bruyamment faisant relever la tête à un Saemon qui cachait mal son plaisir.

“C’est le même jour que le Conseil du Sceptre…”

Le visage d’Eamon s’éclaira aussitôt. Il comprenait soudain. La Compagnie du Sud avait le droit d’envoyer un représentant au Conseil du Sceptre et il était de tradition que ce soit le Grand Marchand de Minas Tirith qui s’en charge.

“Tu comprends Eamon, je ne veux pas t’humilier… nous avons trouvé un bon équilibre entre nos familles…”

Saemon marqua un temps d’arrêt. L’élection de Saemon avait été forgée par un accord entre les familles de Sora et de Ronce. La famille Oliri, dont était issue Dana, avait appuyé la proposition en échange de contreparties intéressantes.

“... mais entre le poste de général de Minas Tirith, la suite des émeutes, la position d’Alcide… il y a trop de points sensibles pour que je délègue ma participation au Conseil.”

Eamon allait répondre quand Dalia sortit de sa réserve.

“Qu’est-ce que j’ai à voir là-dedans ?”

Un sourire illumina le visage de Saemon. Dalia était faite d’un autre bois que son frère. Dynamique, déterminée et franche elle tranchait avec le côté très lisse d’Eamon. Sa venue n’était pas dûe au hasard, la Grande Guérisseuse goûtait peu à l’influence de sa belle-sœur et lui tenait toujours rigueur de l’accord qu’elle avait conclu avec les de Sora. Elle était d’accord sur le principe mais avait le sentiment que les contreparties avaient été négociées de façon à être exclusivement favorables à la famille Oliri.

Dana lui en devait une et Saemon savait qu’aucun accord ne pourrait être produit sans la participation d’Eamon, Dana et Dalia. Le Maître de la Compagnie du Sud écarta les mains en signe de reddition.

“Compensations ?”


Citation :

Comme vous l’aurez compris, quelques mois seulement après l’IRL des 18 ans, nous vous préparons encore du lourd !

Le 7 septembre de l’An de Grâce 2023, nous organiserons un grand évènement RP via Discord.
Celui-ci se tiendra en soirée, à partir de 19h30. Bloquez déjà vos agendas.


#Saemon #Dalia #Eamon #Ronce
Sujet: Entre deux maux, il faut choisir le moindre
Nathanael

Réponses: 0
Vues: 521

Rechercher dans: Minas Tirith - Le Haut de la Cité   Tag ronce sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux maux, il faut choisir le moindre    Tag ronce sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 11 Fév 2018 - 20:15

Le tonnerre percuta si fort les montagnes que le général eut le sentiment que le sol tremblait sous ses pieds. L’orage s’était rapproché des remparts de la cité dans le courant de l’après-midi et avait écrasé Minas Tirith sous son lourd manteau gris. Il avait dû allumer une chandelle pour mieux voir les parchemins qui s’étalaient sur son bureau. Il s’était brûlé avec de la cire chaude et il suçotait son index pour faire passer la douleur. La pluie tiède qui s’était abattue sur la ville avait repoussé les velléités de ceux qui demandaient audience. Si seulement la pluie pouvait repousser nos ennemis aussi facilement ! Mais ceux qui avaient pris Cair Andros ne semblaient pas être faits du même bois que les grands nobles de la capitale gondorienne. Ils occupaient toujours la ville fluviale. Les éclaireurs étaient tous d’accord sur ce point. Mais sur ce point seulement. D’autres nouvelles semblaient indiquer que des groupes ennemis avaient franchi l’Anduin. Pourtant à Osgiliath des soldats affirmaient avoir vu des mouvements dans les forêts proches sur la rive orientale. Que préparent-ils ? Il lui semblait encore inconcevable que Cair Andros ait été prise aussi facilement. Par des hommes du Mordor. C’était peut-être l’idée la plus difficile à accepter pour le général. Le peuple d’Elessar, comme ils voulaient bien se désigner, n’était qu’un assemblage de tribus aux mœurs mal dégrossies qui vivaient de chasse, de cueillette et de ce que les terres brûlées voulaient bien leur donner. Autrement dit pas grand-chose. De la piétaille, ce n’était que de la piétaille.

« Des Nurniens, plus vraisemblablement » avait dit le conseiller de la princesse Dinaelin. Le vieillard avait pris l’habitude de fourrer son nez dans les affaires qui ne le concernaient pas. « Le peuple d’Elessar sont les descendants de ceux que feu Aragorn fils d’Arathorn et héritier d’Isildur libéra du joug de Sauron. » Cartogan lui aurait volontiers écrasé le crâne contre le mur le plus proche pour son audace déplacée. Pourtant malgré de nombreuses recherches les lettrés de la cité n’avaient rien trouvé de consistant lors de leur première journée de lecture dans les grandes bibliothèques de la cité. Alatar avait d’abord contacté Alcide, dont l’oreille était plus attentive et les mots plus doux. L’Intendant avait toujours manqué de fermeté. Alcide avait ensuite convoqué le général Cartogan et Alatar avait alors fait étalage de son savoir. Le roi lui-même avait remercié le vieux bouc de son aide précieuse en ces temps troublés. Le général s’était contenté de serrer la mâchoire. Le bougre pouvait bien se vanter de tout savoir. Ce n’était pas lui qui défendrait la cité.

Cartogan se leva de son siège. Tout était prêt. Minas Tirith avait fait entrer toutes les troupes des régions proches, les différentes factions avaient été réparties à tous les niveaux de la cité. Qu’ils viennent ! L’attente était pire que tout. Chaque journée qui s’achevait rendait la suivante encore plus terrible à affronter. Aucun mouvement de troupes n’avait plus été signalé depuis la veille par ses hommes. Les gens du Nurn semblaient s’être volatilisés ou s’être complètement repliés dans Cair Andros. Le général ne croyait pas à toutes les balivernes qui courraient au sujet des hommes du Mordor et pourtant. S’ils étaient vraiment invisibles et pouvaient surgir aux pieds des murailles ? Cette pensée, aussi futile soit-elle, lui arracha un frisson désagréable. Idiot… Son reflet grisonnant le regardait à travers la verrerie d’une fenêtre. Malgré l’abondance des victuailles, ses traits étaient plus émaciés que dans ses souvenirs. Avait-il jamais eu la mâchoire aussi anguleuse, le nez aussi épaté, les yeux aussi sombres ? Avait-il jamais… Il se passa la main sur le visage. À quoi bon se rappeler des souvenirs qu’il préférait oublier ? Il ne devait pas se laisser distraire par des ombres. Une ombre, une seule et c’était la mienne. Il ouvrit la fenêtre et fit disparaître son reflet par-dessus un haut mur.

Au-delà un rideau de pluie s’abattait sur les champs du Pelennor. Les nuages étaient si bas qu’on ne distinguait plus les sommets noirs et menaçants des montagnes à l’est. L’Anduin traçait un sillon boueux dans la plaine, contrastant davantage avec les pierres blanches et grises d’Osgiliath. Des serpentins de fumée striaient le ciel ici et là. Le feu représentait encore la vie, la promesse d’une nourriture chaude et fumante. Mais bientôt, ce ne seraient plus les cheminées des masures, mais les masures elles-mêmes qui brûleraient. Et la viande… Des hommes mourraient. On ne pourrait pas l’en blâmer. On ne faisait pas la guerre pour complaire au peuple. Le général Cartogan n’avait que faire du peuple, à vrai dire. Mais le royaume, c’était autre chose. C’est tout ce qu’il me reste. Il y aurait autant de morts que nécessaire, mais Minas Tirith ne céderait pas. La Cité Blanche avait affronté les assauts ténébreux de Sauron et de ses armées d’orcs, de trolls et de nazguls, pourquoi devait-il craindre quelques milliers de vagabonds armés de piques et de lances ? Ils s’écraseraient comme une vague sur un roc, un clapotis de sang sur la grève gondorienne. La nuit, il rêvait quelques fois de trancher la tête noire d’un homme nommé Kaara.

— Général Cartogan ?

La voix étouffée lui parvint de derrière le large panneau de bois de la porte. Il serra les dents. Il pensait en avoir fini avec les intrusions pour cette journée. Mais il devait assumer son rôle en tout temps et à toute heure.

— La Dame Dalia de Ronce, Général. Elle souhaiterait s’entretenir avec vous. À propos d’un sujet… épineux.


Le messager ne semblait pas avoir réussi à trouver un autre mot et s’était à moitié étranglé en le prononçant.

— Faites-là entrer.

Les robes de la guérisseuse chuintaient sur les dalles comme la pluie au-dehors. Ses cheveux sombres lui tombaient sur les épaules, mais plus sombre encore était son regard. L’Intendant Alcide l’avait averti d’un nouveau danger qui guettait non pas au-dehors des murailles, mais dans les entrailles de la cité. Dalia de Ronce venait sans doute lui apporter de nouvelles informations à ce propos.

— Dame Dalia de Ronce.

Il inclina la tête avec raideur. Tout indiquait dans le port de son interlocutrice qu’elle venait défendre une position qui ne serait pas celle du général. Il avait appris depuis longue date à reconnaître l’adversité même dans ses propres rangs.

— Général Cartogan.


Elle lui répondit avec froideur. Elle avait réussi à convaincre Alcide de déclarer publiquement qu’une missive écrite par de farfelus nigauds prétendument savants leur était parvenue. Et que la dite missive les mettait en garde contre d’autres nigauds encore plus farfelus appartenant à une communauté au nom imprononçable, féru de vieilles lames rouillées, de parchemins desséchés par le temps et par des contes rocambolesques. Ce qui le mettait encore le plus hors de lui était que Dalia de Ronce et Alatar faisaient partie des farfelus nigauds qui avaient rédigé cette lettre. Soit ! La lettre pouvait avoir un fond de vérité. Mais quel besoin ces prétendus érudits avaient-ils eu d’en informer la populace ? Certains savoirs ne s’acquéraient pas dans les livres et les vélins. Et il était une chose à savoir, quand on voulait diriger un royaume, c’était de ne pas se reposer sur son peuple. Qu’importait à un pêcheur ou un forgeron de savoir que des artefacts puissants pouvaient être entre de mauvaises mains ? Un pêcheur était fait pour pêcher et un forgeron pour battre l’acier et concevoir des épées. Mais qu’un forgeron quitte sa forge pour partir à l’aventure, qu’un pêcheur se fasse mercenaire pour pourchasser des ennemis et c’était tout le royaume qui était perdu. L’ordre ! Seul l’ordre permettait de maintenir les choses en place. L’ordre et une solide hiérarchie.

— Parlez, je vous en prie. Vous avez toute mon attention Dame de Ronce.
— Général, vous n’êtes pas sans savoir que des malades ont été acceptés au sein des maisons de guérison ces derniers jours.
— Les malades sont l’affaire des guérisseurs Dame de Ronce, non des militaires. Je n’ai que faire des malades.
— Les malades ne le sont plus.
— À quoi bon me déranger al…
— Ils sont morts. Tous autant qu’ils étaient.
— Les morts ne relèvent toujours pas de mes compétences. Sauf s’ils sont capables de porter l’épée.


On disait que le roi Aragorn avait soulevé une armée de morts pour lutter contre les forces du Roi Sorcier. Cela l’aurait grandement arrangé si tous les cadavres de Rath Dînen avaient pu se relever au son d’un cor de guerre. Les gens du Mordor étaient des milliers, bien plus que la garnison actuelle qui occupait la cité. Mais la moitié sont des enfants ou des femmes. Plus les jours avançaient et plus le général cherchait à se rassurer.

— Il y a d’autres malades général. Ils ont les mêmes symptômes que les précédents. Nous faisons face à une nouvelle épidémie. Et il ne s’agit d’aucune maladie connue de nous. Les malades sont…
— Les malades sont du ressort des guérisseurs.
— Général, vous ne semblez pas comprendre ma requête…
— Je crois que c’est vous, Dame de Ronce, qui ne comprenez pas ma requête. Les guérisseurs savent soulager les maux. Tous les maux, n’est-ce pas ? Les malades doivent être… soulagés, avant qu’ils ne contaminent d’autres personnes.
— Vous n’y pensez pas ?
— Avez-vous une autre solution à me proposer ma dame ?


Un éclair de lumière blanche fendit le ciel et le tonnerre gronda si fort qu’on n’entendit pas le panneau de bois frapper la pierre quand Dalia de Ronce sortit du bureau du général. Des hommes mourraient. Mais peut être bien plus que ce que Cartogan avait imaginé.

#Dalia #Ronce
Sujet: Un diamant Céleste dans une mer de zircons
Ryad Assad

Réponses: 1
Vues: 604

Rechercher dans: Le Palais des Elfes Sylvestres   Tag ronce sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un diamant Céleste dans une mer de zircons    Tag ronce sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 15 Déc 2015 - 18:32
Tag ronce sur Bienvenue à Minas Tirith ! Dalia_10

Des armées en campagne, qui se rassemblaient et partaient à l'assaut des places-fortes gobelines. Ces mêmes Gobelins qui, repoussés par la furie des Nains et de leurs alliés, battaient en retraite et s'égayaient dans la campagne en bandes désorganisées. Le Nord de la Terre du Milieu s'embrasait peu à peu, consumé dans une guerre terrible et souterraine dont les Hommes n'entendaient guère parler, mais qui pouvait changer le destin du monde. Dalia elle-même avait appris toutes ces nouvelles à mesure que son chemin l'avait rapprochée des contreforts des Monts Brumeux. Par tous les Valar, elle n'aurait jamais dû se tenir si près d'eux. Tout cela tenait à ce que les Elfes de Fondcombe, la Dernière Maison Simple, lieu d'accueil et de savoir pour toutes les âmes bonnes et pures, lui avaient refusé l'entrée dans leur sanctuaire. Elle avait attendu des jours durant que des messagers vinssent la trouver, pour la guider jusqu'à l'entrée secrète de leur précieuse cité, laquelle disait-on avait subi d'odieux dommages lors de la guerre contre l'Ordre. Elle avait attendu en vain. Nul Elfe ne s'était présenté à elle, nulle patrouille de beaux et somptueux cavaliers pour venir la mener jusqu'au Seigneur Sombre-Chêne de noble réputation.

Elle avait regagné les villages alentours, peuplés d'hommes cruellement meurtris par la guerre. Ils lui avaient raconté la sombre histoire d'Imladris, l'éviction de son gardien, et l'arrivée d'un nouvel intendant du nom de Calion Palantir. Elle se souvenait avoir entendu son nom, murmuré pendant le mariage royal. Elle ignorait qu'il avait tout simplement remplacé Sombre-Chêne, qui avait toujours ouvert les portes de la cité à qui réclamait audience. Les temps avaient changé. Pas sa mission.

L'assemblée s'était réunie, et avait décidé de joindre les éminents dirigeants de la Terre du Milieu, pour les avertir de la menace qui planait sur eux. Elle s'était engagée à contacter les Elfes, d'une manière ou d'une autre. Si Imladris lui refusait une audience, alors elle n'avait d'autre choix que de pousser plus loin son exploration, et rejoindre Vertbois. Les habitants des lieux n'étaient guère aisés à cerner, mais elle était convaincue de pouvoir compter sur la bienveillance du Seigneur des lieux, Angrod, dont elle avait entendu beaucoup de bien.

Au cours de son voyage à travers les montagnes, qu'elle n'avait pu entreprendre que parce qu'une caravane de marchands lourdement gardée avait acceptée de l'intégrer en échange de ses talents de guérisseuse, elle avait appris ce qu'il se tramait dans les montagnes, dans les cavernes et dans les forêts du Nord d'Arda. La guerre. La mort. Les Nains avaient un nouveau Roi, d'après ce que l'on racontait, et il avait entrepris une ambitieuse politique de reconquête sitôt son emprise sur le pouvoir raffermie. Il avait uni les haches des Naugrim contre un même ennemi, et avait décidé de mener personnellement la campagne contre les féroces Gobelins. Les conséquences des nombreuses batailles, qui avaient vu les Gobelins abandonner nombre de leurs positions et subir de lourdes pertes, étaient dramatiques pour les gens qui vivaient en bordure des régions. Des maraudeurs qui avaient réchappé aux combats venaient piller les champs, tuer et voler à la nuit tombée. Le Nord n'était pas sûr.

Elle avait passé tout cela, cependant, et avait traversé le Gué de Carrock défendu par les Béornides, des hommes rudes et durs en affaire, qui avaient négocié au prix fort le droit de passage de la petite compagnie. Dalia ne s'en était pas souciée. Elle, grande guérisseuse de Minas Tirith, était réduite à voyager comme une simple roturière alors qu'elle appartenait à une des principales familles d'Osgiliath. Devoir payer une taxe n'était qu'une humiliation de plus qu'elle acceptait humblement, consciente que sa mission primait sur toute autre considération. Son blason aurait le temps d'être redoré, et elle n'avait pas fait insulte à son nom en évitant soigneusement de le révéler à ses compagnons de route. Pour eux, elle n'était qu'une bourgeoise précieuse, Dalia du Gondor, qui cherchait à rejoindre les terres Elfiques. Ils n'avaient rien demandé de plus.

Elle avait abandonné la compagnie, qui avait en grande majorité l'intention de descendre vers le Sud, en suivant l'Anduin, pour rallier le Rohan et le Gondor. Elle s'était retrouvée seule, hélas, dans une région hostile, avec pour seule indication de « continuer tout droit » jusqu'à voir apparaître la forêt de Vertbois. Elle était, disait-on, si grande qu'elle occupait tout l'horizon et qu'il était impossible de ne pas la rencontrer. Elle y avait cru, et avait chevauché bravement vers l'Est, en suivant le seul chemin qui s'ouvrait sous ses pas. A chaque instant, elle se demandait si des bandes de Gobelins hardis ne lui tomberaient pas dessus avant qu'elle n'eût le temps de rejoindre l'abri que représentait le royaume sylvestre.

La chance avait été de son côté. Elle avait découvert l'océan de verdure qui s'étendait à perte de vue, bien plus loin que le regard pouvait porter, et avait forcé l'allure pour gagner le couvert des arbres avant que l'obscurité ne s'emparât d'Arda. Elle avait passé une nuit sans chaleur et sans lumière, car elle n'était pas stupide au point d'oublier que les Elfes de Vertbois n'étaient guère amis avec ceux qui s'en prenaient à leurs arbres. Elle préférait ne pas se présenter au Seigneur des lieux comme une intruse sans manières, même si sa tenue abîmée par le voyage ne seyait pas à une Dame de son rang. Elle avait consenti à d'immenses sacrifices pour le bien de cette mission, et cela ne faisait que commencer.

Vertbois n'était pas un endroit où il faisait bon se promener seul, sans escorte et sans guide. Dalia Ronce avait entendu des histoires à ce sujet, mais elle qui croyait dans l'existence des artefacts de pouvoir qui menaçaient la Terre du Milieu ne pouvait pas accepter l'idée qu'une forêt était « maudite ». Elle connaissait les plantes et leurs effets, savait lesquelles étaient dangereuses et lesquelles étaient bénéfiques. Elle n'avait pas à craindre les « maléfices » de la Forêt Noire. Elle se trompait. Quand elle se perdit pour la première fois, elle mit cela sur le compte de la fatigue due à un long voyage. La seconde, elle attribua cela à sa propre médiocrité en ce qui concernait l'orientation. Mais bientôt, elle se trouva complètement perdue au milieu des arbres, incapable de trouver le Nord. La pénombre permanente qui régnait dans la sylve la rendait folle, et elle avait de plus en plus de mal à rester lucide. L'eau des rivières qui serpentaient ici ou là lui avait immédiatement semblé impropre, ce qui n'arrangeait pas sa déshydratation qu'elle essayait de combler en recueillant l'ondée au matin. Mais le pire était la faim qui la tenaillait en permanence. Elle avait pensé pouvoir trouver des fruits dans la forêt, mais Vertbois semblait lui refuser son aide. Tout ce qu'elle trouvait était pourri et gâté, et quand les fruits étaient bien mûrs, ils étaient dangereux pour la santé, voire mortels. Un piège tout désigné pour ceux qui n'y prêtaient pas attention.

Elle avait erré ainsi, sans savoir exactement combien de temps, jusqu'à finalement céder à la frustration qui l'avait gagnée :

- Pourquoi les Elfes de Vertbois ne veulent-ils pas se montrer ? Que craignent-ils d'une femme seule ? Je viens en paix ! Je viens rencontrer votre souverain, le Seigneur Angrod, pour lui parler d'une affaire de la plus haute importance ! Les Elfes ne savent-ils plus différencier leurs amis de leurs ennemis ?

Elle avait crié cette dernière phrase en tournant sur elle-même, pour montrer aux arbres immobiles qui la regardaient paisiblement une bague qu'elle portait à l'index. Une bague qu'on lui avait offerte, il y avait très longtemps : un cadeau précieux que les Eldar ne faisaient pas à la légère. Un don qui faisait de son porteur un « Ami des Elfes ». Elle s'attendait presque à voir surgir des silhouettes gracieuses de l'obscurité, à entendre des rires et des saluts lancés à pleins poumons. Il n'y eut rien de tout cela. Le silence.

Elle s'assit, à bout de forces, et sombra bientôt dans l'inconscience, éreintée.


~ ~ ~ ~


Les Elfes de Vertbois n'abandonnèrent pas Dalia Ronce. Ils l'avaient suivie et observée tout au long de son errance, et quand elle s'était présentée comme une amie, ils avaient convenus d'accéder à sa requête, et de l'emmener auprès de leur Seigneur Angrod, pour qu'il décidât de son sort. Celui-ci avait ordonné qu'elle fût soignée par les meilleurs guérisseurs, et traitée comme une hôte de marque. Les gens du royaume sylvestre n'étaient guère amicaux avec les étrangers, mais ils savaient recevoir ceux qui avaient su gagner la confiance des Eldar. Quand elle se réveilla, Dalia fut remise d'aplomb par la médecine et la bienveillance des hommes et des femmes qui veillaient sur elle. On l'habilla de vêtements simples mais superbes, et elle fut conduite auprès du Seigneur de Vertbois, qui la reçut avec une grande familiarité :

Tag ronce sur Bienvenue à Minas Tirith ! Angrod10

- Dame de Ronce, veuillez pardonner nos Sentinelles de ne pas avoir répondu plus rapidement à votre appel. Les temps sont troublés, pour les Elfes, et nous devons faire preuve d'une grande prudence.

Elle inclina la tête respectueusement. Elle n'aurait jamais imaginé pouvoir converser de la sorte avec le Roi de Vertbois, après avoir vécu de telles aventures. Elle lui en fit la réflexion, et il sourit :

- Je ne suis pas « Roi de Vertbois-le-Grand ». Ce titre appartient à Thranduil et à sa lignée. Je ne suis que le Seigneur qui veille à protéger son domaine.

- Je comprends, Sire. Permettez-moi de vous informer immédiatement de la raison de ma présence ici. Je suis porteuse d'informations capitales, que vous devez à tout prix entendre.

- Je vous écoute attentivement, chère Dame. Vous avez fait une longue route, et avez bravé seule les dangers d'Eryn Lasgalen. Je ne peux que vous accorder tout le temps que vous demanderez.

Elle remercia ce souverain fort courtois et fort bien disposé à son égard. Elle avait entendu bien des choses positives au sujet d'Angrod, mais elle ne s'attendait pas à découvrir un personnage aussi charmant et aussi ouvert. Elle n'était après tout qu'une émissaire inconnue d'une assemblée dont il pouvait aussi bien rejeter la légitimité. Au lieu de la chasser ou de mettre en doute sa bonne foi, il acceptait de lui consacrer son temps. Elle ne comprit pas immédiatement que, si long que pût être l'exposé qu'elle lui proposerait, cela ne serait qu'un clin d'œil pour un Elda. Dalia commença par le début :

- Je vous ai fait parvenir une lettre, je pense que vous devriez la lire avant toute chose.

Il s'exécuta de bonne grâce, et s'absorba un instant dans la lecture, avant de revenir à son interlocutrice. Ses sourcils se froncèrent légèrement, comme s'il attendait davantage d'informations :

- Vous savez tout ou presque, Sire. Nous craignons que la Terre du Milieu coure à nouveau un grand danger, et nous pensons que l'unité sera notre meilleure arme contre les dangers qui nous guettent. Trop longtemps, nos ennemis ont profité de notre division, exploité nos intérêts individuels. Nous aurions pu conserver cette information pour nous, ou ne la divulguer qu'à quelques rares privilégiés. Au lieu de quoi, nous pensons que chaque royaume, chaque peuple doit être informé de ce qu'il se trame. Nous pensons qu'en nous unissant dans la quête de ces artefact de grand pouvoir, nous pourrons prévenir tout déséquilibre. La Terre du Milieu n'a pas besoin d'un nouveau conflit.

Angrod se leva, et invita Dalia à marcher avec lui. Ils arpentèrent les allées superbes du Palais, qui était un mélange spectaculaire entre un savoir-faire inspiré des Nains, et une poésie toute elfique que l'on retrouvait partout, dans les sculptures, dans les décorations exquises et dans les peintures aux couleurs vives :

- Nous sentons depuis longtemps que des forces sont à l'œuvre. Les Elfes ont payé un lourd tribut dans la guerre contre l'Ordre de la Couronne de Fer, et nous n'ignorons pas quels malheurs surviennent lorsque l'intérêt d'un seul l'emporte sur l'intérêt de tous. Les Hommes ont donné un exemple malheureux de cette vérité jadis, et l'Anneau Unique de Sauron ne fut pas détruit quand l'occasion se présenta. Le sang des Elfes Sylvains inonda le sol à Dagorlad, à Barad-Dûr, mais Isildur le Roi des Hommes entendit garder l'Anneau pour lui. La situation ne semble pas avoir changé depuis ces tragiques épisodes qui ont enténébré le Troisième Âge.

Les âges passent, mais le cœur des Hommes s'anoblit-il ? Vous êtes une exception bienvenue, un diamant céleste dans une mer de zircons. Qu'en est-il du reste de votre race ? Ce Warin, dont le nom est murmuré avec horreur, n'était-il pas un homme de pouvoir qui a dominé l'Ordre dont la noirceur s'est répandue jusqu'au cœur de notre monde ? Imladris, Fondcombe comme vous l'appelez, a été ravagée par la folie et l'ambition. Je ne peux permettre qu'Eryn Lasgalen subisse un sort analogue. En aucun cas.


Dalia savait qu'Angrod avait raison. Il était bien plus sage et plus expérimenté qu'elle le serait jamais, et sa réflexion était profondément logique. Pourtant, il était de son devoir d'essayer. Elle n'en ferait peut-être pas le principal allié du Gondor, mais elle pouvait glaner quelques concessions, et obtenir la promesse qu'il ne les abandonnerait pas s'ils avaient besoin de lui :

- Sire, je ne suis pas différente des miens. Je crains autant que j'espère. Je suis condamnée à faire des choix bons et mauvais, à être dans l'errance pour mieux trouver mon chemin. Les Hommes n'ont pas votre sagesse, il est vrai. Nous n'avons pas votre longévité, ni votre connaissance. Cependant, nous partageons le même amour de la vie, le même amour de la paix, j'en suis convaincue. Nous nous battrons de toutes nos forces pour préserver ce en quoi nous croyons, car nous ne pouvons rester inactifs face au Mal qui grandit.

- Là est peut-être l'erreur, Dame de Ronce.

- Je ne le crois pas, Sire. Si nous pouvons changer les choses, si nous pouvons améliorer l'avenir, ou au moins empêcher qu'il ne s'assombrisse, je pense que nous devons tout tenter. Je travaille à guérir mon prochain, et en cela j'influence le cours des choses. Je ne laisse pas la maladie gagner, ni la gangrène se répandre. Et, s'il m'en est donné la possibilité, je cherche à prévenir l'apparition de tout mal. Je suis certain que les Elfes de Vertbois sont capables de nous aider à guérir ce monde. Ensemble, Sire, nous pouvons faire en sorte de protéger ce futur que nous voulons. Ensemble.

Elle plongea son regard déterminé dans les yeux d'Angrod. Elle n'aurait même pas soupçonné avoir une telle force de caractère et une telle éloquence en elle. Elle se surprenait, et assurément ce voyage avait changé bien des choses dans sa façon de concevoir le monde. Elle avait vu la guerre, elle avait vu les menaces qui se déplaçaient dans l'obscurité. Seule une vive et éclatante lumière pouvait les révéler et les détruire. Le Seigneur de Vertbois détourna un instant le regard :

- J'ai besoin de réfléchir à tout cela, Dalia de Ronce. Profitez de notre hospitalité, je vous en prie. Je vous ferai mander lorsque j'aurai pris une décision.

- Je vous remercie, Sire.

#Dalia #Ronce #Angrod
Sujet: Couronnes, Plumes et Lames: La Missive des Erudits
Forlong

Réponses: 0
Vues: 1045

Rechercher dans: Tharbad   Tag ronce sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Couronnes, Plumes et Lames: La Missive des Erudits    Tag ronce sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 13 Déc 2015 - 22:45
Une poignée de volontés insatiables et d’irréductibles espoirs. Il n’en fallait pas plus en cette fin de soirée pour réunir ces esprits érudits et sages qui veillaient avec bienveillance sur les Terres du Milieu. Ils n’avaient pas tous été d’accord sur les termes à employer, sur les destinataires et sur le contenu de la missive. Les discussions avaient été longues bien que nécessaires. La situation actuelle exigeait d’eux qu’ils interviennent, qu’ils se manifestent. Ils étaient trop peu nombreux pour intervenir directement, trop peu nombreux pour contrebalancer la nouvelle menace qui pesait lourdement sur les peuples libres … libres mais endormis, insensibles aux échos inquiétants qui parcouraient les royaumes des hommes, des nains et des elfes. Personne ne s’était soucié des lieux de culte et de savoir, des derniers sanctuaires de l’histoire et de la mémoire d’Arda. Les hommes avaient bien plus souvent les yeux rivés sur les pièces d’or, les traités d’échanges commerciaux et les signatures qui ornaient un parchemin venant valider un mariage important. Adieu les contes et les légendes, adieu les histoires de grand-mère lors des veillées au coin du feu, adieu les héros des temps anciens : des boniments, des sornettes, des histoires à dormir debout ! Pourtant l’été précoce n’avait pas porté avec lui que de fortes chaleurs et quelques bonnes transpirées. Un orage important se préparait auquel nul ne prêtait attention, qui se formait ailleurs qu’au creux des nuages et des tourments du ciel.

Ils pensaient à tout cela quand ils apposèrent leur signature au bas de la missive. La plume formait ce bruit si caractéristique lorsque l’encre se pose sur le parchemin, scellant à jamais leur volonté à celle de leurs pairs. L’un après l’autre ils prirent soin d’annoter leur nom dans un silence lourd de sens. Ce n’était pas leur destin qui était en jeu, la plupart d’entre eux avaient vécu de nombreuses saisons, mais bien celui des hommes et des femmes qui peuplaient ces terres, et celui de leurs enfants. Car le mal qui tendait vers eux ses bras menaçants portait le masque de la toute-puissance. Et l’équilibre pouvait être rompu à tout instant.

Ils regardèrent l’ensemble des parchemins qui couvrait la table devant eux. Un exemplaire pour chaque souverain en son royaume. Ils échangèrent un dernier regard, quelques mots, salutations respectueuses ainsi que quelques murmures d’espoir. Rien n’était perdu d’avance.  Ils se saisirent chacun de la lettre qui leur revenait. Les penseurs et les sages se faisaient émissaires, et il n’était plus à présent que les voix qui devaient porter ce message aux quatre coins du monde. La route était plus ou moins longue depuis les portes de Tharbad, mais chacun savait ce qu’il avait à faire, et les doutes n’étaient plus permis.
Tag ronce sur Bienvenue à Minas Tirith ! Missiv12

#Dalia #Ronce #Alessa #Sora #Alatar #Pallando #Makiaveel #Marco #Volo #Gorion #Edwin #Demetion
Sujet: Il n'est pas de marchand qui toujours gagne [PV Evart]
Evart Praven

Réponses: 6
Vues: 735

Rechercher dans: Osgiliath   Tag ronce sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Il n'est pas de marchand qui toujours gagne [PV Evart]    Tag ronce sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 11 Juin 2015 - 19:33
Parti dans la matinée de Minas Tirith dans un petit char loué pour l'occasion, Evart arriva assez tôt à Osgiliath où il se permit un repas puis un bon bain aux étuves pour se décrasser de ce long voyage. Profitant du temps qu'il lui restait, le jeune homme se permit de faire un tour dans la ville, d'aller jusqu'à la bibliothèque de la Compagnie du Sud avant de profiter un peu de cette fin de journée agréable avant de rejoindre le palais des Ronce.

Alors qu'il arrivait dans la grande demeure de la famille Ronce, Evart fut poliment invité dans un des salons de la demeure Ronce par un serviteur au bon goût exquis. C'était la chance des maisons les plus fortunées que d'avoir des domestiques de qualité ayant une parfaite connaissance de l'équilibre à trouver entre le sérieux, la sollicitude et une attitude néanmoins agréable. Pour tout dire, Evart enviait les Ronce d'avoir un maître d’hôtel aussi professionnel. Par contre, le jeune hobereau aimait bien peu l'opulence et la magnificence dont faisait preuve les Ronce. Certes Osgiliath n'était pas de Minas Tirith et les marchands dirigeaient la ville mais Evart n'aimait pas ce luxe de parvenu et de familles de peu d'ancienneté. Néanmoins il profita de la sollicitude du laquais qui lui proposa une assiette de petits gâteaux secs ainsi qu'un verre d'alcool.

Laissant aller le serviteur, Evart savoura un petit gâteau à la myrtille -il était tout simplement divin- et se permit de tremper les lèvres dans la coupe d'hypocras. Par bonheur, il ne lui fallut pas longtemps pour être introduit dans le bureau du grand marchand. Celui-ci était grand mais d'un meilleur goût et restait relativement sobre. Au fond, trônait un grand bureau derrière lequel le jeune homme pouvait apercevoir le Seigneur de Ronce. D'une politesse tout à fait bienvenue, celui-ci se leva et vint lui serrer la main. Tout de suite, il remarqua les traits tirés de l'homme qui paraissait plus vieux que l'âge qu'on lui attribuait emais il faisait preuve d'une amabilité presque humble :


- Messire de Ronce, je suis très honoré de vous rencontrer mais vous me faites bien trop d'honneurs, je ne suis qu'un modeste marchand au sein de l'honorable Guilde des Epiciers de la Cité Blanche.

De manière étonnante pour un marchand aussi influent que lui, Eamon de Ronce paraissait simple et modeste, ce qui résonnait particulièrement avec Evart. Malgré son ambition et son âge, il avait eu une éducation conservatrice qui prônait, outre une certaine humilité en propre, le caractère secondaire du pouvoir de l'argent, c'est à dire essentiellement marchand, sur le pouvoir politique, c'est à dire celui du sang. Alors qu'il lui demandait de se présenter plus avant, Evart répondit sans fausse modestie :

- Messire. Je suis né en Anfalas, il y a de cela une vingtaine d'années puis je suis venu m'occuper des biens familiaux dans l'Anorien et la Cité Blanche, il y a quelques mois. Je suis donc entré au service comme Secrétaire au Trésor de la très honorable corporation des Épiciers que vous connaissez bien, en tant que importateur de vins vers Minas Tirith, il devait forcément passer par la bénédiction de la corporation qui avait encore le monopole de l'importation de produits alimentaires. Je me suis également mis au service de Messire Gyan Oliri sur une affaire où il risquait de perdre quelques intérêts.

C'est alors que le seigneur de Ronce lui proposa une bouteille d'un grand vin qui avait une histoire tout à fait particulière. Admirant la bouteille, Evart n'osait même pas imaginer son prix et, d'une façon, il était assez choqué. Même s'il ne pouvait que louer son sens de l'hospitalité, Evart estimait qu'un vin comme celui-ci se devait d'être gardé pour les grandes occasions et pas pour recevoir un simple correspondant. C'était probablement un reste de son éducation provinciale modeste et austère -ce qui n'empêchait pas, au demeurant, de proposer un bon vin-. Quelque peu gêné, Evart déclara :

- Messire, vous me faites bien trop d'honneurs, vous devriez le garder pour un hôte de meilleure qualité que moi.

Face au regard insistant du grand marchand de Minas Tirith, Evart accepta la coupe de vin qu'il lui tendait. Connaisseur, il en contempla la robe en donnant à la coupe un mouvement circulaire. Puis il l'approcha de son visage et en sentit tous les arômes. Effectivement c'était un vin d'une grande qualité. Ensuite il reposa la coupe et se permit d'en parler quelque peu avec le sire de Ronce. Ne voulant pas l'occuper trop longtemps, Evart se permit de continuer :

Concernant le sujet de notre entrevue, je ne vous demande rien et, se faisant, je puis vous apporter énormément. Au cours des festivités qui ont célébré le mariage de Sa Majesté le Roi d'Arnor, j'ai eu l'opportunité de négocier avec le nouvel émir autoproclamé du Harondor. Ces négociations m'ont permis d'obtenir de substantiels dégrèvements d'impôts et taxes sur le commerce entre le Nord et le Sud que je souhaite mettre à votre entier et complet service. J'ai eu vent de toute l'opposition qu'il y a eu entre les maisons Goloth et Ronce lors de la mort de feu-messire de Sora. En vous proposant de mettre à votre entière disposition les dérogations que j'ai obtenu, je vous propose donc de développer un commerce dès plus profitable avec le Sud et démontrer à la maison Goloth que la gloire et la grandeur des Ronce peuvent les atteindre sur leur propre terrain. Dans les grandes lignes, c'est ce que je souhaitais humblement vous proposer, Messire.

Pour tout dire, Evart aurait pu aller plus avant en se laissant aller à son penchant naturel de la discussion mais il n'osait pas vraiment. Il n'avait pas à affaire à un vulgaire noble voulant placer son argent chez lui puis sa démarche était déjà suffisamment osée pour ne pas trop en rajouter avant d'avoir la première réaction de Messire de Ronce sur la question. Affichant toujours une mine imperturbable, le jeune homme attendait maintenant la réponse du vieux marchand.
#Evart #Praven #Ronce
Sujet: Premier Conseil
Saemon Havarian

Réponses: 4
Vues: 1019

Rechercher dans: Osgiliath   Tag ronce sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Premier Conseil    Tag ronce sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 6 Jan 2013 - 19:00
HRP : Si vous voulez suivre ce RP, vous avez tout intérêt à lire ceci.


Tiber Goloth était entré dans la pièce en dernier. Il était directement précédé de ses deux neveux, Emilion, Grand Marchand de l'Extrême Sud et Ilori son jeune frère qui siégeait en tant que conseiller.

La pièce était remplie de Grand Marchands accompagnés pour la plupart d'un conseiller, la plupart membres de la  même famille. Un brouhaha général régnait dans la Salle du Conseil. Il y avait sur les murs les portraits de tous les anciens Maître de la Compagnie. Symboliquement, Tiber salua le portrait de Cantelmo de Sora.

Comme le voulait la coutume, huit siège était disposé autour du table ovale. Trois chaises étaient alignées au bout de la table. Au centre se trouvait la chaise du Maître, en bois noir, richement sculptée. De part et d'autre la chaise du Vice-Gouverneur et celle du Grand Marchand de Minas Tirith sur laquelle Eamon de Ronce avait déjà pris place.

Derrière chacune des chaises installées autour de la table, des tabourets en bois servaient pour les conseillers. Emilion allait s'installer à sa place tandis que son Oncle prenait la place de Vice-Gouverneur.

" Parfait, parfait..."

La voix posée de Tiber avait suffit pour calmer le brouhaha qui régnait dans la pièce. Le Vice-Gouverneur se tenait debout devant la table, prêt à commencer.

" Suite au décès inopiné et très regrettable de notre bien aimé Maître, Cantelmo de Sora, il me revient de présider ce Premier Conseil de Vacances."

Tiber prenait un air grave et tentait de paraître ému. La mort de Cantelmo n'avait qu'à moitié fait ses affaires, mais il allait tout mettre en oeuvre pour profiter un maximum de l'opportunité qu'il avait de consolider sa position.

" Comme vous le savez, nous devons désormais élire un nouveau Maître à la tête de notre vénérable Compagnie. Ce premier conseil à pour objectif de présenter les différents candidats. Il sera suivi d'une semaine de réflexion durant laquelle chacun sera libre de rencontrer qui il veut. Suite à cela, une deuxième réunion aura lieu pour établir un premier vote. Si aucune majorité ne se dégage nous seront forcé de procéder à un second vote après une semaine. "

Il arrivait rarement qu'aucune majorité ne se dégage après deux tours de vote. Tiber précisa cependant que la procédure se répéta jusqu'à l'élection et qu'en cas de blocage il était demandé avis au Roi d'Arnor et à celui du Gondor. Cela ne manqua pas de soulever quelques remarques dans l'assemblée. Garin notamment peu goûter à l'ingérence des hommes dans les affaires de la Compagnie.

"Comme je le rappelle, chacun d'entre vous à droit à une voix. Théoriquement, le Grand Marchand de Minas Tirith, le Vice-Gouverneur et l'Héritier du Maître de la Compagnie ont droit à une seconde voix. Cependant nous n'avons malheureusement pas d'hériter pour Cantelmo de Sora. Eamon de Ronce et moi même seront donc les seuls à avoir un double vote."

Eamon eut un petit sourire gêné, il assumait difficilement le pouvoir qui lui revenait de droit.

" Greffier notez donc que sont présent en cette réunion : Tiber Goloth qui la préside, Eamon de Ronce Grand Marchand de Minas Tirith, Emilion Goloth, Grand Marchand de l'Extrême Sud, Eggon Marstack, Grand Marchand du Rohan, Asthrabal dit "le Bourgeois", Grand Marchand Honoraire, Garin Doigt-d'Or, Grand Marchand d'Erebor et du Pays de Dale, Lord Leth Neyaen, Grand Marchand d'Arnor..."

Alors qu'il terminait son énumération, la porte de la salle s'ouvrit, faisant place à un personnage connu de tous et d'une femme elle aussi bien connue.

"Saemon Havarian ? Erina de Sora ?"

Le greffier releva la tête, se demandant s'il devait inscrire également ces noms. Dans le fond de la pèce, Lord Leth Neyaen souriait.

#Eamon #Ronce #Marstack #Asthrabal #Garin #Neyaen #Saemon #Sora #CompagnieduSud
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
Sauter vers: