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Sujet: Souvenirs de Gardes
Learamn

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Rechercher dans: Edoras   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Souvenirs de Gardes    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 9 Nov 2020 - 16:32
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Les rayons du soleil, filtrés par les larges vitres, illuminaient avec éclat les dorures scintillantes de la salle du trône du Château d’Or. Au centre de la pièce se tenaient fièrement six lignes resserrées de cavaliers, chacune composées de cinq guerriers du Rohan. Cependant leur armures renforcées et richement décorées ainsi que la fameuse cape émeraude qu’ils portaient tous à l’épaule étaient autant d’indicateurs qu’ils ne s’agissaient pas là de simples cavaliers de la Marche; non, c’était toute la Garde Royale qui s’était regroupé ce matin là face à leurs supérieurs. En position de garde-à-vous, ils attendaient silencieusement les directives de leurs commandants. Ces derniers se trouvaient face à eux, près du trône.

Le Capitaine Wald observait ses subordonnés de son inamovible regard perçant; ses deux seconds, Eofend et Vadenon, étaient auprès de lui. Le premier affichait un  léger sourire bienveillant, qui trahissait la fierté qu’il éprouvait à l’égard de ses soldats. De son côté, le vieux Vadenon se contentait de regarder la scène en spectateur impassible.

Enfin sur le trône, dominant de toute sa splendeur la pièce entière malgré sa position assis , il y avait le Champion du Rohan. Le Vice-Roi Mortensen ne paraissait pas au mieux de sa forme, ses traits tirés trahissaient son épuisement et ses tempes grisonnantes à la base de sa légendaire chevelure indiquaient un vieillisement accéléré dû à l’état de stress permanent dans lequel sa position le plongeait. Il n’avait pour autant pas perdu de sa superbe et c’était avec toujours autant d’admiration dans le regard que les plus jeunes des guerriers présents contemplaient cette légende vivante du royaume. Ses apparitions publiques se faisaient rares ces derniers temps; reclus dans ses bureaux le régent du Rohan menait les affaires du pays mais avait parfois bien du mal à entretenir le lien au quotidien avec son peuple, une qualité qui était pourtant l’une de ses plus grandes forces au cours de sa prestigieuse carrière.  

Après un long moment de silence solennel, Gallen Mortensen se leva lentement et écarta les bras.

“Recrues!”
ordonna-t-il de sa voix forte.

Trois des gardes placés dans la première ligne de soldats firent quelques pas en avant pour se détacher du groupe alors que Gallen et les trois officiers descendaient de leur piédestal pour venir à leur rencontre accompagnés d’un valet qui portait dans ses bras trois pièces de tissus verts soigneusement pliés.

Arrivé à la hauteur du premier cadet, le Vice-Roi l’examina de la tête au pied. Face à l’expression indéchiffrable et quelque peu intimidante de Mortensen, le jeune homme sentit un certain stress monter en lui. C’était la première fois qu’il approchait de si près celui qui avait été son modèle depuis tant d’années. Il avait tant attendu ce moment qu’il se devait de se présenter de la plus parfaite des manières. Dans son esprit, il ne cessait de se répéter à lui même que tout se passerait bien. Aujourd’hui était censé être un jour heureux, un veritable tournant dans sa carrière. Et après de longues secondes d’incertitude qui plongèrentle jeune homme dans l’angoisse, Gallen lui adressa finalement la parole:

“Darmuin fils de Efelmast. Veuillez adresser le serment.”

Pour se donner du courage, la jeune recrue prit une grande inspiration et tâcha de déclamer avec assurance ces quelques mots qu’il avait tant de fois répété pour préparer ce grand moment.

“Moi, Darmuin fils de Efelmast, cavalier de la Marche Ouest, jure solenellement de mettre ma lame au service de la famille royale. Je m’engage à protéger de mon corps et de mon âme la Vice- Reine , le Vice-Roi et tous les siens, ainsi que d’honorer la mémoire d’Eorl et les valeurs du peuple des Eorlingas, dussé-je y laisser la vie.
- Pour le Rohan?
murmura Gallen dans un souffle.
- Pour le Rohan. “ lui répondit le Garde d’un ton sûr mais respectueux en soutenant le regard de son chef.

Alors enfin Gallen brisa la glace et lui adressa un sourire chaleureux ainsi qu’une vigoureuse tape sur l’épaule. Il saisit ensuite l’une des capes vertes que tenait le garde et en vêtit Darmuin dont l’émotion était telle que ses yeux devenaient déjà humide. Ah! Si seulement son père avait pu voir son fils en cette heure. Quelle fierté aurait été la sienne!

“Darmuin fils de Efelmast! Je vous nomme officiellement Garde Royal du Rohan!”

Le cérémonial fut sensiblement similaire pour les deux autres cadets qui suivirent. Puis on fit sonner le cor en mémoire des morts de l’Eoherë en guise de clôture de la cérémonie d’intronisation. Le Vice-Roi Mortensen, qui avait visiblement fort à faire, s’éclipsa immédiatement dans ses quartiers tandis que le rang se brisait et que les Gardes s’attroupait pour congratuler leurs nouveaux frères d’armes.

Méared notamment, tout juste sorti de  l’infirmerie et qui portait encore un énorme bandage qui dissimulait sa main mutilée , enlaça le jeune Darmuin pour qui il s’était pris d’affection depuis un moment déjà.

“Toutes mes félicitations mon jeune ami! Et bienvenue au sein de l’unité la plus prestigieuse du Royaume quoiqu’en disent ces clampins d’Isengard!”


Les Gardes autour d’eux acquiescèrent bruyamment avant d’éclater de rire. La rivalité entre la Garde Royale, unité historique de Meduseld dorénavant sous les ordres du Vice-Roi, et la Maison Royale, nouvelle faction de gardes surentraînés nouvellement créée pour la protection du jeune roi Fendor en Isengard; engendraient souvent ce genres de remarques. Elles étaient le plus souvent  dites au second degré mais trahissaient tout de même une certaine frustration des hommes d’Edoras se voir ainsi reléguer au second plan au profit d’une nouvelle troupe qui avait été subitement propulsée au plus haut rang. Au moins pouvaient-ils encore se reposer sur la longue et riche histoire de la Garde Royale du Rohan.

Au bout de quelques minutes, les gardes royaux quittèrent les lieux d’un pas leste. L’heure de l’entraînement était arrivé et avec le capitaine Wald aux commandes mieux valait-il ne pas être en retard

#Gallen #Mortensen #Wald #Eofend #Vadenon #Darmuin #Méared
Sujet: Histoire et Composantes de la Garde Royale du Rohan
Learamn

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Rechercher dans: Encyclopédie Anarchique   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Histoire et Composantes de la Garde Royale du Rohan    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 4 Fév 2020 - 20:51


Histoire


Origines

L’origine de la Garde Royale remonte aux premières années du royaume, lorsque Eorl, fondateur du Rohan, s’entoura de ses cavaliers les plus valeureux et loyaux. Au fil des siècles le groupe s’institutionnalisa et représente aujourd’hui l’une des unités les plus célèbres et reconnues du royaume. De par la spécificité  de leur rôle, à savoir protéger la personne du Roi, la Garde Royale représente une unité moins mobile que les Eored classiques et elle n’a que rarement prit part  aux opérations militaires extérieures menées par l’armée rohir. Les Gardes Royaux sont avant tout chargés d’assurer la protection de la famille royale, par conséquent ils restent la plus souvent à Edoras pour assurer la défense d’Edoras et du monarque. La Garde ne quitte son affectation seulement si le Roi en personne dirige une campagne militaire en terres étrangères auquel cas elle l’accompagne et se charge de sa sécurité rapprochée.
 

Capitanat de Foldar et faits d’armes au Quatrième  Âge

#Foldar


 
Cependant la Garde Royale joua un rôle crucial lors des différentes campagnes défensives réalisées sur le territoire du Royaume au cours du Quatrième  Âge. C’était le capitaine Foldar qui la dirigeait alors, un héros rohir et l’une des figures les plus emblématiques de la Garde Royale.  En l’an 284 du Quatrième  Âge, lors de l’attaque orc sur Edoras, ils permirent la fuite du Roi Urden vers le Gouffre du Helm en escortant dans le tunnel secret du Dôrnumen; puis ils contribuèrent grandement à la victoire remporté quelques jours plus tard.  Ils s’illustrèrent également lors de la seconde invasion des orcs en 291 ou de l’attaque Haradrim deux ans plus tard, durant lesquelles de nombreux Gardes Royaux perdirent la vie en protégeant le roi Firion.  Mais quelques semaines plus tard la Garde connut  l’un de ses  plus grand désastre lors de la grande Bataille du Nord où le Rohan combattit dans les rangs de la grande Armée Unifiée levée par le Gondor.  Le Roi Firion fut tué dès le début de l’affrontement, la Garde Royale qui se tenait à ses côtés fut presque entièrement décimée en l’espace de quelques heures dont le légendaire capitaine Foldar. Des Gardes engagées dans la bataille seuls trois survivront: les Gardes Halgor, Wald et Emekral. Le Capitaine Thorin, officier émérite de la garnison d'Edoras, prit la tête de l'unité après leur retour à Edoras.

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Capitanat de Thorin
#Thorin


Thorin fut nommé par Thénéor fils de Firion avec la lourde tâche de reformer une  Garde Royale presque intégralement décimée lors de la Grande Bataille du Nord. Le nouveau chef de la Garde piocha majoritairement parmi les plus valeureux de ses anciens subordonnés qu’il avait dirigé parmi la garnison de la capitale. Homme de confiance du Roi et soutien du prometteur Maréchal Mortensen, le Capitaine était une figure apprécié parmi la classe dirigeante. Cependant il manquait d’une réelle capacité à se lier avec ses hommes au quotidien qui le voyaient plus comme une figure d’autorité très distante que comme un réel meneur d’homme. Le fait qu’il n'avait jamais servi dans la Garde Royale avant d’en être nommé Capitaine fit aussi grincer des dents, beaucoup auraient préféré que l’un des trois rescapés de l’ancienne Garde hérite d’un tel poste. Thorin souffrit également énormément de la comparaison avec son prédécesseur, véritable légende parmi les Gardes. Malgré les critiques il fit son travail avec sérieux, dévotion et loyauté et parvint à rebâtir une Garde Royale prestigieuse et intimidante. Après la mort, prétendument “accidentelle” de  Thénéor , il fit face, impuissant, à la montée en puissance puis à la prise de pouvoir du roi félon Hogorwen. Malgré ses réticences, Thorin fit d’abord le choix de garder profil bas de manière très diplomatique. De son côté l’Usurpateur, ayant bien conscience de l’animosité du Capitaine de sa Garde à son égard, décida de ne pas chercher à le remplacer dans un premier temps pour ne pas ajouter au trouble qui suivit son couronnement. Cependant quelques semaines plus tard Hogorwen se débarrassa finalement de l’encombrant officier lors des funérailles de Thénéor en présence des plus grands dignitaires du continent. Il fut l’une des victimes de la crise qui opposa Hogorwen  à Mortensen, une crise finalement réglée de force et dans l’urgence par les dirigeants des autres contrées.

Règne de Hogorwen, Capitanat d’Emekral et Guerre des Trois Rois

#Emekral

 
A la mort de Thénéor, fils de Firion, ce fut Hogorwen, son cousin déchu, qui prit le trône sans rencontrer de fortes oppositions. Suite à la mort du Capitaine Thorin, le roi félon nomma Emekral, illustre vétéran historique de la Garde , comme Capitaine mais plusieurs Gardes Royaux dont le capitaine  Wald refusèrent de suivre leur officier et de se soumettre à celui qu’ils considéraient comme un imposteur. Ils quittèrent donc les rangs de la Garde et fuirent la capitale avant de rallier l’armée rebelle menée par le maréchal Mortensen, figure héroïque faisant l’unanimité parmi les Gardes, et le jeune Fendor, héritier légitime du trône.  La Garde Royale commis de nombreuses exactions sous les ordres du roi félon, notamment lors de la tristement célèbre Nuit des Lances Noires où Hogorwen purgea Edoras de ses opposants et de leurs familles. Elle participa également à la Bataille des Trois où d’anciens “frères d’armes” s’affrontèrent: Emekral combattant aux côtés de  Hogorwen, Wald lui faisant face avec les Gardes renégats.

Régence d’Eoseld et Capitanat de Vadenon

#Vadenon

Après la victoire de l’armée rebelle le capitaine Emekral fut exécuté pour haute trahison et de nombreux Gardes Royaux prirent la fuite par peur du châtiment.  Eoseld, oncle du roi Fendor et régent du Rohan, refusa alors catégoriquement de nommer Wald comme nouveau Capitaine de la Garde alors que ce dernier apparaissait comme le choix le plus évident. Sa loyauté envers Mortensen joua sûrement en sa défaveur  aux yeux du néo-régent. Le général retraité Vadenon, vétéran de la cavalerie et homme digne de confiance,  est temporairement nommé Capitaine de la Garde Royale. Cette décision est prise d’un commun accord entre Mortensen et Eoseld et vise à reconstruire une unité quasiment disparue.
Le départ de Mortensen vers l’Est lointain permit à Eoseld de resserrer librement son empris sur une Garde Royale encore faible: Wald est écarté et Vadenon perd quasiment toute autorité.
Régence de Gallen Mortensen et Capitanat de Learamn
#Mortensen #Learamn

Quelques mois plus tard, Gallen Mortensen, revenu de l’Est Lointain, tua Eoseld en duel et prit le titre de Vice-Roi. Learamn, jeune officier aux nombreux faits d’armes et fidèle du Champion du Rohan, devint le nouveau Capitaine de la Garde.
Il restructura en profondeur l’unité notamment en matière de méthode de recrutements. Le jeune officier rappella également plusieurs anciens Gardes Royaux en fuite: soit des anciens hommes d’Hogorwen soit des guerriers écartés par Eoseld tel que Wald.Sous les ordres de Learamn, la Garde fut utilisée et envoyée hors des murs de la capitale pour plusieurs missions secrètes pour le compte du Vice-Roi. Certains virent cela comme une tentative de Mortensen de créer son groupe militaire personnel alors que le rôle de la Garde était uniquement de protéger sa personne. Les Gardes s’illustrèrent dans le vaste  Riddermark à la poursuite de mystérieux artefacts ou même à Pelargir où Learamn dirigea une expédition visant à renverser l’Ordre de la Couronne de Fer.  Revenu affaibli de sa mission au Gondor, le capitaine Learamn fut tenu à l’écart des affaires de la Garde par Gallen Mortensen pour  le temps de sa rémission. Le jeune officier fut finalement définitivement écarté du poste et banni de l’armée du Rohan après avoir désobéi par deux fois aux ordres du Vice-Roi suite à l’enlèvement de Dame Aelyn.  
Le schisme

Dans un même temps le roi Fendor, parti s’installer avec sa suite en Isengard, prit la décision de dissocier la Garde en deux : la Garde Royale et la Garde de la Maison du  Roi. Jusque là ces deux termes désignaient le même corps armé mais l’éloignement géographique entre le roi et son régent motiva sûrement cette décision.
La Garde Royale fut dorénavant chargé de la protection du Vice-Roi Mortensen à Meduseld tandis que la Garde de la Maison du Roi suivit leur souverain en Isengard. Si la Garde Royale est toujours considéré comme la faction historique comme en témoignent leurs armures et capes, son prestige est désormais mis à mal par cette nouvelle ”Garde” réunissant les meilleurs soldats du royaume autour du jeune monarque.

Capitanat de Wald
#Wald


Suite à l’éviction de Learamn, le Vice-Roi nomma logiquement Wald au poste de Capitaine de la Garde. Une distinction que le principal interessé attendait depuis de trop nombreuses années. L’approche du vétéran est bien différente de celle de son jeune prédécesseur qui avait ouvert les portes du changement au sein de l’unité . Wald est un conservateur et son mode de commandement est bien plus traditionnel et rigoureux. Son but et de rétablir l’autorité de la chaîne hiérarchique ainsi que la différenciation entre hommes de la troupes et officiers au contraire de Learamn qui avait tout mis en place pour les rapprocher afin d’établir une relation de confiance. Wald lui croit plus au commandement vertical et efficace qu’à une organisation horizontale basée sur une hypothétique amitié. Homme d’expérience, Wald est un officier respecté par tous dans la capitale. Sa loyauté de toujours envers le roi légitime, en particulier durant la guerre civile où il avait déserté pour rejoindre Fendor, entretient sa réputation d’homme d’honneur et de valeur. Il n’a pas à rougir de son passé, au contraire de celui-même qui l’a nommé et qu’il doit désormais protéger.


Rôle Actuel et Réputation

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Historiquement la Garde Royale est chargée de la protection du Roi du Rohan mais depuis le couronnement de Fendor et la création de la Garde de la Maison du Roi ce rôle a quelque peu été modifié. S’ils assurent toujours la sécurité du Château de Meduseld à Edoras, ils sont dorénavant assignés à l’autorité du Vice-Roi et régent du Rohan Gallen Mortensen.
Au fil des siècles et de ses nombreux faits de guerre, la Garde Royale s’est forgée une réputation d’excellence parmi l’armée du Rohan. Corps d’élite regroupant des guerriers d’exception, la Garde représenter l’objectif suprême pour de nombreux cavaliers. La figure du capitaine Foral, considéré de beaucoup comme un des grands héros rohir du Quatrième  ge, renforce le prestige du corps d’armes qu’il commandait.

Toutefois, depuis quelques années l’image de la Garde s’est quelque peu ternie. Leur rôle durant la Bataille des Trois Rois au côté de l’Usurpateur continuent d’alimenter les critiques, en particulier depuis la décision prise par le Capitaine  Learamn de rappeler plusieurs anciens gardes d’Hogorwen. La Garde Royale souffre également de la perte de sa noble mission, à savoir protéger la lignée royale; le Vice-Roi ne faisant pas partie de la Dynastie des Rois du Rohan, certains voient une baisse de prestige dans le rôle de la Garde.

Comme cela avait été le cas avec le Capitaine Foldar, la réputation d’une unité dépend aussi de celle de son leader. Le souci est que depuis plusieurs années aucun des Capitaines de la Garde n’est parvenu à faire l’unanimité. Emekral, soutien d’Hogorwen, fut exécuté pour haute trahison. Vadenon était un officier à la retraite, bien trop âgé pour mener une opération et n’était au final que la marionnette d’Eoseld. Et si Learamn est considéré de tous comme un guerrier de talent et de valeur, il a souvent dû faire face aux doutes exprimées sur sa jeunesse, son inexpérience du commandement et sa capacité à diriger une telle unité. Beaucoup pensent d’ailleurs qu’il est lui aussi un pantin, placé là par le Vice-Roi Mortensen. Son entêtement à vouloir rester en poste depuis son retour de Pelargir et son alitement prolongé font également grincer quelques dents et ébranlent son autorité. Beaucoup réclament depuis un moment la nomination de Wald, Garde Royal historique et figure de la Résistance face à l’Usurpateur, au poste de Capitaine. Lui qui s’était déjà senti lésé à deux reprises lors des promotions de Vadenon puis de Learamn. Wald obtiendra finalement ce poste si convoité suite à l'exil contraint du jeune Learamn.

La concurrence avec la Garde de la Maison du Roi en question d’image est également à prendre en compte; si la Garde Royale peut se targuer d’être l’unité historique comme sa présence à Meduseld ou son équipement l’atteste;  la Maison du Roi a hérité de la protection du Roi Fendor et regroupent des guerriers que beaucoup voient comme étant supérieurs aux Gardes Royaux. D’ailleurs de nombreux hommes étaient passés d’une unité à l’autre sur ordre du Roi, affaiblissant la qualité de l’effectif de la Garde Royale. Leur relative inactivité depuis plusieurs mois couplé à la blessure du Capitaine Learamn qui refuse de céder , même temporairement, ses responsabilités sont aussi régulièrement pointées du doigt par ses détracteurs.

En définitive, la Garde Royale reste une unité d’élite dont le rôle prestigieux demeure toujours un rêve pour beaucoup de guerriers rohirrim. Mais une bonne partie de son image repose sur un passé glorieux avec lequel la Garde Royale peine à renouer.

Quartier Général


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La Garde Royale est basée à Edoras, capitale du Rohan et officie le plus souvent dans le Château d’Or de Meduseld et dans ses annexes. A de très rares occasions, les Gardes Royaux sont envoyés par le Vice-Roi hors de la cité pour des missions spéciales mais cela reste exceptionnel.  Être Garde Royal c’est faire partie de l’élite de l’armée du Rohan,  par conséquent un traitement de faveur leur est réservé par rapport aux autres cavaliers. Les quartiers des Gardes Royaux situés dans les casernes à proximité du palais sont spacieux et bien entretenus, de nombreux écuyers y travaillent sans relâche pour épauler les Gardes royaux dans leur tâches quotidiennes. Les officiers de la Garde ont quant à eux leur propres appartement dans les annexes de Meduseld, si leur statut de militaire ne leur permet pas de prétendre au plus grand luxe il est rare de voir des membres de l’armée aussi bien  logés. Les Gardes Royaux disposent également de leur propre Mess dans les salles de Meduseld où ils se retrouvent souvent pour se détendre lorsqu’ils ne sont pas en service.


Organisation et Hiérarchie




Officiellement, la Garde Royale a le titre d’Eored mais dans les faits son organisation et son effectif sont bien différents des éoreds classiques qui forment le coeur de l’armée du Rohan. En terme d’effectifs, la Garde Royale est plutôt une “semi-éored” composée de soixantes gardes, tous guerriers de métier et d’expérience,  triés sur le volet et dont l’entraînement spécifique les éloigne des cavaliers standards de la Marche. Sur le plan de la hiérarchie et de l’organisation, la Garde n’a plus grand chose à voir avec le modèle suivi par les autres unités de l’armée. Le Vice-Roi Mortensen dirige  la Garde Royale et il n’est pas rare de le voir directement donner des ordres aux Gardes ou s’impliquer dans les affaires de la Garde.  Le Capitaine de la Garde Royale vient juste après dans l’organigramme; il est choisi par le Vice-Roi en personne et il est le commandant effectif de la Garde ainsi que le premier homme chargé de la protection de son suzerain. L’influence du Capitaine de la Garde a varié au cours des siècles en fonction du roi qu’il servait, plus le monarque se mêle des affaires militaires et de la Garde moins l’autorité et l’indépendance du Capitaine sera grande. Le Capitaine est également épaulé par deux à trois lieutenants ou bras-droits qui portent eux aussi le grade de  Capitaine. Ce sont des officiers expérimentés chargés de superviser les Gardes voire de prendre le commandement en cas d’absence du Vice-Roi ou du Capitaine de la Garde.  Ce découpage hiérarchique inhabituel entre plusieurs officiers censés être de même grade à la base remonte au règne d’Eorl qui après s’être entouré de ses hommes les plus fidèles ne voulut faire de distinction officielle entre ses officiers qui furent assignés à différentes missions à travers le royaume. Lorsque la royauté s’installa définitivement à Edoras qui devint la capitale du Royaume, tous les Gardes furent rapatriés et le Capitaine le plus prestigieux nommé à la tête de la Garde. Cependant la présence d’autre capitaines “subordonnés” au sein de l’organisation fut préservée.
  Quant à eux les Gardes Royaux ne sont en théorie que des hommes de troupe comme de simples cavaliers mais en pratique  ils bénéficient d’un prestige bien supérieur et de nombreux avantages plus ou moins officieux. En règle générale , les Gardes Royaux sont tous d’anciens cavaliers assignés à différentes Marches s’étant illustrés au combat et qui sont recommandés par leur Capitaine auprès des officiers de la Garde en cas de période de recrutement. Les cas d’entrée directe dans la Garde juste après enrôlement restent extrêmement rares.   Si la condition de l’expérience et du mérite militaire prévaut pour le recrutement de la Garde, les nobles  et les guerriers issus des familles les plus aisés ont historiquement plus de chances d’intégrer ce corps d’élite que les soldats issus du peuple. C’était souvent une question de jeu de  relations  et l’on pouvait même  “acheter” le titre de Garde  Royal pour peu que l’on avait déjà quelques années de service. Cependant depuis l’arrivée du Capitaine Learamn à la tête de l’unité, lui-même issue d’une famille de paysan, ce système fut aboli et les portes s’ouvrirent plus largement  aux hommes issues du peuple grâce à un système purement méritocratique.  En qualité d’anciens cavaliers de la Marche, les Gardes Royaux ont tous reçu l’entraînement traditionnel des soldats du Rohan. Mais lors de leur entrée dans le corps d’élite, ils reçoivent tous un nouvel entraînement plus adapté à leur nouvelle affectation. La Garde Royale n’est pas une unité de cavalier légère, ils se rapprochent même plus d’un corps de fantassins lourds, formés à l’art de la protection et aux affrontements au sol.

Equipement

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Là étaient assis d'autres gardes, l'épée posée sur les genoux.
Leur  chevelure  dorée  descendait  en  tresses  sur  leurs  épaules,  le  soleil  était  blasonné  sur  leurs  boucliers  verts,  
leurs  longs  corselets  étaient  magnifiquement  brunis  et,  quand  ils  se  levèrent,  ils  parurent  plus  grands  que  des  
Hommes mortels.


Les Gardes Royaux ont en leur possession un équipement de base bien plus fournis que les cavaliers ordinaires.  Tout leur est fourni par le royaume mais l’entretien doit être réalisé par les Gardes eux-même qui choisissent le plus souvent de donner quelques pièces à un écuyer qui s’en charge à leur place.  En plus de leur cheval qu’ils ont le droit de garder après leur passage de la Cavalerie à la Garde Royale ils disposent d'une lance, d'un bouclier rond, d'une épée, d'une dague, d'une cotte de maille, de jambières, d'épaulières, de brassards, d'une cape et d'un casque. De plus ils peuvent agrémenter ou améliorer leurs armes en utilisant leur paie personnelle. Les officiers portent des armures et des heaumes différents plus sophistiqués et stylisés.


Membres éminents


Vice Roi Gallen Mortensen

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#Gallen #Mortensen



Le Champion du Rohan est une véritable légende vivante au Rohan. Son aura, acquise au prix de nombreux faits de guerres et sacrifices, est écrasante et beaucoup le considèrent comme un héros. Cependant depuis qu’il a pris le pouvoir de plus en plus d’opposants manifestent leur mécontentement à l’égard de ce militaire qu’ils jugent inapte à s’occuper des affaires politiques. Son passé parfois trouble, notamment durant la Guerre des Trois où il a tardé avant de rallier Fendor après s’être parjuré,  est aussi source de quelques animosités en particulier au sein de la Maison du Roi posté en Isengard.
Il est le commandant de la Garde Royale ( qui doit aussi assurer sa protection).  Malgré son rôle pour le royaume, il n’est pas rare de le  voir s’intéresser directement aux affaires de la troupe en particulier depuis la relative mise à l’écart du Capitaine Learamn depuis son retour de Pelargir. Sa figure fait l’unanimité absolue parmi les Gardes Royaux qui lui vouent tous une confiance aveugle et une loyauté à toute épreuve. Chacun d’eux seraient assurément prêt à sacrifier leur vie pour sauver celle de leur suzerain.
Grand meneur d’homme et leader charismatique, Gallen Mortensen fait pourtant parfois preuve d’une certaine instabilité caractérisé par des accès de colère et de fatigue. Des épisodes qui ne sont pas passés inaperçues parmi sa garde rapprochée.
Ex-Capitaine de la Garde Royale :Learamn

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#Learamn


A priori, rien ne prédestinait le jeune Learamn à une telle carrière dans l’armée. Simple fils de paysan originaire des villages environnants Edoras, il s’engagea dans les troupes d’Hogorwen avant de déserter lors de la Nuit des Lances Noires. Il conduisit alors un groupe de réfugiés jusqu’à Aldburg, alors fief de Mortensen, où il se rallia à l’armée rebelle. Il participa à la Bataille des Trois Rois qui amena la chute de l’Usurpateur et le couronnement de Fendor mais montra vraiment toute sa valeur aux yeux du futur Vice-Roi lors du Voyage des Douze au Rhûn visant à anéantir les têtes de l’Ordre de la Couronne de Fer.
Nommé Capitaine de la Garde Royale à son retour il oeuvra pour la pacification du Rohan en menant divers opérations et négociations et poursuivit la lutte contre les dernières cellules de l’Ordre de la Couronne de Fer.
Il revint grièvement blessé d’une mission secrète à Pelargir et est depuis, bien malgré lui, plus ou moins tenu à l’écart du commandement et des affaires militaires de la Garde.  Contrairement au Vice-Roi, le capitaine Learamn ne fait pas l’unanimité au sein du royaume. Si tous reconnaissent  sa valeur au combat, son impressionnante abnégation et sa loyauté au Rohan; certains pointent du doigt sa jeunesse, son inexpérience, son impétuosité  ainsi que son entêtement à vouloir garder les choses sous son commandement malgré sa blessure qui confine à de l’inconscience.  Le Capitaine est cependant parvenu à restructurer la Garde Royale en dirigeant le recrutement vers un modèle plus égalitaire et méritocratique qui a porté ses fruits avec de nombreux recrues au grand potentiel et en y  réintégrant d’anciens éléments d’expérience au passé sulfureux.
Suite à l’enlèvement de Dame Aelyn, il fit secrètement équipe avec la guerrière rhûnienne Iran ainsi qu’avec son ami de longue date pour Eopren pour tenter de la retrouver et de mettre à jour le complot derrière tout cela . Pour se faire il brava les directives de Gallen Mortensen et se rendit coupable d’insubordination ce qui entraîna sa dégradation ainsi que son bannissement de l’armée du Rohan.


Capitaine de la Garde Royale Wald

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#Wald



Vétéran parmi les vétérans, il est l’un des seuls Gardes Royaux a avoir survécu à la Grande Bataille du Nord au sein de l’Armée Unifiée.  Sa décision de quitter la Garde Royale suite à l'arrivée au pouvoir de Hogorwen reste dans de nombreuses mémoires.  Beaucoup pensent qu’il aurait dû légitimement être nommé Capitaine de l'unité au lendemain de la Guerre des Trois Rois. Son profond respect de l’ordre hiérarchique, son expérience et son sang-froid font de lui un officier d’exception. Néanmoins certains lui reprochent une incapacité à fraterniser avec ses hommes ainsi qu'une certaine froideur. Finalement, et après de multiples désillusions, il fut nommé Capitaine de la Garde peu après l'éviction de Learamn. Son expérience et sa loyauté envers la couronne font de lui l'officier idéal pour ce poste. Cependant son approche conservatrice et rigide déplaît aux éléments les plus jeunes de l'unité.

Capitaine Eofend

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#Eofend



Ancien cavalier de la Marche de l’Est et fidèle de Gallen Mortensen, Eofend et le deuxième “capitaine-lieutenant” de la Garde chargé de seconder Learamn. Vétéran de l’armée, il a participé à de nombreux affrontements durant la Guerre des Trois Rois sous les ordres de Mortensen. Il fut d’abord nommé sergent de la Garde par le Capitaine Learamn avant d’être promu Capitaine suite au courage dont il a fait preuve face aux Voleurs d’Artefacts. Eofend est l’archétype du sous-officier idéal que tout chef d’armée désire compter dans ses rangs. Loyal et fidèle le lieutenant ne discute jamais l’ordre d’un supérieur et s’efforce de l’appliquer à la lettre. Il méprise les soldats se croyant plus malins que les généraux qui défient l’autorité; pour lui une armée a besoin d’ordre et de discipline. C’est un homme autoritaire qui garde toujours une distance avec ses hommes pour maintenir une hiérarchie claire pour autant cela ne veut pas dire qu’il les considère comme inférieur ou qu’il se montrera dédaigneux à leur égard ; bien au contraire il est prêt à défendre ses hommes contre vents et marées à condition que ces derniers fassent preuve de la même loyauté envers l’armée. Fort de son expérience il dispose d’une certaine capacité d’analyse tactique et sait prendre des décisions rapidement lors de situations critiques.
Capitaine Vadenon

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#Vadenon


Vadenon est le troisième et dernier “Capitaine-lieutenant” de la Garde Royale même si son rôle est en pratique bien particulier. Ancien général de renom, il fut tiré hors de sa retraite par Eoseld et Mortensen au lendemain de la Bataille des Trois Rois pour reformer la Garde Royale qui avait été démantelée suite à la trahison du Capitaine Emekral. De nature réfléchie et bienveillante, il n’avait pu empêcher Eoseld de faire main basse sur la  Garde Royale et il ne devint bientôt rien de plus qu’un pantin dirigé par l’oncle du roi. A la mort d’Eoseld et la prise de pouvoir de Mortensen, il donna de bon coeur son titre au jeune Learamn mais garda son poste de Capitaine au sein de la Garde de manière honorifique.
En pratique il est retourné passer sa retraite auprès de ses proches; mais son expertise militaire et son art du commandement sont souvent requis par Learamn, les officiers ou même le Vice-Roi qui viennent parfois lui demander conseil sur tel ou tel sujet épineux.
Halgor

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#Halgor


Halgor est un guerrier d’expérience qui a servi dans la Garde Royale durant de nombreuses années. Repéré par le capitaine Foldar, il se lia vite d’amitié avec Emekral, futur leader de la Garde. Il participa à la bataille du Nord au sein de l’Armée Unifiée durant laquelle il ne put empêcher la mort de son Roi ainsi que celles de la majorité des Gardes Royaux. Quelques années plus tard il suivit le capitaine Emekral lorsque celui-ci décida de prêter allégeance à Hogorwen l’Usurpateur. Il prit alors part à de nombreuses exactions commises par la Garde Royale durant ses années sombres dont la Nuit des Lances Noires. Il prit la fuite après la défaite lors de la Bataille des Trois Rois avant que le nouveau capitaine Learamn ne le retrouve et le rappelle pour servir dans la Garde des mois plus tard en raison. Son passé trouble et son rôle durant la guerre civile est souvent source de critiques à son égard bien que lui se défende en disant qu’il n’avait d’autres choix que de suivre les ordres. La présence de sa famille à Edoras et donc la peur de représailles  l’avait également empêché de déserter comme Wald avait pu le faire. Son amitié étroite avec Emekral qu’il considérait comme un frère avait sûrement dû jouer en sa faveur.
Halgor est un guerrier expérimenté et redoutable mais aussi un homme réservé préférant faire profil bas et rester en retrait. Peu jovial voire carrément revêche, il est très compliqué de se rapprocher de lui ou d’établir une relation de confiance avec lui. Sa méfiance confine parfois à la paranoïa lorsqu’il pense que tous le jugent sur son passé dès qu’ils posent les yeux sur lui  et il a parfois pris d’accès de rage soudains. S’il n’est pas l’homme dont la loyauté envers le nouveau pouvoir en place est la plus inébranlable, il éprouve pourtant un profond respect pour le Capitaine Learamn qui fut le seul à lui  proposer une seconde chance. Ses expériences passés au côté du Capitaine Wald leur ont aussi permis de nouer une vraie relation d'amitié.

Méared

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#Méared



Méared fait partie de cette nouvelle génération de Gardes Royaux venus renforcer l’unité après l’arrivée du Capitaine Learamn et la création de la Maison du Roi. Issu d’un milieu paysan modeste comme son officier, Méared est le seul Garde Royal en service à n’avoir jamais servi dans l’armée régulière comme cavalier. Il fut en effet repéré par Learamn alors qu’il n’était qu’une toute jeune recrue au centre d’entraînement d’Edoras. Aujourd’hui nul ne serait prêt à contester la décision du capitaine tant le jeune novice fait l’unanimité dans les rangs. Son potentiel en matière de combat apparaît comme énorme. De plus  sa joie communicative, sa bonne humeur et sa fraîches jeunesse sont des additions très appréciables au quotidien des Gardes Royaux. Il est également l’un des seuls homme de l’unité à avoir réussi à percer la carapace de Halgor et à se lier d’amitié avec ce vétéran.
Eólida

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#Eólida


La jeune Eólida est la seule femme ayant jamais fait partie de la Garde Royale. Repérée et intégrée  très tôt par le Capitaine Learamn alors qu'elle faisait ses gammes auprès du maître d'arme d'Edoras, son entrée dans la Garde fut une véritable révolution. Les plus conservateurs virent d'un très mauvais oeil l'arrivée d'une femme dans le corps d'élite, d'autant que Learamn venait d'abolir l'exclusivité des nobles au sein de la Garde.  Cependant la jeune femme jouit de la protection du Vice-Roi Mortensen qui admire son courage et ses talents d'épeiste mais aussi et surtout du prestige et du renom de son père: feu Capitaine Foldar, figure légendaire de la Garde Royale tombé lors de la Grande Bataille du Nord. Inspirée depuis toute petite par les récits des exploits de son père, Eólida se fit la promesse d'intégrer la Garde lorsqu'elle apprit là mort de son père pour poursuivre son héritage. Elle fut acceptée aux entraînements de la maison d'armes d'Edoras en mettant en avant son prestige familial mais elle ne dû son intégration de la Garde par Learamn qu'à son talent, sa noblesse d'esprit et sa détermination qui impressionèrent le jeune officier dont la vision sur les femmes guerrières venait d'être bouleversée par la rencontre de Iran du Rhün. Combattante habile et fougueuse , à la fois charmeuse et obstinée, Eólida et aux antipodes de l'image habituelle de la jeune femme de la noblesse du Rohan. Forte et résolue, elle est bien décidée à montrer qu'elle n'a pas usurpé sa place et que son statut de femme ne remet rien au cause.
Bodvar

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#Bodvar



Bodvar est un garde expérimenté ayant intégré le groupe lors de la reconstruction orchestré par le Capitaine Thorin. Auparavant membre de l’armée des Terres Royale, il fut choisi pour sa bravoure au combat et sa loyauté à tout épreuve.  S’il est loin d’être le plus fin, le plus puissant ou le plus habile des combattants de la Garde, Bodvar fut toutefois considéré comme hautement précieux par tous les Capitaines qui se succédèrent au fil des ans. Sa capacité d’analyse, son sang-froid et ses talents de négociateur poussant au compromis remarquables pour un guerrier rohirrim en fait un élément essentiel pour toute résolution de conflit.
Théféor
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#Théféor

Guerrier robuste et puissant, Théféor se distingue pas une formidable carrure dont la capacité de dissuassion n'est plus à prouver. Lors des cérémonies ou autres apparitions officielles, c'est d'ailleurs lui que l'on place devant, en évidence, à proximité du Vice-Roi. Théféor n'est ni un grand stratège ni l'homme le plus fin qu'Edoras ait connu mais sa dévotion et ses capacités physiques extraordinaire en font un atout essentiel pour la Garde. Pourtant rien ne le prédisait à un tel avenir. Né au Gondor de parents rohirrim partis chercher fortune ailleurs, le jeune homme ne parvint pas à s'intégrer à la bourgeoisie de Minas Tirith contrairement au reste de sa famille qui connaissait une vraie réussite. Considéré comme le raté ou l'idiot de la fratrie, Théféor quitta très jeune la Cité Blanche pour mettre au service du plus offrants ses capacités: il devint mercenaire.  Il mena cette vie violente, aventurière et quelque peu précaire pendant plusieurs années avant qu'il ne se décide à rallier le Rohan, terre de ses ancêtres, peu après la chute de l'Usurpateur dans l'espoir de tirer profit de l'instabilité qui y régnait en se proposant comme garde du corps ou garde pour un petit seigneur local . C'est dans le Riddermark qu'il croisa la route de la troupe menée par un Vadenon en quête de recrues pour la Garde. Le vieux capitaine, impressionné par le physique du mercenaire, sut trouver les mots pour le convaincre de le suivre à Edoras et d'y mener une série de tests pour intégrer la Garde.  
Elsner, Déserteur recherché
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#Elsner

Frère cadet de feu Capitaine Emelkar, Elsner suivit les pas de son aîné et ne tarda pas à s’illustrer dans les rangs de la Marche de l’Ouest; notamment en affrontant seul un Ours des Montagnes Blanches, une rencontre dont il garde fièrement les stigmates sur son visage. Il intégra la Garde Royale à un âge exceptionnellement jeune lors de la période de reconstruction après la Grande Bataille du Nord sous le commandement de Thorin. Après la mort de ce dernier, la montée au pouvoir de Hogorwen et la nomination de son frère au rang de Capitaine de la Garde; Elsner fit le choix de rester fidèle à Emelkar au sein de la Garde alors que nombre de ses frères d’armes rejoignirent les forces rebelles de Fendor et Mortensen.  Il eut un rôle prépondérant dans la mise en oeuvre de la Nuit de Lances Noires et de nombreux autres actes violents de répressions bien qu’il niera ultérieurement avoir commis toute exaction sur des civils innocents. Bras droit loyal du Capitaine Emekral sous le règne de l’Usurpateur, il finira par déserter et prendre la fuite au lendemain de la défaite d’Aldburg, échappant ainsi au châtiment qui l’attendait lui et son frère. Il erre désormais au milieu des Terres Sauvages où il mène une vie misérable et rongée par les remords. Il vend occasionnellement ses services comme mercenaire pour pouvoir se nourrir. Elsner évite de s'approcher trop près des frontières du Rohan où il est recherché par les autorités depuis le retour au pouvoir de Fendor.
Fokral
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#Fokral

Jeune sous-officier talentueux et ambitieux de la garnison d’Aldburg, Fokral s’illustra particulièrement lors de la traque des “traîtres” ayant prêté allégeance à Hogorwen durant la guerre civile. Son zèle et son implacabilité, hautement appréciés par le régent Eoseld désireux de purger le royaume et qui lui ouvrit les portes de la Garde Royale. Fokral s’est depuis fait remarqué pour sa ruse et son sens stratégique mais aussi par son orgueil et son vice confinant parfois à la cruauté envers ses opposants. A cet égard, les relations avec Halgor, ancien homme de Hogorwen, se révèlent souvent très tendues.
Rps principaux de la Garde Royale

Un pieux enterrement
La Nuit des Lances Noires
La Bataille des Trois Rois: La tour des maléfices
La Bataille des Trois Rois : La Porte du Destin
Un retour douloureux
Cache-Cache
Du sang sur les quais
Les artefacts sont éternels
Prévenir le Vice-Roi
Aux grands maux les grands moyens
La Garde meurt mais ne se rend pas! Me*de!
Souvenirs de Gardes
Rester sur ses gardes
Sujet: Aux grands maux les grands moyens . [PV Aelyn]
Ryad Assad

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Rechercher dans: Meduseld   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Aux grands maux les grands moyens . [PV Aelyn]    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 8 Avr 2019 - 13:01

Les lourdes portes de bois grincèrent dans leur dos, lorsqu'elles se refermèrent sur les vastes plaines du Riddermark. Gallen jeta un bref regard en arrière en les franchissant. Le temps et l'espace semblaient se compresser et s'étirer à l'infini, se mélangeant pour former un tourbillon de pensées et d'émotions indéchiffrables, dont la logique lui échappait pour l'heure. Il avait l'impression d'être une flèche traversant le ciel, trop rapide pour comprendre le monde autour d'elle, et seulement inquiète de savoir quel était son but. Aujourd'hui, il l'ignorait. Il ne reconnaissait plus le Rohan, son propre royaume. Il ne reconnaissait plus ces plaines, ces collines, ces vallées couvertes de sang où maraudaient de sinistres individus. Une partie de lui-même se désespérait des jours sombres qu'ils venaient de traverser. Une autre s'effrayait des lendemains tout aussi obscurs qui s'annonçaient.

Y aurait-il jamais de fin à tout ceci ?

Il inspira profondément, insensible aux regards des badauds qui s'étaient massés dans les rues pour les accueillir. La rumeur s'était propagée. Les visages hébétés d'un peuple meurtri ne l'émouvaient plus comme jadis, et ses pensées étaient toutes entières tournées vers la nuit cauchemardesque qu'ils venaient de vivre. Il se souviendrait toute sa vie de ce jour, et des décisions qu'il avait dû prendre.

Son regard glissa vers Learamn.

Le jeune homme était brisé, tant physiquement que mentalement. Il avait franchi le seuil au-delà duquel une âme vaillante s'égarait pour l'éternité, et même si la sanction pouvait apparaître cruelle et injuste, Gallen savait, lui. Il savait qu'il agissait pour sauver un garçon qui risquait de se perdre sur le chemin de la guerre. Il aurait voulu le voir rentrer chez lui, dans son village natal, pour prendre soin des siens. Il aurait voulu pouvoir le retrouver dans quelques années, marié à une femme qui lui procurerait le réconfort dont il aurait besoin pour se remettre de ses traumatismes. Il aurait voulu le voir élever de beaux enfants, cultiver la terre du Rohan, et vivre l'existence que tous les guerriers rêvaient secrètement de retrouver sans jamais avoir le courage de déposer l'épée.

Il aurait voulu…

Ce n'était qu'un enfant. Ce n'était qu'un gamin qui avait vieilli bien trop vite, confronté à l'Ordre de la Couronne de Fer, à ses méfaits, à ses dilemmes. La vie n'était pas qu'un combat entre le bien et le mal, entre la lumière et l'ombre. Les sacrifices étaient bien réels, et les victoires souvent maigres, amères, éphémères. Depuis l'Ordre, il n'y avait plus d'honneur dans la bataille, il n'y avait plus de camps, plus d'étendards, plus de causes nobles et justes. Il y avait seulement la volonté de survivre, et les choix cruels que l'on devait réaliser pour cela. Gallen ne le savait que trop bien. Les souvenirs de Vieille-Tombe le hantaient encore parfois. Il se souvenait de ce qu'il avait failli faire pour survivre.

Il se souvenait de tout…


~ ~ ~ ~


La pluie tambourinait sur leurs épaules, avec un peu moins de force qu'auparavant. Comme si l'orage commençait déjà à passer. Derrière eux les flammes continuaient de dévorer le bois, mais elles se tarissaient progressivement sans la haine et la furie des hommes pour les alimenter. Le calme revenait enfin, seulement rompu par l'agitation des chevaux et les mouvements de la troupe, qui fouillaient le village silencieusement à la recherche d'éventuels ennemis cachés.

Les yeux d'Aelyn plongés dans les siens, Gallen se sentait empli d'une force nouvelle… C'était sans doute la seule chose qui l'avait empêché de sombrer par le passé, et aujourd'hui encore ce regard à la fois hébété et reconnaissant le transportait. Il y avait mille causes pour lesquelles il était prêt à mourir, mais il n'y avait que pour ces yeux qu'il voulait vivre.

Tant de morts, tant de violence, tant de haine, et si peu de chaleur, d'amour. Elle lui avait offert tout cela, sans réserve. Elle lui avait offert un soutien indéfectible, même alors qu'il avait choisi de faire passer le Rohan avant elle. Elle avait été l'incarnation la plus pure et la plus noble de l'honneur rohirrim. Derrière son aspect doux et délicat se cachait la même fougue que celle des plus grands héros, et c'était elle qui lui donnait la force de continuer.

Elle et la merveilleuse nouvelle qu'elle abritait en son sein.

Un enfant.

Gallen n'osait même plus rêver à ce jour où il pourrait enfin présenter au monde son descendant, son héritier, la chair de sa chair. Il avait espéré, par le passé. Il avait cru. Il s'était raccroché à cette idée. Mais sa foi indéfectible avait été balayée par un malheur du destin.

Farma…

Ses pensées s'étaient égarées un instant, et il avait remercié cette femme extraordinaire de lui avoir laissé assez de force pour aimer de nouveau. Aelyn ne serait jamais une remplaçante, elle ne serait jamais une seconde option. Elle était à la fois similaire et différente, unique. Et lui-même avait pleinement pris la mesure de cette réalité quand il l'avait perdue. Aujourd'hui qu'il la retrouvait et qu'il la voyait en vie, il se rendait compte qu'il n'aurait pas supporté de la lui savoir arrachée. Il n'aurait pas supporté.

- Aelyn…

Il n'ajouta rien. Tout était dit, et d'autres décisions exigeaient de lui qu'il fût pleinement concentré sur sa tâche. Cependant, lorsqu'il revint à sa bien aimée, il la trouva accompagnée d'une petite fille au regard farouche qui le dévisageait avec un mélange de crainte et d'espoir. Le cœur de Gallen se serra. Si Sellig n'avait pas déjà été mort, il l'aurait fait souffrir mille morts pour venger l'éclair de souffrance qui habillait les iris de cette malheureuse. Le lien n'était pas difficile à faire, et si toutes les femmes de ce village étaient de sa famille, alors elle venait de perdre en une seule nuit la moitié des siens. D'hommes, il n'y en avait point ici. Probablement partis sur les contreforts des montagnes naines pour y faire paître leurs troupeaux.

A leur retour, que feraient-ils ? Que penseraient-ils ? Seules des ruines froides et nues les attendaient désormais.

Gallen baissa les yeux.

Bien sûr, il allait laisser Aelyn prendre soin de la petite. C'était à la fois dans sa nature, et aussi la meilleure chose à faire. S'ils pouvaient sauver un seul enfant des flammes de la guerre, s'ils pouvaient donner à cette trop jeune fille une chance d'échapper au carnage, ils ne pouvaient pas le refuser. Que deviendrait-elle dans le futur ? Personne ne pouvait l'affirmer avec certitude. Toutefois, elle incarnait l'espoir, et pour Gallen elle était aussi précieuse que la dernière pousse fertile au milieu du désert. Comme Aelyn, il ressentait le besoin de la protéger, de la nourrir et de la laisser grandir en espérant qu'ainsi, elle donnerait au monde les fruits qui permettraient à la terre de se régénérer. La terre du Rohan, sèche et craquelée par le rude hiver puis l'été éprouvant… Elle serait le remède, la clé pour guérir ce monde malade où plus rien ne poussait sinon les germes du conflit.

Mais l'autre…

Le regard de Gallen se porta vers le garçon, de toute évidence drogué, qui semblait peiner à revenir à lui. Pendant un bref instant, il éprouva un brin de compassion à son égard, puis il se souvint. Il se souvint que ce garçon représentait une menace pour lui, pour Aelyn et aussi pour son enfant à naître. Il avait peut-être aidé la guérisseuse à s'échapper, mais comment réagirait-il quand il apprendrait que ses compagnons avaient été tués ? Se rallierait-il au Rohan ? Comploterait-il pour obtenir sa vengeance ? Cela valait-il la peine de prendre le risque ? Le Vice-Roi était réservé sur ce sujet, mais la détermination féroce d'Aelyn suffit à le convaincre. Elle avait peut-être raison, après tout. Les hommes qu'il avait tués étaient toujours revenus le hanter d'une manière ou d'une autre, dans ses cauchemars. Peut-être qu'en épargnant ce garçon aujourd'hui, il ouvrait la possibilité à un autre futur. Alors qu'il réfléchissait, Wald prit la parole discrètement :

- Seigneur, que décidez-vous ?

Gallen sembla émerger de sa torpeur, et il répondit d'une voix ferme :

- Vous avez entendu votre souveraine. Je vous laisse vous en charger.

L'officier marqua une pause, sans cacher la surprise sur ses traits. Mais il se reprit bien vite, et fit signe à ses hommes d'attacher leur second prisonnier et de le hisser en selle. Il reviendrait avec eux à Edoras, sans doute pas pour y être reçu avec les honneurs, mais au moins il serait en vie. Étonnamment, le Vice-Roi ressentit un grand apaisement après avoir pris cette décision. Comme si tout à coup les choses s'ordonnaient parfaitement.

Et cela n'avait rien à voir avec le garçon.


~ ~ ~ ~


On frappa doucement à la porte, et bientôt un homme entra dans la pièce. Le bureau était éclairé par quelques bougies qui jetaient des ombres malicieuses sur les deux protagonistes. Le nouvel entrant avait l'air mal à l'aise, peu assuré. Cependant, sa voix ne tremblait pas quand il demanda :

- Vous vouliez me voir, sire ?

Gallen se leva pour l'accueillir :

- Bonjour Sikkink, asseyez-vous.

Il prit place. Sa jambe s'agitait nerveusement.

- Vous savez pourquoi je vous ai fait venir aujourd'hui ?

- Je suppose que vous avez décidé de revenir sur votre parole, maintenant que vous avez obtenu ce que voulez. Je comprends.

Il était étonnamment calme en la circonstance. Peut-être parce qu'il n'était pas vraiment un guerrier, et qu'il savait qu'il n'avait aucune option sinon jouer la carte de la franchise. Gallen haussa un sourcil en l'entendant parler ainsi, puis souffla :

- Non Sikkink. Je voulais vous remercier. Sans vos informations nous ne serions jamais arrivés à temps.

Il n'avait jamais révélé à quiconque comment il avait obtenu l'information concernant Aelyn. A dire vrai, il ne savait pas s'il devait éprouver de la fierté à ce sujet, ou bien de la honte. La vérité était qu'il avait payé Sikkink pour cela, après avoir découvert son identité. Il avait fait un marché avec un des séides de l'Ordre, pour sauver Aelyn. Ses sentiments personnels avaient pris le pas sur son serment de détruire leur ennemi, et au fond de son cœur il savait que cet écart pouvait le conduire sur une piste très dangereuse. Mais pour le bien-être de la guérisseuse, c'était un risque qu'il était prêt à prendre, sans peut-être en mesurer toutes les conséquences. Gallen reprit :

- Je voulais aussi vous poser une question très importante. Pourquoi avez-vous rejoint l'Ordre ?

L'intéressé mit un moment à répondre. Cette conversation prenait une tournure tout à fait différente de ce qu'il avait imaginé. Gallen le savait, mais il ne s'amusait pas de la situation. Il y avait quelque chose en lui qui le poussait à faire cela. Peut-être était-ce l'influence d'Aelyn, qui cherchait toujours à voir le bien chez les gens, et dont la mission consistait à protéger la vie de quiconque, ami comme ennemi… Peut-être aussi était-ce une forme de curiosité malsaine, un désir conflictuel d'en apprendre davantage sur cet ennemi honni. Sikking passa sa langue sur ses lèvres, et répondit maladroitement :

- Parce que je vous déteste. Pas vous, sire, mais ce que vous représentez. La noblesse, la force, le pouvoir. Vous ne savez pas ce que c'est que d'être un simple paysan dans ce royaume. Vous ne savez pas à quel point il est difficile de survivre quand la guerre menace constamment le peu que vous avez accumulé.

- Vous seriez surpris, Sikkink. Je n'ai pas toujours été champion du Rohan. J'ai aussi connu les hivers rigoureux, les mauvaises récoltes, et la peur des hommes des montagnes.

Nouvelle pause. Le sbire de l'Ordre baissa la tête malgré lui.

- Je l'ignorais, sire.

- Racontez-moi, alors. Racontez-moi pourquoi vous avez choisi de vous associer à eux.

Le Vice-Roi tenait à savoir, et quelque part Sikkink semblait désireux de parler. Le poids du secret, du mensonge et de la tromperie pouvait devenir insupportable. Il ignorait s'il aurait jamais l'occasion de se confier ainsi à nouveau, et il saisit cette chance qui lui était offerte.

- Je… Je voulais accomplir quelque chose. Je voulais mettre mes compétences au service d'une cause. Je voulais que nous puissions retrouver la paix, la gloire, et la grandeur. Ce royaume a tellement souffert, tellement… Je pensais qu'avec un roi comme Hogorwen, nous retrouverions notre prestige d'antan. Des frontières sûres, une armée forte, et la fierté qui nous manque aujourd'hui. Mais je ne suis pas un héros, sire. Je voulais aussi de l'or, du pouvoir, une position. Je voulais devenir quelqu'un. J'ai compris peut-être trop tard que mes rêves s'étaient écroulés, et que j'agissais davantage pour survivre, par crainte d'être tué par ceux qui se disaient mes amis, que pour changer les choses.

Gallen l'avait écouté attentivement, sans mot dire. Quand l'homme eût finit de parler, il hocha la tête pesamment, et souffla :

- Dix mille pièces d'or, c'est ce qui était convenu. J'ai fait préparer un cheval pour vous. Vous pouvez quitter le royaume dès aujourd'hui. On raconte que des Rohirrim ont trouvé refuge au Gondor. En Morthond, plus précisément. Ils auront probablement besoin de quelqu'un comme vous.

- Un espion, vous voulez dire ?

Le Vice-Roi sourit sans joie.

- Non, Sikkink. Un homme capable de prendre la bonne décision, même après avoir choisi le mauvais camp.


~ ~ ~ ~


Gallen posa un regard fatigué sur la foule qui se rassemblait autour de lui. Aux premières lueurs du jour, son éored était entrée dans la cité en s'attendant à la trouver endormie, mais au contraire le peuple d'Edoras s'était massé en guettant le retour de son champion, de son protecteur, de son héros. Il n'y eut pas de vivats, il n'y eut pas de chants glorieux, mais le silence qui accompagna l'arrivée des soldats était peut-être plus impressionnant encore. Hommes, femmes et enfants s'étaient rassemblés sous une pluie battante pour attendre, et espérer. Un murmure glissa dans la foule lorsqu'ils aperçurent Aelyn en croupe, bandée sommairement. Gallen fut agréablement surpris de voir que le sentiment qui dominait était du soulagement.

Le Rohan était heureux de retrouver sa guérisseuse.

Dans l'épreuve, ce peuple fier et honorable était capable de mettre de côté ses différends, et de se rassembler pour les causes qui comptaient vraiment. Certains avaient peut-être eu du mal à accepter Aelyn, mais aujourd'hui qu'ils la voyaient ainsi, chevauchant dignement malgré ses blessures qu'elle ne parvenait pas à couvrir, ils la prenaient en pitié, et maudissaient intérieurement ceux qui avaient pu la blesser.

Plusieurs soldats firent barrage de leur corps pour protéger leurs suzerains de ce peuple innombrable, mais cela semblait être une précaution bien inutile. Tous ceux qui s'étaient réunis là s'écartèrent spontanément sur le passage du couple en route vers Méduseld, suivi par les preux cavaliers qui avaient chevauché à travers la nuit pour porter un coup décisif à l'Ordre de la Couronne de Fer. Learamn se trouvait au milieu de la cohorte. On lui avait prêté un cheval, qu'il partageait avec Iran. Il protégeait la jeune femme des éléments, du mieux qu'il le pouvait compte-tenu des circonstances. Elle tremblait de froid, et s'agitait dans son sommeil, ce qui était mauvais signe. En regardant le jeune officier qui semblait avoir lié son destin à celui de la guerrière orientale, Gallen n'aurait su dire quels sentiments l'habitaient. Il crut voir des larmes couler sur son visage, mais il aurait pu tout aussi bien avoir rêvé tout ceci.

Les jours avaient passé, et le calme était revenu dans la cité, à mesure que la nouvelle du retour d'Aelyn se répandait. On avait voulu célébrer, quelques airs de musique avaient été joués pour honorer la guérisseuse, et des présents avaient été déposés à son intention. Toutefois, elle n'avait reçu personne, et ne s'était pas montrée au public, à la fois pour convenance personnelle, et aussi parce que les gardes continuaient à enquêter pour savoir si d'autres traîtres ne se cachaient pas dans la capitale. Sikkink avait affirmé qu'il était le seul à être resté derrière, mais Gallen ne souhaitait prendre aucun risque. La vie, cependant, avait repris son cours naturel, et chacun avait retrouvé sa place. Le Vice-Roi devait accomplir son devoir sans faillir, car trop de choses dépendaient de lui. Cependant, il passait autant de temps qu'il lui était possible avec Aelyn et ses enfants, s'efforçant de tenir ce rôle qu'il lui semblait tout à coup avoir négligé trop longtemps. Il avait l'impression de revivre au contact de cette femme et de ces garçons exceptionnels. Malgré tout, malgré la noirceur du monde, ils avaient réussi à sourire, puis à rire. Les blessures ne se refermeraient jamais complètement, mais la guérisseuse apprendrait à vivre avec. Gallen le savait, il ressentait sa force.

Il avait aussi noté qu'elle avait reporté une grande partie de son affection sur la petite Lora, qu'elle semblait considérer comme sa propre fille. Celle-ci s'était efforcée de s'intégrer, mais les plaies paraissaient trop vives pour pouvoir être camouflées facilement, et malgré son courage elle était encore fragile, brindille balayée par les vents. Gallen aurait voulu faire quelque chose, mais il n'avait pas l'impression de pouvoir apaiser ce cœur en miettes. Seule la relation d'intense proximité qui existait entre la petite et Aelyn donnait le sentiment de pouvoir procurer un peu de réconfort à chacune d'entre elles, leur expérience partagée les aidant paradoxalement à aller de l'avant. Le Vice-Roi s'était d'ailleurs résolu à ne pas parler de ce qui avait pu se passer, et l'accord tacite avait été respecté par tous. Ils ne voulaient pas forcer Aelyn à se plonger dans d'atroces souvenirs tant qu'elle n'y serait pas préparée, et pour l'heure elle n'avait pas souhaité s'ouvrir à ce sujet, ce qu'il comprenait parfaitement.

Parfois le silence était le meilleur des baumes.


~ ~ ~ ~


Un miracle.

Les pensées de Gallen et d'Aelyn s'étaient rejointes involontairement à cet instant. Un miracle. C'était tout ce qu'ils pouvaient espérer pour Iran, désormais. En la découvrant couverte de sang sur le champ de bataille, le vétéran avait immédiatement considéré qu'elle était condamnée, mais la guérisseuse avait voulu essayer. Elle avait voulu continuer à se battre, même quand tout espoir semblait perdu. Refusant d'abandonner, elle avait donné ses ordres avec le peu de forces qu'il lui restait, et même le Vice-Roi avait hoché la tête diligemment quand elle lui avait intimé de contacter sa tante Elwyn pour s'occuper de Iran. Il ignorait si cela changerait quelque chose, mais Aelyn était si déterminée qu'il était impossible de refuser.

- Je ferai en sorte qu'Elwyn soit contactée, et que tout soit mis à disposition pour elle.

Et tout avait été fait. On avait trouvé une chambre spacieuse pour la patiente, avec une pièce pour l'installer au calme, et une seconde pour que les guérisseurs puissent discuter, préparer leurs décoctions, ou bien se reposer. Gallen n'avait pas objecté quand elles avaient eu besoin de bras supplémentaires pour les aider, ou encore quand elles avaient demandé à ce qu'on transférât du matériel et des simples dans les appartements réservés à cette patiente inhabituelle.

D'abord à distance, puis de plus en plus personnellement, Aelyn surveillait de près les progrès de la guerrière, mais les nouvelles n'étaient pas bonnes. Gallen n'avait pas tous les détails médicaux, mais la conclusion était simple : cela faisait dix jours désormais, et le cas de l'Orientale n'évoluait pas. Aelyn et les guérisseurs qui se succédaient à son chevet avaient réussi à la stabiliser en appliquant tous les soins à leur disposition. Pour autant, elle ne se bougeait toujours pas, et restait plongée dans un coma de plus en plus inquiétant.

Gallen avait longtemps repoussé le moment fatidique, mais après dix longues journées, il s'était finalement résolu à aller voir Iran. Il lui devait bien cela, même si les circonstances de sa présence ici étaient pour le moins étranges. Une pensée fugace traversa l'esprit du Vice-Roi, qui se demanda tout à coup combien de guerriers du Rhûn perdraient la vie pour avoir protégé des gens qu'il aimait. Le souvenir de Rokh lui revint brusquement, et il se rendit compte qu'en cherchant à le venger, Iran avait suivi une trajectoire étrangement similaire à la sienne. Cette réalisation mit le champion mal à l'aise. Il préférait quand le monde était plus simple, partagé entre les bons et les méchants, les alliés et les ennemis.

- Eólida, rien à signaler ?

La guerrière qui montait la garde devant la porte de la chambre s'était redressée en voyant approcher son supérieur hiérarchique. Elle lissa instinctivement les plis de sa cape aux couleurs de la garde royale, et répondit :

- Tout est calme, sire. Dame Aelyn est à l'intérieur, mais le capitaine Learamn n'est pas là.

Cette précision toute personnelle fit tiquer le Vice-Roi, qui ne répondit pas. Le capitaine Learamn ne l'était plus depuis peu, et il aurait aimé qu'elle s'en souvînt. Mais il savait ce qu'elle lui devait, et il laissa passer cette maladresse. Elle s'habituerait à ce changement tôt ou tard.

Gallen entra, et découvrit Aelyn en pleine conversation avec Elwyn. Les deux femmes semblaient préoccupées, mais le Vice-Roi n'était pas là pour les déranger. Il leur fit signe de ne pas s'interrompre pour lui, et s'approcha discrètement de la pièce adjacente où avait été installée la guerrière. En la voyant, le champion du Rohan ne put s'empêcher de se demander pourquoi il n'était pas venu auparavant.

Elle était pâle et sa peau était glacée. Son front brillant de sueur trahissait sa volonté de se battre, et son organisme luttait de toute évidence pour survivre, même si son esprit s'était absenté pour échapper à la douleur. Elle s'agitait par moments, gémissant dans son sommeil comme si elle bataillait contre un ennemi invisible. Par intermittence, elle se mettait à marmonner des choses incompréhensibles dans sa langue natale, avant de retomber inerte sur le lit. Il lui fallait ensuite de longues secondes pour recommencer à respirer, et la première fois le Vice-Roi crut qu'elle venait de mourir sous ses yeux. Le spectacle de son corps inerte était effrayant, et Gallen se demanda si Learamn arrivait à affronter cette vision effroyable quand il venait ici – ce qu'il faisait quotidiennement, plusieurs fois par jour – ou si cela lui faisait plus de mal qu'autre chose. Un temps, le Vice-Roi avait songé à lui interdire l'accès à cette chambre, toujours pour le protéger, mais il avait finalement décidé de le laisser aller et venir à sa guise à Méduseld tant que l'état d'Iran n'aurait pas changé. Il avait fait son devoir en l'écartant de l'armée, ce n'était plus à lui de décider ce qui était bon pour son ancien soldat.

Il s'installa près de la guerrière, et se mit à parler à voix basse :

- Je ne sais pas si vous m'entendez, mais je veux que vous sachiez… Rokh a été vengé par ma main. Cela devait être fait, et vous avez joué un grand rôle dans ce succès. Partez en paix, désormais.

Il posa sa main sur celle de la guerrière, mais ne trouva rien d'autre à ajouter qu'une vague prière de son enfance. Il quitta la pièce comme il était venu, concentré sur ses pensées et sur la perspective de la mort de la guerrière. Un conflit ouvert avec le Rhûn le terrifiait, et cette femme était la clé. Pour autant, il savait qu'elle souffrait, et son esprit pragmatique de soldat lui commandait de penser à elle, et non à la politique. Après s'être éloigné de quelques pas dans le couloir, il eut la surprise de croiser Learamn. Décidément, le hasard lui jouait des tours. C'était la première fois qu'ils se retrouvaient face à face depuis le fameux jour, et un silence pesant s'installa entre eux alors qu'il se dévisageaient. Ce fut Gallen qui prit la parole en premier :

- Je viens de voir Iran. Elle va très mal, Learamn.

C'était un simple constat.

- Si j'avais été à sa place, j'aurais souhaité que quelqu'un abrège mes souffrances, ou qu'on me ramène chez moi pour que je puisse y mourir en paix. Mais j'ai bien peur qu'elle ne survive pas jusqu'au terme d'un tel voyage.

Soupir.

- Je crois que vu les circonstances, vous seul pouvez prendre la décision qui s'impose.

Sur ces mots, le Vice-Roi s'éloigna, laissant Learamn seul avec ses pensées. Il savait qu'il lui mettait sur les épaules un terrible fardeau, mais en s'associant avec elle, l'ancien capitaine avait choisi de l'accompagner jusqu'au bout, peu importe la fin.

Peu importe la fin…


~ ~ ~ ~


Les pensées confuses, l'ancien maréchal déambulait à travers les couloirs de Méduseld, faisant de longs détours avant d'arriver à sa destination, cherchant au fond de lui-même de bonnes raisons de ne pas se rendre là où son devoir lui commandait d'aller. Il avait repoussé l'échéance tant qu'il l'avait pu, se voilant la face, se cachant derrière le travail, les missions, les tâches les plus insignifiantes. Mais toujours la même pensée obsédante revenait le saisir, et il s'endormait chaque soir avec le sentiment d'avoir failli.

Ce jour-là pourtant, plus résolu que d'ordinaire, il avait trouvé la force de déposer les armes et de se livrer. Ses atours de Vice-Roi étaient restés posés dans ses appartements, et il s'était vêtu d'une tunique simple, serrée à la taille par une ceinture de cuir où pendait l'éternelle Kaya, une lame dont il ne se séparait jamais. Ses pas l'amenèrent finalement devant une lourde porte de bois, et il eut la satisfaction de croiser Eólida qui montait la garde fièrement. Elle avait pris place sur un petit tabouret pour soulager ses jambes fatiguées, mais elle se leva bien vite en voyant arriver son suzerain. Gallen la salua poliment en lui posant une main sur l'épaule, puis pénétra à l'intérieur.

Aelyn était là.

Affairée comme souvent, elle se tourna vers lui pour l'accueillir, à la fois surprise et heureuse de le trouver là. Gallen l'embrassa tendrement, avant de la prendre par les épaules.

- Aelyn, je suis heureux de te voir.

Il lui parlait comme s'ils se retrouvaient après une longue absence, alors qu'ils s'étaient quittés le matin même quand il s'était extirpé des draps chauds où ils avaient passé la nuit. De toute évidence l'attitude du guerrier trahissait quelque chose. Son sourire était sincère, cependant, même si une pointe d'angoisse apparaissait au fond de ses yeux.

- Avec tout ce qui s'est passé récemment, commença-t-il, j'ai le sentiment d'avoir négligé mes devoirs envers toi, et de n'avoir pas su te protéger. Vous protéger.

Il passa une main sur ce ventre arrondi, promesse de bonheurs à venir.

- Aujourd'hui je veux me racheter, et faire ce qui est juste. Je pars sur-le-champ, non pas en qualité de Vice-Roi, mais en tant que Gallen Mortensen, fils de Lars. Je m'en vais trouver ton père, Aelyn…

Il marqua une pause, incapable de finir sa phrase.

- Notre enfant, qui portera la force et la noblesse de sa mère, ne saurait être illégitime. Et toi-même, qui incarne tout ce que le Rohan a de plus précieux, ne saurait être déshonorée. Quand je reviendrai, Aelyn, fille de Windhelm, j'espère avoir la bénédiction de ton père et l'autorisation de prendre ta main et de l'unir à la mienne.

Tout en disant cela, il avait saisi délicatement les doigts meurtris de la guérisseuse, indifférent à ses blessures. Il l'acceptait comme elle était, malgré tout. Malgré la souffrance, malgré la peur. Il l'acceptait, et voulait la protéger. Et aujourd'hui, il comprenait qu'une femme seule dans un monde aussi dangereux était vulnérable, et qu'un enfant bâtard ne trouverait jamais à s'accomplir. Cependant, il savait aussi quel fardeau accompagnait son offre. Le fardeau du commandement, d'une vie passée à guider les autres. Il avait foi en Aelyn, cependant. Il croyait dans son courage, et dans sa capacité à amener le Rohan vers des jours meilleurs.

Pourtant, il lui restait à confirmer une seule chose. La seule qui l'effrayait, et qui l'avait retenue d'agir plus rapidement. Dans un souffle, il ajouta :

- Seulement si tu le désires…
Sujet: Aux grands maux les grands moyens . [PV Aelyn]
Ryad Assad

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Rechercher dans: Meduseld   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Aux grands maux les grands moyens . [PV Aelyn]    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 23 Jan 2019 - 14:00
Tout était terminé.

Learamn avait lutté jusqu'au bout de ses forces, il s'était battu comme le plus féroce des guerriers en faisant fi de sa blessure et du danger. Brutal, impitoyable, il avait taillé dans les rangs de ses adversaires jusqu'à atteindre Aelyn.

Aelyn.

Toujours en vie malgré la torture, malgré la fuite, malgré le froid et l'enfant qu'elle portait en son sein. Toujours vivante malgré son visage tuméfié qui observait la scène surréaliste avec une sorte de fascination morbide. Les cadavres étendus dans la boue, le bruit de la pluie qui battait contre le sol. Rouge. Brun. Et la nuit noire au-dessus de leurs têtes, transpercée par la colonne de flammes qui s'élevait toujours derrière les renégats, avec moins de force toutefois.

Tout était terminé.

Learamn ne pouvait pas ne pas l'avoir compris. Il tenait entre ses griffes le dernier Canthui de la Couronne de Fer, Sellig lui-même. Un homme qui avait joué un rôle décisif dans la chute de Fondcombe, un homme qui avait échappé constamment aux troupes de l'Arnor, et qui avait trouvé comment s'infiltrer au Rohan pour amener de nouveau la souffrance dans ce royaume déjà bien ravagé. La dernière tête de l'hydre… semblait-il. Mais alors que lui trancher la gorge aurait semblé être la solution la plus adéquate, deux nouvelles silhouettes avaient fait leur apparition, surgissant de la nuit comme des spectres des Galgals. Boiteux, hagards, désincarnés mais bien armés. L'un tenait à peine debout, appuyé lourdement sur un bâton de marche. L'autre, tremblant de froid et de fatigue, braquait une arbalète chargée en direction de Learamn.

Tout était terminé.

Deux nouvelles têtes avaient poussé, et désormais les dés étaient jetés. Trancher celle de Sellig pour finir transpercé par un carreau mortel ? Que pouvait-il faire de mieux ? Il se protégeait derrière son otage, gagnait du temps… Pour faire quoi ? Aelyn ne s'enfuirait pas dans son état.

Personne n'aurait pu dire ce qui passait par la tête du jeune capitaine alors qu'il contemplait ses derniers instants, réalisant froidement qu'Iran ne viendrait pas le sauver cette fois. La guerrière orientale avait disparu, et avec elle les maigres chances de voir le jour se lever à nouveau. Avec une pointe de désespoir il demanda après elle, mais voulait-il l'entendre dire ? Ce fut Sellig qui répondit, d'une voix rendue rauque par la douleur :

- Il est trop tard pour elle…

Un silence pesant s'installa. Chacun, le regard vissé dans celui de l'adversaire, attendait.

Il n'y aurait pas d'aube pour tout le monde.

Tout était terminé.


~ ~ ~ ~


Ce fut d'abord une clameur, venue du nord. Comme si mille voix s'étaient mises à crier de concert, couvrant le vacarme de la tempête estivale qui s'abattait sur le Rohan. Comme si le royaume tout entier s'était rassemblé là, dans les ombres, menace sinistre et invisible.

Ce fut ensuite un sifflement dans les airs, une promesse mortelle sous la forme d'un javelot qui acheva sa course dans la poitrine de l'arbalétrier. Stupéfait, incapable de réagir, son carreau partit à l'aveuglette se perdre dans le ciel nocturne juste avant que son corps soudainement engourdi ne s'effondrât sur le dos. Il tremblait comme une feuille, terrorisé, écrasé par la douleur de l'acier qui venait de briser ses côtes et de se ficher dans son poumon. Son voisin, ébahi, s'écroula de tout son long, incapable de prendre appui sur sa jambe blessée.

Dans ses yeux, on pouvait lire une peur indicible. Une peur qui se transforma en effroi lorsque les cors retentirent. Ils venaient de toutes parts, de toutes les directions, comme pour sonner l'hallali, et l'heure de la mise à mort. Alors il se mit à ramper de toutes ses maigres forces, indifférent à la douleur qui l'enserrait et aux appels désespérés de sa raison qui lui susurrait que tout était terminé.

Sellig, quant à lui, affichait un visage livide.

Il avait perdu de sa superbe, et bientôt ses jambes cessèrent de le porter. Il tomba maladroitement à genoux devant la silhouette qui venait de s'extraire à la nuit environnante. Un cavalier solitaire dont la monture allait au pas, et qui tenait dans sa main gantée un cor à la courbe plus menaçante que celle d'un cimeterre. Il en tira une longue plainte redoutable, qui fut reprise en cœur par tous ces formes mouvantes qui quittaient doucement leur cachette.

Et leurs oriflammes ne trompaient pas quant à leur identité.

Un cheval vaillant qui semblait voler à travers les plaines, brandi au bout d'une lance brillante. Et d'autres encore surgissaient entre les mains. Deux Éored au grand complet, et la moitié de la Garde Royale, en habit de guerre de pied en cap. Près de trois cents soldats d'élite, triés sur le volet, le regard sévère derrière leurs heaumes. Et le premier d'entre eux, qui continuait à s'avancer sans laisser trahir la moindre émotion, son regard braqué dans celui de Sellig, le dominant de toute sa hauteur. Il était la meilleure lame de tout le royaume, et sans nul doute un des duellistes les plus redoutables de toute la Terre du Milieu. A lui seul, il était peut-être plus effrayant que tous les hommes qui s'étaient rassemblés à son appel, et qui refermaient un cercle impénétrable autour des derniers vestiges de l'Ordre de la Couronne de Fer.


Gallen Mortensen, champion et Vice-Roi du Rohan, se tenait devant eux. Lorsqu'il enleva son casque sur lequel ruisselaient de fines gouttes de pluie, ce fut comme si un Vala s'était tenu devant eux. Il paraissait gigantesque, ainsi juché sur le dos de sa noble monture, et sa voix de commandement aurait arrêté un ours en pleine charge tant elle était puissante.

- Sellig, relève-toi. Je ne tuerai pas un homme à genoux.

L'intéressé se mit à trembler.

Son jugement venait déjà d'être rendu, et il ne pourrait rien négocier avec Mortensen. L'homme était fou, disait-on.

- Tu ne tireras rien de moi, sale pourriture.

- Je sais.

Mortensen mit pied à terre. Sellig n'avait toujours pas bougé. Il avait dit qu'il ne le tuerait pas tant qu'il ne serait pas debout. Gallen dégaina son arme, toutefois, et s'approcha du Canthui.

- Tu reviens sur ta parole ? C'est donc tout ce que tu vaux ?

- Non, fit Gallen. Je me rappelle seulement que tu n'es pas un homme.

La tête de Sellig roula sur le sol, le regard figé dans une expression de pur désarroi. Son corps bascula peu après, aux pieds de Learamn.

- Ceux qui rampent pour leur vie ne sont pas plus humains… fit le Vice-Roi en pointant du doigt le dernier soldat. Mais eux peuvent parler. Emmenez-le, je l'interrogerai personnellement.

Deux hommes se chargèrent de lui sans ménagement, allant jusqu'à l'assommer pour l'empêcher de se débattre. Il fallait dire que les rumeurs qui couraient sur les techniques d'interrogatoire de Gallen étaient effrayantes.

Sans un mot pour le capitaine, le Vice-Roi se dirigea vers Aelyn, qu'il prit délicatement entre ses mains. Il l'observa des pieds à la tête, sans pouvoir parler. Son regard exprimait pourtant ses sentiments conflictuels. Il éprouvait aussi bien du soulagement à l'idée de l'avoir retrouvée qu'une haine sans nom pour ceux qui lui avaient infligé un tel traitement. Tuer Sellig ne lui avait pas procuré le réconfort qu'il espérait, mais au moins pouvait-il se consoler en se disant qu'il avait mis un terme à la menace.

L'Ordre de la Couronne de Fer était vaincu.

Mais au lieu de le réjouir, cette nouvelle l'emplissait d'un grand vide.

- Aelyn… murmura-t-il en caressant son visage tendrement. Je regrette d'avoir mis si longtemps à te retrouver.

Il passa une main sur son ventre arrondi. Protecteur.

- Tu as veillé sur notre enfant comme la meilleure des mères. Je te fais le serment d'être à mon tour le meilleur des pères. Je veillerai sur toi, et il ne t'arrivera plus rien… Je te le promets.

C'était un serment difficile à tenir dans un monde aussi violent, mais il ferait tout ce qui serait nécessaire pour protéger son Aelyn, et l'enfant qu'elle portait. Lui, Gallen Mortensen, n'avait pas de trésor plus précieux à l'heure actuelle. Il fit un signe discret à ses hommes pour leur demander d'approcher et de veiller à transporter la malheureuse guérisseuse dans les meilleures conditions. Le retour à Edoras ne serait pas de tout repos, mais dès qu'elle s'y trouverait elle pourrait bénéficier d'un repos bien mérité. Cette affaire étant réglée, il se tourna vers Learamn, qui se tenait toujours seul au milieu du champ de bataille.

Les hommes s'étaient empressés d'examiner les cadavres, de voir si quelqu'un respirait encore. Mais personne ne s'était approché du capitaine. Personne n'était venu lui adresser la parole, et tout le monde le regardait comme s'il était devenu quelqu'un d'autre. Quelque chose d'autre. Son visage maculé de sang et de boue, son air à la fois hagard et farouche… il avait changé plus qu'il ne l'imaginait, sans doute, et on pouvait lire une forme de crainte dans le visage de ses compagnons. Même ses subalternes dans la Garde Royale le dévisageaient avec une pointe de méfiance.

- Learamn, fit Gallen d'une voix où on ne décelait guère de sympathie.

Il marqua une pause.

- Learamn…

Il y avait de la déception dans son ton. Une déception profonde, qui était à peine compensée par le soulagement de savoir qu'Aelyn était en vie. Qu'aurait-il dit si elle n'avait pas survécu à cette journée, s'il avait posé ses yeux sur le corps sans vie de la jeune femme ?

- Vous m'avez désobéi, Learamn. Pour la seconde fois.

Le jugement était sans appel. La blessure, profonde. Gallen comprenait les raisons qui avaient pu pousser le fougueux militaire à s'embarquer dans une telle traque. Il comprenait son zèle, son envie de bien faire… Mais il avait agi inconsidérément, et ce faisant il avait failli échouer lamentablement. C'était un miracle qu'il fût encore en vie. Mais le Vice-Roi ne comptait pas sur les miracles pour gouverner. Il avait besoin d'hommes fiables, d'hommes sûrs, qui pouvaient accepter les décisions les plus difficiles pour l'intérêt supérieur du royaume. Il ne pouvait pas s'appuyer sur un soldat qui était prêt à mettre en péril une stratégie complexe simplement parce qu'il avait fait une promesse à une femme orientale.

- Peut-être étiez-vous trop jeune pour cette charge. Peut-être est-ce moi qui ai présumé de vos forces. La lutte contre l'Ordre nous aura donc tout pris…

Il leva la main, coupant court à toute protestation.

Ce n'était pas un dialogue.

C'était une sentence.

- Learamn, fils du Rohan, par deux fois vous avez refusé d'obéir à un ordre direct de votre Vice-Roi. Par vos actions irréfléchies, vous avez mis en danger la vie d'Aelyn, ainsi que la vôtre, et celle de vos compagnons d'armes. Vous avez fait preuve d'entêtement, et d'aveuglement. Vos convictions personnelles ont pris le pas sur la loyauté que vous devez à l'armure que vous portez, et aux serments que vous avez prêtés. Notre royaume a trop souffert à cause de cela, et je ne peux accepter une telle attitude de votre part.

Il inspira profondément. Les soldats qui entouraient Learamn, quant à eux, retenaient leur souffle :

- À compter de ce jour vous êtes démis de vos fonctions dans la Garde Royale. Je vous bannis également de l'armée du Rohan. Lorsque nous serons rentrés à Edoras, vous rendrez vos effets, votre armure et votre épée, à l'armurerie. Votre cheval vous sera laissé, afin que puissiez vous rendre où bon vous semblera.

Avant que le cavalier pût prendre la mesure de ce que tout cela signifiait pour lui, pour sa vie et pour son futur, un cri les alerta. Un des soldats revenait, portant dans ses bras une silhouette féminine que Learamn n'eut aucun mal à reconnaître.

Iran.

- Votre Majesté, nous l'avons trouvée en fouillant le village. Je ne crois pas qu'elle pourra s'en tirer, vu tout le sang qu'elle a perdu.

Gallen hocha la tête, et revint à Learamn.

- Voilà un nouveau malheur qui s'abat sur notre royaume par votre faute.

Devant l'incompréhension du désormais simple soldat, le Vice-Roi donna des explications qui ajoutaient encore au tableau dramatique de la situation.

- Cette femme était notre caution pour éviter une guerre ouverte avec le royaume de Rhûn. Leur souveraine, croyez-le ou non, est plus impétueuse et plus fière que moi. Si Iran doit mourir, j'ai bien peur que la reine Lyra s'emporte, et que des hordes d'Orientaux déferlent sur nous, ruinant ce qui reste de notre terre. Nous n'avons jamais été aussi affaiblis et isolés.

La blessure, comme s'en rendit compte Learamn en approchant, était profonde et précise. Celui qui s'était attaqué à la jeune femme avait délibérément voulu lui offrir une fin aussi douloureuse que possible. Cela portait la marque de Sellig, dont la cruauté était sans limite, et dont la mort rapide avait peut-être été trop douce. Mais le Canthui n'avait pas prévu l'arrivée des hommes, et peut-être était-il encore possible de sauver Iran, elle qui avait sombré dans l'inconscience et dont la peau affichait une couleur anormalement pâle. Elle était glacée, et tremblait par intermittence, comme si son corps essayait péniblement de s'agiter pour rester en vie. Pour Gallen, la situation était déjà compromise, et il considérait déjà la jeune femme comme morte. Learamn avait peut-être un avis différent, mais il n'était pas guérisseur lui-même.

Ayant rendu son jugement sans la moindre pitié, Gallen se retourna vers Aelyn, qui avait suivi toute la scène. Elle avait le visage un peu plus présentable grâce à la sollicitude d'un homme qui avait essayé de la soigner sommairement, mais surtout elle n'avait pas perdu un mot de tout l'échange qui venait de se jouer. Le Vice-Roi la découvrit tenant dans les bras une petite fille qu'elle serrait fermement contre elle. L'intéressée, hébétée, observait ces adultes avec un mélange de crainte et de tristesse.

- Qui est cette enfant ? Demanda Gallen. Encore une victime de l'Ordre ?

Il y avait dans son ton une profonde lassitude. Il était fatigué de voir la jeunesse du Rohan mourir et souffrir.

- Que faisons-nous de celui-ci ? Reprit-il en pointant du doigt un jeune homme de toute évidence drogué que ses hommes essayaient de ramener à lui. Est-ce aussi un villageois ?

Le jeune garçon qu'Aelyn avait capturé, qu'elle avait emmené dans une course folle et dont elle s'était servie comme d'un bouclier humain. Ce jeune garçon sympathique, trop jeune et trop naïf pour appartenir à une organisation aussi vile et criminelle que l'Ordre. Il fallait espérer qu'il ne portât pas un des sinistres tatouages de cette sombre congrégation, sans quoi les hommes qui l'examinaient auraient tôt fait de le découvrir et de le ranger dans la mauvaise catégorie.

Mais était-il aussi bon qu'Aelyn avait pu le croire dans cette prison sordide ?

Ne pouvait-il pas devenir la dernière tête de l'hydre si on le laissait vivre ?

Le choix reposait entièrement entre les mains de la guérisseuse… Des mains meurtries, brisées, tordues, qui pouvaient encore choisir de sauver une vie ou de la condamner.
Sujet: Prévenir le Vice-Roi
Ryad Assad

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Rechercher dans: Edoras   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Prévenir le Vice-Roi    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 7 Juil 2018 - 13:16

Le récit de Théomer jette une lumière nouvelle sur un passé enterré dans les ombres. Il dévoile les pièces d'un jeu d'échec complexe, et met en perspective tout ce que le Vice-Roi a jusque là tenu pour acquis. Les artefacts, la Missive des Érudits… Ce qui n'était au départ qu'une lubie de quelques signataires – certes influents – se transforme peu à peu en une véritable menace de plus en plus identifiable. Par hasard, par chance, ou parce que le destin l'a voulu ainsi, Théomer s'est retrouvé à devoir découvrir plus de choses qu'il ne le pensait lui-même en s'embarquant dans cette mission. Cependant qu'il parle, il apporte de précieuses pièces au casse-tête auquel fait face Gallen, qui cherche encore quelle posture adopter dans le jeu de dupes auquel il est contraint de participer.

- Des gants rouges ?

Les mots se sont échappés de sa bouche involontairement.

- Vous avez dit des « gants rouges » ?

Cette fois, la question est mieux maîtrisée. Théomer semble affirmatif, et Gallen semble plonger subitement dans ses souvenirs. Des souvenirs pas si anciens, qui remontent à des jours qui auraient dû être plus heureux. Minas Tirith. Le mariage royal. Un événement qui a contribué au rapprochement des Peuples Libres, mais aussi à leur division. Des alliances nouées. Des amitiés brisées. Et au milieu de tout cela, des gants rouges.

- J'ai été soldat avant vous Théomer. Je sais qu'il n'est pas aisé d'être gardé dans l'ignorance.

Il le savait. Il aurait peut-être dû garder cette information pour lui, mais il voyait dans le regard du jeune soldat qu'il avait vu d'innombrables horreurs, et qu'il avait besoin d'en comprendre le sens. Pour faire le deuil de tout ce qu'il avait perdu. A commencer par son innocence.

- Vous avez entendu parler du mariage entre Tar-Aldarion et la princesse de Dale, Dinael ? A Minas Tirith ? Quelqu'un aurait profité de l'occasion pour s'introduire dans le trésor royal, et voler… quelque chose. J'ignore quoi. Mais on dit que cet homme portait des gants rouges.

Coïncidence ? Y aurait-il donc deux voleurs d'exception avec des gants rouges en Terre du Milieu ?

Gallen laissa Théomer digérer cette information, avant de revenir à d'autres questions.

- Oui, ils ont probablement dû s'emparer d'un beau butin chez Asthrabal. Gardez la hache.

Le Vice-Roi ne jugea pas utile de donner davantage d'explications. Était-une forme d'honneur, ou de récompense pour le sacrifice enduré ? Ou bien devait-il garder l'arme dans un but bien particulier ? Il était difficile de le savoir, mais de toute façon Gallen ne paraissait pas vouloir s'attarder sur cet élément, préférant rebondir sur le vol dans les Caves d'Or.

- Nous ignorons ce qui a été dérobé au Bourgeois, mais vous avez raison Théomer : nous avons besoin d'en savoir plus. Le sang du Rohan a coulé, et nous ne pouvons pas rester passifs dans cette affaire.

Il marqua une pause, avant d'ajouter :

- Je suppose que vous voulez vous en charger.

Ce n'était pas une question. Il y avait de la fougue dans le regard de Théomer. La même fougue qui animait Gallen chaque fois qu'on évoquait Aelyn devant lui. La pensée le transperça comme un poignard, mais il n'en montra aucun signe extérieurement. Même si cela le torturait, il devait faire preuve de patience. Agir seulement quand le moment serait opportun. En attendant, il devait se concentrer sur le jeune soldat, et sur la mission qu'il entendait lui confier.

- Chevauchez vers l'est. Suivez la grande route, et vous rejoindrez Minas Tirith en quelques jours. De là, vous n'aurez qu'à descendre vers le Lossarnach, au sud. Le Bourgeois doit parler, mais ne causez pas d'incident. N'oubliez pas que sur les terres du Gondor, vous n'aurez aucune autorité.

Porté par une juste cause, il était facile de s'emporter, et de se laisser aller à vouloir déplacer des montagnes. Gallen en savait quelque chose, lui dont l'impétuosité lui avait fait du tort par le passé. Il avait failli déclencher une guerre contre le Rhûn à lui seul quelques mois auparavant… Théomer ne devait pas nuire aux relations entre le Gondor et le Rohan, mais il devait se débrouiller pour obtenir des réponses. Peut-être trouverait-il également quelqu'un à Minas Tirith qui pourrait le renseigner sur l'effraction dans le trésor royal… Le Vice-Roi ignorait où en était l'enquête, mais peut-être avaient-ils enfin trouvé ce qui avait été dérobé, depuis le temps.

Il n'était pas courant pour un simple soldat de se voir confier une mission d'une telle importance, mais Théomer avait changé depuis sa rencontre avec Ignus. Il avait cette lueur de détermination dans le regard, et il paraissait prêt à reprendre la route. Sa convalescence lui avait donné le temps de ronger son frein, et de se préparer mentalement à la confrontation. Dans ces circonstances, Gallen n'avait qu'à l'orienter dans la bonne direction pour profiter de sa rage. Son obstination à trouver des réponses le rendrait aussi efficace que dix hommes, et aussi dangereux que le plus expérimenté des bretteurs pour quiconque se mettrait en travers de sa route.

- Je vous rédigerai un ordre de mission officiel, et une lettre à l'attention du Bourgeois pour vous faciliter le travail. Quand êtes-vous prêts à vous mettre en route ?

Théomer n'était pas entièrement rétabli. Il avait largement récupéré de ses blessures importantes, mais il était loin d'être au maximum de ses capacités. Cependant, voudrait-il vraiment retourner au lit et attendre patiemment d'être complètement remis, alors que leurs ennemis continuaient à s'agiter dans les ombres pendant ce temps ? Le sourire léger de Gallen indiquait qu'il connaissait déjà la réponse qu'allait lui donner le jeune soldat.

Cependant, au moment où celui-ci s'apprêtait à franchir le seuil de la porte et à partir vers son destin, le Vice-Roi l'appela pour une dernière précision :

- Théomer… La cape…

Il faisait évidemment référence à la cape de la garde royale que le guerrier portait avec lui. C'était un symbole prestigieux qui récompensait les guerriers les plus talentueux et les plus fidèles, ceux qui étaient chargés de la protection du roi du Rohan ou, depuis que ce dernier avait choisi de s'entourer d'une garde personnelle, de la protection du Vice-Roi et de Méduseld. Un corps d'élite auquel Théomer n'appartenait pas.

- Laissez-la ici.

Les mots de Gallen n'avaient pas été prononcés méchamment. Il désigna un porte manteau qui se trouvait à l'entrée de la pièce, où on pouvait apercevoir la cape que le Vice-Roi portait en cérémonie, et une cape plus impressionnante encore, qui était celle du Champion du Rohan. L'homme avait gagné ces deux titres à la force de son bras, et il savait que pour pouvoir arborer de tels symboles, il fallait avant tout les avoir mérités. Il était grisant d'être drapé dans des atours qui invitaient les hommes à vous saluer et à vous admirer, mais un tel pouvoir ne pouvait pas être dispensé aussi facilement. Le Vice-Roi se permit tout de même d'ajouter :

- Tirez cette histoire au clair, et si possible mettez un terme aux agissements de cet Ignus. La cape vous attendra à votre retour.

Et sur ces mots, Gallen congédia Théomer.
Sujet: Prévenir le Vice-Roi
Nathanael

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Rechercher dans: Edoras   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Prévenir le Vice-Roi    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 10 Avr 2018 - 12:08

Le feu et le sang. « Je n’ai jamais vu de feu pareil sire ». Un instant, Gallen revit les flammes et le visage de Balthazar le Noir dans les profondeurs des mines. Avec le temps, il pensait que les souvenirs devenaient moins forts, moins douloureux. Mais tandis que Théomer finissait son rapport, il lui sembla entendre au loin le rire démentiel se répercuter en écho dans sa mémoire. Ce que Théomer avait vécu, il l’avait vécu aussi et chacun de ses mots le toucha durement. Quand le Rohirrim acheva de narrer ses mésaventures, Gallen le regardait autrement. Non plus comme un Vice-Roi regarde un subalterne, mais d’homme à homme. Gallen comprenait ce que le soldat avait vécu, il le ressentait dans sa chair. Pourtant, la narration de Théomer ne l’aida pas davantage à comprendre ce qu’il se passait. Il n’arrivait pas à démêler ce qui pouvait relever de l’Ordre de la Couronne de Fer et ce qui pouvait être lié à la missive des Érudits. Le feu et le sang. Deux mots qui tournaient à l’obsession. Et le capitaine Learamn qui semblait lié à tout cela, inextricablement. S’il s’était remis de ses blessures plus tôt, son jeune protégé aurait pu connaître le sort du sergent Eofend. Gallen se souvenait bien d’Eofend, du jeune Méared à l’esprit vif et du taciturne Halgor. Étaient-ils tous morts ? Combien d’hommes encore mourraient à son service ? Les mots vinrent à lui manquer. Un silence étrange régna entre eux un court moment.

— Merci pour votre rapport Théomer.

Gallen se reconstitua un masque de circonstances et rattrapa le fil de sa pensée pour réfléchir plus posément. La missive des Érudits parlait de l’attaque contre la collection d’armes rares du Bourgeois. Ignus semblait être l’instigateur du vol. Pouvait-il s’agir d’un membre de cette confrérie étrange dont parlait la lettre ? Polias et Fendor ne croyaient pas nécessaire de poursuivre la recherche d’artefacts. « Chimères » disaient-ils. Mais l’homme qui se tenait là n’avait rien d’un rêve. Comment réagirait Théomer si le jeune roi se tenait devant lui à cette heure ? Fendor penserait-il encore que ses blessures, ses brûlures et la mort de plusieurs cavaliers ne sont que pure invention, fariboles ? Malgré lui, Gallen serra les poings si forts qu’il finit par sentir ses ongles s’enfoncer dans la paume de ses mains. Les suites de la conversation dépassaient le simple sort de Théomer et de sa compagnie.

— Cet Ignus. Vous a-t-il parlé ? A-t-il dit quelque chose dont vous pourriez vous souvenir ? Quelque chose d’important ? Le moindre détail pourrait être crucial.

Ignus. Le nom lui martelait le crâne comme un tambour de guerre, rythmant la mélodie lancinante qui ne cessait de tourner en boucle dans son esprit : « des artefacts des temps anciens », « destruction et désolation », « la mort et le chaos ».

— A-t-il pu évoquer la Fraternité de Yavannamire ?

Gallen avait enchaîné ses questions sans guère reprendre son souffle, les sourcils froncés, le front soucieux. Il ne pouvait décemment pas évoquer la missive des Érudits devant Théomer. Et pourtant… il avait peut-être été une des premières victimes de la chasse aux artefacts. « Un bouclier comme je n’en ai jamais vu. » Se pouvait-il que la Fraternité ait envoyé un de ses hommes jusque sur leur territoire, dans leur royaume, pour poursuivre cette quête d’objets magiques ? Cette quête de pouvoir… Quel rôle jouait alors Ignus ? Était-il un dirigeant ? Un exécutant ? Combien de temps les hommes qu’il avait envoyés en Isengard prendraient-ils pour revenir jusqu’à Edoras ? Il y avait beaucoup trop de questions sans réponse. Beaucoup trop de « peut-être » et de « je ne sais pas ».

— La hache que vous portez au côté a été étudiée par l’armurier d’Edoras. Facture naine. Mais vous n’avez affronté que des hommes, n’est-ce pas ?

S’agissait-il d’une arme volée dans les Caves d’Or ? Ou les hommes de main d’Ignus avaient-ils été armés de la même façon ? Si autrefois Gallen partait rapidement aux trousses de ceux qui causaient du tord au Rohan et aux Rohirrims, les longs mois de gouvernance lui avaient enseigné à réfléchir davantage. À réfléchir en stratège royal, en diplomate, en roi. Et si des armes naines se retrouvaient aux mains de pillards sanguinaires, il fallait envisager la probabilité que des nains appartiennent à la Fraternité. Et le seul qui pourrait nous être utile est peut-être mort sous les montagnes. Orwen aurait pu mener la manœuvre, jouer son rôle d’ambassadeur, mener l’enquête et questionner les bonnes personnes en Moria ou ailleurs. Mais Fendor s’était assuré de l’éloigner du Rohan aussi décemment que possible. Le petit roi était comme une épine dans la botte de Gallen. Une épine qu’il ne pouvait pas même ôter. Je suis condamné à boiter.

— Et ce symbole…


Gallen montrait sur la table l’étrange signe taillé dans le bois.

— Vous ne l’aviez jamais vu auparavant ?

Il savait déjà quelle serait la réponse, mais il devait pourtant la poser. Il devait être sûr de chaque information qu’il possédait. Que Sauron emporte Polias et sa marionnette gondorienne. Il lui faudrait agir vite ensuite. Vite et discrètement. Les ombres prenaient forme autour d’eux et elles deviendraient bientôt plus nombreuses, Gallen en était persuadé.
Sujet: Prévenir le Vice-Roi
Nathanael

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Rechercher dans: Edoras   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Prévenir le Vice-Roi    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 11 Mar 2018 - 13:43

Il rêvait de grands espaces et d’une petite masure perdue au milieu des prairies. Une jeune fille courrait au milieu des herbes folles et des brebis, sautant par dessus les buissons, les mollets griffés de fines cicatrices, les mains abîmées par le labeur. Elle avait toujours le sourire aux lèvres, comme sa mère. Comme leur mère. Mortes, toutes les deux. Depuis qu’il avait organisé l’évasion de l’elfe, Gallen ne cessait de rêver de sa sœur. Il n’avait rien pu faire pour la sauver. Les Dunlendings s’étaient occupés de détruire son enfance, puis il s’était chargé lui-même de détruire les Dunlendings. À grand renfort d’alcool il avait failli réussir à se détruire lui-même. Était-ce le fil conducteur de son existence ? La destruction ? Partout où il portait le regard, ce n’était que morts, disparus, guerre et démons. Il semblait bien incapable de briser la longue chaîne de cadavres qu’il traînait derrière lui.

— Théomer, fils de Gamelin, cavalier du Rohan.

Il abandonna ses rêveries et revint aux tâches qui lui incombaient depuis que Fendor était parti en Isengard. L’homme qui se trouvait devant lui était en bien meilleure santé que la dernière fois où il lui avait rendu visite. Il lui faudrait penser à remercier les guérisseurs de la cité. Aelyn. La pensée fut aussi brève que douloureuse. On n’avait toujours eu aucune nouvelle de son aimée. L’information avait fuité, malgré tout, à Edoras. Il avait été impossible de faire croire aux gens qui la côtoyaient quotidiennement à de simples nausées, ou fatigues dues à la grossesse. Aucune information claire n’avait été transmise. Simplement, les gens savaient qu’Aelyn n’était plus là. Il avait prié Alienor de s’occuper du mieux qu’elle le pouvait des jumeaux et quand il avait un peu de temps, il allait lui-même voir les enfants pour les rassurer. Il avait pourtant l’impression qu’ils lui faisaient de moins en moins confiance. Eofyr écoutait encore attentivement ses paroles rassurantes, mais Eogast était de plus en plus sur la défensive. Il avait le sentiment que l’enfant lui en voulait de la situation présente. Et peut-être avait-il raison. Il ne laissa rien transparaître de l’agitation qui le tourmentait et il accueillit Théomer avec le visage dur que chacun lui connaissait.

— Vous faites figure de miracle parmi les hommes Théomer. Personne n’aurait cru que vous vous remettiez si vite sur pieds.

Il esquissa un sourire franc qui déforma ses traits fatigués. Même la meilleure des blagues ne lui aurait pas arraché un rire en ces temps troublés. Il ne trouvait plus de joie, à peine de la satisfaction. La vengeance s’était emparée une nouvelle fois de son âme et rien ne le soulagerait tant qu’il ne parviendrait pas à ses fins.

— Je vous ai fait venir afin que vous me fassiez le rapport de ce qui est arrivé à votre compagnie.


Lorsqu’il avait rendu visite à Théomer, la première fois, Gallen avait deviné seul ce qui s’était passé. Le feu et le sang. Il avait fait envoyer des hommes vers l’Isengard pour en apprendre plus, mais ils n’étaient toujours pas revenus, eux non plus. Tout ce qu’ils avaient comme indice étaient une hache, un contrat de mercenariat et un symbole bien étrange. Les symboles, le Vice-Roi commençait à en avoir sa claque. L’Ordre de la Couronne de Fer en avait eu un lui aussi, qu’il avait fallu suivre comme un jeu de piste. Sauf que cela n’avait rien eu d’un jeu. Quand les enfants jouent, ils ne s’entretuent pas.

— Dîtes m’en plus à propos des circonstances de l’embuscade. Dites m'en plus à propos du dénommé Ignus et de la hache que vous avez récupéré. Je ne peux guère vous révéler quoi que ce soit pour le moment, mais le contexte me laisse penser que l’attaque dont vous avez été victime n’en est qu’une parmi d’autres.

Les mots de la missive des Érudits le suivaient partout où il allait. Avec les autres membres du conseil et les proches du roi restés à Edoras, ils avaient décidé de ne pas répandre publiquement la nouvelle. À dire vrai Gallen avait rencontré une franche opposition chez ceux qui l’entouraient. Des conseillers, pas des guerriers, aucun d’eux n’a vu de quoi l’Ordre était réellement capable. Cette confrérie de fous n’est qu’une nouvelle menace prise trop à la légère. Une lettre avait été envoyée en Isengard pour informer Fendor de la missive et de son contenu. Le jeune roi n’envisageait pas l’affaire comme sérieuse dans l’immédiat. Il fallait davantage d’informations avant d’agir. Gallen avait le sentiment qu’ils étaient déjà en retard, mais aucun de ceux qu’il côtoyait ne voulait entendre raison. Polias avait mis fin à toute conversation : « Ne vous semble-t-il pas qu’il y a une affaire vraiment plus urgente ? Le Rohan est une famille, monseigneur. Et vous devez protéger votre famille contre les menaces réelles qui l’oppressent, non contre des chimères ». Gallen avait saisi sans difficulté le message que lui transmettait le vieux conseiller. Le jeune Learamn n’avait fait que jeter de l’huile sur le feu.

— J’ai besoin de savoir contre qui vous vous êtes battus.

J’ai besoin de savoir contre qui nous nous battons. Ignus pouvait-il être un membre de la Couronne de Fer ? Qui se trouvait réellement derrière l’enlèvement d’Aelyn, l’attaque de l’Orientale, l’incendie à la morgue ? Le Rohan n’affrontait-il qu’un ennemi ou une nuée de menaces se levait-elle sur les plaines ?
Sujet: Aux grands maux les grands moyens . [PV Aelyn]
Nathanael

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Rechercher dans: Meduseld   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Aux grands maux les grands moyens . [PV Aelyn]    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 12 Oct 2017 - 12:49

«L’Ordre de la Couronne de Fer est de retour». Ces mots firent trembler ses souvenirs. Les flammes dansaient encore devant ses yeux. Le visage déformé par la haine de Balthazar le Noir, au coeur des mines abandonnées de la Cité Blanche. Le rire cruel d’un adversaire sadique. Etelion et Sirion auprès de lui. Le regard de Farma avant de s’élancer dans le vide et sa robe tachée de remords. Le bruit des sabots à Aldburg. Les cris furibonds des cavaliers luttant entre eux. La voix froide de l’Orchâl. La peur et la haine. Le bruit et la fureur. Combien d’hommes étaient morts ? Combien de braves Rohirrims avaient péri ? Combien d’amis et de proches avait-il perdus ? Il sentit contre sa cuisse les murmures de Kaya. Sa maîtresse d’acier lui susurrait des promesses de sang.

- Le Feu et le Sang.

Les propos de Learamn firent échos à ses plus profondes pensées. Un frisson glacé lui parcourut l’échine. Il nageait de nouveau en plein cauchemar. Se réveillerait-il un jour ? Qui l’avait ainsi condamné à revivre éternellement les mêmes souffrances, les mêmes échecs ? Il avait déjà perdu un enfant. Il avait déjà perdu une femme. Il avait plus de regrets que d’amis. Son destin n’était-il fait que de douleurs et de peine ? Par Eorl, qu’il désirait sentir son cheval prendre le galop et charger un ennemi tangible ! Ses mains le suppliaient d’étreindre le pommeau de son épée et de trancher la chair, de détruire ceux qui menaçaient ainsi sa personne, ses proches et son royaume. Son royaume ! Il le voyait à présent autrement. Comme une succession de parchemins, de signatures noires, d’odeurs de cire chaude, de conseils ennuyeux, de dissertations fatigantes, de plaintes et de ruminations. Devant lui s’étendaient de part et d’autre de la Grande Salle les tentures royales. Eorl, sur sa colline, Théoden sur son cheval cabré, Eowyn face au Nazgul, Folca luttant contre le sanglier d’Everholt, Helm, portant son cor et tuant ses ennemis à mains nues. Avaient-ils dû, pour quelques jours de gloire, affronter des années de palabres et supporter l’assise froide de la salle du trône ? Gallen Mortensen, Vice-Roi du Rohan. Que resterait-il de lui après sa mort ? Les Rohirrims se souviendraient-ils du combattant ou de l’homme de pouvoir ?

Learamn réveillait en lui de vieux songes, de vieilles rêveries et de sombres tourments. Il le voyait encore se battre contre les hommes d’Hogorwen, juvénile, ardent défenseur de leurs traditions et du Rohan. Affronter l’Ordre l’avait fait grandir. Un peu trop vite peut-être. Quel âge avait-il au juste à présent ? Vingt-quatre, peut-être vingt-cinq ans. Un homme fait. Mais à quel prix ? Que lui restait-il de sa vigueur passée ? Ce n’était plus une épée, mais deux béquilles qu’il avait entre les mains. Ne lui restaient que la colère et la haine. Cela suffisait-il ? Face à la rage du jeune homme, Gallen resta un moment muet. Sous son crâne tempêtaient des idées qui ne s’accordaient pas.

- Vous avez désobéi à un ordre.

Ce fut tout ce qu’il réussit à dire. Debout, il toisait le capitaine de ses yeux de cobalt au milieu d’un silence si pesant qu’il semblait l’étouffer. Il se revoyait lui-même à cet âge où brûle le désir et se consomment les passions. Il se revoyait poussant Brindille sur la sente traîtresse qui mène au Dwimorberg. Il se revoyait rugissant dans la bataille, Kaya au poing, la rage au coeur. Il se revoyait au même âge et il eut le sentiment que c’était lui-même qu’il tançait à travers ses souvenirs, qu’il mettait en garde contre sa propre ardeur. Learamn, tout capitaine qu’il était, n’en demeurait pas moins un jeune cheval qui tire sur sa bride pour se soustraire au mors. Et, Gallen le savait, tirer plus fort sur les rênes ne changeait rien. Plus on y mettait de force, plus le cheval cabrait, pirouettait, dansait. Plus il interdirait au cavalier de se tenir tranquille, plus il s’agiterait dans son dos. N’en avait-il pas été ainsi pour lui-même ? Un profond soupir gonfla sa poitrine. Il devait à présent choisir ses mots avec soin afin d’être sûr que Learamn saisirait l’importance de ses propos.

- L’insubordination ne peut demeurer impunie. J’ai brisé la mâchoire d’un homme qui manquait de respect à une invitée. Je pourrais en faire autant à votre encontre. Certaines circonstances m’empêchent pourtant d’agir ainsi.

Il ne put s’empêcher de jeter un coup d’oeil au pied meurtri du jeune homme. Gallen s’était toujours refusé de frapper plus faible que lui. Mais c’est en regardant Learamn droit dans les yeux qu’il continua de parler.

- La punition à votre encontre sera bien pire, je le crains, si ce que vous dites est vrai.

Les mots n’étaient pas utiles. Learamn comprenait-il où il voulait en venir ? Ils savaient tous deux de quoi l’Ordre était capable. Ils savaient tous deux qu’Aelyn n’était pas seulement en danger, mais Gallen également, les jumeaux et le royaume tout entier. Tant qu’ils détiendraient Aelyn, ils tiendraient le coeur de Gallen entre leurs mains. De cruels marionnettistes. Mais plusieurs questions demeuraient en suspens. Que cherchaient-ils ? Le Rohan était extrêmement affaibli, Fendor était loin, Gallen lui-même n’avait qu’une marge de manoeuvre restreinte en ces temps difficiles. Quel était leur but ? Détruire, tout simplement ? Faire souffrir ? Ou n’étaient-ils que des rats égarés dont le navire a coulé et qui cherchent désespérément à se raccrocher aux débris à la surface de l’eau ?

- Si vous jurez devant moi être fidèle au Rohan et à son peuple, capitaine Learamn, il faudra répondre de votre engagement. J’y veillerai personnellement. Je veillerai personnellement à ce que vous m’accompagniez afin d’occire les derniers survivants qui ont servi l’Orchâl. Et je veillerai personnellement à ce que votre amie soit bien traitée. Elle ne pourra néanmoins pas être libérée. Ma décision n’est pas à discuter.

Si Learamn pouvait éprouver quelques sentiments d’honneur, Gallen eut l’impression, lui, de prononcer une condamnation à mort. Le jeune chien fou survivrait-il à un nouvel affrontement contre les hommes de la Couronne ? Serait-il suffisamment vaillant pour tenir à cheval lors d’une charge ? Resterait-il en selle s’il devait combattre ? Et une fois au sol, qu’adviendrait-il ? Gallen ne reviendrait pourtant pas sur sa décision. Learamn avait choisir de désobéir. Il avait choisi de pourchasser la Couronne de Fer, repoussant ordres et conseils comme on chasse une mouche désagréable. Qu’il désobéisse jusqu’au bout. Et qu’il en paie le prix.
Sujet: Aux grands maux les grands moyens . [PV Aelyn]
Nathanael

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Rechercher dans: Meduseld   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Aux grands maux les grands moyens . [PV Aelyn]    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 7 Oct 2017 - 22:52

«… requérons une part des dividendes de la vente des agneaux, en nature ou en numéraire … » Il fronça les sourcils. Il voyait de moins en moins bien les signes et les courbes qui scarifiaient le parchemin. Ses yeux le trahissaient petit à petit et les longues lectures le fatiguaient de plus en plus. Il écarta le support de son bureau et le tint à bout de bras. C’était un peu mieux. «…en contrepartie desquelles nous vous autorisons, pour cette année ainsi que les ans à venir, à faire pâturer les troupeaux du royaume de Rohan sur les versants orientaux des Monts Brumeux qui appartiennent aux territoires des nains de la Moria». Le nain qui s’était chargé de rédiger la missive n’y était pas allé de main morte. Pour en venir à cette simple conclusion, il lui avait fallu deux parchemins griffonnés, l’un de runes naines, l’autre de mots en langue commune. L’alliance basée sur une relation commerciale était enfin scellée. Il avait fallu de nombreux messagers, de longs aller-retour et bien des chevaux fatigués pour en arriver à cette conclusion. Les négociations avaient été menées comme un bras de fer. Les nains avaient chipoté sur des termes bien particuliers, avaient renégocié la part des dividendes qui leur revenait, et ce un nombre incalculable de fois entre la fin du printemps et le début de l’été. Le Grand Argentier l’avait secondé dans cette tâche, mais c’était toujours sa signature qui concrétisait les décisions discutées en conseil. Il n’avait jamais eu aussi mal au poignet, pas même lorsqu’il magnait l’épée. Aussi accueillit-il l’arrivée d’un garde avec grand plaisir. «Enfin une quelconque distraction» pensa-t-il.

- Monseigneur, commença le garde aux cheveux ras.
- Parle Fokril.
- Monseigneur, le Capitaine Learamn souhaite vous parler. Il signale que c’est urgent. À propos de Dame Aelyn …

Les derniers mots moururent sur ses lèvres. Tous ceux qui étaient au courant n’osaient pas aborder le sujet avec lui. Ils redoutaient les élans de colère qui le saisissaient parfois quand la fatigue et l’énervement l’emportaient sur la raison. Il était de plus en plus irascible. Et il y avait de quoi. Aelyn disparue, il avait dû gérer le comportement étrange et les conséquences catastrophiques de la venue d’une elfe à Meduseld, rassurer ses hommes sur les accusations de sorcellerie qu’ils portaient à l’encontre de l’Orientale, lire des rapports sur l’incendie qui s’était produit peu avant, tout en continuant de gérer et d’administrer le royaume d’un enfant roi qui n'avait pas même grandi sur leurs terres. Il s’était résigné à faire arrêter Iran sur les conseils de capitaines plus avisés. L’étrangère avait un comportement trop étrange entre les murs et il ne se permettrait pas de faire deux fois la même erreur. Le Rohan devait primer avant tout.

- Fais-le entrer, dit Gallen.

Sa voix avait été encore plus rauque que de coutume. Il avait assigné son jeune capitaine au repos. Et le voilà pourtant qui se présentait au-devant de lui en claudiquant. Ne lui avait-il pas interdit de se mêler de cette affaire ? Dans ses souvenirs, il lui semblait avoir été assez clair. Mais peut-être le capitaine Learaman avait-il besoin de se voir rafraîchir la mémoire. Se serait-il trompé également à propos du jeune soldat ? Ce n’était pas d’obstination et de désobéissance dont il avait besoin. Mais bien d’ordre et d’efficacité. Les hommes qu’il avait envoyés ici et là étaient revenus bredouilles, les pistes qu’ils avaient suivies n’avaient mené nulle part. Et c’était sans doute pour cela, et uniquement pour cela, qu’il accepta de recevoir Learamn. Par espoir.

- Learamn, Capitaine de la Garde du Roi du Rohan, je t’écoute.

Pas un mot de plus. Gallen s’était levé pour accueillir le jeune homme, mais il ne réussit à lui présenter qu’un ton froid et bourru chargé de remontrances. Lequel des deux faisait le plus peine à voir ? Gallen avait une barbe qui grisonnait doucement, mais sûrement. Ses traits étaient plus tirés que de coutume et sous ses yeux des cernes sombres soulignaient un regard fatigué. L’agitation et l’angoisse l’avaient amaigri et sa mâchoire carrée étirait une peau terne où le soleil ne laissait plus sa marque. Seule l’épée à sa ceinture rappelait l’homme vigoureux et le combattant qu’il avait été. Une épée qu’il maniait encore quotidiennement pour s’entraîner, mais qui n’avait plus mordu la chair depuis de nombreuses semaines, peut-être même de nombreux mois. Gallen ne s’en souvenait pas lui-même. Face à lui Learamn n’était plus que l’ombre de lui-même et l’étincelle d’espoir qui illuminait ses yeux lui donnait l’air d’un de ces guerriers que le sang a rendu fou. Gallen évita de regarder la jambe traînant de son jeune capitaine. Son pied ne se posait pas comme il fallait, à cause de la douleur sans doute. À moins que la blessure n’ait entraîné des dommages irrévocables. Il n’avait pas pris soin de poser la question aux guérisseurs qui s’étaient occupés de Learamn. Quand il était rentré du Sud, il avait demandé aux médecins de tout faire pour sauver un soldat hors du commun. Aujourd’hui, il se demandait s’il avait fait le bon choix. Si Learamn acceptait cet état de fait, il pourrait vivre paisiblement jusqu’à la fin de ses jours avec une pension allouée par la couronne. Mais le jeune garçon n’avait pas l’air d’être là pour demander une quelconque retraite au Vice-Roi.
Sujet: Tous les fleuves ont une source
Nathanael

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Tous les fleuves ont une source    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 10 Aoû 2017 - 19:54

Un coup d’épée dans l’eau. Gallen saisit, soudain, qu’il s’était fourvoyé. Rien d’autre qu’une petite fillette errant au milieu des tourments du monde. Rien qu’une proie se débattant dans des rets. Une biche blessé qui luttait pour survivre. La peur, viscérale, le saisit de nouveau. Les soldats s’étaient raidis. Le reflet des flammes fit briller le fil d’argent d’une lame.

- Quelle est cette magie ? murmura un des gardes dans un souffle glacé.

Les quatre soldats qui l’encadraient jetaient des coups d’oeil alentours cherchant désespérément la source de leur peur. Voir ! Ils avaient besoin de voir ! Ils étaient coutumiers des combats brutaux où le fer s’abreuvait de sang. L’invisible les terrorisait.

- C’est cette créature qui nous ensorcelle !

Le garde qui avait dégainé pointa son arme contre Qewiel.

- Comme elle a du ensorceler Hamlin et le blesser ensuite, reprit-il. Monseigneur ! Cette elfe est maudite. Tout l’air pue la magie.

«Et la peur» pensa Gallen. Le visage de l’homme s’était mu en un masque de terreur. L’assurance du soldat céda la place à l’anxiété de l’enfant effrayé par la nuit.

On ne peut rien contre la nuit.

Gallen comprit trop tard que la situation lui échappait. Le soldat se saisit de l’elfe comme une vulgaire poupée de chiffons. Qewiel paraissait si petite dans les bras du Rohirrim à la crinière d’or, si fragile. Gallen rugit un ordre pour qu’il la lâche, mais le cavalier n’entendit rien. Il vit, impuissant, le grand gaillard poser sa lame contre la gorge de l’étrangère. «Il va la tuer» … Trop tard. Toujours trop tard. L’épée mordit la chair. Un fin filet de sang coula dans le creux de l’épaule, souilla les cheveux rougeoyant puis le col de son vêtement. Malgré tous les combats qu’il avait mené, les guerres qu’il avait du affronter, Gallen ne put s’empêcher de fermer les yeux devant l’horreur qui se déroulait devant lui. Impuissant. Il entendit seulement le bruit du corps tomber sur le sol. Le tintement du métal contre les dalles froides de Meduseld. L’elfe … l’elfe ne portait pas de métal. Et il tenait toujours lui-même l’épée entre ses mains.

Mort. Simplement mort. A leurs pieds s’étendait le corps amorphe du soldat rohirrim. Gallen avait peine à croire ce qu’il avait sous les yeux. Ses soldats aussi. Mais ils furent plus prestes et ils sortirent en courant de son bureau. Gallen entendit le bruit de leurs bottes disparaître dans les couloirs, laissant derrière eux le vacarme d’une rumeur terrifiante. Il ne leur faudrait guère de temps pour raconter ce qu’ils avaient vu. Pas longtemps pour réunir d’autres hommes. Pas longtemps pour venir chercher l’elfe et … Par Eorl ! Gallen ne voulait pas savoir ce qu’ils lui réserveraient. Il était proche de l’état de choc. L’épuisement et la peine avaient puisé dans l’essentiel de ses ressources. Il murmura, atterré :

- Qu’avez-vous fait ?

Au sol, le soldat tenait encore son épée contre lui comme un de ces poupons en laine qu’on donne aux enfants pour s’endormir dans les plaines du Riddermark. Il bavait. Mais sous son armure de cuir et de métal, son torse se soulevait encore à un rythme régulier. Gallen s’accroupit auprès du soldat, le poussa sur le dos et contempla son visage. De stupeur, il lâcha l’épée elfique. Le soldat portait toutes les marques de la débilité. Ses yeux, perdus dans le vague, ne voyait pas les mains de Gallen passer devant son visage. Il ne réagit pas aux claques que le Vice-Roi lui assena. Ses lèvres, molles, ne laissèrent s’échapper qu’un borborygme grave. Dans la pièce, le froid et la peur s’étaient évanouis, remplacés par l’incompréhension.

Par l’étroite fenêtre percée haut dans les murs de la cité d’or, on percevait le son de voix fortes et le cliquetis des armes et des armures. Gallen savait quel sort on réservait à ceux qu’on soupçonnait de magie. Il aurait été plus doux pour l’étrangère de mourir d’un coup d’épée. Plus doux de sentir le baiser de la mort, froid et rapide plutôt que de sentir les langues brûlantes du feu lui laper le corps. Qu’adviendrait-il d’elle ? Sur l’instant, il n’en savait rien. Qu’adviendrait-il de lui ? Telle était la question qui le préoccupait à présent. Car les Rohirrims attendraient de lui qu’il agisse comme le berger qui protège ses brebis. On n’avait jamais vu un berger épargner un loup. Pas plus qu’un Rohirrim protéger un Orc. Et aux yeux de son peuple, cette elfe n’était rien de plus qu’une créature monstrueuse. A ses yeux, à lui, elle demeurait un mystère. Une chimère venue de terres lointaines transportant avec elle plus de questions que de réponses.

Les bruits de bottes se rapprochèrent, la lueur des torches animaient les murs d’ombres dansantes où se découpaient les silhouettes de piques, de lances et d’épées.

- Pardonnez-moi, murmura-t-il à Qewiel.

Souhaitait-il vraiment son pardon ? En avait-il seulement besoin ? N’était-il pas le Vice-Roi du Rohan, celui en qui les Cavaliers avaient mis leur confiance ? En qui ils voyaient un roc solide, un guide et un protecteur ? «Bon sang, qu’Eorl maudisse Fendor de m’avoir laissé les rênes du pouvoir»… Un débutant sur un cheval de bois pourri. Pourtant, quand les hommes arrivèrent en nombre devant la porte de son bureau, aucune once de doute ne fit trembler sa voix. Son regard devint aussi dur que la pierre.

- Emmenez-là.

Et, même pour une personne qui ne comprenait pas la langue commune, ces mots sonnaient comme une condamnation à mort.
Sujet: Prévenir le Vice-Roi
Nathanael

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Rechercher dans: Edoras   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Prévenir le Vice-Roi    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 14 Mar 2017 - 19:05

Il perçut l’odeur du bol de soupe posé sur la table de chevet du blessé. Un fumet délicat de viande mêlé aux arômes plus fins de légumes estivaux et d’aromates issus d’un des potagers d’Edoras. La faim qui lui tenaillait les tripes s’éveilla soudain et sans lui demander son avis, son estomac gronda comme un roulement de tambours fracassant au milieu de l’infirmerie tandis que la jeune guérisseuse lui adressait la parole. Il fit un bref signe de tête, la nuque roide de ses longues nuits passées dans le fauteuil de son bureau. Qu’Eorl le pardonne, depuis combien de temps n’avait-il pas monté à cheval ? Il se passa la main sur le visage. Un geste récurent quand il cherchait à se défaire de la fatigue. Milles pensées tournoyaient encore aux frontières de son esprit et il dut faire un effort supplémentaire pour ramener sa concentration sur le soldat alité. Gallen avait vu la cape d’officier posé non loin du blessé, les cheveux ébouriffés et brûlés et les blessures. Il avait su, d’un coup d’oeil, que le Rohan avait encore perdu une bataille sur ses propres terres. Et, un moment, il se sentit désemparé. Un moment, une lueur disparut dans ses yeux emportant le Maréchal dans les profondeurs du désespoir et de la honte. Un moment, seulement, car le parchemin que tenait le dénommé Theomer, la hache et le symbole étrange ranimèrent l’intérêt du Vice-Roi. Il tendit la main et lut les cursives sans mot dire.

- Ignus …, murmura Mortensen.

Il cherchait dans les tréfonds de sa mémoire un écho. Rien. Ignus résonnait comme un son inconnu parmi ses souvenirs. Pourtant, ce devait être important, il en était certain.

- Vous apparteniez à la compagnie du sergent Eofend n’est-ce pas ?

Gallen Mortensen se souvenait des ordres transmis à la Garde Royale. Des guerriers fidèles au Rohan qu’il avait pour la plupart trié sur le volet afin d’assurer sa sécurité. Quelle ironie, des hommes pour le défendre, lui, le Maréchal Gallen Mortensen ! Le sergent Eofend avait été envoyé à la poursuite de voleurs qui s’étaient attaqués aux Caves d’Or. Le Bourgeois leur avait fait part des artefacts volés dans ses propres bâtiments. Quelle probabilité pour que, parmi ces artefacts, se trouvent ceux qu’évoquait la missive des Erudits ? Alors, doucement, mais sûrement, les rouages de son esprit se mirent à tourner. Cette lettre, il l’avait tant lue et relue qu’il la connaissait à présent par coeur. Polias avait cherché à le détourner de cette obsession, mais il avait toujours été certain, lui, que cette missive n’était pas issu des délires d’intellectuels à l’esprit ravagé par quelques vapeurs enivrantes.

- Des armes puissantes ont été volées dans les caves d’Or …, laissa-t-il échapper. Les secrets de la Grande Bibliothèque de Minas Tirith ont été violés …

Il leva les yeux vers Theomer.

- … et des âmes innocentes ont été sacrifiées lors du pillage du sanctuaire Arnorien…

Ces derniers mots moururent sur ses lèvres. Il n’en fallait pas plus pour ancrer une certitude dans le coeur du Vice-Roi. Ignus, ou celui qui se faisait appeler ainsi avait la volonté belliqueuse de s’emparer du pouvoir pour semer la terreur en Terres du Milieu. Alors le désespoir céda à la colère, à la rage et une résolution sans borne qui s’étira dans ses veines comme un venin.

- Theomer, fils de Gamelin, Eorl, le Rohan et le roi te remercient.

Malgré son envie bouillonnante de partir immédiatement battre la campagne à la poursuite d’Ignus, il eut un coup d’oeil pour la jeune guérisseuse.

- Remettez-vous de vos plaies cavalier du Riddermark. Aussi vite qu’il vous est possible de le faire. Et si tôt que vous serez capable de tenir sur vos deux jambes sans trembler, vous viendrez au rapport dans mon bureau.

Il se tourna vers la jeune femme qui se tenait au chevet de Theomer et il rajouta d’un ton péremptoire.

- Le plus vite sera le mieux.

Tenant la hache d’une main, le parchemin de l’autre et l’étrange symbole dans le creux de sa main, il fit de nouveau claquer ses bottes sur les dalles sombres des maisons de soins. Il tenait, enfin et pour la première fois, une piste. Si le Rohan parvenait le premier à trouver ces artefacts …
Sujet: Prévenir le Vice-Roi
Nathanael

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Rechercher dans: Edoras   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Prévenir le Vice-Roi    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 11 Jan 2017 - 16:14

Sale nuit. Sale journée. Le sommeil le fuyait, gibier nocturne et farouche qu’il était incapable d’attraper. Une chasse perdue d’avance. Il le savait. Le royaume. L’elfe. Aelyn. Les jumeaux. Les finances. La missive. La Grande Estive. Diantre ! Cette liste ne finirait-elle dont jamais ? Il fut un temps où loyauté et honneur seuls peuplaient son esprit. Aujourd’hui il n’arrivait plus à compter le nombre de sujets auxquels il devait réfléchir, le nombre de conseils et de discussions qu’on lui imposait, le nombre de signatures, de seaux, de parchemins qu’il avait ratifié, le nombre d’ordres qu’il devait dicter. Il se massa les tempes. Son bureau était encombré par des vélins, de la cire, des encriers et une bougie éteinte. Il s’était endormi en relisant un traité commercial avec les carriers du Gondor. Certaines pierres du château d’or, usées par le temps et des milliers de cavaliers, devaient être changées. Les escaliers étaient seuls à se souvenir qu’autrefois les Rohirrims furent des combattants et non des scribes. Troquer l’épée contre la plume. Quelle idée il avait eue ! Le jeune roi et ses conseillers avaient su tirer sur les bonnes ficelles. Gallen avait quelques fois l’impression de n’être qu’un pantin enfermé dans une boîte. Il manquait d’air. Une bonne bataille, voilà ce dont il avait le plus besoin. Cogner, écraser un nez, briser un poignet ou des doigts, entendre le craquement de l’os qui se rompt, le hurlement de douleur de l’adversaire défait, voir le sang gicler sur son uniforme. La nuit, il en rêvait. Il avait souffert. Son corps portait le souvenir de toutes ses blessures. Mais bon sang, comme il se sentait vivant alors ! Que Melkor emporte les femmes et leurs bons sentiments. Il regretta aussitôt cette pensée. Aelyn lui manquait. Il se rongeait les sangs à son propos. Où était-elle et quel sort lui faisait-on subir ? Et la question, qui le tourmentait le plus, la reverrait-il un jour ? Une vie entière qui lui avait appris à ne plus se faire de faux espoirs. Et pourtant, il en aurait eu besoin. Juste un peu. Pour tenir.

Est-ce qu’il avait rêvé ? Ses pensées traversaient ses songes, le poursuivaient nuit et jour. Un moment, il s’était encore assoupi. Un coup contre la porte le réveilla à peu près.

– Sieur Mortensen ?
– Qu’y a-t-il ?

La porte s’ouvrit sur la carrure étroite d’un jeune cavalier. Son heaume sous le bras, il fit un signe de tête pour saluer son supérieur et bégaya ce qu’il avait à dire.

– Feold, fils de Garm et cavalier du Rohan dit qu’il a un message important à vous transmettre. Il revient de l’infirmerie. Il dit que…
– Fais-le entrer, il me le dira lui-même.


Un garde tout ce qu’il y avait de plus banal. Il avait dû le croiser ici ou là lors de ses nombreuses allées et venues au sein de Meduseld. Il avait la mâchoire si anguleuse qu’elle semblait taillée au burin. Un bon soldat sans doute, mais Gallen ne put s’empêcher de penser qu’il avait une gueule de con. Un de ceux qui déclenchaient les bagarres dans les tavernes, pour le seul loisir de mettre quelques soûlards sous les écrous pour se faire bien voir. Il n’avait aucune raison de se trouver là si ce n’était pour se faire bien voir.

– Parle Feold, fils de Garm.
– Un blessé, mon seigneur, dans l’infirmerie, qui a demandé à vous voir et à vous parler. Il aurait un message à vous transmettre. Et le capitaine Learamn a dit que vous aviez d’autres choses plus importantes et qu’il fallait pas vous déranger pour si peu.
- Alors, pourquoi me déranges-tu ?
dit Gallen, dont l’intérêt venait pourtant d’être piqué au vif.
– Avant que je parte, il a parlé de la compagnie du sergent Eofend et d’une embuscade qui a tourné à leur désavantage. Il avait des documents sur lui. Moi, je les ai pas lus, mais paraîtrait qu’y en a un qui parle de vous.

Un silence pesant s’installa entre les deux hommes. Les prunelles de Gallen s’étaient embrasées et dardant son regard sur Féold, il lui fit signe de sortir. Un autre problème à rajouter à sa liste. Il était plus facile de mener une bataille que de diriger un royaume. Bon sang, mais que trouverait-il dans l’infirmerie ? La curiosité qui l’aiguillonnait ne parvint pourtant pas à lui faire allonger l’allure. Il était trop las de nuits sans sommeil. Trop abattu par le chagrin. Trop rongé par l’anxiété et harassé de toutes ces problématiques royales. « Mon royaume pour un cheval », pensa-t-il, amer.

Sur le sol de l’infirmerie, des rayons d’or et de pourpre caressaient la pierre noire du château. Régnait un silence que brisa le bruit de ses bottes. Il eut droit à quelques courbettes et signes de tête. Ici, encore plus qu’ailleurs, l’absence d’Aelyn lui devenait palpable. Il prit une longue inspiration, tandis qu’il marchait, pour éviter à sa gorge de se serrer trop étroitement. Une respiration, encore, pour retenir toute la tristesse qui lui montait aux yeux. Si bien qu’il parvint au chevet de Theomer comme un homme qui vient d’affronter un grand combat et qui en sort vidé et épuisé. Ce qui leur faisait au moins un point commun.

– Est-ce bien l’homme qui s’est battu au côté du sergent Eofend, demanda-t-il ?

Une respiration, encore, pour ne pas laisser la colère s’insinuer dans son cœur et détruire la digue fragile qui retenait sa fureur. Combien de soldats ? Combien de soldats du Riddermark reviendraient ici blessés, malmenés, étripés et couverts de blessures ? Touchait-on les cheveux d’or d’un seul des cavaliers du royaume et c’était tout le Rohan qui saignait. Il en avait toujours été ainsi pour Gallen Mortensen.
Sujet: Tous les fleuves ont une source
Nathanael

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Tous les fleuves ont une source    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 14 Aoû 2016 - 20:49

Les journées s’étaient succédées selon le même rythme harassant. Mais celle-ci avait finalement réussi à lui mettre un dernier coup de boutoir qui l’avait laissé assommé. L’enlèvement d’Aelyn l’avait bouleversé au plus haut point. Il avait fait mander des officiers loyaux et zélés qui avaient déjà envoyé leurs hommes aux quatre coins du royaume pour retrouver sa bien aimée. Mais cela suffirait-il ? Qui ? Qui en voulait à la guérisseuse ? Qui en voulait à la mère de son enfant à naître ? Qui en voulait à une représentante du pouvoir au Rohan ? Qui ? Etait-ce personnel ? Etait-ce stratégique ? Etait-ce vengeance ou punition ? Les questions tournoyaient dans sa tête menaçant de le submerger et de le renverser. L’agitation qui le gagnait le mettait au bord d’une colère sans nom. Plus tôt dans la journée il avait menacé un de ses subalternes de lui passer l’épée au travers de l’abdomen s’il ne réagissait pas plus vite. Il s’était reprit, trop tard, et il avait vu la terreur sans nom qu’il avait inspiré à ses hommes. Le respect qu’ils lui portaient s’était un moment mu en crainte et il n’avait pas aimé cette expression horrifiée sur leur visage. Il était éreinté de coordonner des hommes, des conseillers, d’organiser des réunions, de rédiger des rapports, de rendre compte au jeune roi si loin de son royaume, d’approuver les comptes et d’ordonner les approvisionnements du prochain départ pour la Grande Estive. Il s’imaginait mettre Meduseld sans dessus-dessous pour retrouver ceux qui avaient enlevé sa chère et tendre, il rêvait de pouvoir briser des mâchoires et fendre des crânes pour faire parler les pleutres qui avaient soutenu les agresseurs, il se voyait à cheval parcourant les plaines pour retrouver Aelyn. Au lieu de quoi il tournait en rond dans le château d’or, parlant plus fort que nécessaire pour se faire entendre, pour donner des ordres. Ses bottes martelaient le sol trop fort, il respirait trop vite. Il était hors de lui.

- Seigneur Mortensen ?

Il s’était enfermé dans son bureau pour reprendre ses esprits. Un peu plus et il risquait de tuer quelqu’un, ne serait-ce que pour se calmer les nerfs. Il prit une profonde inspiration et réfléchit. Laisserait-il ou non rentrer le messager ? Allait-il seulement lui répondre ? Il pouvait faire semblant d’être occupé, de ne pas l’avoir entendu. Il pouvait attendre qu’il s’en aille pour demeurer seul. Un moment. Juste un moment. Mais son devoir le força à prendre encore une fois une profonde inspiration et à répondre.

- Entrez.
- Les gardes des geôles tiennent à vous signaler l’arrestation d’une elfe. Elle est entrée dans le royaume à trois jours de marche d’Edoras.
- Et encore ? En quoi une elfe peut-elle m’être utile dans la situation présente ?
- Vous avez demandé à ce que l’on vous signale toute nouvelle interpellation mon seigneur. Elle a été interpellée. Je vous le signale.


Le vieux messager semblait coutumier des emportements du Vice-Roi. Il parlait d’une voix calme et lente. Il demeura dans l’encadrement de la porte en attendant une réponse. Mais Gallen se contentait de le regarder de ses yeux aux reflets d’acier.

- Mon seigneur ?

Gallen poussa un profond soupir, non de soulagement, mais d’accablement. Peu de gens avaient été mis au courant de l’enlèvement d’Aelyn. Ceci afin de faciliter le travail de ses officiers et d’éviter de semer la crainte dans le coeur du peuple. L’unité du Rohan était encore trop fragile pour lui imposer la nouvelle. Il serait difficile de dissimuler son absence, mais la grossesse pourrait être une excuse valable pour expliquer sa soudaine disparition : du repos et une retraite nécessaire jusqu’à l’arrivée du petit. Gallen était persuadé qu’il s’agissait d’un garçon.

- Amenez-là dans la salle du trône, j’arrive.

L’après-midi n’était plus. La soirée s’était étirée sur les plaines et la nuit couvrait de son voile les Rohirrims fatigués par une dur journée de labeur. Il ne s’attendait pas à trouver une enfant à proximité d’une des tables de la salle du trône. Etait-ce une elfe ? Un moment il se demanda si ses hommes ne lui avaient pas joué un mauvais tour. Mais son humeur interdisait toute plaisanterie déplacée. Le dernier qui avait cherché à détendre l’atmosphère était couché dans un lit, dans une salle de guérison. L’heure du repas était passé, celui des bonnes histoires et de la veillée aussi. Ne restait que les gardes en faction dans la grande salle. L’homme qui avait amené l’elfe s’approcha de lui.

- Elle ne comprend pas notre langue monseigneur.
- Ou bien elle fait semblant de ne pas la comprendre.


Il congédia le garde d’un signe de tête. Il aurait pu faire amener l’enfant dans son bureau, ou se déplacer lui-même dans les geôles. Au lieu de quoi il l’avait invité dans la salle du trône comme une émissaire étrangère, plutôt que comme une prisonnière. Mais ses gardes avaient pris moins de soins et de précautions, et il pinça les narines en s’approchant de la jeune femme.

- Vous auriez pu lui laisser de quoi se laver. De quoi manger. De quoi boire. Sommes-nous un peuple de sauvages ? Voulez-vous que l’on dise au-delà de nos frontières, les geôles du Rohan voient courir les rats et pulluler la vermine ? Que les étrangers y sont accueillis avec des piques et l’épée à la main ?

Il s’était tourné vers les gardes en poste. Tous s’étaient redressés quand il s’était mis à parler, mais aucun d’eux ne pouvait lui apporter de réponse. Les responsables auraient rapidement affaire à lui. Il toisa la petite personne des pieds à la tête comme un objet étranger ou magique. Elle n’avait rien d’une elfe des légendes. A moins que le temps n’ait eu raison de leur beauté et de leur grandeur et que la race se soit amoindrie au fil des siècles. Lâmmath … un souvenir aussi froid que les glaces du nord lui arracha un frisson. Non, tous les elfes n’avaient pas dégénéré. Certains portaient encore en eux la vigueur de leurs ancêtres. Il fit le tour de l'étrangère et regarda ses poignets attachés. Inutile de prendre des risques. Il s’approcha pour la regarder de plus près tandis que des fils arachnéens reliaient ses idées entre elles, formant une toile fragile où il voyait se dessiner la splendeur de son royaume. Les elfes étaient aussi vieux que le monde. Ils avaient la connaissance et la mémoire des choses. Ils savaient donc forcément quelque chose à propos de la missive qu’ils avaient reçu.

- Comment t’appelles-tu ?

Sa voix grave s’était calmée. Il n’eut pas de réponse. Etait-elle sourde ? Ne comprenait-elle réellement pas leur langue ? Etait-elle en train de manigancer un plan destiné à mettre le royaume du Rohan dans le chaos ? Toutes ces questions se percutèrent sans aucune logique dans son esprit. Il était fatigué, las et impatient d’en finir.

- Ton nom !

Il se pointa du doigt.

- Gallen.

Puis il tendit son indexe vers l’elfe.

- Toi ?

C’était risible. Il prit un moment conscience de leur situation et manqua de tout laisser tomber. De la laisser retourner dans les geôles, d’y croupir quelques jours avant d’être relâché après quelques questions ridicules. Il avait envie de dormir. De sentir la tiédeur du corps d’Aelyn contre le sien, de voir son ventre rebondi s’arrondir chaque jour. Mais on lui avait enlevé tout cela. On lui avait ôté le peu de quiétude qui lui restait, l’océan de douceur que représentait sa compagne lui avait été arraché.

- Parle !

Il donna un violent coup de pied dans un banc qui se trouvait non loin de sa botte. Le bruit sec du bois qui se brise contre la dalle résonna dans la grande salle. Cela n’annonçait rien de bon.
Sujet: Aux grands maux les grands moyens . [PV Aelyn]
Nathanael

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Rechercher dans: Meduseld   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Aux grands maux les grands moyens . [PV Aelyn]    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 24 Mai 2016 - 21:46

Il n’aimait pas ça. Il ruminait l’idée depuis plusieurs jours mais la digérer était difficile. La nécessité s’imposait pourtant, pour le bien de tous, de son peuple, de son royaume, du Rohan ! Fendor et Polias agissaient en diplomates, lui réfléchissait en stratège. Le jeune roi agissait peu en vérité, loin des siens et de ses terres. Les responsabilités commençaient à lui peser lourdement sur les épaules et, quelque part, il en voulait au jeune garçon et à ses proches de se délester ainsi des devoirs qui leur incombaient. La prudence mettait le Rohan au bord d’un gouffre dangereux alors qu’il était temps d’agir. Gallen était tiraillé entre son sens profond du devoir envers son royaume et toute la déférence et le respect qu’il devait à son roi, aussi jeune soit-il. Le devoir, toujours le devoir !

Rongé par le doute, énervé et fatigué par l’organisation de la Grande Estive et la gestion des éoreds, il frappa violemment du poing sur le plateau en bois qui lui servait tout à la fois de table, de bureau et quelques fois d’oreiller. Son sang bouillonnait en lui tandis que son esprit tentait vainement de retenir ses idées dans les rets de la raison. Qui avait raison ? Et la question revenait sans cesse le tirailler, transformant ses nuits en insomnies récurrentes. Au loin les Montagnes Blanches immaculées tendaient leurs sommets escarpés dans un ciel limpide. Derrière les piémonts rocheux la Cité Blanche devait déjà s’agiter pour organiser des équipes de chercheurs, des soldats, des ingénieurs, des philosophes. Ils avaient en leur possession des quantités inimaginables d’écrits et de textes divers à propos d’objets magiques, d’artefacts puissants et  de récits ancestraux. Ils avaient du recevoir également la missive étrange. Mais le Gondor n’avait pas cherché à leur communiquer ses intentions. Ce royaume voisin cherchait-il à acquérir de plus en plus de pouvoir ? Leurs liens se délitaient sans cesse. Le Gondor s’était bien gardé d’envoyer ses troupes secourir la légitimité rohirrime lors de la Guerre des Trois Rois. Hogorwen avait ainsi profité impunément de l’indifférence générale pour étendre son emprise sur les plaines et opposer les Rohirrims les uns aux autres. Pas un seul roi, pas un seul dignitaire n’avait sourcillé à l’enterrement du roi Theneor. Ils avaient tous répondu à l’appel de l’Usurpateur par politesse et pour des raisons diplomatiques sans doute. Mais plus aucune amitié solide, plus aucun serment, ne liait les hauts dignitaires entre eux. Ce n’était que flagorneries et courbettes respectueuses. Mais où étaient l’honneur, la dignité, la loyauté et le respect mutuel qui avaient permis de bâtir des liens solides entre les royaumes des peuples libres ? Ils étaient loin Eorl et Cirion, morts et oubliés. L’Halifirien n’était plus qu’une colline où poussaient des arbres et des arbustes laissés à l’abandon.

Il pesta contre le jeune roi et contre lui-même. Aucune solution ne semblait la bonne. Il fallait pourtant agir. Pour le bien de tous, de son peuple, de son royaume, du Rohan ! Il se le répéta plusieurs fois encore pour s’en convaincre définitivement. Il fit le tour de la table et ouvrit la porte qui menait à ses appartements.

- Soldat, trouvez-moi le capitaine Learamn ainsi que Harding, cavalier du Rohan. Et rapidement !
- Bien monseigneur.


Un garde à la coutumière crinière blonde traversa le couloir du château pour transmettre les ordres du Vice-Roi. Gallen tournait en rond comme un fauve en cage dans son bureau. Sa décision était prise. Il était temps de partir en quête des artefacts et de la Fraternité de Yavannamire.

Pourtant … pourtant le destin continuait de s’acharner contre lui et décida autrement de son sort. Il en était toujours ainsi. Il n’était plus maître de ses journées pas plus que de sa vie depuis sa nomination comme Vice-Roi du Rohan. Un titre pompeux pour des responsabilité bien réelles. Il se passa quelques minutes à peine avant qu’on ne vienne tambouriner à sa porte.

- Entrez donc, cette porte est ouverte, cessez de vous acharnez à la faire tomber de ses gonds.

Gallen parlait avec force et avec colère. Il tremblait encore de sa récente décision et cette intrusion imprévue lui mit les nerfs à vif. Le sentiment qui le percuta par la suite était des plus violents, des plus imprévisibles et pourtant des plus familiers. La longue chute de Farma et l’attaque d’Aelyn au Gondor avaient déjà suscité en lui une telle émotion. Peur et terreur teintées de colère, de rage et de haine. Il oublia momentanément les trésors des temps anciens et les histoires de bonimenteurs, l’instant présent le rattrapait à grandes enjambées au milieu de sa nostalgie passéiste.

Les évènements qui suivirent s’enchaînèrent si rapidement qu’il lui serait difficile plus tard d’en retrouver le fil. Malgré la brutale émotion qui s’était emparée de lui il avait su garder la tête froide et avait convoqué sans attendre tous les officiers supérieurs de garde dans la cité. Une seconde, l’idée de partir seul à la poursuite d’Aelyn lui avait traversé l’esprit. Mais il n’était plus cet homme là, il ne pouvait plus se permettre d’agir ainsi. Il n’avait aucune information précise sur ce qu’il s’était passé, sur l’identité des ravisseurs pas plus que sur la nature de leur motivation. Vengeance personnelle, pression politique, demande de rançon ? Il envisageait toutes les possibilités sans pouvoir s’empêcher de penser au pire. Un simple meurtre. Il ne laissa néanmoins rien paraître de ses tourments tandis qu’il donnait ses premiers ordres à ses hommes. La réunion avec ses officiers fut relativement brève et expéditive. Les longues années d’expérience qui lui avaient laissé autant de cicatrices que d’occasions de réfléchir à ses erreurs lui permettaient aujourd’hui d’agir avec rapidité et efficacité. Et il espérait sincèrement être suffisamment rapide et efficace. La santé d’Aelyn en dépendait. Sa vie peut être, ainsi que celle de l’enfant qu’elle portait. Cette pensée lui noua la gorge alors qu’il découvrait l’ombre de son jeune capitaine se dessiner dans l’entrebâillement de la porte. Il faisait peine à voir. Malgré tout le respect qu’il avait pour lui, il fallait se rendre à l’évidence. Le jeune homme était estropié et faible. Incapable de tenir à cheval sans doute, et plus incapable encore de tenir la cadence si une course poursuite devait avoir lieu. Et c’est à cause du respect qu’il avait pour son capitaine sans doute, qu’il ne lui dissimula aucune de ses pensées. Il ne dit rien, pas un mot, mais son regard était sans détour et la lueur qui brillait dans ses yeux ne faisait aucun doute. Learamn resterait à Edoras.  

Ce ne fut pas à Learamn qu’il s’adressa, mais à Iran. Son regard était indéchiffrable et ses mots ne laissaient place à aucune contestation possible.

- Prenez soin de lui.
 
Sujet: Il ne faut pas être plus royaliste que le Roi
Nathanael

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Rechercher dans: Meduseld   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Il ne faut pas être plus royaliste que le Roi    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 15 Déc 2015 - 11:47
Un orage de chaleur s’abattait encore sur les plaines du Riddermark, traînant derrière lui de longues ondées pareilles à des voiles sombres. Depuis le mariage du roi Aladarion et de la jeune princesse de Dale, le Rohan avait repris ses couleurs. Personne n’avait oublié la brutalité qui avait opposé les Rohirrims entre eux et la Guerre des Trois Rois entachait à présent leur histoire d’une page noire.  Les bardes et les conteurs chantaient peu à propos de cet événement, car tout le monde y avait perdu quelque chose… un peu de leur âme sans doute. Plusieurs escarmouches avaient agitées les collines et les champs, rébellions sporadiques et souffreteuses de quelques anciens hommes de mains d’Hogorwen qui n’avaient pas supporté la mort de leur chef et la déchéance de leur parti. Et puis il y avait eu plus inquiétant. Ces bandes d’orcs qui traversaient allègrement les plaines par petits groupes, comme fouettés par une main invisible, rapides et muets, plus terrifiés par ce qui leur courraient après que par les Rohirrims eux-mêmes. Personne n’avait rien pu en tirer. Puis les incursions orcs s’étaient calmées.

Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! 1720-23

Gallen Mortensen soupira. La vie politique n’était pas son fort. Il était nécessaire que le jeune roi apprenne ses gammes auprès de personnes compétentes. Il ne remettait pas son éducation en question. Mais la gestion du royaume et le fait que toutes les décisions reposaient sur ses épaules semblait l’alourdir d’un fardeau insurmontable. Il était homme d’action et de cœur, prêt à défendre son royaume, mais il préférait tenir l’épée que la plume, et  parler à ses hommes sur un champ de bataille plutôt qu’à des conseillers autour d’une table.

Des bruits de pas résonnèrent dans la longue salle du château de Meduseld. Les portes s’étaient ouvertes sans qu’aucun nom ne fût prononcé et Gallen fut tiré de ses réflexions. Un vieillard grisonnant et courbé par le poids de nombreuses années s’avançait aussi rapidement que le lui permettaient ses vieilles jambes. Le Haut Conseiller. Gallen se leva et accueillit le Précepteur avec le respect qu’il lui devait. Mais l’urgence de la situation lui fit omettre les politesses d’usage.

- Graves nouvelles Polias. J’avais besoin de vous consulter, c’est une décision à ne pas prendre à la légère.

Le Haut Conseiller hocha de la tête mais il ne répondit pas tout de suite. L’atmosphère était tendue entre les deux hommes. Car malgré le profond respect qu’ils avaient l’un pour l’autre, Polias reprochait à Gallen d’être trop sanguin et ils n’étaient que rarement d’accord sur les décisions à prendre. Le vieil homme craignait que le Vice-Roi ne s’emporte et ne s’enflamme à propos de cette missive et qu’il envoie tout un contingent de Rohirrims à la poursuite d’une ombre. Leur royaume avait trop souffert ces derniers mois pour se permettre de batifoler après des rêves de grandeur.

- Savons-nous si leur propos est attesté par d’autres ? Enfin, Gallen, des armes aussi puissantes existent-elles vraiment ? Il est dangereux de se mettre en marche avec des on-dit. Nous ne pouvons nous permettre de nous embarquer dans cette aventure sans mettre en péril notre royaume.

Gallen s’enflamma.

- Et de telles armes nous permettraient aussi de retrouver notre grandeur d’antan. Notre bannière n’a été que trop souvent bafouée, notre peuple a besoin de croire en quelque chose, d’avoir de l’espoir. Les événements ont joué en notre défaveur jusqu’à présent et nous ont affaiblis. Il est temps d’unir nos forces pour faire quelque chose de plus grand.
- Gallen, vous vous emportez. Nous devons d’abord en référer au jeune Fendor. Il doit être mis au courant. Malgré tout le respect que je vous dois, je pense que nous ne sommes pas en mesure de prendre cette décision.
- Et quoi ? Laisser un enfant choisir le destin de notre royaume ?


Malgré la véhémence de ses propos, il se mordit les lèvres pour ne pas en dire plus. Il s’était rattaché à la cause de Fendor par devoir et loyauté envers son royaume. Mais il y avait bien à redire sur le jeune garçon qui s’était un jour présenté au Gouffre de Helm comme leur seul et unique souverain. Polias eut un regard grave envers le Champion du Rohan et secoua lentement la tête en signe de dépit.  

- Il se pourrait que ce jeune homme nous surprenne Gallen. Le sang de Firion coule dans ses veines.

Mais quelle que soit la décision du roi, Gallen Mortensen, Champion du Rohan, s’était déjà fais un avis sur la question.
#Polias #Gallen #Mortensen
Sujet: Aux grands maux les grands moyens . [PV Aelyn]
Gallen Mortensen

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Rechercher dans: Meduseld   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Aux grands maux les grands moyens . [PV Aelyn]    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 22 Sep 2015 - 13:06
Les yeux bandés, Gallen effectuait les passes d'arme avec vivacité et force. Normal ,ces gestes il les avait répétés des milliers de fois. Mais depuis une année il augmentait la difficulté de ses passes d'arme. Sa rencontre avec Rokh n'était certainement pas étrangère à ce changement. Penser à sa Némésis du Sud transporta Gallen deux mois avant dans la tente de la reine Lyra. les épisodes survenus suite au mariage de tar Aldarion étaient loin d'être anodins et de plus ils avaient ramené une "compagnon" de cette sinistre aventure, la compagne ou tout moins une amie ou une compagne d'arme de feu Rokh. La situation était prresque ironique si elle n'étauit pas la suite d'un terrible drame , cette femme exigeait la vengeance , elle avait soif de sang, Gallen l'avait perçu , ayant lui même ressenti cette addiction. Mais le ton du Vice roi avait été intransigeant , ils devaient revenir à Edoras. Mais au fond de lui, Gallen aurait mille fois préféré partir en vendetta venger son âme sœur, mais son temps ne lui appartenait pas , il était Vice Roi du Rohan. Mais il ne pouvait pas laisser ce crime impuni et il avait engagé la parole du Rohan. Et surtout il voulait sincèrement faire payer à ces hommes ou femmes la mort d'un guerrier tel que Rokh, lorsqu'il y pensait il rentrait dans une rage folle. Mais il devait parler plus longuement à cette guerrière

Respire , oui comme cela

Le vice roi se força à se calmer.  Puis il reprit ses enchainements. Oui il avait compris de nombreuses choses ces derniers temps, sa rencontre avec le roi Méphisto lui avait fait prendre conscience des responsabilités de sa charge. Depuis son retour il s'était plongé dans la gestion du Rohan, ne s'accordant que ses 2 heures de libertés martiales, seul ou parfois avec le capitaine des gardes royaux Léaramn . D'ailleurs Gallen avait croisé tout à l'heure l'homme qui devait être le père du jeune homme. Un paysan , Mortensen le sut immédiatement. Tout comme son père à lui. Cela occasionnait souvent de l'incompréhension, Gallen laisserait Léaramn lui en parler si la capitaine en éprouvait le besoin. De toute manière Aelyn allait s'occuper du jeune capitaine, elle trouverait les mots.

Son esprit commença à être assailli par des mouvements de troupes, le prix du blé, les problèmes de succession d'un seigneur du Nord.

Gallen imposa le vide dans sa tête et répartit pour 10 mns  de combat imaginaire. En sueur, Le vice roi retira son bandeau. Il s'avança vers le coté Nord de la salle d'armes et plongea comme à la vieille époque sa tête dans un tonneau d'eau froide. Il ressortit la tête le sourire aux lèvres. Oui c'était bon. Et comme toujours lorsque il était bien il pensa à Aelyn. Il s'essuya vigoureusement et se souvint des derniers évènements: l'annonce de la grossesse d'Aelyn, leur violente dispute avant le duel contre Rokh, son intervention féerique contre la reine Lyra durant laquelle elle avait montré qu'elle était la compagne du Vice roi du Rohan et l'attaque qu'avait subi Aelyn dans la maison des guérisons à Minas thirith. Comme souvent Gallen maudit le système de renseignements du Rohan qui était presque inexistant et tout du moins bien moins efficaces que ceux du Gondor ou de son ami Sirion en Arnor. Certes il échangeait de ceci avec Fendor mais cela ne fait pas partie de la tradition rohirrim et Gallen se rendait compte que les mentalités étaient longues à changer. Mais au cours de sa lutte contre l'OCF Mortensen s'était rendu compte de l'efficacité de tels réseaux d'informations et de renseignements. A ce sujet il avait appris la mort de Shiva à Minas thirith, Gallen était persuadé que la mésentente entre Sirion et Neige avait son importance dans cet échec. Il doit se l'avouer la mort de la jeune femme l'avait touché.

Mais il faut bien l'avouer Aelyn et Gallen avait juste amorcé une vraie conversation sur ces sujets.  Le Vice roi le sentait Aelyn attendait des explications et elle les aurait il lui devait cela. Mais il eut un sourire car depuis peu Aelyn était devenue encore plus câline surement à cause de sa grossesse et même si il ne devait pas le dire jamais il n'avait connu un tel nirvana auprès d'une femme même avec.... Et de nouveau l'image de Farma le frappa.

Gallen respira longuement et il les entendit arrivés...les jumeaux.

Il leur tourna le dos pour ne pas qu'ils voient son sourire , car il était heureux de les voir pour leur leçon d'escrime mais il était leur maitre d'arme. il se retourna calmement lentement l'air grave.

Ces derniers temps, devant le ventre de leur mère qui s'arrondissait Gallen essayait d'imaginer ce que pouvaient penser les jumeaux, il en était tout simplement incapable. il décida donc de ne pas changer son attitude, ne pas ses substituer à leur père mais être là pour eux. Et les protéger contre tout et tous, car il y avait des rumeurs. L'arrivée d'un enfant légitime de Galeln compliquait leurs places à Edoras pour certains, même si Aelyn et Gallen n'étaient pas mariés. D'autres allaient plus loin et si Fendor ........

Gallen balaya ses noires pensées et observa les jeunes garçons déterminés avec les épées en bois que Gallen leur avait donnés.

Il leur demanda de lever leurs armes et observa leur prise en main.

Galln murmura

Bien , Très bien....

Puis plus haut

"Les cours d'escrime sont interdits aux mamans"

Et il entendit ronchonner et un bruit de pas précipité , Aelyn était là , elle ne pouvait pas s'en empêcher.

Gallen fit un clin d'œil aux garçon et reprit son sérieux

"Bien montrez moi les passes apprises hier"

Les garçons s'exécutèrent. Ils avaient surpris leur mentor, ils avaient des capcités physiques au dessus de la moyenne et une envie d'apprendre surtout Eofyr. il apprenait déjà des passes d'armes qu'un adulte aurait du mal à appréhender....

Tout à ses pensées, le Vice roi observait les jeunes garçons , il s'aperçut qu'il les aimait plus que tout et cela le rassura.

Il mit en place un combat entre les 2 et cette fois Eogast fut en dessous de ces capacités, il eut même les larmes aux yeux suite à un coup d'épée un peu fort de son frère.

Gallen ordonna à Eofyr de répéter les passes d'armes de la veille avec plus de rapidité et il s'assoit à coté d'Eogast .

Le vice roi laisse un petit instant s'étirer et déclare

"Tu m'aimes pas te battre hein Eogast"


Le jeune garçon regarda les yeux remplis de larmes Gallen, qui lui vait le regard dans le vide

"C'est normal Eogast, mais nous sommes dans un monde violent et nous devons défendrons ce et ceux que nous aimons , tu comprends ?"


Le jeune garçon fixait toujours Gallen

"Tu es très intelligent Eogast, tu m'impressionnes sincèrement mais des personnes dans ce monde te haïront pour cette qualité c'est ainsi, tu devras alors te défendre. Et ta mère ne me le pardonnerait pas si il t'arrivait du mal..... Et moi non plus je ne me le pardonnerai pas?..."

Gallen fixa enfin Eogast et le prit dans ses bras.

La séance se termina peu après

Gallen rangea les armes et se rendit dans ses appartements, pour une longue journée de réunions interminables mais c'était sa charge, il était Vice roi du Rohan, maintenant il l'admettait vraiment.

#Gallen
Sujet: Un rendez vous avec le destin
Gallen Mortensen

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Rechercher dans: Les Champs du Pelennor   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un rendez vous avec le destin    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 13 Mar 2015 - 15:14
Le vent gonfla comme souvent la cape d'hermine du vice roi du Rohan. Calmement il descendit les escaliers escarpés mais décorés du haut de la cité blanche. Il arriva enfin dans ses appartements. Vides... Aelyn devait encore être dans la maison des guérisons. la jeune femme pouvait rapidement perdre le sens du temps lorsqu'elle était auprès de collègues à parler de tisanes, onguents et autres recettes de grand mère. Cette dernière remarque arrache un sourire fugace à Gallen. Cette absence surtout faciliterait la suite des évènements .Gallen se versa une bière naine dans la choppe ouvragée représentant les flammes en hommage aux passeurs des étoiles. Il fixait par la large baie la cité qui grouillait à ses pieds. Minas thirith n'était pas Edoras, elle semblait ne jamais dormir, le bruit était incessant. Le vice roi devait bien se l'avouer : ;les plaines du Riddermark lui manquaient. Il termina lentement le breuvage amer . Puis comme piqué par une abeille il se dirigea vers un de ses coffres de voyage. Il l'ouvrit et sortit avec précaution l'armure ouvragée de Vice roi du Rohan , il l'étala sur le large lit. Son regard s'arrêta sur la magnifique armure. Il reconnut aussi la main d'Eothain qui avait à des endroits stratégiques renforcé les protections pour empêcher les aspérités même minimes d'agresser la peau de Gallen. Elle était étincelante.

Avec calme, Gallen revêtit son armure, il se regard dans la glace. l'absence d'Eothain l'attristait il aurait aimé lui parlait, mais pas cette fois....

Puis Gallen empoigna Kaya , il la fixa à son tour. Avec sa pierre à aiguiser, lentement il s'occupa d'elle. Enfin satisfait , il se regarda de nouveau dans le miroir et logea son casque sous son bras gauche. Puis il quitta ses appartements sans un dernier regard. Gallen avança le regard enflammé. Il descendit vers les portes de la ville . Devant lui chacun s'écartait. le vice roi n'avait cure de l'interdiction de ne pas porter d'armes . Il avançait ni rapidement, ni lentement, il avançait imperturbable. Gallen souhaitait presque qu'on le stoppa mais rien ne survint. Il sentit les regards surpris voire craintifs qui coulaient sur lui. Il arriva enfin aux portes, nul ne l'vait arrêter ni même n'avait osé l'interpeller. Était ce son statut , son regard de fer qui avait imposé un tel respect à son égard. Gallen ne se posa même pas la question.

Il regarda derrière lui, et vit l'imposante Cité s'élever à ses pieds, il apercevait même en miniature l'antique arbre Blanc.

Puis il fixa l'horizon, il découvrit des amas de tentes aux couleurs disparates. Il entendit le bruit caractéristique des campements, il l'avait tellement perçu lors de ses différentes campagnes militaires. Devant lui se dressaient les délégations du Sud , interdites d'entrer dans la capitale du Gondor mais qui dans un intérêt ou une nécessité diplomatique avait assisté au mariage de Tar Aldarion Bientôt elle repartiraient vers leurs lointaines contrées mais avant ...

Le vice roi aperçut l'étendard qu'il recherchait , celui du Rhun. Gallen avança d'un pas décidé. Il entra dans le campement sans un regard , les yeux enflammés. Nul ne l'arrêtèrent de nouveau. il entendit cette fois des murmures sur son passage et les regards étaient cette fois franchement féroces. Mais ces remarques glissèrent sur le vice roi comme l'eau se retient de la plage. Il déambula un certain temps , toujours soumis au regards incrédules. Il le vit enfin, il lui tournait le dos, plongé dans une quelconque conversation.

Rokh dut sentir son regard car au ralenti il se retourna . Gallen crut apercevoir une esquisse de sourire sur le visage lisse de sa Némésis.

Sans accélérer Gallen avança vers Rokh. Puis il se rappela. Un soldat passa près de lui. Gallen le stoppa du plat de la main et s'empara de son bouclier. Le guerrier du Sud s'interposa mais recula devant le regard bleu acier de l'occidental. Et de plus il regarda Rokh qui eut juste un geste de la tête rapide. Le guerrier fustigea Gallen du regard mais recula.

Sans un regard pour cet insecte Mortensen continua son chemin. Arrivé à quelques mètres de Rokh, il lança le bouclier à ses pieds

Il dit simplement


"J'ai trouvé un bouclier Rokh"


Puis il avala sa salive et poursuivit de sa voix de stentor

"Moi Gallen Mortensen je te provoque en duel Rokh. Au crépuscule tu salueras la mort de ma part"


Curieusement Gallen n'avait pas énoncé ses titres, il voulait juste ce duel d'homme à homme
Stoïque Gallen attendait la réponse de son futur adversaire, les pieds campés dans la terre du Gondor.

Mais ce qui étonnait Gallen c'est qu'il avait envie de disserter avec ce guerrier avant de le tuer. Décidément des liens étranges s'étaient tissés entre eux un peu comme ceux avec la splendide Shiva.

Le rohirrim découvrait de drôles de réactions de sa part et certaines le surprenaient d'autres commençaient à l'interroger voire à l'inquiéter.

#Gallen
Sujet: Une requête du Rohan
Gallen Mortensen

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Rechercher dans: Le Palais   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Une requête du Rohan    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 13 Mar 2015 - 14:20
Bien qu'ayant combattu des adversaires d'une puissance presque infinie et survécu à une multitude de dangers, Gallen recula de nouveau devant le regard implacable du souverain. Mais son esprit se calma devant la réponse royale.

tout d'abord Le vice roi acquiesça d'un signe de tête respectueux et il poursuivit d'une vpoix qu'il espérait la plus assurée possible

"Ce sera un honneur pour le peuple du Rohan d'accepter la proposition du Gondor. Qu'il en soit ainsi Majesté"


Gallen remarqua qu'il lui était plus facile de parlé au nom du "peuple du Rohan" que du "Rohan" tout court. Il se demanda si Méphisto avait remarqué ce fait. Certainement car Gallen eut la conviction que rien ne pouvait échappé à un homme de cette trempe.

Puis le vice roi ajouta

"Je vais transmettre votre proposition au Roi du Rohan qui sera ravi de la confirmation de l'antique alliance entre nos deux royaumes"

Puis Gallen se sentit presque gêné, pas à sa place dans ces appartements. Méphisto tentait de survivre à ses peines dans ces lieux cela transpirait des murs.

Le vice roi se racla rapidement la gorge et expliqua

"Je vais prendre congé Majesté"

Il salua d'une rapide révérence le roi du Gondor et il tourna les talons mais au préalable son regard sur l'épée légendaire de Méphisto. Il se permit

"Ce serait un honneur majesté si vous acceptiez un jouir prochain de croiser le fer avec moi
"

Puis Gallen s'éclipsa, il avança rapidement dans le long corridor et se retrouva sur la parvis, fixant l'arbre blanc et en contrebas les champs de Pelennor. Un parallèle avec les plaines du Riddermark s'imposèrent à son esprit évidemment.

Il prit une longue bouffée d'air frais et redescendit vers ses appartements , un autre rendez vous l'attendait......bien moins officiel mais tout aussi important à ses yeux.

#Gallen
Sujet: Des jours avec et des jours sans...
Gallen Mortensen

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Rechercher dans: Les Maisons de Guérison   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Des jours avec et des jours sans...    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 16 Jan 2015 - 14:47
La maison de la Guérison, noble bâtisse de la cité Blanche était en ce jour l'objet de bien des convoitises. Un homme aux larges épaules retranché sous une alcôve, mangeait à pleine dents une pomme rouge vermillon. Cet homme lui aussi noble scrutait se don regard d'ébène la porte par laquelle la compagne du Vice roi était rentré: Erco Skaline vigilant scrutait avec attention les allers et venues, les renseignements donnés par Le phénix l'inquiétait , il avait pensé prévenir Aelyn mais si il le faisait, Gallen renforcerait la protection et les ennemis se retrancheraient dans l'ombre mais restaienta ctifs, Erco devait les prendre la main dans le sac. Il doit bien avouer que depuis sa lutte contre l'OCF il devenait plus retors et il doit bien l'admettre cela lui permettait d'être éloigné même un bref instant de son épouse détestée...

Mais le comte est et demeure un guerrier, un soldat, il n'est pas un espion ou un assassin expérimenté et d'autres paires d'yeux s'intéressaient à lui et aux allers venues dans la maison de guérison, des regards professionnels dans lesquels aucune pitié ne transpirait : des assassins déterminés à tuer.

#Erco #Gallen
Sujet: Une requête du Rohan
Gallen Mortensen

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Rechercher dans: Le Palais   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Une requête du Rohan    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 16 Jan 2015 - 13:41
Gallen gravit avec vivacité la dernière volée de marches, il passa sans un regard devant les derniers gardes de la Fontaine. Le vice roi avait emprunté un chemin bien escarpé et secret pour se rendre dans les appartements privés du roi du Gondor. Mais Mortensen n'était pas dupe, il avait du être espionné lors de ce périple.

Un page ouvrit une porte ouvragée mais sans aucun signe ostentatoire. Gallen était passé près de la chambre dorénavant condamnée dans laquelle était mort le Prince Aleth. il doit bien avouer qu'il avait eu un frisson qui avait couru le long de l'échine en passant près le lieu de ce drame.

Gallen se retrouva donc dans une antichambre du roi du Gondor. Gallen se força à respirer. Il découvrit la décoration sobre de la pièce. Puis son regard tomba sur ses bottes immaculées de boue suite à son entrevue musclée dans les souterrains de la cité Blanche.

Rapidement Gallen nettoie ses bottes de cuir. Puis il se redresse, Il se rappelle l'unique fois qu'il a rencontré l'homme le plus puissant des Terres du milieu: Tar Méphisto du Gondor. C'était lors de l'enterrement de son roi Thénéor.

Méphisto dégageait un mélange de charisme de puissance et de sagesse incroyable.

Le roi du Gondor entra enfin. Gallen eut la même sensation que leur de leur première rencontre mais le rohirrim découvrit une autre lueur dans le regard de Méphisto: une tristesse abyssale.

Gallen effectua uen révérence élégante. Puis sa voix s'éleva

"Roi Méphisto du Gondor, je vous transmets en tant que Vice roi du Rohan les salutations de Fendor, roi du Rohan. "

Il poursuivit

"Le peuple du Rohan vous salue également Roy du Gondor"

Gallen laissa Méphisto répondre à ses salutations

Puis

"Roy Méphisto, je vous remets cette missive du roi du Rohan concernant Isengard"

Gallen remit le parchemin portant le sceau du Rohan et attendit la réponse du roi du Gondor.

#Gallen
Sujet: Pour savoir se venger, il faut savoir souffrir.
Gallen Mortensen

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Bas de la Cité   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Pour savoir se venger, il faut savoir souffrir.    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 24 Déc 2014 - 16:17
Son regard bleu cobalt plongé dans le regard sombre de Shiva, Gallen écoutait les propos de la captive. Si le rohirrim était étonné, il ne le montrait pas. il restait stoïque. mais en fait même si les mots de l'agent de l'Ordre étaenit de la plus haute importance, Gallen voyait uniquement une jeune et jolie femme sensuelle emprisonnée. il se rendit compte qu'il désirait cette femme. Ce fut un choc. malgré son bonheur avec  Aelyn et son amour certain, il se rendit compte qu'il portait la marque de l'Ordre, le gente féminine était donc son point faible , il l'admettait maintenant et Shiva était un danger bien plus mortel pour lui que tout autre. Ils avaient eu raison de l'envoyer le questionner. Heureusement la belle malgré sa fourberie ne poussait pas cet avantage, Gallen aurait été obligé de la tuer, c'est certain pour ne pas... succomber. Tout à ces états d'âme, Gallen se releva calmement, Shiva fit de même. Malgré les haillons qu'elle portait cette femme respirait la sensualité et sa silhouette à certains endroits peu cachée troublait le vice roi. Gallen profita de la prise de parole de Sirion pour reprendre constance.

Il répliqua

"Certes"

Il répondit à son frère d'arme

"J'ai une coupe qui attend mon ami, Etelion , Erco seraient ravis  de trinquer avec toi, Puma  !!"


Puis il reprit plus fort

"Oui, la priorité est Pélargir, tu as raison, Fantôme. Une troupe doit y partir rapidement. je propose Léaramn comme chef d'expédition"


Ce n'était pas une proposition mais quasiment un ordre. Gallen sut que Sirion comprenait, cela permettait d'officialiser d'une certaine manière une alliance des peuples libres et de mettre dos à dos l'Arnor et le Gondor. Et surtout l'attention serait portée sur Léaramn, Sirion et Neige pourraient agir en coulisse les coudées franches. Ce n'était pas un cadeau pour le jeune capitaine mais c'était ainsi...

Gallen effectua un signe de tête respectueux vers Léaramn.

Le rohirrim se tourna vers chaque protagoniste. il s'arrêta sur l'elfe

"Dame Badrick, vous avez débarrassé les terres du Milieu d'un être malfaisant et d'un guerrier plus que brillant mais hautement dangereux. Soyez en remerciée"


Puis il s'approcha de nouveau de Shiva

"Quand à toi, tu vivras , je t'en donne ma parole, mais tu suivras les ordres de Sirion et de l'agent du Gondor"


Gallen ménageait les susceptibilités de chacun, donnant la vie de Shiva aux deux chefs des ordres secrets des royaumes frères .

Puis il poursuivit

"Tu vis mais.."

Et à la stupéfaction générale, Gallen embrassa Shiva sur la bouche. non pas un baiser passionné mais froid

"Oui aussi froid que le premier, tu es déjà morte en fait"

Puis Gallen lui tourna le dos, il sentit la malaise ambiant.

Il lança

"Ne vous maudissez pas dans des exactions infâmes mes amis, ne faites pas comme elle, ne perdez pas votre humanité"


"Capitaine, menez la chasse à Pélargir, soyez à la hauteur de cette mission"

Puis le champion du Rohan sortit de la cellule. les jambes flageolantes il resta un bref instant , le dos accolé à la porte de bois brut. Il se passa une main brulante sur le visage. Mais pourquoi avoir fait cela? impossible à dire...
Puis le vice roi reprit son chemin vers les hauteurs de la cité blanches. Ses pas furent de plus en plus assurés... Il en oublia presque ce dernier épisode mais dans un coin de son esprit restaient, le beau visage de Shiva, la colère de Sirion et la perplexité de Léaramn.Etre un "défenseur" des terres du  Milieu pouvait être compliqué.

Par les Valars il aurait tant voulu en ces instants prendre Aelyn dans ses bras....

#Gallen
Sujet: Pour savoir se venger, il faut savoir souffrir.
Gallen Mortensen

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Bas de la Cité   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Pour savoir se venger, il faut savoir souffrir.    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 5 Déc 2014 - 15:38
HRP: Petite ellipse temporelle, nous sommes le lendemain de la soirée entre Aelyn , Erco et Gallen qui continue dans le post "diplomatie parallèle" HRP



Gallen s'était levé tôt. Il avait entrepris de revêtir ses plus beaux atours , il se rendait à une entrevue avec l'homme le plus puissant des terres du Milieu: Tar Méphisto. Le souverain du Gondor avait lui aussi payer durement lors de la guerre contre l'Ordre il avait perdu Nogard un de ses plus fidèle ami et surtout un fils. Mais Mortensen devait le voir pour une requête du Roi Fendor: le Rohan désirait récupérer Isengard et le Vice roi avait un parchemin signé de la main de Fendor indiquant cette demande.

Dans la pénombre Gallen s'observa dans la glace, il avait une certaine allure avec son pourpoint vert avec les armoiries du Rohan. Il s'apprêtait à recouvrir ses larges épaule de sa sempiternelle cape d'hermine. Quand il entendit un soupir. C'était Aelyn qui somnolait, la belle avait le sommeil léger dans la cité blanche. Gallen l'admira un long instant. Puis il s'approcha  et caressa son dos dénudé et embrassa ses lèvres. Aelyn se retourna dans le lit.

Puis Gallen le sourire aux lèvres s'éclipsa, il vit Kaya posée sur un siège mais il avait décidé de ne pas la prendre, c'était un échange de paix, une arme pouvait être malvenue dans de telles circonstances.

Le rohirrim sortit donc, il avait refusé toute escorte et il avait besoin de réfléchir. De plus Léaramn était plongé dans une sombre mission que le Vice roi lui avait confié en personne. Mais Mortensen avait l'esprit libre, Erco lui avait promis de veiller sur Aelyn en son absence. Après l'entrevue avec le roi du Gondor, Gallen avait un autre rendez vous, moins cérémonial mais tout aussi important , un rendez vous avec sa Némésis, avec son destin.

Tout à ses pensées, le Vice roi avança de quelques pas dans le long corridor, lorsqu'il sentit qu'il était observé: le résultat d'une longue expérience. Finalement il se maudit de ne pas avoir emporté Kaya. Il se calma. Il stoppa alors et sans se retourner , déclama haut et fort

"Sortez de l'ombre et si vous soulez me tuer, montrez moi votre visage !!"

Déjà Gallen observer les lieux en cas d'attaques

Puis il se retourna sans précipitation et découvrit une jeune femme toute de noir vétue

Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! Noire210

Sans présentation elle répondit de sa voix blanche

"Suivez moi Vice roi du Rohan, c'est une requête expresse du Fantôme .... et de votre ancienne tortionnaire"

Gallen n'apprécia pas du tout le ton de la jeune femme. mais sa curiosté était piquée, Sirion le demandait . Or Léaramn était avec lui pour représenter le Rohan. Donc cela le concernait lui, Gallen Mortensen

Il n'avait pas le choix , mais il ne pouvait pas faire attendre Méphisto

[i]"Très bien, Femme, j'accepte de te suivre mais j'ai un rendez vous que je ne peux faire attendre mon prestigieux interlocuteur ensuite"
[/i]
La voix de Gallen charriait des glaçons il avait appuyé sur le terme Femme et précisait qu'il acceptait de bon cœur et insinuait ainsi que ce n'est pas elle qui lui imposait

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Le Champion du Rohan suivit donc la jeune femme dont il ignorait le nom, Gallen ne lui demanda pas. Elle semblait flotter sur le sol, ses gestes étaient vifs et précis. Elle portait la marque du Fantôme.

Gallen eut une grimace lorsqu'il descendirent dans les catacombes, ses bottes cirées tout crottées feront un mauvais effet auprès du Roi du Gondor.

Et naturellement les réminiscences de son combat contre l'OCF revinrent à son esprit: Le combat contre Balthazar dans les mines , le combat sauvage contre Lammath à Dol Guldur . Que des lieux sombres pour des heures bien sombres !!

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Gallen entra dans la geôle, le jeune femme entra à sa suite, il n'aimait décidément pas son petit sourire sardonique voire sadique.

Et surtout il n'aima pas ce qu'il découvrit. Il reconnut son ami Sirion, tendu à l'extrême. Léaramn  les bras croisés dans un coin perplexe. Puis 2 femmes, une jeune femme à la beauté froide portant l'insigne de l'Arbre Blanc, Gallen sut que c'était Neige surement le meilleur agent de la cité blanche avec Nathanaël , Etelion lui avait fait un rapide portrait de la jeune agent, un portrait plutôt flatteur d'ailleurs. Mais en cet instant elle tenait une arbalète de poing et semblait prêt à s'en servir.
Et un elfe ou une semi elfe, Gallen ne le sut pas mais la pierre qu'elle tenait dans ses mains était plus qu'un nom: la mage Sighild Badrick qui avait précipité la chute de Lammath à Fondcombe mais en des circonstances assez troubles d'ailleurs, les rapports étaient divergents à ce sujet, mais le nom de la mage revenait toujours.

Puis un autre homme de main de Sirion s'avança vers Gallen, le rohirrim sentit la jeune femme se rapprocher de lui.

De sa voix de Stentor Gallen indiqua

"Sirion, rappelle tes chiots"

Puis le regard Cobalt tomba Maegon et Azami

"Vous n'avez ni le temps ni le talent, demandez au Fantôme"

Puis il fixa le regard d'ébène de Sirion. La tension descendit d'un cran mais elle était toujours palpable

D'une voix sans sentiment Gallen dit alors

"Ravi de te voir Mon ami"

le rohirrim lançait des coups d'œil vers Léaramn, le capitaine allait apprendre beaucoup de choses et des éléments peu reluisants, amis c'est ainsi il était capitaine de la garde rotyale son homme de confiance et Gallen était certain que les derniers pans de la jeunesse de Léaramn tomberaient dans les prochains instants

Les deux agents de la Rose se tendirent, ils n'vaient pas apprécié la menace de Gallen. Mais sans ordres de Sirion il laissèrent Galln déambuler dans la geôle sans l'avoir fouillé.

Le vice roi découvrit la silhouette recroquevillée de Shiva. Gallen la reconnut immédiatement. Incroyable elle était toujours aussi belle et attirante, mais il remarqua les traces des sévices qu'elle avait endurés. Gallen se passa la main droite rapidement sur son visage émacié, se remémorant le baiser qu'il avait échangé avec cette femme qui l'avait au préalable torturé physiquement et surtout mentalement

Il dit juste

"C'est donc cela !!"

Puis il se tourna vers Sirion et vers les autres participants à cette sentence

"Ainsi donc L'Ordre a gagné. Nous utilisons ses méthodes. vous vous dites ce n'est qu'une torture mais maintenant pourquoi pas deux , trois, dix, ..... des miliers. Et si c'est simplement ce que voulait l'Ordre ? Que nous ayons peur et que cela nous oblige à réaliser ses exactions !!"

Un silence bref s'imposa

"Mais j'ai aussi juré de vous aider"

Gallen se campa devant Shiva

"Je suppose que tu ne veux parler qu'à moi car sinon je ne serai pas là. Je t'vais dit de fuir le plus loin possible mais certains chasseurs sont aussi doués que vous n'est ce pas? Tu tiens donc à la vie"

Galeln se met accroupi  et lève le menton de Shiva

"Cela je l'avais perçu lors de notre échange, ma belle"

Puis il se relève

"Parle Femme ma patience a des limites !!"


#Gallen
Sujet: Diplomatie parallèle
Gallen Mortensen

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Haut de la Cité   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Diplomatie parallèle    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 4 Juil 2014 - 18:35
Gallen ferma les yeux pour déguster le goût âpre de la bière. Il faudra vraiment qu'il se rende dans la Moria pour visiter les brasseries naugrim. Il passa rapidement sa main droite autour de la taille d'Aelyn et l'embrassa sur la joue droite. Puis il prit les 3 coupes et les remplit de nouveau . Il levèrent de nouveau leurs coupes.

Gallen eut un sourire suite à la question d'Erco

"Tu as bien compris , ce tonneau est l'affaire importante mon ami"

Il firent un nouveau toast en hommage de Fendor et du Rohan

"Erco il faudra que tu rencontres le jeune roi, il est l'avenir du Rohan et il n'est pas comme ces puissants"


Gallen laissa les derniers mots planer. En effet Erco et lui avaient souvent échangé sur ces rois et ce nobles ambitieux, obsédés par le pouvoir et négligeant le peuple.

Mortensen fixa son verre , il fit tourner sa bière et fixa de son regard cobalt son mai

"Erco je suis Vice roi je dois donc de donner des ordres ou t'avertir, cela ne me plait pas mais c'est ainsi. Ton mariage est arrangé nous en sommes conscient mais il est important pour le Rohan, le roi reconnait ton abnégation. Mais j'en suis désolé , tu n'es pas assez discret, le phénix n'est pas un choix possible"


Gallen ménagea une pause et il ajouta d'un ton plus enjoué

"Mais en tant qu'ami , je te félicite et raconte nous par les valars "

#Gallen
Sujet: Une requête étrange (Passé)
Gallen Mortensen

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Rechercher dans: Isengard   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Une requête étrange (Passé)    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 4 Juil 2014 - 17:35
Gallen arriva avec sa troupe constituée d'une dizaine de gardes au petit matin. Il stoppèrent à quelques encablures de l'imposante Tour. Le rohirrim connaissait les lieux pour être passé , étant jeune près de l'imposant édifice.

La troupe avança . Il furent arrêtés par les hommes de Fendor. Mortensen fut surpris car bien que se présentant les soldats restaient tendus , prêts à réagir. Ils étaient sur leurs gardes. Y avait il du danger pour le roi?

C'est Felarel qui accueillit le maréchal. Gallen respectait le guerrier. A l'étonnement de Mortensen, il demanda à Gallen de lui remettre ses armes et de venir seul voir Fendor. Ne montrant pas sa surprise, il acquiesça à la demande et s'exécuta. Il intima à ses hommes de rester calmes. Gallen se sentit presque comme un étranger au milieu de ses compatriotes. Il n'apprécia pas ce sentiment de suspicion mais en ces temps morbides sur le Rohan ce n'était pas étonnant...

Il suivit l'homme qui avait été nommé par le roi en personne capitaine  de la maison du roi. Cet homme avait été un des héros de la bataille d'Aldburg et du siège catastrophique du gouffre d'Helm , mais surtout il était une légende tout comme ....Eoseld. Ils marchèrent un long moment. L'esprit de Gallen était pollué par des images de Farma agonisante et curieusement de la belle Aelyn. Il se reconcentra.

Félarel  décrocha enfin quelques mots

"Tu risques d'être surpris Mortensen. Avance sur ce chemin, tu trouveras le roi au bout"

Gallen eut un regard interrogateur mais il ne répliqua pas. Il parcourt donc le petit chemin et en effet il eut une surprise, il en eut le souffle coupé :Fendor discutait avec un ... Arbre..... Non ce n'était pas possible un Ent . Le regard du maréchal alla de l'un à l'autre. Et enfin ils le virent, les yeux ronds de surprise.......

#Gallen #Mortensen #Felarel #Fendor
Sujet: Un retour douloureux (Passé)
Gallen Mortensen

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Rechercher dans: Aldburg   Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un retour douloureux (Passé)    Tag gallen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 13 Juin 2014 - 17:35
Le plus douloureux fut la lumière du soleil en sortant de la vieille Tombe. Gallen découvrait tout. Sa stupeur fut au comble lorsqu'il se rendit compte qu'il se trouvait dans le lointain Rhun.
la remontée vers le Rohan fut physiquement pénible , Gallen était dans un état d'épuisement impressionnant. Thorseld, Amadeo et Léaramn qui l'accompagnaient  , n'étaient pas plus en forme. En plus d'être en territoire ennemi ils devaient se protéger du soleil qui tapait sans faillir sur leurs blessures, le plus mauvais des remèdes. Mais comme toujours l'espoir maintenait la maréchal debout. régulièrement il touchait des doigts l'objet de ses convoitises. L'antidote pour sa Farma.

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Le rohirrim perdit le sens du temps, il ne sut pas trop combien de temps il lui fallut pour retourner à Aldburg. Mais Les plaines du Riddermark s'ouvrirent devant eux et enfin ils étaient de retour au pays. Et, Gallen avait bien des choses à faire


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L'ancien Champion du Rohan voulut immédiatement voir son épouse . Et il tomba au détour d'un couloir par hasard mais l'était ce vraiment, sur Rokh . Le regard sombre de son "ennemi" renvoya son état de grande fatigue , mais Gallen se força à donner le change. Il se redressa sans faillir.

D'une voix qu'il voulut autoritaire il interpella le guerrier

"J'ai su que tu as rempli ta part de notre Accord, Guerrier. Je ferai de même. mais uapâravant je dois me rendre auprès de mon épouse et je dois me rendre à Edoras pour une affaire. Juste après nous aurons notre duel et tu perdras de nouveau"

Mortensen jouait au fanfaron mais il doutait de vaincre en étant diminué un tel monstre d'endurance et le plus doué combattant qu'il avait dû affronter  à l'exception peut être de l'elfe Lammath.

Etonnament Le soldat s'esquissa sans un mot et laissa passer le maréchal. mais Gallen sentit sa présence sur ses pas. Il se doutait que ce Rokh le suivrait partout pour avoir sa revanche en temps et en heure , mais il l'aurait. En revanche impossible pour Gallen de connaitre la raison de l'acceptation des faits par cet homme dur et fier.

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Lorsque Gallen revit Farma dans sa chambre, elle dormait. Maitre Rihils et Aelyn son amie étaient à son chevet. Le regard des deux en disait long sur son état calamiteux, il ressemblait plus à un cadavre ambulant qu'au puissant et glorieux maréchal qu'il aurait dû être. Rokh le suivait partout, inexorablement.


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Quelques jours plus tard Gllen commençait à reprendre consistance. Il régla les affaires courantes. Sur ses pas Rokh ,comme toujours. Le rohirrim devait reprendre des forces. Il ordonna à Léaramn de s'équiper et de partir dans une semaine après s'être remis de ses blessures à la recherche d'Orwen qui aux dernières nouvelles guerroyer dans les plaines du Riddermark . Ils devaient ensuite rejoindre Gallen à Edoras.

Le physique du maréchal revenait mais pas son moral. Farma avait bien perdu son enfant. L'antidote semblait avoir un effet positif sur l'état de Farma: ses jambes bougeaient à nouveau. Mais la blonde avait des absences de plus en plus longues, elle semblait ailleurs et surtout elle était d'une cruauté extrême envers son époux, le tançant publiquement . Mais Gallen encaissait il se sentait responsable de l'état de santé de son épouse.

Néanmoins un soir, Aelyn et Rihils étaient présents ainsi que le sempiternel Rokh , Farma franchit une nouvelle étape. Elle passa sa journée à chantonner une comptine comme souvent les yeux tournés vers le plafond. Cette situation mortifiait Gallen.

Mais son regard émeraude, implacable  se posa sur lui. Le maréchal se rapprocha d'elle. Elle lui cracha dessus.

"Je te hais Gallen, j'ai tout perdu à cause de toi. mon enfant mon père"

Et elle gifla son époux. Au delà de la gifle ce fut les mots qui transpercèrent Mortensen. Comme un automate il ne put, ne sut quoi répondre . Tremblant il sortit de la pièce sous le regard inquiet de Maitre Rihils. Il entendit au loin une voix féminine peut être celle d'Aelyn s'adresser durement à Farma mais peut importe.

Gallen sortit il resta un long moment contre le mur froid cherchant sa respiration et il partit dans les cuisines . Et là il plongea dans la bière naine celle laissée par les naugrims suite à la victoire d'Aldburg. Il buvait pour trouver l'ébriété et oublier , oui oublier. Rokh arriva naturellement, il remarqua les larmes du rohirrim.

Gallen hurla

"Cela ne peut pas t'arriver hein tu n'as pas de cœur, c'est cela ta force !!"

Rokh resta stoique.

Cet enterrement de première classe dura une bonne heure. Tanguant dangereusement Gallen se leva maladroitement , se dirigea vers ces appartements . puis arrivà à une vingtraine de mètres impossibble pour lui de voir Farma il décida de se rendre dans les écuries. A cet instant Aelyn sortit de la chambre de Farma. Epuisé, Gallen s'affala contre le mur. Aelyn s'arrêta .

Gallen d'une voix pâteuse et hargneuse en apparence demanda

"Comment va telle? Elle me hait toujours. Elle  a raison , d'une certaine manière, je suis un monstre je le sais. Tu ne sais pas ce que j'ai fait. Mes nuits sont remplies des cauchemars de mes actes"


Il n'entendit pas la réponse de la guérisseuse. Il tenta de se remettre d'applomb. mais il tangua de nouveau et se rattrapa grâce à Aelyn.

Il se redressa . Et là il craqua complétement sanglotant comme un enfant dans les bras d'Aelyn.

Cela dura un long moment, il se calma.

Il se redressa enfin, il balbutia des excuses. Son visage se trouva au niveau de celui d'Aelyn, il le trouva d'une beauté extrème et il l'embrassa sur les lèvres .Pourquoi ? Il ne sait pas ...

Mais ce qui le surprit c'est que ce baiser eut une réponse. Alors embrumé par l'alcool, Il plaqua Aelyn contre le mur leur baiser devint passionné. Et déjà la main gauche de Gallen avait délacé le corsage de la belle.

Puis il se reprit il se passa une main fiévreuse sur le visage il balbutia de nouveau des excuses et chancelant se dirigea le plus rapidement possible vers les écuries. Mais que faisait il? Il se frappa la tête avec ses poings. Naturellement, il tomba sur Rokh qui il était certain avait assisté à la triste scène.

D'un geste maladroit il poussa l'oriental et continua tant bien que mal son chemin.Rohk comme toujours silencieux était impassible.


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Gallen se reveilla dans les écuries , près de son étalon Lars, la tête embrumé. Mai aussi avec le goût de la bouche d'Aelyn et il aima cettes sensation. Non il ne devait pas !! Son épouse souffrait... Et surtout bientôt il devait partir pour Edoras demander des comptes à Eoseld.

Mais par les valars que le baiser d'Aelyn avait été bon.


#Gallen #Mortensen #Rokh #Farma #Learamn
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